♔ Queen&King ♔

Dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
J'suis né dans tes bras, tu es pour moi
La première femme de ma vie
Toi ma dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
Si je je suis ton roi, tu resteras
La première femme de ma vie

La sensualité. La séduction. L’art de plaire. La complicité entre deux êtres. L’amour universel. La liberté. La danse avait ce pouvoir de combiner d’incalculables sentiments. Les diverses émotions s’y entortillaient pour ne plus pouvoir s’en séparer, nous faisant entrer dans une frénésie de girandoles de notes que seuls pouvaient comprendre les danseurs épris dans ce sortilège. C’était sans aucun doute ce que l’on pouvait ressentir quand les corps bougeaient en rythme sur une mélodie propre à nous qui m’avaient attiré vers cet art qu’était la danse. J’y avais pris gout assez jeune, me sentant aussi libre qu’un oiseau prenant son envol. C’était presque aussi grisant que de courir à toute allure dans les rues de Séoul avec le danger au cul. J’y prenais plaisir. Peut-être un peu trop. Peut-être pas assez. J’avais parfois du mal à m’arrêter, rester souvent après les cours pour continuer à m’entrainer sur la musique que mon cœur choisissait au gré de ses envies. Je n’avais pas un but bien précis. Je ne comptais pas participer à des concours ou en faire mon métier plus tard. Je le faisais, juste parce que j’aimais ça. Une fois n’était pas coutume, le nouveau professeur de danse était resté pour me conseiller. Tantôt, il me touchait le bras pour le faire monter plus haute, tantôt il passait une main sur mes hanches pour réajuster mon bassin dans l’alignement de mon corps. Aucun sous-entendu. En toute innocence. Enfin, c’était ainsi que je l’interprétais. Pour finir en beauté, il avait proposé de danser quelques pas ensemble et d’essayer l’un ou l’autre porté. Les regards étaient intenses, les sourires complices pour rendre la scène que plus réel. Quand je dansais, plus rien n’existait autour de moi ne serait-ce que mon partenaire que je suivais à la perfection, comme si nous avions fait cela toute notre vie. Quand il me leva dans les airs, je tendis mon corps un peu trop vite, nous faisant perdre l’équilibre. Heureusement, rien de bien grave. Nous nous retrouvions assis à même le sol, nous regardant, se demandant ce qu’il venait de se passer, avant de comprendre que nous étions tombé comme si c’était irréel. Un fou rire éclata, puis un deuxième. Un doux mélange de sérénité. Le calme avant la tempête.

♔ Queen&King ♔

Dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
J'suis né dans tes bras, tu es pour moi
La première femme de ma vie
Toi ma dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
Si je je suis ton roi, tu resteras
La première femme de ma vie

Adam traverse le couloir avec une facilité déconcertante. Les mains dans les poches d’un air détendu, un sac à dos lâchement attaché à son épaule. Il regarde à peine les gens qui l’entourent. Parfaitement, il se fond dans la masse. A le voir ainsi on pourrait imaginer qu’il n’est un simple étudiant ou au pire, un professeur remplaçant. Parfois, il se dit qu’il doit avoir un don pour se camoufler parmi les gens : vous le verrez peut-être passer mais très peu se souviendront de son visage, mis à part ceux qui ont été amenés à la côtoyer. Cela n’est pas pour lui déplaire, il doit se faire discret au cas où son passé le rechercherai.

Il Sung n’est pas là pour là pour suivre des cours « illégalement », seigneur quelle idée, et son sac à dos comporte des bombes de peintures ainsi qu’une pochette remplie de papiers falsifiés ; Il n’est ni étudiant, ni professeur, pourtant sa présence est régulière à l’université. Adam est là pour le business. Combien d’étudiants seraient prêts à payer pour ne rien foutre mais avoir un bulletin incroyable pour ne pas subir des remontrances de la part de leurs parents ? Combien aimeraient un médecin qui offre une semaine de repos pour un simple éternuement ? Un milliard et Il Sung est l’homme qu’il leur faut. Contre un beau billet, voilà leurs rêves exaucés ! Et croyez-moi, beaucoup sont prêts à payer.

Bien qu’il ait fini sa livraison spéciale, le jeune homme continue à s’engouffrer dans les couloirs. Il regarde sa montre d’un air pensif avant de s’arrêter devant une salle avec la porte ouverte. Un léger sourire con s’inscrit sur ses lèvres quand il voit sa petite amie danser mais celui-ci s’effaçait bien vite en remarquant qu’elle était à terre avec un autre mec à rire comme une dinde à gorge déployée. Il se sentit soudainement énervé comme si il venait de se prendre une grande gifle dans la gueule mais pourtant, il tentait de ne rien laisser paraitre malgré ses dents qui venaient mordre nerveusement sa lèvre inférieure. Qui devait-il balayer en premier ? Pour chasser cette pensée, il raclait bruyamment sa gorge pour leur faire remarquer sa présence. Enfin, en espérant qu’il ne gâche pas tout, ils semblaient s’amuser si bien.

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Dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
J'suis né dans tes bras, tu es pour moi
La première femme de ma vie
Toi ma dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
Si je je suis ton roi, tu resteras
La première femme de ma vie

Je riais toujours à gorges déployées, riant de notre maladresse. Je manquais cruellement d’entrainement pour faire ce genre de figure, je l’accordais. Mais il était là pour m’apprendre, non ? Il suffisait que je me remette en selle pour réessayer. Et quitte à subir de nouvelles défaites, autant que cela serve et mène à une réussite. C’est le jeune homme qui se remit sur pied en premier. Il me tendit une main que je saisis pour me relever à mon tour quand des raclements de toux retentirent. Dans un même geste, nos têtes tournèrent en direction du bruit. Une silhouette familière se dressait avec nonchalance dans l’encadrement de la porte. Le professeur voulut s’interposer, mais déjà, je m’élançais vers lui, un sourire plaqué sur les lèvres. « Bébéééé, qu’est-ce que tu fais là ? » En toute innocence, je lui sautais dans les bras, enroulant son cou de mes bras pour lui voler un baiser passionné. Ses lèvres étaient douces, et je pouvais me vanter pour dire qu’elles étaient miennes. Déjà, j’avais oublié la complicité puant la séduction qui s’était immiscé entre moi et mon partenaire de danse. Il Sung avait ce pouvoir sur moi. Il n’avait qu’à rentrer dans une pièce pour que j’en oublie tout le reste. Je me blottis contre lui, profitant d’un peu trop de notre proximité. « Tu m’as manqué, chéri. » Je laissais glisser mes mains dans son dos, jusqu’à sa taille où elles finirent dans son dos. Je reculais d’un pas, levant le regard vers lui, battant des cils pour le faire craquer comme j’en avais le don.

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Dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
J'suis né dans tes bras, tu es pour moi
La première femme de ma vie
Toi ma dame de cœur je t'aime comme ça
Je n'sais compter que jusqu'à toi
Si je je suis ton roi, tu resteras
La première femme de ma vie

La voir rire autant avec un autre l’énerve quelque peu. Bien sûr, ils avaient ce petit jeu de séduction sous les yeux de l’autre entre eux ce qui pourrait considérablement remettre en question le fait qu’il se sente un brin agacé et même sa jalousie. Mais dans ce cas présent, elle était hors jeu puisqu’il n’était absolument pas prévu qu’il vienne à débarquer comme ça à l’improviste. Ce n’est pas réellement l’amour de Camille qu’il remet en doute mais plutôt les attentions du type. Elle est sa petite amie, sa femme, sa reine, toute sa vie et gare à celui qui voudrait s’en approcher de trop près, le lion n’est jamais très loin. Cet homme avait plutôt intérêt à surveiller ses faits et gestes, encore plus devant lui : Il Sung n’hésitera pas une seule seconde à lui faire la peau.

Finalement, ils le remarquaient lorsqu’il le leur signalait par un raclement de gorge. Il a vu le type ouvrir la bouche, comme si il allait lui demander qui il était ou au pire de partir. Adam était déjà prêt à lui en foutre une mais Camille devançait très largement la bataille en lui sautant littéralement dessus en lui demandant ce qu’il faisait là. « Je suis venu donner un truc à … » Il n’eut pas le temps d’ajouter un mot de plus, de terminer sa phrase ou quoique ce soit qu’elle venait l’embrasser passionnément. Bien qu’énervé, il y répondait volontiers en n’oubliant surtout pas de regarder le professeur de façon à ce qu’il comprenne bien qu’il empiétait sur son territoire. Il passe ses bras autour d’elle le temps d’un instant avant de la regarder reculer. « Vraiment ? » Un léger sourire en coin s’inscrit sur ses lèvres conquit par ses mots et par son regard. «  Vous avez fini là non ? » Demandait-il en haussant un sourcil avant de passer son regard sur le type même si la réponse est déjà toute faite peu importe ce qui en sortira de sa bouche : bien sûr qu’ils ont finis, Adam n’attendra pas bien sagement à les regarder.

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J'suis né dans tes bras, tu es pour moi
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Si je je suis ton roi, tu resteras
La première femme de ma vie

Flirter, c’était devenu une seconde nature au point que je ne m’en rendais pas toujours compte, laissant parfois espérer certaines choses aux hommes de mon entourage, alors que mon cœur et mon corps n’appartenait qu’à un seul être les surpassant tous sans équivoque : Mon roi. Quand il était dans les parages, plus rien avait d’importance à part nous, à part lui. J’en oubliais ce que j’en faisais jusqu’aux personnes qui m’entouraient. Je ne voyais plus que lui. Bien entendu, parfois, quand son regard se détournait de moi pour une quelconque raison, je lui faisais entendre raison, lui montrant à ma manière que je n’étais pas totalement acquise et que je pouvais partir à n’importe quel moment. Bien entendu, il n’en était rien, bien que sur un coup de jalousie, un coup de folie, ils nous étaient déjà arrivés de nous dire merde et de se séparer. Mais jamais pour très longtemps. L’éternité, c’était ensemble qu’on avait prévu de le vivre. Notre tatouage en disait long, que serait un roi sans une reine, et la reine sans son roi ?

Sincèrement, je me fichais bien ce qu’Il Sung faisait là, j'étais juste heureuse de le voir. Il devait probablement être à la fac pour son business de faux certificats médicaux et de bulletins. Ce n’était pas moi qui allais lui en vouloir pour cela. Il fallait bien qu’on arrondisse les fins de mois. Mais j’étais étonné qu’il y ait encore des cons pour croire que ce genre de ruse marchait encore. La preuve était que j’avais pris possession de ses lèvres avant même qu’il ne finisse sa phrase. Je ne fis même pas attention au regard qu’il avait lancé à l’autre homme pour bien lui faire comprendre que quoi qu’il pouvait faire, ca serait toujours lui que je choisirais, bien qu’il ne m’échappait pas, m’arrachant un sourire alors que je passais un coup de langue rapide sur ses lèvres. La fierté des mâles. Au fond, on avait la même fierté, sans doute pour cela qu’aucun de nous ne voulait jamais céder le premier. Je pris un instant pour le regarder alors qu’il souriait. Je caressais doucement ses joues, lui répondant de la même manière. Qu’est-ce qu’il était beau. « Vraiment. » confirmais-je. Quand Il Sung demandait si on avait fini, j’allais ouvrir la bouche quand on me devança. « On doit encore apprendre le dernier pas qui nous a valu de tomber. » Piètre tentative. Je me retournais, l’ayant presque oublié celui-là. Je me tournais vers lui, avançant pour ramasser mon sac abandonné sur un banc non loin de lui. « On pourra finir demain, non ? L’heure est déjà bien avancée, et j’ai besoin d’une pause. » Je lui adressais un sourire compatissant avant de revenir vers Il Sung à petits pas, presque en sautillant, passant son bras autour de mes épaules auquel je vins entrelacer mes doigts. « On y va ? »

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J'suis né dans tes bras, tu es pour moi
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Je n'sais compter que jusqu'à toi
Si je je suis ton roi, tu resteras
La première femme de ma vie

Camille avait ce don particulier de l’apaiser à une vitesse redoutable, du moins lorsqu’elle n’est pas l’objet de son énervement. Elle n’avait qu’à passer ses bras autour de lui, lui lancer un doux regard comme elle sait si bien le faire pour que la majorité de sa colère s’envole. Elle a tous les pouvoirs sur elle : celui de passer dans sa vie pour tout renverser comme un ouragan, de le faire passer de la joie à la colère, de la tristesse aux rires, le pouvoir de le mettre dans tous ses états. Camille est son ouragan, sa drogue, sa destruction, la meilleure chose qui lui soit arrivée. Même si il lui exprime peu à quel point ses sentiments pour elle sont si puissants, il sait parfaitement qu’elle en a conscience.

Cependant, ce n’est pas pour autant qu’Il Sung avait changé d’avis et désir la laisser avec ce type. Camille est SA petite amie, SA femme, SA Camille. S’il ne comprend pas ou semble capable de remettre ceci en question, Il Sung n’hésitera pas à lui faire entrer dans sa petite tête en la lui explosant contre le mur. Alors, quand ce dernier affirme qu’ils doivent encore s’entrainer pour un pas jenesaispasquoi, le russe ne peut retenir un regard de tueur à son encontre pendant que Camille s’échappait de ses bras pour récupérer ses affaires. « Elle s’entrainera avec moi ce soir, j’ai l’habitude de la soulever il n'y a pas de problèmes. » Bon d’accord, cette phrase avait un réel double sens et à l’évidence, Adam ne parlait pas du même entrainement. Au vu du regard du gars, il avait sûrement compris de quoi il parlait. Camille clôturait la conversation en affirmant plus sagement qu’ils s’entraineraient demain, qu’elle avait besoin d’une pause. Adam 1 – Inconnu 0. Il sourit légèrement en voyant Camille presque sautiller gaiment vers lui et mettre spontanément son bras autour de ses épaules. « Bien sûr. » Adam lui sourit et l’emmène avec elle hors de la pièce, non sans lancer un regard vainqueur au type. Aller tu ne fais pas le poids baltringue ! Comme si il était étudiant, Il Sung l’amène vers la sortie. « Je sais pas ce que tu en penses, mais je trouve que les murs de la ville ne sont pas décorés … » Il lui lance un sourire plein de sous-entendus avant de se pencher vers elle pour lui chuchoter à l’oreille. « Et après on pourrait rentrer pour s’entrainer ? » Il laisse son sourire s’élargir sur ses lèvres et reprend sa distance initiale. « J’voudrai pas que tu tombes à nouveau sur l’autre. Ca serait vachement con que je sois obligé de venir lui casser ses deux jambes ... » Déclarait-il plus amèrement et avec sérieux.

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Je percevais nettement les tensions entre les deux hommes et sans doute les attisais-je un peu sans trop de honte. J’aimais être le centre d’attention de mon homme, et voir son regard brillé de cette flamme de la jalousie me ravissait. Telle une preuve que malgré toutes ces années, il m’aimait toujours. J’aimais être traité en la princesse que j’aimais prétendre être. Je jouais de mes grands airs, je charmais, je minaudais, je me laissais approcher, mais je m’échappais toujours au dernier moment, car au fond, le seul qui pouvait me toucher n’était d’autre qu’Il Sung. J’attisais sa jalousie et sa possessivité avec une avidité malsaine, car caché derrière ce petit jeu de flirt, une peur grandissante qu’un jour, je ne sois plus la femme de sa vie. Alors oui, j’assumais pleinement le fait de le voir mourir de jalousie quand je faisais les yeux doux à un autre, et je prenais un malin plaisir de le voir revenir quelques minutes plus tard, un sourire satisfait aux lèvres, les jointures ensanglantées, prétextant s’être raflé les doigts au mur en allant pisser. Même si il ne l’admettrait pas, je savais pertinemment que la vérité était tout autre. Il avait juste été latté la gueule à l’autre monsieur pour montrer qui était le patron et surtout, pour bien lui faire comprendre à qui j’appartenais. Un jeu qui allait dans les deux sens vu que je m’acharnais sur ses partenaires de soirée.

Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire et retenir un rire alors que je récupérais mes affaires et que j’entendais mon beau brun se vanter de ses compétences de me soulever, et tous les sous-entendus qui l’accompagnaient. Mon sourire ne me quittait pas alors que je leur tournais le dos, mais une fois que je revins vers eux, j’avais retrouvé une expression neutre, presque sage pour conclure un combat qui avait à peine commencer. En outre mesure, j’aurais laissé aller la chose bien plus loin, jusqu’au point de non-retour sans doute. Mais, il s’agissait tout de même de mon professeur de danse, et j’avais encore besoin de lui pour mes cours. Les règlements de compte, ca serait pour plus tard. J’entrelaçais mes doigts à ceux du citizen alors qu’il passait son bras sur mes épaules. Je me laissais tirer jusqu’à la sortie mes yeux se mettant à pétiller de mille feux alors qu’il faisait allusion d’aller taguer les murs de la vie. Enfin, s’il en restait où on n’avait pas encore mis notre marque. « Tu as déjà tout ce qu’il faut ? » lançais-je d’un regard de braise à son attention. « Pour les murs et pour l’entrainement, bien entendu. » Ajoutais-je sur le même ton que lui. Apres tout qui avait dit que j’attendrais de rentrer pour tester mon entrainement sur lui ? Un moment de complicité qui s’évaporait quelques secondes alors qu’il reprenait son ton amer et douloureusement sérieux. « Roooh ! Ne fais pas ta mauvaise tête, Il Sung ! » Je m’arrêtais un instant pour lui faire face et me coller a lui, glissant mes mains dans les poches arrières de son jeans, griffant doucement le tissus pour de léger frisson. « C’est toi le grand vainqueur qui retourne avec son trophée au bras, comme toujours. Allons chéri ! Tu n’as pas de soucis à te faire. » J’avais minaudé ses derniers mots venant déposer un baiser aux coins de ses lèvres, resserrant ma prise sur ses fesses pour venir coller son basin au mien. « Et si on oubliait tout ca ! Nous deux contre le reste du monde, n’oublies pas ! »

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Camille sous le bras, Il Sung se sentait légèrement contrarié. Peut-être un peu de voir sa petite amie flirter avec son professeur mais surtout parce qu’il n’avait pu marquer son territoire comme il le voulait. Bien sûr qu’il avait clairement pu lui faire comprendre que cette jeune femme magnifique lui appartient, à lui seulement. Pourtant et bien qu’il espérait fortement que cela soit bien inscrit dans le petit pois qui lui sert de cerveau, il aurait aimé lui faire entrer en tête par une démonstration de force. Si il pouvait se le permettre sachant qu’il est le professeur de Camille ? Le gars aurait pu être président qu’il s’en moquerait pas mal. Flirter avec une étudiante, mais quel affront ! Un scandale ! D’en d’autres circonstances, il s’en serait sûrement tamponner le nombril avec le pinceau de l’indifférence, mais il s’agissait de Camille. D’ailleurs, qu’est ce qui deviendrait de ce professeur minable s’il venait à être balancé ? Renvoie, interdiction de pratiquer, prison ? Tellement de bonnes choses … Un sourire espiègle glissait soudainement sur ses lèvres. Il paiera les conséquences de ses actes bientôt.

Son attention se déportait sur Camille, lui proposant une petite séance de tag. Il ne l’avait pas prévu, ou du moins pas en sa compagnie. Cela lui faisait néanmoins plaisir, il savait qu’ils passeraient un excellent moment ensemble. Intéressée comme il l’imaginait, elle lui demandait si il avait ce qu’il fallait. « Bien sûr. » Il haussait un peu les épaules avant de faire un mouvement pour lui faire écouter les bombes se cognant entre elles dans son sac à dos. Il s’arrangeait souvent pour en avoir sur lui. Camille est si imprévisible. Elle pourrait lui mettre le grappin dessus à n’importe quel moment tandis qu’il passe à la fac pour l’emmener décorer des murs. Il la connaissait, depuis le temps.

Ce qui était davantage prévisible, c’est que Il Sung ne pouvait pas se retenir de faire un sous-entendu à propos du flirt qu’il venait de surprendre. Il est jaloux, terrible, bien plus qu’un tigre. Râlant, la jeune femme s’arrête subitement. « Je ne fais pas ma mauvaise tête, je te dis juste que si un jour il débarque en fauteuil roulant, il ne faut pas étonnée. » Il hausse les épaules d’un air indifférent. Ses menaces n’étaient pas des  paroles en l’air. D’ailleurs, il quitte à quelle heure demain déjà ? Il se laissait manipuler à sa guise, aimant beaucoup trop chaque contact qu’elle pouvait lui offrir. Il rattrapait ses lèvres qui s’éloignait après un baiser avant de la regarder avec un sourire aux lèvres. « Bien sûr, toi, moi et toutes mes maîtresses of course. » Déclarait-il en se détachant d’elle avec un sourire qui se transformait en un rire malin. Elle était la seule, elle le savait bien ! Pourtant, il savait qu’il allait recevoir ses foudres ou du moins au moins quelques piques. Il reprend son chemin vers la sortie, croisant le regard discret de quelques étudiants qui semblent le reconnaitre. Cependant, son attention ne restait pas bien longtemps concentrée sur ses derniers. Dans un élan gentleman qui ne lui ressemble pas, il ouvre et laisse passer sa petite amie avant lui (matant tout de même la marchandise qui lui appartient au passage). « Tu veux exprimer ton « art » dans un endroit spécifique ? »

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J'avais parfaitement conscience de l’influence que j’avais sur Il Sung. Et je devais admettre que parfois, j’en abusais pour le rendre jaloux et ne le rendre que plus accroc à moi. Papillonner des cils par ci, un coup de rein par-là, une caresse bien placée par ci et le tour était joué pour le faire tourner en bourrique. Le jeu en valait franchement la chandelle, même quand je finissais toujours par me faire avoir à mon propre jeu. Et j’aimais le voir faire le fier coq face à ce type qui avait à peine le droit de poser les yeux sur moi en temps normal, mais qui pour un court instant, a cru qu’il pourrait attendre plus de la jolie demoiselle. Il n’avait juste pas encore compris qu’il était le dindon de la farce. Il servait juste d’appât pour attiser cette flamme destructrice entre mon homme et moi. Juste un jeu de plus, juste une provocation de trop. Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire en entendant les sous-entendus d’Adam cachées dans ces menaces qui pouvaient être réels, j’en avais conscience. Mais je m’en fichais bien, tant que j’avais mon homme toujours à mes côtés, prêt à éclater celui qui m’embêterait dans nos manigances. Je vins néanmoins en aide à mon pauvre professeur avant que ca ne finisse en pugilat. Je n’avais aucune envie de me faire virer du cours avant la fin de l’année pour un malentendu qui n’en était pas un.

Pendue au bras du jeune homme, je me rendis compte qu’il pensait déjà à une future vengeance. Une manière indirecte de marquer son territoire vu que je lui avais empêché de le faire à l’instant. « A quoi tu penses ? » demandais-je un brin curieuse. Est-ce que ce serait toujours le même professeur pour mon prochain cours ou celui-ci aurait démissionné pour une raison quelconque ? Il n’y avait qu’Il Sung pour le savoir. Le roi de mon existence. Soudain, à la seconde même où il fit tinter les bombes métalliques de peinture dans son sac d’un mouvement d’épaule, le sort de ce malheureux ne m’intéressait déjà plus. Mon sourire s’élargit et je vins déposer un baiser sur sa joue. « T’es le meilleur, Adam. » murmurais-je aux anges. Essayer de trouver un mec plus parfait que cela. C’est impossible. Il était fait pour moi. Comme si on l’avait taillé sur mesure pour qu’il s’adapte aux moindres de mes envies.

J’étais déjà passé à autre chose, ne pensant déjà plus à l’altercation qui venait d’avoir entre les deux hommes. Ce qui n’était pas tout a fait le cas de Il Sung. J’avais bien remarqué qu’il faisait sa mauvaise tête et je tentais de le faire sourire en minaudant, ce qui n’avait pas l’air de marcher. Je gonflais les joues, faisant une moue contrariée. Pourtant, ma deuxième tentative de détournement d’attention marcha à la perfection. Je souris alors qu’il retrouvait son sourire espiègle que j’aimais tant, me volant même un baiser à son tour. Cette fois, c’est moi qui fus vexée par sa remarque. Je sortis mes mains de ses poches pour le pousser en arrière alors qu’il ricanait. « T’es vraiment qu’un con, Adam. » Son vrai prénom que je pouvais susurrer avec la plus grande des douceurs dans l’intimité de notre bulle quand il me caressait dans le sens du poil, ou le hurler en pleine rue quand il me cassait les couilles. Et un moins d’une minute, il avait réussi à me faire passer de l’un à l’autre. Je passais devant lui à grandes enjambées alors qu’il m’ouvrait la porte en gentleman qu’il n’était pas, l’ignorant royalement. Je finis tout de même par répondre. « Dans tous les cas, loin de ton cul puant. » Je passais un main dans mes cheveux que je balance d’un côté à l’autre suite à ma démarche de danseuse. Je m’éloignais telle la reine que j’étais. « Trouve-toi une autre de tes poufiasses pour passer la soirée. Je la joue solo ce soir finalement. » Camille. Un mystère de la nature. La femme en puissance dans toute sa contradiction. Un ouragan. Un tsunami qui dévastait tout sur son passage. Attention à ceux qui ne pouvait le supporter.

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;« A rien. » Affirmait-il en tournant les yeux vers Camille, ne pouvant cependant pas cacher un sourire malin. Il ne savait pas ce qu’il allait faire ni quand. Peut-être qu’il brûlera sa voiture demain, irait lui péter ses deux jambes la semaine prochaine ou alors il s’éclipsera quelques minutes tout à l’heure pour lui éclater le visage contre un mur. Il ne savait pas encore, il se trouvait indécis. Il restait cependant certain que ce trou du cul ne commencera pas à draguer sa petite amie bien longtemps et au pire si il fait son travail trop bien, il arrêterait même de donner des cours. Quoi qu’il en soit pour le moment, il avait bien d’autres chats à fouetter.

Un sourire s’affichait malgré lui sur ses lèvres en entendant la jeune femme prononcer son vrai prénom. Dans ces moment-là, il avait l’impression de ne lui avoir jamais menti. Il avait la sensation qu’elle le connaissait tel qu’il était réellement, qu’elle connaissait les frasques de son passé mais que ces dernières lui importait peu. L’aimerait-elle en sachant toute la vérité ? Le jeune homme se posait bien souvent la question. Et plus les années passées à ses côtés défilaient, plus il avait la sensation d’être pris au piège, de la tromper d’une autre manière que sexuelle. Lui en voudra-t-elle ? Le quittera-t-elle ? Rien que de se poser intérieurement ces questions, il sentait son estomac se tordre sous un mauvais pressentiment. Il n’avait pas le choix que de mentir de toute manière. Pour sa propre sécurité et bien avant tout la sienne. Bien sûr qu’il ne voulait pas mourir, évidemment qu’il tenait à sa vie mais si ils venaient à lui prendre Camille ou à s’en prendre à elle, plus rien ne le retiendrait pour commettre un nouveau meurtre. Sa vie n’en voudrait plus le coup sans elle.

Cependant, le décor changeait très vite. Après un délicieux moment tendre, les choses se renversées. Prenant au pied de la lettre la plaisanterie qu’il lui faisait, Camille le poussait mécontente, hurlant cette fois-ci le prénom sous lequel il est né. A moitié paniqué et craignant d’être remarqué, il se mordait l’intérieur des lèvres pour ne pas s’énerver à son tour et priant pour que personne n’ait entendu. Sortant de l’université, elle passait devant lui comme la bombe qu’elle est visiblement très énervée. « Attends, t’es entrain de péter un câble pour une blague ? » Lui lançait-il en haussant la voix commençant à s’énerver à son tour, ne la lâchant pas d’une semelle. « Tu te fous de ma gueule Madame JeFlirtAvecMonProfesseurDeDanse ?! » Il bougeait la tête négativement, la rattrapant rapidement pour l’arrêter en se mettant devant elle, se repositionnant face à elle à chacun de ses pas. « C’était une blague, j’suis pas assez taré pour aller me chercher d’autres meufs alors que tu comptes pour au moins milles ! » Pour son amour et pour ses réactions tellement amplifiées.