you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan
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you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Jeu 8 Sep - 1:31 Citer EditerSupprimer
C’était le torrent dans sa tête, des vagues qui claquaient contre son crâne, victime de la houle secouée par le vent. C’était la nuit dans sa tête, il faisait froid, l’inconfort avait pris place. Pourtant, c’était plaisant, on s’y sentait bien, comme à la maison. Si familier, si doux et si violent à la fois. On s’habituait à la tempête, on apprenait à l’apprécier, elle domptait chaque parcelle de nos cellules. Alors même si ça secouait, même si ça frappait dans ses tempes, il s’était habitué, habitué à la douleur autant physique qu’émotionnelle.
Et puis, y avaient les sons, les notes, la mélodie et les voix qui résonnaient là-haut. Comme pour l’apaiser d’un trop plein, comme pour penser à autre chose, se concentrer sur autre chose. Un besoin de se libérer d’un poids trop lourd à porter, qu’il devait juste effacer, oublier. Le changement se présentait comme une nécessité. Fatigué de ce qu’il ressentait, fatigué de devoir lutter contre un acharnement, fatigué juste d’avoir fait des choix. Parce qu’Aidan, il aurait pu vivre au gré de ses envies, voler, vagabonder, comme il avait toujours su le faire. Puis ne pas s’attacher, venir pour repartir. Il avait suffi d’un mot, d’un envol pour qu’il soit contraint de se poser. Peut-être la pire comme la meilleure décision, au fond.
Allongé dans le canapé en cuir un peu miteux, un peu poisseux mais si confortable, Aidan, le bras sur les yeux, oubliait, s’oubliait dans l’harmonie des instruments que ses écouteurs lui balançaient dans les oreilles. Il aurait pu en devenir sourd tant qu’il avait la paix à l’âme, tant que son cœur lui faisait moins mal. Il se perdait dans un monde qui lui ouvrait les portes vers quelque chose de plus beau, de plus tranquille. Il caressait du bon des doigts la légèreté que ça lui procurait, comme une drogue qu’il venait de sniffer, il planait dans l’espoir de mieux atterrir, dans l’espoir qu’après ça, ce soit moins douloureux du moins, plus facile à porter et à vivre. De toute évidence, Aidan se voilait la face d’un espoir qu’il puisait pour ne pas sombrer à nouveau dans un néant trop sombre pour son âme de bon vivant. Mais il continuait d’y croire, il essayait au moins de se persuader lui-même qu’il pouvait y croire.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Jeu 8 Sep - 18:14 Citer EditerSupprimer
J'étais amoureux. J'étais amoureux de cette sorte de liberté que j'avais acquise en quittant le dortoir. C'était vraiment étrange comme sensation, mais je me sentais tellement plus léger en foulant le sol du QG des jeongal. Chez les pyobeom, ce n'était pas pareil: je ressentais en permanence une sorte de jugement constant sur ma personne. On m'y voyait parfois en crainte, en horreur, en haine. Il y avait bien sûr les bonnes intentions et le respect établi entre les étudiants, mais qu'était-ce à côté de ce coeur si lourd que j'éprouvais lorsque je quittais ma chambre ? C'était quelque chose qui appartenait au passé, désormais. Aujourd'hui, il ne fallait pas que je tombe dans mes travers d'antan. Je devais me familiariser avec le quartier général des noirs, ayant rejoint leurs rangs que très récemment. J'avais encore un peu de mal avec l'ascenseur qui semblait bien assez capricieux. Et hors de question pour moi de prendre les escaliers, c'était un coup à flinguer toute ma rééducation. Parfois, il m'arrivait même de donner des coups de canne dans la porte de l'ascenseur avant qu'il n'arrive, comme pour le blâmer de mettre autant de temps à arriver. Mon dieu Ji Hoon, ce que tu étais devenu impatient.
En arrivant au studio des jeongals, force était de constater qu'il n'y avait personne, ce qui était étonnant vu l'heure. Moi qui pensais pouvoir me rapprocher de certains membres, je pouvais mettre une croix dessus. Je poussai un soupir, à deux doigts de faire demi-tour, avant d'apercevoir un bras par-dessus le canapé. Ah, il y avait quelqu'un en fait. Je m'approchai avec ma boîterie significative, avant d'arriver devant la table basse, jaugeant Aidan du regard. Il était plongé dans sa musique que j'entendais d'ici, ses oreilles en prenaient un sacré coup. Il avait un bras sur les yeux, il ne me voyait donc pas. Je regardai autour de moi, puis je me penchai lentement vers mon ami, tapotant du bout des doigts son bras. « Hé, ça va ? » Il semblait éteint. Il semblait même en train de mourir intérieurement. Il avait l'air ailleurs, bien loin de la réalité, et cela avait tendance à m'inquiéter. Je le connaissais Aidan, je savais très bien comment l'analyser et ce qu'il renvoyait à l'heure actuelle était suffisant pour que je m'encquiers de sa santé. « Tu veux une bière ? Il y en a dans le frigo. » Etape numéro une: mettre en confiance Aidan. Ne pas foncer dans le tas et ne pas lui exposer cash la situation. Si je brûlais les étapes, il se braquerait et je pourrais dire adieu à quelques explications de sa part. Ce n'était pas trop mon genre de tourner autour du pot, mais quand il s'agissait d'Aidan, cette précaution s'avérait nécessaire.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Mar 11 Oct - 22:40 Citer EditerSupprimer
Il avait trouvé un certain remède auprès d’une « fraternité » qui lui offrait le bénéfice d’être ce qu’il était, tout au plus profond de lui. Cet homme un peu cassé, un peu meurtri, qui pourrissait un peu plus chaque seconde de l’intérieur alors que son cœur battait à tout rompre comme pour s’échapper du désordre qu’avait causé sa perte. Aucune obligation, se poser, crier, pleurer, rire et surmonter. Il n’avait pas à faire semblant et pourtant, Aidan s’efforçait un peu plus à offrir des sourires sincères et chaleureux, comme avant, des rires rauques à gorge déployée, des blagues mal placées, des remarques qui font rire toute la foule, comme avant. Ce timbre de voix qui chancelait désormais, qui pouvait se briser à tout moment, comme tangible, à marcher sur un fil. Une sorte de funambule aux grands airs, à l’art de vivre, de respirer et de regarder. Ces regards charmeurs, dévoilant son rictus à faire fondre les cœurs, juste comme avant. Il essayait l’australien, le naturel, ce qu’il savait faire de mieux. Parce qu’il pouvait pas se laisser avoir une nouvelle fois, il pouvait pas se laisser aller à côtoyer un monde qui ne lui allait pas. La dépression avait autant de bons côtés que de mauvais, sauf que les mauvais l’avaient rongé jusqu’aux os, ils l’avaient plus lâché, parce que il était plus facile de se convaincre que ça ira que de faire tout pour. Alors Aidan avait fait son choix.
La dépression elle reste là, comme une amie, comme une alliée, qui te laissera pas tomber. C’est une douleur persistante et continuelle. Elle te frappe sans prévenir, elle te ronge en silence, elle reste constamment et te hante progressivement au fil des jours. Et elle, elle te fait croire qu’elle sera toujours là, quoi qu’il arrive. Elle, elle te laissera pas tomber. Alors c’est bien beau de penser qu’elle partira, qu’elle se lassera mais tu te laisseras bien plus vite et tu te laisseras pourrir, tu la laisseras se nourrir de tes cellules, l’une après l’autre, jusqu’au jour où tu pourras plus respirer, jusqu’au jour où il sera trop tard pour tout récupérer.
Alors j’avais fait mon choix.
Un mouvement sur son bras le tira difficilement de son univers tordu et il retira son bras de ses yeux, leva ses derniers vers le perturbateur de ses songes et aperçu le visage de son ami. Surpris, il fronça les sourcils d’un geste instinctif et retira ses écouteurs avant de se redresser. « Jihoon ? » incrédule pourtant, un sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire sincère, comme avant. « Euh… ouais, merci ! » qu’il répondit distraitement sans pour autant se remettre de la présence de son ancien président face à lui. « Mais qu’est-ce que tu fous là ? » c’était avec une joie certaine et si rare ces derniers temps qu’il regardait son ami lui décapsuler une bière pour la lui tendre. Il avait cru à une hallucination mais Jihoon était bel et bien chez les jeongals.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Mer 12 Oct - 22:47 Citer EditerSupprimer
Pour lui aussi, la surprise était totale. Lui qui me connaissait si bien, qui savait que les pyobeom avaient été tout pour moi fut un temps, il ne devait pas en croire ses propres oreilles. J'étais là, au QG des jeongals, en chair et en os et sans aucune inquiétude quant à une potentielle découverte de ma présence ici. Parce qu'elle était légitime, cette présence. J'y avais droit, étant donné que j'avais quitté le dortoir des roses pour rejoindre celui des noirs. Les sourires allaient bien à Aidan. Quand ses lèvres s'étiraient, il illuminait son propre visage et illuminait celui des autres au passage. Le bonheur allait bien à Aidan en fait. Un bonheur si tangible, si fragile qu'au moindre coup de vent, il disparaissait au loin. Le bonheur... Le bonheur était quelque chose de difficilement malléable. Il nous échappait pour un rien, ou pour un tout. Et j'arrivais à comprendre ce sourire de la part d'Aidan. C'était comme s'il me disait de ne pas m'inquiéter, de continuer à vivre de mon côté, loin de ses propres démons. Mais hé, c'était mal me connaître. Lorsqu'il accepta ma proposition, je n'attendis pas pour me rendre à la cuisine, sortant du frigo les deux bouteilles de bière que je pris soin de décapsuler au passage. Après avoir tendu la boisson à mon ami, je me permis de m'installer sur le fauteuil juste à côté du canapé, pour ne pas empiéter sur le périmètre d'Aidan. Je ne souhaitais pas m'introduire dans son cercle si fragilisé. Le chemin semblait encore si loin avant de mettre le mot sur ce qui le dérangeait.
Je portai le goulot à mes lèvres pour avaler quelques gorgées âcres de ce liquide délicieusement empoisonné. La bière, c'était un peu le remède des bons potes. Ca nous déliait la langue, ça faisait pétiller nos papilles, on se sentait bien plus léger une fois que la boisson reposait dans notre estomac. Ce n'était pas un stratagème de ma part pour faire parler Aidan, loin de là. Je savais juste que la bière était le meilleur moyen de rapprocher deux personnes comme nous. Alors je bus, tout en observant Aidan redescendre doucement de sa propre léthargie. La musique lui avait anesthésié les sens, il s'était enlisé dans ses propres pensées, c'était dangereux. Je posai la bouteille sur la table basse et je haussai les épaules, répondant au sourire d'Aidan. « J'ai quitté les pyobeom, pour prendre soin de mes proches. Pour prendre soin de toi. » fis-je honnêtement à mon ami, m'amusant à tapoter avec ma canne le tapis disposé au sol. Ca ne faisait pas de bruit, et c'était un bon canaliseur d'énergie. Je penchai la tête sur le côté, me montrant soudain curieux envers Aidan. « Et toi alors ? Tu fais quoi tout seul ici, à te défoncer les tympans avec de la musique dépressive ? » Et oui, on pouvait difficilement me mentir... Pas sûr que c'était ce que voulait Aidan, au fond.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Mer 23 Nov - 23:57 Citer EditerSupprimer
Aidan prit son téléphone pour éteindre sa musique qui se faisait encore entendre à travers ses écouteurs, juste le temps que son ami lui tourne le dos pour lui servir une bière. Pendant ces quelques secondes, Aidan chercha la raison pour laquelle Jihoon était dans les locaux des jeongals avec son sourire ravageur et ses yeux toujours pétillants. Il n’en trouvait pourtant aucune, attendant patiemment que son ami réponde à ses questions avouées et muettes. La boisson fraîche désormais entre ses doigts, Aidan remercia l’ancien président de son sourire bien à lui. Une gorgée puis deux, et cette douce sensation lui fit retrouver des idées claires, comme transformer en quelques secondes par de simples mots, une simple amitié. Les deux hommes partageaient ces regards singuliers qui traçaient leur passage dans la vie de l’un et de l’autre et c’était ce regard, ce sourire qu’Aidan avait cherché pour pouvoir trouver le courage de sourire à son tour si facilement. Comme balayé le mal-être, l’obscurité, le cœur du jeune homme semblait bien plus lumineux que quelques minutes auparavant.
Les réponses lui vinrent alors enfin aux oreilles et Aidan ne put cacher sa surprise face aux dires du coréen. « Pardon ? T’as lâché ton statut de président ? » Incrédule, presque médusé, Aidan savait à quel point ce rôle lui tenait vivement à cœur et comme il lui collait si bien à la peau. « Arrête de mytho, tu m’fais marchander là ! » Il se mit alors à rire, comme pour répondre à une blague qui n’en était pas une. Et l’air sérieux qu’avait son ami le fit grimacer dans une moue encore plus surprise. « Mais pourquoi t’as fait ça ? » Un peu comme envolées toutes ses dernières pensées, un peu comme envolé le poids sur sa poitrine, il n’y pensait juste plus pendant quelques minutes, juste le temps de se concentrer sur les nouvelles. Mais Jihoon mit carte sur table de son honnêteté qui lui brûlait les lèvres. Parce qu’il le connaissait, ils se connaissaient et Aidan ne pouvait pas lui cacher grand-chose. Pourtant, il s’obstina et mit son masque d’argent pour contourner. « Quoi ? De la musique dépressive ? Tu débloques ! c’est de la jambe que tu es handicapé, pas des oreilles à ce que je croyais. » Un rire de bon cœur parvint à ses lèvres et il le taquinait son ancien compagnon de chambre, un peu comme avant, de ce sourire juste à lui, rien qu’à lui. Il tentait juste de retrouver ce qu’il avait perdu quelques semaines pour enfin se remettre en selle.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Ven 25 Nov - 22:49 Citer EditerSupprimer
Pour Aidan, cela semblait être un sacré choc. Je ne comprenais pas trop pourquoi il se montrait aussi étonné. Ce n'était pas forcément de ma faute si je n'étais plus président, étant donné que Shim Sang Hoon avait imposé les réélections. Je n'avais tout simplement pas été réélu, sûrement parce que la fraternité avait besoin de fraîcheur et de nouveauté. Je ne pouvais pas leur en vouloir, vraiment. J'étais même encore en très bons termes avec eux ! Il m'arrivait aussi de passer, mais très rarement, pour prendre des nouvelles avec certains pyobeoms avec qui j'avais gardé le contact. Je n'étais pas parti par choix personnel. Mais j'avais senti cette "défaite" électorale comme un signe que j'avais fait mon temps. J'étais fatigué, j'avais donc pris ma retraite. Quoi de plus normal pour étudiant qui fréquentait les couloirs de la fraternité depuis neuf ans déjà ? J'étais parti pour un bien, et je ne retenais que du bien des pyobeom.
Je haussai les épaules aux questions curieuses de Aidan, lui faisant comprendre que cela n'avait pas tant d'importance aujourd'hui. C'était arrivé, maintenant je me prélassais sur le fauteuil du salon des jeongal. Ainsi allait la vie, je faisais à présent parti des scorpions et c'était comme ça. Et puis, on allait se voir plus souvent lui et moi ! N'était-il pas content à cette simple idée ? Bien sûr, je tenais à rester optimiste parce que mon ami se trouvait être un réel déni. Il croyait que je n'avais pas remarqué son air abattu pendant qu'il se niquait les tympans à écouter la musique à fond. D'ailleurs, il pensait sûrement bien me répondre en faisant allusion à mon handicap, ce qui eut par ailleurs le don de me vexer l'espace de deux secondes. Pas de sourire à sa mauvaise blague, c'était moi où il venait de m'envoyer une pique ? Que devais-je comprendre à cette réflexion ? « Je vais faire comme si je n'avais pas entendu, ahah... » répondis-je en riant légèrement, avant de passer ma main derrière ma nuque pour essayer de me détendre. Je ne m'étais jamais disputé avec Aidan par le passé, ça n'allait pas commencer aujourd'hui, pas vrai ? « Je pensais que tu avais suffisamment confiance en moi pour m'en parler sans détour. M'enfin, fais ce que tu veux. » lui fis-je en reprenant ma bouteille de bière, buvant quelques gorgées pour désaltérer ma gorge brûlante. C'était très étrange, je me sentais au bord du ravin, comme si quelque chose se fissurait entre nous. Nous nous éloignions, nous nous écartions du chemin. Et cette absence de dialogue allait être la fin de nous.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Ven 3 Mar - 17:50 Citer EditerSupprimer
J’avais fréquenté presque toutes les fraternités, en quête de trouver la bonne, même si je n’avais pas eu grand mal à m’intégrer, je n’avais jamais réellement trouvé ma place, pas depuis que j’avais quitté mon ancienne fraternité, à mon ancienne fac de Suwon. J’y avais fait des rencontres, plus ou moins éphémères, beaucoup moins dans l’affection que j’avais eu pour mon ancien président rose qui se tenait désormais face à moi. L’opportunité c’était présenté à lui, à nous sûrement, comme une chance de conquérir un monde rempli d’une ambition particulière, toute nouvelle par rapport aux fraternités actuelles. J’avais eu besoin de ce renouveau, pour me reconstruire, pour oublier, et avancer. J’avais fait table-rase de ces responsabilités et m’étais construit un mur antiparasites qui m’avais coupé de ce monde universitaire dont je ne voulais plus entendre parler. Surpris, je l’étais, beaucoup même, surtout en connaissant l’importance que portait Jihoon à ce titre mais aussi car je ne m’étais pas intéressé aux fameuses réélections dirigées par le directeur. Je n’avais alors pas eu écho du moins, j’en avais surtout rien eu à foutre de ces conneries, que Jihoon n’était plus au poste de président des pyo.
Bien plus concentré sur d’autres problèmes à gérer (j’avais eu à me gérer), je préférais profiter de mon ami plutôt que de penser à quoi que ce soit d’autre. Je savais que Jihoon n’était pas dupe, je savais que Jihoon voyait en mes yeux que je n’étais pas pareil qu’avant. Jihoon était fort, moi-même, j’avais presque réussi à me persuader que tout allait bien, mais pas lui. Pour autant, ce n’était pas que je n’avais pas confiance, c’était surtout que c’était bien la dernière chose dont j’avais envie de parler. Maladroit, sûrement, je vis le regard du russe changer à mes dires. « Allez Jihoon, j’plaisante ! un besoin de détendre l’atmosphère, je n’étais à l’aise avec le fait que tout devienne froid autour Tu me connais, faut pas l’prendre au pied de la lettre. » le regard presque gêné de mon ami me faisait ressentir un besoin de me justifier, comme si tout ça était nécessaire entre nous. Je finis par boire une gorgée de bière avant de reprendre la parole. « Arrête ça, Jihoon, franchement. On dirait une nana qui parle, on est au-dessus de ça, non ? comme agacé, je ne voulais pourtant pas que ça se passe comme ça entre nous. C’est plutôt toi qui as l’air frustré là. » Maladroit, en effet, aucun filtre, souvent, je disais les choses comme elles venaient, comme je les ressentais et quitte à le blesser, j’avais pas envie que tout me soit reproché.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Sam 11 Mar - 16:25 Citer EditerSupprimer
Plus le temps passait, et plus je sentais qu'on s'éloignait, Aidan et moi. Il y eut ce bref moment de rapprochement entre nous lorsqu'il avait rejoint les pyobeom et partagé ma chambre que j'avais occupé seul depuis le départ brutal de Joo Hee du dortoir, mais après... Après, dès que je posais mon regard sur Aidan, j'avais l'impression de m'adresser à un inconnu. Et je n'aimais pas ce sentiment. Il était douloureux, comme si on m'ôtait une partie de mon coeur que j'avais délibérément donné à Aidan. Il était mon ami, plus que ça même. Il était unique en son genre et je ne parvenais jamais à mettre un mot sur ce qui nous liait. Avant, il aurait suffi d'un regard pour qu'on se comprenne, mais aujourd'hui tout était différent. Parce qu'il était parti. Parce qu'il s'était fermé à moi. Parce que je ne parvenais plus à lire dans ses yeux. Ce quelque chose s'était brisé en nous. Lui ne s'en rendait pas compte, mais moi je le percevais et le sentais comme une claque en pleine figure. Le genre de claque que Joo Hee pouvait me donner quand je la mettais hors d'elle, par exemple. Aidan était devenu cet étranger que je craignais et il avait beau rire, plaisanter pour oublier, la réalité était belle et bien présente et j'étais beaucoup trop terre-à-terre pour l'ignorer.
Mon regard devenait confus. Je ne souriais même plus. Moi qui étais ravi de le voir ici, de pouvoir échanger quelques mots en tête à tête avec lui, maintenant j'avais une sorte de pique dans le thorax qui m'empêchait progressivement de respirer. Parce qu'Aidan, malgré sa proximité, se trouvait à des milliers de kilomètres de ce bon vieux temps que je regrettais d'ors et déjà. Il ne semblait vraiment pas s'en rendre compte. Qui pouvait le blâmer ? Certainement pas moi, car j'étais aussi responsable de ce qu'il se passait entre nous. Alors je devais rire, je devais plaisanter avec lui et m'enfoncer moi aussi dans l'illusion d'une vie parfaite sans encombre. « Avoue que de nous deux, c'est moi qui porte la culotte. » lui répondis-je ainsi pour rebondir sur ses dires, avant de se redresser sur le fauteuil et de le regarder avec plus d'insistance. Moi, frustré ? Mais de quoi il parlait ? J'allais bien, j'étais juste un peu fatigué par la journée... Je poussai un soupir et me pinçai l'arête du nez, pensif. « Mouais... Laisse tomber. Je vais juste, genre, y aller. Désolé pour le dérangement. » Je me levai en m'appuyant sur ma canne, puis je commençai à faire le tour du canapé en tapotant l'épaule de Aidan. Voilà, l'emmerdeur quittait les lieux, il allait pouvoir déprimer tranquillement sans me dire quoi que ce soit. Je n'avais même plus la force de me battre, puisque de toute manière je l'avais perdu.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Jeu 30 Mar - 11:53 Citer EditerSupprimer
La bombe était lancée sans même l’avoir voulu, la bombe sonnait le retardateur et j’étais le spectateur de ce que je venais de foutre en bordel. La situation s’était complètement retournée dans un sens que je n’avais pas vu venir et le plus dingue, c’était que je restais assis avec ma bière à continuer le massacre.
« Non mais Jihoon, pars pas. » j’avais voulu le retenir sans vraiment croire à ses mots mais lorsqu’il se leva pour partir, je me redressa à mon tour en soupirant, comprenant que j’avais dû dire quelque chose qu’il n’avait pas compris de la bonne manière. « Allez vieux, excuse-moi, je voulais pas te vexer. Viens te rasseoir. » Il fallut quelques secondes, juste quelques secondes pour qu’il revienne avec le même air sur le visage. J’savais qu’il le faisait pour moi, Jihoon, qu’il le faisait pour l’amitié qu’on avait construite. Alors, j’ai pas pu m’empêcher de sourire, léger sourire, presque soulagé mais surtout désolé parce que j’avais l’impression de toujours tout faire de travers, que tout me glissait entre les mains quand je tentais de garder le contrôle. J’me voilais sûrement la face, peut-être pour tenir le coup, au fond, peut-être que je faisais semblant juste pour oublier complètement, oublier les images et les voix qui tournent en boucle et sans cesse dans ma tête.
Je finis même par me rasseoir, soutenant le regard de mon ami pour qu’il fasse pareil, parce que je voulais pas lui laisser le choix, parce qu’il était comme une bouffée d’air quand on manque de souffle, il permettait justement d’oublier quelques instants, de reprendre l’air qui manquait pour mieux respirer, pour mieux vivre, dans le fond. Et moi, je demandais pas d’aide, je la prenais même pas quand elle venait à moi mais peut-être que là, juste là, j’avais besoin d’un peu plus qu’une reprise de souffle. « Ecoute, non, ça va pas, ça va pas et c’est pas parce que j’ai pas confiance en toi que j’voulais pas en parler, Jihoon. On est amis, non ? Y a juste des fois où j’ai pas envie de parler de… tout ça. » de tout ce qui traînait dans ma tête, de tout ce qui tournait là-haut, en boucle et sans cesse, de tout ce qui tourmentait mes nuits, parfois, j’avais juste pas envie et pourtant, sous le regard inquiet de mon ancien président, je soupirai, peut-être pour me donner du courage, peut-être parce que je voulais pas que tout ça devienne réel à nouveau (comme le reflet de l’année d’avant). « C’est Ambre, encore. C’est Ambre, et pas comme l’année dernière, pas comme avant, là, tu vois, elle est vraiment partie, et pas enceinte (enfin j’crois pas), elle m’a laissée, avec son corps et ses mots, avec toutes ses images que j’ai depuis. » et j’arrivais pas à le dire, qu’elle était partie, partie, qu’elle m’avait quitté mais aussi quitté ce monde dans cette nuit glaciale de souvenirs à vomir.
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Re: you don't mind you're a true believer ▬ jihoonxaidan | Mar 4 Avr - 7:28 Citer EditerSupprimer
J'étais vraiment prêt à partir. J'étais vraiment, mais vraiment prêt à laisser tomber Aidan parce que je sentais que je me heurtais vraiment à un mur de glace. Je ne le comprenais pas, nous étions pourtant de si bons amis... Nous partagions quelque chose que je n'arrivais même pas à qualifier et je me sentais profondément vexé. Je n'étais pas facile à vivre, je le savais pertinemment, et lorsque j'estimais une amitié comme celle que j'avais avec Aidan, un rien pouvait me décevoir. La réciprocité n'était plus là, entre nous. Il voulait rester fermé à moi, alors que je m'étais par le passé si ouvert à lui. Après tout ce qu'il s'était passé, après tout ce que nous avions traversé... C'était peut-être pour ça aussi que finalement, je m'étais rassis à côté de Aidan, le regard inquisiteur. Il m'avait convaincu de ne plus partir, il m'avait convaincu de lui donner une autre chance parce que j'estimais Aidan, tout comme j'estimais notre amitié. C'était quelqu'un de bien, je savais qu'il ne blesserait jamais volontairement quelqu'un. Dans l'histoire, c'était probablement lui qui souffrait le plus. Alors, sans un seul mot, je me permis de l'écouter et de le mettre en confiance.
Il allait mal, Aidan. Et franchement, il ne fallait pas être très rusé pour s'en rendre compte. Lui-même le savait, qu'il était dans le mal. Et ça le rongeait, ça le détruisait. Il disait ne pas avoir envie d'en parler, mais come on... il savait pertinemment que rester dans son coin n'allait en rien arranger les choses. Ce dont il avait besoin, c'était d'une oreille, d'une épaule, d'un soutien et de conseils avertis. J'étais vexé, vexé que Aidan ait mis autant de temps à comprendre que je n'étais en rien un ennemi à ses troubles. Doucement, je m'enfonçai dans le fauteuil, m'accoudant sur le côté et l'écoutant autant que possible. Il avait mal, Aidan, parce qu'il pensait à cette fille qui l'avait encore laissé. Ah les nanas, ce n'était vraiment pas quelque chose de facile. Ces créatures étaient vicieuses et manipulatrices quand elles voulaient. Aidan était un romantique, il voulait donner de l'amour à une femme. Et cette Ambre... et bien je comprenais qu'elle était partie avec la clé de son petit coeur qui saignait. Je posai ma main sur son dos, tapotant son omoplate avec grande compassion. Il souffrait parce que c'était récent, probablement. « Le temps guérit tous les maux Aidan, tu dois t'en laisser. Je sais que c'est difficile, je suis aussi passé par là à cause de cette pute de Rahel. Mais ce n'est pas Ambre qui a le contrôle sur ton bonheur. Laisse-la partir. Vraiment Aidan, laisse-la partir. Le bonheur est partout, il est ailleurs. A toi seulement de le trouver. Je suis sûr que c'est ce qu'elle voudrait. » Moi en tout cas, c'était ce que je lui souhaitais.
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