Byeol Eun Mi & Bae Sam Yong

  Take Me Home

   C'est la première fois de ma vie que je dors dans les poubelles, mais j'avais besoin de faire une petite sieste avant que je puisse rentrer au dortoir des neugdae. Je ne pouvais pas marcher dans mon état actuel, je risquais de partir sur la route, et de me faire renverser par une voiture. Je tenais à ma vie même en étant bourré. Le fait de se retrouver comme un sans-abris à dormir dehors, à ressentir le froid, à être désorienté. J'avais l'impression que le temps, c'est arrêté. La pluie est la seule chose qui pourrait me faire fuir des poubelles.

J'entends un bruit de fond, on demande à quelqu'un s'il va bien. Ils ne peuvent pas bouger de là, je suis en train de dormir. J'aimerais pouvoir dormir tranquille sans qu'on vienne me faire chier. En même temps, quelle idée j'ai eu en venant m'étaler sur des poubelles près du bar. J'ai tout de suite ouvert mes yeux lorsque j'ai senti une main sur mon poignet. « Je n'ai plus de … merde comment ça s'appelle l'objet pour regarder l'heure s'il vous plaît ? » Je voulais que cette personne me laisse tranquille, on ne se connaissait pas, elle pouvait bien me laisser dormir. Elle voulait jouer les héros ? Je n'ai rien contre ces personnes-là, mais quand une personne dort, il faut la laisser tranquille. Je me redresse avec du mal tout en attrapant une bouteille pour voir s'il restait quelque chose à boire, je balance celle-ci en voyant qu'il n'y avait plus rien. Je suis déçu.

Je regarde la demoiselle, et je sors énormément de liasses de billets avant de lui mettre dans la main. « Vous pouvez aller me chercher encore de l'alcool s'il vous plaît ? » D'un coup mon regard se porte vers le fond de la rue. Des mecs envoyaient des détritus vers moi pour je ne sais quelles raisons. Ça commençait à me gonfler, alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai commencé à avancer vers eux.. Le seul problème, c'est qu'au bout de deux mètres, j'ai perdu l'équilibre, et je suis tombé comme un moustique qui se prenait un poteau en pleine face. J'entendais les rires qui venaient de loin, je tapais le sol pour montrer mon mécontentement, je frappais de plus en plus fort, je ne ressentais pas la douleur donc je continuais, je pouvais trouver ça marrant comme pas marrant. J'imaginais la tête des mecs sur le béton que j'allais casser. Je pense qu'il va falloir appeler un portugais pour te reconstruire si je continuais à taper de toutes mes forces.

Byeol Eun Mi & Bae Sam Yong

 Take Me Home

  C'est la première fois de ma vie que je dors dans les poubelles, mais j'avais besoin de faire une petite sieste avant que je puisse rentrer au dortoir des neugdae. Je ne pouvais pas marcher dans mon état actuel, je risquais de partir sur la route, et de me faire renverser par une voiture. Je tenais à ma vie même en étant bourré. Le fait de se retrouver comme un sans-abris à dormir dehors, à ressentir le froid, à être désorienté. J'avais l'impression que le temps, c'est arrêté. La pluie est la seule chose qui pourrait me faire fuir des poubelles.
J'entends un bruit de fond, on demande à quelqu'un s'il va bien. Ils ne peuvent pas bouger de là, je suis en train de dormir. J'aimerais pouvoir dormir tranquille sans qu'on vienne me faire chier. En même temps, quelle idée j'ai eu en venant m'étaler sur des poubelles près du bar. J'ai tout de suite ouvert mes yeux lorsque j'ai senti une main sur mon poignet. « Je n'ai plus de … merde comment ça s'appelle l'objet pour regarder l'heure s'il vous plaît ? » Je voulais que cette personne me laisse tranquille, on ne se connaissait pas, elle pouvait bien me laisser dormir. Elle voulait jouer les héros ? Je n'ai rien contre ces personnes-là, mais quand une personne dort, il faut la laisser tranquille. Je me redresse avec du mal tout en attrapant une bouteille pour voir s'il restait quelque chose à boire, je balance celle-ci en voyant qu'il n'y avait plus rien. Je suis déçu.

Je regarde la demoiselle, et je sors énormément de liasses de billets avant de lui mettre dans la main. « Vous pouvez aller me chercher encore de l'alcool s'il vous plaît ? » D'un coup mon regard se porte vers le fond de la rue. Des mecs envoyaient des détritus vers moi pour je ne sais quelles raisons. Ça commençait à me gonfler, alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai commencé à avancer vers eux.. Le seul problème, c'est qu'au bout de deux mètres, j'ai perdu l'équilibre, et je suis tombé comme un moustique qui se prenait un poteau en pleine face. J'entendais les rires qui venaient de loin, je tapais le sol pour montrer mon mécontentement, je frappais de plus en plus fort, je ne ressentais pas la douleur donc je continuais, je pouvais trouver ça marrant comme pas marrant. J'imaginais la tête des mecs sur le béton que j'allais casser. Je pense qu'il va falloir appeler un portugais pour te reconstruire si je continuais à taper de toutes mes forces.

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 Take Me Home

  Il était véritablement bien ivre. On aurait dit qu’il ne m’entendait pas ou alors qu’il entendait une voix lointaine au vu de la manière dont il s’était penché pour m’entendre. Je devais bien avouer que sous un tel angle et si jeune, il faisait un peu peine à voir. C’était pas uniquement mon impression pour lui mais plutôt une impression globale que je ressentais vis à vis des personnes ivres, ne buvant moi meme que très rarement. Je regardais longuement les poubelles dans lesquelles il s’était allongé : rien de très appétissant tout ça. A sa question, je ne pu m’empêcher de sourire très légèrement. La situation n’avait rien de comique, elle était même pathétique mais ses gestes au ralenti et sa bouche qui se tordait de cette façon pour parler rendait la chose légèrement amusante.

« Il est 23h15 monsieur… vous devriez rentrer… vous avez l’air en sale état…. », disais-je d’une voix douce et prévenante en faisant bien attention à ne pas que mes conseils se transforment en ordres. Sous l’effet de l’alcool, je savais que des choses très gentilles pouvaient devenir mal perçues. Ce n’était pas le fait qu’il dorme dehors qui me dérangeait mais plutôt le fait qu’il semble si alcoolisé et qu’il soit à la merci de n’importe quel groupe de jeunes qui désireraient prendre un semblant de clochard pour cible alors qu’en fait il s’agit tout bonnement d’un jeune homme ivre. Lorsqu’il balançait la bouteille, j’eus instinctivement le réflexe de placer mes mains devant mon visage pour ne pas me la recevoir en plein visage, chose qui aurait pu se passer vu son état. Des billets ? Avant d’entendre sa phrase, je pensais qu’il m’avait prise pour je ne sais qu’elle prostituée se baladant dans les rues à la recherche d’un client mais je devais bien avouer que le soulagement fut grand d’entendre qu’il s’agissait simplement d’argent pour aller acheter de l’alcool.

« Monsieur vous avez déjà beaucoup bu… je ne suis pas certaine que ce soit une très bonne idée d’aller chercher de l’alcool et le bar doit être certainement fermé déjà.. », mentis-je pour le dissuader de continuer à boire de l’alcool. A mon goût, il était vraiment pas loin du coma éthylique et si je le laissais encore boire, je l’aurais dans un coin de la tête et cela me perturberait. La scène qui suivit n’aurait pas du me surprendre étonnamment mais pourtant, je fus ahurie de le voir frapper le sol à s’en détruire les poings. Je me précipitais vers lui pour lui maintenir les poignets avant de lâcher.

« Hey. Vous vous explosez les doigts là…. » criais-je en regardant ses mains. Soudain, j’eus, si ce n’est l’idée du siècle, une bonne idée. Je relâchais ma prise sur ses poignets un instant afin d’aller fouiller dans mon sac à main. Après quelques minutes de recherche, je trouvais une bouteille d’eau que je fis passer pour un alcool pur, du type vodka. Je secouait la bouteille devant son nez en murmurant.

« J’ai de l’alcool si vous voulez, c’est dans une bouteille de ce type parce que je voulait passer les contrôles pour rentrer. » Je dépose la bouteille à ses pieds avant de glisser les billets dans ses mains, en faisant mine d’avoir accompli la mission qu’il m’avait donnée quelques minutes auparavant. J’attendais impatiemment devant sa mine de voir si mon stratagème allait fonctionner. Vu son état, je ne doutais pas que cela aller marcher.  

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Take Me Home

Je ne l'écoutais pas lorsqu'elle me donnait l'heure. Je n'avais qu'une envie : boire. Je crois que je ne suis pas assez ivre pour oublier tous les problèmes que je traverse. Je voulais tout simplement oublier que j'existais pendant un certain temps, je me fichais qu'un journaliste fasse en article '' le joueur de basketball : Bae Sam Yong dort complètement ivre sur les poubelles. '' Je voulais qu'on me laisse tranquille une bonne fois pour toute. Je ne suis pas malheureuse, mais quand on tient à quelqu'un et que celle-ci s'en aille sans donner aucune nouvelle... Ça me l'a fout de travers. Je ne dois pas être le petit-ami ou le meilleur ami idéal pour qu'elle se soit cassée. Il fallait que j'oublie ce problème-là afin de pouvoir être tranquille pendant une soirée, au moins.

« J'ai bu qu'une seule bouteille madame ! » Lançai-je en rotant avant de reprendre. « Pardon, je n'ai pas bu grand chose ! S'il vous plaît ! » J'essaye de supplier celle-ci pour qu'elle aille me chercher une autre bouteille d'alcool, histoire que je ne sois pas seul pendant un certain temps. Puis, elle va me tenir chaud, car il fait assez frais dehors et je voulais éviter d'avoir froid lorsque je dormirais dans les poubelles. Je me suis tout de suite retourné lorsque des jeunes envoyaient des détritus vers moi et la jeune femme. J'ai voulu aller leur dire deux mots, mais j'ai tout de suite perdu l'équilibre. Je n'étais pas content, alors j'ai commencé à frapper le béton en imaginant la tête des jeunes idiots qui venaient de faire cette bêtise. La jeune femme s'est précipitée pour me maintenir, elle ne voulait sans doute pas que j'explose mes mains sur le sol.

Je fais de grands yeux lorsqu'elle a mis la bouteille au sol avec les billets. Je prends tout ça dans mes mains et je saute dans les bras de celle-ci. « Merci maman ! » Lançai-je en souriant et en lui faisant un bisou sur la joue. « Je ne sais plus où j'habite maman, mais tu ne le dis pas à papa hein ? Il va me tuer s'il me voit dans cet état. » Ça faisait pas mal de temps que je n'avais pas vu mon père, et pour l'instant, je ne suis pas prêt de le revoir. « Tu m'emmènes à la maison ? En plus, je crois que mon insuline est à la maison. » Je suis très lourd lorsque je suis ivre, et la jeune femme va très vite le découvrir. Elle pouvait me laisser ici, mais je ne pense pas que ce soit ce genre de personne.

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Take Me Home

 Mes yeux s’écarquillent alors qu’il saute si brusquement et avec tant d’entrain dans mes bras. Cela fait une sensation étrange de voir un inconnu qui vous saute ainsi dans les bras alors qu’il sent l’alcool. Un bref instant, le visage de Jun me traverse l’esprit alors que je me sens perdue. Dois-je encore l’aider ou devrais-je le laisser dans son délire alcoolique ? Je suis incapable de le laisser seul ainsi. C’est contre nature dans mon esprit et ça s’assimilerait à le laisser probablement mourir d’un coma éthylique profond au vue de la dose qu’il s’est enfilée. Malheureux, suicidaire ou je ne sais quoi, il reste tout de même l’un des basketteurs les plus en vue de l’école et quand bien même je ne prête pas attention aux personnes connues de mon école, je sais que tout le monde le connaît. Il ne faut pas se méprendre, je ne suis pas à la recherche d’une notoriété quelconque, je suis au-delà de ça.

« Oui, oui, papa n’est pas là… », murmurais-je totalement perdue et surprise. C’était la première fois que quelqu’un m’appelait maman alors mon étonnement pouvait se lire sur mon visage. Je grimace en entendant qu’il a besoin d’insuline. Comment un diabétique peut-il s’enfiler une dose si importante d’alcool alors que l’alcool est composé principalement de sucre.

« Dis moi si tu sens que tu vas tomber dans les pommes, on ira voir le docteur. ». J’étais optimiste. A cette heure-ci aucun docteur ne serait de garde. Il faudrait atterrir aux urgences et ce n’était guère le lieu où je souhaitais me retrouver ce soir. Après tout, j’étais ici principalement pour me détendre. Mais à nouveau, comme j’avais si souvent l’habitude de le faire, je reprenais les problèmes des autres à mon propre compte comme s’il s’agissait d’une chose innée. Je soupire profondément en tentant de le remettre debout malgré que ma fine corpulence rende la chose quasi-impossible. Je le regarde longuement en réfléchissant avant de lâcher d’une voix douce, pour le calmer.  

« Tu veux bien me prêter ton téléphone, le mien est vide et je n’ai pas de quoi contacter mon petit ami pour le prévenir que je ne passerais pas. ». En réalité, je ne devais même pas le voir ce soir. Mais je faisais preuve de ruses pour essayer de ramener ce jeune homme à l’endroit où il habitais. Le téléphone est une sorte de carte d’identité pour alcooliques sur le bord de la route. Il devait bien avoir indiqué sur ses comptes son lieu de résidence histoire de m’aiguiller. Je le regarde attentivement en me mordillant la lèvre, priant pour qu’il ne s’aperçoive pas de cette ruse ridicule. Après tout, il était bourré, je ne pense pas qu’il s’en apercevrait. Si seulement..

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Take Me Home

Ça faisait du bien d'être dans les bras de quelqu'un surtout dans les bras de ma mère. Dans le fond, je ne l'aime pas, mais j'avais besoin de ses bras pour me dire que tout allait bien se passer, qu'elle va me ramener à la maison, qu'elle va me faire à manger pour que je puisse être en pleine forme demain matin. Elle m'a rassuré en me disant que mon père n'est pas à la maison et je suppose qu'elle n'allait rien lui dire. Je dépose mes lèvres sur sa joue pour la remercier. « Tu es la meilleure maman, je suis sûrement le fils le plus débile que tu as eu, mais je t'aime fort. » Au moins, ça venait du coeur.

Je devrais faire un peu plus attention avec l'alcool, je suis diabétique et je pouvais tomber dans les pommes à n'importe quel moment. Fort heureusement, celle qui s'occupe de moi va tout faire pour que j'évite de faire un coma en pleine rue. Je devais sans doute dormir le plus rapidement possible pour pouvoir être tranquille. Je faisais n'importe quoi à l'heure actuelle. Je pouvais très bien me déshabiller et courir à poil dans la rue histoire de faire rire les autres. Je tente de me calmer et je regarde l'asiatique qui me demande mon téléphone portable pour prévenir son petit-ami qu'elle ne serait pas là. « J'avais complètement oublié que tu n'étais plus avec papa. » Je lui donne téléphone et j'attends qu'elle passe son coup de fil.

J'étais impatient de rentrer, alors je me rapproche d'elle pour voir ce qu'elle faisait avec mon mobile. « Tu es longue, qu'est-ce que tu fais ? » Demandai-je en l'a regardant avec les larmes aux yeux. « Tu veux m'abandonner, c'est ça ? Tu te dis que je suis un moins que rien ? Ce n'est pas de ma faute ! » Je ne savais pas ce qu'elle faisait et je ne voulais pas rester tout seul, je voulais que quelqu'un me ramène chez moi au plus vite, je voulais me reposer.

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Take Me Home

 J’avais l’impression d’être dans un mauvais film ou dans un vieux drama. J’hésitais car de toute façon cette scène était trop irréaliste pour avoir vraiment existé. Je le regarde les lèvres à peine entrouverte comme si je désirais prononcer des paroles mais que la soudaineté de ses mots me clouait complètement le bec. Je suis complètement sur le cul, sans vouloir paraître vulgaire. Et pourtant, je continue de le garder contre moi. Loin de l’idée que je me fais quand je peut le croiser à la faculté, ici je le vois complètement naturel, parlant même de ces blessures qui me semblent profondes. Il ne s’en rend pas compte et je sais que ce n’est pas volontaire. Mais malgré tout, j’ai l’impression de savoir que je n’ai pas à faire qu’à un ivrogne joueur dans un des clubs les plus célèbres de la faculté, mais à un être qui vit, comme moi au final. Cela lui redonne de l’humanité.  

Je me rend soudainement compte d’à quel point j’ai manqué de faire une petite catastrophe en disant que je voulais appeler mon petit ami. Si sa mère avait encore été avec son père, il aurait pu vouloir me taper ou se venger. Au final, je soupire de soulagement en continuant d’observer ce petit être qui me paraissait si fragile ainsi.

« Mais ne pleure pas comme ça, tu vas me faire pleurer aussi… ». De mes mains, je me saisis de ses poignets pour tenter de le redresser maladroitement comme si je pouvais arriver à le redresser toute seule. Drôle de pensée. « Aller aide moi ! Redresse-toi ! Je te ramène ! », dis-je en tirant sur son bras. « Sam Yong…. Il faut que tu rentres. » J’avais l’impression d’être devenue une mère en quelques instants. Et cela me donnait étrangement un aperçu uniquement du mauvais coté.

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Ce n'est pas évident pour moi de me retrouver dans un état comme celui-ci. Je crois qu'en me réveillant le lendemain, j'aurai honte d'avoir bu autant en une soirée. Je sais que je vais avoir la gueule de bois, mais j'avais besoin d'oublier mes soucis du quotidien. Je ne voulais plus penser à une personne qui se disait être ma meilleure amie ou être ma petite-amie. A vrai dire, c'était tellement ambiguë que je ne savais plus quelle relation on entretenait. Maintenant elle est partie et c'est peut-être mieux comme ça. Elle rêvait d'être danseuse, moi, j'avais un rêve. Je devais devenir basketteur professionnel et il fallait que je montre au monde entier que je pouvais être monstrueux sur le terrain. Je regarde la jeune femme en souriant légèrement. Elle savait me parler, alors quand elle me dit qu'elle allait pleurer si je continuais à pleurer comme je le faisais. « Ne pleure pas ! Tu n'as pas le droit. » lançai-je en regardant si tout allait bien. Même en étant ivre, j'arrive à me soucier des personnes. Je vais devoir commencer à être moins gentil parce que si j'agis de cette façon en étant dans un état second, des personnes malfaisantes pourraient en profiter pour faire des crasses. Personne n'est innocent, il fallait que je me méfie de tout le monde. A la demande de l'asiatique, je me redresse pour qu'elle puisse m'emmener chez moi. Elle avait sans doute des choses plus importantes que de s'occuper d'un clochard ivre. « Il faut m'emmener au dortoir des.... neugdae. Je suis vice-président là-bas. » Au moins, je connaissais mon rôle et l'endroit de ma fraternité.

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Take Me Home

A sa place, j'aurais eu honte de me montrer ainsi. Je n'osais pas lui dire de moins boire, ce n'était pas mon rôle que de faire la morale à un homme déjà complètement ivre mort. Et puis de toute façon quand bien même je me serais découverte une âme de philosophe à une heure si tardive, il aurait pas compris le quart de ce que je pouvais dire. Le dortoir des Neugdae me dis-je en l'entendant ? Cela me soulageait intérieurement. C'était l'un des dortoirs les moins éloignés de l'endroit où l'on se trouvait. Mon sens de l'orientation bien présent, me permettait aisément de me souvenir du plan de la ville. C'était pas toujours simple mais quand bien même, j'essayais de faire au mieux.

"Je n'ai pas le droit de pleurer ?", demandais-je surprise par son interdiction. Qu'est-ce que je pouvais être idiote car non seulement il était ivre, mais en plus de cela, il avait l'air épuisé. Cela devait être des mots sans sens prononcé par quelqu'un qui n'avait plus la notion de la réalité. Trêve de réflexion. Je pris le jeune homme en passant un bras sur mon dos pour qu'il s'y maintienne le temps de notre marche jusqu'au dortoir. Pfiou. C'est lourd, pensais-je en avançant lentement malgré mon envie d'y aller le plus rapidement possible.  

Les gens me regardaient faire, en se moquant. Plus de lui que de moi visiblement. Mais cela m'agaçait au plus haut point. Je soufflais en tentant d'avancer avant de lâcher dans un profond agacement. "Bande d'idiot ! Plutôt que de vous moquer d'un garçon qui a un état dans lequel vous avez tous probablement fini un jour, vous pourriez pas m'aider non ?". J'avais envie de le déposer sur le trottoir juste pour aller leur dire à quel point c'était lâche de se moquer de lui mais c'était pas l'urgence du moment. Je pris alors courageusement mon souffle pour continuer d'avancer, à la vitesse d'un escargot.