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« + 4 dans ta face ! » ft. Naru
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Ven 6 Jan - 16:29 Citer EditerSupprimer
« + 4 dans ta face ! » ft. Naru
Y’a des hommes, comme ceux qui viennent se rincer l’œil au bar, qui ne absolument pas difficiles à cerner, je lis en eux comme dans un livre ouvert. Je n’ai jamais de mal à savoir ce qu’ils vont me demander ou ce qui va pouvoir les satisfaire. Ils n’ont besoin que d’une chose : faire étalage de tout leur pognon qui dégoulinent de leurs poches. Avec Naru, c’est différent. J’ai pas su ce qu’il me voulait quand il a débarqué comme ça au bar pour me hurler dessus comme un acharné. Et j’ai toujours pas compris ce qu’il lui était passé par la tête ce jour-là et à vrai dire, c’est pas comme si notre relation était basée sur la communication. C’est plutôt chacun vient chercher ce qu’il veut sans en demander plus et repart comme il est venu. C’était comme un accord muet entre nous mais ce soir, j’ai envie de savoir ce qui se cachait au fond de lui, ce qui dissimule derrière son regard sombre et sa forteresse.
C’est aussi pour ça que j’avais proposé de pimenter la partie. En fait, c’était juste une excuse pour pouvoir le faire parler mais est-ce qu’il allait céder ? Sûrement. S’il a la même logique que moi, il doit se dire qu’il va pouvoir en savoir plus sur moi mais contrairement à lui, ça me dérangeait pas qu’il sache que ma mère est une pute et que j’ai grandi dans un bordel où les seuls hommes qui ont côtoyé ma vie étaient les mecs qui venaient se vider ou tromper leur femme le temps d’une partie de jambe en l’air. Pour le reste, il avait pas besoin de savoir si c’était vrai ou un gros mensonge.
Quand je l’entends accepter, j’essaie de cacher mon sourire victorieux derrière mes cartes mais pour le coup, l’alcool encore dans mes veines a inhibé quelques-uns de mes mécanismes. « Ok », me contentai-je de lui répondre alors que la partie continue. Et en ma faveur cette fois-ci ! Je l’avoue, j’en profite un peu plus à chaque fois qu’il perd. Je me délecte de chacune de ses protestations comme d’une douce mélodie. Même ses menaces n’arrivent pas à me gâcher mon petit plaisir personnel. C’était sans compter le mot de trop. « Pourquoi tu fais la pute comme ça ? ».
C’est un mot que je suis habituée à entendre alors ça me fait plus rien. Enfin, ça devrait. Ma mère est une prostituée, j’ai vécu entourée de prostituée et le meilleur ami de mon frèreque j’aimais avait un toc, « fils de pute ». J’ai grandi avec ce mot accroché dans mon dos. Mais l’entendre de sa bouche, je sais pas, ça réveille quelque chose en moi. Un truc que je croyais endormi. « Parce que j’adore ça », lui répondis-je en sentant un affreux rictus tordre mes lèvres. « Ça t’amuse pas de voir tout le mal qu’on peut faire à quelqu’un rien qu’avec des mots ? Ça t’amuse pas toi, de les voir mal à l’aise, le regard fuyant, espérant disparaître trente-six pieds sous terre ? Moi ça me fait bien rire ! ».
Le silence pèse suite à mes propos mais moi, j’en jubile. « Baise la vie avant qu’elle ne le fasse, tu dois connaître non ? ». Pile quand je dis ça, il pose la fin de son jeu dans une rafale, me signifiant que j’étais la grande perdante de ce tour. J’ajoute rien, je me contente juste de le regarder alors que je décroche les attaches mon soutien gorge. Je fais glisser les bretelles de mes épaules pour ensuite le jeter à l’autre bout de la chambre. Sans un autre mot, je ramasse les cartes pour relancer une nouvelle partie.
Nos jeux posés devant nous, je lève les yeux vers lui pour fixer ses iris noires. « Et toi, pourquoi t’es venu m’emmerder ce soir-là à mon boulot ? Et me dis pas que t’avais trop bu, je te croirai pas ».
C’est aussi pour ça que j’avais proposé de pimenter la partie. En fait, c’était juste une excuse pour pouvoir le faire parler mais est-ce qu’il allait céder ? Sûrement. S’il a la même logique que moi, il doit se dire qu’il va pouvoir en savoir plus sur moi mais contrairement à lui, ça me dérangeait pas qu’il sache que ma mère est une pute et que j’ai grandi dans un bordel où les seuls hommes qui ont côtoyé ma vie étaient les mecs qui venaient se vider ou tromper leur femme le temps d’une partie de jambe en l’air. Pour le reste, il avait pas besoin de savoir si c’était vrai ou un gros mensonge.
Quand je l’entends accepter, j’essaie de cacher mon sourire victorieux derrière mes cartes mais pour le coup, l’alcool encore dans mes veines a inhibé quelques-uns de mes mécanismes. « Ok », me contentai-je de lui répondre alors que la partie continue. Et en ma faveur cette fois-ci ! Je l’avoue, j’en profite un peu plus à chaque fois qu’il perd. Je me délecte de chacune de ses protestations comme d’une douce mélodie. Même ses menaces n’arrivent pas à me gâcher mon petit plaisir personnel. C’était sans compter le mot de trop. « Pourquoi tu fais la pute comme ça ? ».
C’est un mot que je suis habituée à entendre alors ça me fait plus rien. Enfin, ça devrait. Ma mère est une prostituée, j’ai vécu entourée de prostituée et le meilleur ami de mon frère
Le silence pèse suite à mes propos mais moi, j’en jubile. « Baise la vie avant qu’elle ne le fasse, tu dois connaître non ? ». Pile quand je dis ça, il pose la fin de son jeu dans une rafale, me signifiant que j’étais la grande perdante de ce tour. J’ajoute rien, je me contente juste de le regarder alors que je décroche les attaches mon soutien gorge. Je fais glisser les bretelles de mes épaules pour ensuite le jeter à l’autre bout de la chambre. Sans un autre mot, je ramasse les cartes pour relancer une nouvelle partie.
Nos jeux posés devant nous, je lève les yeux vers lui pour fixer ses iris noires. « Et toi, pourquoi t’es venu m’emmerder ce soir-là à mon boulot ? Et me dis pas que t’avais trop bu, je te croirai pas ».
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Jeu 12 Jan - 22:11 Citer EditerSupprimer
« + 4 dans ta face ! » ft. Meina
J’pensais que j’pouvais comprendre mais j’comprends pas. J’la comprends pas, elle. Et c’qu’elle me balance au visage bah j’comprends pas. Enfin si. Ouais, si, j’peux comprendre. Elle doit être dérangée surtout, une autre folle qui rend plaisir à faire du mal aux gens (c’pour ça que j’m’attache pas, c’pour ça que j’aime personne, au moins ils peuvent pas m’blesser, au moins ils m’foutent la paix – parce qu’ils savent qu’ça sert à rien). J’laisse le silence parler pour moi, j’me contente de continuer à jouer. De toute manière, j’ai rien à dire, et puis j’aime pas parler. J’suis pas un grand bavard, puis elle le sait bien Meina, ça a jamais fait partie d’notre relation (enfin j’crois qu’on en a une de relation même si ça m’tue, même si elle est pas conventionnelle). Pourtant j’lève les yeux quand elle r’commence à parler. « Baiser tout court avant qu’on t’baise plutôt non ? » Meina elle baise tout l’monde, j’sais pas pourquoi, j’sais pas c’que ça lui apporte. Ça non, ça j’comprends pas. J’comprendrais peut-être jamais (peut-être que j’pas envie de comprendre aussi).
J’la regarde virer son soutien-gorge et j’peux pas nier qu’c’est pas une vue si atroce que ça, même si j’aurais préféré. Elle est belle Meina mais y a quelque chose qui fait qu’elle paraît fade. Elle est belle Meina, mais y a son regard que j’déteste, qui m’donne envie d’lui tordre le cou et d’effacer c’sourire dégueulasse de son visage. Elle est belle Meina, mais elle aurait été encore plus belle si elle avait pas été elle. « Pour m’amuser. Parce que j’voulais te faire chier. Parce que tu m’dégoûtais aussi. » Et parce que j’ai perdu la boule, et parce qu’j’ai cru qu’t’étais elle, et parce que j’sais pas, j’sais pas ok ? j’sais pas c’qui m’est passé par la tête, j’ai juste voulu te sauver (j’ai juste voulu la sauver). Mais ça j’peux pas t’le dire Meina putain, j’veux pas t’le dire, j’préfère me couper la langue, m’arracher les yeux. Même Kali elle sait pas, qu’parfois y a un truc qui déconne, qu’parfois j’la revois, dans le regard des gens, dans leurs gestes, dans leurs comportements (dans toi). Même Kali elle sait pas et faut pas qu’elle sache, faut qu’personne sache. « Ouais, c’est marrant d’venir t’emmerder à ton boulot. » Non en vrai c’était pas marrant, en vrai c’était même plutôt chiant. Mais ça j’te l’dirai pas, Meina, y a trop d’choses qu’tu dois pas savoir.
On continue la partie, mais j’plus autant la tête à ça. J’sais pas si c’est l’alcool qui m’fait tourner la tête, ou si c’est c’petit jeu qu’on a ajouté. Et qui m’donne envie d’en savoir plus. J’sais pas pourquoi, j’ai jamais été curieux, ça m’intéresse pas d’habitude, j’ai d’autres choses à foutre, puis j’m’intéresse pas aux gens. Mais là j’ai envie d’savoir, là j’ai besoin d’savoir. « Et t’enchaînes les mecs en autant d’temps qu’il faut pour changer d’capote parce que ça t’fait rire aussi ? » J’souris pas, j’ris pas, j’suis sérieux. J’pose une carte, j’dis uno, j’pioche au tour suivant les yeux levés vers elle, l’regard planté dans l’sien. Dis-moi Meina, dis-moi c’qui s’passe dans ta tête, dis-moi pourquoi tu fais tout ça, dis-moi pourquoi t’agis comme ça. Aide-moi Meina, parce que putain j’comprends rien, et ça m’rend fou.
J’la regarde virer son soutien-gorge et j’peux pas nier qu’c’est pas une vue si atroce que ça, même si j’aurais préféré. Elle est belle Meina mais y a quelque chose qui fait qu’elle paraît fade. Elle est belle Meina, mais y a son regard que j’déteste, qui m’donne envie d’lui tordre le cou et d’effacer c’sourire dégueulasse de son visage. Elle est belle Meina, mais elle aurait été encore plus belle si elle avait pas été elle. « Pour m’amuser. Parce que j’voulais te faire chier. Parce que tu m’dégoûtais aussi. » Et parce que j’ai perdu la boule, et parce qu’j’ai cru qu’t’étais elle, et parce que j’sais pas, j’sais pas ok ? j’sais pas c’qui m’est passé par la tête, j’ai juste voulu te sauver (j’ai juste voulu la sauver). Mais ça j’peux pas t’le dire Meina putain, j’veux pas t’le dire, j’préfère me couper la langue, m’arracher les yeux. Même Kali elle sait pas, qu’parfois y a un truc qui déconne, qu’parfois j’la revois, dans le regard des gens, dans leurs gestes, dans leurs comportements (dans toi). Même Kali elle sait pas et faut pas qu’elle sache, faut qu’personne sache. « Ouais, c’est marrant d’venir t’emmerder à ton boulot. » Non en vrai c’était pas marrant, en vrai c’était même plutôt chiant. Mais ça j’te l’dirai pas, Meina, y a trop d’choses qu’tu dois pas savoir.
On continue la partie, mais j’plus autant la tête à ça. J’sais pas si c’est l’alcool qui m’fait tourner la tête, ou si c’est c’petit jeu qu’on a ajouté. Et qui m’donne envie d’en savoir plus. J’sais pas pourquoi, j’ai jamais été curieux, ça m’intéresse pas d’habitude, j’ai d’autres choses à foutre, puis j’m’intéresse pas aux gens. Mais là j’ai envie d’savoir, là j’ai besoin d’savoir. « Et t’enchaînes les mecs en autant d’temps qu’il faut pour changer d’capote parce que ça t’fait rire aussi ? » J’souris pas, j’ris pas, j’suis sérieux. J’pose une carte, j’dis uno, j’pioche au tour suivant les yeux levés vers elle, l’regard planté dans l’sien. Dis-moi Meina, dis-moi c’qui s’passe dans ta tête, dis-moi pourquoi tu fais tout ça, dis-moi pourquoi t’agis comme ça. Aide-moi Meina, parce que putain j’comprends rien, et ça m’rend fou.
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Mar 24 Jan - 21:51 Citer EditerSupprimer
« + 4 dans ta face ! » ft. Naru
« Tu commences à comprendre », lui répondis-je sans réagir à cette étrange émotion qui ponctue sa question. S’il savait que ma mère est une pute, il se dirait peut-être que c’est normal, que je reproduis le schéma maternel. Le genre de conneries qu’on s’imagine quand on apprend deux trois détails sur la vie de quelqu’un. Je ferais sûrement la joie des psychologues mais la seule chose que j’aurai à leur répondre, c’est que j’aime ça. Et pas qu’inconsciemment, je fais la même chose que ma mère, que je l’imite à enchaîner les mecs comme elle a enchaîné les clients. J’aimerai plutôt être sourde que de l’entendre sortir de sa bouche. Mais y’a quelque chose que je comprends, que j’arrive pas à comprendre avec lui. Depuis le début, y’a un truc qui me gêne, un pont sur la poitrine. Minuscule mais il est là, je le sens quand ses yeux se posent sur moi. Il est pas comme les autres. Il est revenu et je pensais qu’il en voulait encore mais non, c’était pas une question de sexe. Ses gestes le trahissent mais je ne sais pas encore quel est le secret qu’il garde précieusement derrière ses iris noires.
Je perds et je dégage rapidement mon soutif sur le côté, l’envoyant valser à l’autre bout de la pièce. Je me cache pas, il a déjà tout vu de toute façon et être nue me dérange pas. Lui non plus apparemment. Même s’il se tue à dire le contraire. Je sens le coin de mes lèvres se tordre dans une grimace quand il me dit que je le dégoûte. Si tu savais Naru, si tu savais. « Pourtant ça t’a pas empêché de me baiser. Et c’est pas ce qui t’empêche de me mater hein ? ». Mon regard s’accroche au sien et un rire s’échappe. T’es ridicule Naru, tu le sais ? J’en ai rien à foutre de tout ce que tu me dis. J’en ai rien à foutre de tout. Y’a rien qui m’atteint, plus depuis longtemps. Dommage que tu le saches pas. Tu brasses du vent pour rien. Je me penche en arrière, prend appui sur mes mains pour le regarder. « Tu vois, t’es aussi tordu que moi ». Dis pas que c’est pas vrai, dis pas que je mens.
J’en oublie la partie, en fait j’ai plus envie de jouer parce que j’ai trouvé un autre jeu bien plus drôle. Mais j’ai quand même envie de voir lequel de nous deux va finir à poil. Mais j’ai pas envie que ça se fasse trop vite. Alors je prends mes cartes, analyse mon jeu et … on verra bien ce que ça donnera. Mais j’ai le sentiment qu’aucun de nous n’a envie de continuer. Alors je pose mon jeu sur la table et fouille dans mon sac pour en sortir une cigarette et mon briquet. Je prends même pas la peine de lui demander si je peux, même s’il me dit non, je le ferai quand même. J’ouvre la fenêtre pour laisser la première bouffée s’évaporer dans la nuit. Je le laisse mariner, l’ignorant totalement. Puis … « Non, parce que ça me fait jouir ». Je me retourne pour lui faire face. « Pourquoi ? T’es jaloux ? Ça t’intéresse de savoir avec qui je m’envoie en l’air ? Tu le sais pourtant, que t’es pas le seul. Mais si tu veux, je te donne le nom du gars d’hier ? Pas que ça te serve à grand-chose ». La nicotine entre les lèvres, je laisse le rouge s’y imprégner. « Au moins, je me protège. C’est tout ce que t’as besoin de savoir. Le reste … t’es pas mon père, ni mon frère, ni mon petit copain ou je ne sais quelle connerie du genre ». Je comprends pas pourquoi il me pose la question. « A mon tour : pourquoi je te dégoûte ? Doit bien y avoir une raison non ? C’est parce que je me tape n’importe qui ? ».
Je perds et je dégage rapidement mon soutif sur le côté, l’envoyant valser à l’autre bout de la pièce. Je me cache pas, il a déjà tout vu de toute façon et être nue me dérange pas. Lui non plus apparemment. Même s’il se tue à dire le contraire. Je sens le coin de mes lèvres se tordre dans une grimace quand il me dit que je le dégoûte. Si tu savais Naru, si tu savais. « Pourtant ça t’a pas empêché de me baiser. Et c’est pas ce qui t’empêche de me mater hein ? ». Mon regard s’accroche au sien et un rire s’échappe. T’es ridicule Naru, tu le sais ? J’en ai rien à foutre de tout ce que tu me dis. J’en ai rien à foutre de tout. Y’a rien qui m’atteint, plus depuis longtemps. Dommage que tu le saches pas. Tu brasses du vent pour rien. Je me penche en arrière, prend appui sur mes mains pour le regarder. « Tu vois, t’es aussi tordu que moi ». Dis pas que c’est pas vrai, dis pas que je mens.
J’en oublie la partie, en fait j’ai plus envie de jouer parce que j’ai trouvé un autre jeu bien plus drôle. Mais j’ai quand même envie de voir lequel de nous deux va finir à poil. Mais j’ai pas envie que ça se fasse trop vite. Alors je prends mes cartes, analyse mon jeu et … on verra bien ce que ça donnera. Mais j’ai le sentiment qu’aucun de nous n’a envie de continuer. Alors je pose mon jeu sur la table et fouille dans mon sac pour en sortir une cigarette et mon briquet. Je prends même pas la peine de lui demander si je peux, même s’il me dit non, je le ferai quand même. J’ouvre la fenêtre pour laisser la première bouffée s’évaporer dans la nuit. Je le laisse mariner, l’ignorant totalement. Puis … « Non, parce que ça me fait jouir ». Je me retourne pour lui faire face. « Pourquoi ? T’es jaloux ? Ça t’intéresse de savoir avec qui je m’envoie en l’air ? Tu le sais pourtant, que t’es pas le seul. Mais si tu veux, je te donne le nom du gars d’hier ? Pas que ça te serve à grand-chose ». La nicotine entre les lèvres, je laisse le rouge s’y imprégner. « Au moins, je me protège. C’est tout ce que t’as besoin de savoir. Le reste … t’es pas mon père, ni mon frère, ni mon petit copain ou je ne sais quelle connerie du genre ». Je comprends pas pourquoi il me pose la question. « A mon tour : pourquoi je te dégoûte ? Doit bien y avoir une raison non ? C’est parce que je me tape n’importe qui ? ».
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Ven 10 Fév - 22:50 Citer EditerSupprimer
[quote="Yu Naru"]
« + 4 dans ta face ! » ft. Meina
« Personne n’est aussi tordu que toi. » J’affronte son regard, j’espère qu’elle est pas en train d’essayer d’m’intimider. Elle sait qu’ça marcherait pas de toute manière ? J’me laisse plus intimider – de toute manière j’dois bien faire deux têtes de plus qu’elle, c’est pas elle qui me ferait peur. Et puis elle a pas spécialement tort, j’peux pas vraiment la contredire. Ouais j’suis tordu, j’crois qu’au fond j’l’ai toujours été. Une tâche dans la famille, l’type qu’a rien à faire ici, qu’aurait jamais dû être ici. Mais j’le suis, ici. Et j’partirais pas, j’peux pas partir, j’l’ai promis et même si j’sais pas tenir des promesses, elle j’refuse de pas la respecter. Car j’préfèrais crever, que d’faire de la peine à ma famille, d’revoir les larmes de ma mère couler – et d’savoir que c’est à cause de moi. J’pourrais crever d’leur faire du mal.
Elle pose son paquet, j’pose le mien aussi. On a arrêté de jouer de toute manière. Et j’crois qu’j’ai plus vraiment envie de savoir qui va gagner. Parc que j’veux pas que ce soit moi – et que j’sais pas trop si j’ai envie que ce soit elle aussi. « Heureusement que j’suis ni ton frère, ni ton père, ni ton mec. J’les plains. » J’lance ça, l’air de pas y toucher. Mais au fond j’le pense. J’suis bien content d’pas l’être. Déjà qu’ma famille elle me rend dingue, alors l’avoir elle aussi dedans, j’crois que j’pourrais pas supporter. J’crois qu’elle non plus. Tous les deux on se supporte pas, j’sais même pas pourquoi on se voit alors, j’comprends pas pourquoi on se fuit pas. On devait. J’devrais. Mais j’sais pas. Ça fait longtemps que j’sais plus, longtemps qu’j’ai arrêté d’essayer d’savoir. « Ouais, parce que tu te tapes n’importe qui. Comme si t’avais aucune valeur. » Comme si ton corps avait aucune valeur non plus. Au début j’ai cru qu’t’étais comme ça mais finalement j’vois bien qu’non. Elle, elle avait beau enchaîner les mecs entre ses draps, elle restait pure. Y avait toujours cette lueur d’innocence dans ses yeux. Elle le faisait par dépit, mais surtout par amour. Parce que tous ces hommes, elle les aimait, les avait aimé, rêvait d’une vie meilleure dans leurs bras. Et qu’ils l’avaient rejetée. Alors elle continuait d’espérer. Mais toi c’est différent, toi tu les as jamais aimé, ces types, sûrement même que tu les détestes. Et c’est sûrement pour ça qu’tu les accueilles pour une nuit. Pour leur prouver qu’tu les détestes, qu’tu les méprises. Peut-être ouais. Mais en vérité, j’ai plus vraiment envie d’savoir. Parce que j’me dis qu’faut probablement pas creuser plus profond. Et j’sais que si j’m’y risque, j’vais juste trouver plus de noirceur. Et probablement qu’j’me reconnaîtrai dans cette noirceur (même si moi j’essaie de lutter contre).
« Pourquoi t’es là ? » J’ai arrêté les questions trop personnelles ouais, j’veux pas savoir, j’veux plus savoir. Vaut mieux qu’elle reste un mystère, vaut mieux pas que j’découvre la vérité. Même si au fond ça m’ronge toujours un peu, même si au fond j’aimerais toujours savoir (mais ça me fait peur, oui, et la peur ça dépasse tout). « Tu me détestes non ? Alors pourquoi t’es là ? » Ouais c’est vrai ça, pourquoi t’es là, pourquoi on est là. J’te comprends pas, j’me comprends, j’nous comprends pas. On doit être vraiment cons pour continuer à s’fréquenter alors qu’on se supporte pas. Mais j’sais pas, y a quelque chose qui fait que j’lâche pas, quelque chose qui fait que j’arrive pas à lâcher. Même si j’en crève d’envie.
Elle pose son paquet, j’pose le mien aussi. On a arrêté de jouer de toute manière. Et j’crois qu’j’ai plus vraiment envie de savoir qui va gagner. Parc que j’veux pas que ce soit moi – et que j’sais pas trop si j’ai envie que ce soit elle aussi. « Heureusement que j’suis ni ton frère, ni ton père, ni ton mec. J’les plains. » J’lance ça, l’air de pas y toucher. Mais au fond j’le pense. J’suis bien content d’pas l’être. Déjà qu’ma famille elle me rend dingue, alors l’avoir elle aussi dedans, j’crois que j’pourrais pas supporter. J’crois qu’elle non plus. Tous les deux on se supporte pas, j’sais même pas pourquoi on se voit alors, j’comprends pas pourquoi on se fuit pas. On devait. J’devrais. Mais j’sais pas. Ça fait longtemps que j’sais plus, longtemps qu’j’ai arrêté d’essayer d’savoir. « Ouais, parce que tu te tapes n’importe qui. Comme si t’avais aucune valeur. » Comme si ton corps avait aucune valeur non plus. Au début j’ai cru qu’t’étais comme ça mais finalement j’vois bien qu’non. Elle, elle avait beau enchaîner les mecs entre ses draps, elle restait pure. Y avait toujours cette lueur d’innocence dans ses yeux. Elle le faisait par dépit, mais surtout par amour. Parce que tous ces hommes, elle les aimait, les avait aimé, rêvait d’une vie meilleure dans leurs bras. Et qu’ils l’avaient rejetée. Alors elle continuait d’espérer. Mais toi c’est différent, toi tu les as jamais aimé, ces types, sûrement même que tu les détestes. Et c’est sûrement pour ça qu’tu les accueilles pour une nuit. Pour leur prouver qu’tu les détestes, qu’tu les méprises. Peut-être ouais. Mais en vérité, j’ai plus vraiment envie d’savoir. Parce que j’me dis qu’faut probablement pas creuser plus profond. Et j’sais que si j’m’y risque, j’vais juste trouver plus de noirceur. Et probablement qu’j’me reconnaîtrai dans cette noirceur (même si moi j’essaie de lutter contre).
« Pourquoi t’es là ? » J’ai arrêté les questions trop personnelles ouais, j’veux pas savoir, j’veux plus savoir. Vaut mieux qu’elle reste un mystère, vaut mieux pas que j’découvre la vérité. Même si au fond ça m’ronge toujours un peu, même si au fond j’aimerais toujours savoir (mais ça me fait peur, oui, et la peur ça dépasse tout). « Tu me détestes non ? Alors pourquoi t’es là ? » Ouais c’est vrai ça, pourquoi t’es là, pourquoi on est là. J’te comprends pas, j’me comprends, j’nous comprends pas. On doit être vraiment cons pour continuer à s’fréquenter alors qu’on se supporte pas. Mais j’sais pas, y a quelque chose qui fait que j’lâche pas, quelque chose qui fait que j’arrive pas à lâcher. Même si j’en crève d’envie.
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Sam 1 Avr - 11:06 Citer EditerSupprimer
« + 4 dans ta face ! » ft. Naru
« Me faire des compliments ne te mènera à rien ». Le sarcasme est la meilleure des défenses. Ou des attaques. Tout dépend comment on choisit de s’en servir. J’en abuse, en désabuse parce que c’est plus facile de tout prendre à la légère, d’encaisser avec un sourire bancal que nombreux jugent sincère ou timide. C’est plus simple de faire croire qu’on en a rien à foutre. Et puis de toute façon, j’ai l’habitude. D’être traitée comme la peste. J’ai l’habitude de n’être qu’une chose, un objet futile qu’on laisse dans un coin, qui prend la poussière sans que plus personne ne pose jamais les yeux dessus. Mais ça, c’était avant. Cette Mei Na là, j’avais fait comme tout le monde, je l’avais laissé crever au fond de la rivière. Celle d’aujourd’hui marche la tête haute, écrase les dignités, détruit les espoirs. Celle-là rit, se fiche de ce qu’on lui dit, de ce qui pourra lui arriver. On finit tous par crever un jour.
Alors je ris à sa réplique, je me moque. « De toute façon j’ai aucun des trois. Pas de père, pas de frère, pas de mec. Rien. Y’a que moi et ce sera jamais autrement ». C’est faux mais il a pas besoin de le savoir. Pas besoin de savoir que le père en question est un connard qui veut pas de moi, qui me voit juste comme le fruit d’une erreur, d’un passé qu’il souhaite enterrer. Que mon frère, plutôt la moitié de celui que j’ai, n’en a jamais eu rien à foutre de ma gueule, que sa vie sans moi aurait été pareil, peut-être même mieux. Et que le seul mec que je voulais, celui qui n’était pas qu’un défouloir de pulsions, celui qui avait de l’importance, qui m’en donnait, est mort. Tu diras quoi toi Naru ? Tu trouverais ça pitoyable ? Triste ? Ou tu t’en ficherais ? Est-ce que tu me regarderais avec pitié comme les autres ? Ou tu continueras avec cet air de dégout figé sur ton visage ? Ce poison qui s’insinue jusque dans tes mots, qui anime tes paroles, tes morsures. « Si ça te dégoûte tant, arrête de venir. Arrête. Oublie que j’existe. Ça devrait pas être trop difficile ». Si les autres ont pu y arriver, toi aussi t’y arriveras. T’es déjà détruit, j’ai rien eu à faire, je suis qu’une trace noire, infime, parmi toutes celles qui rongent ton âme.
Le bâton de nicotine oublié sur le rebord de la fenêtre, je m’abaisse à ses côtés, les genoux repliés contre la poitrine. Et je le regarde, la tête penchée sur le côté comme si la réponse à ses interrogations allait apparaitre toute seule. Le truc, c’est que y’en a pas, pas d’explications. « Je sais pas ». Et j’aime pas ne pas savoir pourquoi. « J’en sais rien ». Et j’aime pas ça. « Je pourrai te dire que c’est toi qui es venu me chercher ». C’est pas entièrement faux. « Ou parce que tu me faisais pitié ». Mais c’est pas ça non plus. « Ou que j’avais envie de t’emmerder ». Peut-être un peu. « Mais j’en sais rien ». Peut-être qu’au fond si, je sais. Peut-être que pour une fois, j’avais pas envie d’être seule. Pas envie de me sentir seule. « Et toi tu caches quoi ? ».
Alors je ris à sa réplique, je me moque. « De toute façon j’ai aucun des trois. Pas de père, pas de frère, pas de mec. Rien. Y’a que moi et ce sera jamais autrement ». C’est faux mais il a pas besoin de le savoir. Pas besoin de savoir que le père en question est un connard qui veut pas de moi, qui me voit juste comme le fruit d’une erreur, d’un passé qu’il souhaite enterrer. Que mon frère, plutôt la moitié de celui que j’ai, n’en a jamais eu rien à foutre de ma gueule, que sa vie sans moi aurait été pareil, peut-être même mieux. Et que le seul mec que je voulais, celui qui n’était pas qu’un défouloir de pulsions, celui qui avait de l’importance, qui m’en donnait, est mort. Tu diras quoi toi Naru ? Tu trouverais ça pitoyable ? Triste ? Ou tu t’en ficherais ? Est-ce que tu me regarderais avec pitié comme les autres ? Ou tu continueras avec cet air de dégout figé sur ton visage ? Ce poison qui s’insinue jusque dans tes mots, qui anime tes paroles, tes morsures. « Si ça te dégoûte tant, arrête de venir. Arrête. Oublie que j’existe. Ça devrait pas être trop difficile ». Si les autres ont pu y arriver, toi aussi t’y arriveras. T’es déjà détruit, j’ai rien eu à faire, je suis qu’une trace noire, infime, parmi toutes celles qui rongent ton âme.
Le bâton de nicotine oublié sur le rebord de la fenêtre, je m’abaisse à ses côtés, les genoux repliés contre la poitrine. Et je le regarde, la tête penchée sur le côté comme si la réponse à ses interrogations allait apparaitre toute seule. Le truc, c’est que y’en a pas, pas d’explications. « Je sais pas ». Et j’aime pas ne pas savoir pourquoi. « J’en sais rien ». Et j’aime pas ça. « Je pourrai te dire que c’est toi qui es venu me chercher ». C’est pas entièrement faux. « Ou parce que tu me faisais pitié ». Mais c’est pas ça non plus. « Ou que j’avais envie de t’emmerder ». Peut-être un peu. « Mais j’en sais rien ». Peut-être qu’au fond si, je sais. Peut-être que pour une fois, j’avais pas envie d’être seule. Pas envie de me sentir seule. « Et toi tu caches quoi ? ».
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Sam 29 Avr - 20:56 Citer EditerSupprimer
« + 4 dans ta face ! » ft. Meina
Elle parle, elle réplique et moi j’hausse les épaules. J’veux pas m’énerver, pas pour elle, pas devant elle ; j’préfère la laisser parler. Et lui montrer que finalement j’en ai rien à foutre, que j’la prendrai pas en pitié parce que son sort m’importe peu. « Si ça te dégoûte tant, arrête de venir. Arrête. Oublie que j’existe. Ça devrait pas être trop difficile. – Ouais. » Ouais, j’devrais – arrêter de venir, oublier que t’existes ; ça devrait pas être trop difficile, effectivement. T’es pas inoubliable Meina, et puis t’es pas indispensable non plus. J’pourrais très bien me passer de toi, suffirait juste que j’reprenne ma petite vie. Elle a pas changé ma vie, elle la changera pas non plus. J’ai juste à la rayer de mon existence, oublier jusqu’à sa présence.
Ouais, de toute manière j’m’en fous d’elle.
Alors pourquoi j’y arrive pas ? C’est con, c’est stupide – j’l’apprécie même pas. Mais j’y arrive pas. C’est plus fort que moi, un truc qui me dépasse. Et ça m’énerve d’en arriver là, ça m’énerve d’être comme ça ; d’être comme ça avec elle, surtout. « Mais j’en sais rien. – Alors rejette pas la faute sur moi. » Si t’es là finalement c’est pas ma faute, si t’es là finalement c’est la tienne. Ou peut-être un peu des deux, peut-être qu’au fond on est tous les deux responsables – ou sûrement, on est grands. Mais j’pense qu’elle en sait pas plus que moi, j’pense qu’elle aussi, elle aimerait se barrer mais elle y arrive pas. J’pense qu’elle non plus, elle sait pas pourquoi, elle sait juste que y a rien qui la retient, qu’elle m’apprécie autant que j’l’apprécie, que y a rien qui nous lien ; rien à part les souvenirs, de mon côté. Et de son côté à elle, j’en sais rien. Et j’crois que j’ai pas forcément envie de le savoir. « Pleins de choses. Mais le plus drôle c’est que… y en a aucun qui te concerne. » C’est pas vraiment, pas totalement vrai en tout cas. J’me doute bien que sa question, c’est par rapport à elle, c’est par rapport à ma présence, à sa présence, à notre présente. Pourquoi on est ici tous les deux ? « Mais si tu veux tout savoir… actuellement j’ai pas vraiment la place de cacher grand-chose. » Et j’écarte les bras pour lui montrer ; et j’souris, pour bien lui montrer que j’plaisante, pour bien lui montrer que j’me fous de sa gueule aussi.
Puis j’attrape une clope dans mon paquet, j’l’allume, j’commence à fumer – j’me suis toujours retenu par respect pour les autres, pour les colocataires, ceux qui ont rien demandé. Mais là j’me dis que j’m’en fous, pour une fois j’m’en fous. Tant pis pour eux, au pire j’aérerais bien. « Mais t’as raison en fait, j’en ai rien à foutre. Tout ça, j’m’en fous. Tu peux aller crever dans le caniveau, ou te laisser poignarder par le premier clodo que t’aurais accueilli dans ton lit. Fais c’que tu veux. Vas-y, fais-c’que tu veux, j’m’en fous. » T’as gagné ouais t’as gagné – j’te laisse partir, j’te laisse vivre ta vie. Ou ta non-vie, en fait, c’est pas grave, tant que c’est loin de moi. Parce que tout ça j’en veux plus, tout elle j’en veux plus, et toi tu me rappelles bien trop elle – tu reflètes le passé que j’exècre.
T’es mauvaise Meina, t’es juste un poison,
(mais c’est peut-être pour ça aussi que j’y arrive pas).
Ouais, de toute manière j’m’en fous d’elle.
Alors pourquoi j’y arrive pas ? C’est con, c’est stupide – j’l’apprécie même pas. Mais j’y arrive pas. C’est plus fort que moi, un truc qui me dépasse. Et ça m’énerve d’en arriver là, ça m’énerve d’être comme ça ; d’être comme ça avec elle, surtout. « Mais j’en sais rien. – Alors rejette pas la faute sur moi. » Si t’es là finalement c’est pas ma faute, si t’es là finalement c’est la tienne. Ou peut-être un peu des deux, peut-être qu’au fond on est tous les deux responsables – ou sûrement, on est grands. Mais j’pense qu’elle en sait pas plus que moi, j’pense qu’elle aussi, elle aimerait se barrer mais elle y arrive pas. J’pense qu’elle non plus, elle sait pas pourquoi, elle sait juste que y a rien qui la retient, qu’elle m’apprécie autant que j’l’apprécie, que y a rien qui nous lien ; rien à part les souvenirs, de mon côté. Et de son côté à elle, j’en sais rien. Et j’crois que j’ai pas forcément envie de le savoir. « Pleins de choses. Mais le plus drôle c’est que… y en a aucun qui te concerne. » C’est pas vraiment, pas totalement vrai en tout cas. J’me doute bien que sa question, c’est par rapport à elle, c’est par rapport à ma présence, à sa présence, à notre présente. Pourquoi on est ici tous les deux ? « Mais si tu veux tout savoir… actuellement j’ai pas vraiment la place de cacher grand-chose. » Et j’écarte les bras pour lui montrer ; et j’souris, pour bien lui montrer que j’plaisante, pour bien lui montrer que j’me fous de sa gueule aussi.
Puis j’attrape une clope dans mon paquet, j’l’allume, j’commence à fumer – j’me suis toujours retenu par respect pour les autres, pour les colocataires, ceux qui ont rien demandé. Mais là j’me dis que j’m’en fous, pour une fois j’m’en fous. Tant pis pour eux, au pire j’aérerais bien. « Mais t’as raison en fait, j’en ai rien à foutre. Tout ça, j’m’en fous. Tu peux aller crever dans le caniveau, ou te laisser poignarder par le premier clodo que t’aurais accueilli dans ton lit. Fais c’que tu veux. Vas-y, fais-c’que tu veux, j’m’en fous. » T’as gagné ouais t’as gagné – j’te laisse partir, j’te laisse vivre ta vie. Ou ta non-vie, en fait, c’est pas grave, tant que c’est loin de moi. Parce que tout ça j’en veux plus, tout elle j’en veux plus, et toi tu me rappelles bien trop elle – tu reflètes le passé que j’exècre.
T’es mauvaise Meina, t’es juste un poison,
(mais c’est peut-être pour ça aussi que j’y arrive pas).
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Re: « + 4 dans ta face ! » ft. Naru | Ven 19 Mai - 19:58 Citer EditerSupprimer
« + 4 dans ta face ! » ft. Naru
Je me suis toujours persuadée que j’avais le contrôle de ma vie. Que c’est pas ma putain de mère qui décidait de tout, pas mon frère qui m’indiquer le chemin ou que c’était pas ce connard de Kyo qui régissait mon existence. Mais j’avais totalement tort. J’étais enfermée, écroulée sous leurs insultes, leurs regards dégradants. Mon suicide, c’était une façon d’avoir le dernier mot, de montrer à tout le monde que je faisais pas ça parce que j’étais désespérée mais parce que c’était la suite logique des choses. Ma vie devait se finir là, maintenant parce que je l’avais décidé. Au final, personne n’aurait su. J’aurai juste été cette fille qu’on a repêché dans le fleuve, point final, on range le bouquin. J’aurai été pas la première ni la dernière à mettre fin à ses jours. J’aurai été qu’un dossier de plus dans les archives des flics et je demandais que ça. Et puis y’a eu ce con qu’est venu tout gâcher. Jouer les bons samaritains, il a rien trouvé de mieux pour occuper son samedi et tout fier, il pourra ajouter sur son CV « sauve les demoiselles en détresse ». Mais personne comprendra jamais que c’était pas un acte manqué ni un signal d’alerte. Ma vie, elle était pas faite pour durer. Et quelqu’un a décidé à ma place qu’elle devait continuer.
Alors peut-être que je me venge. Que je fais tout pour faire passer le temps. Ou pour le raccourcir, faire qu’un accident arrive pour que ça, personne n’ait le contrôle dessus. Ce sera le grand manitou là-haut qui l’aura voulu et personne n’y pourra rien. Personne. Alors je saccage tout, ceux qui croisent ma route, ceux à qui je souille les draps pour une nuit ou la vie pour toujours. Naru, je sais pas trop ce que j’ai voulu en faire. Le faire chier, l’écraser, le rendre plus pathétique qu’il ne l’est. Je sais pas et j’aime pas savoir. J’aime pas. Alors je fais claquer distraitement mon élastique sur ma peau sans écouter ses conneries. A quoi ça servirait ? Mais y’a un mot qui se fait entendre et tous les autres arrivent à franchir la barrière. C’est pas la voix de Naru que j’entends, c’est la sienne. Il avait l’habitude de m’hurler des mots tout aussi acerbes que les siens et moi, ça me faisait rire. Et lui ça l’énervait encore plus, ça réveillait chez lui tous les tocs qu’il se damnait à cacher aux yeux du monde. Et moi je soufflais dessus à chaque fois comme un château de carte, un grain de poussière, fragile. Mais ce soir, j’ai pas envie de rire, pas envie de voir Naru s’éclater les phalanges contre le mur. Il a perdu de son intérêt et maintenant que l’alcool est allé frapper à d’autres portes, j’ai plus envie de jouer. « J’avais pas pensé au caniveau. Je me suis toujours vu crever dans un motel miteux, c’est plus classe. Je vote pour la seconde option ». Et j’ai le cœur qui flanche un peu, qui se serre un peu. Parce qu’en fin de compte, je compterai jamais pour personne. Pas même pour moi-même.
Et toi Naru, tu t’imagines qu’elle prendra fin comment ta vie de miséreux ? Tout seul, dans ta chambre, les volets fermés, où ton cadavre pourrira pendant de longs mois avant qu’on s’aperçoive que t’es plus là ? Ou alors au bras de ta femme, vieux et fripé, entouré de tes petits enfants comme dans les contes de fée ? Tu te l’imagines comment ton dernier jour ? Le silence passe et j’décide de me relever, récupère mes fringues et remet mon soutif. J’ai plus rien à foutre ici alors autant que je me tire.
Alors peut-être que je me venge. Que je fais tout pour faire passer le temps. Ou pour le raccourcir, faire qu’un accident arrive pour que ça, personne n’ait le contrôle dessus. Ce sera le grand manitou là-haut qui l’aura voulu et personne n’y pourra rien. Personne. Alors je saccage tout, ceux qui croisent ma route, ceux à qui je souille les draps pour une nuit ou la vie pour toujours. Naru, je sais pas trop ce que j’ai voulu en faire. Le faire chier, l’écraser, le rendre plus pathétique qu’il ne l’est. Je sais pas et j’aime pas savoir. J’aime pas. Alors je fais claquer distraitement mon élastique sur ma peau sans écouter ses conneries. A quoi ça servirait ? Mais y’a un mot qui se fait entendre et tous les autres arrivent à franchir la barrière. C’est pas la voix de Naru que j’entends, c’est la sienne. Il avait l’habitude de m’hurler des mots tout aussi acerbes que les siens et moi, ça me faisait rire. Et lui ça l’énervait encore plus, ça réveillait chez lui tous les tocs qu’il se damnait à cacher aux yeux du monde. Et moi je soufflais dessus à chaque fois comme un château de carte, un grain de poussière, fragile. Mais ce soir, j’ai pas envie de rire, pas envie de voir Naru s’éclater les phalanges contre le mur. Il a perdu de son intérêt et maintenant que l’alcool est allé frapper à d’autres portes, j’ai plus envie de jouer. « J’avais pas pensé au caniveau. Je me suis toujours vu crever dans un motel miteux, c’est plus classe. Je vote pour la seconde option ». Et j’ai le cœur qui flanche un peu, qui se serre un peu. Parce qu’en fin de compte, je compterai jamais pour personne. Pas même pour moi-même.
Et toi Naru, tu t’imagines qu’elle prendra fin comment ta vie de miséreux ? Tout seul, dans ta chambre, les volets fermés, où ton cadavre pourrira pendant de longs mois avant qu’on s’aperçoive que t’es plus là ? Ou alors au bras de ta femme, vieux et fripé, entouré de tes petits enfants comme dans les contes de fée ? Tu te l’imagines comment ton dernier jour ? Le silence passe et j’décide de me relever, récupère mes fringues et remet mon soutif. J’ai plus rien à foutre ici alors autant que je me tire.
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