Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées~Tahera

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Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées~Tahera | Dim 23 Oct - 20:05

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Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées…

ft. Gwak Tae Hyun

Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées Un regard sur ma montre, j’attendais devant le petit restaurant pittoresque – pour ne pas dire pitoyable mais bon – à proximité de Cheonggyecheon. J’étais un peu avance sur l’heure de rendez-vous donnée par Raewon Oppa. Non pas que je me sois pressée, mon timing fut seulement tel. Je reconnais néanmoins que je ne m’étais pas faite prier dès que j’avais eu moyen de tailler la route. Passer toute l’après-midi avec ma grand-mère, bonjour le calvaire ! Et parce que j’étais déjà au coeur de Séoul, le lui de rendez-vous proposer par mon ami malgré l’éloignement de la Yonsei, m’avait bien arrangé.

J’abaissai mon bras et poussai un soupir. J’en avais pleins les jambes et les pieds en compotes. La vieille m’avait notamment infligé de rester debout et immobile perchée sur mes talons pendant près de deux heures alors qu’elle me bassinait avec tous ses reproches et ses avertissements. Bon sang ! J’avais pas réfléchi à ça lorsque j’avais accepté le contrat avec Samsung comme mon grand-père l’avait négocié ! Il fallait dire qu’on ne m’avait pas vraiment laissé le choix non plus. Ma grand-mère me croyait-elle si stupide au point de penser nécessaire de me rappeler toutes les consignes que je ne devrais pas transgresser afin de veiller à mon image ? Elle m’avait toujours eu dans le collimateur, ce n’était pas une nouveauté mais j’avais désormais le pressentiment que désormais, ça risquait d’être pire ! Entre mise en garde et interrogatoires, je n’osais pas imaginer que tout ceci n’était qu’un préambule de ce que me réservait l’avenir : et s’il était vrai que j’avais revu ce Lee Hyeon ? Quelle était la nature de notre relation ? Je n’avais tout de même pas l’intention de me montrer en public avec lui ? Et que je ne participe pas à de folles soirées d’étudiantes ! Et que je ne touche pas à l’alcool… Un interminable laïus ! La vieille Gu avait été jusqu’à me rappeler que je n’aurais encore pas la majorité à Singapour. Ce à quoi je n’ai pas manqué de rétorqué que d’une part, ils n’avaient qu’à m’y renvoyer et que d’autre part, même si la majorité n’était qu’à 21ans, la consommation d’alcool était autorisée dès 18ans. Elle croyait vraiment m’apprendre la loi de mon pays ? Le pire était que plus j’y réfléchissais et plus je me disais que ça allait puer le fliquage cette affaire ! Ah bah ! Mes grands-parents ne seraient pas déçus s’ils apprenaient que je partageai ma chambre de dortoir avec trois garçons !

Je me résignai finalement à pénétrer à l’intérieur du petit restaurant où j’y attendrais mon Oppa. Mon entrée ne passa pas inaperçu vêtue de mon trench de grande marque, de mes chaussures à talons et tout l’ensemble de la bourgeoise snobinarde qui allait avec. Bah oui, qui disait confrontation avec les grands-parents disaient dress-code grand-standing de rigueur. Et d’autant plus avec mon visage affiché désormais aux quatre coins de la ville ! D’ailleurs, à en juger par certains regards, je supposais que je leur paraissais vaguement familière sans qu’ils n’en trouvent l’origine. Tant mieux. Je pris place à une table et une vieille femme vraisemblablement serveuse m’apporta une carte de menue. Devrais-je préciser à quel point, j’avais senti de faire tâche dans le décors ? Mais une tâche d’encre doré sur une toile de vulgaire tissu. Enfin ! Rae Won avait promis de m’inviter et parce que je lui devais bien ça, je n’allais pas faire la fine bouche. D’ailleurs, je me doutais qu’à l’issue de son entraînement de danse intensif, il serait probablement affamé. Je commandais donc à l’avance un plat avec du poulet pour lui. Ainsi, il pourrait satisfaire son appétit sans attendre. Et puisque le plat était copieux, je le lui offrirais. Après tout, maintenant je touchais un salaire, même si mes grands-parents en récupéraient une grande partie. Tyrannie !

Je patientais encore quelques minutes lorsque la porte d’entrée s’ouvrit enfin. Un large sourire commença à s’épanouir sur mes lèvres pour mourir presque aussitôt à la vue non pas de Raewon, mais de son insupportable ami : Gwak Tae Hyun. Sans être proche, j’en savais désormais bien assez sur son compte à mon goût ! Pas deux fois l’expérience de l’autre fois ! Alors qu’il se dirigeait vers ma table, je me levai de ma chaise, non pas pour le saluer mais pour lui demander sans même le saluer :
« Qu’est-ce que tu fais là, toi ? Et pourquoi Oppa n’est-il pas là ? »

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Re: Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées~Tahera | Mer 26 Oct - 3:24

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ft. Zhang Hera

Hera et moi ? Hm, longue histoire... Disons que ce n'était pas très parti, enfin, j'ai toujours pensé que nous ne pouvions pas nous entendre. Et j'avais raison en soit. On ne s'est jamais vraiment parlé plus que ça mais on était pas amis, loin de là même jusqu'à ce fameux soir. J'avoue, j'ai légèrement... Même beaucoup abusé sur la boisson, d'habitude je ne rentre même pas dans cet état mais impossible de rejoindre mon dortoir seul, vous imaginez un peu ? Pourtant elle m'a aidé, ouais, ça n'a pas été une tâche facile en tout cas de ce que je me souviens mais elle l'a fait. J'ai compris qu'elle n'était pas réellement comme je croyais qu'elle était, cette Hera n'aurait jamais fait ça, elle m'aurait simplement laisser là à galérer tout seul mais non, elle n'a pas fait ça. Je ne me souviens plus vraiment de tous les détails mais assez pour savoir qu'au fond, elle n'est pas si peste que ça. Oui, c'est comme ça que je la voyais. Une peste. Alors c'est vrai que depuis ce jour, l'embêter c'est devenu un peu mon passe temps préféré. Au fond, peut-être qu'elle ne me déteste pas elle non plus... En tout cas je ne vois pas pourquoi ! D'accord je lui en ai fait voir de toutes les couleurs ce soir-là mais si elle me détestait, elle m'aurait laissé dans ma propre galère. Ça n'a pas été le cas. Oui c'est vrai je l'embête mais ce n'est rien de bien méchant, ce n'est pas dans le but de réellement la faire chier, uniquement parce qu'elle s'énerve facilement, du moins, avec moi et je trouve ça assez drôle. Mais bon, elle est cool Hera... Je suis sûre qu'elle finira par m'apprécier, si ce n'est pas déjà le cas, peut-être qu'elle ne le dit pas mais que je ne l'énerve pas tant que ça... Je ne suis pas quelqu'un de chiant, ou peut-être un peu mais je suis taquin, puis comme je le dis au fond, je suis certain qu'on peut s'entendre elle et moi. Je ne sais pas vraiment comment elle me voit, en tout cas j'ai bien envie de lui prouver que je ne suis pas quelqu'un de méchant, que je ne suis pas insupportable. D'accord c'est mal parti sachant que je passe mon temps à l'embêter mais c'est de bonne guerre, je ne sais pas si j'irai jusqu'à dire que c'est amical... Mais presque, oui. Peut-être même qu'elle le sait au fond d'elle. Et pour être honnête, au fond de moi, ça m'embête de me dire qu'elle me voit comme la personne que je ne suis pas, habituellement je m'en fiche pas mal de ce que les gens pensent de moi et ça, depuis le lycée, mais si ça m'embête c'est qu'au fond, je l'aime bien moi la petite Hera. Quoi qu'il en soit, notre relation est faite ainsi, et ce n'est pas prêt de changer, je crois.

Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que je suis en route pour aller la retrouver, oh elle ne le sait pas, elle serait déjà partie je suppose... Elle avait rendez-vous avec Rae Won et en fait, je devais simplement passer le voir pour lui rendre quelque chose. Sauf que ce dernier ne pourra pas venir, il m'a prévenu et m'a aussi demandé de prévenir Hera même s'il le ferait dès que possible, peut-être même qu'elle est déjà au courant, quoi qu'il en soit, je finis par me rendre au lieu de rendez-vous. Un restaurant, assez petit puisque je ne tarde pas à la trouver. Comme d'habitude, elle a l'air enchantée de me voir. Pour ne pas même dire carrément déçue, pourtant moi, je ne lâche pas ce fin sourire désormais dessiné sur mes lèvres. Et je n'ai pas le temps de dire grand chose qu'elle prend rapidement la parole en me demandant ce que je fais ici et où se trouve Rae Won. Je fronce les sourcils un court instant, elle ne m'a même pas salué... « Bonjour Hera, oui je vais bien merci. Et toi ? » dis-je plus ironiquement qu'autre chose, je fais très vite une petite moue et hausse les épaules « Désolé, il ne pourra pas venir... C'est pour ça que je suis là. » Enfin oui et non... Je devais juste passer à la base, mais bon, il m'a bien dit de la prévenir au cas où. « D'ailleurs vérifie ton téléphone, il t'a certainement envoyé un message. » J'imagine à quel point elle doit être déçue, surtout de devoir me supporter moi... Non mais allez, je ne suis pas si insupportable. « Mais je devais passer alors je vais rester avec toi, ça t'évitera d'être toute seule. » Mais me doutant qu'elle va vite me rétorquer que non et tout le bordel, j'ajoute aussitôt. « Allez, je sais que ça te fait plaisir au fond de toi. » Mensonge, j'en sais rien et j'en mettrais pas ma main à couper pour être honnête... « Je peux ? » finis-je par demander en sortant une main de la poche de ma veste, indiquant la chaise qui était destinée à Rae Won sans pour autant effacer mon sourire. Encore une autre chose qu'elle doit ignorer sur moi : Je ne me permettrais jamais ce genre de choses. J'ai beau aimer l'embêter, lui imposer clairement ma présence : non... Bon d'accord je l'ai fait une fois, mais qu'une seule fois et j'étais bourré. Ça ne compte pas !

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Re: Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées~Tahera | Lun 31 Oct - 19:40

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ft. Gwak Tae Hyun

Ma lèvre supérieure se retroussa légèrement, croisant les bras devant moi et mon regard se défilant désabusé lorsque Tae Hyun ne manqua pas de me faire remarquer que je n’avais pas pris la peine de le saluer. Il pensait vraiment que c’était une erreur de ma part ? Sans doute pas. Et cherchait-il à tendre le bâton pour se faire battre lorsqu’il me demanda, ironiquement n’en doutons pas, si j’allais bien ? La réponse de lui rétorquer que j’allais mieux avant qu’il n’entre dans mon champ de vision était trop facile pour que je perde de ma salive à la prononcer. Puis, une expression d’étonnement sur mon visage, je posais mes yeux sur mon interlocuteur. Rae Won ne viendrait pas ? Ce n’était pas dans ses habitudes de ne pas prévenir ! Mon téléphone ? Mince ! Je m’empressais de le sortir de mon sac à main. J’avais complètement oublié de le rallumer après avoir pris congé de ma grand-mère. Autant dire que pendant qu’elle me faisait jouer au poteau durant son laïus, il n’aurait mieux pas valu que mon téléphone se mette à sonner. De un, j’aurais eu le droit à un sermon supplémentaire. De deux, l’interrogatoire sur mes fréquentations auraient repris de plus bel. Ma grand-mère serait servie si elle savait ! Sauf que désormais, je ne pouvais plus espérer pouvoir tirer d’une telle indignation pour y gagner mon billet de retour à Singapour. J’étais trop utile par le biais de ce contrat avec Samsung. Tout ce que je risquais d’y gagner serait mon départ de la fraternité pour vivre cloîtrer chez mes grands-parents avec pour seules et uniques sortis : les cours et les obligations dues à mon nouveau statut. Quitte à choisir, je préférais largement devoir me coltiner les énergumènes de la fraternité ! Même un Gwak Tae Hyun !

Je relevai d’ailleurs mon regard vers ce dernier qui se proposait de rester avec moi pour que je ne soit pas seule. Trop aimable ! Bon sang ! Pourquoi m’offrait-il de pareille perche bien trop évidente pour que je me résigne à les lui rétorquer ! « Mieux vaut être seule que mal accompagnée ! » Trop classique, je n’allais pas m’y abaisser, aussi fort pouvais-je le penser. Si cette éventualité me faisait plaisir alors cela devait être bien enfouie très très au fond de mon être ! Si profond que ces effets ne m’atteignaient pas !

Lorsqu’il prit néanmoins la peine de me demander s’il pouvait s’installer à la table, je marquai un léger temps d’arrêt. Lui qui semblait si envahissant et prêt à s’imposer quelques instants auparavant. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il me pose une telle question. Que signifiait son sourire ? Se moquait-il ? La sensation de mon portable se mettant à vibrer dans ma main me fit sursauter et détourna mon attention. L’appareil réactivé, je recevais effectivement le message de Rae Won s’excusant de son désistement de dernière minute. Je le connaissais désormais suffisamment pour savoir qu’il n’agirait pas ainsi sans une bonne raison, mais je ne me priverai pas pour autant de le lui reprocher la prochaine fois que nous nous verrons. Je soupirai, puis redressai la tête ouvrant la bouche prête à renvoyer mon interlocuteur lorsqu’au même moment, la vieille femme vint nous servir le plat de viandes que j’avais commandé pour Rae Won. Je grimaçai alors, reportant mon regard presque accusateur sur cette femme. Elle n’aurait pas pu choisir un plus mauvais timing celle-là. Du plat de viande, mes yeux se levèrent vers Tae Hyun, pour ensuite glisser sur le côté. Je poussai un soupir, résignée, avant de me rasseoir, en biais sur ma chaise, bras croisés.
« Bon… Il ne faudrait pas gâcher ça ! Installe-toi. »
L’air un peu hautaine, et un chouia bougonne, je jetai un regard sur lui et sur les plats qui avaient été servi à notre table. Vraisemblablement, la propriétaire du petit restaurant s’était appliquée sur la présentation, soucieuse de plaire à une clientèle plus huppée que d’ordinaire, se fiant à mon apparence. Je pris mon verre et le posa à mi-chemin entre nous sur la table.
« Sers-moi, lui dis-je en désignant du menton la bouteille de soju qui avait été déposé à côté de lui. Ah ! Et, même si c’est sans doute dur pour toi de lutter contre tes penchants, n’abuse pas trop de la boisson, » le prévins-je.
L’expérience de l’autre nuit m’avait suivi une fois, pas deux ! Si cela advenait à se reproduire, je le laisserai sur le pavé sans scrupule ! Ou pas tout à fait… Oui, donc non ! Il n’avait pas intérêt à finir à nouveau dans un tel état parce que je me sentirais encore obligée de le ramasser. Ou plutôt d’essayer de le ramasser pour qu’il m’entraîne dans sa chute, littéralement, parce que point de vue rapport de force physique, en terme de poids, il n’y avait pas photo.

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Re: Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées~Tahera | Dim 6 Nov - 1:56

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ft. Zhang Hera

Oh on ne peut pas dire qu'elle soit ravie de me voir, mais bizarrement, je n'en doutais pas un seul instant. Pas que ça me fasse plaisir, mais je sais qu'elle ne me déteste pas, simplement... Elle a dû mal à me supporter, rien de plus. En même temps je ne lui ai pas donné une bonne image l'autre soir, personnellement je m'en fiche pas mal de ce que les gens peuvent penser de moi, j'ai tendance à ne pas y prêter attention et à les ignorer mais allez savoir pourquoi, avec Hera, c'est différent. Peut-être parce qu'au fond je suis certain que nous pouvons devenir amis, et puis si ce n'est pas le cas et bien c'est pas grave. Notre relation restera telle qu'elle est. C'est de bonne guerre après tout mais je dois avouer que c'est plus fort que moi, quand je la vois, je ne peux m'empêcher de l'embêter. Lorsque je lui annonce que Rae Won ne viendra pas, Hera a l'air déçue mais surtout surprise, puis qu'elle s'empresse de regarder son téléphone. Nous savons tous les deux que Rae Won ne pose pas de lapin, il est déjà rare qu'il ne vienne pas mais quand c'est le cas, parce que oui, les imprévus, ça arrive, vous pouvez être sûr qu'il préviendra.

Mais passons, je lui propose de rester avec elle. Je n'ai rien de prévu après tout même si, pour être honnête, je ne suis pas certain que l'idée l'enchante et d'ailleurs, j'en joue pas mal. Nous savons tous les deux qu'elle préfère rester seule plutôt que d'être avec moi. Son regard en dit long en tout cas et c'est pour cette raison que mon sourire, lui, ne s'efface à aucun moment. Oh ce n'est pas un sourire machiavélique non plus, ça va... Je l'embête c'est tout. Je lui demande d'ailleurs si je peux m'installer. Elle doit certainement croire que, le Tae Hyun qu'elle pense connaître, se serait permis de s'installer sans demander l'autorisation et de jouer vraiment le mec envahissant. Pourtant ce n'est pas mon genre, un simple non et c'est réglé. Mais j'attends patiemment sa réponse même lorsque celle-ci se met à regarder son téléphone, elle vient de recevoir le message de Rae Won, j'imagine. Mais tandis qu'elle s'apprête à reprendre la parole dans le but de me virer, je suppose, une dame vient lui servir un plat de viande, certainement celui de Rae Won, et vue la tête qu'elle tire et le regard meurtri qu'elle lance à cette pauvre vieille dame, je devine très rapidement la suite des événements. Je hausse alors les sourcils, attendant tout de même sa réponse même si je doute qu'elle fasse un tel gaspillage. Et c'est justement ce qu'elle me dit, d'un air plutôt hautain, avant de m'inviter (inviter... Un bien grand mot) à m'installer. Un sourire maintenant satisfait sur les lèvres, je prends place sur la chaise juste en face, retirant ma veste par la même occasion que je dépose sur le dossier.

Mais j'ai à peine le temps de faire un quelconque commentaire, qu'elle saisit son verre et le place devant moi. Me demandant de la servir, non, qu'est-ce que je dis... Elle ne me le demande pas. Un air assez surpris sur le visage, je continue de l'observer tout en la questionnant du regard avant de la quitter, afin de poser ce dernier sur cette bouteille de de soju. Un fin sourire en coin vient se dessiner sur mes lèvres, regardez-la. À croire que ça lui écorerait la bouche de me demander quelque chose. Croyez-moi que si ce n'était pas Hera, je lui aurais certainement dit mes quatre vérités... Mais je sais qu'elle est sympa au fond, elle fait référence à ce fameux soir, me lançant un pique en sous-entendant mes soit-disant penchant pour l'alcool. Oui elle ne m'a pas laissé là, alors qu'elle ne joue pas avec moi. Si elle était vraiment cette femme qu'elle veut que je pense qu'elle soit, jamais elle ne m'aurait ramené au dortoir. Et c'est dans un fin soupir, que je lui lâche « Ah... Hera. » J'attrape mon verre et cette fameuse bouteille de soju puis continue, tout en versant le liquide à l'intérieur, concentré sur mon verre plus qu'autre chose. « Si on m'avait dit qu'un jour, je mangerai avec toi dans un restau plutôt classe, je ne l'aurais pas cru. » Je relève mon regard dans sa direction, attendant une quelconque réaction de sa part mais en vérité, je ne lui laisse pas de le temps de me répondre que je continue « En fait, je ne comptais pas boire mais il va bien falloir qu'on se supporte. » J'hausse les épaules et apporte le verre près de mes lèvres avant d'en boire quelques gorgées. Le pire dans tout ça ? L'alcool, je le supporte. J'ai dû m'enfiler plusieurs bouteilles pour qu'elle me retrouve dans cet état, ce n'est pas possible... Bref, revenons-en à notre repas. Je dépose mon verre puis saisis enfin le sien mais avant de verser le liquide à l'intérieur, je pose mon regard sur elle et tout en prenant un air faussement angélique, je lui lance « S'il te plait Tae Hyun... » Ça va la faire chier, je le sais. Enfin moi ça ne me dérange pas mais j'ai bien dit que je n'aimais pas qu'elle joue à ce petit jeu là avec moi. Je ne compte pas la servir le temps qu'elle ne me le demande pas poliment, ou du moins, que ça ne sonne pas comme un ordre. Je sais que l'embêter un peu est l'un de mes passe temps favori mais, flash info : je suis le larbin de personne. Je crains que ça soit à son tour d'abuser de la boisson pour pouvoir me supporter, au final...

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ft. Gwak Tae Hyun

Il y avait des mots comme cela qui me semblait encore relativement impossible à prononcer : « s’il te plaît ». Et moi, s’il ne me plaisait pas de le demander ainsi ? N’étaient-ce pas les bons usages de montrer son respect à un individu de rang supérieur en lui servant un verre à boire ? Connaissais-je mieux les bonnes manières sud-coréenne que ce natif de la péninsule ? En vérité, je ne savais même pas s’il était né dans ce pays, et je m’en contrefichais. S’il me servait, je me devais de le remercier, mais quémander son bon vouloir… Il ne fallait pas pousser le panda du haut des bambous non plus ! Peut-être avais-je commencé à devenir sincèrement polie envers certaine personne de mon entourage. Cependant, ce n’était pas là un privilège que j’escomptai accordé à mon interlocuteur ci-présent.

Je le fixai alors, d’un air désabusé, sourcil arqué. Puis, finalement, je lui ôtais la bouteille de la main d’un geste sec et me servit. N’est-on pas mieux servi que par soi-même de toute façon ?
« Je te remercie, » lâchai-je ironiquement en versant le soju dans mon verre. Je reposai ensuite la bouteille sur la table et avalait le contenu de ma boisson d’une seule traite. Ce n’était pas dans mes habitudes, mais en cette fin journée, j’avais vraiment besoin de décompresser ! Et franchement, je doutais que la compagnie de Tae Hyun soit la meilleure pour m’y aider. Alors peut-être que l’alcool… Je ne comptais pas non plus en abuser, mais un ou deux verres de soju n’avaient jamais fait de mal à personne, non ? Ma gorge me brûla lorsque je sentis le liquide la parcourir. Mon abdomen se contracta et je déglutis difficilement en montant mon poing fermé devant ma bouche. Je ne comprenais vraiment pas ces individus qui aimaient tant en boire ! Des individus comme… Mes yeux se relevèrent vers mon interlocuteur qui semblait accorder bien plus d’attention à présent à son assiette qu’à son verre. Je l’observai avec une petite moue perplexe, tandis que mes yeux me piquaient un peu. Je balayais ensuite la salle du regard dans une moelleuse dubitative, avant de reporter à nouveau mon attention sur lui.
« Tu trouves que cet endroit est plutôt classe ? » lui demandai-je, d’une voix morne. Le moins qu’on puisse était que ce restaurant me paraissait des plus banals. Il me semblait que les Gwak venaient d’un milieu aisé, mais après tout, je n’en étais même pas certaine. Ce n’était pas comme si j’avais vraiment cherché un jour à savoir. Pourtant, Taehyun et moi n’avions vraisemblablement pas du tout les mêmes standards. Après tout, il y avait aisé et aisé. Il y avait de nombreuses familles riches tout à fait honorable à l’instar de celle de Hyeon, et puis, il y avait les véritables grosses fortunes. Je ne savais vraiment plus que penser. J’avais l’impression d’avoir fini par oublier peu à peu cette sensation de déchéance qui me hantait depuis mon arrivée à la Yonsei. Pourtant, à présent que j’avais remis un pied dans « mon monde naturel » avec cette histoire de contrat avec Samsung, je la sentis se raviver. Surtout en cet instant, assise au milieu de ce restaurant pitoyable, en face d’un garçon que je connaissais à peine et que je n’aurais jamais dû être amener à fréquenter, un copieux plat de viande servi à notre table.
« Est-ce bon au moins ? » m’enquis-je sans m’en rendre compte.
Qui étais-je ? Je ne le savais plus guère. Machinalement, ma main se porta derechef à la bouteille pour me resservir. Et je bus également mon verre d’une seule traite. Cela eut au moins pour effet de m’extirper de cette sorte de torpeur qui m’enveloppait. Je secouai la tête, à la fois pour faire passer le goût désagréable de l’alcool mais aussi pour chasser ces étranges pensées qui s’étaient immiscées dans mon esprit.

Mes yeux se posaient à nouveau sur lui. Un détail me chiffonna alors dans sa façon de s’alimenter. Oh ce n’était rien ! En vérité, je remarquai un mélange de saveurs possible avec les différents agréments servis en accompagnement de la viande que Taehyun ne combinait pas. Ce n’était étonnant non plus. Il s’agissait là plutôt de ma sensibilité culinaire singapourienne qui différait des habitudes sud-coréennes. Alors, je me saisis presque inconsciemment de mes baguettes encore inutilisés. Je piochais quelques pincées dans les petits plats, y compris la viande afin de les déposer dans la petite assiette. Ce qui dut sûrement le surprendre. Je confectionnais une sorte de petit rouleau avec le tout que je pinçais ensuite avec mes baguettes. De mon autre main, je saisis mon petit plat afin d’accompagner par sécurité mon geste jusqu’au dessus de la table. Puis, je tendis mon bras tenant le met de ma composition vers mon interlocuteur.
« Tiens, goûte ! »
Sans me sentir gênée – donc ayant déjà perdu toute conscience que l’alcool pouvait commencer à avoir quelques effets sur moi –, je présentai la nourriture à sa bouche, me penchant légèrement au-dessus de la table.
« Alors ? C’est meilleur ainsi, n’est-ce pas ? »
Généralement, cette découverte dégustative plaisait aux sud-coréens lorsque je la partageai avec eux. La diversité exotique pouvait avoir du bon. Tout aussi inconsciemment, je me resservis une troisième et eut même la bonté d’âme de remplir le verre de mon vis-à-vis. Si cela n’aurait pas dû être un signe alarmant pour me dissuader de continuer à boire ! Sauf que voilà, je n’en avais déjà plus guère conscience. Sans être ivre non, j’abaissais déjà quelques palissades.

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ft. Zhang Hera

J'avoue, j'en demande peut-être un peu trop là. Elle ne tarde pas à me retirer la bouteille des mains, brusquement d'ailleurs, sans grande surprise je dois l'avouer. Je la laisse faire tandis qu'elle me remercie, ironiquement bien évidemment car finalement, je ne lui ai pas servi son verre. J'ai bien envie de lui lâcher un « avec plaisir » pour continuer dans l'ironie mais non, je me contente de me taire et de la regarder faire tout en terminant tranquillement ma boisson, tranquillement oui parce que Hera, elle, avale ça d'une traite. Wow... Et bien, je ne pensais pas qu'elle allait prendre mes paroles à coeur, quand même, on peut se supporter sans boire non ? Apparemment pas.

Elle déglutit, son poing devant la bouche, je ne la lâche pas du regard, arquant un sourcil. Ne me dites pas qu'elle va vomir sur la table parce que là, ça serait le pompon. Et même pas en rêve je ramasse ça. Bref, je ne suis pas venu ici pour boire alors je commence à manger, la bouffe là, c'est le seul truc qui m'intéresse. Enfin, je ne suis pas non plus venu ici pour manger en réalité, je venais simplement prévenir Hera... Après je ne sais pas, que pouvait-elle bien faire de ce repas? Autant que je le mange, non ? Mais ça c'est avant que Hera reprenne la parole. Je l'imite, regardant tout autour de moi. Bof, je ne sais pas si c'est vraiment un restau classe. Et je m'en fiche un peu, en fait... « Bah... Plutôt, oui. » J'en ai aucune idée, je suis habitué aux fast food, même qu'à une période de ma vie, j'étais habitué à rien du tout. Ouais, pendant de longs moments, c'est à peine si on mangeait chez moi... Manque d'argent. Alors pour moi, c'est un restau assez classe, mais ce n'est que mon avis. Ce n'est pas tout le monde qui a traversé ce que j'ai vécu, ça n'a pas duré longtemps mais oui, lorsque ma mère avait perdu son travail, on avait bien du mal à s'en sortir. Je continue de manger mon plat de viande, enfin plutôt, le plat de Rae Won, mais bon, je suppose que je peux dire qu'il s'agit du mien maintenant. Et là, Hera me demande si c'est bon, assez surpris de sa question mais tentant de garder un air naturel, je lui réponds « Oui, mais tu sais, je ne suis pas... vraiment... difficile. » Et puis quand bien même je le serais, je doute que Hera commande un autre plat pour me faire plaisir. Pourquoi ai-je marqué une pause en prononçant mes derniers mots ? Et bien c'est très simple, continuant d'observer cette dernière, je l'aperçois alors se servir un autre verre, les sourcils froncés, je me demande bien ce qu'elle fiche. Elle compte réellement se bourrer la gueule, là ? Alors ça, c'est la meilleure. Bon en même temps, lorsqu'on voit la vitesse à laquelle elle a bu le premier verre, ce n'est pas étonnant. Alors je fais la même chose et me verse un deuxième verre sans m'attarder plus que ça sur l'alcool qu'elle ingurgite. J'en bois une gorgée puis me replonge dans la dégustation de mon assiette.

Mais ça c'est avant qu'elle saisisse ses baguettes, piochant quelques pincées dans les petits plats, mes sourcils se froncent de nouveau. Et bien dites-moi, on dirait qu'elle passe son temps à me surprendre la petite Hera. Oh mais je ne suis pas idiot, je comprends très vite ce qu'il se passe : je crois que l'alcool commence doucement mais sûrement à faire son petit effet, et tandis que je relève mon regard dans sa direction, cette dernière qui ne tarde pas à approcher son petit plat et à tendre sa petite composition vers moi. Mon expression ne change pas, toujours aussi surpris par ce qu'il se passe, non mais si j'étais parano, je pourrais croire qu'elle souhaiterait m'empoissonner. Mais bon, sans attendre une minute de plus, j'y goûte enfin. Je mâche, elle n'avait pas tort, en plus... « C'est vrai que c'est meilleur... » dis-je après avoir avalé. C'était même très bon mais je suis toujours sur le cul, voir Hera agir comme ça, si l'alcool n'y est pas pour quelque chose, je soupçonne Hera de vouloir la jouer subtile avant de m'assassiner dès la première occasion. Je plaisante bien évidemment mais... Je ne m'attendais pas à ça.

Et de nouveau, elle saisit la bouteille, se servant un troisième verre et... Remplissant le mien par la même occasion. D'accord, elle commence vraiment à divaguer là c'est officiel. « Ooo-kk.. » dis-je en attrapant la bouteille qu'elle avait toujours dans les mains, ne lui laissant pas le temps de la reposer. « Je crois que tu as suffisamment bu déjà. » Acquiesçant moi-même d'un geste de la tête, un léger sourire sur le visage, je dépose la bouteille près de moi, un peu plus loin. Je ne suis pas son père, elle fait ce que bon lui semble mais tout de même, ses réactions envers moi sont très claires : là, elle pourrait très bien faire n'importe quoi. Et je n'ai pas envie qui lui arrive quelque chose non plus, il manquerait plus que ça... Et dire qu'elle ose croire que je suis un alcoolique. D'ailleurs, je saisie mon verre et en boit une nouvelle gorgée, boit, Tae Hyun, boit... Tu vas en avoir besoin je crois. Et puis, ce n'est pas comme si je ne tenais pas l'alcool contrairement à Hera qui m'a l'air déjà pas mal... Entamé, si je puis dire. Je relève mon regard dans sa direction, toujours mon verre en main, appréhendant sa réaction. Non mais là... Je m'attends à tout.

Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées…

ft. Gwak Tae Hyun

Esprit flottant, je ne pus réfréner ce large sourire si plébiscité sur mes affiches publicitaires lorsque Taehyun reconnut que la saveur de son repas était meilleure comme je venais de le lui faire goûter. Je me sentais heureuse et fière. Oh, ce n’était pas seulement l’alcool, mais disons que je me sentais moi-même particulièrement expressive. Il paraît que le sens du goût pour éveiller bien des souvenirs. Qu’un pays a sa propre signature gustative. Rien qu’à travers cette petite bouchée, j’avais l’impression de lui faire découvrir un peu le mien. Qui fut mon interlocuteur en face de moi, j’avais déjà pris conscience à plusieurs reprises que je me révélai vite bien bavarde et rêveuse dès lors qu’il était question de mon pays natal. La Cité du Lion si méconnue au-delà de son seul nom. Son pluralisme si exceptionnel d’un mélange de cultures, de langues, de religions, le contraste entre le summum de la ville moderne et excentrique qui se font avec une nature sauvage et tropicale. L’idéalisais-je ? Oh, probablement ! Cependant, les gens se méprenaient souvent également sur l’image et l’identité de Singapour. Cité plus libre, la vie me paraissait pourtant bien plus vade à Séoul. Enfin… Grâce à la Yonsei, mon existence semblait se révéler plus agitée que jamais mais c’était autre chose. Et puis, il me faudrait bien au moins finir la bouteille de soju entière avant de le reconnaitre !

Une bouteille que Taehyun m’ôta d’ailleurs des mains. Je le suivis du regard, la bouche ouverte, presque offusquée par ce geste. Je m’apprêtais à rétorquer lorsque… Je devais reconnaitre qu’il avait raison, mais j’étais bien trop fière pour l’admettre ! Eh ô combien mon cas ne s’arrangeait pas dès lors que j’avais ingérer deux verres d’alcool. Or j’en étais déjà à mon troisième et l’alcool n’avait pas encore eu vraiment le temps de se répandre dans mon organisme. Le problème était que j’étais parvenue à un stade où j’avais conscience que quelques effets se faisaient ressentir, sauf que c’était aussi cet état de soif qui semblait insatiable, et où toute goutte d’alcool s’apparentait de plus en plus à une inoffensive goutte d’eau minérale. Je fronçai alors les sourcils en le dardant du regard.
« Je suis assez grande pour connaitre mes limites ! » rétorquai-je d’un ton sec et froid.
Ou pas… Le pire était que je l’entendis cette petite voix dans ma tête qui approuvait le discernement de Taehyun mais je n’avais point envie de l’écouter. Et là, en l’occurence, ce n’était pas parce que j’avais trop bu mais au contraire parce que je n’étais pas encore assez ivre pour suivre les conseils de ma sagesse intérieure. Surtout lorsque celle-ci donnait raison à une personne pour laquelle j’avais peu d’estime, il lui était toujours difficile de se faire entendre. Foutue fierté incontrôlable. Et pour preuve, afin de compenser ma vexation, juste après que Taehyun est porté son verre à ses lèvres, je lui ôtais de la main dans un geste vif et habile digne d’un félin et ingérais le contenu restant d’une seule traite, encore une fois.

Je déglutis puis mes yeux se posèrent sur le rebord du verre que j’avais dérobé à mon interlocuteur où mon rouge à lèvres avait laissé une légère trace. Soudainement, je me sentis piquer un far. Omo ! Dans les manhwa et dans les dramas, ils s’appelaient ça un baiser indirect ! Omo ! Mais quelle horreur ! Que venais-je de faire ? Je reposai un peu brusquement le verre comme pour me débarrasser de quelque chose de répugnant. Un frisson parcourut tout mon corps. Mon regard se leva vers Taehyun avec une appréhension interrogative. Mon attention s’arrêta, un instant, sur ses lèvres – ponctuées de sauce de surcroit. Je rabaissai aussitôt les yeux en plaquant les mains sur mon visage comme pour masquer ma honte qui au contraire n’en fut que d’autant plus apparente ! J’ébrouais légèrement la tête. Omo ! Mais à quoi étais-je en train de penser surtout ? J’avais envie de disparaître. Ah ! Oui ! C’était ça ! Je ferais mieux de partir ! Et avec un peu de chance, trop occupé avec sa viande, Taehyun ne verrait même pas que je n’étais plus là ! J’y crus, presque sincèrement, lorsque je me suis levée et ai-je quitté prestement le restaurant, prenant juste soin de saluer la propriétaire en déposant quelques billets dont je n’avais pas la moindre idée du montant réel tant j’avais hâte de m’éloigner de cet endroit.

Et je me retrouvais alors dehors sur le trottoir, regardant à droite et à gauche, n’ayant pas la moindre idée de quelle direction prendre tandis que le soleil avait presque disparu derrière la cime des gratte-ciels. Oh oui ! Le soleil, bonne idée ! Je décidai de m’enfuir en direction du couché de soleil, droit devant moi, ce qui impliquait de traverser la route…

Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées…

ft. Zhang Hera

Je n'y avais pas encore eu le droit à ça tiens, une Hera un peu pompette. Oui pompette, je comprends très vite qu'elle ne tient pas vraiment l'alcool. Mais bon je n'ai pas envie de la laisser faire bien qu'au fond, elle fait ce qu'elle veut, si l'envie lui prend de se bourrer la gueule, ce n'est pas moi qui l'en empêcherait du moins... En temps normal. Mais là je suis avec elle et je ne sais pas comment gérer une Hera avec de l'alcool dans le sang, du moins, je ne sais pas à quoi m'attendre. Soit elle vomit sur la table, soit elle fait la folle, soit... Elle s'endort. Ne me demandez pas pourquoi mais je préférerais la troisième option, ça serait moins compliqué à gérer. Alors je lui confisque presque la bouteille de soju en l'éloignant de sa portée, oui presque parce que je sais très bien qu'elle ne m'écoutera pas, pourquoi le ferait-elle après tout hein ? Mais bon j'ai espoir qu'elle se calme tout de même sur la boisson, déjà là, elle a l'air pas mal amochée... Il suffit de voir ses réactions envers moi, je la soupçonne même de ne pas avoir bu plus tôt pour m'accepter à sa table, c'est pour vous dire. Mais sans grande surprise, ça ne lui plait pas puisqu'elle me répond qu'elle est assez grande pour connaître ses limites, je la fixe un court instant, haussant les sourcils. Ah bon ? « Tu es sûre de ce que tu avances, là ? » Il ne faut pas me prendre pour un con, non plus. C'est l'alcool qui l'a fait parler sans doute puisque si c'était le cas... Et bien, nous en serions pas là.

Oh je sais qu'elle est vexée mais je m'en fiche, pour preuve, sans attendre une seconde de plus, je viens apporter mon verre près de mes lèvres afin d'en boire une gorgée. Non pas parce que je souhaite finir dans le même état qu'elle, je sais qu'il m'en faut beaucoup plus que ça, mais avec de l'alcool dans le sang, gérer une Hera dans cet état me paraîtra beaucoup plus facile. Mais ça c'est avant qu'elle vienne m'arracher le verre des mains, surpris, mes yeux s'écarquillent. Elle n'a aucune difficulté à me l'arracher des mains non puisque je m'y attendais clairement pas, et voilà qu'elle le boit d'une traite, lui aussi. Ok alors là... Elle m'a l'air dans un piteuse état.

Alors les sourcils froncés, je l'observe, ou plutôt j'observe sa réaction. Elle a l'air de s'en rendre compte c'est déjà ça, puisqu'elle déglutit. Elle se débarrasse du verre comme si elle se débarrassait de quelque chose de répugnant, bon d'accord, elle a bu dans mon verre , ça ne se fait pas et... Enfin, ce n'est pas son verre. Mais ce n'est pas non plus la fin du monde et à la regarder on pourrait le croire. Je ne la quitte pas du regard, elle va faire une connerie, je le sens gros comme une maison. Mais alors que je m'apprête à ouvrir la bouche pour reprendre la parole, je la vois s'enfuir comme une flèche. « Ah non, c'est pas vrai. » J'y crois pas ! Je sais pertinemment ce qu'il m'attend, oui parce que je ne compte pas rester ici à déguster mon petit plat de viande en la laissant traîner les rues dans cet état. Elle aurait au moins pu attendre que je termine mon plat, non ? Un énorme soupir s'échappe d'entre mes lèvres tandis que je me laisse tomber pendant un court instant sur le dossier de ma chaise. La prochaine fois, je la laisserai seule. Ca lui évitera de boire comme ça et de me retrouver dans cette situation. Mais bon, pas le choix. Je viens attraper la serviette et m'essuie tranquillement la bouche, quoi ? Ça va, je vais la rattraper je le sais. Et rapidement, je me lève tout en attrapant ma veste, je sors à mon tour du restaurant.

Alors ça, je retiens ! Dire qu'elle passe son temps à me reprocher mon état de l'autre soir, et bien j'ai l'impression qu'aujourd'hui, je vais en payer les frais. Je la cherche du regard et ne tarde pas à la trouver, je la vois regarder de chaque côté. J'enfile ma veste et court rapidement vers elle tandis que Hera se met à traverser la route. La route ! Sans même regarder ! Alors qu'une voiture arrive à toute vitesse. Mon sang ne fait qu'un tour et arrivé à sa hauteur, je viens lui attraper brusquement le bras pour la ramener sur le trottoir « Mais ça va pas Hera ! C'est dangereux ! » m'écrié-je sous le coup de la panique, oui et bien, notre relation est telle qu'elle est mais je n'ai pas envie qu'elle se fasse écraser, il ne faut vraiment pas que je la laisse seule. Je prends alors une profonde inspiration, allez Tae Hyun, ce n'est pas la première fois que tu te fous une situation ingérable. Alors avec un faux sourire, comme si c'était l'idée du siècle, je lui lance « Oh j'ai une idée, et si on rentrait ? Génial non ? » Avec un peu de chance, elle m'écoutera et je n'aurais pas à lui courir après pendant des heures la surveillant... Non parce que clairement, je ne peux pas partir en la laissant dans cet état. Alors sans lui laisser le temps de répondre et en espérant qu'elle me suive, je reprends la route direction l'université.

Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées…

ft. Gwak Tae Hyun

À croire que l’alcool dans mes veines ravivait mes instincts de singapourienne. Alors certes, ce n’était pas tant vrai pour les piétions, mais paradoxalement pour une société aussi rigoureuse et disciplinée que la nôtre, selon les dire étrangers nous autres singapourienne avions un rapport au code de la route bien particulier. Paraissait-il qu’au volant, un singapourien semblait toujours que la plus dangereuse était la bonne. Outre notre modernité exacerbée peut-être était-ce là d’une raison pour laquelle nous étions les premiers à mettre des véhicules sans chauffeur en circulation sur un parcours bien défini et encore restreint de la cité-état ?

Alors mon pied s’était engagé sur la voie. Si je vis la voiture qui déboulait à toute vitesse ? – les sud-coréen conduisaient décidément tous comme des manches – Pas le moins du monde. Et puis, au pire, il n’avait qu’à freiner ce connard, quitte donner un coup de volant, monter sur le trottoir et écraser Taehyun à ma place ! Si je le pensais vraiment pas ? C’était à peine si je savais encore à quoi je pensais… L’autre me rattrapa par le bras et me ramena sur le trottoir en gueulant. Euh ? Il haussait le ton après qui là ? Il osait s’adresser à elle sur ce ton ? Non mais pourquoi se prenait-il ? Droit dans les yeux, je lui fis front :
« Yah ! » s’exclamai-je avant de poursuivre en lançant quelques noms d’oiseaux chinois.
Les insultes chinoises étant pour la plupart très imagée, avec des références très propres à la culture locale, toute personne n’y étant pas initiée ne pouvait guère en saisir le véritable sens. Une simple traduction littérale était dure à interpréter et dans mon cas actuel risquait fort de me donner l’air encore plus ivre que je ne l’étais, alignant des mots pour former une phrase presque acadabrante. Bien qu’en vérité celle-ci eut un sens, pas des plus cordiales alors ce n’était pas forcément plus mal que mon interlocuteur me considère comme déchirée.
« Merveilleuse idée ! Rentrons ! » lui accordai-je en coréen à nouveau sur un ton hautain.
Je tournai les talons et prit une direction qui… Ne correspondait pas tout à fait à la plus courte pour rentrer à la fraternité. Je fis quelques pas, puis voulu faire volte-face prestement dans l’intention de lui faire remarquer que je n’avais nul besoin qu’il me suive. Sauf qu’encore une fois, je présumai un soupçon de mon état et cette vivacité un peu trop brusque me fit légèrement vaciller. Je posai une main sur le bras de mon compagnon afin de rétablir mon équilibre. Je me rendis aussitôt compte de mon geste qui n’avait pourtant rien de bien significatif ou autre, mais comme si j’avais commis un acte que je n’aurais pas dû, j’ôtai rapidement sa main. Un petit raclement de gorge, je feignis de maitriser parfaitement la situation et me remis en marche.

J’avais néanmoins conscience de ne pas être dans mon état normal. Je marchai devant, dos à Taehyun parce qu’au fond je me sentais un peu honteuse. Je pensais une main mal à l’aise dans mes cheveux. Comment en étais-je arrivée là ? Depuis quand n’avais-je pas été dans un état pareil ? Ma première et dernière cuite avec Caden ? - merci le colocataire - Ah non… La seconde avec Eli… Il m’avait aidé… Il m’avait offert un cadeau merveilleux… Il avait prisé ma confiance et mon illusion en me volant ce baiser… Je m’arrêtai au milieu du chemin déposant mes doigts sur mes lèvres. Je n’avais pas encore renouer avec Hyeon à ce moment-là et les lèvres de Eli restent encore les dernières à s’être posées sur mes lèvres actuellement…
« Hyeon… » murmurai-je son nom.
Puis, la pensée de ce baiser indirect avec Taehyun me revint soudainement à l’esprit. J’enfouissais alors mon visage dans les paumes de mains afin de cacher ma honte en secouant légèrement la tête comme pour chasser ma culpabilité.
« Mais qu’ai-je fait ? Ai-je fait quelque chose de mal ? me torturai-je l’esprit à haute voix. Est-ce que je dois lui en parler ? » [/color]
Je lui avais promis toute ma sincérité et de lui faire part de toutes mes pensées. « Oui, je le dois ! » m’exclamai-je soudainement de nouveau en chinois.
Je sortis alors mon smartphone et commençais à taper un sms. Puis, je m’interrompais en redressant la tête. « Et s’il le prend mal ? »
J’effaçais le message.
« Mais, si j’ai fait quelque chose de mal, je ne peux lui cacher non plus. »
J’écrivis à nouveau, pour effacer à la suite.
« Peut-être que ce n’est pas grave ! Je ne dois pas l’inquiéter pour rien non plus ! »
J’eus alors la bonne inspiration pour aborder le sujet d’une manière que j’eus pensé subtile sur le moment et lui envoyait un message. Je dus aussi remercier le clavier de mon smartphone de correspondre au caractères coréens, sinon, mon pauvre petit ami aurait très certainement reçu un message mélangeant allègrement trois langues différentes ce qui n’aurait fait que le rentre d’autant plus perplexe. Qui imaginerait que sa petite amie puisse déjà être ivre à une heure aussi peu tardive de la soirée ? Et encore dans un couple peu consommateur d’alcool autant l’un que l’autre !

Les passants ne manquèrent pas de nous dévisager, mon compagnon et moi l’étrange touriste en train de parler toute seule à haute voix dans trois langues différents en même temps et dont le visage devait leur paraître étrangement familier. Je ne les vis guère. Et relevant les yeux de l’écran de mon téléphone, mon attention fut plutôt happée par la vue devant moi.
« Oh ! m’exclamai-je soudainement avec enthousiasme. Taehyun ! Nous sommes juste à côté de Cheonggyecheon ! »
L’ancien grand axe routier reconverti en une longue promenade piétonne agrémentée d’un cours d’eau, de végétation et de sculptures décoratives d’art moderne était de loin l’un des endroits que je préférai dans la capitale ! Sans attendre, je pris mon camarade renard par le bras et le tirait à ma suite. Nous nous trouvions en amont sur la place d’où découlait la cascade entretenant le cours de d’eau. Je me plaçai alors dos à celle-ci, la longue promenade presque déserte à cette heure-ci derrière moi, dégainant mon smartphone derechef afin de prendre un selfie.
« Viens ! » dis-je au renard et le tirant à nouveau jusqu’à côté de moi afin que nous prenions une photo ensemble. J’offris à l’objectif mon sourire de mannequin, la tête légèrement penchée du côté de mon partenaire et immortalisais l’instant.
« Je vais l’envoyer à mon père, il va être content ! Lui aussi il aime beaucoup cet endroit ! » m’enthousiasmai-je en chinois.
Et non, à ce moment-là, je n’avais aucune conscience du léger bémol que cela pouvait représenter que d’envoyer à mon père une photo de moi en compagnie d’un garçon qui lui était parfaitement inconnu…

Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées…

ft. Zhang Hera

Elle n'avait pas vu la voiture, heureusement que j'ai mes réflexes puisque je lui attrape brusquement le bras, plus par peur qu'autre chose, loin de moi l'envie de lui faire du mal. Et voilà qu'elle me râle dessus... En chinois, et je suis même presque certain qu'elle m'insulte, en tout cas, dit sur ce ton, à mon avis, ce ne sont pas des remerciements. J'espère simplement qu'elle ne continuera pas de me parler dans cette langue, j'ai déjà du mal à la comprendre quand elle parle coréen alors chinois... Je n'y songe même pas. Je suis vite rassuré lorsqu'elle me dit de rentrer, c'est ça, rentrons. Ça lui évitera de finir à nouveau sur la route... Dans quoi je me suis embarqué au juste ? Mais je fronce très vite les sourcils lorsqu'elle prend une direction opposée. « Hera... Ce n'est pas par là. » Elle est complètement torchée là, alors je me mets à la suivre car non, il est tout simplement hors de question que je la laisse seule dans les rues de Séoul et encore moins dans cet état. Elle en perd l'équilibre, elle se retient donc à moi tandis que de nouveau, j'ai le réflexe de tendre mes bras m'apprêtant à la rattraper si elle tombe. Mais bon elle se remet très vite de ce petit accident puisque lorsqu'elle se rend compte de son geste, elle retire aussitôt sa main.

Elle marche, dos à moi, mais je ne la quitte pas d'une semelle. Je ne sais pas comment je vais m'en sortir pour rentrer à bon port mais... Je vais le faire, alors j'accélère le pas afin de la rattraper, arrivé à sa hauteur, je tente de nouveau. « Écoute, il faut rentrer mais pour ça il faut que tu me suives. » Et ce n'est pas en marchant devant moi dans une direction totalement aléatoire qu'elle trouvera son chemin, du moins, pas dans cet état. Mais je vois bien qu'elle ne m'écoute pas, Hera est totalement ailleurs puisqu'elle prononce quelques mots. Le nom de quelqu'un. Avant de continuer de parler toute seule et de nouveau en chinois. Elle sort même son téléphone pour faire je ne sais quoi avec, je ne peux m'empêcher de lui lancer « Mais qu'est-ce que tu racontes ? Hera, il faut rentrer. » Je tente de nouveau de la raisonner, désespéramment sans doute puisque je sais pertinemment qu'elle ne m'écoutera pas. Déjà que j'ai du mal à la suivre lorsqu'elle parle trois langues différentes, totalement ivre, alors là... Oui, je doute qu'elle fasse ce que je lui dis, c'est pourtant ce qu'il faut faire. Pour elle surtout vue l'état dans lequel elle se trouve...

Mais lorsqu'elle relève la tête, son expression change littéralement. Quoi? La vue? Je n'y avais même pas prêter attention, en fait toute mon attention est posée sur Hera, ou plutôt, sur comment la convaincre de rentrer et vite. Elle m'a déjà fait peur en manquant de se faire écraser, je n'ai pas non plus envie qu'elle fasse une autre connerie dans ce genre. Alors même malgré son enthousiasme face à l'endroit où nous nous trouvons, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Oui bon, Hera et moi n'avons pas la meilleure des relations mais tout de même... Qu'elle ne me reproche plus jamais de m'avoir raccompagné au dortoir lorsque j'étais bourré, après ça! Je suis sûr que j'étais moins chiant. « Non il faut - » rentrer, oui, je m'apprêtais à le répéter avant qu'elle me prenne par le bras afin de m'emmener plus loin. Ce n'est pas possible, elle ne m'écoute vraiment pas! Il y a bien un moment où je ne vais plus lui laisser le choix, de toute manière. Mon regard se pose un court instant sur cette cascade, mais croyez-le ou non, je n'ai même pas le temps de faire quoi que ce soit qu'elle m'attire à nouveau vers elle, je vois très bien où elle veut en venir lorsqu'elle tend son téléphone comme pour prendre une photo. « Non non non ! » m’exclamai-je, trop tard, la photo est prise. Je soupire, marmonnant « C'est pas vrai... » Et voilà qu'elle vient de prendre une photo de nous maintenant! Mais elle s'en fiche ça, bien trop bourrée, elle en est même contente puisqu'elle prononce de nouveaux mots en chinois. Langue que je ne parle pas mais je connais quelques mots et j'en ai compris un... Assez pour m’inquiéter de nouveau. « Ton père ? Quoi ? » Pourquoi a t-elle parlé de son père? Je lève les yeux au ciel, soupirant de nouveau. Elle joue avec ma patience là, le pire c'est qu'elle ne m'écoute même pas ! Je m'approche alors d'elle « Bon, vraiment Hera, il faut rentrer alors suis-moi. » Un ordre ? Presque mais elle ne connaît pas le chemin, enfin, l'alcool lui a fait oublier la direction... Mais je lâche un « Hm... » Tout aussi rapidement. Je ne sais même plus quelle langue il faut que j'utilise alors, heureusement que je sais plus ou moins parler anglais puisque je lui répète cette phrase dans cette langue avec un accent... qui laisse un peu à désirer. Je secoue brièvement la tête, lâchant un soupir comme si je venais de me rendre compte que c'était inutile. Je lui prends son téléphone des mains que j'éloigne d'elle, comme si c'était une arme destructive... c'est un peu le cas non? Je veux dire... La photo... C'est quoi la prochaine étape? « Tu vas faire une bêtise avec ça. » Je ne sais déjà pas ce qu'elle a fait en tapotant sur son téléphone tout le long du trajet, et en parlant -dans une langue que je ne parle pas- toute seule. Mais bon. Je ne suis pas serein, si je lui rends son téléphone, je ne sais pas de quoi elle serait capable... Bien qu'elle pourrait appeler Pierre Paul ou Jacques, c'est son problème, je ne veux juste pas qu'elle se retrouve dans le merdier. Et instinctivement, je regarde l'écran du téléphone où je vois notre photo, je grimace. « En plus j'ai les yeux fermés... » dis-je comme si c'était important, très vite, je supprime la photo. Non parce que déjà, je n'ai aucune envie qu'elle garde une photo de moi, totalement désespéré à côté d'une Hera bourrée mais je sais aussi qu'elle aurait fait un arrêt cardiaque demain si elle était retombée dessus. « Tu sais, si tu voulais une photo avec moi tu n'avais pas besoin de faire tout ce cinéma. » C'est plus une plaisanterie qu'autre chose, enfin, je n'ai pas envie de rire puisque je ne lâche même pas un sourire mais bon... Je me détends comme je peux.

Ivresse de l’esprit, errance du corps et divagation des pensées~Tahera

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