Je suis entière, j'aime les choses claires. Je dis ce que je pense, n'en déplaise à certains. Je pleure facilement, en regardant un film, en lisant un texte émouvant, un poème, une histoire triste. Trop émotive ? Peut-être, mais je ne changerai plus. Je peux être têtue et entétée aussi, dans certaines situations. Je donne, souvent trop, trop gentille dit-on, et cela m'a déjà joué des tours. J'ai souvent du mal à faire confiance rapidement. J'ai un côté sociable qui me permet d'apprécier le contact avec les gens, d'aller vers eux assez facilement. Je suis un peu perfectionniste sur les bords, et quand je fais quelque chose, quand je m'engage, je vais au bout de mes actes et de mes pensées.

Malgré le fait d'avoir ces qualités, j'ai également des craintes... Des craintes que peu de personnes, voir personne ne connait. Je me voile la face et je mens en me cachant derrière un masque invisible pour tous, il montre que tout va bien, que j'ai toujours la forme et le sourire, alors que non. J'ai un cœur comme chaque humain, chaque individu. Le fait d'avoir été une enfant star pour photo et pub, ne m'a pas fait avancer dans la vie en général. Rien de tout cela n'était facile, surtout le fait de ne pas avoir d'amis avec qui parler. Ne pas oser m’attacher, de peur de perdre le peu d’amis que je pouvais me faire parce que c’était ce que m’imposait mon statut d’enfant star. C’était compliqué. Je pouvais voir des personnes de mon âge sortir s'amuser, manger et discuter ensemble sans tabou, je l'ai enviée. Oh si vous saviez à quel point. Pour ma part, je ne pouvais qu'observer de loin et rester seule, pour ne pas être influencer par les autres, mes parents avaient peur que je fiche tout en l'air par la faute de la jalousie de mon entourage. Mais même sans eux, j'ai finit tout de même plaquer de cette vie qui n'était réellement pas faite pour moi. Et puis avec ma situation familiale je n'ai pas pu m'ouvrir sur le monde extérieur, étant éduquer strictement et avec beaucoup d'interdit je me suis restreint à une sorte de bulle dans laquelle on m’enfermait. Mais j’aimais ma famille, je l’aime toujours mais depuis que je me suis libéré, j’ai peur de les perdre. D’avoir cassé quelque chose entre eux et moi. Alors même si je suis encore maladroite pour créer des liens, je ne veux pas risquer de perdre le peu de mon entourage que j'ai pu me faire en si peu de temps. Les regards des autres sont toujours pesant, quand les gens me regardent de façon hautaine ou de travers, c'est désagréable et vexant, je devrais culpabiliser pour mon passé, à croire. Mais eux ne savent pas à quel point tout n'était pas facile. Mais je m’endurci, je prends sur moi, assez pour être sûre de ne pas perdre mon frère que je viens à peine de retrouver

Pourquoi doit-on apprendre les bonnes choses aux mauvais moments de notre vie ? Pourquoi devoir creuser dans un puits sans fins, sans savoir la vérité. Ce que je pourrais dire pour définir ma vie en un mot ? - Corrompu. Noyé. Désorientée. Ma vie n'a plus vraiment de sens actuellement, malgré que je garde le sourire aux lèvres et que j'avance le cœur léger. Qui dit qu'au fond de moi, je ressens un vide, un énorme vide, sans lui. Depuis la nouvelle, j'ai fait mainte recherche dans tout le pays pour le retrouver alors qu'il était juste devant mes yeux à travers des photos shoot. Je suis une de ses fans incontestées, et j'apprends par hasard qu'il serait mon frère biologique. Qui aurait cru que cela pourrait être la réalité.

J'ai étais longtemps sous les feux des projecteurs, trop souvent amadouée par mes parents pour ramener des salaires. Histoire que l’on puisse  avoir des fins de mois correcte et fuir cette misère dans laquelle nous vivions.  C’était une période plus qu'horrible, même si j'avais toujours une assiette à chaque repas, je sentais leur crainte. Celle de tout perdre : leur petit boulot a chacun, leur demeure et peut-être aussi moi ? J'avais longtemps gardée le silence pour les rendre fière, leur montrant que je pouvais également leur rapporté quelque chose qui les rendrais heureux, mais pourquoi je me sentais seule tous les soirs et triste dans cette grande chambre, qui en réalité ne l’était pas comme ça. Ils ont placé sur mes épaules d’enfants une pression que je n’arrivais plus à gérer. Pourquoi je me sentais aussi à bout souffle, je suffoquais et m’étouffais avec cette vie ? Ne plus pouvoir me cultiver n'était pas agréable, moi qui aimait apprendre et pratiquer. Mais j’ai supporté tout ce qu’on me demandait, je l’ai supporté jusqu'au jour où j’ai décidé de tout quitter  sans prévenir. Ni mes parents, ni mon agent, ni qui que ce soit. La mode était ma passion mais ils en ont fait la chose que je détestais le plus au monde.

« Mei Lin, tu as gâché la chance de tes rêves. » me dit ma mère d'une voix douce et paradoxalement stricte. Je le voyais bien à la façon dont de petites pattes d’oies creusait le coin de ses yeux. Elle est mécontente. Mais je voulais juste qu'elle comprenne que j'ai besoin de prendre une pause dans tout cela et de reprendre mes études, pour pouvoir faire ce que je souhaite, et non ce qu'on revendique de faire de mon avenir. « Tu perdras ton avenir. » Constate mon père. - Je proteste, je vais le gagner, et cela, grâce à ma détermination. La preuve, j'ai eu une bourse d'excellence qui payera la moitié de mes études.

Menant ma vie d'étudiante comme il se doit, j'ai pu montrer ce que je valais à mes parents et je leur même avouer avoir trouvé un boulot en tant que vendeuse dans un magasin prêt à porter connu. Quand je le peux et pour arrondir mes fins de mois, je bosse dans un petit restaurant. Ca me permet d’économiser pour me payer mes études au complet. En Corée, les années de faculté ne sont pas vraiment données, mais je peux dire que ca en vaux la peine. L'éducation est très stricte et très bien organisée, même si parfois, ils devraient être plus ouverts.

J'ai confiance en moi, assez pour savoir que mon avenir n'est pas un désastre comme se plaisent à le dire mes parents et que je peux réussir ce que j’entreprends en me donnant tous les moyens qu'il faut. Je rendrais fière mes parents quoi qu'il arrive, même si je suis une enfant non désiré venu au monde sans que personne ne s’y attende vraiment …