Teresa appréciait de plus en plus l’ambiance qui se dégageait de cet endroit. Le lieu était plutôt bien aménagé et les gens y avaient l’air convivial. Elle en aurait la certitude quand elle ira danser, car après tout, c’était bien sur une piste que les gens se dévoilaient davantage : choisir entre les filles qui ne voulaient pas rentrer seules ou les hommes qui désiraient agrandir leur tableau de chasse en une soirée, sans oublier les plus âgés qui avaient le don de refroidir la jeune femme. C’était au dancefloor et à la musique que la kazakhe jugeait le plus un endroit, mais il fallait dire que, dans ce cas-là, le barman allait rapporter la moitié des points. Elle lui offrit un sourire, analysant les possibles agencements : elle aimait connaitre parfaitement les lieux qu’elle visitait. « - je suis flattée. » chuchota l’orientale en reprenant une gorgée de son délicieux nectar. Elle l’écouta sans vraiment le lâcher du regard, nullement gênée par quelconque malaise : elle n’était ni insistante, ni dérangeante dans sa façon de l’observer, simplement souriante et curieuse : comme toujours. « - irez-vous danser après ? » l’invita discrètement la jeune femme : il fallait bien que quelqu’un la guide dans le fête non ? teresa glissa ses doigts dans sa longue chevelure noire qu’elle ramena sur le côté droit de son épaule, se redressant légèrement sur son haut tabouret. Elle remarqua le changement de ton du jeune homme comme un changement d’ambiance, moins conventionnelle, plus apte à faire de nouvelles rencontres. « - Teresa Hakimova. Et toi ? » la jeune kazakhe imaginait un nom peu commun, du pays tout de même mais avec une certaine consonance étrangère attitré à ce physique et à ce visage atypiques, plutôt grand, large d’épaules, une voix rocailleuse délicieusement virile et une figure à la fois sévère et chaleureuse. Oui, ce serveur était un homme charmant qui cachait certainement quelques faiblesses colériques ou nostalgiques qui ne faisaient que lui donner davantage de charme. « - à quelle heure tu finis ? » demanda sans arrières pensées ou quelque gêne que ce fut : après tout, les belles rencontres pouvaient se faire partout et teresa n’avait pas envie de rater une quelconque information, tout simplement parce qu’elle-même n’était pas certaine d’avoir la chance de le recroiser un jour, en dehors du bar en tout cas.

Il pose son regard sur elle et sourit en coin tout en rangeant les verres devant lui. Les clients ne s’affolent pas au bar, ils préfèrent l’ambiance posée des canapés et le service offert par la maison.  C’est moins contraignant. L’avantage du Kurss c’est que l’ambiance y est toujours posée, comme si on était à la maison et qu’on partageait la pièce avec quelques inconnues qui pourraient rapidement finir par devenir des amis. Ran Gi aimait ce genre d’ambiance qu’il préférait au Jungle qui venait d’ouvrir. Il sourit à Teresa et se penche vers elle pour s’accouder au bar « Ran Gi. Jolie prénom, Teresa. » Il charme de ses yeux et sourit de ses lèvres rougies. Il se redresse pour servir un client et discute avec lui brièvement avant de revenir vers elle. « Je finis quand le Kurss fermera, j’en sais trop rien à vrai dire. On n’a pas d’horaire fixe, ça dépends des patrons. » Il lance un coup de menton vers Kan et Bae qui sont assis autour d’une table à rire et se chamailler comme toujours. A les voir ainsi on se demande si ce sont vraiment eux les patrons. Il ricane doucement, ça le fait toujours marrer de els voir ses chercher comme ça. « Pourquoi ? » fit-il avec un sourire amusé. « Et je ne danse pas pendant le service, mais … si t’es patiente je pourrais t’accorder une danse tout à l’heure. » Ses traits sont si particulier et son visage si jolie que ça attire le regard de Ran Gi malgré lui. Teresa est vraiment une très jolie fille et il a perdu l’habitude de ces rencontres faciles et un brin étrange pour lui. Il se remet doucement de ces 5 ans de taules où il a grillé les plus belles années de sa vie. Il est entrain gamin il en est ressortie homme. Aujourd’hui il apprend à composer avec l’homme qu’il est aujourd’hui et le monde qui l’entoure et qui reste encore un mystère pour lui. Il lui fallait encore des guides, peut être que Teresa acceptera de l'être. Le temps d'une soirée.

Teresa trouvait la compagnie du barman fort agréable, et, bien qu’elle soit d’une nature sociable, elle n’avait jamais senti une aussi grande chaleur se dégageait du Kurss. C’était tellement accueillant qu’on avait envie d’y passer ses journées et désormais elle y retournera plus souvent seule ou accompagnée, d’autant plus qu’elle avait trouvé quelqu’un avec qui discuter. La jeune femme gratifia l’homme d’un sourire quand il complimenta son prénom et ne fut pas déçue non plus de son appellation. Rangi sonnait puissamment et se calquait parfaitement au physique et au semblant de personnalité qu’elle avait vu. Elle hocha finalement la tête avant de se tourner vers les deux personnes qui semblaient gérer ce bar. Un garçon typé occidental et une jeune femme asiatique dont le sourire était plutôt contagieux. « - elle est vraiment très jolie. » fit remarquer l’orientale en recoiffant légèrement son front sans s’en rendre forcément compte. Teresa avait tendance à trouver les garçons asiatiques beaucoup plus charmants que les filles qui pour elles, avaient toutes les même traits à quelques exceptions. Et visiblement, la –patronne- du Kurss faisait partie de ces rares beautés encore inédites mais qui ne laissaient pas indifférent. Elle finit cependant par se tourner face à rangi qu’elle dévisagea de son éternel sourire. Il était beaucoup plus intéressant à regarder cet homme-là ; pensait la kazakhe qui termina son verre un peu vite, mais l’ambiance la réchauffait telle qu’elle avait une envie de se déshydrater assez intense. « - j’ai vraiment envie de danser avec toi, voilà pourquoi. Mais d’accord, j’attendrai la fin de ton service, je ne bouge pas d’ici. » elle préférait mille fois rester au bar à parler et à découvrir rangi plutôt que d’aller s’amuser et seule qui plus est. « - tu peux me mettre un jägger bomb s’il te plait ? » son pêché mignon. Elle posa un de ses bras sur le comptoir clean et glissa quelques phalanges dans ses cheveux pour les entortiller. « - alors rangi, d’où tu viens ? » raconte-moi ton histoire. demanda poliment la jeune femme d’un air intéressée et curieux en oubliant presque son accent prononcé mais tout de même compréhensible. Elle avait envie de le découvrir, de voir qui se cachait vraiment sous ce visage de tombeur.

« Assez » sourit Rangi en portant son regard sur Bo Bae. Toujours discrète mais laissant son sourire vous réchauffer les yeux, Rangi n’avais jamais trouvé de beauté particulière à Bae, mais en apprenant à la connaitre, il avait fini par succomber lui aussi à ses yeux noisettes et son rire communicatif. Elle était gentille Bae et dénotait avec l’univers dans lequel elle évoluait, mais pour tout avouer Rangi préférait les femmes à l’allure de Teresa ou celle qui avait quelques choses d’atypique. Comme Kali. Peut-être que c’est finalement le charme étranger qui lui plait. Il sourit à cette pensée et sort deux verres pour lui préparer sa commande. « Red bull ou bière ? » demande-t-il a la jeune femme avec un sourire en coin pour remplir le plus grand verre des deux. Le Jagger Bomb était fait à base de bière à sa création mais avait évolué au fil des années pour se confondre avec une boisson énergisante, ce qui le rendait plus explosif encore. Il se marre à la remarque de la jeune femme et hausse un sourcil joueur. « A ton avis je viens d’où ? » Lui aussi possède un accent, non natif de ce pays, il n’avait appris la langue qu’à force de patience et d’écoute chez lui. L’Amérique lui semble bien loin tout à coup et il se demande ce qui le retient réellement dans ce pays. Maintenant que Ye Ra l’avait laissé il lui manquait cruellement un but à sa vie. C’était peut-être pour cette raison qu’il avait fini par accepter la proposition de Kali.  Ces 5 années passées en taule l’avait grandement calmé sur ses envies de folies, mais il préférait vivre une vie risquée qu’une vie morne sans grand intérêt. Rangi est beaucoup trop bien pour terminer sa vie à servir des verres à cette jeunesse qui ne désemplit pas le bar. Il sourit légèrement en posant son regard noisette remplie d’amusement sur elle.