Il ne sait comment réagir.  Il ne sait comment encaisser la sensation que son départ cause en lui. Une profondeur colère.  Une profondeur tristesse. Un sentiment d’amertume e de trahison qui perle sur sa langue chaque fois qu’il prononce son prénom.  Sûrement un peu de haine. De haine à trop l’aimer.  Il lui en veut, terriblement, plus qu’il ne pourrait le comprendre.  Il n’accepte pas. Il ne comprend pas. Il voudrait lui courir après mais plus pour tenter de la conquérir et de l’avoir mais pour lui cracher au visage qu’il regrette de l’avoir connu.  Parce qu’elle lui a volé les plus belles années de sa vie. Parce qu’il s’est détruit à trop l’aimer.  Il s’est condamné à l’aimer.  Mais il n’a été que l’idiot du jeu perdant sans même comprendre les règles.  Ça a quelques choses de désolant et de rageant.  Parce qu’il l’aime encore. Assez pour la détester. Assez pour la désirer.  Assez pour qu’elle lui manque. Beaucoup trop pour qu’il puisse le supporter. On aurait pu croire que c’est 5 années passées à l’ombre aurait atténué la sensation douloureuse de cet abandon mais la vérité c’est qu’avant même d’entrer dans cette prison elle était son seul but dans la vie. Sa seule raison de vivre aurait été bien trip prétentieux pour elle. Mais elle était cette chose qui le faisait tenir.  Elle illuminait son monde et il en était accroc.  Aujourd’hui elle le forçait à une cure de désintoxication qu’il n’avait pas prévu.  Il avait bien passé quelques nuits au kurss à se retourner la tête mais ça finissait toujours pareil. Et ce n’était jamais beau à voir. Puis il s’était mis à réfléchir  à penser.  Sombrant dans la paranoïa d’un  cœur délaissé. Il n’avait plus sa place dans sa vie et elle n’avait pas su lui dire. Elle s’était contentée  de partir. Mais il y avait ces gens qui faisaient partie de sa vie et il savait qu’il avait simplement été relégué au second plan. Ce plan sans importance.  Il se sentait si furieux. Se faisant tous les films possibles, mais ils n’avaient tous que la même fin : dupé et humilié. Si la première fois qu’il avait vu Yindee il avait été galant et polie, préservant son intimité et sa vie privée, il était loin ce faire de même ce soir. Il frappait à sa porte avec une force nouvelle. Contenant sa fougue mais ses yeux furieux trahissait son humeur orage. Il frappait plus fort alors que d’une voix cassée par la clope il cria «  YINDEE OUVRE LA PORTE »

Wearing. | Le temps était morose, autant que l'humeur de la belle thaïlandaise penchée sur ses cours qu'elle ne parvenait pas à mémoriser. Trop de nouveau vocabulaire difficile, trop de données, trop d'informations et surtout trop de pensées parasites. Depuis le début de l'après midi elle ne cessait de se surprendre à fixer la cage de ses hérissons qui avaient l'air si paisible et qu'elle enviait, ou se surprenait à regarder les nuages d'automne par la fenêtre d'un air songeur. Ses pensées revenaient toujours au petit mot laissé par Ye Ra. Elle partait. Il ne fallait pas la chercher. Yindee avait la sensation de revivre le départ du jour au lendemain de Malee, sauf que l'américaine lui avait laissé un mot en guise d'adieu, c'était déjà ça. La belle respecterait les volontés de son amie, elle respectait son choix, cela ne voulait pas dire qu'il était facile de l'accepter pour autant. Elle poussa un énième soupir et repoussa ses notes, à quoi bon rien ne rentrait. La journée touchait presque à sa fin, Miso lui avait envoyé un message pour lui dire qu'elle rentrerait tard et qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Évidemment, Yindee s'inquiétait. Depuis qu'elle avait prit la douce Miso sous son aile, elle s'était attachée à la coréenne du Nord, son histoire et sa personnalité la touchaient. Ye Ra aurait adoré cette gamine aussi. Yindee s'étira et alla dans la cuisine pour se préparer un thé et de quoi grignoter. Elle sursauta lorsqu'à peine la bouilloire allumée elle entendit tambouriner à sa porte. Une voix qu'elle ne reconnaissait pas rugissait de l'autre côté, appelant son nom. Une des peurs de la belle était qu'un jour un client ne sache où elle habitait et la suive jusque chez elle. C'était donc le cœur battant qu'elle s'approcha de la porte sans bruit et regarda par l’œillet. Elle sursauta presque en avisant le visage furieux de Rangi, une fois de plus la facilité avec laquelle il l'avait trouvé la déconcerta. Il devait être ici à cause de Ye Ra, son départ l'avait secoué visiblement. Si jusque-là elle n'avait tenu personne responsable de la fuite en avant de son amie, la présence de l'ancien amant de cette dernière devant sa porte était comme la dernière pièce du puzzle se mettant en place. Il n'était revenu que depuis quelques semaines et Ye Ra était partie... Comment n'avait elle pas fait le rapprochement ? Elle sentit une colère sourde monter en elle, la colère et la tristesse du départ de celle qu'elle avait considéré comme une sœur se transformant en un venin acide qui lui brûlait la gorge et les tripes. Elle déverrouilla sa porte et l'ouvrit d'un geste vif. « Qu'est ce que tu fous là encore ?! T'en as pas marre de fouiner dans ma vie ? » Et d'y mettre la merde. Parce que c'était clairement ça. Il était revenu, avait fouiller dans la vie de Ye Ra, dans la sienne et dans leurs souvenirs communs et voilà où ils en étaient. Elle allait lui claquer la porte au nez mais il la bloqua fermement, étant malheureusement plus faible physiquement elle le fusillade du regard en serrant les mâchoires.

La façon qu’elle à de l’accueillir lui défoncé le cœur un peu plus. Mais ça fait grimper en lui une colère sourde – en témoigne ce sourire amer sur ses lèvres – qu’il n’arrive pas à contenir.  Il serre le poing et la fixe avec ses pupilles sombres et piquantes. «  elle est où ? » Parce que dans sa folie il se persuadé que l étrangère sait tout. Quelle connaît le moindre secret de Yera et que lui … lui était devenu l’étranger de sa vue.  Et ça ne l’avait jamais vraiment dérangé quand il savait qu’il la possédait encore. Entre ses bras.  Son essence. Sa vie. Sa force. Il serre les dents rageant de cette disparition qui l’avait d’abord inquiété puis rendu dingue et maintenant furieux. Il l’avait cherché et il savait qu’il la retrouverait bientôt.  Trop tôt pour pouvoir lui faire face sans lui en vouloir. S’il la revoyait un jour. Il n’est pas assez idiot pour se dire qu’il la reverra si elle ne l’avait pas décidé parce qu’il lui avait appris à disparaître. Il lui avait appris à mettre en scène sa mort. Changer de prénom.  Changer de vie. Il lui avait tout appris alors il ne doutait pas qu’elle agit encore tout mis en œuvre pour s’évanouir dans le monde. Et c’était ça aussi qui le foutait en l’air.  Quelle utilise le bout de leur vie pour lui échapper.  Le jour était venu avant même qu’il ne réalise.  Il avait passé 5 ans à l’ombre en se disant qu’il la protégeait ainsi mais c’était peut-être il y a 5 ans que leur séparation avait eu vraiment lieux. Il n’a jamais su l’accepter et ne l’acceptera pas si facilement. Il toise Yindee en ajoutant rapidement « et n’essaye même pas de me mentir. Dis-moi ce que tu sais. » un seul mensonge pouvait le faire craquer. Assez pour qu’il soit dingue … sa voix était pourtant calme et posée.  Parce qu’il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas comment Ye  Ra avait pu partir ainsi. Aussi … facilement.  Et il s’était persuadé que Yindee était au courant. Après tout elle avait été la quand lui était absent.  Et la relation qu’elle avait entretenue avec Ye Ra lui laissait entendre qu’elles avaient su être vraiment très proches. Soit l’égoïsme de Ye Ra atteignait son paroxysme en les quittant tous les deux. Soit il était le seul à ne pas savoir. A ne pas comprendre.
 

Wearing. | Ce qui mettait Yindee encore plus en colère que le fait de voir Ran Gi se permettre de venir chez elle, c'était le ton qu'il employait et les reproches qu'elle entendait derrière ses questions. De quel droit se permettait-il d'être en colère comme ça ? C'était lui qui en revenant avec mis le bordel dans la vie de Ye Ra ! C'était lui qui avait tout gâché ! Et en plus il osait l'accuser, et la questionner. La colère c'était comme la bile, ça remontait vite et c'était acide. Dans la vivacité des mouvements, la porte avait claqué derrière lui alors qu'il avait forcé le passage dans son appartement. Et le son fût comme un déclic pour Yindee, l’intrusion chez elle, les accusations, elle voyait rouge. « Tu oses vraiment ?! Tu oses venir pour ça ! » Elle était proche de lui, et son langage corporel laissait transparaître sa colère et la violence qu'elle réprimait. « C'est toi qui a foutu la merde dans sa vie j'te signale ! Elle était bien ici, elle refaisait sa vie ! Elle s'est barrée je ne sais où juste après ton retour ! Coïncidence ? Je ne crois pas ! » Ce ne pouvait être un hasard. Jusque-là, Ye Ra vivait une vie aussi tranquille que possible (si tant est que le mot tranquille existait dans le vocabulaire de Ye Ra). Elle avait son réseau d'amis, et elle l'avait elle, Yindee. « Je sais pas où elle est ! Elle m'a demandé de pas la chercher et bien que j'en crève d'envie je respecterai ce qu'elle m'a demandé. C'est ça d'aimer quelqu'un. » Elle serrait les dents en parlant se retenant d'exploser à nouveau. Elle savait que ses propos ne feraient que provoquer davantage la colère de Ran Gi, mais elle avait envie de le blesser, de le pousser à bout, c'était sa vengeance à elle.

Il lâche un rire amer et repousse la porte brusquement pour entrer dans son appartement. « Parce que tu crois qu’elle en avait quelques choses à foutre de vous ?! » Il raille fort, il raille amer, il raille la rage au ventre et la colère dans le regard. Il masque sa tristesse et la douleur de la trahison. « Parce que tu crois qu’elle se serrait barrer juste pour moi ?! Tu l’as connais pas aussi bien que je le croyais ! » Ajoute-t-il comme une pique de plus qu’il lui balance au visage. Il ne peut déverser sa colère sur la principale concernée qui s’est barré lâchement sans même prendre le temps de leur donner une excuse valable.  Et quand bien même c’était pour les protéger, et quand bien même c’était parce qu’elle étouffait ou que sais-je jamais il ne pourra lui pardonner de l’avoir laissé derrière comme un putain de chien qu’on abandonne sur une aire d’autoroute. « T’as pas encore compris qu’elle fait bien ce qu’elle veut quand elle veut et qu’elle se fou royalement du mal qu’elle fait ?! Si princesse Yera avait décidé que c’était mieux pour elle de se  barrer maintenant pourquoi serait-elle restée ?! Pour toi ? Pour moi ? Laisse-moi rire. » Sa voix est sourde, pleine d’ironie, remplie de colère et d’amertume. Au final c’est elle la bête noir de l’histoire, c’est pour qu’ils se retrouvent à pleurer. Enfin pleurer …. Au sens figuré du terme, parce que Liam n’a pas envie de perdre son temps pour ce genre de connerie. Il est tellement déçu et en colère qu’il pourrait la retrouver juste pour lui balancer ses quatre vérités en face. « T’sais quoi ?! Je venais ici avec la rage de voir que vous vous foutiez de ma gueule mais en fait je rigole maintenant, je rigole parce que je vois qu’elle sait aussi bien foutue de ta gueule ! Et pour le coup ça ne me soulage même pas. Putain fait chier ! » C'est vrai, ca lui faisait même de la peine pour elle dans le fond. Parce qu'au final ils n'avaient été que les deux abrutis à vouloir lui courir après. ne viens pas me chercher ?! Mais qu'elle connerie putain. elle se croit dans un film hollywoodien ?! Putain d'égoïsme qui le rend dingue.

Wearing. | Yindee détestait ce type. Pour ce qu'il représentait : le départ de Ye Ra. Mais aussi pour ce qu'il sous-entendait. Disait-il ces mots parce qu'il était en colère ? Parce qu'il essayait de blesser Yindee autant que lui ne l'était par le départ de Ye Ra ? La thaïlandaise ignorait les raisons de ses paroles, ni pourquoi il était aussi mauvais avec elle mais elle se refusait à le croire, elle rejetait en bloc le fait qu'il puisse avoir raison ne serait-ce qu'une seconde. Elle savait que Ye Ra avait ses raisons, le mot qu'elle avait laissé était la preuve que leur amitié avait compté, sinon elle serait partie sans rien dire. Il se trompait, il avait tort, il lui en voulait d'avoir compté pour Ye Ra, il lui en voulait d'avoir eu droit à une sorte d'aurevoir et pas lui. Malgré tout, elle prenait à cœur ce qu'il disait, ça faisait mal, elle n'avait pas besoin de ça en plus du départ de son amie. Sans qu'elle ne le réalise, sa main parti d'elle-même et sa paume claqua sur sa joue dans un bruit sec qui résonna dans l'air. « Tu penses mieux la connaître ? Elle a changé pendant que tu n'étais pas là tu sais. Elle a aimé, elle a sourit, elle a été heureuse sans toi. Elle a su avancer. » Elle lui sourit, mauvaise, parce qu'elle savait qu'elle le blesserait. « J'y peux rien si toi t'as fait du sur place. Alors ne t'en prends pas à moi alors que tu ne sais rien. » Elle prenait un malin plaisir à déverser son venin c'était presque effrayant avec quelle facilité elle parvenait à être aussi mauvaise. « T'es pathétique au point de venir dans un bordel pour savoir qui sont ses amis, les films qu'elle aime, les lieux où elle sort... Alors rigole autant que tu veux pauvre type et continue à faire du sur place pendant qu'elle s'épanouit sans toi. » Elle lui adressa un sourire sans joie avant de pointer la porte de son appartement. « Tu m'excuseras je te raccompagne pas. »

« Ouais j’ai été assez con pour l’aimer encore pendant 5 ans, mais tu sais quoi, moi je comprendrais qu’elle me quitte comme ça, mais toi … » il affiche un rictus amer et rempli de dédain. « Toi, si grande amie qui a su la rendre heureuse et qui la faites rire, elle t’a lâché comme un merde sans rien te dire si ce n’est un petit mot suffisamment court pour te blesser mais suffisamment long pour que tu restes à ta place. » Il affiche un petit rire qui n’a rien de conquis. Il a la rage Rangi. Il a envie de trouver Yera pour simplement lui balancer ses quatre vérités. C’était peut-être mieux comme ça de toute façon. Elle était devenue une étrangère pour lui et il n’avait jamais réussi à trouver la façon de retrouver la Yera qu’elle avait été dans sa vie, comme si finalement ces 5 ans l’avait éloigné de lui au détriment de sa sécurité. Il avait été celui qui avait fait le choix de la garder loin de lui pour lui éviter tout ennuie, mais finalement elle avait plus loin qu’il ne l’aurait cru. Comme si bêtement elle l’avait vraiment attendu pendant 5 ans. Elle n’était resté parce qu’elle n’avait nulle part où aller et qu’ici n’était pas mieux qu’ailleurs alors pourquoi courir à travers le monde ? Rangi s’approche de Yindee pour lui murmurer « Moi tout ce que je vois c’est qu’elle t’a bien dressée. Aussi loyale qu’une chienne à qui elle aurait passé la laisse autour du coup. Je ne t’en veux pas de ne pas avoir eu assez de cran et d’audace pour aller la chercher. Finalement votre amitié c’est de la connerie pas vrai ? » Il ricane avant de la plaquer brusquement au mur avant de relever son visage vers lui « Moi tout ce que je vois c’est qu’elle te manque à en crever et rien que ça … me console. » Il ne pense pas vraiment ce qu’il dit. La fureur et ce mélange d’émotion, de colère, d’amertume, le rende plus mauvais qu’il ne l’est réellement. Il la relâche juste assez pour laisser l’occasion à cette furie de se venger, et il se laissera faire, parce qu’il en a besoin. De sa colère, de sa violence. Combattre le feu par le feu. Et c’est presque docilement qu’il la laissera le malmener si l’envie à cette tigresse lui prenait de se débattre face à son joug.