Se définir est un exercice difficile. Les circonstances changent tout le temps comme notre comportement. Cependant, un de mes traits de caractère ne bougera pas d'un poil, même avec les années. Certes, le jour où je serais une vieille peau, je doute que j'arrivais à tenir le coup mais... Je suis une personne très ambitieuse et téméraire. Dés que je réussis un but, je suis obligée de continuer ma liste. Je ne me laisse pas facilement découragée, ce qui fait de moi une personne à fort caractère. Certaines personnes ont du mal à le supporter mais généralement, je les considère comme faibles. Vivre sans aucun but, sans aucun rêve ? Quelle est l'utilité ? Autant arrêter les études et glander devant la télévision jusqu'à ce que l'homme là-haut décide de nous ramener auprès de lui ? J'ai du mal à tolérer les comportements laxistes. J'aime l'idée de me battre pour réussir, l'idée d'arriver à un échelon sans l'aide de personne, sans rien du tout. Mon père est très bien placé et je veux juste montrer que je ne suis pas que la fille de... Pourtant, un tel comportement n'est-il pas un synonyme de faiblesse ? Comme si je devais prouver quelque chose à qui que soit. J'en suis consciente et j'ai beau me voiler la face, certaines choses sont tout à fait réelles, et c'est malheureusement le cas de celle-ci. Malgré ce que je montre, je suis une personne assez sensible. Les méchancetés gratuites de mon père arrivent à me faire perdre confiance. C'est sûrement l'unique situation qui déclenche ce sentiment en moi. La famille, c'est toujours compliqué et la mienne a réussi à me briser au fil des années. Il faut dire que je n'ai pas le tempérament des membres de la famille, bafouée par la stupidité et l'hypocrisie, à la limite du malsain. En effet, je suis une personne très honnête et j'ai du mal à me contenir. Cependant, je suis assez rusée et pour certaines raisons, je pourrais me contenter de suivre.. Pour mieux détruire ? D'ailleurs, quand je méprise une personne, je ne lâche pas ma proie avant qu'elle me supplie. L'occasion est assez rare car généralement je ne préfère pas me soucier de mes ennemis. Mais il faut dire que j'ai du mal à me priver de certaines parties de plaisir. Bref. Je suis également une personne – trop - fière et réfléchie, sauf quand les sentiments s'en mêlent. Je suis une maniaque du contrôle dans l'unique but de me protéger. Le problème ? La passion... Amoureuse, ce contrôle, comme beaucoup de monde, je le perds et en plus,  ma fierté m'interdit de rester longtemps avec le même homme. Briser les cœurs pour que le sien reste serein, sauf que depuis quelques temps, les choses ont bien changé. Envahie par des sentiments trop forts, je commence à perdre un peu la tête pour un certain Park Jin Hyun. Câline, douce, attentionnée, il peut me voir sous mes plus beaux jours, situation que je n'ai vécu qu'une seule fois. Cependant, mon côté réfléchi se fait la malle au profit d'inconvénients, liés directement à mes sentiments pour le garçon: impulsivité et jalousie. A croire que je suis une fleur bleue, une éternelle romantique derrière toutes ces apparences, qui ne me déplaisent pas pour autant. C'est vrai, j'ai tout à gagner en méprisant les autres, du moins, c'est ce que j'ai cru pendant un long moment. Mais, est-ce que ça vaut encore le coup ? J'ai toujours détesté vivre dans le regret mais avec cette fierté mal placée, je crois que j'ai raté beaucoup d'occasions. Il serait peut-être temps de se laisser aller, Lee Su Ah, non ?

Lee. Si j'avais su que ce nom de famille aurait été si difficile à porter, j'aurais tout fait pour l'enlever directement. Cependant, on ne peut pas choisir sa famille. L'argent faisait le bonheur selon certaines personnes mais personnellement, j'ai bien compris plus tard que ce n'était pas forcément vraie. Dans la famille, l'hypocrisie était le maître mot. Feindre l'ignorance aussi. Gamine, je m'amusais juste comme les autres, sentant le regard des parents sur moi. Je ne savais pas ce qu'ils pensaient mais ça me plaisait, car ils me donnaient l'attention que je n'avais jamais eu à la maison. C'est vrai.. Combien de fois mes parents avaient remarqué mes absences ? Combien de fois ils étaient venus me chercher à l'école ? Ma mère était trop occupée à devenir la femme parfaite pour son imbécile de mari, alors que lui, il baisait toutes les femmes qu'il croisait.. L'esprit de famille existait seulement devant les caméras. Encore de l'hypocrisie. Mon père se servait des journalistes pour faire grimper sa côte de popularité et inversement. Les journalistes l'utilisaient pour vendre des journaux. Il faut dire qu'il était un sujet intéressant. Cet homme mentait et tout le monde le savait. Bon père de famille ? Faux. Il avait honte de moi. Bon mari ? Faux. Chaque semaine, un numéro l'affichait en train de serrer une femme dans ses bras. Le pire, c'était qu'il ne se cachait même pas. Et pourtant, il avait réussi à surmonter les étapes et son poste de ministre des relations étrangères n'a jamais été remis en question. Peut-être qu'il était doué pour son travail. J'aurais pu être impressionnée par son talent d'acteur. En fait non, je l'étais complètement. Cette maîtrise de la parole, ses mimiques qui se voulaient être rassurantes lorsque des conflits s'élevaient... Cet ensemble de capacités était fascinant. J'étais dégoûtée d'exprimer un tel sentiment pour sa personne, mais que faire ? Il était doué. Il pouvait berner tout le monde, excepté moi. Ni ma mère, je suppose. Ses départs précipités et injustifiés m'énervaient car vers ses 15/16 ans, on commençait à comprendre les choses et les enjeux. Pendant longtemps, j'ai cherché à me voiler la face et je m'évertuais à ne pas me mêler des affaires des grands. Sauf qu'en gamine capricieuse, j'avais fini par arrêter d'écouter les petites voix dans ma tête. Un soir, j'ai cherché au plus profond de moi pour lui dire à quel point je le méprisais et qu'il était lâche. Il n'était pas fichu de quitter ma mère, cette idiote qui acceptait toutes ses aventures extra-conjugales, juste pour un pognon qui était censé être le garant du bonheur ? Conneries... Alors, ce jour-là, je n'ai pas hésité. Je l'ai insulté et je lui ai jeté un verre d'eau à la figure. Et bizarrement, ce ne fut pas lui qui m'adressa une magnifique gifle. Ce fut la main de ma mère qui avait réussi à trouver ma joue. Je venais de la défendre et voir la vérité en face l'avait sûrement achevé, surtout dite par une gamine comme moi. Du coup, mon père a décidé de me jeter dehors le temps que je retrouve mes esprits. 25 jours de débrouille mais quel paradis ! Je squattais chez des amis, rencontrant de nouvelles personnes lorsque je sortais tard le soir. Je m'amusais réellement. Je traînais après les cours sans avoir besoin de rendre des comptes aux gens. Je profitais juste du moment présent, même si mon statut dérangeait dans certains endroits.

Pendant ces 25 jours, j'ai eu le temps de me faire des contacts. Je continuais cette mauvaise habitude qu'était de sortir dans les mauvais endroits. Mais il faut dire que je n'avais pas rencontré des gens sains. D'ailleurs, deux ans plus tard, j'avais fini par croiser la route de ce Ahn Dewei. Quand je disais que mon statut dérangeait, c'était la vérité. Il ressemblait vraiment au type froid, mauvais garçon qui se prenait pour le maître des lieux. Je l'avais trouvé quelque peu intimidant. Je savais qu'il m'avait de suite cerné et je détestais cette idée. Il connaissait d'où je venais et il trouvait mon petit jeu stupide. Mais je ne jouais pas. J'ai toujours adoré m'amuser avec des gens que je ne fréquentais pas d'ordinaire. J'avais pris l'habitude depuis que mon père m'avait foutu à la porte ce jour-là. Et finalement, je n'avais jamais réellement discuté avec le jeune homme car il se montrait totalement indifférent ou il m'envoyait des pics. Une discussion à sens unique quoi. Bref, il y avait toujours eu un espèce de malaise dans notre relation. Et malgré tout, j'avais fini par lui sauver la mise. Telle une héroïne, j'étais venue le chercher lorsqu'il se trouvait en garde en vue. Gêné, il avait fini par me remercier pour mon aide et depuis, l'atmosphère était plus tranquille. D'ailleurs, à cette époque, on se retrouvait parfois dans le même lit, juste pour se faire plaisir et non pas pour une histoire de sentiments. Ce n'était pas du tout notre genre. Cependant, cette histoire s'est vite arrêtée car j'ai fini par rencontrer un autre garçon. Et là, ce ne fut pas du tout la même histoire. Je ne l'avais pas vu venir. C'était un bel homme. Il avait deux ans de plus que moi et évidemment, il était doué. Doué pour attraper les filles qu'il voulait tout comme je l'étais avec les mecs de mon côté. Pourtant, j'avais laissé tomber beaucoup de choses pour lui, laissant certaines choses sur la touche. Je m'étais donnée corps et âme dans cette relation, parce que j'étais tout bêtement amoureuse de lui. Notre histoire a duré environ 10 mois. Vers la fin, ses absences devenaient de plus en plus répétitives et mon instinct fut réveillée le jour où il avait eu le culot de me poser un lapin. Et là, le pauvre, il avait oublié qu'on ne commettait pas une telle chose quand j'étais la nana en question. Rapidement, et avec les rumeurs, je récoltais des informations sur ses diverses occupations. Je ne savais pas s'il me trompait, s'il avait un problème en tout genre mais peu importe. Je me fichais de ses raisons. Alors, je lui ai rendu la monnaie de sa pièce, en le trompant avec son pire ennemi, qui était aussi mon ancien amant. Dans un élan de générosité, je ne lui ai jamais dit le nom de ce garçon car il faut dire que la pilule avait déjà eu du mal à passer.. Sûrement une question d'égo. Mais peu importe, j'étais satisfaite car j'avais tapé fort. Même si cette réaction était totalement puérile et encore plus paradoxale quand on connaissait mon histoire. Mais soit, j'ai toujours fait des sales choses pour ma fierté. Un de mes plus gros problèmes avec en prime, l'envie habituelle de se voiler la face, lorsqu'il était question de sentiments. D'ailleurs, j'ai pu le comprendre il y a quelques mois. En effet, lors d'une soirée trop alcoolisée, j'avais demandé à Jin Hyun de venir me chercher. Je ne savais pas pourquoi je l'avais appelé. Après tout, il n'était pas le mieux placé. On s'entendait bien mais ce n'était pas non plus mon ami fidèle. Enfin, disons que notre relation était uniquement physique à la base.. Pourtant, je sentais que quelque chose se tramait dans ma tête, comme si j'avais besoin de le voir depuis le spa. Prise de panique, et dans le but de me voiler la face concernant mes sentiments envers le danseur, je lui avais volontairement fait croire que je me foutais de sa poire depuis le départ. Mes vieux démons... Et finalement, j'avais réussi à rattraper le coup – enfin, le bel homme avait fait preuve d'une générosité -.  A sa place, je crois que je n'aurais pas cherché à comprendre. Lors de ce même moment, j'avais même réussi à mettre ma fierté de côté, pour lui, pour ses beaux yeux, pour tout. Depuis notre réconciliation, j'ai tenté de m'apaiser, de profiter des moments partagés avec lui. Ce n'était pas toujours facile. En fait, actuellement, je me trouve dans une totale confusion entre le bonheur et cette angoisse à l'idée de retomber amoureuse, de vivre une nouvelle histoire. J'ai toujours cette peur de tout briser, d'être capable de faire une connerie juste pour cette foutue fierté, qui m'a toujours empêché d'avancer. Mais, à bas les doutes et les cachotteries, je sais très bien que je meurs d'envie de l'avoir rien que pour moi.

UC