Sourire aux photographes, encore un peu. Oh, parfois, j'aimerais bien avoir le droit de mettre des lunettes de soleil, dans ce genre de moments... mais ça avait quand même un côté chic de passer tout seul sur le tapis rouge. Sans les autres membres du groupe, je devais bien reconnaître que de nouvelles occasions s'étaient présentées à moi et notamment des contrats de publicité. Je parlais pas des trucs ridicules comme pour promouvoir le KFC, évidemment, mais plutôt les vêtements et aujourd'hui... c'était une nouvelle gamme de montres de luxe pour laquelle il fallait que je joue les potiches. Est-ce que ça me gênait ? Absooolument pas ! C'était la première fois que j'étais vraiment, vraiment au centre de l'attention et contrairement à ce que j'aurais pu penser, je me sentais grisé par cette mise en valeur. Fallait pas prendre la grosse tête, hein ? Non... on était en corée du sud et qui disait corée du sud disait 10'000 autres idols qui trainaient dans les rues pour maintenir la concurrence. Malgré ça... j'avais pas peur. J'étais énervé que Empty se soit dissolu, oui, mais a un moment donné, il fallait arrêter de pleurer et reprendre les rênes de l'affaire comme un grand : là, j'avais l'occasion idéale de le faire en profitant de la répu' de mon band... croyez moi que je ne me gênerais pas. Après avoir un peu discuté avec un journaliste, je quittais donc la zone des photographes et pénétrais dans la salle où une réception avait été mise en place pour accueillir, sur invitation, quelques dizaines de personnes. Croyez-moi que ça sentait le fric... et bon sang, qu'est-ce que c'était plaisant d'avoir une place dans ce milieu. Quand t'as crevé de faim pendant une bonne partie de ton enfance, je peux t'assurer que t'es heureux, le jour où tu te retrouves à côté de grands acteurs et hommes d'affaires.

Une énième soirée de gala. Encore un défilé d’hypocrites qui affichaient femmes, voitures et argent à n’en plus finir. Un troupeau de brebis qui se baladait dans l’or et la richesse dont lei était le loup. Il avait été invité par l’organisateur de la soirée en personne, alors qu’il s’était déplacé de lui-même dans son bureau. Les gens aimaient avoir mr feng à leur réception, l’on connaissait alors la véritable valeur de la vitrine. Le chinois devait bien représenter la quatrième puissance de ce pays qu’il avait commencé à conquérir dès l’âge de 18 ans. sa femme ne fut pas conviée à la soirée, et de toute façon, elle n’aurait pas supporté de voir son époux aux bras d’une femme plus jeune, plus belle, et dont le rôle était simplement de faire la mannequin en roulant son derrière encastré dans une robe à plus de 90 000 dollars. C’était à la fois un cirque et un honneur d’accompagner lei, et il ne se faisait pas prier pour le rappeler. Lui qui avait réussi à dompter le dragon qu’était mme feng anciennement cho, s’était fait une sacrée réputation indétrônable et qui suscitait l’admiration. Le problème ce soir, c’était que l’homme craignait de s’ennuyer même s’il savait pertinemment qu’il ne se retrouvera jamais seul. Jadis il aurait profité de la soirée, pris goût au jeu des trônes, alors que son amant qu’il présentait comme son neveu, déambulait entre les gens, se faisant remarqué par hommes et femmes pour son charisme et sa beauté insolente. Sangjae avait le profil de l’enfant qu’on avait envie d’user même pendant les réceptions importantes, et le petit en jouait. Il séduisait lei entre deux buffets et le convainquait ainsi de venir s’occuper de son cas dans une des chambres de l’étage. Le puissant poussa un soupir lorsqu’il se rappela ce souvenir, marchant au travers de la pièce après avoir affronté l’armada de journalistes à l’extérieur. On l’avait déjà servi en champagne et en amuse-gueule, et, dans son éternel sourire charmeur et sévère, il écoutait d’une oreille une conversation dont il ne se souciait guère, regardant autour de lui une possible distraction pour la soirée. C’est alors qu’il remarqua un minois. Un jeunot qui semblait sûr de sa démarche mais dont le regard était un peu égaré. Le plus vieux afficha un rictus alors qu’il abandonna son groupe de parole pour se diriger directement vers le mignon, attrapant une coupe au passage qu’il tendit avec assurance à la petite vedette. « - je crois qu’on a omis de vous servir jeune homme. vous êtes sûrs de ne pas vous être trompé de réception ? » en effet, peut-être était-il plus convenable de le planter dans une soirée en boite redoré par la jeunesse platine de séoul ou dans un goûter d’anniversaire.

Après avoir rapidement discuté avec un ami de l'industrie musicale, je le laissais s'en aller et fis le tour de la pièce en profitant d'observer un peu les montres de collection qui avaient été exposées à la vue des invités. C'était quand même incroyable de payer des sommes pareilles pour... un truc qui donnait l'heure. Non ? Bon sang, y'avait de quoi s'acheter une maison, en revendant ça... c'était complètement ahurissant et... fascinant à la fois. Alors que je m'étais un peu perdu dans ma contemplation d'une Jaeger Lecoultre, bien plus intéressé par les détails du bijou que par les décolletés des escort girls présentes dans la pièce, une voix dans mon dos me sorti de mes pensées et me fis redresser la tête d'un coup vif. Face a moi, un homme. Dont... j'avais absolument pas la moindre idée au sujet de son identité. Tout ce que je pourrais dire de lui, c'est qu'il dégageait une présence particulièrement forte... ce genre de charismes qui n'appartenaient qu'à ceux qui n'avaient plus rien à prouver au monde. Je n'avais rencontré que trois personnes avec ce genre d'aura jusqu'à maintenant et qu'on se le dise, elles poussaient au respect. « Hn, visiblement... » J'esquissais un sourire en coin et pris la coupe en le remerciant. « Eh bien... personne n'est encore venu me mettre à la porte, mais je compte sur vous pour m'aider à bluffer encore un peu ? Ils sont encore persuadés que c'est moi qu'ils ont engagé pour leur promotion... » J'étouffais un petit rire, avant de tremper mes lèvres dans la coupe en surveillant les alentours, puis de relever mon attention sur mon interlocuteur. « La collection vous plaît ? » 

Lei n’avait pas vraiment réfléchi avant de venir voir ce qui se tramait du côté de la jeunesse inexpérimentée. Il avait alors abordé un garçon, qui arborait un costume bleu nuit qu’il portait avec classe et élégance, ce que le chinois n’omit par de remarquer. Il lui tendit une coupe de champagne alors que, quelques regards curieux se dressèrent autour de lui et de ce coréen. Les gens avaient probablement eu l’espoir de voir feng se dirigea vers eux, mais il n’en fut rien. C’était vers ce modèle qu’il fonça, de son air charismatique et constamment souriant. Il appréciait déjà son humour ironique, hochant la tête en guise d’accord. S’il n’était pas vraiment celui qu’il prétendait être, peut-être que l’homme d’affaire pourrait en tirer profit. Toujours du profit, des bénéfices. « - je me ferai discret. » lei dégusta son champagne avec une discrète ferveur et posa sa coupe contre l’une des tables qui servait à exposer les bijoux. « - alors c’est vous qui posez pour les montres ? » c’était logique, le shooting exposé montrait bien le compagnon de lei dans son jeu avec le photographe. Le puissant esquissa un sourire, glissant ses deux mains dans ses poches. « - elle est prometteuse. Et très bien mise en œuvre. Félicitations pour votre travail. » le travail. Le travail payait à défaut du plaisir. Il roula ses billes noirs et balaya l’ensemble de la salle d’un air presque moqueur « - je connais toutes ces personnalités hormis vous. C’est bien la première que vous assistez à un gala d’élite n’est-ce pas ? » lei ne parlait pas de ces réceptions chères, mais bien de celles qui étaient hors de prix et dont la monnaie d’échange était la réputation. « - il vous faut un guide. Dans une heure, tous ces gens vous auront bouffé. » et évidemment, le chinois était l’homme qui lui fallait contre toutes ces vipères acheteuses.

Je souris en coin a sa réponse, avant de reculer discrètement d'un pas pour... eh bien... vous aviez vu sa taille, un peu ? Ca m'obligeait à lever la tête pour lui parler et dieu savait que j'avais horreur de devoir faire ça, surtout dans un endroit comme celui-ci, où je ne connaissais presque personne et où, qu'on se le dise quand même, mes repères n'étaient pas les mêmes que d'habitude. Je ne sais pas... tous ces gens dégageaient un truc étrange... je n'aurais pas su mettre d'adjectif pour décrire mon ressenti. « Hn... je suis assez content du résultat. » La fausse modestie ne servait à rien : oui, j'étais quand même assez fier de moi, alors autant le dire tout de suite, non ? « Merci beaucoup, j'espère qu'elle aura du succès. » Par politesse, je m'inclinais un peu face à mon ainé, jusqu'à... entendre la suite. Pourquoi est-ce que je me sentais tout à coup mal à l'aise ? Première fois... il connaissait tout le monde, mais moi personne. Je soutins son regard de mes grands yeux un moment, avant de me dire que ça y'est... comme il devait être habitué à toute la tradition des réceptions, le fait que je sois là et que je lui offre, par ma simple présence, autre chose que ce qu'il connaissait par coeur, ça devait être un peu distrayant. Quand à l'attention que les autres invités nous portaient, je me rendais désormais compte que c'était pas... juste... une soirée comme les autres. Moi qui me sentais bien, il y a à peine quelques minutes, j'avais tout à coup comme le sentiment que ces humains dans la salle possédaient, derrière leurs masques de bien séance, un visage de loup et des canines bien affutées. Un guide. Bouffé. Bouffé comment, au juste ? Je dissimulais au mieux la grande inspiration que sa phrase me fit prendre et repris une gorgée de champagne, avant de détourner mon attention d'un homme au fond de la salle, pour venir la reposer sur mon interlocuteur. « Je... » Oui, c'est la première fois. « Et vous, alors ? Vous n'avez peut-être pas faim, comme les autres, et vous allez être gentil, c'est ça que vous êtes en train d'essayer de me dire ? » Je sais pas pourquoi je jouais le mec indépendant face à ce gentil monsieur, alors qu'il venait de me flanquer la frousse, avec ses histoires et que j'étais presque capable de le suivre en le voyant s'éloigner, histoire de ne pas me retrouver tout seul au milieu des milliardaires.

Il était assez cocasse de voir à quel point ce garçon avait l’air aux premiers abords assez sûr de lui, alors qu’en vérité, il était égaré rien qu’aux mots prononcés par le plus âgé. Ce petit air innocent sur son visage hésitant lui donnait un charisme fou, que lei ne pouvait pas ignorer. Il retint un grognement avant d’assouvir sa soif, pourtant toute autre, dans un second verre de champagne. Lei avait un aspect assez menaçant, cependant il arrivait à mélanger cette sévérité à de la bienveillance. Et c’était tout naturellement qu’il garderait le plus jeune près de lui durant cette soirée de chasse. Alors non. on ne pouvait pas dire que le chinois n’avait pas d’appétit. Il avait simplement une faim différente, une faim qui pourrait apporter aussi fortune au garçon. En effet, l’influence de lei était si importante dans le monde des affaires, que si ce mignon décidait de se rapprocher de lui, il aurait foule de contrats à la clé tous plus chers et conséquents les uns que les autres. C’était son empire, il n’y pouvait rien après tout. « - en effet. Ou du moins, je sais apporter à mes invités des besoins qu’ils ont l’habitude de dissimuler sans pouvoir les extérioriser. » il s’était déjà accaparé le mannequin, et filait les métaphores, le garçon pouvait comprendre ce qu’il voulait, du moment qu’il était assez absorbé par les mots de lei pour se demander de quoi pouvait-il bien parler. Nul n’est censé connaitre l’importance de la luxure chez les milliardaires, et pourtant elle n’était pas ignorée. Ces gens ne pourraient faire qu’une bouchée de cette brebis égarée mais le pékinois était là désormais. « - mais votre éclat et votre situation m’en fait oublier mon savoir-vivre. » il inclina la tête vers l’avant « - feng lei. Entrepreneur et pdg de la plus grande société d’import-export. Classée dans les 5 premières puissances asiatiques. » il arbora un sourire de fierté, non pas qu’il cherchait à en mettre plein la vue et à venter sa situation auprès de ce jeune qui, de toute façon, n’était pas susceptible de le connaitre, mais il désirait passer un message, celui de convaincre que le gamin sera plus aisé s’il restait près du chinois durant la soirée. Et peut-être arriverait-il à le séduire. Lei était trop seul pour ne pas avoir envie de posséder ce corps, mais il était trop gentleman pour exposer sa pensée à la manière d’un cheveu sur la soupe. Il usera simplement de persuasion ; sa meilleure arme.

Mais... c'était quoi, ce type ? Malgré notre différence de taille significative et l'écart soccial entre nous, je soutins le regard de l'homme, mes lèvres humides légèrement collées à ma coupe de champagne. Des besoins dissimulés ? Je ne comprenais pas... exactement où il voulait en venir, même si lui semblait parfaitement savoir ce qu'il racontait. « C'est bien aimable de votre part, ça... » Je frissonnais légèrement et terminais ma boisson, avant de la poser sur un plateau en toussant un peu. Mon éclat et ma situation... je ne savais pas trop comment prendre tout ça. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ce mec arrivait à me bousculer comme ça ? C'était que des mots et il savait en jouer. Tiens... voila, j'avais trouvé le thème de la soirée : jeu. C'était ça, hein ?

M'inclinant un peu plus bas que lui après qu'il se soit présenté, respectueux de la hiérarchie, je me redressais finalement. Dans les... 5... puissances asiatiques. Je crois que je ne me rendais pas compte. Non. C'était un fait accompli : je ne me rendais absolument pas compte de ce que ça représentait. Est-ce que tous les produits qui transitaient entre l'occident et ici passaient dans ses mains ? Genre... presque tout ? Clignant des yeux, je me retins de relâcher un « wow... » et le gardais plutôt pour moi. Mais... woh. Et donc... tous les gens qui se trouvaient ici étaient... comme ça riches aussi ? En balayant la pièce du regard, le malaise que je ressentais un peu plus tôt se dénoua légèrement. Ils n'étaient que des humains. Nous n'étions que des humains... tout le monde mourra un jour, ici. Allez... c'est rien, Kimi. « Eh bien... on a tendance à oublier qu'il y a des visages derrière les personnes qui nous donnent accès aux produits du monde entier. » Un sourire se dessina sur mes lèvres pour répondre au sien. « Ravi de faire votre connaissance, monsieur Feng. Je m'appelle Kim Min Hyuk... je travaille dans l'industrie du divertissement. » C'était le deuxième plus grand réseau de prostitution du pays, si vous vouliez mon avis... sauf qu'on se vendait auprès du public. Le but était de leur donner envie. De se faire aimer. Désirer. Acheter. Le plus possible. Créer une obsession. C'était un jeu dangereux... et totalement faux... mais vous savez quoi ? J'adorais posséder ce pouvoir d'hypnotiser la foule... c'était une sorte de drogue comme une autre. Doucement, je baissais légèrement ma tête à nouveau, mais... finis par redresser discrètement un petit regard plein d'intelligence sur lui. « Permettez-moi d'être indiscret... mais j'ai une question. Vous n'êtes pas obligé de répondre tout de suite. Je n'ai pas votre argent, je n'ai pas votre pouvoir ; c'est de la distraction que vous recherchez, n'est-ce pas ? » Je me redressais légèrement et récupérais un nouveau verre pour en boire un peu. « Jouons a un jeu de rôle. » Nouveau coup d'oeil à la foule. « Vous allez me présenter à ces gens comme l'inspiration vous viendra et je vais vous suivre dans votre idée. Les requins font peur, mais ne mordent pas si souvent que ça... » Ouais... j'vais pas me laisser démonter par ces gens. Et ce monsieur Feng... je l'aime bien. Il a l'air d'être un peu tarré comme moi, a un autre niveau.

L’industrie du divertissement ? le chinois retint un rire. Cette nuit lui donnerait-il définitivement ce titre et ses lettres de noblesse. Pour l’instant il n’était qu’un mannequin prometteur et il savait mettre les gens d’accord. Lei le laissa parler, jugeant ce petit esprit bien trop fermé à ses occupations et à son emploi du temps, sans connaitre réellement le monde des affaires. Il appréciait cette innocence, même s’il aimait bien qu’on sache qui tirait les ficelles de cette gigantesque pièce de marionnettes. Minhyuk donc, se situait au bas de l’échelle sociale chez les milliardaires, mais le pékinois saisissait parfaitement le fait qu’il pourrait remonter la pente, seul ou avec l’aide du pdg. En échange, il pourra avoir ce privilège de partager du temps avec l’homme d’affaire. Il ne laissait plus grand monde le toucher, mais il ne savait pas pourquoi il avait été transporté par le physique et le comportement du gosse. Il ne remplacerait pas le vide présent dans son cœur, mais peut-être pourrait-il le rendre un peu moins solitaire et torturé. Derrière ses sourires de gentleman se cachaient en effet, une vérité bien moins joviale qu’il n’y paraissait : lei se laissait dépérir à petit feu, se convaincant qu’il était comblé avec son travail alors que ses pensées dérivaient toujours sur le même sujet. Mais il était parti désormais. Et lei fut ramené bien vite à la réalité, pour son plus grand bonheur, par le gosse qui se tenait avec assurance devant lui. c’est alors que minhyuk dévoila son plan et son pacte, jugeant de lui-même le monde des affaires. Le chinois arqua un sourcil étonné. Il n’était pas si stupide ce mannequin, il était même plutôt perspicace, et ça lui rajoutait une attraction folle. Le lion leva son verre comme pour fêter leur accord et eut envie de rire. Il allait être beaucoup facile pour lui d’appâter sa victime alors qu’il semblait lui-même se livrer sur un plateau. Présenter ce môme auprès des personnes les plus influentes allait être un jeu d’enfant, surtout lorsque l’on possédait le renom de lei, et minhyuk allait pouvoir faire décoller sa carrière. Mais le plus vieux se questionna soudainement : est-ce que le petit savait de quoi il parlait lorsqu’il disait « distraction » ? est-ce qu’il serait prêt à offrir son corps et une part de sa dignité au chinois ? Il n’avait plus le choix désormais. « - c’est un marché honnête. » commença-t-il « - je vous présente les personnes les plus influentes de la salle, vous décrochez de bons contrats, et ensuite je vous possède pour le reste de la soirée. » il avait été assez clair cette fois-ci, une connotation assez sensuelle et perverse pour ne pas pouvoir la refuser. Lei était un bel homme, garçons et femmes se retournaient sur son passage, à la manière de dorian gray. Mais il n’en avait jamais vraiment profité. Ce soir il se laisserait aller au jeu de la séduction certes, mais surtout du plaisir. Le plaisir que lui offrirait minhyuk une fois qu’il aurait rempli sa part du marché. Le pékinois posa une main sur l’épaule du jeune prodige et l’amena directement dans le groupe d’élite qu’il venait de quitter, débutant avec assurance alors que le silence s’était fait aussitôt autour de lui « - laissez-moi vous présenter la beauté égarée de ce jeune mannequin, qui nous offre le plaisir des yeux dans cette exposition de montres. Kim minhyuk, le futur de la photographie. » s’en suivit presque aussitôt une convoitise autour du coréen, alors que les six personnes autour d’eux s’empressèrent de lui serrer la main. Le stratagème était mis en place. « - c’est devenu mon nouveau protégé. Il fera une très grande carrière alors je vous conseille de ne pas perdre trop de temps avant qu’il soit surbooké. N’est-ce pas minhyuk ? »

« - je vous présente les personnes les plus influentes de la salle, vous décrochez de bons contrats, et ensuite je vous possède pour le reste de la soirée. » Je vous quoi ? Wait. Wait, wait, wait, comment ça, je vous possède ? Y'avait un ton dans sa voix et dans sa manière de se comporter qui me disait tout sauf des trucs qui vaillent et je me sentis frémir de l'intérieur avec tous mes signaux d'alertes qui s'étaient allumés d'un coup. C'était la première fois de ma vie que quelqu'un utilisait ouvertement le mot « posséder » dans une conversation, concernant un être humain, devant moi. Et l'être humain, ici, en plus, c'était moi. Sauf que, euh... disons que j'étais tout sauf quelqu'un de docile et que comme là, dans ce milieu, obtenir le dessus sur la situation me semblait vraiment problématique... je crois que j'allais finir par mordre pour ne pas être bouffé le premier. « Hé ? » Pas le temps de demander la moindre précision, voila que je me faisais pourtant pousser vers un groupe de gens, encore une fois déstabilisé par ce qui venait d'arriver. Ca commençait à bien faire, là, monsieur ! « Mais, att... ! » Grognant faiblement comme un chat sauvage qui faisait des efforts malgré tout, j'avançais quand même, jusqu'à ce qu'on se retrouve face à des gens et que monsieur Feng enchaine aussitôt, sans me laisser le temps de terminer notre conversation précédente. Et vlan. D'un coup, tout le monde me fixait. Uh. En deux phrases. Je dus donc faire marche arrière vis-à-vis de mon aîné et afficher un sourire face aux gens à qui je serrais la main tour à tour, au fur et à mesures qu'ils se présentaient et que je trouvais un mot ça et là pour complimenter chacun, afin qu'ils se sentent bien. Okay... alors c'était vraiment sérieux. Mais à ce rythme-là, mon 'bienfaiteur' était en train de gagner le droit de me réclamer des trucs plus tard, en échange de son aide. Et j'avais pas envie de lui devoir des trucs.

Merde.

Merde... je fais quoi ? Alors que les conversations allaient bon train et que je sentais le piège se refermer de plus en plus sur moi, une boule se forma dans mon estomac. Mes mains tremblèrent un peu, je me sentis frissonner. Et à chaque fois qu'il fallait que je lève la tête pour regarder cette homme qui se dressait à mes côtés, je sentais que je m'engageais dans quelque chose de dangereux. Exci... dangereux. Merde... « Excusez-moi... » Je m'inclinais poliment face à la foule et me retirais de la salle pour foncer à la salle de bain, toute de marbre recouverte, puis m'enfermais dans une cabine en oubliant de verrouiller la porte. Glissant alors au sol pour m'y asseoir, je repris l'air qu'il me manquait depuis quelques minutes et ouvris deux boutons de chemise. Il fallait que je parte d'ici, ces gens étaient tellement effrayants ! Il avait raison. Et lui aussi... il faisait peur, mais j'avais la sensation qu'en effet, c'était mon seul allié, pour le moment. J'avais autant envie de le fuir que de le coller, pour avoir sa protection. Je repensais alors à Hiro... Hiro qui s'inquiétait toujours pour moi, qui me disait de faire attention et qui me demandait tout le temps si les gens ne m'embêtaient pas trop. Eh bien, Hiro... j'aimerais que tu sois là pour m'aider un peu, parce que si je passe pour une panthère, à votre échelle à vous, ben au milieu de ces gens, je suis juste un chaton face à qui on rigole et qu'on trouve mignon, lorsqu'il sort un peu les griffes.

Lei trouvait la situation des plus cocasses et amusantes, et il avait très bien senti la soudaine détresse de minhyuk lorsqu’il avait prononcé ses mots. Qu’il se rassure, le chinois ne lui ferait rien qu’il ne pourrait regretter au contraire, et le seul risque que le plus jeune pourrait prendre, serait de s’attacher au pdg. Alors il ne tarda pas, l’entrainant, un peu contre son grès pour l’instant vers un groupe de personnes au prestige bien connu. Il glissa une main sur l’épaule du plus jeune, jouant le jeu mais aussi voulant lui rappeler qu’il allait être à lui pour un temps. il savait bien qu’à ce moment-là, il avait un air un peu menaçant, un peu égoïste aussi, mais l’homme d’affaire savait aussi comment obtenir ce qu’il voulait avec le plaisir et la volonté de ses partenaires. La discussion s’entama alors, se briquant au discours de lei comme si tout était naturel, les plus bavards se montraient les plus intéressants, notamment dans le lot, un directeur d’agence de parfum et une photographe de magazine de mode. Lei les connaissait bien, et savait qu’il pouvait compter sur eux pour engager le môme lorsqu’il sera plus apte à parler. Minhyuk tentait de s’imposer, mais il était dévoré par la peur que lui avait inculquée le chinois. Il était au plus bas, et il ne pouvait que remonter. Cependant il arriva quelque chose à laquelle le plus vieux ne s’était pas attendu. Son petit protégé venait de déserter le cercle privé. Décidemment, le puissant y était peut-être aller un peu trop fort. Il attendit quelques minutes pour voir si le chaton allait revenir de lui-même, et, quand il perdit définitivement sa trace, il s’excusa à son tour pour chercher le mannequin. Il n’y avait pas trente endroits où il pouvait être, surtout s’il ne connaissait pas la maison. Lei salua rapidement un groupe de personnes avant d’entrer en silence dans la salle d’eau de l’étage. Il s’arrêta un moment, et soupira, toquant doucement à la porte par bienveillance ; « - mon garçon. » il eut envie de rire, mais il fallait rassurer ce petit « - n’ayez pas peur. Ces gens ne vous feront rien, j’ai même deux futurs contrats pour vous. » il avait tapé dans l’œil des deux autres artistes du cercle. Cependant, lei savait très bien que son camarade n’avait pas peur de ça, mais plutôt de ce que lui avait sèchement lâché le pdg alors qu’il était en train de le conduire à sa réussite. Il ouvrit finalement la porte et baissa le regard pour le couver sans faire attention. Il se pencha vers lui et glissa deux doigts sous son menton d’un geste fin et contrôlé. « - ne vous en faites pas pour après. Je ne vous demanderai rien que vous n’aurez pas envie de faire. » lei était puissant et sévère mais il ne forçait jamais la main à quoique ce fut. Il l’observa un moment avant de se redresser « - venez. Vous avez une carrière à faire décoller. » contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’était un mot gentil qu’il venait de lui dire, une phrase qui semblait faire comprendre qu’il le garderait sous son aile un moment.