Singing for this Idiot ★ ft. Hak Kun ♡
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Singing for this Idiot ★ ft. Hak Kun ♡ | Jeu 26 Mai 2016 - 19:19 Citer EditerSupprimer
Singing for this idiot
hakkun & chaerin
Tenue ★ Parfum suave de l'été, tendre plénitude de la soirée qui pointe. Ciel azuré tirant sur le corail, avec cette humidité dans l'air, la couleur ocre des rues aux allures chaudes et le bruit routinier des boulevards. Il fait lourd et bon en cette période de l'année, et les quartiers sont si animés qu'on ne s'entend presque plus soi-même, au détour d'une de ces ruelles embaumées des senteurs caniculaires et fleuries. En déambulant à travers la foule, suivie d'un de mes plus fervents camarades de duo, je peine à me frayer un chemin parmi l'effervescence du centre ville. Ma petite taille se révèle être efficace en termes d'habileté, mais je ne dois pas perdre le garçon qui me suit désespérément, traînassant sa lourde guitare sur son dos dont les notes n'ont habituellement aucun mal à aller de paire avec ma voix. Je souris toute seule en me démenant pour trouver chemin, la pensée de pouvoir chanter le plus vite possible éveillant en moi ce grain enfantin d'entichement et d'impulsivité. En cette dynamique fin d'après-midi, nous nous activons à chercher un emplacement propice à notre cher duo musical, un endroit adéquat où nous pourrons sortir de cet ardent attroupement et aussitôt se mettre à opérer ensemble. La tâche n'est pas simple lorsqu'il s'agit de nous suivre mutuellement, mais ma discrétion naturelle ne me pose pas le moindre problème et bientôt, nous parvenons à nous en tirer tous les deux.
C'est sur une place suffisamment vaste et d'ores et déjà plus commune que je donne l'indication de s'installer. Nous revoyons ensemble les accords, la façon dont nous allons fonctionner, puis je lui suggère timidement un third bridge pour son jeu, mais celui-ci me rétorque dans un sourire qu'il privilégiera les arpèges cette fois-ci. De part ce choix, je jette joyeusement mon dévolu sur une chanson qui s'harmonisera avec mon compagnon, et ce n'est que lorsque que quelques passants passent par là que lui démarre et que je suis le mouvement, les mains jointes, la posture frêle et la voix portante. Je rejoins le rythme de la musique et cherche mes aigus, à mesure que mes yeux rencontrent les visages curieux des flâneurs. « I guess it's funnier from where you're standing, 'cause from over here I miss the joke. » Mon timbre s'envole tout seul, fluctuant entre fluet et plus doux. Aujourd'hui, je n'ai pas ramené mon sachet de billes habituel qui a tant l'habitude de finir avec le fond saturé de wons, ou parfois même de yuans rutilants, lorsque certains passants ayant apprécié le spectacle se révèlent en fait être étrangers. Je n'ai pas forcément cette systématique envie de toujours faire ça pour l'argent, et cette fois-là, j'ai pris la décision de laisser libre choix aux gens de profiter et de me donner un du seulement s'ils en éprouvent le besoin. Mon profil n'est pas inconnu, ici, et pourtant je demeure toujours et encore comme la gamine trop empressée de chanter, trop dans les nuages pour ne pas rire à chaque fin de prestation et trop curieuse pour ne pas chercher du regard chaque personne qui s'arrêterait furtivement près de nous. Le simple plaisir de pouvoir fredonner tout et n'importe fait sans cesse de moi une personne riche, plus riche que n'importe qui à mes yeux. Et cela me suffit. « I'll be your clown, behind the glass... Go 'head and laugh, 'cause it's funny, I would too if I saw me... » J'articule, suis le mouvement de mon collègue dont le talent attire également bon nombre de gens. Et un sourire idiot flotte tout contre mes joues lorsque je rouvre les yeux et croise le regard général du petit rassemblement, rassemblement qui semble attendre ce que nous-même ignorons.
C'est sur une place suffisamment vaste et d'ores et déjà plus commune que je donne l'indication de s'installer. Nous revoyons ensemble les accords, la façon dont nous allons fonctionner, puis je lui suggère timidement un third bridge pour son jeu, mais celui-ci me rétorque dans un sourire qu'il privilégiera les arpèges cette fois-ci. De part ce choix, je jette joyeusement mon dévolu sur une chanson qui s'harmonisera avec mon compagnon, et ce n'est que lorsque que quelques passants passent par là que lui démarre et que je suis le mouvement, les mains jointes, la posture frêle et la voix portante. Je rejoins le rythme de la musique et cherche mes aigus, à mesure que mes yeux rencontrent les visages curieux des flâneurs. « I guess it's funnier from where you're standing, 'cause from over here I miss the joke. » Mon timbre s'envole tout seul, fluctuant entre fluet et plus doux. Aujourd'hui, je n'ai pas ramené mon sachet de billes habituel qui a tant l'habitude de finir avec le fond saturé de wons, ou parfois même de yuans rutilants, lorsque certains passants ayant apprécié le spectacle se révèlent en fait être étrangers. Je n'ai pas forcément cette systématique envie de toujours faire ça pour l'argent, et cette fois-là, j'ai pris la décision de laisser libre choix aux gens de profiter et de me donner un du seulement s'ils en éprouvent le besoin. Mon profil n'est pas inconnu, ici, et pourtant je demeure toujours et encore comme la gamine trop empressée de chanter, trop dans les nuages pour ne pas rire à chaque fin de prestation et trop curieuse pour ne pas chercher du regard chaque personne qui s'arrêterait furtivement près de nous. Le simple plaisir de pouvoir fredonner tout et n'importe fait sans cesse de moi une personne riche, plus riche que n'importe qui à mes yeux. Et cela me suffit. « I'll be your clown, behind the glass... Go 'head and laugh, 'cause it's funny, I would too if I saw me... » J'articule, suis le mouvement de mon collègue dont le talent attire également bon nombre de gens. Et un sourire idiot flotte tout contre mes joues lorsque je rouvre les yeux et croise le regard général du petit rassemblement, rassemblement qui semble attendre ce que nous-même ignorons.
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Re: Singing for this Idiot ★ ft. Hak Kun ♡ | Ven 3 Juin 2016 - 21:23 Citer EditerSupprimer
Tenue - Le regard triomphant et un sourire narquois accroché à ses lèvres, Hak Kun déambulait dans les rues de Séoul, visiblement enchanté. Les cours de l'après-midi avaient été annulé pour des raisons obscures et le jeune homme, loin d'être contrarié, s'était dit qu'une visite dans sa ville de naissance allait être tout sauf inintéressante. Entraînant au passage quelques camarades avec lui, le groupuscule quitta le campus avec la ferme intention de s'amuser. Karaoké, salle de réseau ou lèche-vitrine, il y avait de quoi faire dans Digital City. Et le temps, clément, semblait aller dans leur sens. Aujourd'hui, rien n'allait les empêcher de procrastiner comme ils le souhaitaient. Rien.
Les étudiants en journalisme enchaînèrent donc les activités diverses, variées et surtout inutiles. Ils passèrent quelques minutes devant un stand d'amuse-gueule où ils s'esclaffèrent devant leurs têtes lorsqu'ils mangeaient des ddeokbokki trop pimentés pour leurs pauvres papilles. Firent quelques essais de vêtements divers dans une boutique sans doute tenue par des hippies tout droit sortis de retour vers le futur. Et passèrent une bonne heure ou deux dans une salle d'arcade où Hak Kun pulvérisa le record de nullité sur Dance Dance Revolution Six.
Mais le temps passait et la bande d'amis se réduisit en peau de chagrin ; et bientôt, Kun se retrouva seul avec un de ses camarades, trop high pour rentrer au dortoir et retourner vaquer à des occupations plus typiques d'un étudiant en journalisme. Ce que le garçon de vingt ne voulait pas, justement. Il n'était rentré dans son pays natal que depuis quelques semaines qu'il avait déjà envie de briser la monotonie de sa vie estudiantine. Les quatre murs de sa chambre de dortoir le rendait malade et il avait envie de voir du monde, rencontrer des gens.
Les deux jeunes arrivèrent finalement sur une grande place et la présence d'une troupe, formant visiblement un cercle autour de quelque chose qu'il ne voyait pas, attira leur attention. Se créant un passage dans la foule à l'aide de leurs muscles en cotons, Hak Kun et son camarade se retrouvèrent rapidement en première loge devant un spectacle qu'ils n'avaient pas prévu d'assister. Une jeune femme, de son âge visiblement, chantait sans peur et sans hésitation aucune devant beaucoup de monde. L'étudiant, pas audiophile pour un sou, fut malgré tout aspiré par la présence de la demoiselle. Peut-être était-ce à cause de son culot, ou tout simplement avait-elle une voix fascinante, mais il ne semblait pas se détacher de la scène. A son grand étonnement, et au grand étonnement de son camarade.
Sa voix finit par s'éteindre, tout comme le son de la guitare. Et le bref silence qui s'installa fut rompu par le tonnerre d'applaudissement qui s'ensuivit. Hak Kun ne fut pas le premier à commencer à applaudir. Et il ne fut clairement pas le premier à s'arrêter non plus. Fouillant brièvement ses poches, il trouva un seul billet de dix mille wons et après une brève hésitation, il s'avança vers la chanteuse et laissa ce billet vert, non sans lui offrir un sourire en bonus. Puis il retourna à sa place, espérant peut-être entendre davantage de sa voix.
Discutant avec son ami, l'étudiant finit par lui lancer un pari. La nature dudit pari ne nous importait peu mais sachez que le sort décida d'être cruel avec celui qui n'avait même pas vaincu le décalage horaire New York - Séoul. Et après quelques minutes de silence de sa part, tête basse, le perdant leva sa main "Excusez moi" lança le garçon, clairement embarrassé, avant de s'avancer une seconde fois vers le centre du cercle ; "Je viens de lancer avec mon ami, ici présent, et j'ai perdu. Est-ce que vous me permettez de chanter une courte chanson ?" Il demanda avec sourire, même si ses joues devenaient écarlates. Le public ne semblait pas réticent et c'était déjà ça. Il se retourna ensuite vers la chanteuse de tantôt contre laquelle il s'inclina. Puis murmura quelques mots au guitariste, visiblement amusé.
La chanson fut brève. Hak Kun ne chantait pas spécialement bien - ses heures passées dans les norebang avaient visiblement été de l'argent gaspillé - et son embarras évident lui faisait cracher les mots plus que les chanter. Une fois celle-ci finie, l'étudiant s'inclina une seconde fois sous le regard amusé du public. "Merci..." Marmonna Kun à l'attention de la jeune femme et du joueur d'instrument, avant de retourner à sa place, la tête basse. "Aish... Pari à la con !"
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Re: Singing for this Idiot ★ ft. Hak Kun ♡ | Mer 8 Juin 2016 - 5:22 Citer EditerSupprimer
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hakkun & chaerin
Tenue ★ Bientôt, dans un effort vocal optimiste, je prédis la fin de la chanson et exécute mes dernières notes, suivant en rythme les cordes conclusives de mon ami à la guitare. C'est déjà fini, et je peine tout d'abord à m'en rendre compte, transportée quelque part d'autre pendant un infime instant. S'en suit alors une déflagration d'applaudissements bienheureux, suffisant instantanément à esquisser un sourire sur mes lèvres closes. Le parfum de l'allégresse collective et de la gloire momentanée nous inspire à mon camarade et moi des remerciements et de rapides révérences, de quoi montrer notre reconnaissance à ceux ayant pris le temps de rester et d'applaudir. Un court speech de fin de notre part, à la suite de quoi de nouvelles acclamations vrillent mes tympans, peu avant une dispersion certaine de la petite foule mordue de musique en place publique. C'est déjà terminé et les gens s'en vont trouver meilleurs horizons, mais je me demande soudainement si l'on ne devrait pas rester au lieu de remballer. Presque spontanément, je me racle la gorge et soupire longuement après m'être autant échauffer la voix, m'apprêtant à me retourner pour échanger avec le jeune homme qui m'accompagne. Le temps est si clément que je pourrais rester des heures ici, maux de jambes à la fin et cordes vocales épuisées en guise de transactions s'il le fallait. Néanmoins, je n'en ai pas le temps, car c'est sans compter sur une présence inconnue qui s'immisce hâtivement et subitement derrière moi, à la manière d'une ombre furtive qui glisserait dans le dos, d'une brise chaude et facétieuse qui surprendrait agréablement la personne. Aussitôt, je cligne des yeux et entrouvre la bouche en tombant nez à nez avec un jeune homme de mon âge. Il ne me semble à première vue pas très bavard, mais le simple fait qu'il ne soit pas encore parti arrive à m'arracher un sourire, sourire qui s'accentue de plus belle lorsque je vois l'offrande dont il veut en réalité me faire part. Mon cœur semble s'amenuiser un instant à ce geste si altruiste, mais je n'ai à peine l'occasion de le voir sourire en retour qu'il détale plus vite qu'il n'est apparu, ne me laissant pas le temps d'engager ne serait-ce que de quelconques remerciements. Je peine alors à le retrouver parmi l'affluence encore présente et me contente ainsi de lever un pouce en l'air doublé d'une grimace rieuse vers l'assemblée, dans l'espoir ingénu qu'il puisse me voir et comprendre ma gratitude. Quelle apparition trop courte à mes yeux.
Après cet échange furtif mais agréablement surprenant, quelques minutes défilent, et le brouhaha ne m'empêche plus d'échanger avec mon ami guitariste. Il me soumet ses doutes quant à ses horaires et son heure de rentrer, mais je lui adresse un signe de tête compréhensif et lui intime d'aller se reposer, ce à quoi il s'apprête à me remercier. Pourtant, car il y a toujours un « pourtant », c'est un dénommé parieur, le rouge maculant ses joues et le sourire de gêne crispant ses lèvres qui vient interférer dans notre conversation, et également peindre presque instantanément une expression enthousiaste sur mon visage, à peine ai-je reconnu son faciès et sa chevelure. C'est le jeune homme de tout à l'heure, visiblement perdant d'un pari corsé, et à ses explications quant au futile dérangement qu'il apporte, je ne peux m'empêcher de me montrer étonnée et plus enchantée que prévu de la requête audacieuse du généreux inconnu, qu'à ce moment-là j'ignorais comme étant ridicule et totalement risible. « Bien sûr, ça ne pose aucun problème ! » J'annonce à voix haute, les commissures rehaussées et les yeux pétillants rencontrant le regard confus de mon ami, pesant sur moi de là où je suis. Je lui accorde une œillade sarcastique à sa moue incompréhensible, lui suggérant au passage de jouer le jeu, et ce n'est plus de mon duo avec mon propre collègue dont il s'agit cette fois-ci mais de celui de cet intrigant personnage, dont la bravoure suscite en moi une curiosité enfantine et impatiente. Sa gêne est évidente, sa frustration d'avoir perdu le pari, palpable, et malgré cela, je m'attends à quelque chose de grandiose.
Pourtant, là, tout de suite, ce sont les astres qui s'effondrent sur mon monde, ainsi que l'impression de tomber d'un gratte-ciel après une grimpée enjouée et trop peu prudente qui m'assaille. Le jeune homme au cœur charitable n'en semble pas plus caritatif sur le point talent vocal, si bien que mes yeux s'écarquillent d'eux-mêmes lorsque je l'entends finalement fredonner ce qu'il devait avoir prévu de chanter depuis le début. Des paroles plus absurdes, on ne fait pas. Un refrain tout aussi ridicule autant bafouillé et écorché par l’embarras, on en mènerait bien l'enquête par-delà chaque épreuve de baccalauréat ou d'oral quelconque bâclé et totalement stupide, on ne trouverait pas non plus. À cette prestation qui m'arrache littéralement les mots de la bouche, je finis par éclater de rire dans la mêlée, l'amusement s'étant déjà faufilé au bord de mes lèvres dès la minute où il avait commencé à chanter. Et j'en ris si fort, présentement, que je m'en voudrais presque de me moquer aussi impunément d'une personne tant courageuse : mais le cœur comblé de sincérité y est, alors que je tente vainement de calmer ces sursauts rieurs, même si malgré tout, je ne m'en sens pas plus désolé que lui ne doit point l'être, à honorer aussi valeureusement son pari. À son plus grand soulagement que je peux aisément deviner, il met finalement un terme à cette litanie torturée et communicative de tous les maux les plus profonds que peut abriter chaque faille de cette Terre injuste, si injuste. Je finis alors par applaudir la première, sincèrement amusée de part les traits de mon visage déformés par l’hilarité. Les spectateurs ayant daigné rester me suivent alors moi et mon collègue, et je demeure encore une fois en tant qu'une des premières à m'arrêter d'acclamer, trop occupée à exprimer mon ressenti à mon camarade, alors que le courageux inconnu nous remercie en s'éloignant, presque de manière à prendre ses jambes à son cou. Je le suis du regard, l’œil pétillant, alors que je dis au revoir à mon partenaire de duo, tout en lui soustrayant ce poids lourd que je venais de lui prêter pour l'occasion, car modèle manquant à sa collection.
Avec difficulté, et d'une maladresse qui m'est propre, je vacille en fixant les lanières de l'imposant instrument sur mes épaules, parvenant finalement à trouver un équilibre certain après quelques secondes d'acharnement. Suite des adieux engoués, j'avais tout simplement prévu de rentrer chez moi à pieds, mais c'est pour une troisième et distrayante fois que je capture du regard l'image d'un jeune homme en retrait, gêné et visiblement beaucoup trop amusant même naturellement et en ne faisant rien pour que je daigne rester de marbre de là où je suis. Calmant vivement ces éclats traîtres, je me dirige à pas chancelants vers lui, un sourire franc scotché aux lèvres une fois à proximité. « Vous.. Enfin, tu... Tu t'en es pas trop mal sorti ! » J'articule, tentant de détendre l'atmosphère le plus possible. « J'ai d'ailleurs trouvé que tu avais une belle voix... Même si je ne t'écouterais pas tous les jours, ça, c'est sûr ! » Sarcasme empiétant, mais le gros sourire qui accompagne ces paroles tend à démontrer ce que lui seul pourrait déceler. Et presque aussitôt, en me remémorant ce qu'il vient de se passer, je ne peux réprimer cette soudaine envie de me confondre en rires et plisse les yeux, secouée par les émotions fortes d'aujourd'hui. Un rire de plus, et je pourrais définitivement retenir ce jour dans ma mémoire. C'est néanmoins lorsque je chancelle, définitivement malhabile, que je me reprends instantanément, cessant le processus de toute forme de moquerie amicale ou de sarcasme. « Aish, franchement ! Pardon, ce n'est pas simple d'être adroite avec tout ça, je dois l'admettre. » Je passe une main dans mes cheveux, à mon tour embarrassée, et mon aura discrète reprend alors le dessus. « Tu viens souvent ici ? Je ne t'ai jamais vu dans le coin ! » Je questionne, me penchant vers le jeune homme d'environ mon âge qui semble encore un peu sonné par le malaise de ce pari perdu. Trop curieuse, et consciente de cela, je m'adoucis, tout à coup désolée. « Ah... Merci beaucoup de ton attention, pour tout à l'heure. I-Il ne fallait pas... Enfin, ça m'a vraiment fait plaisir, mais... » Et un doux sourire nuance mes traits, alors que je cherche bêtement mes mots pour tâcher d'être comprise, levant les yeux au ciel d'une franchise qui me rend sans doute indéfinissable à l'instant.
Après cet échange furtif mais agréablement surprenant, quelques minutes défilent, et le brouhaha ne m'empêche plus d'échanger avec mon ami guitariste. Il me soumet ses doutes quant à ses horaires et son heure de rentrer, mais je lui adresse un signe de tête compréhensif et lui intime d'aller se reposer, ce à quoi il s'apprête à me remercier. Pourtant, car il y a toujours un « pourtant », c'est un dénommé parieur, le rouge maculant ses joues et le sourire de gêne crispant ses lèvres qui vient interférer dans notre conversation, et également peindre presque instantanément une expression enthousiaste sur mon visage, à peine ai-je reconnu son faciès et sa chevelure. C'est le jeune homme de tout à l'heure, visiblement perdant d'un pari corsé, et à ses explications quant au futile dérangement qu'il apporte, je ne peux m'empêcher de me montrer étonnée et plus enchantée que prévu de la requête audacieuse du généreux inconnu, qu'à ce moment-là j'ignorais comme étant ridicule et totalement risible. « Bien sûr, ça ne pose aucun problème ! » J'annonce à voix haute, les commissures rehaussées et les yeux pétillants rencontrant le regard confus de mon ami, pesant sur moi de là où je suis. Je lui accorde une œillade sarcastique à sa moue incompréhensible, lui suggérant au passage de jouer le jeu, et ce n'est plus de mon duo avec mon propre collègue dont il s'agit cette fois-ci mais de celui de cet intrigant personnage, dont la bravoure suscite en moi une curiosité enfantine et impatiente. Sa gêne est évidente, sa frustration d'avoir perdu le pari, palpable, et malgré cela, je m'attends à quelque chose de grandiose.
Pourtant, là, tout de suite, ce sont les astres qui s'effondrent sur mon monde, ainsi que l'impression de tomber d'un gratte-ciel après une grimpée enjouée et trop peu prudente qui m'assaille. Le jeune homme au cœur charitable n'en semble pas plus caritatif sur le point talent vocal, si bien que mes yeux s'écarquillent d'eux-mêmes lorsque je l'entends finalement fredonner ce qu'il devait avoir prévu de chanter depuis le début. Des paroles plus absurdes, on ne fait pas. Un refrain tout aussi ridicule autant bafouillé et écorché par l’embarras, on en mènerait bien l'enquête par-delà chaque épreuve de baccalauréat ou d'oral quelconque bâclé et totalement stupide, on ne trouverait pas non plus. À cette prestation qui m'arrache littéralement les mots de la bouche, je finis par éclater de rire dans la mêlée, l'amusement s'étant déjà faufilé au bord de mes lèvres dès la minute où il avait commencé à chanter. Et j'en ris si fort, présentement, que je m'en voudrais presque de me moquer aussi impunément d'une personne tant courageuse : mais le cœur comblé de sincérité y est, alors que je tente vainement de calmer ces sursauts rieurs, même si malgré tout, je ne m'en sens pas plus désolé que lui ne doit point l'être, à honorer aussi valeureusement son pari. À son plus grand soulagement que je peux aisément deviner, il met finalement un terme à cette litanie torturée et communicative de tous les maux les plus profonds que peut abriter chaque faille de cette Terre injuste, si injuste. Je finis alors par applaudir la première, sincèrement amusée de part les traits de mon visage déformés par l’hilarité. Les spectateurs ayant daigné rester me suivent alors moi et mon collègue, et je demeure encore une fois en tant qu'une des premières à m'arrêter d'acclamer, trop occupée à exprimer mon ressenti à mon camarade, alors que le courageux inconnu nous remercie en s'éloignant, presque de manière à prendre ses jambes à son cou. Je le suis du regard, l’œil pétillant, alors que je dis au revoir à mon partenaire de duo, tout en lui soustrayant ce poids lourd que je venais de lui prêter pour l'occasion, car modèle manquant à sa collection.
Avec difficulté, et d'une maladresse qui m'est propre, je vacille en fixant les lanières de l'imposant instrument sur mes épaules, parvenant finalement à trouver un équilibre certain après quelques secondes d'acharnement. Suite des adieux engoués, j'avais tout simplement prévu de rentrer chez moi à pieds, mais c'est pour une troisième et distrayante fois que je capture du regard l'image d'un jeune homme en retrait, gêné et visiblement beaucoup trop amusant même naturellement et en ne faisant rien pour que je daigne rester de marbre de là où je suis. Calmant vivement ces éclats traîtres, je me dirige à pas chancelants vers lui, un sourire franc scotché aux lèvres une fois à proximité. « Vous.. Enfin, tu... Tu t'en es pas trop mal sorti ! » J'articule, tentant de détendre l'atmosphère le plus possible. « J'ai d'ailleurs trouvé que tu avais une belle voix... Même si je ne t'écouterais pas tous les jours, ça, c'est sûr ! » Sarcasme empiétant, mais le gros sourire qui accompagne ces paroles tend à démontrer ce que lui seul pourrait déceler. Et presque aussitôt, en me remémorant ce qu'il vient de se passer, je ne peux réprimer cette soudaine envie de me confondre en rires et plisse les yeux, secouée par les émotions fortes d'aujourd'hui. Un rire de plus, et je pourrais définitivement retenir ce jour dans ma mémoire. C'est néanmoins lorsque je chancelle, définitivement malhabile, que je me reprends instantanément, cessant le processus de toute forme de moquerie amicale ou de sarcasme. « Aish, franchement ! Pardon, ce n'est pas simple d'être adroite avec tout ça, je dois l'admettre. » Je passe une main dans mes cheveux, à mon tour embarrassée, et mon aura discrète reprend alors le dessus. « Tu viens souvent ici ? Je ne t'ai jamais vu dans le coin ! » Je questionne, me penchant vers le jeune homme d'environ mon âge qui semble encore un peu sonné par le malaise de ce pari perdu. Trop curieuse, et consciente de cela, je m'adoucis, tout à coup désolée. « Ah... Merci beaucoup de ton attention, pour tout à l'heure. I-Il ne fallait pas... Enfin, ça m'a vraiment fait plaisir, mais... » Et un doux sourire nuance mes traits, alors que je cherche bêtement mes mots pour tâcher d'être comprise, levant les yeux au ciel d'une franchise qui me rend sans doute indéfinissable à l'instant.
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Re: Singing for this Idiot ★ ft. Hak Kun ♡ | Lun 20 Juin 2016 - 17:21 Citer EditerSupprimer
Tenue - Hak Kun n'était pas un fabuleux chanteur et il le savait ; même s'il aimait passer quelques heures, une fois de temps en temps, dans les norebang, ces salles de karaoké qui pullulaient littéralement en Corée du Sud pour y passer son temps libre, il n'avait clairement pas la fibre vocale. Sa voix était intéressante mais impossible de chanter plus de trente secondes sans avoir le souffle coupé. Alors forcément, ça, couplé avec la présence de plusieurs dizaine, voir centaine de personnes en train de le regarder, donnèrent une performance inégale durant laquelle il eut l'impression de bafouiller plus que de chanter. Mais le public avait rigolé et c'était déjà bien plus que ce qu'il espérait : si ce dernier lui avait offert une réaction froide, il ne saurait plus vraiment où se mettre. Bon, cela ne l'empêchait pas d'avoir envie de s'enterrer vivant et de ne plus jamais réapparaître à la lumière du jour mais l'étudiant en journalisme était très fort quand il s'agissait de ravaler sa fierté. C'était simple, il n'en avait pas. Ou elle était très bien cachée.
Mais tout cela avait été possible grâce à la gentillesse de cette chanteuse inconnue qui bravait l'adversité avec brio ; comment pouvait-elle tenir debout devant tant de monde et chanter à tue-tête, sans trembler ? Marmonner ses trente secondes de chanson avait été une punition déjà, alors plusieurs minutes à chantonner parfaitement était un miracle en soit. Elle était aussi courageuse que talentueuse et c'était peu de le dire. Kun éprouvait beaucoup de respect pour mademoiselle miracle. Mais pour le coup, il en éprouvait davantage pour lui, qui accepta sa punition et son gage avec vaillance et prouesse. Franchement, il se trouvait cool, genre super cool. Au moment où il retourna à sa place, s'il omettait le fait qu'il était extrêmement gêné, il avait l'impression d'être le type le plus génial de l'univers. Entendre des personnes l'applaudir, c'était... Cool.
Tandis que la foule commençait à se disperser, le stagiaire de chez Elle et son camarade de classe s'échangèrent quelques derniers mots, le second décidant de rentrer à la maison. Ils se checkèrent avec coolitude et Kun regarda son pote l'abandonner tandis qu'il réfléchissait à comment tuer le reste du temps qui lui restait. C'est finalement une voix qu'il allait pouvoir reconnaître entre mille qui le ramena sur Terre et se retourna vers la source, surpris... Par le tutoiement et le sarcasme presque vexant. "Hey ! Je ne suis pas très à cheval sur les règles mais pour toi, ce sera pas ''tu'' mais ''oppa'', je suis clairement plus âgé que toi !" lança l'étudiant en haussant les épaules "Et tu ne sais pas ce que tu rates. Je m'écoute tous les jours et je m'en lasse pas."
Bon, la vérité c'est qu'il n'était pas vexé. Il lui en fallait bien plus que ça pour prendre la mouche, lui qui était capable de tout encaisser. Si physiquement c'était une lopette, mentalement c'était un tank. Et mademoiselle ne semblait pas vraiment être méchante, juste... "SI tu es maladroite... Tu seras peut-être mieux à gauche" répondit en plaisantant le garçon en esquissant un sourire. Mal à droite, mieux à gauche. Les blagues à deux sous cinquante, c'était aussi sa spécialité. "Je me balade ici de temps en temps. Et vu le nombre de personne qu'il y a, tu m'étonnes que tu ne m'ais pas vu dans le coin !" C'était évident. Personne ne pouvait se souvenir de tous les visages, même si le sien sortait un peu du lot : c'était un beau gosse, après tout.
"Et ne t'inquiète pas pour tout à l'heure. Je suis pas du genre à complimenter gratuitement les autres mais tu chante super bien et Clown est un très bon choix. Même si je suis sûr que j'aurais pu faire aussi bien !" ajouta le jeune homme en sortant son cellulaire de sa poche.
"Si tu veux me remercier, tu peux juste me donner ton numéro de téléphone" il s'arrêta un instant, puis reprit : "et ne t'avise pas à me le piquer, je cours très vite !"
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Re: Singing for this Idiot ★ ft. Hak Kun ♡ | Lun 4 Juil 2016 - 10:02 Citer EditerSupprimer
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hakkun & chaerin
Tenue ★ Présentement, je ne mesure pas la reconnaissance que j'éprouve envers ce garçon, pour avoir été audacieux tout à l'heure ; peut-être un peu stupide, mais vachement audacieux — et par dessus tout, pour avoir été drôle à en mourir et m'avoir refilé les plus belles crampes de rire d'estomac de ma vie. Béni soit cet héroïque inconnu aux paris d'or et d'argent (mais surtout d'or, tant la qualité semble en être inestimable).
Néanmoins, lorsque monsieur mystère daigne se retourner à l'entente de mon compliment taquin, un léger sourire s'empare spontanément de mes lèvres. Toujours montrer par le biais de la communication que je ne possède aucune mauvaise intention... Et que quelque part, c'est également sincère. Son timbre est vraiment spécial, très agréable à l'écoute. En plus de ça, savoir que les gens ont applaudi pour lui et seulement pour lui lors de son show unique l'a rendu comme un gamin fier de son courage, du peu que j'ai pu en capturer en l'ayant suivi du regard. Adorable ! Mais très vite, je redescends de mon petit nuage. Je ré-atterris sur Terre au son de cette voix presque arrogante qui m'arrache une mimique incertaine. Peut-être bien un sourire croisé à une moue d'incompréhension de l'entendre me demander de l'affubler du fameux surnom. Omo, il a raison. « Yah ! Oppa tu dis ? » Je rigole un instant, amusée de le voir s'offusquer en soulevant notre différence d'âge indéniable. Peut-être bien que je suis plus jeune que lui, en y jetant un coup d’œil de plus près. De quoi lui donner un argument implacable, je l'admets ! « Bon, d'accord ! Mais c'est bien parce que je te dois ça et que tu as fait une performance de folie tout à l'heure. À partir de maintenant, mon Oppa, c'est toi ! » Je laisse un rire traître s'échapper de mes lèvres, plissant les pommettes en serrant les lanières fines entre mes doigts. Plus je constate le comportement d'une personne, plus je me permets un juste milieu dans ma conduite. En l'occurrence, j'ai le sentiment que ce garçon est très déridé et qu'il ne prendra pas la mouche facilement. Mes aises consistent à taquiner gentiment et à souvent dire le fond de ma pensée, de quoi rendre le moment imprévu ou parfois même maladroit... Mais faire de nouvelles rencontres ne fait jamais de mal, à ce qu'on dit. Qui plus est, j'ai réussi à dissiper la première étape de ma timidité ! Celle où le rire réussit à tout balayer. Sa remarque me fait d'ailleurs hausser les sourcils d'un air tout d'abord bête puis enjoué, et j'ai l'impression de pouvoir de plus en plus cerner le personnage. Sacré personnage. « Aigooo... ! Tous les jours ? » J'écarquille les yeux. « Alors comme ça, Oppa donne des concerts ? Je serais ta fan numéro un, si c'est comme ça ! Sauf si la place est prise, dans ce cas je serais... Celle qui glisse des billets dans ton sac quand tu as le dos tourné, et qui te regarde chanter tes chansons ridicules de loin. Ni vue ni connue ! » J'acquiesce de la tête comme pour affirmer mes dires, d'un hochement optimiste et résolu. La discrétion, ça me connaît. Disons que c'est parfois un meilleur moyen de faire les choses : sans doute même qu'il s'agit d'une routine que l'on finit par ne plus relever, au fond.
Cependant, ce garçon m'intrigue ! Je n'ai jamais été très douée pour me faire remarquer, mais ma nature curieuse me pousse souvent à aller voir les gens. Et de ce fait, le simple aperçu que j'ai pu avoir de lui ne cesse de m'amuser et de me revenir en tête... Une rencontre fort mémorable. Peut-être bien que je le recroiserai au détour de cette rue, un jour ou l'autre... Qui sait ? J'arque un instant les sourcils face à sa réponse inattendue... Maladroite, mieux à gauche... Je pouffe de rire presque immédiatement en ayant compris ce qui venait tout juste de lui passer par la tête. Bon sang, est-ce qu'il l'a justement dans le sang, la capacité de me faire rire sans même avoir besoin de faire un effort ? Je rentre brièvement dans son jeu, me décalant d'un pas sur la gauche en lui rendant son sourire. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. « C'est vrai, il y a vraiment beaucoup de monde par ici ! J'ai bien cru qu'on en sortirait pas vivants tout à l'heure... Je viens occasionnellement ici, je ne fais pas toujours les mêmes places. » Lui indiqué-je en me grattant l'arrière du crâne, incertaine. « Du coup... Peut-être qu'on s'est déjà croisés bien avant. Ça aurait été aussi bien qu'aujourd'hui, tu crois ? » Je l'interroge dans un éclat discret, peut-être un peu trop franche. Je ne peux pas cacher que cette rencontre a eu le mérite d'être riche en émotions, et que je ne m'attendais pas à ça en sortant de chez moi cet après-midi. Cet inconnu a le mérite de marquer les esprits ! Et de m'esquisser un doux sourire gorgé de gratitude en l'entendant me rassurer quant à mon envie de le remercier. « C'est très gentil, merci beaucoup... » J'hésite soudainement quant à son nom. C'est vrai que je ne le connais pas, et à l'instant, je meurs d'envie de pouvoir placer un nom sur ce visage. « ...Merci beaucoup à toi, je suis vraiment heureuse que tu te sois arrêté par hasard ici ! Et que ça t'ait plu, du coup, sinon ça n'aurait pas été drôle ! Je suis sûre que tu aurais pu faire mieux aussi... Enfin, à voir si ce n'est pas juste parce que je laisserais Oppa gagner. » Je lui adresse un clin d’œil idiot, trop peu sérieux pour relever une quelconque exactitude dans mes propos, avant d'observer curieusement ce qu'il se met à faire... Il a l'air de trafiquer son téléphone portable, alors je patiente bien sagement, regardant de temps à autre les passants se bousculer tout autour de nous. D'autres dévisager le jeune homme qui me fait face, certains s'amusant davantage à prendre des clichés. Curieux.
Puis, c'est lorsque je le vois me tendre son téléphone portable que je commence à m'interroger, cherchant d'un air perdu n'importe quoi dans son regard pour y déceler des explications. C'est lorsqu'il me demande alors de manière très subtile mon numéro de portable que je cligne plusieurs fois des yeux, laissant enfin un sourire enfantin trôner sur mes lèvres. Quelque part, savoir que je vais pouvoir garder contact avec une nouvelle connaissance me fait plaisir ! De plus, le fait d'évoquer la nécessité de le remercier en bonnes et dues formes une prochaine fois me rassure et m'assure de tenir mes engagements. Je m'empare timidement de son cellulaire, hochant la tête pour confirmer ce qu'il dit. Et relevant au passage les yeux vers lui suite à sa menace sarcastique, m'arrachant un rire alors que je pianote sur les touches de son téléphone portable dans l'onglet contacts. « Yah ! Tu insinues que je suis une voleuse ? Pas du tout, je te promets. » Je lui confie en laissant mes yeux se river sur l'écran tactile, une idée derrière la tête. « Je ne me risquerai pas à essayer de courir, je suis vraiment un escargot pour ça ! Alors si tu me dis que tu cours vite, j'ai déjà perdu d'avance. Omo. » Je termine de mettre en oeuvre mon plan diabolique sur le portable du clown de ma journée, esquissant un doux sourire une fois fait. « C.R ♥ » inscrit dans ses contacts, au dessus de mon numéro de portable que je n'aurais pas donné dans d'autres circonstances. Le bel inconnu est chanceux ! « Voilà, » dis-je en lui rendant son cellulaire, « J'espère que tu n'es pas un type dangereux, quand même ? Mais j'ai confiance en toi Oppa ! » Je lève un pouce en l'air, comme pour souligner mes dires. Je ne sais pas ce qu'il va en faire, ni même ce qu'il va vouloir me demander en guise de remerciement, mais nous verrons bien !
C'est néanmoins lorsque je check l'heure sur mon portable que je tire une tête affreuse, dévastée, la goutte de sueur au coin de la tempe perlant tellement l'étau qui se resserre autour de ma gorge m'en fait baver. L'heure. J'avais complètement oublié l'heure. Et je vais devoir abandonner monsieur mystère, mais il s'avère cette fois-ci être de toute urgence. Presque gauchement, je me redresse et range mon téléphone portable, me raclant la gorge précipitamment. « Tu m'as vraiment fait rigolé aujourd'hui, et c'est avec plaisir que j'ai chanté pour toi et pour tout le monde ! » La sincérité m'échappe encore une fois. J'en ressentais le besoin. « Je suis désolée, mais je vais devoir m'en aller... J'ai une urgence très importante, que j'avais prévu après tout ça, et actuellement je suis en retard de... Quatre minutes. J'ai franchement pas vu l'heure, je suis vraiment irrécupérable ! On peut dire que c'est de ta faute, j'avais trop envie d'aller vers toi ! » Sourire en coin. « Mais on se reverra un jour ou l'autre, Oppa... Yah ! Et ne redistribue pas mon numéro à tout le monde, surtout ! » Je m'esclaffe un instant, avant de lui adresser un sourire timide, de m'incliner comme je le peux actuellement et de lui faire un vague coucou en m'éloignant. Peut-être bien empli d'un peu d'amertume à l'idée de le quitter si tôt. « Peut-être à une autre fois ! Et encore merci ! » Et je m'enfuis aussitôt hâtivement, courant de ce qu'il me reste de la force de mes jambes pour rattraper le retard — les pensées tournées vers un certain brun. Quel drôle d'inconnu, en fin de compte : et ce dans littéralement tous les sens du terme, monsieur mystérieux, blagues nulles qu'elles en deviennent hilarantes et mister chanson ridicule devant une foule emballée. En chemin, un sourire me trahit.
Néanmoins, lorsque monsieur mystère daigne se retourner à l'entente de mon compliment taquin, un léger sourire s'empare spontanément de mes lèvres. Toujours montrer par le biais de la communication que je ne possède aucune mauvaise intention... Et que quelque part, c'est également sincère. Son timbre est vraiment spécial, très agréable à l'écoute. En plus de ça, savoir que les gens ont applaudi pour lui et seulement pour lui lors de son show unique l'a rendu comme un gamin fier de son courage, du peu que j'ai pu en capturer en l'ayant suivi du regard. Adorable ! Mais très vite, je redescends de mon petit nuage. Je ré-atterris sur Terre au son de cette voix presque arrogante qui m'arrache une mimique incertaine. Peut-être bien un sourire croisé à une moue d'incompréhension de l'entendre me demander de l'affubler du fameux surnom. Omo, il a raison. « Yah ! Oppa tu dis ? » Je rigole un instant, amusée de le voir s'offusquer en soulevant notre différence d'âge indéniable. Peut-être bien que je suis plus jeune que lui, en y jetant un coup d’œil de plus près. De quoi lui donner un argument implacable, je l'admets ! « Bon, d'accord ! Mais c'est bien parce que je te dois ça et que tu as fait une performance de folie tout à l'heure. À partir de maintenant, mon Oppa, c'est toi ! » Je laisse un rire traître s'échapper de mes lèvres, plissant les pommettes en serrant les lanières fines entre mes doigts. Plus je constate le comportement d'une personne, plus je me permets un juste milieu dans ma conduite. En l'occurrence, j'ai le sentiment que ce garçon est très déridé et qu'il ne prendra pas la mouche facilement. Mes aises consistent à taquiner gentiment et à souvent dire le fond de ma pensée, de quoi rendre le moment imprévu ou parfois même maladroit... Mais faire de nouvelles rencontres ne fait jamais de mal, à ce qu'on dit. Qui plus est, j'ai réussi à dissiper la première étape de ma timidité ! Celle où le rire réussit à tout balayer. Sa remarque me fait d'ailleurs hausser les sourcils d'un air tout d'abord bête puis enjoué, et j'ai l'impression de pouvoir de plus en plus cerner le personnage. Sacré personnage. « Aigooo... ! Tous les jours ? » J'écarquille les yeux. « Alors comme ça, Oppa donne des concerts ? Je serais ta fan numéro un, si c'est comme ça ! Sauf si la place est prise, dans ce cas je serais... Celle qui glisse des billets dans ton sac quand tu as le dos tourné, et qui te regarde chanter tes chansons ridicules de loin. Ni vue ni connue ! » J'acquiesce de la tête comme pour affirmer mes dires, d'un hochement optimiste et résolu. La discrétion, ça me connaît. Disons que c'est parfois un meilleur moyen de faire les choses : sans doute même qu'il s'agit d'une routine que l'on finit par ne plus relever, au fond.
Cependant, ce garçon m'intrigue ! Je n'ai jamais été très douée pour me faire remarquer, mais ma nature curieuse me pousse souvent à aller voir les gens. Et de ce fait, le simple aperçu que j'ai pu avoir de lui ne cesse de m'amuser et de me revenir en tête... Une rencontre fort mémorable. Peut-être bien que je le recroiserai au détour de cette rue, un jour ou l'autre... Qui sait ? J'arque un instant les sourcils face à sa réponse inattendue... Maladroite, mieux à gauche... Je pouffe de rire presque immédiatement en ayant compris ce qui venait tout juste de lui passer par la tête. Bon sang, est-ce qu'il l'a justement dans le sang, la capacité de me faire rire sans même avoir besoin de faire un effort ? Je rentre brièvement dans son jeu, me décalant d'un pas sur la gauche en lui rendant son sourire. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre. « C'est vrai, il y a vraiment beaucoup de monde par ici ! J'ai bien cru qu'on en sortirait pas vivants tout à l'heure... Je viens occasionnellement ici, je ne fais pas toujours les mêmes places. » Lui indiqué-je en me grattant l'arrière du crâne, incertaine. « Du coup... Peut-être qu'on s'est déjà croisés bien avant. Ça aurait été aussi bien qu'aujourd'hui, tu crois ? » Je l'interroge dans un éclat discret, peut-être un peu trop franche. Je ne peux pas cacher que cette rencontre a eu le mérite d'être riche en émotions, et que je ne m'attendais pas à ça en sortant de chez moi cet après-midi. Cet inconnu a le mérite de marquer les esprits ! Et de m'esquisser un doux sourire gorgé de gratitude en l'entendant me rassurer quant à mon envie de le remercier. « C'est très gentil, merci beaucoup... » J'hésite soudainement quant à son nom. C'est vrai que je ne le connais pas, et à l'instant, je meurs d'envie de pouvoir placer un nom sur ce visage. « ...Merci beaucoup à toi, je suis vraiment heureuse que tu te sois arrêté par hasard ici ! Et que ça t'ait plu, du coup, sinon ça n'aurait pas été drôle ! Je suis sûre que tu aurais pu faire mieux aussi... Enfin, à voir si ce n'est pas juste parce que je laisserais Oppa gagner. » Je lui adresse un clin d’œil idiot, trop peu sérieux pour relever une quelconque exactitude dans mes propos, avant d'observer curieusement ce qu'il se met à faire... Il a l'air de trafiquer son téléphone portable, alors je patiente bien sagement, regardant de temps à autre les passants se bousculer tout autour de nous. D'autres dévisager le jeune homme qui me fait face, certains s'amusant davantage à prendre des clichés. Curieux.
Puis, c'est lorsque je le vois me tendre son téléphone portable que je commence à m'interroger, cherchant d'un air perdu n'importe quoi dans son regard pour y déceler des explications. C'est lorsqu'il me demande alors de manière très subtile mon numéro de portable que je cligne plusieurs fois des yeux, laissant enfin un sourire enfantin trôner sur mes lèvres. Quelque part, savoir que je vais pouvoir garder contact avec une nouvelle connaissance me fait plaisir ! De plus, le fait d'évoquer la nécessité de le remercier en bonnes et dues formes une prochaine fois me rassure et m'assure de tenir mes engagements. Je m'empare timidement de son cellulaire, hochant la tête pour confirmer ce qu'il dit. Et relevant au passage les yeux vers lui suite à sa menace sarcastique, m'arrachant un rire alors que je pianote sur les touches de son téléphone portable dans l'onglet contacts. « Yah ! Tu insinues que je suis une voleuse ? Pas du tout, je te promets. » Je lui confie en laissant mes yeux se river sur l'écran tactile, une idée derrière la tête. « Je ne me risquerai pas à essayer de courir, je suis vraiment un escargot pour ça ! Alors si tu me dis que tu cours vite, j'ai déjà perdu d'avance. Omo. » Je termine de mettre en oeuvre mon plan diabolique sur le portable du clown de ma journée, esquissant un doux sourire une fois fait. « C.R ♥ » inscrit dans ses contacts, au dessus de mon numéro de portable que je n'aurais pas donné dans d'autres circonstances. Le bel inconnu est chanceux ! « Voilà, » dis-je en lui rendant son cellulaire, « J'espère que tu n'es pas un type dangereux, quand même ? Mais j'ai confiance en toi Oppa ! » Je lève un pouce en l'air, comme pour souligner mes dires. Je ne sais pas ce qu'il va en faire, ni même ce qu'il va vouloir me demander en guise de remerciement, mais nous verrons bien !
C'est néanmoins lorsque je check l'heure sur mon portable que je tire une tête affreuse, dévastée, la goutte de sueur au coin de la tempe perlant tellement l'étau qui se resserre autour de ma gorge m'en fait baver. L'heure. J'avais complètement oublié l'heure. Et je vais devoir abandonner monsieur mystère, mais il s'avère cette fois-ci être de toute urgence. Presque gauchement, je me redresse et range mon téléphone portable, me raclant la gorge précipitamment. « Tu m'as vraiment fait rigolé aujourd'hui, et c'est avec plaisir que j'ai chanté pour toi et pour tout le monde ! » La sincérité m'échappe encore une fois. J'en ressentais le besoin. « Je suis désolée, mais je vais devoir m'en aller... J'ai une urgence très importante, que j'avais prévu après tout ça, et actuellement je suis en retard de... Quatre minutes. J'ai franchement pas vu l'heure, je suis vraiment irrécupérable ! On peut dire que c'est de ta faute, j'avais trop envie d'aller vers toi ! » Sourire en coin. « Mais on se reverra un jour ou l'autre, Oppa... Yah ! Et ne redistribue pas mon numéro à tout le monde, surtout ! » Je m'esclaffe un instant, avant de lui adresser un sourire timide, de m'incliner comme je le peux actuellement et de lui faire un vague coucou en m'éloignant. Peut-être bien empli d'un peu d'amertume à l'idée de le quitter si tôt. « Peut-être à une autre fois ! Et encore merci ! » Et je m'enfuis aussitôt hâtivement, courant de ce qu'il me reste de la force de mes jambes pour rattraper le retard — les pensées tournées vers un certain brun. Quel drôle d'inconnu, en fin de compte : et ce dans littéralement tous les sens du terme, monsieur mystérieux, blagues nulles qu'elles en deviennent hilarantes et mister chanson ridicule devant une foule emballée. En chemin, un sourire me trahit.
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