La vie de Ae Sook débutait sous un climat parfait. Une belle et grande maison, des parents aimants avec un travail stable, un chien adorable. Ils l’avaient voulu, leur petite fille, ce petit bijou qui apportait tellement de bonheur à la demeure silencieuse. Un silence rapidement comblé par les pleurs incessants d’un enfant bruyant et toujours en manque de nourriture étant bébé même si avec les années la situation n’avait pas vraiment changé. La phrase qui retentissait le plus souvent, était « quand est-ce qu’on mange », la phrase typique d’un enfant mais elle la demandait même une fois le repas fini. Elle aurait pu devenir énorme si ce n’était pas une petite fille hyperactive qui restait toujours maigre comme si elle n’était jamais nourrie. Les gens disaient qu’un jour elle verrait le revers de la médaille, elle l’attend toujours. La vie qu’elle menait était celle d’une fille de riches, elle ne s’en vantait pas après tout mais elle était contente d’avoir une belle chambre et très grande qui plus est. Évidemment, la question du travail de ses parents tomba vite. Elle était curieuse comme chaque enfant et fut fière d’apprendre que sa mère travaillait dans la mode comme mannequin et semblait avoir donné ses gènes de beauté à sa fille. Ensuite, son père, elle ne sut jamais vraiment. Encore maintenant. Il restait vague, au moins lorsqu’il lui donnait une réponse. Il travaillait pour la mafia, d’où venait le plus gros revenu de la famille mais le cachait bien à ses femmes en disant que c’était l’héritage de sa famille qui tombait peu à peu. Il était d’ailleurs celui qui aimait le plus Ae Sook, ou plutôt celui qui était le plus sensible à son minois. Elle était la prunelle de ses yeux et il lui cédait tout.

Fan de super héros, Ae Sook développa rapidement un amour de la justice, désireuse de sauver le monde et elle voulait devenir rapidement pompier ou policière. Elle ne voulait pas faire comme toutes ces petites filles à l’école qu’elle aimait faire râler en les bousculant. Elle n’était pas pour autant un garçon manqué, elle avait juste un tempérament de feu. Les gens autour d’elle conclurent bien vite qu’elle était certainement parfaite ; elle avait une bonne bouille, elle était intelligente, elle était sportive, elle était gentille. La perfection n’existait pas, elle en était la preuve sinon elle ne serait pas de ces personnes impatientes et exigeante, colérique et qui ne supportent pas de perdre. Elle eut quelques soucis d’ailleurs parce qu’elle frappait ses camarades et cela n’allait pas en s’arrangeant avec les années. L’adolescence fut difficile, elle était rebelle et inconsciente, surtout pleine de rêves qui ne lui donnaient pas d’avenir. Être la prochaine Iron Man, n’entrait pas dans les bonnes décisions et sur un dossier scolaire, cela ne passait pas vraiment. Elle était populaire et avait beaucoup d’amis, sans problèmes sociaux tout allait mais les études, sans le niveau des notes, elle ne savait pas quoi faire de concret de sa vie. Alors elle a flâné jusqu’à rencontrer son premier vrai petit ami. Un vrai con. A peine dix-huit ans et elle avait emménagé avec lui. Il était louche, mythomane, personne ne l’aimait vraiment sauf elle. Jusqu’à ce qu’il se mette à la battre. Elle avait trop peur de le quitter et qu’il se venge, alors elle a subi ça un an avant de partir et rentrer chez elle. Jamais elle ne le sut mais son père s’occupa de son cas.

Toujours sans emploi et sans étude, du moins elle enchaînait les petits boulots, elle a rencontré ce qu’elle décrivait comme étant vraiment l’homme de sa vie. Il était correct celui-là et sa famille l’aimait beaucoup, elle était d’ailleurs très heureuse avec lui. Elle avait vingt et un lorsqu’ils eurent leur premier enfant et vingt-six le deuxième. Leur relation dura sept ans, sans qu’elle ne sache rien de lui vraiment. Il gagnait beaucoup d’argent, c’était sûr au point qu’elle n’ait pas besoin de travailler. Il prétendait être un homme d’affaire ce qui lui permettait de payer la grande villa. Elle ne savait juste pas qu’en vérité il travaillait avec son père. Mais du moment que les enfants avaient de quoi manger. La famille était heureuse, malgré les petites crises de jalousies de la pus âgée des enfants vis-à-vis de la dernière. Ae Sook n’était pas privée de sa liberté pour autant, ne travaillant pas. Jusqu’au jour où il la quitta, pour une femme plus jeune et sans enfants, c’était ce qu’il lui avait dit. Dans son malheur, la jeune femme put au moins garder la maison, et instaura un accord avec lui pour qu’ils aient les enfants une femme sur deux. Mais les problèmes se firent vite ressentir. L’argent manquait énormément, surtout avec une grande maison et deux enfants à la charge. Désespérément elle chercha un emploi et miracle, après des mois de petits boulots instables et de repas chez ses parents, elle tomba sur Hwan Baek qui cherchait une employée. Elle aimait ce travail, entourée de voitures parce que c’était l’une de ses passions et qu’elle s’y connaissait un peu même si son boulot surtout était d’appâter le client. Après ça, l’argent manqua moins même si elle ne roulait pas sur l’or et elle pouvait poursuivre sa vie jusqu’à prochain connard.