Les perles blanches qui ornent ses pétales de rose s'enfoncent dans le bois du crayon. Elles taillent la matière pour n'en laisser que rainures et copeaux au passage de ses crocs, signes annonciateurs de sa névrose à venir. Les secondes défilent sous le tic-tac alarmant de sa montre trop bruyante (elle qui, enfermée dans sa bulle, le ressent comme le fracas d'un orage en soir d'été) ; elle pose ses orbes étoilées sur le cadran, maudit sa mécanique. De sa main libre, ses doigts se glissent dans ses mèches un peu trop longues mais soignées, avant qu'elle n'enfonce son visage poupin dans ses deux paumes. D'un grognement las, elle extériorise sa confusion puis perd son regard sur l'étendue blanche d'une feuille presque blanche. Quelques traits qui en ôtent la virginité, un peu tracés à l'envolée, pour un portrait qu'elle n'achèvera sans doute jamais. Les projets d'une première année visant à cerner ses capacités, dévaloriser injustement ses lacunes, et elle veut s'en sortir la tête haute ; Chaemi est une enfant-fée (parce qu'elle y croit, à tout, inexorablement, presque obsessionnellement). Alors elle lève son menton bordé par les larmes d'une rage incomprise pour poser ses prunelles douces sur la foule qui l'entoure. Elle aime cet endroit plein de vie, de zèle, d'histoires qui l'inspirent auxquelles elle aimerait prendre part, auxquelles elle ne se mêle pas par manque d'audace.

La notification bruyante éclaire l'écran de son téléphone et, brusquement distraite, elle abandonne ses occupations pour se jeter sur le petit objet. La lumière au fond du sourire retrouvé, elle déverrouille l'espace technologique et ses lèvres dessinent finalement une courbe vers le bas lorsqu'elle constate qu'il ne s'agit que d'un rappel quant à la faiblesse de sa batterie. Le juste retour des choses, pour une enfant optimiste qui, par ses messages incessants, a vidé le chargement pour quelques questions et inquiétudes surfaites. Est-ce qu'il avait correctement mangé (il lui semblait bien pâle ces derniers jours) ? ; avait-il passé une bonne nuit (pour peu que ça en soit la cause) ? ; ses colocataires ne l'ennuyaient-elles pas trop (Haewon était parfois intenable) ? ; se sentait-il bien (lui qui était si distant) ? Elle avait lu, quelque part, que les garçons raffolaient des femmes attentionnées, et elle y mettait du sien. Exaspérée par sa propre insistance, d'autant plus du fait qu'elle ne pouvait décemment s'en empêcher, elle frappa légèrement son front de la paume avant d'attacher ses cheveux en chignon, déterminée à reprendre son esquisse là où elle l'avait laissée.

La porte s'ouvre et, à son habitude, la Yu détourne sa concentration vers l'arrivant(e) dans la faible possibilité où l'inspiration la prendrait en otage. Ses pupilles se dilatent soudain, ses lèvres pâles retrouvent la forme d'un sourire-sincérité ; la timidité revient à la charge, pauvre gamine trop mal dans sa peau. Elle baisse la tête, recouvre ses joues rougies de ses mains et, dans un même geste, tente naïvement d'arranger le coin de ses cils recouverts d'un léger mascara.

Bouteille de redbull dans une main, portable dans l'autre, il jette un léger coup d'oeil à l'écran qui vient tout juste de s'éclairer. chaemi. encore chaemi. il enfoui le portable dans la poche avant droite de son pantalon avant de ne sauter sur son skate board; direction le cyber café pour y passer la journée à jouer à league of legend en réseaux avec ses potes. il se demandait bien ce que cette fille lui trouvait, au fond il n'avait que rarement eu l'occasion de se fréquenter, du moins pas assez pour qu'elle ne dévelloppe des sentiments pour lui enfin c'est ce qu'il espérait. en soit elle ressemblait à une jeune adolescente tout droit sortis d'un drama et son excés d'attention envers lui rendait la chose relativement dérangeante voir gênante. à la base il se contentait généralement d'ignorer ses messages, en se disant qu'elle finirait bien par comprendre qu'il n'était pas intéressé, ente kelea, hyesun et haewon il avait amplement de quoi s'occuper et ne comptait guère compliquer encore plus les choses; et ce encore moins avec la soeur d'une ancienne détenue.

les cheveux dans le vent, il saute hors de son skateboard qu'il finit par rattraper et passer sous son bras, montant les quelques marches qui le mène au cyber café dans lequel il pénètre quelque peu en sueur. celui-ci semble relativement bondé, du moins plus qu'il ne l'avait imaginé. passant une main dans sa chevelure qu'il a récemment teint en blond, quelque peu agacé par ce vert âcre qu'il avait revêtu pendant des mois. un léger coup d'oeil à la salle lui suffit pour distinguer une place de libre vers laquelle il se dirige nonchalament, posant sa bouteille de redbull à côté du clavier, son skateboard derrière lui contre un pan de mur, et prenant soin de retirer sa veste, dévoilant ainsi un marcel blanc tout simple. tirant délicatement la chaise, il s'asseoit sur celle-ci, tournant délicatement la tête vers sa voisine d'ordinateur.

" chaemi ? " la question lui a échappé à la minute même où il posait son regard sur ce visage familier. pour une coincidence, il n'aurait probablement su faire mieux. se mordant légèrement la lèvre inférieure, il grimace légèrement se rendant compte à quel point la situation était akward, principalement du au fait qu'il avait ignoré chacun de ses nombreux messages, snaps ... " quelle coïncidence, je m'apprêtais à répondre à tes messages d'ailleurs. " il détourne son regard de la demoiselle, allumant l'ordinateur et jouant quelque peu avec la souris de celui-ci.  il avait cette fâcheuse aisance à mentir à tout va, mais disons que dans le cas actuel c'était ce qu'il y avait de mieux à faire à moins de n'apprécier geeker dans une ambiance tendue et pleine de remords.

Les yeux sont rivés sur la feuille vierge d'un quelconque trait ; ses joues portent la marque rosée d'un enthousiasme difficilement dissimulé. Innocente enfant qui ne peut contrôler les effervescents battements de son palpitant, lequel résonne à ses tempes, à ses poignets, enrôle ses veines dans sa danse trépidante. Discrètement, dans un geste lent et contenu, elle pose la paume de sa main sur sa poitrine pour en capter la mesure des saccades, et ses lèvres peinturlurées d'un sourire éclatant peinent à le décrocher. Idiote adolescente succombant aux charmes musqués d'un acariâtre désinvolte, butant pourtant contre la banquise qui refuse de fondre à son plus grand désarroi (et sa plus belle chance dans le même temps : elle qui ne sait qu'aimer dans le silence n'aurait alors su de quelle façon agir). Chaemi sursaute néanmoins lorsque la chaise racle à ses côtés, manque d'avaler sa salive de travers, toussote avec silence contre le dos de sa main.

Bercée par le vrombissement de l'ordinateur s'allumant à la place du côté, elle relève la tête vers Caden lorsque son nom franchit ses lèvres. Trop vite, à la hâte désabusée, comme si elle n'avait attendu que ça, toujours. « oui ? » Le sourire ne le quitte pas, ses paupières à demi-closes l'encouragent tendrement à accepter la situation, bien que la Yu ne se doute pas du sentiment qui émane de ses pores. Elle pousse alors un rire sous le mensonge évident : il n'a que peu répondu à ses messages, sur la vague déferlante qu'elle ait pu lui envoyer. Et elle agite sa main, cherchant à dissiper le malentendu. « Non, non, je sais très bien que tu n'allais pas y répondre ! Ne te fais pas de soucis pour ça, je comprendrais très bien que tu n'ais pas l'envie de le faire. » Elle le sait, idiote mais pas aveugle : son comportement frôle l'harcèlement. Chaemi ne l'a jamais voulu pour autant, elle a simplement pris connaissance sur quelques forums (et à l'aide de quelques séries) du comportement qu'elle se devait d'adopter envers lui, et de ses erreurs ensuite. « C'est ma faute, je vais arrêter. Je m'inquiète simplement, tu as l'air un peu pâle, ces derniers temps. Tu sais, en tant que gumiho, c'est un peu compliqué de voir quelqu'un de sa fraternité aller mal. » Mensonge à semi-vérifié : il a toujours arboré ce teint presque livide qui, pourtant, ne rehaussait que ses traits aux yeux de l'enfant. Embarrassée par ses aveux, elle entortille ses doigts, glisse une mèche derrière son oreille, et tente enfin de consacrer l'exclusivité de sa concentration sur la feuille sous ses yeux (avec peine). Trop peu de temps, seulement. L'excuse est toute trouvée. « Excuse-moi, Caden oppa... Mais je n'arrive pas à terminer mon portrait qui va être noté et... Est-ce que je pourrai t'utiliser comme modèle ? Tu n'as pas besoin de faire grand chose, tu peux bouger, ça serait simplement une base. Tu veux bien ? » Lèvres à nouveau mordillées, prunelles humides d'un potentiel refus.

mentir aisément ne signifie pas pour autant que l’on sait mentir. dans le cas actuel c’était plus dans l’optique de ne pas blesser la demoiselle, caden avait beau être un mauvais garçon sur beaucoup de points, il n’éprouvait cependant aucun plaisir à blesser une jeune femme qui n’avait jusque-là agit que pour son bien. elle avait simplement tendance à le harceler un peu trop ; du moins bien plus qu’il ne le fallait pour demander à une personne comme elle allait. il avait conscience qu’elle ne le faisait pas intentionnellement ou du moins qu’elle ne réalisait pas que cela pouvait être dérangeant, après tout elle était mineur. penchant la tête vers la jeune étudiante, il pince les lèvres face à ses paroles, quelque peu dérouté par sa clairvoyance. théoriquement les adolescentes qui harcelaient leur crush n’en avait pas réellement conscience, et le fait que chaemi dévoile en être consciente rendait la chose intéressante mais aussi déroutante. clignant des yeux comme pour tenter de remettre ses idées en place, il plissait le nez avant de n’entrouvrir les lèvres. « tu m’a pris en flagrant délit de mensonge, honte à moi. j’ai juste pas l’habitude qu’on s’inquiète autant pour moi. je suis un grand garçon tu sais chaemi. puis pour le teint pâle, ça a toujours été comme ça. t’es vraiment bizarre, tu le sais ça ? » il hausse les épaules tout en passant une main derrière sa nuque avant de se concentrer de nouveau sur son ordinateur. c’est vrai, caden n’a plus l’habitude que l’on s’inquiète pour lui, cela fait bien longtemps que l’on ne s’est plus soucier de son bien-être et il a finis à ne plus chercher à dépendre de quiconque.

sortant ses écouteurs de sa poche, il les pose sur le bureau avant de n’ouvrir skype puis l’application league of legends. il était fin prêt à jouer. enfin presque. levant les yeux au ciel, il détourne son regard de l’ordinateur une énième fois à l’entente de la voix de la jeune demoiselle, visiblement déterminé à entamer une conversation avec lui. Une léger sourire moqueur se dessine sur ses lèvres lorsqu’il l’entend l’appeler oppa, une appellation typiquement coréenne dont il n’avait guère l’habitude d’être nommé. « modèle ? portrait ? t’es sure que c’est pour les cours et pas pour ton petit plaisir personnel ? » il hausse les sourcils tout en ancrant son regard dans le sien ; posant son coude sur le bureau afin de venir glisser son propre menton dans la paume de sa main. « si c’est pour ton plaisir personnel autant que tu prennes une photo ça ira plus vite non ? » il pince les lèvres, faisant mine de réfléchir. Après tout pourquoi s’embêter à le détailler pendant des heures pour faire un croquis si elle se contentait tout simplement d’une photo ? « si c’est pour tes cours tu peux aussi prendre une photo et t’en inspirer non ? fin ya tout de même quelque chose de dérangeant dans les deux cas, avoir une photo de moi ou un portrait de moi. creepy. » une grimace d’effroi se dessine sur ses lèvres tandis qu’il tremble légèrement à l’idée qu’elle puisse l’accrocher au mur de son dortoir, le mettre en fond d’écran de son téléphone et l’admirait continuellement. « en fait j’pense que c’est mieux que tu trouves quelqu’un d’autre. je suis pas fait pour toi chaemi, enfin pour être modèle quoi. » s’emparant de sa canette de redbull, il la décapsule tout en lui adressant une moue faussement désolé avant de ne boire une gorgée du doux nectar. sorry not sorry.

La sentence tombe en quelques mots sans importance qui lui étreignent pourtant si fort le cœur qu'ils en comprenne sa poitrine inexistante. Mortifiée par le son employé pour qualifier son comportement, la gamine ravale avec peine la boule se formant dans sa gorge, bat des cils dans un sourire simulé pour falsifier sa peine. Paranoïaque, complexée, n'ayant jamais assumé ses formes, introvertie... : la simple évocation de la bizarrerie complète le tableau et la retourne, la renverse. Gorge ses prunelles d'humidité qu'elle ravale avec habitude dans un rire à demi-teinte. Et timidement, secrètement, elle cache ses doigts sous le bureau pour les triturer, après avoir replacé ses cheveux devant son visage pour consolider le masque la protégeant de l'extérieur. Elle hausse les épaules, la voix défaillante. « Oui, je sais, on me l'a souvent dit avant. » L'adolescente réhausse son corps et agite la main pour éloigner les potentielles questions, feignant l'impassibilité dans un hoquet contrôlé. Elle craint de véhiculer, à celui qui l'obsède tant, l'image d'une enfant plus mal encore que ce qu'elle ne peut paraître au premier abord.

Les questions fusent suite à sa demandent, et en naissent de nouvelles dans l'esprit de Chaemi. Elle n'avait jamais songé à de telles choses, ou alors était-ce le cas inconsciemment ? Elle ne pouvait nier que Caden était, à ses yeux encore voilés par l'innocence, un homme attirant d'une beauté certaine, d'un charme évident (après tout, n'est-elle pas amoureuse ?) ; c'est avant tout cet aspect de la pousse à quémander cette requête. Elle n'en est pourtant que plus mal à l'aise, ignorant à quel endroit de la pièce visser son regard tandis que ses joues ne décolorent pas de ce pâle bordeaux. « Je suis désolée oppa, je ne voyais pas les choses de cette façon... » Des prunelles s'abaissant à sa feuille quasi-immaculée, elle craint de voir ses idylles de bonnes notes s'envoler avec le refus de son interlocuteur. Et dans un même temps, l'enfant se mord l'intérieur des joues en songeant à chacune des photos du gumiho qui jonchent le tiroir de sa chambre et envahissent la galerie de son téléphone. Par respect pour lui, elle se promet silencieusement de les annihiler une par une ; une fois encore, elle n'a jamais pensé avec la folie de l'harceleuse.  « Je sais... Je suis désolée. Je suis vraiment, vraiment désolée. » Chaemi ne cesse de s'excuser, à tords et à travers, quelle qu'en soit la cause ou les circonstances : avec lui, avec sa famille, avec ses amis. Elle s'imagine poids et fardeau, mais n'est pas assez courageuse pour survivre seule. Elle agrippe alors son crayon de ses doigts tremblants, parcourt l'ensemble de la pièce avec névrose, et s'arrête enfin sur le visage poupin d'une jeune adulte assise face à elle, quelques rangées plus loin. Les regrets l'incombent quant à son choix de modèle, mais déjà les traits se construisent sous son unique talent à mesure qu'elle meurtrit le support de sa mine acérée. Les minutes s'enchaînent, le croquis se détache, et la boule quitte enfin sa gorge pour laisser sa voix claire s'échapper une fois de plus (une fois de trop ?) ; elle ne lève pourtant pas les yeux, par crainte. « Excuse moi encore, pour tous les désagréments. J'ai bien compris que tu ne me laisserai pas t'approcher, alors je vais arrêter d'essayer maintenant, je vais te laisser tranquille, je te promets. » Seulement, c'est une promesse en l'air. Elle est incapable, naïve, d'envisager une telle chose : elle espère seulement feindre une maturité qui la rendrait plus féminine à ses yeux, plus attrayante. Et dans un rire taquin, ayant réalisé l'effort magistral de déloger ses rougeurs et sa timidité, elle ose un dernier coup d’œil en sa direction. « Est-ce qu'un jour, malgré tout, tu me laisseras te prendre pour modèle ? Même à base d'une photo, si ça te gêne tant. J'en ai marre de dessiner des filles, et je crois aussi que mes professeurs commencent à attendre autre chose de moi. Bien sûr, ce ne sont que des inspirations, puisque c'est à moi de faire le reste du travail pour mes portraits, mais je trouve que.. Elle bloque sa respiration, hésitant sur ses derniers mots à demi-étouffés. Je trouve que tu es beau, oppa, et que ton visage rentre parfaitement dans le thème de ce semestre. »

posant ses lèvres sur le rebord de la canette, il déguste quelques gorgées du contenu de celle-ci, son regard de nouveau posé sur l'écran de l'ordinateur qui lui fait face, sa main pianotant rapidement sur le clavier. les mecs ne sont pas à l'heure comme d'habitude et il se retrouve encore une fois à devoir les attendre pour pouvoir entamer une partie de LOL. lèvres pincées, ses yeux scrutant les personnages qui s'affichent sur l'écran, il hausse les sourcils quelque peu surpris en entendant chaemi lui présenter ses plus plates excuses. il devait l'avouer, il n'avait jamais eu affaire à un tel phénoméne et l'on ne pouvait pas dire qu'il avait le temps de s'ennuyer depuis qu'elle l'avait remarqué au sein de l'université. non pas que ça le déplaise, c'était relativement flatteur en soi. caden avait habituellement affaire à des filles bien plus superficielles et entreprenantes que la jeune chaemi, ce qui en soit ne l'attirait pas forcément mais étant complétement différent de l'attitude qu'adoptait la cadette avec lui. cela en était presque gênant dans la mesure où il ne savait bonnement pas comment réagir, ses intentions semblaient bien trop pures pour qu'il ne la rembarre sans ménage mais cette pureté lui rappellait l'âge de celle-ci. c'était toujours la même histoire, des mineurs qui s'entichaient de lui et lui qui se trouvait à soit leur briser le coeur soit à se retrouver avec une plainte pour abus de mineur... il expire doucement lorsqu'elle s'excuse une énième fois, prononçant des phrases qui lui paraissait dénué de sens, et à la limite du ridicule. inclinant délicatement la tête vers la jeune étudiante, il entrouve les lèvres, s'exprimant enfin. " et si tu commençais par arrêter de t'excuser chaemi ? ya pas mort d'hommes, et j'vois clairement pas pourquoi tu t'excuses. tu m'as pris pour une star ou quoi ? " il lâche un petit rire moqueur avant de continuer. "d'où t'as vu que je ne te laisserais pas m'approcher ? je me sais prétentieux mais à ce point .. falloir remédier à ça." fixant la demoiselle, qui semble bien trop timide pour plonger son regard dans le sien, il fait glisser sa chaise roulante de sorte à venir se positionner à côté d'elle, le regard pétillant poser sur elle. alors elle le trouvait beau ? c'était mignon tout comme la façon qu'elle avait de se confier quand bien même il était d'hors et déjà au courant de ce qu'elle pensait de lui, il suffisait de la voir agir pour capter. venant déllicatement poser son index sous le menton de chaemi, il la force à relever la tête et à plonger son regard dans le sien, une sourire moqueur déssiné sur son visage. " tu pourrais au moins prendre la peine de me regarder quand tu te confies. " il lui lance un clin d'oeil avant de relâcher son menton, se détournant légérement de sorte à regarder les croquis de la demoiselle. " t'es vraiment doué. " la complimente t-il en observant les traits qu'elle a commencé de dessiné. " c'est quoi le thème de ce semestre ? histoire que je me mette dans l'ambiance. parce que sérieusement le modèle que tu as choisis là est vraiment passable, ça me ferait chier que tu te tapes une sale note. " elle ne l'était pas réellement mais il sentait bien que chaemi ne cesserait guère d'être gênée si il se la jouait sérieux. " j'me sacrifie va ! de toute mes potes me font encore poireauter donc j'ai du temps à combler " il fallait bien qu'il s'occupe en attendant et quand bien même il trouvait cela légèrement creepy, chaemi était decidément bien trop douce à sa manière pour qu'il ne la renvoit chier comme il l'aurait habituellement fait.

Le plus dur est passé ; elle veut y croire pour oser espérer en de meilleures choses à venir. Le plus dur est à venir : elle en est pourtant intimement persuadée, elle qui a fait le premier pas vers l'enfer, elle qui voit la route sinueuse et interminable pour le traverser. Ce sont des promesses en l'air qu'elle se sait incapable de tenir, aux antipodes de ses envies et de ses convictions. Hors, ce sont des promesses qu'elle aimerait douces et enchanteresses, pour qu'il témoigne un semblant d'intérêt en sa faveur, un mot un peu tendre, un peu plus chaleureux. Et en même temps... Et en même temps, Chaemi s'en moque, ne s'en soucie que bien peu, de cette douceur, de cette chaleur. Parce que son cœur palpite sous ses regards inquisiteurs, et que ce feu qui l'irradie semble lui convenir, lui suffire. C'est évident : elle aime Caden, et la réciproque ne serait qu'un gain inespéré sur lequel elle ne compte pas ; qu'elle n'attend pas, pour être heureuse à sa façon. Ses chaussures plates tapotent le sol dans la mélodie du stress suite à son aveu pas assez dissimulé, et la gamine s'évertue en des efforts bien importants à contrôler son souffle pour ne pas défaillir. « Yah.. Ah ! Oppa ! Tu n'es pas prétentieux, ce n'est absolument pas ce que j'ai voulu dire ! » Paniquée à l'idée d'une mauvaise interprétation, elle agite ses mains blanches devant son buste afin d'éloigner la méprise. Ses yeux vagabondent sur la salle sans oser s'ancrer sur son interlocuteur, les pupilles tremblantes. « Je voulais j- » juste dire tant de choses bien meilleures, bien plus élogieuses, mais tu es un mur que mes vœux ne peuvent franchir. Un rire suintant de malaise glisse sur ses lèvres entrouvertes lorsque le doigt taquine son menton : même si la plaisanterie règne dans l'oxygène qu'elle inspire et qui l'étouffe pourtant, elle ne peut se détendre. « Je ne vois pas de quoi tu parles... Je ne me confiais pas. J'ai dis des choses affligeantes de banalités que n'importe quelle personne voyante pourrait confirmer. » La benjamine des Yu relève le menton dans une fausse-fierté et hoche la tête, les yeux plissés ; elle espère être convaincante sans pourtant y croire, et souhaite que le ton détaché dont elle a usé suffise.

Et puis viennent les mots magiques, le sujet béni. L'art évince ses peurs et ses doutes tant elle en est prise de passion, et ses prunelles ambrées oublient de trembler pour témoigner leur joie. « Tu trouves ? Merci oppa ! » Les mots vifs, l'attitude soudainement détendue, elle illustre ses mots (et même ceux qu'elle ne dit pas, qu'elle se contente de penser) par des gestes amples entrecoupés de cette mèche rebelle qu'elle ne cesse de replacer derrière son oreille. « Ce mois-ci, on a tiré au sort ! Je dois présenter plusieurs dessins mettant en évidence les différents charmes naturels d'une personne ! Ils disent que je dois apprendre tout d'abord ce qui est naturellement en valeur chez une personne, pour ensuite savoir comment le sublimer ou bien créer de nouveaux charmes ! » Avant de se lancer dans une tirade inépuisable, elle pose enfin ses yeux sur lui, la bouche tordue dans un joli sourire sincère. « J'ai du mal avec certaines proportions alors je m'inspire de visages qui me parlent pour ensuite les transformer ! Et ça n'est encore là qu'un support pour le reste du travail. Mais tu... » Et pour une fois, Chaemi ne cherche pas ses mots pour s'adresser à lui : sans même y penser, elle cherche des mots pour le vanter sans en rougir. « Tu es harmonieux et tellement contradictoire à la fois ! T'as une aura tellement froide, presque trop digne, et en même temps, tu es brûlant. C'est époustouflant, et surtout beaucoup trop impressionnant pour que je laisse passer ma chance. » Ses doigts viennent se poser de chaque côté des yeux du gumiho, et dessinent un rectangle englobant chacun de ses traits. « A mes yeux, tes charmes principaux sont là. C'est à dire dans un tout. » Et lorsqu'elle se rend compte de ses gestes, de la proximité, elle affiche une moue horrifiée et recule brusquement sa chaise avant de s'incliner. « Je suis désolée, je me suis emportée... »

le plus drôle c'était cette manière incessante qu'elle avait de s'enfoncer, plus elle parlait plus elle s'enfonçait, et le vocabulaire quelque peu soutenu qu'elle utilisait avait le don de lui arracher ce doux sourire en coin qui voulait dire: quand bien même tu voudrais le cacher t'es sacrément mignonne chaemi. et il riait intérieurement, au fond il se demandait jusqu'où elle pouvait aller ainsi. à chaque compliment elle finissait pas cherche un moyen vain de se rattraper comme si le simple fait qu'elle puisse le trouver à sa goût était malsain. caden lui, trouvait cela relativement flatteur. plaire aux femmes n'étaient guère chose nouvelle, être complimenter de manière aussi innocente et pure était cependant plutôt nouveau, les femmes se montraient en général bien plus entreprenantes avec lui; surement cette nouvelle génération de femme affranchie que l'étroitesse d'esprit avait abandonnée et dont l'extravagance n'avait plus de limite. si pendant un temps une femme à hommes était mal perçu; cela devenait à présent de plus en plus normal et nombreuses étaient celles qui n'en avait plus honte. il respectait cela, mais l'innocence des mots de la jeune yu avait quelque chose de presque touchant plus que des paroles bien trop directes et crues. il l'écoute silencieux, la jeune femme parle d'hors et déjà pour deux et il ne voudrait guère la couper dans son récit passionné. il fallait voir les étincelles qui transparaissaient à travers ses prunelles, c'était étrange tout autant que cela lui paraissait intriguant. Qu'avait-il de spécial pour qu'elle semble si envouté par les traits de son visage ? caden ne s'était jamais trouvé spécialement beau; disons qu'il n'avait pas à se plaindre, dame nature avait été relativement généreuse avec lui sans pour autant en faire un dieu du stade. pour faire simple caden se qualifierait de normal voir banal, après tout sans sa coloration verte, il ressemblait sans s'y méprendre à n'importe quel sud coréen.

perdu dans ses pensées; il frissonne de surprise lorsque les fins doigts de la jeune femme viennent se poser sur son visage. alors ça, il ne l'avait sans aucun doute pas vu venir, pas de la part de chaemi, elle qui était si timide, si réservé et surement si pudique. et ses doigts qui quittent rapidement son visage viennent confirmer ses pensées, chaemi n'était guère une femme tactile et ces gestes n'avaient rien de déplacés. il suffisait de poser son regard sur ses pommettes rosies par la gêne pour comprendre qu'elle n'avait même pas réalisé qu'elle le touchait pour de vrai. " tu en deviendrais presque entreprenante chaemi. " lâche t-il tout en riant, s'adossant nonchalamment contre le dossier de sa chaise. il ne cherchait aucunement à la mettre mal à l'aise plus qu'elle ne l'était déjà, c'était simplement sa manière à lui de détendre l'atmosphère, ses paroles n'étaient nullement offensantes alors pourquoi devrait-elle se sentir gênée. " tu m'en apprends énormément sur moi tu sais ? je n'ai jamais songé être brulant. " il pose la paume de sa main sur son front faisant mine de prendre sa température tout en plissant les lèvres " well, semblerait que ma température soit normal. " il affiche un petit sourire taquin tout en ébouriffant légèremnt sa propre tignasse. " par contre je crois que dans le genre naturel ça soit légérement foutu pour les cheveux. " à moins que le vert ne soit une couleur de cheveux naturelle dans quel cas il était parfaitement apte à revêtir le rôle d'homme 100% naturel. " devrais-je poser pour toi ? genre comme ça. " il pose son coude droit sur son genoux, plaçant son menton dans la paume de sa main, regard mystérieux plongé dans celui de chaemi. " ou plutôt comme ça ? " il adope soudainement une allure plus découtracté; écartant l'index et le pouce dans un semblant de V qu'il place sous son menton; grand sourire aux lèvres. " handsome ". une aura froide ? mmh visiblement pas lorsqu'il était d'humeur taquine.

Ses paumes la brûlent tant que le feu se propage jusqu'à ses joues pâlissantes ; elle force ses lèvres à dessiner un sourire, mais il est mal-assuré, trop bancal. Elle a l'impression que toute la pièce la regarde, elle et son audace insoupçonnée, que tous la jugent avec dureté. Parce que Chaemi a été bercé aux idéaux sud-coréens, et en tant que femme, elle se répugne d'avoir osé un tel geste envers Caden dans un lieu publique. Et qu'elle se maudit, emplissant sa tête d'injures secrètes (ça n'est autrement pas digne d'une dame), d'avoir été si irrespectueuse. Et en même temps, mignonne gamine, elle ne peut s'empêcher (quelque part tout au fond) d'être fière, parce qu'elle a touché sa peau et qu'il n'en a rien dit. La passion adoucit les mœurs et dompte le plus sauvage des animaux (pour peu que le gumiho en fut un, un jour ; mais il est bien trop divinisé aux yeux de la dernière des Yu). Elle aurait pu passer au travers de cet instant gênant, il lui aurait alors suffit d'un peu de temps et de silence pour oublier ; rien n'est jamais destiné à aller dans son sens. Et les remarques de son aîné la forcent à se tortiller sur sa chaise, la tête basse, les doigts serrés autour de ses genoux. « Je suis tellement désolée, je ne voulais pas, je ne me suis même pas rendue compte et... Je suis pas entreprenante, je ne suis jamais comme ça et... » Et... elle s'embrouille tant dans ses excuses qu'elles en deviennent minables, et qu'elle en perd les mots. Elle a l'impression que cet instant dure une éternité, et pour la première fois, elle désire y mettre un terme.

Hors ça n'est jamais qu'un simple instant qui balance en une fraction de secondes. Lorsque le rire du métisse s'élève sitôt après, elle devine à son timbre qu'il ne lui en tient pas rigueur, et ses genoux retrouvent leur liberté. Elle dévie le regard, encore empourprée, mais étouffe un éclat rieur derrière ses mains nouvellement vides. « Je me suis emportée sans y prêter attention. » Il lui semble alors que tout le monde se moque d'elle, qu'elle est transparente dans cette pièce ; un constat qui la soulage, elle qui souffre de la foule.
Chaemi se plaît (un peu trop, même) à le découvrir taquin, et regrette surtout de ne pas avoir rencontré cette part de lui plus tôt (elle en aurait, peut-être, été moins timide face à lui. Quoique ?). L'air, et l'atmosphère, semblent plus respirables, ses sourires plus aisés ; son attention décuplée. « Oppa ! » Ses yeux plissés en demi-lune pétillent, en dépit de ses joues toujours vives, toujours brûlantes. « C'est exactement ce que je voulais dire. Parce que tu as la peau plus claire, c'est un atout pour toi de faire ce genre de colorations... L'artificiel pour renforcer le naturel. » La benjamine plisse le nez dans une moue badine, mais la vérité est qu'en tant qu'enfant (puisqu'il est impossible de parler d'adulte) éperdument amoureuse, chaque détail du corps de son vis-à-vis lui semble bien trop attirant. Son objectivité est inexistante. Et, pudiquement, elle détourne les yeux lorsqu'il s'amuse à poser, afin d'éviter que son cœur n'éclate (parce qu'elle en a bien l'impression, parce qu'il palpite trop fort, parce qu'il palpite trop vite, parce qu'elle est amoureuse, et qu'elle est bien trop naïve). « Oppa, reste naturel. Continue à faire ce que tu faisais avant que je ne t'embête, et ça me suffira. Bouge même s'il le faut, je m'adapterai très bien. Après tout, j'ai seulement besoin d'une base. » Chaemi appuie ses mots d'un hochement de tête personnel, et se penche déjà sur sa feuille pour en délimiter les espaces. Elle pourrait se taire, aussi. Mais désormais qu'il a instauré un climat plus propice à la discussion, la gamine meurt d'envie de surmonter sa timidité pour lui soutirer des informations, des confidences, et même, plus simplement, des éclats de voix. « Caden oppa, tu n'es pas coréen, n'est-ce pas ? Je ne parle pas de ton prénom, ça aurait pu être une extravagance des parents, mais tu as un accent étranger. » Elle évite de le regarder, de peur d'affronter son regard potentiellement ombragé par une question qui l'aurait alors dérangé, et hausse les épaules. « J'ai failli m'appeler Solen, par exemple. »

elle était mignonne, enfantine, gamine, naïve, innocente mais mignonne. il prenait un plaisir fou à l'embarrasser parce qu'elle était typiquement ce genre de jeune fille dont les pommettes rougissaient lorsqu'il posait son regard sur elle, qui réagissait au quart de tour quelle que soit ses paroles et qui ne perdait jamais une seule miette de ce qu'il disait. ça le divertissait légèrement, c'était doux et loin d'être déplacé puis au fond ça lui faisait passé le temps. ces paroles pouvaient parfois paraître étrange, elle avait ce petit côté légèrement freaky. ses compliments étaient parfois bien trop poussés et gênant mais il mettait ça sur le compte de son jeune âge. du peu qu'il savait, elle venait d'une très grande fratrie ce qui en soit n'avait probablement pas aidé à ce qu'elle mûrisse rapidement, la petite soeur chouchouté et couvé, ce qu'il aurait fait si il avait une petite soeur. " d'accord, si tu le permets je vais me faire une partie en ligne du coup, j'ai les doigts qui me démangent " il était venu dans un but bien précis, et malgré l'absence de ses potes il comptait bien mater quelques joueurs cet après-midi, ce soir, cette nuit, cela dépendrait de son habilité à gagner. son regard posé sur l'écran de l'ordinateur, il entreprend d'hors et déjà de rejoindre une partie 5vs5, choisissant méticuleusement son perso, soudainement extrêmement sérieux, sa langue entre ses dents, clinquant à plusieurs reprises sur les touches de sa souris. "mmh ?" lâche t-il au son de la voix de la jeune asiatique tandis qu'il confirme son choix, observant le minuteur annonçant le temps qu'il restait avant que le jeu débute s'affichait sur l'écran. " à la base je suis coréen. mais j'ai été adopté quand j'étais bébé. du coup j'ai grandis en Italie. " il était tout aussi fier de ses origines que de la terre sur laquelle il avait grandis, ce pourquoi il ne cherchait guère à le cacher, chose qui aurait été stupide puisque cela s'entendait clairement à son accent. " j'ai quitté l'Italie il y a deux ans, histoire de découvrir mon pays d'origine. cool hein ? " bien plus cool que n'avouer le fait qu'il avait fuis l'Italie après la mort de ses parents, ou encore le fait d'avoir été dans le coma plus de six mois suite à une magouille qui avait mal tourné. oui bien plus cool.

le jeu débute, légèrement courbé le voici à présent pleinement concentré sur le jeu, les lèvres plissaient et le front froncé. " solen c'est super joli ? tu as d'autres origines ? " la questionne t-il avant de lâche un " putana " tout en tapant du poing sur la table, sa concentration à son maximum tandis qu'il tente de détruire l'une des tours de ses adversaires. " Pezzo di merda " siffle t-il entre ses dents alors que son perso meurt, un compteur de 80 secondes s'affichant à l'écran. " j'suis mort, bande de bon à rien. désolé c'est intense comme jeu, j'te conseille de ne jamais commencer. " lâche t-il en lui souriant rapidement, replongeant dans son jeu, profitant du temps qu'il lui reste avant de ressusciter pour choisir son arsenal. " j'ai entendu dire que tu venais d'une très grande famille, c'est vrai que t'as une quinzaine de frères et soeurs ? " c'est ce qu'il avait entendu dire, même si en vrai il ne connaissait de vu que jasun et naru. mais qui sait de nos jours, les familles nombreuses recevaient de nombreuses aides du gouvernement alors pourquoi pas.