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    :: Défouloir :: 2017

forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook

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forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Ven 2 Déc - 21:57
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


Je ne choisissais jamais au hasard, et encore moins par le biais d'un écran. J'avais besoin de regarder, de toucher, de tester avant même de songer à acheter. Pensif, je fis rouler l'objectif choisit entre mes doigts. La blancheur de ma peau contrastait avec la noirceur de l'objet, qui se laissait observer inerte. Je pris de longues minutes pour le contempler, lui et la fiche technique qui l'accompagnait, avant de finir par craquer. Quelques minutes plus tard, je ressortais de la boutique un sachet à la main, juste au dessous du sac à bandoulière dans lequel reposait mon appareil photo. Fendant la foule qui se pressait sur le trottoir éclairé par les enseignes illuminées des magasins, je m'approchai d'un banc sur lequel je bondis pour m'installer sur le dossier. Les deux sacs posés sur les cuisses, je sortis mon appareil et le coiffai du nouvel objectif avant d'amener le viseur contre mon œil droit. L'image gagnait en netteté et le champs était plus large. De satisfaction, je fis claquer ma langue contre mon palais avant de balayer les visages de ceux qui évoluaient dans la nuit. Et l'un d'entre eux retint mon attention. Il faisait sombre, et elle ne dévoila ses traits que de manière fugace, mais j'eus l'impression de reconnaître, dans ses grands yeux noisettes et son sourire espiègle, ma sœur cadette. Je me raidis et relevai la tête pour suivre la silhouette des yeux, à présent de dos, et ce jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans une boîte de nuit. Une part de moi avait bien conscience qu'elle était adulte, mais la seconde, la plus forte, ne put s'empêcher de vouloir la suivre. Je rangeai l'appareil, réajustai la bandoulière de mon sac sur mon épaule et sautai de mon banc pour rejoindre l'entrée de l'établissement festif. L'atmosphère, brûlante, me noya dès que je posais le pied à l'intérieur. Il y faisait chaud et l'air, suffocant, était saturé par les effluves d'alcool et de parfum. Je plissai le nez et avançai en la cherchant des yeux. Je n'étais même pas certain que c'était réellement Eun Bi. Cette fille n'avait été, après tout, qu'une image éphémère. Contraint et forcé par le protocole, je dus abandonner appareil photo et blouson à l'entrée, avant d'être autorisé à pénétrer la salle principale. Une véritable foule s'y pressait, se mouvant au son d'une musique que je jugeais assourdissante. Ce genre de lieu n'était absolument plus ma tasse de thé. J'y avais bien succombé plus jeune, mais je n'avais jamais été un amoureux de ces nuits interminables, rythmées par les verres d'alcool et les notes empressées des chansons diffusées par les hauts parleurs. Relevant mes manches, je slalomais entre les couples ou groupes qui se dépensaient sur la piste afin de gagner l'escalier qui menait aux étages, pourvus de canapés et de tables. Ils étaient nombreux à y rire ou à discuter, mais nul visage ne me rappelait celui d'une cadette que je doutais avoir vraiment vu. Je soufflais sur la frange qui, en raison de la chaleur, semblait peser sur mon front. Inutile de chercher plus longtemps, je devais avoir rêver. Je me détournais, un peu trop brusquement, et entrai en collision avec une jeune femme. L'alcool contenu dans les verres se déversèrent sur mon haut et une forte odeur de vodka entremêlée de bière s'insinua dans mes narines. Je grimaçai faiblement et tirai sur mon pull pour échapper à la sensation de froid, qui contrastait violemment avec la chaleur étouffante qui baignait la salle. Inclinant la tête face à la jeune femme afin de m'excuser, je la délaissai pour me diriger vers les toilettes des hommes. Il me fallut redescendre les escaliers, fendre de nouveau une foule compacte et bigarrée pour atteindre la porte. Une fois poussée, puis refermée, j'eus la sensation d'être dans un aquarium. La musique, les rires, chaque son y était étouffé. Coulant un regard dépité à mon pull, je le retirai et passai la tâche sous l'eau. Je frottai d'une main énergique puis le claquai dans l'air avant de le passer sous le sèche main. Mais l'odeur ne disparaissait pas pour autant, d'autant plus qu'une large auréole marquait également mon t-shirt gris au niveau du ventre. « Tout ça pour un mirage ... » grognai-je en passant une main mécontente sur le vêtement. Abandonnant l'idée de le sécher, je le récupérai et enroulai les doigts autour de la poignée pour sortir de la pièce. Le nez froncé, le cœur soulevé par l'alcool, je n'eus pas la présence d'esprit de retenir la porte qui s'ouvrit brusquement, tant j'avais la tête ailleurs. Le panneau me cogna brutalement le front et je reculai, en proie à une douleur lancinante mais heureusement éphémère. Pestant contre ma mauvaise fortune, je levai un regard sombre vers celui qui, au fond, n'y était pour rien. Et son visage ne m'était pas inconnu. Sung Wook.  Si je fus surpris de le croiser, sa présence dans un tel lieu ne m'étonnait pas. Nos backgrounds, bien que similaires, nous avait conduit sur deux routes diamétralement opposées et nous étions aussi éloignés que le jour et la nuit. Pour moi, il était trop fêtard, pour lui, j'étais trop sérieux pour ne pas dire coincé. Deux traits de caractère dans lesquels je ne me reconnaissais pas, mais qu'il tentait souvent d'effacer de ma personnalité. Ce dernier me regardait à présent d'un air que je ne parvenais pas définir. Je suivis son regard jusqu'à l'alcool qui maculait mon haut et revins sur son visage à l'expression indéchiffrable  « Je ne suis pas saoul. » précisai-je avant qu'il puisse imaginer quoique ce soit. Je plaquai ma main contre ma tempe, que je menaçai instinctivement, avant de repasser mon pull.  « Sérieusement. » insistai-je comme il ne disait rien. Et, pour changer de sujet et attirer son attention ailleurs, je fis mine de regarder par dessus son épaule avant de lancer, un sourire imperceptible aux lèvres.  « Tu es seul ?» Le voir seul  était aussi étonnant que de me voir couvert d'alcool. Mais en ce moment, il n'était plus forcément lui même non plus.
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Dim 4 Déc - 13:42
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


Devant le miroir, Sung Wook ajustait sa coiffure et ses vêtements, les lissants du plat de la main une dernière fois. Il avait prévu une soirée très simple, mais qui lui permettrait de décompresser un peu. Et même si Ji Hye et Haewon n’étaient pas disponibles, il ne resterait certainement pas enfermé. Jeune, beau garçon et en pleine forme, il décidait d’utiliser cette énergie à bon escient et de partir en chasse une nouvelle fois, dans l’un des lieux qu’il affectionnait particulièrement : une boite de nuit à Gangnam.
Il enfila d’un geste sa veste récemment offerte par sa génitrice. Décidément, elle voulait vraiment se faire pardonner, mais sa fierté mal placée depuis que Wook ne faisait plus partie de l’agence dans laquelle il était censé devenir chanteur agaçait particulièrement le jeune homme. Depuis elle lui envoyait régulièrement des cadeaux, toujours plus luxueux, comme si elle pensait qu’ainsi elle marquait des points.  Mais ça, il ne le lui dirait pas. Il préférait largement profiter de ces cadeaux indécents. Il pouffa en pensant à cette relation qui n’avait aucun sens, puis enfila ses chaussures. Fin prêt, il s’empara de son portefeuille et sortit rapidement de sa chambre pour aller retrouver l’ambiance étouffante de la boite de nuit.

Comme à chaque fois qu’il venait, il ne prenait même pas la peine de faire la queue et entra directement en saluant le vigile. D’une poignée de main, il lui ouvrit la porte sous les râles désapprobateurs des personnes qui attendaient depuis un certains temps. Une fois à l’intérieur, il alla saluer le barman et commanda un premier verre pour commencer la soirée. Il ne lui fallu pas longtemps avant se sentir une main se glisser sur son épaule. En tournant le regard pour découvrir à qui appartenait cette main, il découvrit sans surprise l’une de ses nombreuses conquêtes et habituée des lieux.  Une femme un peu plus âgée dont il ne se souvenait jamais le prénom. Mais à vrai dire, il se fichait pas mal de retenir son nom.  Le jeune mannequin se laissa entrainer par sa conquête, là où il y aura un peu moins de monde et où il aurait tout loisir de profiter à nouveau de ses jolies courbes.  Mais après quelques minutes passées aux côtés de cette femme en mal d’amour, Wook s’ennuyait. Son corps ne réagissait pas comme il le devrait, et son esprit était embrouillé. Il repensait aux disputes avec Stacy. Cette fille qui l’insupportait au plus haut point ne voulait décidément pas sortir de sa tête. Il abandonna sa proie désormais devenue inintéressante pour chasser un autre type de gibier. Il savait bien qu’il donnait l’image d’un playboy, mais il s’en fichait pas mal. Alors il monta à l’étage pour essayer de trouver une nouvelle distraction. Il aperçut alors une jeune fille au teint de porcelaine, de grands yeux marron, des traits fins et harmonieux, presque comme ceux de Stacy. Il chassa la canadienne de son esprit et alla à sa rencontre.

Enchainant les verres il parvint à faire baisser la garde de la demoiselle, et profita de chaque centimètre de sa bouche avant de la laisser pantoise. Il savait qu’elle réclamerait davantage, et il adorait joué de cet effet qu’il faisait. Il était comme une drogue, une fois qu’on y avait goûté, on ne pouvait plus penser à autre chose qu’à assouvir ses fantasmes les plus fous. En retournant au bar, il commanda de nouvelles boissons, pour lui, et pour cette fameuse jeune fille qui l’avait suivi. Il n’avait pas compté le nombre de verre qu’il avait déjà bu, mais une chose était sûre, s’il continuait ainsi il n’aurait plus les idées suffisamment claires pour le reste de la soirée. Lorsqu’il tourna le regard vers sa nouvelle proie, son cœur eut un raté. Stacy se trouvait en face de lui, les yeux pétillants, un sourire envoutant. Wook reporta alors son attention sur son verre. Il pinça l’arrête de son nez et ferma les yeux avant de regarder de nouveau sa voisine. Mais Stacy n’était plus là. Il secoua la tête pour chasser jusqu’au dernier souvenir de la jolie canadienne, et s’excusa auprès de la demoiselle. Quel était son nom déjà ? Peu importe, il avait décidé qu’elle partagerait son lit cette nuit là.

Il se dirigea vers les toilettes, un coup d’eau sur le visage ne lui ferait pas de mal. Mais il ouvrit la porte un peu trop brusquement et cogna l’homme qui se trouvait derrière. Une main sur le front, le t-shirt taché d’alcool, il reconnut Je Ha. Son ami qu’il jugeait un peu trop coincé par moments. Le voir dans un tel endroit était d’autant plus surprenant que Je Ha ne partageait pas les mêmes occupations que Sung Wook. Le jeune mannequin croisa les bras en regardant son ami toujours en prise à une douleur lancinante suite à ce coup de porte plutôt brutal. Mais même en se tordant de douleur il réussi à articuler « Je ne suis pas saoul. » Un sourire se dessina sur le visage de Wook, quand il ajouta en insistant « Sérieusement. »
Mais avant qu’il ne puisse répondre, Je Ha scruta par dessus l’épaule de son ami en lui demandant « Tu es seul ?». Wook lui répondit par un sourire entendu « Moi seul ? Quand les poules auront des dents mon ami ! ». Il jaugea Je Ha de bas en haut « Mais dis moi, depuis quand tu cours les boites de nuit pour te saouler ? ». Il savait d’avance que son ami pesterait contre lui en affirmant ne pas avoir touché un seul verre d’alcool et encore moins être venu en boite pour le plaisir de danser. Ce n’était tout simplement pas son genre. Malgré une histoire similaire, deux cœurs brisés, ils avaient plutôt évolués dans des mondes différents. Quand Je Ha préférait rester seul, Wook lui ressentait le besoin de se servir des femmes qui l’entourait, juste pour le plaisir de satisfaire ses pulsions, mais aussi de découvrir leurs visages décomposés quand il les renverrait sans vergogne chez elles.

Wook se dirigea vers la rangée de lavabo et s’aspergea le visage d’eau glacée, en attendant l’explication de Je Ha, mais avant qu’il le reprenne la parole, il ajouta « Si tu veux je peux te présenter quelques jolies filles. »

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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Mar 6 Déc - 23:41
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


« Comment ais-je pu même en douter. » me moquai-je en allumant le robinet pour me laver les mains. « Te voir sans femme serait comme me voit sans appareil photo. Un fait tout aussi improbable qu'irréaliste. » Je plaçais les mains dans l'appareil et sentis aussitôt la chaleur sur mon épiderme. L'eau, qui y était restée accrochée, s'évapora. Ce furent les mots qui remplacèrent les gouttes en s'insinuant dans mes oreilles, en s'accrochant à mon esprit et en éveillant de nouveau en moi l'animal. Mon premier réflexe fut en effet de grogner, porté par l'impulsivité qui me caractérisait. Je sentis même mes lèvres s'entrouvrirent, pressées de pousser vers lui des mots bien sentis. Mais aucun son ne franchit cette barrière de chaire. Je le regardai dans les yeux, et plutôt que de suivre mon instinct animal, jouais d'une autre corde. Celle de l'ironie. « Pour quoi d'autre serais-je ici ? » J'esquissai un sourire et coulai un regard vers ses pommettes rougies. « Je suis peut-être celui qui empeste, mais tu es celui qui est saoul. Tu es rouge pivoine. » lui fis-je remarquer moqueur. Je le suivis des yeux tandis qu'il s'approchait des lavabos pour s'asperger. Qu'il ait la tête qui tourne ne m'aurait pas étonné. Comment faisait-il même pour coucher avec une femme dans cet état ? Je secouai légèrement la tête et la plaquai contre le carrelage. Un rictus m'échappa dès que mon ami reprit la parole. « Tu attends sérieusement une réponse ? » grognai-je en lui coulant un regard. Depuis mon accident, j'évitais la gente féminine comme la peste, en particulier celles que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve. Ma confiance envers ces demoiselles aux longues jambes et aux crinières colorées avoisinait les moins mille, et j'aurais préféré crever plutôt que d'être pris pour un con une seconde. Mon cœur, et ma fierté, ne s'en portaient pas plus mal. Je n'étais pas assez hypocrite pour soutenir que ça ne me manquait pas sur un plan physique, mais j'étais bien trop orgueilleux pour orchestrer une partie de jambe en l'air avec un visage inconnu. « Les femmes m'emmerdent maintenant. Tu es le seul de nous deux à les trouver intéressantes. » répondis-je en plongeant les mains dans les poches de mon jean. « Quoique tu n'en es même plus à ce stade. Après tout, tu t'es encore rapproché du gouffre non ? » D'une pression des épaules, je me décollai du mur et ouvris la porte des toilettes. Je ne supportais plus cette effluve dangereusement persistante, qui semblait prendre possession de ces lieux clos et non aérés. Une musique enfiévrée pénétra les lieux, assourdissant mes tympans. Je grimaçais faiblement, ne sachant que choisir entre la peste et le choléra. Je plissai légèrement les paupières et, plutôt que de me fermer, m'ouvris au bruit. J'utilisai souvent ce procédé lorsque, à l'extérieur, je regardai ce qui m'entourait à travers le viseur de mon appareil. Le bruit de la circulation, des gens, et de tout ces sons qui formaient le quotidien, s’effaçaient progressivement pour ne faire qu'un avec le paysage. Ils cessaient d'être une nuisance pour faire corps avec la photo que j'étais en train de prendre. Et même si mon appareil ne savait pas encore capturer les bruits, je parvenais ainsi à les entendre en regardant le cliché. Alors, suivant la logique artistique profondément ancrée en moi, je regardais la boîte de nuit sous un nouvel angle. De manière plus lointaine, moins personnelle. Un sourire. Une danse enlacée. Un verre à moitié vide, avec pour seul indice quand à sa propriétaire, une marque de rouge à lèvre. Une jeune femme à la recherche de quelqu'un. Un échange de regard. Une dispute ou encore quelques silhouettes seules au fond de la salle. Une contemplation à laquelle je m'arrachai pour m'ancrer à nouveau dans la réalité. L'eau du robinet avait cessé de couler. Je me tournais vers Wook, prêt à l'abandonner à ces demoiselles qui n'attendaient probablement qu'un sourire de sa part, une mascarade à laquelle je n'avais pas la moindre envie de me prêter. Mais, et avant que je ne puisse articuler un son, la jeune femme -celle qui semblait rechercher quelqu'un- se présenta à la porte des toilettes, ses longs doigts manucurés recroquevillés autour d'un verre au liquide mordoré. Elle avait de longs cheveux bruns, des lèvres roses et pulpeuses, et un regard de sirène. Mon sourcil s'arqua de lui même tandis que quelques réminiscences caressaient ma mémoire. Le gouffre. L'américaine. Du moins celle que je surnommais ainsi à cause de son prénom. « C'est elle la fameuse américaine ? » demandai-je brusquement. Qu'il soit attirée par cette fille ne m'avait pas échappé. Il en parlait avec une passion traîtresse, même s'il apparentait cet énervement constant à de l'antipathie. « Sally … Cindy ... » tentai-je de me rappeler devant une jeune fille perdue. « Sally ? » demanda t-elle d'une voix suraiguë. Elle avait le visage et la voix d'une poupée. Je coulai un regard à Wook avant d'être frappé d'une illumination. Je claquai des doigts. « Stacy ! » L'incompréhension qui se peignit sur le visage de la demoiselle m'épargna une réponse de la part du brun. J'allais de l'un à l'autre. Il n'avait pas cette étincelle, cette petite flamme qui animait ses pupilles quand il parlait d'elle. Je croisais les bras sur mon torse et haussai les épaules sans rien ajouter de plus. « C'est Sae Wa. Mais je suis ravie d'apprendre que je te fais autant d'effet que tu m'en fais à moi. » siffla t-elle en posant abruptement son verre sur le lavabo. Elle tourna brutalement les talons et sortis de la pièce aussi rapidement qu'elle y était entrée. « Oui … je comprends pourquoi tu t'amuses ici. » fis-je d'un ton mi figue mi raisin. « Sorry. Physiquement, elle m'a fait pensé à elle. » expliquai-je. « Et comme tu semblais légèrement obsédé par cette demoiselle … c'est sans doute pas plus mal que tu continu à ..papillonner. Du moins, quand tu n'as pas d'amis à la grande gueule dans les pattes. »
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Mer 7 Déc - 14:31
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


« Pour quoi d'autre serais-je ici ? » Une réponse ironique que Wook ne relèverait même pas. Il connaissait plutôt bien Je Ha, malgré des caractères presque radicalement différents. Il ne se fit d’ailleurs pas prier pour faire une remarque sur l’état de Wook et son degré d’alcool dans le sang probablement un peu trop élevé. Les lèvres pincées, il répondit défavorablement à la proposition du coréen, en prenant soin de préciser son désintérêt pour la gent féminine.« Les femmes m'emmerdent maintenant. Tu es le seul de nous deux à les trouver intéressantes. Quoique tu n'en es même plus à ce stade. Après tout, tu t'es encore rapproché du gouffre non ? » Wook grimaça. Il avait beau essayer de paraître détaché, Je Ha savait toujours piquer pile là où il avait des doutes. Se rapprocher du gouffre ? N’importe quoi. Mais même s’il ne laissait rien paraitre, cette phrase l’avait piqué au vif. Depuis combien de temps n’avait-il pas prit de réel plaisir en compagnie d’une jolie créature ? Les mains appuyées sur le lavabo, le visage dégoulinant de l’eau qu’il venait de s’asperger il ne répondit pas à son ami. Il regardait l’eau couler du robinet, comme hypnotisé. Il avait assez bu pour la soirée, il savait qu’un verre de plus serait un verre de trop et il finirait par oublier sa soirée et risquer de se réveiller aux côtés de la chanceuse qu’il élirait ce soir-là. Hors de question pour le jeune homme de passer une nuit entière avec l’une d’entre elles. Un instant charnel suffisait amplement pour le mannequin, les effusions de sentiments, très peu pour lui. Lorsqu’il coupa le robinet, Je Ha ouvrit la porte pensant certainement aérer l’espace confiné des toilettes, laissant ainsi la musique emplir la pièce. Wook se fichait pas mal de se sentir étouffé, au contraire, cette sensation s’accordait parfaitement sa douleur quotidienne. C’est ce moment que choisit la jeune fille avec qui il buvait tranquillement au bar pour venir retrouver le coréen. En finissant de s’essuyer les mains, il se redressa et lui offrit son sourire de prédateur, un sourire pas franc, mais juste ce qu’il faut pour attirer son regard.

Mais c’était sans compté sur Je Ha qui, agacé de se retrouver dans un tel endroit, se permit de rappeler Stacy à son bon souvenir. « C'est elle la fameuse américaine ? » Canadienne ! pensa-t-il de rage. Mais il ne donnerait pas le loisir à son ami de rebondir sur un élément la concernant qu’il aurait retenu. Les seules fois où Wook avait parlé à Je Ha de cette fameuse demoiselle qui le rendait complètement chèvre, étaient les moments où il venait de la croiser et qu’il fulminait encore de rage suite à leur Nième dispute. Il écouta son ami buter sur des prénoms avant de prononcer le bon. À vrai dire, Wook aurait préféré qu’il ne s’en souvienne pas. Ça lui aurait au moins évité que son cœur ait un nouveau raté en entendant son prénom. Une main appuyer sur le lavabo, l’autre sur la hanche, il restait impassible, passé maître dans cet art, il préférait ne rien dire qui puisse servir de munition à Je Ha dans le but de lui rappeler encore et toujours le bon souvenir de cette canadienne au visage de poupée. Il y avait au moins un point positif à accorder à Je Ha, c’est que grâce à lui il n’aurait pas besoin de redemander le prénom de la charmante demoiselle qui leur faisait face. « C'est Sae Wa. Mais je suis ravie d'apprendre que je te fais autant d'effet que tu m'en fais à moi. » Elle planta son regard dans celui de Wook avant de poser un peu trop brusquement son verre sur le bord sur lavabo, et sortit comme une furie. Mais Je Ha n’avait décidément pas finit puisqu’il ajouta « Oui … je comprends pourquoi tu t'amuses ici. Sorry. Physiquement, elle m'a fait pensé à elle. Et comme tu semblais légèrement obsédé par cette demoiselle … c'est sans doute pas plus mal que tu continu à ..papillonner. Du moins, quand tu n'as pas d'amis à la grande gueule dans les pattes. » Un ami à la grande gueule. Ça le résumait plutôt bien. Mais sur l’instant, il fulminait contre cet ami qui venait de faire fuir sa proie. « Ami tu dis ? Dis-moi, comment ça se fait qu’on est ami déjà ? ». Il fit claquer sa langue d’énervement, serrant son poing d’agacement face au comportement de Je Ha. « Tu viens de faire fuir la distraction que j’avais choisi pour la soirée … Merci t’es un vrai pote ! Et tout ça à cause d’une canadienne qui me sort par les yeux ? T’as compris au moins que je la détestais cette nana ? »

Wook sortit le premier des toilettes, suivit par Je Ha. Il passa dire bonsoir à son ami barman en lui laissant, comme à son habitude, un généreux pourboire avant de récupérer sa veste et de sortir de la boite de nuit. Il était encore tôt, mais Je Ha venait de lui mettre les nerfs en pelote, et il n’avait plus l’envie de partir en chasse d’un nouveau gibier. En traversant la foule il croisa une ancienne conquête qui essaya de le retenir en mettant une main sur son épaule. Dans un mouvement brusque il lui fit lâcher prise sans même lui accorder un regard. Une fois dehors, il s’arrêta pour boutonner sa veste, enfoncer la tête dans son col et ses mains dans ses poches et marcher droit devant lui, sachant pertinemment que son ami se trouvait non loin derrière. L’air frais menaçait de faire dissiper les effets de l’alcool, cette sensation de légèreté qu’il éprouvait lorsqu’il s’enivrait. Puis il s’arrêta, pour prendre une grande inspiration, et se retourna vers son ami. « Allez, je te paie un verre ? » Wook savait parfaitement ce qu’il faisait, et même s’il savait qu’il aurait dû s’arrêter là, Je Ha avait réveillé en lui cette petite part qui ne faisait que de penser à la jolie brune qui l’agaçait tant. Alors un verre de plus lui permettrait de l’oublier, au moins pour le reste de la soirée.
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Dim 11 Déc - 17:41
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


Je ne pris pas la peine de répondre à une question dictée par la colère, question à laquelle je n'avais de toute manière aucune réponse. Je ne me sentais pas particulièrement coupable, mais je n'étais pas non plus à l'aise, étouffé par l'ambiance et par une situation dans laquelle je me retrouvais piégé malgré moi. Immobile, voir impassible, seul mon regard trahissait mes pensées, auxquelles s'ajoutaient les couleurs de l'inquiétude et de la consternation. « Distraction … vraiment ? » Se rendait-il au moins compte du choix de ses mots ? Ou était-il réellement aussi aveugle ? « Parce que tu as besoin d'être distrait ? » insistai-je en martelant chacune de mes syllabes. Mais mon vis à vis, ami quoique nous pouvions en dire, se trahit bien plus qu'il n''avait pu le faire par ce choix de mot disgutable. Je redressai la tête, la nuque plus raide. Pourquoi ses états d'âme me touchaient-ils après tout ? Qu'il ait pu faire la connerie de s'attacher au point d'être obsédé par cette fille ne me concernait pas. Alors pourquoi la peur se disséminait dans mon estomac comme une maligne araignée tissant sa toile ? Je glissai mes doigts sur mes tempes, que je frottai, en proie à une brusque douleur sourde. Il était évident que Wook n'avait rien prémédité. Évident qu'il n'avait pas cherché l'amour en s'entichant de cette fille. Et malgré son expérience désastreuse, il ne parvenait visiblement pas à lutter contre l'attraction qu'elle exerçait sur lui. Alors ...qu'en était-il vraiment ? Etait-il réellement impossible de lutter contre les faiblesses de son propre cœur ? Serais-je moi aussi un jour la proie de sentiments dont je ne voulais pas ? Cette simple idée me fit frémir. Que je puisse retomber amoureux et être obsédé par une femme … Je fis une grimace, alors que le brun passait devant moi pour quitter les toilettes. Je le suivis sans réelle hésitation, peu désireux de rester dans cet endroit une minute de plus. Me dirigeant vers les vestiaires, je surpris Wook se montrer particulièrement irritable avec une jeune femme qui le couvait pourtant du regard. Visiblement, il n'était plus d'humeur à se « distraire » avec qui que ce soit. Je secouai légèrement la tête, récupérai mon manteau épais et m'en emmitouflai avant de rejoindre l'extérieur, dont l'air me sembla tellement plus pur que celui, brûlant, qui circulait à l'intérieur. Je l'inspirais profondément lorsque Wook passa devant moi pour suivre le trottoir à ma droite. Durant une demi seconde, j'hésitai à le suivre. Une part de moi avait envie de rentrer et de tester l'appareil photo qui pendait de nouveau contre mon flanc. La seconde, a contrario, s'inquiétait pour un ami dont le taux d'alcool dans les veines devait avoisiner celle de la colère qui y circulait. Réprimant un grognement, je me mis en mouvement et le suivis sans le quitter des yeux. Au moins, il ne tanguait pas. Mais je me voyais mal l'abandonner dans cet état, alors même que je l'y avais en partit plongé. J'enfouis les mains dans les poches, rattrapé par un froid qui me touchait d'autant plus que mes vêtements étaient encore humides. Quelle merde … Alerte, malgré mes pensées vagabondes, je perçus presque immédiatement le changement de rythme de mon ami. Je m'arrêtai donc une demi seconde après lui, alors qu'il proposait de me payer un verre. Je levai un sourcil, peu crédule mais me contentai d'opiner. Je le suivis jusqu'à un petit bar en plein air où ils vendaient du soju et m'installai à une table sans extraire mes mains de mes poches. Deux bouteilles se matérialisèrent aussitôt sur la table. Je plissai les yeux, peu certain de la marche à suivre. Mais, de la même manière qu'il ne pouvait pas retenir ses sentiments, je ne savais pas tenir ma langue. « Ce n'est pas en prenant une cuite que tu vas régler ton problème. » objectai-je. Des veines rougeoyantes trahissaient déjà sa fatigue. Attendait-il réellement de moi à ce que je le ramène s'il buvait jusqu'à s'effondrer ? Chose que je ferais, ne nous voilons pas la face. M'efforçant de ne pas songer à la température qui me faisait souffrir, je bougeai ma main de mauvaise grâce et pris la bouteille pour me servir un verre. D'un geste sûr et précis, je le menai à mes lèvres et levai la tête afin de permettre au liquide de cascader dans ma gorge. Une onde de chaleur se distilla dans mon être. Je posai le verre après avoir relevé la tête. « Ce serait plus simple que tu parles. » lui fis-je remarquer. « Ce n'est pas en te bourrant la gueule qu'elle va disparaître. » Je posai mon avant bras sur la table et caressai le verre de mes doigts gelés. Des mèches ébènes coulaient sur mes yeux, floutant parfois ma vision des choses. De l'ombre dans mon tableau. J'eus un sourire imperceptible. C'était exactement ça. J'avais une vision à présent très négative des relations humaines, en particulier les plus intimes. J'étais devenu une forteresse blindée mais Wook avait fait un autre choix. « Qu'est-ce qui te plaît tant … » Je fronçais les yeux, me rappelant soudainement que le brun s'entêtait à penser qu'il la haïssait. Peut-être que pour le libérer de cette présence presque « mystique » en lui, il fallait tout simplement lui faire admettre qu'il voyait plus de chose en elle qu'il ne voulait bien le voir. « Qu'est-ce qui te déplaît tant chez elle ? » l'interrogeai-je en me versant un second verre. « C'est une fille qui tient tête comme dans les dramas ? Elle a envoyé le grand dragueur que tu es dans les roses et tu as du mal à t'en remettre ? Ton orgueil s'est retrouvé froissé d'une quelconque façon ? » fis-je, énumérant des hypothèses au fur et à mesure qu'elles me venaient à l'esprit.
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Lun 12 Déc - 10:49
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


« Ce n'est pas en prenant une cuite que tu vas régler ton problème. » Le mannequin ne répondit pas sur le moment. Concentré à se verser du Soju, il leva ensuite les yeux vers son ami en avalant presque aussitôt le contenu  de son verre. Sa gorge le brula. Le nombre de verre qu’il avait bu ce soir-là allait au-delà de tout ce qu’il s’était promis de ne pas faire. Mais un verre de plus ou de moins, au fond, qu’est-ce que ça changerait ? « Qui te dit que j’ai un problème à réglé ? ». À peine son ami avait-il vidé son verre qu’il remplit les deux verres aussitôt. « Ce serait plus simple que tu parles. Ce n'est pas en te bourrant la gueule qu'elle va disparaître. » En reposant la bouteille sur la table, Wook failli la lâcher. Il lâcha un soupire lourd de sens. Décidément, Je Ha n’était pas du genre à lâcher le morceau. Et puis d’ailleurs pourquoi s’obstinait-il à vouloir lui parler de Stacy ? Mais avant qu’il ne puisse lui rabattre le caquet, son ami à la langue bien pendue reprit « Qu'est-ce qui te plaît tant … » Wook n’eut encore pas le temps de répliquer que Je Ha se corrigea lui-même « Qu'est-ce qui te déplaît tant chez elle ? » Il vida un second verre et Wook l’imita en se réservant de nouveau. Il savait que boire à ce train ne lui serait en aucun cas bénéfique, ni pour la soirée, ni pour le lendemain, alors il commanda quelques brochettes de viande. Au moins il pourrait un peu éponger l’alcool. « C'est une fille qui tient tête comme dans les dramas ? Elle a envoyé le grand dragueur que tu es dans les roses et tu as du mal à t'en remettre ? Ton orgueil s'est retrouvé froissé d'une quelconque façon ? » Décidément, il n’avait rien compris. Son orgueil ? Il se fichait pas mal d’avoir été éconduit. Sung Wook soupira encore une fois, posant ses coudes sur la table pour poser sa tête entre ses mains. L’alcool lui donnait le tournis, et s’il fermait les yeux, c’était pire encore. Je Ha continuait d’imaginer toutes sortes de scénarios, agaçant le coréen de plus en plus. L’alcool, la colère, le froid de l’hiver et son ami qui ne cessait de parler lui donnait envie de vomir. Il lui fallut prendre tout son courage pour interrompre Je Ha en tapant du poing sur la table, la voix chevrotante « Alors pour commencer on s’en fiche de ce qui me déplait chez elle. Elle me tape sur les nerfs juste par sa présence, y’a pas besoin de plus d’explication ! » Il prit une bouchée de viande avant de se sentir défaillir. Un peu de nourriture ne lui ferait pas de mal. « Ensuite, c’est pas la première à me faire de la résistance et si tu penses que c’est ça qui m’énerve, tu te trompes lourdement mon ami ! ». À vrai dire, même s’il essayait de donner une explication à cette colère qu’il ressentait en présence de la canadienne, il ne trouverait rien. Rien ne lui venait à l’esprit, hormis ses longs cheveux bruns, ses grands yeux marrons, sa taille de guêpe, son teint de porcelaine … Il pouvait continuer des heures à détailler la jeune fille. Mais il ne savait pas si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Si elle n’ouvrait pas la bouche, s’ils ne se disputaient pas si souvent, Wook lui trouverait un charme certain. Mais voilà, il fallait toujours qu’elle lui fasse des reproches, quand bien même ils ne connaissaient rien l’un de l’autre, et le coréen ne supportait pas cette façon qu’ils avaient de se rencontrer pour en finir par sortir les griffes.

Le coréen repensait à la question de son ami alors qu’ils étaient encore dans les toilettes de la boite de nuit. Une distraction ? Ce mot à la fois léger et lourd de sens. Pour Wook, une distraction c’était surtout un moyen de prendre sa revanche sur les femmes, leur briser le cœur à son tour était un exercice plaisant, un défouloir, et surtout cela lui permettait de reprendre le dessus. Ce qui était étrange par contre, c’était cette facilité qu’il avait à plaire malgré son comportement égoïste, colérique et coureur de jupon. Peu importe qu’on le voit avec une fille différente à son bras chaque soir, elles faisaient presque toutes la queue pour passer une nuit avec le beau brun. « Tu sais, si tu arrêtais de vouloir les éviter deux minutes, je suis sûr que tu pourrais passer une nuit agréable avec l’un de ces démons aux jolies courbes ! ». Autant quelques fois il comprenait le fait que Je Ha ne souhaite pas se retrouver en compagnie d’une demoiselle, autant il ne comprenait pas sa volonté de toujours tout repousser lorsqu’il s’agissait des filles. Après tout, on peut bien profiter sans s’impliquer émotionnellement non ? Wook s’en tirait comme un chef à ce jeu, et plus le temps passait, plus il accumulait de conquêtes, moins il éprouvait de scrupules et de sentiments à leur égard. Au fond ces passades lui donnait raison, les femmes ne voient que l’apparence et se fiche bien de ce qu’il y a autour, elles sont avares et versatiles. Il laissa son esprit vagabonder. L’alcool commençait à avoir raison de lui, il sentait le feu circuler dans ses veines lui donnant l’impression qu’il allait s’embraser. Sa tête se faisait lourde, comme si toutes ses pensées s’étaient transformées en plomb. Mais il continua, se resservant un verre pour le boire aussitôt. Il allait recommencer quand son ami mit la main sur le récipient, l’empêchant de se saouler davantage. Le réveil promettait d’être difficile … Ce n’était pas tant l’alcool qu’il redoutait, mais ses effets après en avoir ingurgité un peu trop, il devenait généralement violent. Ce trait qu’il avait hérité de son père l’empêchait de faire preuve de jugement, et il pourrait aussi bien se retrouver face à son meilleur ami qu’il lui décocherait quand même une droite. Nauséeux, il espéra cependant ne pas trop amocher Je Ha. Lorsqu’il tourna la tête, il vit une jeune fille s’asseyant à l’arrêt de bus non loin de leur table. De longs cheveux bruns, de grands yeux, un teint de porcelaine, elle ressemblait tellement à Stacy qu’il se leva sans même s’en rendre compte. Titubant jusqu’à la jeune fille, il vint s’asseoir à côté d’elle. La tête en arrière posée contre la vitre de l’arrêt de bus, il tourna les yeux vers elle en y mettant toute sa haine. Et comme à son habitude, il commença à se disputer avec elle. Les mots sortaient, incohérents jusqu’à ce que Je Ha finisse par venir chercher Wook pour le rasseoir à leur table, laissant la jeune fille sous le choc d’une telle rencontre.
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Dim 18 Déc - 2:25
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


La viande s'ajouta aux boissons qui disparaissaient progressivement de nos verres. Mais si l'alcool réchauffait agréablement mon corps engourdit, il semblait provoquer de sérieux ravages chez mon vis à vis. Le blanc de ses yeux, strié de rouge, disparaissait de plus en plus fréquemment sous ses paupières lourdes. Je calais mon dos contre le siège, atterré de voir mon ami dans cet état pour une femme. Pourquoi l'amour rendait-il toujours pathétique celui qui le ressentait ? Pourquoi tristesse et désolation étaient-elles les seules cendres d'un tel brasier ? Je soupirai faiblement, lâchai mon verre et plongeai mes yeux dans ce qui restaient des siens. « Tu es un menteur » rétorquai-je franchement, peu déstabilisé par une défense que je jugeais aussi nulle que peu convaincante. « En vérité, la seule chose qui t'énerve, c'est que tu ne mènes pas le jeu. Le grand Sung Wook se fait mener à la baguette par une femme, qui non contente de lui faire tourner la tête, lui résiste. Il est là ton problème. Tu es l'esclave de tes sentiments et probablement de ton désir pour elle. En d'autre termes, soit tu te réveilles, soit tu es foutu. » J'avais conscience d'aller trop loin mais j'étais incapable de tenir ma langue, d'autant plus face à ce regard totalement perdu. M'entendait-il seulement ou son esprit s'était-il noyé dans des images qu'il était le seul à percevoir ? Je secouai la tête, enroulai mes doigts autour de mon verre et repris une gorgée de soju, dans l'espoir d'oublier la débâcle à laquelle j'étais en train d'assister. Peine perdu. Wook se fit un devoir de me le rappeler quand, enfin émergé de son rêve éveillé, il détourna notre conversation pour en faire de moi le premier rôle. « Le soucis dans ta phrase ... » commençai-je d'un ton impassible, « c'est le mot démon. Pourquoi prendre le risque, comme toi, de m'enticher de l'une de ses filles ? Pour finir bourré en pleine rue ? Pour péter les plombs dès que je la verrais ? Pour finir à la ramasse, avec un nouveau cœur dépecé ? » Mon ton s'était durcit, trahissant une souffrance que le temps n'apaisait nullement. Je n'évitais pas les femmes parce que je les craignais. Je n'avais peur que de moi et de mes réactions. De moi et de mes émotions. Je ne voulais pas devenir comme lui, qui tentait ardemment d'échapper à la noyade alors qu'il avait déjà les poumons imbibés d'eau. « En plus, coucher avec une femme, c'est lui donner le pouvoir et la possibilité de me faire plaisir. Et je ne veux plus donner de pouvoir à quiconque. Pas même celui de me soulager l'espace de quelques heures. » lâchai-je. « Alors je suis peut-être plus frustré que toi, plus agressif, plus sombre … mais au moins je suis libre. » Une liberté que n’entachait plus que la douleur et la honte. « Et je n'ai pas le cœur et l'esprit tourmenté par une canadienne. » ajoutai-je, tirant ma dernière flèche sans la moindre hésitation. Je ne l'avais pas accompagné pour parler de mes problèmes relationnels avec les autres. Je n'étais là que pour lui faire prendre conscience de sa propre descente aux enfers. Je saisis la bouteille, dont un fond luisait encore sous la pâle lueur des lumières installées dans le restaurant, et me servis avant d'avaler de nouveau d'un geste sec. « D'autre part … briser des cœurs ne m'intéressent pas. Je ne veux pas ressembler à la saloperie qui m'a cassé en deux. A aucun prix. » L'idée même d'infliger ce qu'elle avait pu me faire … Personne ne méritait de souffrir à ce point. Aussi désirais-je seulement qu'on me foute la paix. Une paix qui avait un prix dont je m’accommodais bien plus que celui que j'avais payé quelques mois auparavant. Je fermais les yeux quelques secondes. L'alcool me déliait la langue, exposant des faits, qu'en général, je préférais garder pour moi. Je n'étais pas homme à m'étaler sur mes émotions ni même à me confier. J'étais de ceux qui enfouissaient au plus profond d'eux même angoisses et souffrances. Un mouvement me fit reprendre pied dans la réalité et je rouvris les yeux pour voir le brun poser la main sur la bouteille que j'avais saisis instinctivement. Qu'elle soit vide fit apparemment un effet désastreux à Wook qui, après avoir regardé vaguement autour de lui, se leva brusquement pour se rapprocher d'une jeune fille, assise silencieusement à l'arrêt de bus. « Qu'est-ce que …. » Son visage se durcit, de même qu'un regard qui fit trembler l'inconnue. Reculant comme sous l'effet d'un coup, elle pâlit brutalement sous les paroles acides que le brun se mit à déverser, avec une haine presque exagérée. Je me levais rapidement et les rejoignis. « Il est bourré. » expliquai-je à sa victime avant de le prendre fermement par le bras pour l'éloigner. Je le reconduisis à la table, conscient qu'il ne tiendrait pas longtemps debout et l'y laissai tomber. « Cette fille t'a rendu dingue. » grondai-je en passant la main dan mes cheveux noirs. « Tu te rends compte que tu as agressé une inconnue dans la rue simplement parce que tu n'es pas capable d'assumer tes émotions! » La colère rythmait mes mots, leur donnant une musicalité plus chaude, plus agressive. « Réveille toi bon sang ! Et reprends toi avant de tomber définitivement amoureux de cette fille ! » Si ce n'était pas déjà fait. Vu son comportement, l'hypothèse m'effleura l'esprit. Se pouvait-il qu'il soit déjà tombé ? Mon index et mon pouce se pressèrent, de concert, contre mes paupières fermées. La fatigue me faisait ployer et mes épaules se courbaient. Je pris ma chaise pour la rapprocher de la sienne et l'empêcher de fuir de nouveau. « Je te pensais imbattable … Tu viens de tomber de ton piédestal  » ironisai-je, le menton posée sur mes mains repliées. L'humour était ma dernière arme pour affronter une situation qui me dépassait et qui au fond, m'effrayait. Je connaissais son histoire. Et je n'osais imaginer les conséquences qui découlerait d'un nouveau cœur brisé. Il ne manquerait plus à cette soirée qu'un petit ami super protecteur pour venir te casser la figure pour avoir violenté sa pauvre petite amie sagement assise. » .
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Lun 19 Déc - 11:20
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 




« Cette fille t'a rendu dingue. Tu te rends compte que tu as agressé une inconnue dans la rue simplement parce que tu n'es pas capable d'assumer tes émotions! » Wook peinait à se rendre compte de la situation. Tout ce qui l’entourait devenait flou. Mais son ami continua à lui parler sur un ton tranchant, pour essayer de le réveiller, essayer de lui faire prendre conscience de son comportement. Mais le mannequin n’en avait que faire. Il se conduisait comme un idiot ? Comme un salop ? Comme un coureur de jupon ? Comme un enfoiré de première classe ? Et alors ?  « Réveille toi bon sang ! Et reprends toi avant de tomber définitivement amoureux de cette fille ! » Le cœur de Wook eut un nouveau raté. L’un de ceux qu’il connaissait déjà et dont il s’était accommodé. Et lorsque Je Ha s’approcha de lui, son ton se fit moins agressif. « Je te pensais imbattable … Tu viens de tomber de ton piédestal  » Le coréen tourna la tête vers son ami, le regard toujours vide. Il était imbattable ! Personne ne pourrait jamais percer cette carapace ! Il se l’était promis. Il s’était promis de briser les cœurs à son tour, et plus de se faire briser le sien. Alors pourquoi cette sensation si familière l’enveloppait chaque fois qu’il se trouvait près de la canadienne ? « Il ne manquerait plus à cette soirée qu'un petit ami super protecteur pour venir te casser la figure pour avoir violenté sa pauvre petite amie sagement assise. » . Wook tourna la tête vers cette jeune fille sur qui il venait de déverser sa colère. Elle détourna les yeux aussitôt, elle redoutait sûrement un deuxième round. Wook soupira, les coudes sur la table il posa sa tête entre ses mains. Je Ha avait raison, il devenait fou. Qu’avait-il dit plus tôt ? Qu’il se faisait mener à la baguette et qu’il était l’esclave de ses sentiments ? Mais quels sentiments ? Esclave de son désir pour elle ? Elle était assurément belle, mais de là à être esclave d’une pulsion purement physique…

Wook leva encore une fois le regard vers son ami. Il se fichait pas mal de ce à quoi il ressemblait, mais à voir la tête de Je  Ha, il savait qu’il n’était pas dans la meilleure des formes. Toutes ses tentatives pour changer de conversation avaient échouées. Alors il se contenta de penser aux paroles de son ami. Des mots qui tournaient et tournaient dans sa tête. Il se passa de longues minutes silencieuses dans lesquels Wook essayait de remettre de l’ordre dans ses pensées. Il ferma les yeux, repoussant de toutes ses forces l’image de la jolie brune qui ne cessait d’apparaitre dans son esprit. De l’extérieur, on aurait pu penser qu’il tentait de ne pas vomir à cause de sa cuite, mais à l’intérieur une guerre toute autre faisait rage. Jamais il n’avait autant lutté contre lui-même. Jamais il n’avait autant éprouvé le besoin de fuir loin. Habituellement il se contentait de regarder le résultat de ses actes en se pavanant, mais à ce moment il ne savait pas comment y faire face. Il pensait à Hyo Jin, celle qui avait décidé de l’abandonner en lui brisant le cœur. Il pensait aussi à Mizuki, celle qu’il avait abandonné, sa meilleure amie, tout ça parce qu’il voulait tirer un trait sur son passé. Cette époque où tout semblait facile. Il avait considérablement changé. Là où il préférait être seul, désormais il se moquait des autres en leur jouant les pires tours possibles. Là où il commençait à apprécier la vie, il se demandait désormais si son existence avait un réel intérêt. Tout ce qu’il entreprenait était caché par son géniteur, lui qui avait honte de sa progéniture. Il s’entêtait à vouloir l’effacer partout où il allait. Il n’avait qu’à finir le travail après tout !

« Je suis foutu c’est ça ? » Il poussa un nouveau long soupire. Il avait l’impression de baisser les bras, de perdre la bataille. Il se laissa aller à penser qu’effectivement il avait peut-être des sentiments pour elle. Et quand bien même ? Il ne pourrait jamais plus être avec une fille, plus comme avant. Hyo Jin avait été une exception, et elle était protégée par sa popularité au sein de l’agence, intouchable par son père. Mais Stacy ? Bien qu’elle soit connue comme mannequin elle aussi, son père ne laisserait jamais un tel scandale éclater. Il l’imaginait déjà venir lui faire la peau de sortir avec une jeune fille aussi connue qu’elle et sa famille. Il laissa échapper un rire. Il se trouvait ridicule. À peine quelques minutes plus tôt il affirmait qu’il n’avait pas de sentiments pour la canadienne, et à présent il cherchait le meilleur moyen de lui éviter la rencontre avec son géniteur, grand manitou de l’agence de presse la plus connue de Corée du Sud.

Le froid de la nuit commençait à faire effet sur lui. L’alcool se dissipait lentement laissant néanmoins son esprit embrumé et ses gestes incertains. Je Ha attendait patiemment, mangeant les brochettes qui se trouvaient sur la table. Il fallait qu’il se reprenne, et vite ! Les verres de soju qu’il avait ingurgité avant lui permirent cependant de parler sans réelle retenue. Il se racla la gorge avant de prendre la parole « Admettons, je dis bien admettons que je ressente quelque chose. Qu’est-ce que je fais pour tuer ces sentiments dans l’œuf ? ». Il se trouvait ridicule d’avoir émis cette hypothèse à haute voix, mais il ne pouvait plus reculer. Je Ha et Syu insisteraient encore plus pour lui « ouvrir les yeux ». Il n’était pas sûr de la bonne démarche à suivre, mais il fallait que cela cesse. Il fallait éviter à Stacy et surtout à lui-même de réveiller le monstre qu’était son père. Sur le coup il hésita à faire des confidences à Je Ha, mais il se ravisa aussitôt. Il n’avait pas besoin de connaitre cette partie de lui. Ce fardeau était le sien, il ne pouvait pas l’imposer aux autres.

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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Lun 2 Jan - 19:06
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


Sa tête vacilla et il la plongea dans ses mains relevées, comme pour dissimuler ses propres craintes, à moins qu'il ne cherchait seulement à échapper à une vérité qui crevait pourtant les yeux. A le voir ainsi, les épaules courbées, j'eus de la peine pour lui. Une peine que seul mon regard posé sur lui trahissait. Je n'aurais aimé être à sa place pour rien au monde. Je n'avais eu que deux vraies histoires mais, et si la première ne m'avait pas réduite en pièce, elles n'avaient été toutes deux que synonyme de souffrance vers la fin. Wook finit par se redresser et par me jeter un regard indéchiffrable, qui aurait tout aussi bien pu illustrer son désespoir qu'une perdition totale. L'alcool qui imbibait ses yeux ne m'aidait pas à y voir plus clair, d'autant plus que celui qui se mêlait au sang dans mes veines altérait ma propre réflexion. Une pincée de fatigue saupoudrant le tout et je n'étais d'aucune véritable aide pour celui qui s'enlisait dans une mélasse si épaisse qu'il me donnait envie de fuir à l'autre bout du monde. Une question finit cependant par filer hors de sa bouche pâteuse. Une question prononcée sur un ton qui semblait plus qu'indécis. « Tu es foutu. » acquiesçai-je sans chercher à prendre de gants. D'une, je le respectais trop pour cela, de deux, enjoliver la vérité ne la rendrait pas plus belle dans notre réalité. Celle d'un cœur brisé, qui non content de l'avoir été une fois, cherchait à l'être une seconde fois. Le laissant en proie à ses doutes, je reportais mon attention sur ce qui sommeillait sur la table, à savoir une bouteille vide et quelques morceaux de viandes. Délaissant une boisson qui alourdissait mes pensées, je pris une brochette et la portait à mes lèvres. La viande était froide, mais le simple fait de mâcher fit quelque peu fuir la fatigue qui s'abattait sur mes épaules et mes paupières. Ces dernières cascadèrent et mes cils effleurèrent mes pommettes, me plongeant dans le noir. Durant une demi seconde, je ne fis que savourer ce qui dansait sur ma langue, en oubliant les déboires d'un ami qui me touchait plus qu'ils n'auraient dû. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de m'imaginer à sa place, ce qui me rendait plus empathique que de coutume. Je ne pouvais que trop comprendre ce qu'il était en train de traverser et la peur, tant pour lui que pour moi, était une émotion qui m'était bien plus familière que mon orgueil ne désirait bien l'admettre. Je rouvris les yeux quand j'entendis mon ami se racler la gorge, signe qu'il avait finit de tergiverser et qu'il reprenait un peu de poil de la bête. En effet, il me fixait avec plus de présence qu'il n'en avait eu quelques minutes plus tôt et sa question, réfléchie, me réveilla encore mieux que ne pouvait le faire la viande. Je finis d'avaler, posai le bâtonnet presque nu et m'adossai de nouveau à ma chaise, non sans tirer sur mes mains les manches de mon blouson. Avoir dédaigné l'alcool me replongeait dans un froid désagréable, mais bien moins que l'idée qu'il me fallait donner des conseils « paramoureux ». Je le regardai fixement puis finis par soupirer. « J'ai envie de te dire de l'éviter, mais je crains que l'éloignement ne fasse qu'exacerber les sentiments que tu as pour elle. » Comment échapper à un hameçon qu'il avait déjà mordu ? Comment oublier une fille qu'il voyait partout, au point d'agresser n'importe qui ? Mon pouce et mon index se glissèrent de part et d'autre de mon nez avant de frotter mes paupières fatiguées. « Je n'arrive pas à croire que je vais sortir une connerie pareille … mais il faudrait peut-être que tu la connaisses davantage. Avec un peu de chance, sa personnalité est réellement imbuvable, ou elle ressemblera tant à ton ex qu'elle tuera tes sentiments avant de te faire trop de mal. » Le simple fait de prononcer ces mots me parut comique et un sourire ironique vint trahir cette pensée que mon esprit nourrissait. En vérité, je n'avais aucune idée réaliste. L'amour m'avait moi même aveuglé au point que je ne voyais aucun des défauts de la fille que mon cœur avait choisit. Avec le recul, je me rendais pourtant compte de sa superficialité, de son égoïsme et de son inintérêt. Mais sur le moment, je l'avais tout simplement aimé, et ce même si elle avait été la pire des garces. Il m'avait fallut un coup sur la tête et quelques mois d'hôpital pour enfin briser le lien malsain qui m'avait relié à elle. « Puisqu'on parle maintenant franchement … est-ce que tu as la moindre idée de ce qui te plaît chez elle ? Est-ce que c'est parce qu'elle ne tombe pas dans tes bras comme les trois quarts des filles que tu tentes de séduire ? Peut-être qu'elle représente seulement une nouveauté. Une coucherie et elle te sortira peut-être de la tête ? » Je n'en étais pas convaincu. La colère qu'il éprouvait à son égard me forçait à envisager l'hypothèse qu'il était déjà trop tard. «Si tu veux en discuter, disserter ou si tu désires un coup de pied au cul de ma part, je suis d'accord pour tout du moment qu'on le fait ailleurs. Allons dans un établissement chaud, à la fac ou dans un sauna, pourvu que ce froid de canard ne s'acharne plus sur moi. » Je me relevai, quittant la chaise dure en plastique qui avait été le témoin d'une « débauche » passagère et partis payer en gardant Wook à l’œil. Même s'il semblait avoir décuvé un minimum, je ne lui faisais pas encore totalement confiance, d'autant plus que la jeune fille agressée attendait toujours assise sur son banc, les écouteurs enfoncés dans ses oreilles et le regard fuyant. Les billets changèrent de main et je rejoignis mon ami. « Alors tu t'es décidé ? Fais le rapidement avant que je ne décide de te jeter dans la rivière dans l'espoir presque vain de te rendre aussi détaché et con avec les filles que tu as pu l'être jusqu'à il y a une semaine. »
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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | Mar 3 Jan - 10:48
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Une même histoire, un même cœur brisé, une même douleur sourde. Mais ce précipice que chacun fruit à sa manière, par des routes opposées et contraires, attire de nouveau l'un inconsciemment tandis que l'autre ne peut s'empêcher de tendre la main pour retenir. Mais sauter n'est-il pas un véritable acte de courage ? Et surtout, le bonheur ne dépend-il pas d'une telle chute ?
 


« Tu es foutu. » Jusqu’au bout Je Ha était sincère, C’était d’ailleurs pour cette raison qu’ils étaient si proche l’un de l’autre malgré leurs caractères diamétralement opposés. Wook soupira une nouvelle fois. Il était foutu. Ça voulait dire tout et rien à la fois. D’une part qu’il avait certainement Stacy dans la peau, et d’autre part qu’il était incapable de prendre une décision rationnelle par rapport à ses sentiments. Wook essaya de se reprendre, cherchant à éviter une situation qui ne lui serait en aucun cas bénéfique. Et Je Ha reprit la parole pour essayer de l’aider. « J'ai envie de te dire de l'éviter, mais je crains que l'éloignement ne fasse qu'exacerber les sentiments que tu as pour elle. Je n'arrive pas à croire que je vais sortir une connerie pareille … mais il faudrait peut-être que tu la connaisses davantage. Avec un peu de chance, sa personnalité est réellement imbuvable, ou elle ressemblera tant à ton ex qu'elle tuera tes sentiments avant de te faire trop de mal. » » L’éviter ? Wook réprima un sourire, Syu lui avait conseillé l’exact opposé. Et en voyant le sourire de Je Ha, le mannequin doutait qu’il croit lui-même à ses propres mots. Comment pouvait-il s’en sortir si, en demandant l’aide de ses amis les plus proches, on finissait toujours par lui proposer des solutions qui lui semblaient impossibles ?  « Puisqu'on parle maintenant franchement … est-ce que tu as la moindre idée de ce qui te plaît chez elle ? Est-ce que c'est parce qu'elle ne tombe pas dans tes bras comme les trois quarts des filles que tu tentes de séduire ? Peut-être qu'elle représente seulement une nouveauté. Une coucherie et elle te sortira peut-être de la tête ? » Le coréen se pencha en arrière, le dos appuyé contre sa chaise, il se mit à réfléchir. Difficilement bien sûr, l’alcool, même s’il se dissipait était encore bien trop présent et ne lui permettait pas d’avoir une réflexion construite. «Si tu veux en discuter, disserter ou si tu désires un coup de pied au cul de ma part, je suis d'accord pour tout du moment qu'on le fait ailleurs. Allons dans un établissement chaud, à la fac ou dans un sauna, pourvu que ce froid de canard ne s'acharne plus sur moi. » Je Ha se leva, et alla directement régler leurs consommations. Wook, lui, ne se leva pas tout de suite, son regard allait et venait sur les différentes personnes présentes jusqu’à de nouveau croiser le regard de cette fameuse jeune fille qu’il avait agressé sans aucune raison. Elle tourna aussitôt la tête. Wook se sentait las, fatiguer de se battre contre ses émotions, épuisé de lutter contre ses instincts chaque fois que la canadienne se trouvait à proximité. Puis son ami réapparut à ses côtés. « Alors tu t'es décidé ? Fais le rapidement avant que je ne décide de te jeter dans la rivière dans l'espoir presque vain de te rendre aussi détaché et con avec les filles que tu as pu l'être jusqu'à il y a une semaine. » Il se leva alors à son tour, avec difficulté. Il vacilla légèrement avant de reprendre le contrôle de ses mouvements encore trop lents et trop mous à son goût. « Allons-y ! Mais sache que si tu m’avais jeté dans la rivière, je serais venu te hanter pour le reste de tes jours ! ».

Ils marchèrent en silence jusqu’au campus, mais Wook ne voulait pas rentrer tout de suite dans son dortoir. Ils se dirigèrent alors vers l’un des amphis, au moins ils seraient au chaud et personne n’aurait dans l’idée de venir les chercher là. Le coréen alla s’asseoir derrière le bureau, à la place du professeur et posa ses pieds sur le bureau lorsque Je Ha s’installa à la première rangée, juste en face de lui. Du bout des doigts, il se pinçait les lèvres, il n’avait pas oublié la question de son ami, et quelque part il aurait aimé y répondre, mais il n’avait pas non plus envie de formuler à haute voix ce qu’il s’évertuait à oublier. Le fait qu’elle lui fasse de la résistance ne l’avait certainement pas poussé à avoir plus d’intérêt pour elle, au contraire, Wook sait renoncer lorsqu’il faut. Une nuit avec elle ? C’était tentant, mais il n’arrivait déjà pas à s’en approcher sans ressentir le besoin de lui hurler dessus, alors passer suffisamment de temps avec elle pour réussir à satisfaire ses besoins … cela lui semblait impossible. Il risqua un regard vers Je Ha, qui attendait patiemment une réponse, ou tout du moins un semblant de discussion. Encore une fois il choisit la fuite en changeant légèrement le sujet pour éviter de faire face à ces sentiments oppressant. « J’aimerais bien coucher avec elle, mais j’suis pas sûr qu’elle mérite une vraie nuit de pur plaisir vois-tu ! » Il accompagna sa réflexion d’un rire, mais il ne put s’empêcher de laisser vagabonder son esprit en imaginant la jolie brune dans ses bras. Il ne savait quasiment rien d’elle, si ce n’est ses origines canadiennes, et il ignorait d’ailleurs si elle avait déjà goûté aux plaisirs de la chaire. Et si ce n’était pas le cas, il s’imaginait très facilement remédier à cette inexpérience. Les yeux dans le vide, il se laissa envelopper de ces pensées voluptueuses en oubliant jusqu’à l’endroit où il se trouvait, souriant à l’idée de se retrouver seul avec elle.
Il refit surface uniquement lorsqu’il se rendit compte que Je Ha l’interpelait depuis un moment. « Désolé, tu disais quoi ? ».

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Re: forget your past, forgive yourself (+) Sung Wook | 
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