Chung Ah rattrapa de justesse son amie. Elle avait évité la catastrophe de peu. La sango observa son amie avant de lancer un regard noir à la foule. Le premier qui osait dire quoi que ce soit, le premier qui osait rire ou sourire, il allait morfler. Mais personne ne fit rien. Les regards des deux jeunes femmes étaient tellement meurtriers qu’il ne valait mieux pas se frotter à elles. Chung Ah reposa son attention sur Ha Na, esquissant un sourire quand elle l’entendait la remercier. Elle savait que c’était difficile pour Ha Na, tout comme pour elle, de remercier les autres. Même si le pire était de s’excuser. « Ce n’est rien. » Répondit-elle en regardant l’assemblé qui ne regardait qu’elles. Puis ses yeux furent attirés par la piscine et l’homme qui sortait sa tête de l’eau. Elle n’eut même pas le temps de dire quoi que ce soit que son amie attaquait déjà. Elle la reconnaissait bien là. Après tout, la meilleure défense était d’attaquer, non ? Et ça, les deux amies l’avaient très bien compris et ce, depuis longtemps. Cependant, les ordres de son amie à son égard ne lui plaisant pas, Chung Ah resta un instant à fixer l’homme et le reste de la foule. Elle redressa la tête, arrogante, et prit la même direction qu’Ha Na, la rattrapant pour attraper son bras et la traîner avec elle près du bar. « J’ai envie de m’amuser. Alors on va commander d’autres verres et foutre le bordel ici. » Lança-t-elle à son amie, approchant du bar et demandant alors deux boissons alcoolisées au barman.

Elle aime bien, Hana, quand tous les regards sont fixés sur elle. Quand elle ressent la jalousie et l’envie étinceler dans les prunelles des gens. Alors elle fait la belle, Hana, ne supporte pas l’idée de se rendre ridicule, préfère attaquer encore et toujours, laisser le venin s’injecter dans les veines des autres. Et voir la peur luire dans leurs regards. Parce que tout vaut mieux que la honte et la pitié. Elle tourne alors les talons, commence à s’éloigner, retenue de justesse par sa camarade. Elle s’arrête, tourne le regard vers elle, la voit prendre la direction du bar et finalement s’avance également, à son rythme, la tête bien droite, pour ne pas donner l’impression de la suivre. Tout sauf donner aux autres l’impression qu’elle suit qui que ce soit. Pourtant elle finit par atteindre son amie, récupère son verre, qu’elle commence à boire à petite gorgée, le regard observant les alentours. « La fille là-bas, on parie combien ses cheveux c’est des extensions ? Et t’as vu son sac chanel ? D’ici j’arrive à voir que c’est une contrefaçon. » Elle lève les yeux au ciel, atterrée par l’audace de cette fille qui se permet de venir ici avec un objet. Comme une provocation envers toutes les personnes qui portent des vrais. « Y a vraiment des gens qui n’ont aucune dignité. Je sais même pas ce qu’elle fait ici, ça me dégoûte. » Le mépris à la Hana, celle qui ne veut pas fréquenter la plèbe, ne permet pas aux infortunés de respirer le même air qu’elle. C’est une reine, qui se doit de ne s’entourer que de bonnes personnes. Comme avec Chungah, sur la même longueur d’onde qu’elle. Elle tourne la tête vers elle, sourire en coin, capte son regard.

Chung Ah n’aimait pas qu’on lui donne des ordres, et encore moins de donner l’impression de suivre quelqu’un. Elle savait Ha Na comme elle alors quand elle attrapa son bras pour l’entraîner avec elle vers le bar, la sango lâcha aussitôt son emprise sur elle. Elle connaissait son amie et rien qu’à la voir tenir sa tête bien droite, fière comme un paon, elle avait vu juste. La brune s’accouda rapidement au bar, le temps de commander deux verres alcoolisés. Elle se tourna vers Ha Na qui la rejoignit et lui tendit son verre. Elle récupéra le sien et but quelques gorgées de ce doux breuvage. Il était bien meilleur que le premier qu’elle avait pris. Son regard se posa sur la demoiselle dont parlait Ha Na. De là où elles étaient, elles ne pouvaient pas très bien voir mais, le sac semblait faux et ses cheveux… pareil. Chung Ah releva les yeux vers la jeongal et lui adressa un sourire complice et malicieux, qui voulait tout dire : elle avait une idée en tête. « Tu sais, c’est simple de vérifier si ce sont bien des extensions. Il suffit de prendre un briquet et de brûler les pointes. Si ça sent le plastique, c’est que ce sont des extensions et de mauvaise qualité en plus de ça. » Dit-elle en fouillant rapidement dans son sac pour en sortir un briquet. « Regarde qui voilà ! » Chantonna-t-elle en remuant le briquet sous le nez d’Ha Na.