I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung)
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I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Dim 4 Sep 2016 - 21:16 Citer EditerSupprimer
❥ Il était déjà tard lorsque Na Young acheva ses dernières traductions de dramas mais il l’était encore plus lorsqu’elle se réveilla en pleine nuit, manquant d’heurter le plafond à cause d’une terreur nocturne. Son cœur battait à cent à l’heure, ses doigts fermement agrippés aux couvertures tandis qu’elle reprenait son souffle. Elle ne se rendait pas encore compte de leur qu’il était jusqu’à ce qu’elle récupère son téléphone quelque part sous ses draps. Et elle soupira. Elle se rallongea et fixa longuement les étoiles phosphorescentes qu’elle avait discrètement collées autour d’elle. Depuis quelques nuits, il semblait qu’elle passait plus de temps à les contempler qu’à dormir réellement. Mais elle se disait qu’avec les évènements récents, personne ne devait plus dormir sur ses deux oreilles. On avait mis fin aux vacances avec un arrière-goût encore plus amère que les autres années. Et comme à chaque fois qu’elle y pensait trop, Na Young ne parvint pas à retrouver le sommeil. Elle se glissa silencieusement en dehors de sa chambre jusque dans la cuisine et alla se chercher une petite bouteille d’eau fraîche. Seul le son de ses pokéballs résonnait dans le dortoir. « Qu’est-ce que je me fais chier avec un Roucool PC 16, YAH ! Pabo, tu te permets de ressortir en plus ? Aigoo… » Elle ferma l’application et tenta de réfréner sa fringale nocturne en allant bailler plus loin sur la terrasse. Les journées étaient chaudes mais les nuits elles, étaient fraîches. Elle s’apprêtait à retourner dans son petit cocon de lit lorsqu’elle remarqua un filet de lumière s’échappant des grandes baies vitrées donnant sur la salle de sport. Elle fronça les sourcils, referma la porte du jardin et contourna par l’intérieur pour accéder au complexe sportif. C’est qu’avec le temps, on en vient de plus en plus à penser comme nos parents et on finit par se dire… que c’est pas Versailles ici ! Ce n’était pas son genre de s’attarder dans la salle de sport aussi tard dans la nuit – ou aussi tôt le matin, tout dépend de l’angle abordé. Alors Na Young passa seulement son bras entre les portes pour se hasarder autour du bouton de la lumière. Elle n’eut pas le temps d’appuyer dessus qu’elle entendit toute une série d’impacts pleuvoir à la suite. Elle fronça les sourcils et se faufila rapidement dans l’entrebâillement. « Jaesun-ah… » chuchota-t-elle visiblement concernée. Elle s’arrêta à quelques mètres de l’entrée et posa sa bouteille sur un banc de repos. Elle le regarda battre des poings contre un punching-ball si lourd qu’il bougeait à peine malgré toute l’énergie qu’il y mettait. Elle s’approcha de lui par derrière, retira ses chaussons et grimpa sur les tapis jusqu’à lui avec une infinie précaution. « Jae Sun, tu sais quelle heure il est ? » Elle ne parlait peut-être pas suffisamment fort mais elle ne voulait pas le brusquer. Lui ne répondait pas, c’est à peine s’il semblait avoir remarqué sa présence ou lui payer la moindre attention. « Sun ? » Elle soupira, un peu agacée avant de se souvenir de ses crises de somnambulisme répétées. Et subitement elle se radoucit, attendant le moment propice pour poser sa main sur le punching-ball avant qu’il ne vienne le frapper de nouveau avec ses mains qui n’étaient même pas gantées. « Un jour mon cœur va lâcher à cause de toi, tu le sais ça ? » Elle ne le regardait même pas, trop occupée à effleurer du bout de ses doigts ses poings meurtris par trop d’effort. « Allez monsieur le somnambule… assez joué les héros. » C’était un peu devenue une habitude dans le dortoir que de voir Jae Sun se balader dans la nuit, même si c’était toujours assez saisissant. Cette nuit, c’était son tour à elle de le reconduire dans ses quartiers. Au moins elle ne se serait pas levée en vain.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Mer 7 Sep 2016 - 1:14 Citer EditerSupprimer
I'll chase them nightmares down for you
Encore une nuit où Jae Sun ne parvenait pas à dormir. Il s’était réveillé et avait discrètement pris son ordinateur portable avant de se glisser à nouveau dans ses draps. Muni de ses écouteurs, il écoutait tranquillement un peu de musique, le son suffisamment bas pour ne réveiller personne, et cherchait désespérément des astuces pour l’aider à s’endormir. Mais évidemment il avait d’ores et déjà essayé beaucoup de choses qui n’avaient eu aucun effet sur lui. Il était facile de se résoudre et de se contenter de dire « C’est comme ça, tant pis. Ça sert à rien de s’agacer de toute manière, ça t’empêchera encore plus de dormir ». Mais ça ne correspondait pas à l’état d’esprit de Jae Sun. Lui, ce qu’il aimait, c’était de trouver une solution à tout. C’était d’avoir le dernier mot. Et il ne voulait pas lâcher face à cette insomnie supplémentaire. Il ne voulait pas prendre de médicaments, au risque de ne plus se contrôler ou peut-être même d’accentuer ses épisodes de somnambulisme. Lui, ce qu’il voulait, c’était être maître de soi-même, notamment en étant capable de gérer son sommeil. S’il le pouvait, il aimerait même aller jusqu’à s’endormir sur commande. Tiens je suis fatigué, je vais me coucher et pouf, je dors. Mais bien sûr, il ne s’agissait-là que d’un fantasme. Tandis que certains rêvent de milles et une choses, Jae Sun lui, se contente d’aspirer à passer de bonnes nuits, tranquilles et ordinaires. Un luxe que beaucoup de personnes possèdent mais chérissent peu. En attendant, Jae Sun se tourne et se retourne à nouveau dans son lit, en quête de la position de sommeil parfaite, celle qui va accomplir des miracles. Mais il ne la trouve pas. Ses yeux balaient le plafond et examine le moindre détail. Au fur et à mesure de nuits, il a appris à connaître le moindre centimètre carré de ce plafond, il le connaît quasiment par cœur désormais.
J’étais complètement épuisé. Epuisé de ma journée où je n’avais pas tant travaillé que cela, fatigué de toutes mes émotions. Celles qui étaient passées mais qui m’avaient tant marquées que leur souvenir en était encore vivide. J’avais beau fermer les yeux, tous ces souvenirs dans le hangar me revenaient. Et plutôt que d’avoir peur, ce qui avait été ma réaction originelle, maintenant cela avait plus tendance à m’agacer. Bien sûr, il y avait toujours cette part d’appréhension, mais au fond j’étais juste en colère après ceux qui avaient monté ce coup.
J’avais donc besoin de quelque chose pour me défouler. De quelque chose qui m’épuiserait, qui me viderait même. Qui m’aiderait à laisser déborder le vase qui était déjà beaucoup trop plein. Mon ordinateur m’éblouissait et me donnait des maux de tête et ne faisais que m’agacer davantage. Je fermai donc l’écran, le posais à l’endroit où je l’avais pris, et sortais de mon lit. Qu’allais-je faire ? Je ne me sentais pas de sortir, seul en plein milieu de la nuit. Je ne voulais pas me rendre plus anxieux que je ne l’étais déjà. Alors j’avais décidé d’aller dans la salle de sport du dortoir. Ce n’était pas l’endroit où je me rendais le plus d’ordinaire, sauf pour faire un peu de taekwondo avec Mi Ran, mais c’était tout. Je marchais donc, dans le noir mais d’un pas décidé, jusqu’à la salle. Au passage je saisis une bouteille d’eau dans le frigo que je déposais rapidement dans un coin de la salle. Là, je m’installai et commençai à déverser toute ma colère sur le punching-ball. J’étais muet, mais tant de choses se déversaient hors de moi. C’était un magnifique exutoire. La douleur me saisissait, car je ne portais pas de gant ni de chaussures, et le punching-ball bougeait à peine mais au fond cela me faisait beaucoup de bien. C’était comme si j’effaçais la partie faible de ma personnalité. Comme si je frappais tous mes anxiétés et que d’un coup tout souci disparaissait.
Mais très vite je fus ramené à la réalité. Na Young, qui s’était levée pour je ne sais quelle raison, avait certainement dû être attirée par la lumière, comme les papillons qui virevoltent dans les airs à la recherche d’une lueur, d’un éclat dans les ténèbres. Elle voulait certainement m’arrêter. Mais je n’en avais pas envie. Je n’avais pas envie que l’on m’arrache cela, ce moment de bien-être que je passais, paradoxalement, à travers la douleur. Je savais qu’elle voulait faire bien. Et d’après ses propos, elle devait encore croire que je faisais un épisode de somnambulisme. Je la regardais, agitais mon bras pour qu’elle le lâche et marchais en direction du banc pour prendre un peu d’eau. « Je suis réveillé » dis-je, tout à fait impassible. Peut-être qu’elle n’allait même pas me croire, j’avais l’air si vide qu’on aurait pu émettre un doute sur la véracité de mes propos. « Et je n’ai absolument rien d’un héros, plutôt tout d’un pauvre type. » Mais finalement, qui dirait cela à part quelqu’un qui est totalement éveillé et torturé par ses pensées et ses sentiments.
[…]
J’étais complètement épuisé. Epuisé de ma journée où je n’avais pas tant travaillé que cela, fatigué de toutes mes émotions. Celles qui étaient passées mais qui m’avaient tant marquées que leur souvenir en était encore vivide. J’avais beau fermer les yeux, tous ces souvenirs dans le hangar me revenaient. Et plutôt que d’avoir peur, ce qui avait été ma réaction originelle, maintenant cela avait plus tendance à m’agacer. Bien sûr, il y avait toujours cette part d’appréhension, mais au fond j’étais juste en colère après ceux qui avaient monté ce coup.
J’avais donc besoin de quelque chose pour me défouler. De quelque chose qui m’épuiserait, qui me viderait même. Qui m’aiderait à laisser déborder le vase qui était déjà beaucoup trop plein. Mon ordinateur m’éblouissait et me donnait des maux de tête et ne faisais que m’agacer davantage. Je fermai donc l’écran, le posais à l’endroit où je l’avais pris, et sortais de mon lit. Qu’allais-je faire ? Je ne me sentais pas de sortir, seul en plein milieu de la nuit. Je ne voulais pas me rendre plus anxieux que je ne l’étais déjà. Alors j’avais décidé d’aller dans la salle de sport du dortoir. Ce n’était pas l’endroit où je me rendais le plus d’ordinaire, sauf pour faire un peu de taekwondo avec Mi Ran, mais c’était tout. Je marchais donc, dans le noir mais d’un pas décidé, jusqu’à la salle. Au passage je saisis une bouteille d’eau dans le frigo que je déposais rapidement dans un coin de la salle. Là, je m’installai et commençai à déverser toute ma colère sur le punching-ball. J’étais muet, mais tant de choses se déversaient hors de moi. C’était un magnifique exutoire. La douleur me saisissait, car je ne portais pas de gant ni de chaussures, et le punching-ball bougeait à peine mais au fond cela me faisait beaucoup de bien. C’était comme si j’effaçais la partie faible de ma personnalité. Comme si je frappais tous mes anxiétés et que d’un coup tout souci disparaissait.
Mais très vite je fus ramené à la réalité. Na Young, qui s’était levée pour je ne sais quelle raison, avait certainement dû être attirée par la lumière, comme les papillons qui virevoltent dans les airs à la recherche d’une lueur, d’un éclat dans les ténèbres. Elle voulait certainement m’arrêter. Mais je n’en avais pas envie. Je n’avais pas envie que l’on m’arrache cela, ce moment de bien-être que je passais, paradoxalement, à travers la douleur. Je savais qu’elle voulait faire bien. Et d’après ses propos, elle devait encore croire que je faisais un épisode de somnambulisme. Je la regardais, agitais mon bras pour qu’elle le lâche et marchais en direction du banc pour prendre un peu d’eau. « Je suis réveillé » dis-je, tout à fait impassible. Peut-être qu’elle n’allait même pas me croire, j’avais l’air si vide qu’on aurait pu émettre un doute sur la véracité de mes propos. « Et je n’ai absolument rien d’un héros, plutôt tout d’un pauvre type. » Mais finalement, qui dirait cela à part quelqu’un qui est totalement éveillé et torturé par ses pensées et ses sentiments.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Lun 12 Sep 2016 - 19:46 Citer EditerSupprimer
❥ Il avait les muscles saisis par la puissance de ses frappes. Na Young l’observait dans un coin de la pièce avec une certaine anxiété mélangée à de la fascination. Elle s’était approchée de lui à pas de loup, hésitante à le couper dans ses mouvements d’une rigueur militaire. Jae Sun était un sportif. Depuis les courbes fines traçant le contour de ses biceps jusqu’à la largeur de ses épaules, Na Young avait déjà eu l’occasion de le voir pratiquer sur le dojo de la salle de sport et ses entraînements de taekwondo avaient vraiment le cachet d’exercices de haut niveau. Partant de là il avait de l’expérience, elle le savait. Elle n’allait pas lui faire la leçon sur sa manière de se placer, de se protéger et encore moins sur les horaires tardifs de ses séances. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde de manière aussi vide de sens et, aussi surprenant, de façon aussi froide. Il s’échappa boire une gorgée d’eau tandis qu’elle restait perplexe, les sourcils froncés et en pyjama au beau milieu du praticable. Elle était incapable de dire s’il dormait ou non, à vrai dire elle ne savait même pas si un somnambule pouvait parler. Elle n’y connaissait pas grand chose, il était le premier insomniaque et marcheur de nuit qu’elle rencontrait. Et pourtant, le savoir errer dans les couloirs à une heure aussi tardive était le dernier de ses soucis. Elle tirait nerveusement sur ses doigts en s’approchant de lui, quand bien même il venait de la fuir à l’instant. Les traits de son visage étaient emprunt d’une inquiétude qu’elle ne lui connaissait pas et qui la préoccupait beaucoup. C’était comme s’il vagabondait entre cauchemar et réalité, piégé dans un entre-deux où il n’était plus que l’ombre de lui-même. « Hein ? De quoi tu parles... aigoo, tu dis vraiment n’importe quoi ! » Elle se saisit de son poignet avec la ferme intention de le ramener à son dortoir. « Tu viens juste de m’ignorer, bien sûr que t’es un pauvre type ! » Mais il ne bougea pas d’un pouce et Na Young expérimenta l’effet yoyo. Décidément, elle ne faisait que de froncer les sourcils cette nuit, mais son expression s’adoucit quand elle croisa le regard sombre de Jae Sun. Un je-ne-sais-quoi qui lui fendit presque le cœur et la poussa à s’inquiéter deux fois plus après ce qu’il venait de dire. « Jaesun-ah, tu vas bien ? Je rigole tu sais, t’es pas du tout un pauvre type ! » Disparue, la lueur dans ses yeux que Na Young aimait tant. Il avait la mine si renfrognée que n’importe qui y aurait réfléchi à deux fois avant de s’en approcher, mais pas Na Young – parce que de toute façon Na Young elle est pas du genre à réfléchir beaucoup en règle générale. Ses doigts toujours fermement refermés autour de son poignet, elle ouvrit de grands yeux et ramena sa main à elle pour y voir d’une peu plus près. « Oh mon dieu, regarde tes mains ! » Les phalanges rougies par l’effort à vif, même s’il ne saignait pas elle était incapable de croire qu’il ne ressentait pas la douleur. Cette fois-ci elle lui jeta un regard plus réprobateur qu’autre chose. « T’as vraiment besoin de cogner à sang ? Qu’est-ce qui ne va pas chez toi cette nuit ! » C’était davantage la peur que la colère qui parlait, quoi que s’il n’avait pas déjà eu l’air aussi torturé, Na Young elle lui aurait bien rajouté une pichenette sur le crâne pour lui remettre la tête dans le bon sens.
Mais dans toute cette force surhumaine qu’il venait de déployer, il était malgré ça si vulnérable qu’elle n’avait qu’une seule envie, le prendre dans ses bras et balayer en coup de vent toutes ces idées noires qui le tenaient éveillé.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Sam 17 Sep 2016 - 23:11 Citer EditerSupprimer
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Laisse-moi tout seul. C’est ce que mon cœur a envie de lui crier. Crier sans penser, sans arrière-pensée, sans once de mensonge, juste tout laisser sortir sans filtre. Ne pas se restreindre parce que je risquerais de la heurter. Je risquerais de la fâcher, de l’éloigner de moi. Et j’ai besoin de tout sauf de rajouter une plaie supplémentaire à mon corps mutilé d’horribles souvenirs. Mais j’en rêve. Je rêve de ne plus m’imposer de barrières. Qu’on ne me colle plus d’étiquettes. L’étiquette du mec fragile qui ne s’en est toujours pas remis, même si c’est sûrement vrai. L’étiquette du gamin qui n’est pas encore assez mature. L’étiquette de celui qui ne se sortira jamais de son monde empli d’horreurs. Ce petit morceau de sucre que l’on glisse dans son café et qui se laisse dévorer. Moi ce dont j’ai envie, c’est que l’on me prenne au sérieux. Qu’on me prenne pour un adulte, qui a des sentiments mais que l’on considère comme étant sous contrôle. Parce que là… On ne dirait pas, mais je suis sous contrôle. J’ai mal, mes phalanges me font souffrir comme jamais. Et si je ne saigne pas, je n’en suis pas loin. J’aurai certainement de sublimes hématomes ou rougeurs demain matin. Je suis sous contrôle car je sais précisément que ce que je fais actuellement, même si c’est complétement stupide, me sert à quelque chose. Ça ne changera certainement pas la face du monde, ni même mes émotions au long-terme. Mais pour l’instant j’ai besoin de ça, j’ai besoin d’extérioriser, j’ai besoin de déverser ma colère. Et au lieu de la déverser sur quelqu’un comme l’un de mes agresseurs, je préfère le faire sur un punching-ball, à défaut de commencer une joute verbale avec mes agresseurs ou de trouver les bons mots avec mes proches. Au moins, ici personne d’autre que moi ne souffre. Je suis seul face à moi-même. Ça évite les complications et les jugements. Je ne fais pas partie de ces gens qui utilisent les autres pour s’amuser en les torturant et en les séquestrant. Heureusement, il me reste encore un minimum de bon sens.
Moi qui pensais que j’allais être discret. Moi qui pensais que cette nuit allait être la bonne, et que j’allais enfin pouvoir me confronter seul à mes démons. Mais voilà que mes fantaisies brûlent et disparaissent. Ce moment de la journée n’est pas choisi pour rien. Certes, je me suis retrouvé là car je ne parvenais pas à dormir ; mais compte tenu des circonstances, il aurait été surprenant qu’une telle scène se produise en pleine journée. Au moins, à cette heure-ci, il était probable que tout le monde dorme profondément, et que je sois donc seul. Mais bien sûr, quelqu’un avait fait preuve d’exception. Et pas n’importe qui, pas quelqu’un qui se serait juste levé pour aller aux toilettes, pas quelqu’un qui serait simplement passé par là et qui aurait fait demi-tour sur la pointe des pieds. Quelqu’un qui, voyant cette scène se dérouler sous ses yeux, allait forcément intervenir. Cette personne c’était Na Young. J’adorais cette jeune femme. Vraiment. Mais cette nuit j’aurais aimé qu’elle ne se soit pas levée. Car en plus de me stopper dans mon élan, elle en vient même à me confronter. Elle me saisit le poignet, fermement, et me laisse comprendre que tout ce que je dis ne rime à rien. Je ris jaune et baisse la tête vers le sol. « Tu ne comprends pas, évidemment, c’est normal. » Je relève la tête et la tourne du côté opposé en soufflant puis me retourne vers elle. « Tu vois ça ? » lui dis-je en soulevant ma main pour lui montrer les blessures qui la surprennent tant, puis en la dirigeant vers le punching-ball. « Ça, ça me permet d’aller mieux ? Je souffre mais ça va. Ça me vide. Je me concentre, je ne pense qu’à ça et j’envoie tout valser. Tu comprends ? » Moi, ça me paraît cohérent, mais peut-être que vu de l’extérieur tout cela n’est qu’absurdité.
Moi qui pensais que j’allais être discret. Moi qui pensais que cette nuit allait être la bonne, et que j’allais enfin pouvoir me confronter seul à mes démons. Mais voilà que mes fantaisies brûlent et disparaissent. Ce moment de la journée n’est pas choisi pour rien. Certes, je me suis retrouvé là car je ne parvenais pas à dormir ; mais compte tenu des circonstances, il aurait été surprenant qu’une telle scène se produise en pleine journée. Au moins, à cette heure-ci, il était probable que tout le monde dorme profondément, et que je sois donc seul. Mais bien sûr, quelqu’un avait fait preuve d’exception. Et pas n’importe qui, pas quelqu’un qui se serait juste levé pour aller aux toilettes, pas quelqu’un qui serait simplement passé par là et qui aurait fait demi-tour sur la pointe des pieds. Quelqu’un qui, voyant cette scène se dérouler sous ses yeux, allait forcément intervenir. Cette personne c’était Na Young. J’adorais cette jeune femme. Vraiment. Mais cette nuit j’aurais aimé qu’elle ne se soit pas levée. Car en plus de me stopper dans mon élan, elle en vient même à me confronter. Elle me saisit le poignet, fermement, et me laisse comprendre que tout ce que je dis ne rime à rien. Je ris jaune et baisse la tête vers le sol. « Tu ne comprends pas, évidemment, c’est normal. » Je relève la tête et la tourne du côté opposé en soufflant puis me retourne vers elle. « Tu vois ça ? » lui dis-je en soulevant ma main pour lui montrer les blessures qui la surprennent tant, puis en la dirigeant vers le punching-ball. « Ça, ça me permet d’aller mieux ? Je souffre mais ça va. Ça me vide. Je me concentre, je ne pense qu’à ça et j’envoie tout valser. Tu comprends ? » Moi, ça me paraît cohérent, mais peut-être que vu de l’extérieur tout cela n’est qu’absurdité.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Mer 21 Sep 2016 - 11:11 Citer EditerSupprimer
❥ Elle ne pouvait pas le regarder se faire du mal sans rien dire et l’en empêcher lui coûtait déjà un effort surhumain. Na Young n’était pas de celles qui dictaient aux autres leur vie. Mais elle n’était pas non plus de celles qui fermaient aisément les yeux lorsqu’on le leur demandait docilement. On la trouvait souvent ennuyante Na Young. Collante et un peu stupide à la fois. Elle a une manière de se faire voir et de paraître qui peut sembler immature, irresponsable et enfantine. Mais Na Young est une fille pleine de convictions. Et si le bon sens vient à lui manquer cruellement, parfois, elle n’en reste pas moins humaine, dans toutes ses composantes et ses émotions. Incapable de se laisser duper au bon vouloir d’une personne qui irait mal en prétendant le contraire. « Non, » répondit-elle calmement. Non. Non, elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas en quoi se faire souffrir pouvait calmer la douleur et en quoi se faire mal allait l’aider à se sentir mieux. Elle n’avait peut-être pas la même manière que lui de voir les choses. Elle ne savait même pas ce qui le tracasser et par conséquent, elle n’avait pas une traître idée de ce qu’il aurait voulu entendre, de ce qu’il aurait fallu qu’elle dise. Mais malgré ça, elle était incapable de se résoudre à l’idée que se faire mal était la meilleure des solutions. Mais peut-être qu’il pouvait le lui montrer ? Il s’approcha à nouveau du punching-ball et elle frissonna. Ses poings étaient rougis par l’effort, rongés par la douleur. Ils étaient si rouges qu’elle sentait presque le sang battre contre sa peau, rapidement dans ses veines et la terrasser. Elle l’avait déjà vu s’entraîner un million de fois au taekwondo et il n’allait pas lui faire croire que c’était une routine quotidienne, elle n’y croirait pas. Plus il se reculait vers les tapis et plus elle s’avançait. Le charme opérait étrangement mais Na Young n’avait pas l’intention de faire demi-tour, s’allonger dans son lit et fermer les yeux comme si de rien n’était. « Mais apprends-moi. Montre moi et apprends-moi. » Si c’était le seul moyen qu’elle avait de rester ici et de le surveiller pour qu’il ne se blesse pas, alors elle le ferait. Il ne voudrait sûrement pas qu'elle le materne en lassant ses mains de bandages pour le protéger des chocs, elle le devinait à la lueur dans ses yeux : féroce et triste, mais indépendante. Elle serra les poings fort contre son corps et se positionna entre lui et l’agrès. Elle n’était pas sûre d’être prête à vouloir libérer les quelques démons qui la tracassaient depuis des années mais elle était sûre de ne vouloir aller nul part d’ailleurs qu’ici. Alors elle se donnerait du mal pour l’aider à surmonter quoi que ce soit qui puisse le tenir éveillé aussi tard et lui donner tant de mal. Elle profiterait de l’opportunité pour en savoir plus sur lui et tout ce qu’il avait besoin d’envoyer valser. Parce que même si Na Young avait sa petite idée et qu’il n’était pas difficile de deviner la source d’une partie de ces problèmes, elle était persuadée qu’en parler lui ferait autant de bien que sa méthode tortueuse. « Et si je frappe là-dedans, » demanda-t-elle en se tournant vers le punching-ball pour ne plus lui laisser apercevoir sur l’ombre de son dos « je sentirais plus la douleur, tu es certain ? » Elle fixa ses poings en silence. Elle frappa deux fois dans le punching-ball et se mordit la lèvre inférieure de douleur pour ne pas rien laisser paraître. Même une petite brise aurait fait plus de dégâts, peut-être qu’elle n’y mettait pas assez du sien. « C’est parce que tu te sens faible que tu as besoin de te montrer aussi fort ? » assena-t-elle sans même le regarder, ses mots tranchant l’air comme des morceaux de verre aiguisés. C'était un coup bas, mais c'était un coup nécessaire. Elle se retourna vers lui et se mit de côté pour lui laisser le champ libre devant le gros sac.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Ven 21 Oct 2016 - 23:19 Citer EditerSupprimer
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C’est ridicule. Cette scène est ridicule. Et moi aussi j’ai certainement l’air ridicule. Je suis là, planté entre quatre murs à essayer de défouler ma colère en tapant contre un pauvre sac rempli de sable qui n’a rien demandé. Et ce qui est encore plus ridicule dans toute cette histoire, c’est que Na Young se trouve là, à côté de moi. Son regard recèle un côté inquisiteur qui est difficile à supporter. Je ne supporte pas que l’on me juge. Et même si au fond ce n’est pas là son souhait, dans un sens elle juge mon acte, elle l’analyse et pose une étiquette sur ce que je fais avant de ranger mon action dans un tiroir : le tiroir des actes qui font sens, et le tiroir de celles qui n’ont ni queue ni tête. C’est pour cela qu’en un sens, cela n’était pas plus mal que tout cela se passe la nuit. J’avais espéré que personne ne se serait pointé dans la salle, surtout à une heure aussi tardive. Mais évidemment, une fois de plus la chance ne m’avait pas souri. Encore heureux, c’était Na Young qui avait montré le petit bout de son nez. Je savais qu’il était plus simple de m’ouvrir à elle, qu’avec elle j’éprouvais moins de gêne en général. Mais ça n’en restait pas moins une scène gênante. Je ne saurais pas vraiment expliquer pourquoi. Car personne ne devrait avoir honte d’être vu en train de se défouler, surtout lorsque l’on ne fait rien de mal, sauf peut-être un peu de mal à soi-même. Mais à vrai dire, c’est un choix personnel, et dans ce cas pas vraiment réfléchi a priori mais que je ne regrettais pas avec un très léger recul, même si mes mains commençaient à vraiment souffrir.
Le plus drôle dans toute cette histoire, c’était que Na Young essayait de me comprendre. Comme s’il y avait vraiment quelque chose à comprendre mis à part le fait que je sois en colère. Mais évidemment, elle ne comprenait pas. Il faut l’admettre, à moins de se retrouver dans le même genre de situation, il est plutôt logique de ne pas comprendre pourquoi quelqu’un essaie de se faire du mal pour se sentir mieux. C’est vrai, c’est totalement paradoxal. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle me comprenne, et je ne lui en voulais absolument pas. En revanche, je restai ébahi devant son calme exemplaire. Je n’aurais pas cru qu’elle puisse rester aussi relaxée dans ce genre de moments. Mais lorsqu’elle me demanda de lui montrer, impossible de garder mon sérieux. Je supposais que ce n’était pas la réaction qu’elle attendait de ma part, mais je ne pus m’empêcher de réprimander un petit rire. Na Young, ce petit bout de jeune femme qui semblait si frêle voulait que je l’initie au punching-ball. Mais je savais que je n’avais pas besoin de lui montrer. Lorsque nous avions campé ensemble, elle avait su très largement réaffirmer ses capacités en arts martiaux. Je réprimais donc un léger rire, mais au fond j’étais complètement décontenancé. Lui apprendre ? Y avait-il vraiment quelque chose à apprendre ? Apprendre à frapper ou apprendre ce qui me traversait l’esprit ? J’imaginais que tout cela n’était qu’une stratégie pour me rendre compte de la ridiculité de cette situation. Mais j’en avais déjà conscience. Puis vint une question, tranchante. Evidemment que je faisais cela parce que je me sentais faible. Evidemment, je voulais modifier cette image que j’avais de moi-même, quitte à me bercer d’illusions. Mais comment lui admettre cela ? Elle savait qu’elle avait touché là où cela faisait mal. Je ne savais que lui répondre. Elle me laissa la voie libre, m’incitant presque à retaper dans le punching-ball si j’en avais encore le courage. Mais maintenant qu’elle était là, et surtout depuis qu’elle m’avait dit cela, je n’avais pas envie de continuer. Car continuer ne montrerait de moi que l’image d’un homme faible et sans force de caractère. Je décidai donc de ne pas répondre à sa question et tentai d’esquiver aussi bien que je le pouvais. « Je vais me prendre un verre dans le salon » dis-je tournant le dos à la salle et au pauvre punching-ball. Je m'arrêtais au seuil de la porte et ajoutai « N'oublie pas d'éteindre la lumière. »
Le plus drôle dans toute cette histoire, c’était que Na Young essayait de me comprendre. Comme s’il y avait vraiment quelque chose à comprendre mis à part le fait que je sois en colère. Mais évidemment, elle ne comprenait pas. Il faut l’admettre, à moins de se retrouver dans le même genre de situation, il est plutôt logique de ne pas comprendre pourquoi quelqu’un essaie de se faire du mal pour se sentir mieux. C’est vrai, c’est totalement paradoxal. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle me comprenne, et je ne lui en voulais absolument pas. En revanche, je restai ébahi devant son calme exemplaire. Je n’aurais pas cru qu’elle puisse rester aussi relaxée dans ce genre de moments. Mais lorsqu’elle me demanda de lui montrer, impossible de garder mon sérieux. Je supposais que ce n’était pas la réaction qu’elle attendait de ma part, mais je ne pus m’empêcher de réprimander un petit rire. Na Young, ce petit bout de jeune femme qui semblait si frêle voulait que je l’initie au punching-ball. Mais je savais que je n’avais pas besoin de lui montrer. Lorsque nous avions campé ensemble, elle avait su très largement réaffirmer ses capacités en arts martiaux. Je réprimais donc un léger rire, mais au fond j’étais complètement décontenancé. Lui apprendre ? Y avait-il vraiment quelque chose à apprendre ? Apprendre à frapper ou apprendre ce qui me traversait l’esprit ? J’imaginais que tout cela n’était qu’une stratégie pour me rendre compte de la ridiculité de cette situation. Mais j’en avais déjà conscience. Puis vint une question, tranchante. Evidemment que je faisais cela parce que je me sentais faible. Evidemment, je voulais modifier cette image que j’avais de moi-même, quitte à me bercer d’illusions. Mais comment lui admettre cela ? Elle savait qu’elle avait touché là où cela faisait mal. Je ne savais que lui répondre. Elle me laissa la voie libre, m’incitant presque à retaper dans le punching-ball si j’en avais encore le courage. Mais maintenant qu’elle était là, et surtout depuis qu’elle m’avait dit cela, je n’avais pas envie de continuer. Car continuer ne montrerait de moi que l’image d’un homme faible et sans force de caractère. Je décidai donc de ne pas répondre à sa question et tentai d’esquiver aussi bien que je le pouvais. « Je vais me prendre un verre dans le salon » dis-je tournant le dos à la salle et au pauvre punching-ball. Je m'arrêtais au seuil de la porte et ajoutai « N'oublie pas d'éteindre la lumière. »
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Mar 25 Oct 2016 - 15:41 Citer EditerSupprimer
❥ C’est peut-être parce qu’il lui manque quelques sensibilités sportives que Na Young ne comprend pas comment se faire mal peut faire du bien. Son professeur de sport lui racontait à peu de choses près le même délire au lycée : « cours encore, allez, tu sentiras plus la douleur. » Mais têtue comme elle est, elle s’est toujours figuré qu’il s’agissait d’une excuse vieille comme le monde pour faire se bouger les jeunes qui, comme elle, préféraient feuilleter les pages des magazines dans les gradins du stade plutôt que de ramper à l’article de la mort sur la piste.
Pour la première fois de sa vie elle tape à s’en rompre les poings sur un punching-ball. Elle s’étonne un peu d’entendre quelques éclats de rire étouffés à côté d’elle et c’est à son tour de revêtir sa mine renfrognée des mauvais jours et de lui décocher un regard sombre. Message reçu, les sports de combat ne sont pas fait pour elle. Ce n’est pas comme si la révélation venait de briser une vocation, elle le sait depuis longtemps. Qu’est-ce qu’elle n’était pas prête à faire pour lui, dans le fond… n’importe qui d’autre et elle serait probablement restée sur le banc en attendant que le sommeil revienne et la conduise à nouveau vers sa chambre. Bon… elle se console en se disant que parmi l’épais nuage de ses mauvaises pensées, elle a au moins apporté une petite percée de lumière. Elle soupire et se demande si vraiment elle n’aurait pas besoin de quelques cours, que quelqu’un lui apprenne. Parce que si même en frappant trois coups sa crédibilité se prend en hupercut dans la mâchoire en retour, c’est qu’il y a besoin de faire quelque chose de toute urgence.
Elle n’aurait sûrement pas dû formuler tout haut la question qui lui brûle les lèvres tout bas. Sa curiosité se heurte à une montagne de silence et elle n’est même pas étonnée de le voir quitter le praticable. Si elle était venue ici pour chercher du silence et un semblant de réponses à ses questions, elle aurait sans doute fait la même chose en cas de présence intrusive. Mais c’est toujours plus fort qu’elle, elle se sent l’âme d’une justicière et se sent incapable de tourner le dos à quelqu’un pour qui tous les éléments convergent dans le sens d’un appel à l’aide. Elle le sait maintenant, qu’elle a heurté un point sensible. Et elle se sent comme quelqu’un qui vient de mettre les deux pieds dans le plat parce que Jaesun ne veut probablement plus lui parler. « Attends ! » Elle s’éparpille dans tous les sens, récupère ses chaussons d’un côté, sa bouteille d’eau de l’autre, et se hâte vers la porte. Elle n’a pas le temps de procéder les informations qu’elle tape en plein dans quelque chose « pardon, » Jaesun s’est arrêté sur le seuil de la porte et Na Young se frotte le front et le bout du nez, le dos de Jaesun se tourna petit à petit pour lui offrir enfin une visibilité sur son visage terne. « oh, aïe… » Elle n’a pas si mal en vrai, c’est plus pour marquer la surprise et implorer sa pitié de se trouver encore une fois dans son chemin. « Je– » Elle se sent toute petite et un peu mal à l’aise. Elle appuie rapidement sur l’interrupteur pour éteindre toutes les lumières comme il l’a demandé et se faufile devant lui pour sortir de la salle de sport. Elle baisse les yeux. « Je voulais pas te fâcher, tu m’en veux ? » Parce que c’était tout comme et c’était à son tour de se sentir mal. Fallait qu’elle arrête les bons sentiments, elle était pas très douée pour mener ce genre de missions à bien.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Ven 30 Déc 2016 - 12:49 Citer EditerSupprimer
I'll chase them nightmares down for you
Après cette vague remarque, dénuée de toute émotion, je tourne le dos à Na Young et m’éloigne de la salle de sport du dortoir. Je détestais que l’on m’embête lorsque je suis en train de faire quelque chose, et encore plus quand je n’ai pas envie qu’on me parle. Dans ce genre de moments, il vaut mieux ne pas me parler et faire comme si je n’étais pas là. Si une approche est tentée, vous risquez de vous heurter à un mur ou de provoquer un séisme. Deux réactions radicales en soi. Etrangement, aujourd’hui, le mur avait partiellement cédé. Je ne parvenais pas à résister à Na Young. Son air parfois innocent, cette volonté de faire bien et de vouloir rassurer les autres, de faire en sorte que tout le monde se sente bien… Comment résister à cela ? Pourquoi être désagréable lorsqu’une telle jeune femme tente si doucement d’altérer et d’améliorer les choses ?
Mais pourtant, à ce moment-là, j’ai juste envie de clore la discussion et d’aller me coucher. Car Na Young ne comprend pas ce qui me tourmente, ce qui me déchire au plus profond de moi. Même si je lui expliquais, elle ne comprendrait sûrement pas. Car elle n’y était pas. Elle n’a pas vécu les mêmes choses que moi.
Elle me crie d’attendre. Au fond de moi hurlent deux voix. J’en ai à la fois envie, je ne lui résiste pas, mais j’ai envie de mettre un terme à cette soirée horrible. Je stoppe donc mes pas et me retourne. Qu’allait-elle encore rajouter ? Je ne pouvais m’empêcher de craindre une nouvelle remarque, une remarque qui aurait encore agité la corde sensible et à laquelle je ne pourrais que me sentir plus vulnérable. Finalement, n’ayant pas anticipé le fait que je puisse me retourner, Na Young se heurte à moi. Je refrène un petit sourire et me retourne en espérant qu’elle ne l’ait pas vu. Pourquoi ? Quand j’y réfléchis je ne sais même pas pourquoi. C’est un peu stupide. C’est comme si j’essayais de me forger une coquille dans laquelle personne d’autre que moi pourrait rentrer.
Mes pas me guidèrent comme prévu dans le salon, où je me servis un verre d’eau glacée. « Je voulais pas te fâcher, tu m’en veux ? » me confie Na Young sur le chemin. Non, je ne suis pas fâché. Car je savais qu’elle voulait seulement bien faire. Et c’est ce que je lui répondis. « Non Na Young. C’est juste que… je sais pas. Je sais pas quoi faire. Je sais pas quoi faire pour aller mieux en fait. Je pensais que je pouvais tout arranger tout seul, et encore une partie de moi me l’intime. Mais je pense que j’ai surtout besoin de passer à autre chose. Et c’est pour ça que je tapais sur ce pauvre punching-ball. Pour me vider, m’exténuer. Comme si ma colère c’était quelque chose de … périssable ? Comme si chaque coup de poing me délestait d’un petit poids. Et un petit poids, plus encore un autre, et encore un autre. Et ben tout ça ça aurait été ça de moins sur mes épaules. Mais au final, ça ne fait rien. Ça ne fait que m’énerver encore plus. J’ai l’impression de tourner en rond, d’être perdu dans un labyrinthe. D’être dans un labyrinthe sans sortie.»
Je soupire alors et finis par me lever. « Viens par là Na Young » lui demandai-je, m’approchant d’elle pour la prendre dans mes bras. « Je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser. Je ne sais juste plus quoi faire pour aller de l’avant. » lui confiai-je, la voix nouée.
Mais pourtant, à ce moment-là, j’ai juste envie de clore la discussion et d’aller me coucher. Car Na Young ne comprend pas ce qui me tourmente, ce qui me déchire au plus profond de moi. Même si je lui expliquais, elle ne comprendrait sûrement pas. Car elle n’y était pas. Elle n’a pas vécu les mêmes choses que moi.
Elle me crie d’attendre. Au fond de moi hurlent deux voix. J’en ai à la fois envie, je ne lui résiste pas, mais j’ai envie de mettre un terme à cette soirée horrible. Je stoppe donc mes pas et me retourne. Qu’allait-elle encore rajouter ? Je ne pouvais m’empêcher de craindre une nouvelle remarque, une remarque qui aurait encore agité la corde sensible et à laquelle je ne pourrais que me sentir plus vulnérable. Finalement, n’ayant pas anticipé le fait que je puisse me retourner, Na Young se heurte à moi. Je refrène un petit sourire et me retourne en espérant qu’elle ne l’ait pas vu. Pourquoi ? Quand j’y réfléchis je ne sais même pas pourquoi. C’est un peu stupide. C’est comme si j’essayais de me forger une coquille dans laquelle personne d’autre que moi pourrait rentrer.
Mes pas me guidèrent comme prévu dans le salon, où je me servis un verre d’eau glacée. « Je voulais pas te fâcher, tu m’en veux ? » me confie Na Young sur le chemin. Non, je ne suis pas fâché. Car je savais qu’elle voulait seulement bien faire. Et c’est ce que je lui répondis. « Non Na Young. C’est juste que… je sais pas. Je sais pas quoi faire. Je sais pas quoi faire pour aller mieux en fait. Je pensais que je pouvais tout arranger tout seul, et encore une partie de moi me l’intime. Mais je pense que j’ai surtout besoin de passer à autre chose. Et c’est pour ça que je tapais sur ce pauvre punching-ball. Pour me vider, m’exténuer. Comme si ma colère c’était quelque chose de … périssable ? Comme si chaque coup de poing me délestait d’un petit poids. Et un petit poids, plus encore un autre, et encore un autre. Et ben tout ça ça aurait été ça de moins sur mes épaules. Mais au final, ça ne fait rien. Ça ne fait que m’énerver encore plus. J’ai l’impression de tourner en rond, d’être perdu dans un labyrinthe. D’être dans un labyrinthe sans sortie.»
Je soupire alors et finis par me lever. « Viens par là Na Young » lui demandai-je, m’approchant d’elle pour la prendre dans mes bras. « Je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser. Je ne sais juste plus quoi faire pour aller de l’avant. » lui confiai-je, la voix nouée.
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Re: I'LL CHASE THEM NIGHTMARES DOWN FOR YOU (jaesun + nayoung) | Sam 7 Jan 2017 - 14:20 Citer EditerSupprimer
❥ C’est un peu la panique parce qu’elle voulait faire si bien qu’en en faisant un peu trop, sa bonne volonté a produit tout l’effet inverse. Elle n’a pas l’habitude de s’inquiéter Na Young, elle est plutôt ce genre de fille à vous passer une main dans le dos et vous proposer un bon plat de nouilles froides pour vous remonter le moral, tout en vous disant que si ça ne va pas aujourd’hui, ça ira forcément mieux plus tard. Elle est celle qui va faire l’idiote pour vous faire rire, des grimaces pour détendre l’atmosphère ou vous farcir la tête de choses inutiles et pas forcément intéressantes pour que vous pensiez à autre chose. Que des bons sentiments mais maladroitement exprimés, d’un détachement parfois même trop cru pour n’être pas feint. Alors quand elle commence à paniquer pour avoir vu Jae Sun se faire du mal en clamant apaiser son esprit, elle aurait sans doute dû faire comme d’habitude. Remplir une tasse de thé vert et s’asseoir sur le côté en le regardant s’écorcher les jointures, transpirer des larmes invisibles et tourner la page d’un magasine en lui glissant qu’en tapant un peu plus fort, ça marcherait peut-être mieux.
Elle n’avait pas pu. Elle n’avait pas pu et elle n’avait pas voulu non plus. La raison lui échappe encore, pourquoi lui, sans doute parce qu’elle le voyait sombrer un peu trop, pas comme ceux qui n’ont qu’un coup de blues passager. Et si ce n’est pas ça, la raison, alors elle ne cherchera pas à la connaître parce qu’elle lui suffit amplement. Oui, voilà, une main tendue vers un ami qui a besoin d’un peu d’aide, c’est tout, et rien de plus. L’allégorie du labyrinthe sans sortie lui glace un peu le sang, faut dire que c’est la nuit et que toute cette atmosphère, pesante, elle ne s’y était pas préparée en sautant de son lit avant même le lever du soleil. C’est terrible cette sensation de se sentir vulnérable face à quelqu’un qui perd pieds et qui ne sait même pas comment il veut qu’on l’aide, si même il souhaite qu’on l’aide. Du coup elle se tient à distance de lui, et elle garde ses bras resserrés autour de sa poitrine comme si serrer un peu plus, ça ferait disparaître ce sentiment étrange et si peu enchanteur. Elle a une vague idée de ce que ça peut être, sans doute un mélange de tout plein d’évènement, parmi lesquels le plus récent, la prise d’otage qui l’a sans doute pas mal amoché, se dit-elle, psychologiquement du moins. Mais encore une fois, elle n’a pas envie de se faire dire qu’elle n’y connaît rien parce que même si c’est vrai, c’est surtout blessant, frustrant, presque insultant.
Elle s’avance doucement vers lui et se laisse enveloppée par son étreinte. Ce n’est pas une étreinte habituelle, celle qui vous dit que tout ira bien et qui vous redonne le peu de confiance perdue en chemin. Cette étreinte-là, elle est pleine de doutes, on peut même y sentir de la peur, liée à l’insécurité. C’est un peu beaucoup pour la pauvre Na Young qui veut aider sans savoir comment. Et les bras ballants, elle-même abasourdie par cet élan de tendresse qui la fait fondre, elle reste-là, les yeux grands ouverts et ne sachant comment réagir. « C’est– c’est pas grave. » Elle sent ses bras s’engourdir à force de lui crier de réagir mais elle vient de se prendre une tirade de responsabilités dans la tronche, elle est sonnée. « Tu devrais te reposer un peu, tu manques vraiment de sommeil et... » Elle pose sa main sur l’un de ses bras pour s’écarter doucement de lui sans jamais le lâcher, ses doigts glissant du haut de son bras jusqu’à son avant-bras. « Je suis pas fatiguée de toute façon, je peux rester avec toi. Je comptais regarder la télévision, un peu, il y a un super programme que j’adore, euh… » Y’a pas une seule vérité dans tout ce qu’elle vient de dire mais si elle a menti, c’est parce qu’elle veut vraiment rester. Elle ne se voit pas le renvoyer dans sa chambre et retourner, elle, dormir tranquillement alors qu’il vient de lui confier tout un tas de choses personnelles. « Ca va s’arranger, tu sais. C’est normal de tourner en rond quand on est en colère et de voir tout, sauf les petites choses chouettes. » Et puis elle se saisit de son poing à lui et le lui montre d’un air peu satisfait. « Mais ça… quelle idée ! Allez viens, on va passer tout ça sous l’eau, monsieur le ninja. » Elle lui laisse pas vraiment le choix à vrai dire, elle le tire déjà jusqu’à la cuisine pour passer un filet d’eau fraîche sur ses phalanges rougies.
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