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    :: Défouloir :: 2017

Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha

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Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Jeu 15 Déc - 6:22
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 Qui provoquera Rox&Rouky s'y fera mordre les doigts...
ft. Moon JeHa aka Rouky
Les lumières de la ville dansaient et scintillaient. Mois de décembre, mois de fête où la nuit tombait si tôt déposant sur la terre son souffle de fraicheur. Les arbres de lumières bordant la patinoire du Grand Hyatt ouvrait un spectacle enchanteur. L’éclat des guirlandes se reflétaient à la surface de la glace comme sur celle des iris pétillants de la jeune femme au visage emmitouflé entre bonnet et écharpe. Impression trompeuse que ces étoiles qui semblaient briller au fond de ses yeux. Certes Hera reconnaissait la beauté du paysage, cependant… Des arbres bariolés de lumières artificielles, comment dire… Elle pouvait en voir toute l’année à Singapour et à des proportions démesurées digne de l’extravagance de son État natal. Sans compter que… Il faisait actuellement une trentaine degrés là-bas, alors qu’ici… L’avantage que la jeune femme devait reconnaitre au port de son écharpe était de lui épargner son masque de tissu qu’elle avait pris l’habitude d’utiliser pour patiner tranquillement. La popularité de la jeune égérie de la célèbre marque Samsung n’était en rien comparable à celle d’une star de la chanson ou du cinéma sud-coréen. Néanmoins, elle était connue et cette société s’avérait aussi terriblement curieuse qu’intrusive. Outre la possibilité qu’on vienne l’aborder, elle n’avait pas envie de se sentir épiée. Si Hera patinait, c’était avant tout se vider la tête. Se dépenser, renouer avec une sensation de vitesse et de l’air qui souffle sur son visage. Lorsqu’elle se laissait glisser sur la glace, elle avait parfois l’impression de danser sur l’eau d’une mer apaisée. Les flots de l’océan, son amour pour l’immensité écumeuse et ses remous, tout ceci lui manquait. De sa fenêtre, elle ne pouvait plus apercevoir l’horizon sans fin de l’océan, ni à son réveil, ni à son coucher. La mer n’était pourtant pas si loin. Elle pourrait encore si rendre pour une après-midi, mais Hera s’était rendue compte que le naufrage de cet été avait eu un impact traumatisant dans son esprit bien plus fort qu’elle ne l’avait soupçonné. Désormais, celle qui fut sa plus belle amie lui inspirait de la peur. Le patinage, qu’elle avait toujours pratiqué à loisir depuis son enfance, était devenu un peu par hasard une nouvelle source de d’apaisement de son esprit. Enfin, un moyen de s’aérer l’esprit à la Zhang Hera ! Donc inexorablement, cette détente avait fini par devenir objet de conflit et de défi, né de la rencontre avec une certaine personne…

Vingt et une heure sonnait. La patinoire se vidait. Habituellement, elle fermait ces portes à cette heure-ci au public, mais les lumières ne s’éteindraient pas pour autant ce soir. La patinoire avait été loué par le club de patinage où la jeune femme avait adhéré, fréquentant leur patinoire de plus en plus régulièrement. C’était une occasion assez exceptionnelle. D’où la raison de la présence de Hera en ce lieu quelque peu éloigné du campus de la Yonsei. De ses yeux reflétant l’éclat des lumières décoratives rosées, elle chercha dans la foule, en vain. Tant pis, elle commencerait à s’échauffer sans lui. La jeune femme se rendit sur un banc afin de chausser ses pantins après avoir fait déposer sac, chaussures et manteau dans le chalet de consignes. N’ayant pas envie d’être encombrée par des vêtements trop volumineux, elle pouvait paraître peu vêtue, mais d’une part, Hera avait bien l’intention de vite se réchauffer. Et d’autre part, il ne fallait pas sous-estimer le pouvoir d’adaptation des micro-fibres textiles intelligentes.

À l’entrée de la piste de glace, son regard balaya de nouveau la foule de moins en moins dense. Un grande silhouette comme la sienne, la jeune ne devrait pourtant pas avoir du mal à le repérer. Elle sentit alors une ombre dans son dos. Tressaillant légèrement, Hera vit volte-face sur la glace. Face un torse robuste, elle leva les yeux jusqu’à son visage :
« Te voilà enfin, Moon Je Ha ! » s’exclama-t-elle, sur un ton mécontent juste parce qu’elle avait envie de lui râler un peu après.
À croire que cela était devenu un peu leur façon de se dire bonjour. Ils semblaient ne pas s’entendre et pourtant, se retrouver pour patiner ensemble était devenu un rituel auquel ils ne dérogeaient guère depuis leur rencontre… Quelque peu brutale. Ensemble, ils ne se laissaient, paradoxalement pour un loisir de détente, guère de répit. Mais l’un sans l’autre, désormais, ils s’ennuieraient probablement, seuls sur la glace. Sauf qu’aucun des deux ne serait sans doute prêt à le reconnaitre !
« Bon, tu es prêt ? » le jaugea-t-elle brièvement avant de lui indiquer de la rejoindre d’un léger mouvement de tête. Puis, Hera se mit en route pour quelques tours d’échauffements. Dès les premiers instants de glisse, elle se sentit déjà plus légère. À cette sensation si douce, tous les tracas semblaient s’envoler. L’espace d’une heure ou peut-être plus, elle oublierait. Le stress de ses études de médecine, la pression de sa carrière d’égérie, la folle mais parfois épuisante atmosphère de la fraternité, la nouvelle lettre qu’elle avait trouvé ce matin…  Elle l’effacerait de son esprit. Seule une douce pensée, un peu mélancolique, pour Hyeon resterait.  La patinoire de Grand Hyatt était particulièrement prisée dans les drama parce qu’elle était la préférée des amoureux. La jeune femme aussi aurait aimé pouvoir « faire comme les autres couples » et patiner ici main dans la main avec son petit ami. Mais deux personnalités publiques entretenant une relation non officielle ne pourraient certainement pas se permettre de prendre un tel risque. Pour le moment, elle se contenterait de patiner ici avec…
« J’espère que tu es en forme, ce soir ! se retourna-t-elle vers Jeha. Je t’ai trouvé bien mollasson la dernière fois ! »
Elle, elle avait beaucoup à évacuer ce soir, alors autant mettre son partenaire dans de bonnes conditions d'entrée de jeu.
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Jeu 29 Déc - 23:17
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Tu as oublié comment être aimable. Tu as oublié les sourires spontanés, la tranquillité d'esprit et ce que tu ressentais avant que cette méfiance ne vienne teinter ton monde, de la même manière que la nuit voile celui dans lequel tu évolues. Mais sur la glace, tu retrouves cet ancien toi. Et les émotions négatives qui polluent tes rapports humains semblent s'évanouir, et ce malgré sa présence. Elle n'est plus une femme à tes yeux. Elle est un compagnon, un partenaire, une motivation à te dépasser. Elle est le renard proche du loup. Elle est le Rox de ton Rouky.
 


L'obscurité et le froid avait voilé une ville qui, en réponse, s'était illuminée. Et ces éclats d'or dans l'obscurité me fascinaient. Plus je mûrissais, plus les événements me façonnaient et plus j'aimais la nuit. Elle regorgeait d'un mystère que le soleil faisait fuir, lorsqu'il chassait la lune et les étoiles pour reprendre possession d'une voûte blanche sans plus de charme.  Mais la nuit … Je levais la tête, et par delà la buée que laissait échapper mes lèvres, posai les yeux sur ces points lumineux qui déchiraient le ciel. En réalité, je l'aimais car je me retrouvais dans ce jeu d'ombre et de lumière. Le vibreur de mon portable m'arracha brusquement à mes pensées et je plongeai les mains dans mon épais blouson noir pour le dénicher. Illuminant l'écran dès que je le sortis de mon vêtement, j'aperçus une notification, que j'oubliais si tôt que je vis l'heure. J'étais en retard. Aussi, oubliant or et noirceur, j'accélérai le pas et traversai rapidement la rue pour rejoindre celle qui me mènerait à la patinoire. Elle n'était qu'une étendue d'eau glacée, parfois, elle n'était même que superficialité et pourtant, j'y avais trouvé un apaisement entremêlé d'excitation qui suffisait à me faire oublier le monde, le passé, le présent et le futur. Le temps n'avait plus de prise lorsque je posai un pied sur la glace et ma prison de chaire et de sang cessait d'exister. Je n'étais plus rien sinon liberté. Et tandis que les lames glacées de mes patins glissaient sur la glace, je me surprenais à redevenir celui que j'avais cessé d'être. Mes émotions négatives, la colère, la rage qui me bouffaient … elles disparaissaient, soufflées par ce vent de bien être. Ce sport était devenu une addiction. Elle était mon alcool et ma drogue. Elle était ce moment que j'étais incapable de laisser filer entre mes doigts. Et tandis que je m'en approchais, j'en ressentais déjà les effets. Un cœur battant d'excitation et une tête aux maux adoucis par un plaisir anticipé. Je ralentis et mes prunelles sombres effleurèrent rapidement les silhouettes qui se tenaient devant l'étendue d'eau gelée. Des visages familiers aux personnalités pourtant restées inconnues. J'avais arrêté de m'intéresser aux autres, sinon d'un point de vue artistique, et j'étais aussi peu bavard que ce loup qui veillait sur mon dortoir. Il n'y en avait qu'une dont le regard et les mimiques avaient un nom, celles que je cherchais sans la trouver. Héra. Un prénom peu commun, qui m'avait d'autant plus marqué qu'elle était une amie de ma sœur, à laquelle je n'avais cependant jamais adressé plus que les quelques salutations d'usages et polies que l'on réservait à ceux que l'on ne faisait qu’entrapercevoir. Mais la surprise avait transparut et les mots m'avaient échappé quand je l'avais retrouvé dans un monde que je considérais presque comme le mien, en marge de cette réalité qui parfois me pesait. Cette patinoire me l'avait fait découvrir contre mon grès. Elle était alors devenue un synonyme de challenge et de défi. Elle était celle qui me poussait à me dépasser et à évoluer plus que je ne l'avais fait en plusieurs mois. Et, quelque part, elle m'avait forcé à voler sur la glace après m'avoir poussé à sortir de ma zone de confort. Par cet orgueil qu'elle avait fait renaître dans ce monde où le loup s'endormait, j'avais retrouvé ce canidé sans ses mauvais côtés. Je courais. Sautais. Me dépassais. Et patiner était alors devenue une drogue encore plus puissante. Car plus que de me libérer, ce sport était à présent une véritable thérapie. J'expulsais mais sans rage. Je respirais mais sans méfiance. Je finis par la repérer et m'avançai dans l'herbe humide pour rejoindre un banc qui trônait à quelques mètres. Je retirais mon manteau, le troquai contre un pull épais dont le col frôlait mes lèvres froides et le recouvris d'une veste de cuir pour emprisonner la chaleur qui naîtrait de mes mouvements, exacerbée par l'épaisse écharpe qui acheva de faire disparaître la moitié de mon visage. Ignorant le froid qui pour le moment se faisait une joie de me mordre, je retirai mes chaussures et enfilai mes patins, jusqu'ici prisonniers de mon sac à dos. Mes doigts gelaient sur les lacets que je nouais avec force et précision. Une fois chaussé, je glissai mes mains dans des gants chauds et m'élançai sans plus d’hésitation sur la glace luisante. Les lumières des lampadaires et des décorations dorées et argentées qui décoraient les arbres s'y reflétaient, la magnifiant. Mes muscles se dénouèrent. Je glissais. Et mon cœur, bien que battant, s'allégea. Je soufflais de plaisir et me surpris à admirer les volutes de cette buée qui trahissaient les températures peu élevées dans lesquelles j'évoluais. Et le froid refluait, assassiné par la chaleur produite par mon corps qui se mouvait. Un sourire se dessina sur mes lèvres dissimulées et je rejoignis la brune qui patinait de l'autre côté du lac. Son instinct dû s'emballer car elle se retourna brusquement quand je m'approchai d'elle. « Tu te sentais à ce point perdue sans moi ? » la provoquai-je avec une pointe de moquerie dans les inflexions chaudes de ma voix. Autrement que sur la glace, je ne me serais jamais approchée d'elle. Elle était ce que je fuyais. Mais sur la glace, elle avait cessé d'être une femme à mes yeux. Elle était ce renard, à l'image de sa fraternité, avec laquelle le canidé s'amusait en oubliant de chasser. En oubliant de faire fuir. Le bon sens n'existait plus. Et, plus incroyable, son caractère m'amusait. Mais je ne m'en rendais pas plus compte que l'importance qu'elle avait pour moi en tant que partenaire sur glace. Je levais un sourcil à son mouvement de tête. Elle faisait preuve d'un autoritarisme qui pouvait me rendre fou. Néanmoins, j'obtempérais, non dans un soucis d'obéissance mais de bon sens. Un bon sens qui s'envola, comme beaucoup d'autre choses dès que ces mots furent chanter par sa gorge. « Mollasson ? » répétai-je avec un soupçon d'ironie.  « Tu devais pas mal t'ennuyer pour avoir remarqué « ce changement de rythme. »  Et je la sentis luire, cette flamme familière, dans mes obsidiennes aussi sombres qu'un ciel sans étoile. N'écoutant que mon instinct, je ralentis pour lui laisser un peu d'avance puis démarrai brusquement. A chaque coup de patin, j'accélérai et ce jusqu'à passer comme une flèche devant elle, pour lui couper brusquement la route, sans prendre conscience qu'elle n'était pas la seule à avoir subit ma poussée d'adrénaline. Freinant tout aussi brutalement près d'elle, je me rééquilibrais souplement à quelques mètres. « Et maintenant professeur, c'est mieux ou vous ne pensez pas pouvoir suivre ? » Le défi lancé, je repartis sur la glace, cherchant dans la vitesse cet enivrement qui ne manquait jamais de m'inonder. Mais alors que je me rapprochai de nouveau de la brune, à moins qu'elle était celle qui m'avez rejointe, une silhouette floue, voir double, me fit une queue de poisson qui ne fit pas que me frôler, mais qui me donna aussi un coup qui suffit à me faire tanguer. Mon pied droit partit brutalement vers l'avant et je me raccrochai à la première personne possible, à savoir la brune qui aurait pu s'en délecter si elle ne me servait pas à présent de bouée de sauvetage. Mes doigts se refermèrent sur son vêtement et mon cœur fit des loopings tandis que je tentais de rétablir mon équilibre en me servant du sien.  
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Mer 11 Jan - 7:13
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Renard orgueilleux, tu toises le monde qui t’entoure. Dédaigneuse et indifférente, ton instinct tempétueux te joues des tours. Prétendument insensible, tu te laisses emporter par l’aventure. Renard curieux, tu as crois le chemin d’un loup solitaire. Dans la nuit et le froid de l’hiver, tu tempêtes mais tu es soleil. Malgré les tornades et l’orage, d’un sourire tu ramènes la lumière. Et sans en avoir l’air, sans le savoir, du loup tu fais ton allié. Figées sous la surface glaces, exit les clivages et les différences, depuis la pénombre vous brillerez. Il est le Rouky de ton Rox.
 


Se sentir perdue sans lui ? Il y avait des évidences que la fierté de la renarde ne permettait même pas à son esprit de concevoir. Le patinage était, l’avait-elle cru un temps, un moment de détente qu’elle aimait pratiquer seule. Un moment pour ressentir, se libérer. Un moment à ne partager qu’avec soi-même. Pourtant, elle lui avait permis de s’immiscer dans cette activité solitaire. Pourtant, l’honnêteté ne serait-elle même pas d’admettre qu’elle était sans doute celle qui s’était le plus imposée aux côtés de ce grand loup froid et solitaire ? N’était-elle pas ainsi, en vérité, tout au fond d’elle, étouffée, condamnée au silence par son orgueil : renardeau effrayée par la solitude ? Toute la ligne de sa vie semblait se traduire ainsi. N’était-elle pas cet animal sauvage, hostile qui à son arrivée quelques mois auparavant se refusait de s’intégrer aux autres ? Son intégration au sein de la fraternité des Gumiho ? Hera n’en avait jamais été demandeuse. Se faire des amis ? Ce mot avait-il seulement un sens pour elle qui ne connaissait que des relations d’intérêts. Elle s’était donnée pour ligne de conduite de faire profil bas, de ne se consacrer qu’à ses études afin d’être la meilleure d’entre tous jusqu’à l’obtention de son diplôme. Faire de ses années passées à la Yonsei, dans ce pays qu’elle méprisait, une vulgaire parenthèse dans sa vie vouée à ses études en attendant de pouvoir rentrer chez elle, dans cette Cité du Lion si chère à son coeur… Oui, Hera avait pensé ainsi, avec conviction, et pourtant… À peine une dizaine de mois étaient passées mais son chemin avait pris manifestement une voie tout autre. Loin d’un quotidien paisible, il était fait de tempête et d’imprévus. Il était… épanouissant. Et ce parce qu’elle avait permis à autrui d’entrer dans sa vie. Et ce parce que malgré son hostilité manifeste, elle restait là, à faire front plutôt que de simplement tourner les talons et fermer les yeux. Il en avait été de même avec Jeha. À cause de lui, patiner seul pouvait être apaisant mais une impression de vide persistait en son absence. Jamais, elle ne le lui avouerait mais il faisait partie intégrante de sa conception du patinage désormais.

Rictus niché au coin des lèvres, la provocation n’avait manifestement pas manqué de le piquer au vif. Tous deux se ressemblaient tellement sur certains points qu’il leur était facile de savoir exactement où appuyer pour obtenir la réaction escomptée. Une telle réciprocité qui revanche devait parfois finir par se révéler pénible pour leur entourage. Heureusement que le loup et la renarde ne se fréquentaient guère jamais en-dehors de la patinoire. Il fallait dire que dans le cas de Hera… Les caractéristiques particulièrement houleuses de la plupart de ses fréquentations devaient souvent être harassantes pour ceux qui les entouraient :  son duel incessant avec Ji Sung Wook au dortoir, ses chamailleries avec Seo Heon du club des Choego, même avec son interne de référence pour son stage à l’hôpital la tension était souvent électrique. Le voile des apparences ayant cesses de devenir la ligne conductrice primordiale de la société, son tempérament s’exprimait différemment et se confrontait aux insoumis. Il en allait de même avec Jeha, néanmoins restreint dans un cadre particulier : celui de la patinoire. À sa remarque, elle le devina vibrer. Elle la vit l’étincelle qui pointa à la surface de ses iris. Il aurait à coeur de se donner au max pour lui donner tort. Elle n’en attendait pas moins.

Le loup accéléra brutalement. Elle le laissa faire, continuant un temps à son rythme de croisière. Tout vient à point qui s’est attendre. Ou simplement, elle veillait à être parfaitement échauffer avant d’user de la ruse du renard. Qu’il se fatigue, elle ne l’en ferait que davantage souffrir par la suite. Il freina subitement devant elle. Dotée d’un parfait équilibre, Hera cessa sa course sans heurt. Ses jambes ne pouvaient en aucune façon concurrencer la puissance de celle de son partenaire, mais en revanche, la légèreté de sa morphologie avait pour avantage de nécessité moins de résistance de d’efforts dans ses articulations pour encaisser les changements de rythme soudain.
« Crois-tu vraiment que le grand chêne puisse vaincre le roseau ? » rétorqua-t-elle.
Et tandis qu’il accélère, emporté par sa course sur le grand pourtour, elle s’élança, doucement, bifurqua ses talons avant d’accélérer à grandes enjambées pleine de souplesse. Elle prit de la vitesse. Puis, avant que leurs routes ne se rencontrent, elle changea sa trajectoire, glissant entre les autres patineurs afin d’effectuer une boucle subtile pour apparaître finalement comme en tête devant son adversaire.

Au même instant, Hera crut voir une ombre passée, ou peut-être deux, telle une flèche. Inconsciemment, elle ralentit légèrement la cadence, commençant à demi à se retourner lorsqu’une autre ombre imposante s’étendit au-dessus d’elle. Finissant sa volte-face, ses yeux s’écarquillèrent à la vue de la grande silhouette de Jeha en perte d’équilibre qui fonçait droit sur elle. Des ses bras tendus, il attrapa le tissu de sa manche.
« Mais qu’est-ce que… »
Pas besoin ni le temps d’aller jusqu’au de sa question, il était clairement en train d’essayer de se servir d’elle comme point d’appuie. Sauf… Il avait quoi ? Au minimum vingt centimètres de différence et au moins autant de kilos ? Sous le poids du Loup, Hera se sentit partir en arrière tandis que son pied gauche se défila sous elle vers l’avant. Elle la vit venir la chute inévitable. Son regard fixant celui de Jeha, elle eut l’impression que le temps passa au ralenti jusqu’à ce que ses fesses n’atteignent douloureusement le sol de glace.
« AISH ! »
Bon sang ! Elle pourrait jurer vivre un remake de la mésaventure avec Gwak Tae Hyun ivre mort qui l’avait pris pour Choi Rae Won – malgré toute son affection pour son Oppa, la comparaison physique était un peu difficile à digérer – et s’était servi d’elle comme appui en conséquence. Évidemment, la scène avait abouti à une cascade à la renverse dans un bosquet d’arbuste.

Hera grimaça sous les élans de douleurs qui perdurèrent quelques secondes après l’impact, puis, elle ne tarda pas à fusiller des yeux son vis-à-vis :
« YAH ! À quoi tu joues ? Tu veux mourir ? Ne va pas plus vite que tu n’en es capable ! »
Les fesses encore au contact de la surface gelée, deux ombres s’étendirent au-dessus de la renarde et son binôme le loup. Les iris de Hera se relevèrent avec scepticisme sur ces silhouettes : un homme et une femme. Que voulaient-ils cela ? Si c’était pour leur tendre la main afin de les aider à se relever, ils pouvaient bien aller se faire voir ! Cependant, lorsque la jeune égérie découvrit le rictus hautain sur les lèvres de la femme, elle se douta que leur intention était toute autre :
« Alors, c’est donc ça, les fameux Rox et Rouky du club ? Fameusement pathétique oui ! Dire qu’on pensait avoir enfin trouver de potentiels concurrents à notre hauteur ! »
La singapourienne écarquilla les yeux qui filèrent du couple à son partenaire pour retourner sur le couple et enfin à nouveau vers Jeha. Snobinarde dans l’âme, elle les pointa d’un revers de pouce sans plus leur accorder un regard :
« Tu les connais ceux-là ? » 
Elle se tourna ensuite vers l’homme inconnu et lui fit signe de l’aider à se relever en lui tendant la main. Il s’exécuta. Preuve que dans ce duo, la femme était celle qui menait la danse. Hera fit donc ensuite face à cette dernière, ôtant instinctivement ce qui lui couvrait la bouche dans un geste agacé  :
« Peut-on savoir à qui nous avons à faire de pathétiquement inconnus ? » siffla-t-elle avec un sourire méprisant.

 
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Sam 28 Jan - 9:57
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Tu as oublié comment être aimable. Tu as oublié les sourires spontanés, la tranquillité d'esprit et ce que tu ressentais avant que cette méfiance ne vienne teinter ton monde, de la même manière que la nuit voile celui dans lequel tu évolues. Mais sur la glace, tu retrouves cet ancien toi. Et les émotions négatives qui polluent tes rapports humains semblent s'évanouir, et ce malgré sa présence. Elle n'est plus une femme à tes yeux. Elle est un compagnon, un partenaire, une motivation à te dépasser. Elle est le renard proche du loup. Elle est le Rox de ton Rouky.
 


Ce n'était ni de la danse, ni de l'art. C'était imprévisible, déroutant et imposé. Néanmoins, et pendant une demi seconde, je crus pouvoir défier les lois de la gravité et retrouver un équilibre dérobé. Or, Héra ploya sous mon poids, rendant la chute inévitable. Le paysage bascula et je tombais lourdement, frappant la glace de mes épaules puis de la tête. Un voile sombre fut tiré sur mes yeux et je fermai les paupières, tout en retenant fièrement un grognement de douleur. Mais la souffrance, lancinante, eut raison de l'orgueil et mes lèvres se fuirent d'elle même pour laisser échapper un gémissement rauque. Plus qu'un son, j'aurais voulu hurler une véritable insanité à celui qui m'avait bousculé. Salopard ! Connard ! Ils étaient nombreux à se bousculer dans mon esprit, sans pour autant se matérialiser. D'un geste saccadé, je passai la main sur mon crâne puis me redressai, la mâchoire contractée et les lèvres serrées. Alors, je les battis et levai le voile de chaire qui sauvegardait mon regard. Le paysage, d'abord trouble, retrouva sa netteté et ses couleurs hivernales. Quand à Héra, sa mimique aurait pu me faire sourire si je n'avais pas été responsable de son mal être. « Parce que tu crois que je ne sais pas contrôler ma vitesse ? Sans cet imbécile, ni toi ni moi ne serions allongés par terre. » Des éclats écarlates s'étaient fichés dans mes pupilles rétrécies par une colère naissante. Mais son regard s'était déjà envolée, attiré par des silhouettes dont les lumières projetaient les ombres sur la glace. Je tournai la tête et posai les yeux sur un duo, ou bien sur un couple, dont le dédain était aussi perceptible que le rictus féminin accroché aux lèvres pulpeuses de la brune parée de pourpres. Une femme qui aurait sans doute pu être belle si elle ne paraissait pas aussi … commune. Le même sourire. Le même minois. La même expression. Quand aux deux obsidiennes que la moquerie nimbait, elles n'avaient pas plus d'originalité que le reste de sa personne, tirée tout droit d'un mauvais drama, à moins qu'il ne s'agisse de cette réalité particulièrement écœurante que je tentais d'éviter. Les flammes dansantes se glacèrent tandis que je me raidissais, les dents serrées. Une immobilité que ses paroles firent voler en éclat. Plaquant la main au sol, je me relevai avec une agilité rendue plus féline par la fureur qui commençait à envelopper mon être. Ce fut elle qui m'empêcha de répondre à Héra, dont la tactique était pourtant bien plus intelligente. J'aurais dû en effet jouer avec elle sur un mépris qu'ils méritaient. Mais l'impulsivité était un trait de caractère que j'avais depuis longtemps cessé de combattre. Sans faire attention à un partenaire mouvant, je me concentrais sur elle et répliquai avec acidité. « Nous ne faisons ni dans la connerie, ni dans le méprisable. Il n'y a donc aucune concurrence possible entre nous. Si vous désirez jouer les paons et les m'as tu vu, je vous suggère d'aller ailleurs et de laisser la patinoire à ceux qui désirent patiner. »  Ma voix s'était aggravée sur mes derniers mots, trahissant le désir profond qui m'envahissait. Celui de lui sauter à la gorge et d'effacer par moi même ce ridicule petit sourire qu'elle s'obstinait à dessiner de ses lèvres pâlies. Une couleur qui s'affadit un peu plus quand Héra en rajouta une couche une demi seconde plus tard. Je la vis, avec satisfaction, perdre un peu de sa superbe avant d'enfiler à nouveau le masque de la pimbêche. « Deux médailles d'or et une d'argent, voilà ce que sont les pathétiques inconnus. » siffla t-elle avant de couler un regard sombre à son partenaire, qui se tenait toujours auprès d'Héra. « Que le pays te reconnaisse un joli visage ou une belle silhouette ne fait pas de toi une sportive. Jun ! » J'eus un rictus quand je vis ce dernier glisser paresseusement vers elle pour se mettre à ses côtés. « Savoir siffler pour faire revenir ton partenaire au pas ne fait pas de toi une sportive. » rétorquai-je durement. Son visage dériva, fendit l'air pour permettre à son regard d'effleurer le mien. « Puisque tu es si malin, tu devrais savoir que nous n'avons pas commencé. » Mon sourcil s'arqua, marquant instinctivement une incompréhension qui finit par crever telle une bulle quand les précédents événements me revinrent en mémoire. J'avais désiré couper la route d'Héra, en réaction à des mots provocants mais joueurs. Or, avant d'atteindre la brune emmitouflée, j'avais frôlé de près un couple auquel je n'avais prêté aucune attention. La seule chose dont je me souvenais était une tache de pourpre dans un paysage essentiellement blanc. J'inspirai profondément et me tournai vers ma partenaire visiblement attitrée. « Tu avais raison. Ils sont pathétiques. Je les ai frôlé tout à l'heure, ils m'ont fait tomber en retour. J'imagine que c'est ce qu'on appelle la justice infantile. » Un son furieux me parvint aux oreilles, mais j'avais perdu tout intérêt pour la joute. Et à moins de vouloir tomber aussi bas qu'eux, ce qui me pendait au nez tant j'avais envie de l'envoyer au sol, j'avais plutôt intérêt à effacer pour recommencer. « Où en étions professeur ? »  Les dernières notes étaient moqueuses, mais dissimulaient mal la fureur qui couvait toujours dans le néant de mes pupilles. Une parole de plus et je savais que je ne serais plus maître du loup qui sommeillait en moi. L'impulsivité me noyait et et je ne contrôlais déjà que mal les émotions chaudes qui coulaient dans mes veines. Quand à Héra … je n'avais aucune idée des réactions que pouvaient engendrer une telle rencontre. Je connaissais mal une personnalité dont je n'avais retiré que quelques indices dans sa manière de patiner. Bien sûr, j'avais reconnu en elle celle qui habillait les grandes affiches disséminées partout dans Séoul, mais il était difficile de voir la petite star qu'elle était sous ce bonnet et cette énorme écharpe qu'elle portait. Moins qu'une célébrité, elle était pour moi ce renard qui représentait si fièrement son clan. Une proie maligne derrière laquelle je pouvais courir et qui par ses mots savaient si bien provoquer la fierté qui pulsait dans mon cœur. « Professeur … Encore faudrait-il qu'elle sache patiner pour avoir ce titre. Pourquoi ne pas le prouver, toi qui aime tant te montrer en spectacle ? Ton partenaire a d'ailleurs l'air d'être dans la même veine.» Ce furent les paroles de trop.  

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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Lun 30 Jan - 11:53
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Renard orgueilleux, tu toises le monde qui t’entoure. Dédaigneuse et indifférente, ton instinct tempétueux te joues des tours. Prétendument insensible, tu te laisses emporter par l’aventure. Renard curieux, tu as crois le chemin d’un loup solitaire. Dans la nuit et le froid de l’hiver, tu tempêtes mais tu es soleil. Malgré les tornades et l’orage, d’un sourire tu ramènes la lumière. Et sans en avoir l’air, sans le savoir, du loup tu fais ton allié. Figées sous la surface glaces, exit les clivages et les différences, depuis la pénombre vous brillerez. Il est le Rouky de ton Rox.
 


La pertinence intellectuelle de la répartie Gumiho commençant sans doute à l’affecter, Hera fut presque tenter d’ironiser sur leur noms « Deux d’or » et « Une d’argent » lorsque ce fut la seule réponse qu’elle obtint des lèvres véhéments de son interlocutrice. Grand dieu, si elle n’avait un équilibre aussi solide désormais à nouveau debout sur ses patins, la singapourienne en tomberait probablement à la renverse devant un tel palmarès. Oh mais des médailles, elle détenait également, en toute catégorie : sportive, comme popularité ou encore le Prix d’excellence de la chieuse d’après certaines personnes. Elle aussi, elle avait eu une médaille en patinage à l’âge de 10 ans. Et alors ? La futilité de cette réponse ne faisait, à ses yeux que souligner l’absence de personnalité, l’absence de véritable notoriété de leurs interlocuteurs. Franchement, à ce petit jeu là, sportive ou non, elle se ferait volontiers un plaisir de révéler son visage et faire ravaler son orgueil, premier des péché, à cette pimbêche. Cependant, l’égérie ne pouvait se le permettre. Encore moins face à de tels spécimens. Trop risqué. À coup sûr, Jeha et elle se retrouveraient objet de rumeurs et de polémiques sur le net dans l’heure suivante. L’égérie redoutait plus que tout ce genre de fléau. D’une part car, l’intrusion et les médisances de la presse et des internautes étaient à l’origine du rêve de carrière brisé de son frère. D’autre part car elle ne souhaitait pas que les personnes de son entourage puissent être affectées par son travail. Pas plus qu’elles ne l’étaient déjà irrémédiablement. Le fait de ne pas pouvoir sortir librement de manière insouciante avec ses amis, que ce soit dans les bars ou ne serait qu’au restaurant, s’avéraient certainement pesant pour ses connaissances les plus proches. Jeha n’appartenait peut-être pas à cette catégorie pour le moment, néanmoins, elle aimait déjà ce petit échappatoire que représentaient leurs rendez-vous rituels sur la glace. Enfin, et surtout, la perspective de toutes fausses rumeurs quant à de prétendues relations « privilégiées » l’assenait toujours d’un poids dans le coeur. Une appréhension, celle que celui qu’elle aime véritablement se méprenne. Qu’il s’inquiète. Qu’il doute. Lui qui se murait tant dans le silence face à la contrariété et dont elle était obligée de deviner les pensées. Alors pour lui, bien des fois, elle avait commencé à apprendre à contenir son impulsivité.

Néanmoins, sa langue ne se retenait pas toujours de siffler, notamment lorsqu’elle marmonna en époussetant la glace sur ses vêtements :
« Heureusement pour toi, ça te laisse au moins une éventualité d’être quelque chose… » sous-entendait-elle que leur interlocutrice n’était dotée ni d’un beau visage, ni d’une silhouette agréable. La nature ne peut pas être aussi généreuse avec tout le monde. Néanmoins, Hera devait lui reconnaitre que son partenaire était mieux dressé que le sien. Enfin, forcément lorsqu’on choisit un bichon de salon, la tâche se révèle plus facile qu’avec un loup sauvage et mal léché. D’ailleurs, si elle le connaissait un peu plus en-dehors de la patinoire, Hera pourrait s’apercevoir qu’elle ne s’en sortait pas si mal pour ce qui était d’amadouer ce bougon solitaire et… Presque allergique à la gente féminine ! Ses iris se reportèrent sur ce dernier, accompagner d’une moue signifiant qu’évidemment, elle avait toujours raison ! Osait-il en douter ? Lui en revanche… L’éclair qui traversa ses pupilles traduisit son mécontentent quant à la responsabilité première de son partenaire dans ce conflit. Certes, D’or et D’argent étaient de parfaits idiots pour venir leur chercher des noises pour une telle futilité, mais Jeha avait joué les prétentieux pimpants le premier. Indirectement, c’était bel et bien sa faute, si la renarde avait fini les fesses sur la glace.
« Ah ça oui, tu peux m’appeler Professeur, lâcha-t-elle un peu acerbe, agacée par tout ceci. Et je peux t’assurer que la leçon du jour va être particulièrement ardue ! »
La singapourienne aurait voulu ignorer ces deux là. Elle était sincèrement prête à leur tourner les talons, feignant la plus parfaite indifférence. Mais il avait fallu que non contente d’avoir provoquer leur chute, l’odieuse pimbêche s’obstine à prêcher ses médisances. Cette fois-ci, s’en était trop ! Faisant volte-face sur ses lames pour venir la darder du regard, Hera sortit de ses gongs :
« Mais elle veut pas fermer sa gueule un peu, celle-là ? s’exclama-t-elle d’un ton cinglant. Bon ok ! Tu veux la jouer comme ça, Pétasse ? Je suis venue ici pour me détendre mais puisque apparemment la frustration de ton existence te ronge tant que tu ne puisses trouver satisfaction sans venir emmerder les gens que tu jalouses parce qu’ils ont ce que tu n’as pas… »
Un claquement de langue émanant de la bouche de son interlocutrice coupa sa phrase :
« Ah ? Et qu’avez-vous donc de plus que nous ? »
La colère grouillante en Hera sembla retombée d’un seul coup. La brunette paraissait radoucit mais la douceur angélique de son visage de poupée ne faisait qu’annoncer la sournoiserie du démon niché en elle. Sa voix se fit non plus agressive, mais presque charitable. Cette charité qu’une âme pure accorderait à d’immondes et repoussant lépreux au moment de les informer du rejet de leur personne décréter par la société :
« Tout ! Le simple fait d’être nous et pas vous. Si j’étais si médiocre en comparaison à ton talent, si ton partenaire valait tellement plus que le mien, quel besoin aurais-tu ressenti de venir nos provoquer ? Tu veux la guerre ? Parfait ! Mais prépare-toi à avaler le goût de la défaite ! Quoique… »
Hera la jaugea avec dédain des pieds à la tête.
« Quelque chose me dit que cette saveur doit déjà t’être bien familière. »
Un soupir s’échappa entre ses lèvres. Son attention se reporta sur le loup, une étincelle de complicité illuminant ses pupilles tandis qu’un sourire narquois se peignit sur ses lèvres.
« Reconnaissons-lui néanmoins sa clairvoyance. Nous sommes bien tous deux de la même veine : celle des vainqueurs ! »
La renarde présenta sa patte au loup afin que celui l’accepte en tant que cavalière. Ils allaient leur montrer, de quoi ils étaient capables. Cependant, avant qu’ils ne purent s’élancer sur la glace, leur interlocuteur masculin se décida enfin à faire entendre le son de sa voix :
« Si vous permettez, avant que vous ne vous berciez de vos espoirs. Admirez un peu ce dont Ha Ni et moi sommes capables. Peut-être qu’ensuite, vous souhaiterez revenir sur vos paroles. »
J’en doute fortement. » siffla la gumiho.
Forts septiques, Rox et son Rouky acceptèrent d’observer les démonstrations de leurs compétences. Comme ils pouvaient s’en douter, le couple de provocateurs étaient doués, et surtout plus expérimentés. Eux n’avaient guère jamais tenté de véritables portés. Ils n’avaient pas cette complicité, cette alchimie entre eux, encore trop farouches, l’un comme l’autre. Alors forcément, au jour d’aujourd’hui, prétendre à la victoire s’annonçait comme illusoire. Cependant, Hera avait promis de les battre et d’une manière ou d’une autre, un temps ou un autre, ils y parviendraient ! Ses yeux vinrent interroger ceux de Jeha afin d’y trouver la confirmation que le loup partageait sa pensée et sa détermination.

 
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Ven 24 Fév - 14:47
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Tu as oublié comment être aimable. Tu as oublié les sourires spontanés, la tranquillité d'esprit et ce que tu ressentais avant que cette méfiance ne vienne teinter ton monde, de la même manière que la nuit voile celui dans lequel tu évolues. Mais sur la glace, tu retrouves cet ancien toi. Et les émotions négatives qui polluent tes rapports humains semblent s'évanouir, et ce malgré sa présence. Elle n'est plus une femme à tes yeux. Elle est un compagnon, un partenaire, une motivation à te dépasser. Elle est le renard proche du loup. Elle est le Rox de ton Rouky.
 


Hera n'avait jamais été pour moi qu'une alliée éphémère de ma propre motivation. Mais son sens de la répartie m'amena à la voir différemment. Plus qu'une ombre sur laquelle je m'appuyais, elle prenait corps via son sarcasme percutant. Un sourire étira imperceptiblement la commissure de mes lèvres alors que j'observais ma partenaire, dont le regard était aussi cynique que les mots qu'elle lançait à la jeune femme qui nous faisait face. Sans chercher à dissimuler l'amusement que provoquait en moi ce lancé de dagues verbales, je me tournais vers le jeune duo à l'origine d'une chute et d'un conflit. Et le soupçon de moquerie fut assassiné par une colère aussi brusque que sombre. Cette femme … le désir de l'étrangler me heurtait de plus en plus au fur et à mesure que dansait sa langue fourchue. Je pris sur moi d'inspirer et d'expirer. Je pris sur moi de calmer l'animal sauvage que j'étais devenu, cet ours qui supportait de moins en moins la gente féminine. Et cette princesse campée orgueilleusement sur ses jambes en était un exemple écœurant. Elle me faisait penser à elle. Un éclat de douleur se ficha dans mon cœur, ensanglantant à la fois un regard empathique et l'arrière d'une tête marquée par un souvenir douloureux. Instinctivement, j'y pressai la paume. Pour l'étouffer aussi bien que pour la redresser. Je ne la détestais pas. Je la méprisais. Je méprisais les émotions hautaines qui dénaturaient ses traits autant que sa superficialité apparente. Quand à cette vengeance puérile dont elle admettait être l'auteur … Je contractais la mâchoire, dans un mouvement instinctif pour marquer la rage qui pulsait dans mes veines. Respire. Je n'étais pas homme à être doué pour le calme et le zen. Mais la tension retomba, assez pour que je puisse prononcer quelques mots à l'égard d’Hera.  Néanmoins, je ne connaissais rien de cette brune dissimulée sous cet épais bonnet. Je n'avais eu qu'un aperçu bref de son caractère, qui se révéla un peu plus lorsqu'elle me répondit avec un agacement visible, autant dans son ton que dans ses prunelles. La ligne de ma mâchoire se durcit de plus belle, et je ne fis aucun effort pour retenir la remarque agacée que m'inspirait une telle répartie.  « J'en ai subitement perdu l'envie. » L'impulsivité était ici une marque de faiblesse. J'affichais mes sentiments brûlants à ceux qui venaient nous chercher querelle. Je dévoilais la colère qui me dévorait, tant à leur égard qu'à tout ceux qui me contrariaient, dont ma partenaire attitrée. Mais il m'était impossible de la museler. Elle était tout aussi sauvage, tout aussi insaisissable que celui auquel elle appartenait. Je levai légèrement la tête et caressai des yeux un plafond aussi sombre que pouvait l'être mon cœur. Elle éclata au même moment. Mon menton ploya, mon regard se posa sur son visage colérique dont les lèvres pulpeuses déversaient une véritable pluie d'insulte à l'intention de son interlocutrice. Cette dernière marqua d'ailleurs le point. Contrairement à Hera et moi, elle restait calme. Une véritable poupée de glace nous faisait face, sûre d'elle et de son talent. Un talent qu'elle possédait … à savoir celui de n'en avoir aucun. Je me tournais une nouvelle fois vers Hera, qui semblait s'être calmée, comme si elle avait compris que rougir de fureur n'aurait aucune incidence sur son ennemie. Elle fit mieux. Elle reprit le contrôle de la situation et envoya une punchline d'une telle classe qu'un sourire admiratif étira mes lèvres. Et la colère fut cendre dans un regard qui aurait pu me trahir lorsque je la vis tendre la main. Une main gantée qui dissimulait sa féminité, autant que ce bonnet enfoncé sur ses cheveux noirs. Il n'y eut ni peur, ni crise, ni doute. Hera n'effrayait pas la bête apeurée dont je m'obstinais à nier l'existence. Elle ne faisait naître ni angoisse, ni répulsion, ni doute. Le risque était inexistant. Il n'y avait que cette petite étincelle de confiance, née sur la glace, suite à l'admiration et au respect. Aussi pris-je sa main sans hésiter. Je ne perçus que l'épaisseur et la douceur des gants. Mais ce geste, si simple soit-il pour certains, si miraculeux pour d'autres, acheva de sceller une alliance forcée par deux imbéciles. Je pressais doucement ses doigts dans les miens et hochai la tête. Un instant de connivence brisé par une voix jusqu'ici presque invisible. Nos mains se dénouèrent et nous tournâmes la tête au même moment pour faire face à la moitié fantomatique d'un duo de ce fait déséquilibré. « Finalement … tu as le droit de parler ? » lui demandai-je en le fixant. « Il n'y a pas d'espoir. Je n'ai pas l'intention de perdre dans cette battle ridicule, contre une peste stéréotypé et un mec émasculé. » L'insulte fusa et percuta de plein fouet mes deux victimes. Un éclat de colère se ficha dans l'oeil vitreux de la jeune fille, qui entraîna son partenaire d'un geste autoritaire. Poussé par le désir d'écraser, ils se lancèrent dans une véritable démonstration de force pour prouver leurs « extraordinaires » aptitudes. Ils avaient une technique indéniable … mais le reste …. Je les observais impassible, sans éprouver la moindre peur face à un duo pourtant plus travaillé. Mais il manquait l'essentiel. La passion. La vie. Ils ressemblaient à deux robots sans âme, effectuant parfaitement une tâche mais sans y mettre un pulsion, un battement, un souffle. Je secouais la tête et m'en désintéressais. Hera leva la tête au moment même où je l'effleurais du regard.  « A quoi reconnaît-on un bon artiste « ? lui demandai-je en haussant doucement un sourcil. « Peut-on aimer un photographe qui prend le cliché parfait sans qu'aucune émotion ne transparaisse ? Peut-on aimer un mannequin qui ressemble trop à une poupée et qui n'a aucune personnalité définie dans le regard ? » Je haussai les épaules, peu impressionné. « Ils sont mécaniques. La technique est peut-être parfaite mais ils ne dégagent rien. Il faut jouer là dessus. »  Un glissement sur la glace, une approche qui se désirait souple mais qui manquait d'élégance sonore. Je ne fis que les effleurer des yeux. « Voyons si vous pouvez faire mieux dans une semaine. » Un mouvement de menton, presque imperceptible. Puis mes doigts reprirent la main d'Hera, que j'entraînais loin de cette vipère avant qu'elle puisse rétorquer. Mes oreilles sifflaient et je craignais que je ne puisse plus retenir le fauve longtemps. Hors, je n'avais que peu envie de finir dans une bagarre à même la glace. Je ne la lâchais qu'une quinzaine de mètres plus tard et ralentis en douceur, après avoir coulé les deux mains dans mes poches. Une pensée m'effleura alors l'esprit. Avant même de songer porter, il fallait penser toucher. Ma mâchoire se contracta, trahissant une brusque et sourde tension. Je fis volte face et glissai à reculons pour pouvoir la visualiser. « Tu sais ce qui va nous poser le plus de problème ? L'entraînement tranquille et le fait de devoir patiner en duo . » Les mots « en couples » m'avaient été soufflés une demi seconde et un frisson de dégoût parcourait encore mon corps contracté.  « Quelle bande de salopard … connards. » lâchai-je dans un juron agacé. « Je suis prêt à te lancer en l'air une cinquante fois si ça peut faire perdre ces deux bouffis orgueilleux. » sifflai-je, énervé autant par la perspective de danser collé serré que celle de perdre.  « Par contre,je refuse de le faire en collant paillette. » prévins-je la pupille sombre et rétrécie.  « Et pas de public non plus. Réduisons les en pièce proprement et loin de tout regard indésirable. » Des mots m'échappaient mais mes pensées étaient tournées vers le résultat. J'avais peur de la lâcher. Peur d'avoir des sursauts de recul, ou mieux encore une crise d'angoisse si elle m'effleurait.  Je n'avais peut-être rien ressentit lorsque j'avais pris sa main mais la suite serait-elle à la hauteur ? « Essayons. Glisse et viens. » dis-je brutalement en m'arrêtant.  « Essayons un porté. » Et ce au risque de la laisser chuter.  
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Jeu 2 Mar - 5:02
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Renard orgueilleux, tu toises le monde qui t’entoure. Dédaigneuse et indifférente, ton instinct tempétueux te joues des tours. Prétendument insensible, tu te laisses emporter par l’aventure. Renard curieux, tu as crois le chemin d’un loup solitaire. Dans la nuit et le froid de l’hiver, tu tempêtes mais tu es soleil. Malgré les tornades et l’orage, d’un sourire tu ramènes la lumière. Et sans en avoir l’air, sans le savoir, du loup tu fais ton allié. Figées sous la surface glaces, exit les clivages et les différences, depuis la pénombre vous brillerez. Il est le Rouky de ton Rox.
 


La détermination si elle aide à surmonter les épreuves, peut aussi parfois être l’ennemie de la sagesse. À moins que ce ne soit de l’obstination : cette flamme qui embrasait le regard intense de la renarde. Qu’importe la force de l’adversaire, une reine conquérante ne saurait baissé les yeux avant d’avoir livrer bataille. Sur la balance des valeurs, l’orgueil impérial s’imposait aux dépends de la vie humaine. Après tout, le poids d’une âme d’un vulgaire soldat montant aux cieux n’étaient guère plus lourd qu’une plume. Effroyable jugement ? Pourtant ne guida-t-il pas les pas de l’humanité durant de nombreux siècles ? Et il persiste encore, sous d’autres formes, dans le quotidien des hommes. Qu’importait les dommages collatéraux, seule la victoire comptait.  Cette victoire qui cependant, semblait s’éloigner bien au loin dans une danse endiablée et railleuse, tandis que les adversaires du duo insolite déployaient leur potentiel sur la glace. La défaite semblait inévitable. Duel d’autant plus méprisant qu’il se révélait ô combien déloyal. Loin d’abandonner ce vain combat, Hera n’en éprouva qu’une envie des plus ardentes de les écraser. Si elle doutait, elle refuserait de l’admettre alors ses yeux se levèrent sur son partenaire, en quête d’une réponse de sa part et aussi afin de l’observer, de conceptualiser dans sa tête le nouveau visage que devrait prendre leur binôme afin de relever ce défi. Une once de surprise se dessina sur les traits de son visage lorsque Jeha lui posa la question sur comment reconnaître un bon artiste. Ne sachant pas où il voulait en venir, son esprit visualisa aussitôt son petit ami et son frère, jouant tout d’eux de leur instrument de prédilection respectif. Cette réflexion l’étonna d’autant plus tandis que son interlocuteur lui cita les exemples du photographe et de la mannequin. Si elle était la seconde, devait-elle en déduire qu’il était photographe ? L’ignorait-elle vraiment ou en avait-il déjà parlé sans qu’elle y prête attention ? Au fond, ils se connaissaient encore bien mal et pourtant, il y avait cette étrange confiance entre eux. Cette aisance évinçant toute ambiguïté entre un homme et une femme. Sans répondre un mot, la singapourienne réfléchit à ce raisonnement. Son regard sur le loup changeait. Elle découvrait en lui l’existence de la notion de sensibilité artistique. Lui qui paraissait si bourru. De surcroit, ces mots s’avéraient justes. Au-delà d’un joli minois, si l’égérie sortie de nulle part connaissait une telle popularité s’était grâce à la fraîcheur de son sourire et cette intensité pétillante dans son regard.

Aussi pensive que perplexe, Hera laissa couler les mots de leur adversaire, comme elle se laissa glisser sur la glace tandis que Jeha l’emmenait à l’écart, loin de ses deux-là. La technique et l’émotion… Le patinage artistique était tout autant un sport qu’un art, tout autant une performance athlétique qu’une danse, une toile peinte de la pointe de lames de leurs patins. Compenser leur manque d’expérience et de technique par la subtilité de la sensibilité ? Il avait raison, cependant… Plus facile à dire qu’à faire. Alors que Jeha lui fit face en se reculant, le renard leva à nouveau ses iris sur lui. Telles deux bêtes curieuses qui se jaugeaient mutuellement pour se découvrir l’un l’autre, ils s’observèrent. Un léger rictus perplexe vint se nicher aux coin des lèvres de la jeune femme, dissimulée derrière son écharpe. Indéniablement, ils avaient beaucoup de travail pour réussir à former à défaut d’un couple, un binôme complice. Une semaine, un délai bien court : ils allaient devoir mettre les bouchées doubles. Elle l’écouta sans l’interrompre, laissa s’échapper un rire lorsqu’elle l’imagina dans un collant à paillettes. Apparemment, le loup voyait tout de suite les choses en grand, même s’il les réfutait ensuite. La renarde appréciait cette mentalité. En revanche son soucis de discrétion la renfrogna légèrement. Quitte à laminer leurs adversaires, pour sa part, la singapourienne préférerait le faire au grand jour ! Néanmoins, sa pensée s’enchaîna sur l’avantage qu’elle pourrait tirer d’un duel à huis clos. Au moins, à défaut de pouvoir révéler pleinement son visage, un simple petit masque suffirait plutôt que de devoir patiner emmitoufler de la sorte comme ce soir-là. Un soucis d’anonymat qui risquait d’ailleurs de s’avérer gênant pour le moment. Après lui avoir accordé une oreille patiente et attentive, Hera finit par tiquer et s’arrêta dans un même temps que son interlocuteur. Bien campée sur ses jambes, elle arqua un sourcil témoignant de sa réticence.
« Première étape si nous voulons réussir à les battre sur le plan de l’harmonie et de l’artistique, tu vas devoir commencer par faire preuve d’un peu plus de subtilité toi-même et ne pas me donner des ordres. »
Elle tourna la tête en se raclant la gorge avant d’ajouter un ton plus bas :
« Et je m’efforcerai d’en faire autant… »
Assurément, le naturel reviendrait inlassablement au galop, cependant, tous deux allaient devoir faire des efforts et prendre sur eux. Donnant-donnant.

L’égérie finit par se laisser glisser afin de rejoindre son partenaire et s’arrêta tout près de lui. Face à son torse, elle ravala sa salive et prit une profonde inspiration avant de lever le regard vers son visage. Elle pouvait sentir sa crispation et pour sa gouverne, elle non plus n’était pas des plus à l’aise à la perspective de ce qui les attendait. Les patineurs en couple effectuaient des figures impliquant une très forte proximité et parfois dans des positions… Hera secoua la tête. Tout ceci n’était que purement sportif et artistique. C’était ainsi qu’ils devaient penser.
« Bien ! Commençons par quelque chose de simple ! »
Une main montée sous son menton, elle réfléchit, essayant de se rappeler ce qu’elle avait pu voir à la télévision, sur des sites internet. Remerciant son excellente mémoire sur-entrainée, elle passa en revenu dans sa tête différentes figures de couple, puis, une réponse lui vint ! Elle claqua soudainement des doigts sous le nez du loup.
« Je sais ! »
Hera vint se placer à côté de lui, sur sa droite. Sans ménagement, à l’instar de l’attitude qu’elle prenait avec Gwak Il Nam – qui pouvait s’exhiber torse-nu afin que la jeune femme prennent ses mesures sans la moindre once d’embarras –, l’égérie prit le bras de son partenaire qu’elle fit passer derrière elle et plaça sa main à hauteur sous son aisselle. Puis, son propre bras gauche se leva pour venir se poser autour des épaules du grand loup.
« Commençons par un porté simple en rotation, lui expliqua-t-elle. À partir de cette position, tu me soulèveras à la force de ton bras droit et moi, je prendrai appui sur tes épaules du gauche afin que mes pieds ne touches plus la glace. Avec la vitesse et le mouvement de rotation, nous aurons l’élan pour me soulever sans trop d’efforts. »
Elle se recula sur le côté, ôtant son bras.
« Tu es d’accord ? »
À ses yeux, cette figure semblait la plus simple et la meilleure pour un premier essai. Rien de spectaculaire, mais rien de risqué non plus. La renarde n’avait encore aucune assurance quant à la fiabilité de son partenaire, elle ne voulait pas sauter les étapes, encore mois finir esquintée.
« Mais même avant ça, nous devons… »
Elle fouilla dans sa poche d’où elle sortit finalement son smartphone et deux petites oreillettes bluetooth dont une qu’elle tendit à son interlocuteur.
« Je pense que la meilleure façon d’être synchro pour le porté, nous devons apprendre à vraiment patiner ensemble. Je veux dire : en harmonie. Tu as parlé de sensibilité artistique, pour part, elle passe beaucoup par la musique. Alors, je te propose que nous commencions par patiner côte à côte, en essayant d’être dans un même rythme, et ce à l’aide d’une même musique en nous laissant porter par les émotions qu’elle nous évoque. Faisons en sorte que nos bulles respectives fusionnent et là, nous serons imbattables. »
Insérant la première oreillette dans son oreille, prête à mettre en route une musique qui lui semblait idéale pour se laisser glisser sur la glace avec légèreté et émotion, Hera attendit que Jeha accepte son suggestion. Peut-être la trouverait-il stupide mais en attendant, cette idée lui était apparue comme la meilleure de toutes celles qui avaient traversé son esprit, combinant son naturel plein organisé et sa profonde sensibilité artistique que peu de monde soupçonnait.

 
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Sam 18 Mar - 13:17
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Tu as oublié comment être aimable. Tu as oublié les sourires spontanés, la tranquillité d'esprit et ce que tu ressentais avant que cette méfiance ne vienne teinter ton monde, de la même manière que la nuit voile celui dans lequel tu évolues. Mais sur la glace, tu retrouves cet ancien toi. Et les émotions négatives qui polluent tes rapports humains semblent s'évanouir, et ce malgré sa présence. Elle n'est plus une femme à tes yeux. Elle est un compagnon, un partenaire, une motivation à te dépasser. Elle est le renard proche du loup. Elle est le Rox de ton Rouky.
 


Mon sourcil valsa pour coiffer d'un arc une obsidienne amusée où s'entremêlait la surprise et une once de moquerie. « Je ne t'ai pas donné d'ordre. Ma brusquerie ne me pousse naturellement pas à dire s'il te plaît mais je ne te forcerais pas à sauter d'un claquement de langue. Je n'en ai de toute façon pas le pouvoir n'est-ce pas ? » la piquai-je avec un humour destiné à apaiser davantage un loup, dont je connaissais la sauvagerie, que la jeune fille qui me faisait face. Car, sous le vernis de l'humour, je me posai des questions que l'orgueil ne parvenait pas à filtrer. Je ne doutais pas de ma propre détermination mais je me connaissais suffisamment pour savoir que je travaillais mieux seul qu'en duo. Quand à être touché …. Je coulai ma paume sur ma nuque puis perdis les doigts dans ma chevelure sombre. Mes lèvres se fuirent et j'aspirai doucement l'air glacé qui nimbait un hiver encore jeune. «Deal.» acquiesçai-je finalement alors qu'elle même assurait qu'elle ferait des efforts pour ne pas chercher à dominer le duo inattendu que nous formions. Car, si je ne me laissai difficilement écraser par les autres, il fallait être aveugle pour ignorer la forte personnalité qui brûlait dans ses prunelles. Je l'avais été plus ou moins jusqu'ici, principalement par manque d'intérêt. Bien qu'ayant été conscient d'un caractère marqué, savoir qui elle était et pourquoi ne m'avait jamais intéressé et, au fond, ne m'intéressait toujours pas. Elle n'était qu'une connaissance glacée, un visage et un soutien dans un contexte particulier. Je ne tenais pas à la voir autrement, ni à me rendre compte qu'elle était plus que cette silhouette emmitouflée au point de ressembler à un bonhomme de neige. Un bonhomme que ces deux imbéciles m'avait forcé à découvrir un peu plus, par le biais d'une personnalité tranchée et affirmée, que je préférais néanmoins de beaucoup à ce double visage porté par de nombreuses coréennes, nommé douceur et manipulation. Un mouvement sur la glace m'empêcha de songer à celle qui m'avait écœuré et je suivis des yeux ma partenaire alors qu'elle approchai. Je me crispai instinctivement quand elle s'immobilisa à quelques millimètres, crevant ainsi la bulle de confort et d'intimité que je plaçais en permanence autour de moi. Je fis un effort pour retenir le sauvage qui sommeillait en moi et pour faire face à deux yeux noirs sur lesquelles dansaient des mèches balayées par le vent. « Tu es obligée de réfléchir ici ? » maugréai-je tandis qu'elle effleurait son menton de sa main gantée, signe qu'elle cherchait une figure qui n'avait rien en commun avec le porté proposé. J'aurais préféré. L'idée que je puisse la faire tomber parce que je ne supportais plus les contacts physiques avec les étrangers était la seule chose qui me freinait encore dans cette histoire. Je reculai légèrement la tête quand elle claqua des doigts, incapable de contenir le mouvement de recul que m'inspirait sa soudaine proximité. « Alléluia. » me moquai-je amusé, les lèvres étirées en un sourire imperceptible et crispé. Et, pendant une demi seconde, j'en vins à regretter d'avoir céder à mon impulsivité. Quelle importance si ces deux petits monstres se pensaient les rois du monde ? Pourquoi m'étais-je mis dans une pareille galère ? La jeune fille bougea, sans que je ne desserre les lèvres et captura brusquement un bras qu'elle fit glisser dans son dos. Je n'y opposai qu'une faible résistance, principalement dû à la surprise d'être ainsi manipulé. Et je retins mon souffle. Mais encore une fois … rien n'effleura mon cœur battant. Pourtant, la méfiance, l'angoisse ou encore l'agressivité me frappaient chaque fois qu'une femme m'approchait, qu'elle soit belle, affreuse, intéressante ou particulièrement antipathique. Ce n'était ni une question d'attirance, ni même de logique. Je ne voulais tout simplement pas d'emmerdes, qu'elle naissent en raison de mon âme blessée ou de celles qui gravitaient autour de moi. Le soulagement effleura mes lèvres d'un souffle presque caressant et je cessai de me poser des questions qui n'avaient plus lieu d'être. Hera était définitivement à part et son attirail n'y était sans doute pas pour rien. La perspective qu'elle soit une femme s'évanouit donc dans un cerveau plus détendu et concentré sur les mots qu'elle jouait d'une langue ferme et déterminée. Je hochai la tête pour marquer ma compréhension et la relâchai, mais sans l'empressement dont j'aurais pu faire preuve quelques minutes auparavant. Le loup brusque et sauvage, aux babines si aisément retroussées, s'était une nouvelle fois rendormit pour ne laisser place qu'à une normalité presque apaisante, qui tranchait avec les mouvements vifs de mon vis à vis. Elle finit néanmoins par extraire de son manteau son portable avec une paire d'écouteurs, ce qui me laissa dubitatif. Les oreillettes tombaient déjà aisément quand il s'agissait de marcher dans la rue, comment espérait-elle les faire tenir dans des corps différents en train de tournoyer ? Je plissai les lèvres, peu emballé par son idée. Néanmoins, je ne pouvais nier que la musique était l'allié idéale à cette harmonie sur laquelle il fallait jouer pour compenser le manque de technique. «Je ne suis pas certain que ça tienne mais je ne suis pas contre un essai. » répondis-je en tendant la main vers l'écouteur qu'elle me présentait. « Néanmoins … il est une question essentielle que je tiens à poser. Quel genre d'émotion tu veux ressentir et dégager ? » Je regardais peu de patinage artistique à la télévision mais je restai un artiste qui connaissait la différence entre un cliché sensé assombrir ou illuminer la personne qui le mirait. Hors, si un photographe pouvait biaiser en s'immergeant dans une scène malgré ses ressentis, je n'étais pas certain de réussir à exhaler autre chose que les émotions sauvages qui me nimbaient naturellement. J'étais un mélange de méfiance et d'ombres, aux nuances claires ou obscures. Mais la noirceur pesait sur mon âme et je n'étais pas tellement prêt à feindre un sentimentalisme dont je n'étais pas capable ou une légèreté qui ne me correspondait pas. La laissant réfléchir au problème, je fis glisser l'écouteur sous mon écharpe et la plaçai dans mon oreille afin de l'y bloquer par l'épais tissu que je tirai à nouveau sur ma bouche. Les notes se déversèrent alors dans un esprit pensif, qui s'évada au rythme lent de la chanson. « Tu sais ... » réfléchis-je à voix haute. « Je me demande s'il ne serait pas judicieux de jouer sur nos deux caractères. Ils vont sans doute mettre en avant le couple et des liens étroits factices, ce que nous sommes d'autant plus incapables de faire qu'il n'y a rien entre nous hormis une détermination et une passion mutuelle. Il serait du coup plus judicieux de jouer sur une atmosphère et un numéro explosif plutôt que romantique ou merveilleux. » Ce n'était qu'une idée lancée au vent qui soufflait, une pensée partagée. Encore une fois, je ne connaissais pas assez le monde du patinage pour faire preuve d'une confiance incommensurable en un jugement déjà d'ordinaire défaillant. « Patinons, je commence à geler.  Et ce n'est pas un ordre, seulement une suggestion vitale à ma future concentration» grognai-je en entourant son poignet de mes doigts gantés pour la traîner dans mon sillage. La piste s'était légèrement éclaircie sous les ombres d'une nuit qui rampait tout autour de nous. L'esprit accaparé, il me fallut quelques secondes pour me rappeler la musique et celle que je tenais. Je ralentis ainsi légèrement l'allure et me calquait à la fois sur les notes et sur la manière de glisser d'une partenaire aux jambes plus courtes. J'eus moins de mal qu'escompté. Je m'adaptais à mes sœurs naturellement, aussi le faire avec Hera n'était pas insurmontable, pas plus pour moi que pour une fierté qui se moquait de dominer. Je reflétai ainsi son rythme, avec une aisance qui s'affirma au fur et à mesure des secondes. La musique, agréable, me fit momentanément oublier la guerre, qui ne me revint à l'esprit que lorsque je perçus un signe. Sans chercher à réfléchir, je coulai mon bras dans son dos et la soulevai d'un bras en tournant. Aussi légère que les notes qui coulaient, je n'eus aucun mal à faire quitter la glace à ce poids plume qui valsa, d'une impulsion donnée par la glisse. Ce ne fut qu'en la reposant que je faillis perdre l'équilibre, en raison d'un patin ayant frappé trop durement le support lisse et brillant sur lequel j'évoluai. Je me rattrapai in extremis, en jouant de bras tendus qui ne l'effleuraient plus et de muscles mis à profit pour m'épargner une nouvelle chute. Je finis par me stabiliser et replaçai l'oreillette perdue et pendante dans mon oreille. « Oui je sais. Sois plus subtile dirais-tu. »  
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Mar 21 Mar - 18:17
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Renard orgueilleux, tu toises le monde qui t’entoure. Dédaigneuse et indifférente, ton instinct tempétueux te joues des tours. Prétendument insensible, tu te laisses emporter par l’aventure. Renard curieux, tu as crois le chemin d’un loup solitaire. Dans la nuit et le froid de l’hiver, tu tempêtes mais tu es soleil. Malgré les tornades et l’orage, d’un sourire tu ramènes la lumière. Et sans en avoir l’air, sans le savoir, du loup tu fais ton allié. Figées sous la surface glaces, exit les clivages et les différences, depuis la pénombre vous brillerez. Il est le Rouky de ton Rox.
 


Quelles émotions exprimer ? Hera avait une certaine maitrise de l’art des mots et des apparences, tout comme, la spontanéité n’hésitait pas à transparaître de tout son être, cependant, la renarde peinait encore à associer parfois encore la force des deux. Mettre des mots sur ses ressentis. Loin d’être souffrante de blocages émotionnels manifestes, la belle rencontrait des difficultés à lire dans son propre coeur. Qu’importait le nombre de pages dans un dictionnaire, un assemblage de lettres ne serait certainement jamais à la juste valeur de la véritable essence des émotions. Lorsqu’elle se laissait porter, au gré de la musique, au gré du murmure de ses lames sur la classe, elle ne réfléchissait pas. Exceptionnellement, elle ne réfléchissait. Elle se contentait d’écouter son coeur qui dictait ses gestes à son corps. Alors sans doute, parfois était-ce de l’allégresse, de la colère ou de la peine, cependant, c’était avant tout de la liberté : celle d’exprimer tout ce que les mots ne savent dire, tout ce que le quotidien nous expose et nous brime à la fois. Néanmoins, lorsque le loup prononça les mots romantique et merveilleux, la renarde laissa fuser un éclat de rire un soupçon ironique :
« Les contes de fées n’ont jamais été ma tasse de thé et ne t’inquiète pas, je n’ai de romantisme que pour une seule personne. »
Jouer sur la glace avec un partenaire masculin était une chose, feindre à la belle harmonie sentimentale, les yeux dégoulinant d’affection et les gestes tendres comme de la guimauve : elle passait son tour ! En revanche, il y avait effectivement autre chose à exploiter de chacun. À nouveau, il lui était difficile de mettre des mots précis sur sa pensée mais tandis qu’elle se remettait en mouvement sur la glace, avant de se laisser porter par le son de la mélodie résonnant à ses oreilles, Hera savait déjà quelles pistes suivre. Jeha incarnait la force sauvage et presque brute. Le loup puissant qui montre les crocs. Elle, elle se sentait davantage l’âme pétillante,  vive et légère. Le renard subtil aux airs innocents et espiègles qui pouvait mordre jusqu’au sang soudaine. Il était la puissance, et elle la malice. Dans une explosion, il était la détonation et elle, les étincelles.

Sa réflexion s’arrêta là. Les notes de musique s’infiltrant jusqu’à ses tympans, elle se laissa glisser sur la glace, porter par la mélodie. Ses seules pensées étaient pour ses gestes. Même son rythme en vérité, inconsciemment Hera l’imposa. Son partenaire s’y calqua sans difficulté mais pas un seul instant la jeune femme envisagea de vers l’inverse. Il en était ainsi. Il en avait toujours été ainsi. Hera avait beau être femme, elle menait toujours la danse. Refusant de se laisser guider en fermant les yeux, ne serait-ce que quelques uns. Accorder le contrôle à autrui n’était pas chose qu’elle faisait aisément. Sa confiance était tel un diamant rare et précieux. Elle ne l’offrait pas facilement, cependant, elle ne savait pas faire dans la demie-mesure non plus. D’un extrême à l’autre, sa personnalité se dessinait ainsi. Sur la glace, elle se voulait reine de feu et le loup serait son allié. Fidèle soldat. Peut-être devra-t-elle apprendre à le concevoir autrement mais pour l’heure, seul son instinct dictait son attitude et ses perceptions.

De pas en pas, ils évoluèrent, se rapprochant toujours un peu plus de l’harmonie. Toujours un peu plus l’un de l’autre, jusqu’à ce que le bras de Jeha vienne se glisser dans son dos pour s’enrouler autour de taille. Tandis qu’elle prit appui sur ses épaules, il le souleva. Ses jambes aux cuisses généreusement sculptées, la fée de glace les arqua afin d’accompagné le mouvement de rotation impulsé par son partenaire. Une figure qui ne dura que quelques secondes. La satisfaction néanmoins d’un premier essai réussi lorsqu’à nouveau ses lames rentrèrent en contact avec la glace, à l’exception de ce petit accro qui chahuta la fluidité de leur tentative au point que Jeha manqua d’en perdre l’équilibre. Hera continua de glisser à sa réception sur quelques foulées avant de faire volte-face dans sa direction alors qu’il ramassait l’oreillette perdu dans la bataille :
« Oublie ça, si ça te gêne plus qu’autre chose. »
Elle ôta la sienne et tendit la main pour qu’il lui rende la seconde.
« Ce fut utile pour nous harmoniser dans notre mise en route, maintenant, nous semblons inscrit dans un état d’esprit assez similaire. »
Même si les mots les plus justes seraient sans doute que le loup s’était adapté à la bulle de la renarde plutôt qu’elle n’avait pensé à s’imprégner de la sienne. Cependant, Hera n’en avait pas forcément conscience. Elle n’en était parfois pas tant dédaigneuse que son attitude pouvait laisser penser, seulement sa conception du monde s’inscrivait dans un tel égocentrisme qu’elle n’envisageait tout simplement pas de considérer les autres. Ce n’était pas de la méchanceté, et si elle s’améliorait, on ne vainc pas tous ses démons en un seul combat, loin de là…

Tous deux avaient beau mal se connaitre, ils semblaient déjà commencer à s’accoutumer l’un à l’autre. Évidemment, fidèle à ses habitudes pointilleuse, Hera s’apprêtait à commenter ce premier essai. Cependant, elle n’eut que le temps d’ouvrir la bouche, devancée par son partenaire dont la remarque l’amusa légèrement. Son visage en grande partie dissimulée, seul l’éclat de ses yeux traduisit son fond taquin associé à sa réplique
« Je me disais plutôt que quand tu parlais « d’explosif », il vaudrait peut-être quand même mieux éviter de t’exploser sur la glace. »
Son ton se faisait quelque peu moqueur, néanmoins une once d’humour y perçait. La tempétueuse demoiselle ne s’était pas agacée ce qui représentait déjà un net point positif, autant pour lui que pour elle. Partenaire redressé sur ses pantins, oreillettes de nouveau rangées, le regard de la brunette se perdit quelques instants,  tout d’abord sur le loup, puis sur l’ensemble de la patinoire. Peut-être semblait-t-elle la tête dans les nuages, mais en vérité, ses méninges traitaient les informations à un rythme effréné. Elle n’aimais pas ça. Pas du tout. Un tel entrainement à l’aveugle et complètement improvisé, son esprit rigoureux s’en trouvait fort chiffonné. Puis, finalement, ne pouvant aboutir à une parfaite conclusion, ses iris bordés par ses grands cils se levèrent jusqu’à rencontrer ceux de son allié, engagement d’un soir qui les conduira inexorablement à un partenariat de plus long terme :
« Bon ! Je crois qu’une discussion d’organisation quant à notre programme d’entrainement et une définition plus précise de notre thème va s’imposer. »
Il leur fallait un vrai cadre structuré pour parvenir à se préparer efficacement à cette compétition. Elle en avait besoin. Son esprit ne saurait être rassuré sans qu’ils aient bien tout défini ce vers quoi ils décident d’aboutir.
« Tu m’inviteras diner quand nous aurons fini, mais avant, testons encore quelques figures de porté. »
Elle se rapprocha, posa une main sur le bras de Jeha qu’elle incita ainsi à pivoter légèrement pour lui éviter de justesse d’être percuté par un patineur maladroit arrivant dans son dos. Puis, juste devant lui, elle vint encore une fois s’immiscer sans timidité dans son regard.
« Un face à face cette fois-ci. »
Ses mots formulés, la renarde déglutit néanmoins, venant prendre de la douceur de ses mains gantés celles du loup qu’elle invita à se déposer sur sa taille pour ensuite les faire glisser lentement de quelques centimètres vers le bas.
« Tu m’attraperas pas les hanches pour me soulever et je prendrais appui sur tes épaules. Ensuite… Ensuite, si nous sommes assez solides et à l’aise ainsi, je lèverai une main, ce sera déjà bien suffisant pour le moment. »
Être à l’aise… Là serait certainement toute la difficulté. D’ailleurs, juste après son explication, Hera se hâta assez prestement d’ôter les mains de Jeha de son corps. Elle se racla légèrement la gorge avant de lui demander confirmation s’il était prêt. Une demande quelque peu inutile puisqu’elle n’attendit guère sa réponse et se remit à patiner. Tout d’abord, côte à côte, puis ce fut à lui de ralentir légèrement tandis qu’elle agrandissait un peu ses enjambées afin de le dépasser. Première anicroche, leur synchronisation ne fut pas bonne à la première tentative. Tant pis, sans interrompre leur évolution sur la glace, ils se remirent en position, réitèrent, Hera parvint à dépasser Jeha malgré un effort un peu trop prononcé qu’ils devront améliorer pour l’esthétisme. Elle se plaça devant lui. Le rythme avait légèrement ralenti. Autre détail qui nécessiterait d’être peaufiner. Tandis qu’elle glissait désormais en marche arrière, il se devait d’être ses yeux pour lui indiquer par les mouvements de son corps les directions à suivre afin d’éviter tout obstacle. Lorsqu’elle se sentit fin prête et avant que la fluidité de leur duo ne s’enraye, d’un léger hochement de tête, elle lui fit signe d’entrée en action pour la saisir par les hanches et la soulever à la force de ses bras…
 
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | Mer 5 Avr - 18:00
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Tu as oublié comment être aimable. Tu as oublié les sourires spontanés, la tranquillité d'esprit et ce que tu ressentais avant que cette méfiance ne vienne teinter ton monde, de la même manière que la nuit voile celui dans lequel tu évolues. Mais sur la glace, tu retrouves cet ancien toi. Et les émotions négatives qui polluent tes rapports humains semblent s'évanouir, et ce malgré sa présence. Elle n'est plus une femme à tes yeux. Elle est un compagnon, un partenaire, une motivation à te dépasser. Elle est le renard proche du loup. Elle est le Rox de ton Rouky.
 


La grimace fut imperceptible. Elle caressa à peine mes lèvres gercées par le froid, qui disparaissaient de moitié sous l'épaisse écharpe nouée autour de mon cou. Néanmoins, le rictus éclaboussa mon regard, qui reflétait l'ironie qu'elle venait d'exhaler en un rire sarcastique. Il était presque comique de la voir réagir ainsi à l'écoute d'un couple de mot qu'elle assurait dans la seconde suivante pouvoir ressentir. Un fait qu'elle n'était pas en besoin de préciser puisque je ne m'intéressais pas à elle. Ainsi, qu'elle puisse se montrer tendre et mignonne avec un autre homme me laissait de glace et l'information glissa sur mon imperméabilité pour se perdre dans le néant, tandis que mon esprit se laissait happer par la musique. Les patins frappaient, parfois caressaient suivant les notes qui coulaient de l'oreillette placée contre mon lobe. Étrangement, il ne tombait pas. Il restait immobile, malgré le vent qui sifflait sous nos mouvements et qui déplaçait pourtant si aisément les mèches sombres qui balayaient mon front. Elles volèrent de plus belle lorsque je la saisis d'un bras pour la faire tourner, en une figure exécutée avec un naturel qui se brisa lorsque mon équilibre fut fauché par un coup de patin trop brutal. Afin de ne pas réitérer mon erreur précédente, je la lâchai sitôt que je me sentis en danger et bataillai seul contre la gravité. Je les sentis se contracter un à un dans un combat acharné que je finis par remporter. Je me rétablis sans douceur, même si elle me voila dès que mon corps cessa de se mouvoir. Un éclat de soulagement se ficha dans mes pupilles sombres que je levai pour rencontrer les siennes. Étrangement, elle ne fit aucune remarque. Les yeux posés sur l'écouteur que je maintenais contre mon oreille, elle en réclama le retour, estimant qu'ils avaient déjà remplis leur rôle. Peu attaché à une idée qui n'avait pas été la mienne au départ, je ne dis mot et avançai d'un geste souple vers elle pour placer l'objet dans sa paume ouverte. Ses doigts s'y refermèrent, étouffant les dernières notes musicales que mon oreille percevait, comme un bruit de fond lointain sous la toile des cris et des rires qui résonnaient autour de nous. Alors, l'amusement effleura son regard tandis que ses lèvres se fuyaient l'une et l'autre pour souffler un commentaire tardif. Un sourire, à la légèreté masquée par une pointe de moquerie, étira les commissures de mes lèvres. « Je l'attendais. Que tu puisses rester silencieuse face à ma presque cascade improvisée ne ressemble pas au peu que je connais de toi. » La remarque n'était ni accusatrice, ni agressive. Elle n'était qu'un constat amusé, d'autant plus qu'Hera s'était exprimée avec cet humour piquant qui commençait à m'être familier. La laissant aux pensées qui semblaient la submerger, je reculai pour balayer des yeux la patinoire. Ils n'y étaient plus ni l'un ni l'autre. Je glissai les mains dans mes poches, peu fâché de ne plus avoir à souffrir la vision de leurs deux visages boursouflés d'orgueil. Mon menton navigua vers le sol et effleura l'écharpe qui s'était affaissée sur mes clavicules. Ce fut sa remarque qui me la fit relever tandis qu'elle parlait organisation et discussion. Un programme qui m'attirait d'autant moins que le froid commençait à s'insinuer dans mes vêtements. J'entrouvris les lèvres et soufflai doucement. Le nuage de buée blanche échappa à ma bouche chaude pour se heurter aux températures hivernales dans lesquelles nous baignions. Il s'évanouit, effacée par le vent, effacé par les mots. Un dîner ? Je me tendis instinctivement, la ligne des épaules raides et le regard durcit par l'habitude. Pourquoi mon entourage souhaitait-il systématiquement se faire inviter à dîner ? Je baissai légèrement la tête et passai ma paume froide sur ma nuque. Mes doigts naviguèrent dans mes cheveux épais, comme pour chasser la tension qui s'insinuait violemment dans mon être soumis à un instinct primaire devenu naturel. « Tu devrais faire preuve d'un peu plus de subtilité toi même et ne pas me donner d'ordre. » répétai-je en relevant la tête pour croiser le regard d'Hera, que je soutins. «Ce n'était peut-être pas ton intention première mais si tu désires te faire inviter par quelqu'un, à fortiori un partenaire, tu devrais attendre qu'il te fasse la proposition lui même. » J'étais incapable de museler mon côté le plus sauvage, sous lequel je vivais depuis des mois. J'étais un animal au poil hérissé et aux réactions complètement imprévisibles dès qu'on me sortait un tant soit peu de la zone de confort dont j'avais établit les limites des mois auparavant. « Et autant que tu saches dès maintenant, je ne m'enferme pas dans un restaurant surchauffé en tête à tête, et ce même pour discuter organisation. » Mes sœurs étaient les seules exceptions notable de ma vie. Et, si j'avais entraîné Mi Ran dans ce genre de tête à tête, ce n'était que parce que mes émotions m'avaient submergé au point de me donner envie de fuir n'importe où. De me changer les idées à n'importe quel prix. De courir dans la direction opposée à celle prise par l'ombre d'un passé que j'aurais aimé pouvoir déchirer. « Si tu veux parler, fais le en patinant ou en marchant, avec un sandwich acheté au coin de la rue si tu meurs de faim. » L'image ne lui allait pas. Hera avait des manières qui trahissaient un certain niveau de vie. Mais si j'étais prêt à m'adapter à elle sur la glace, conscient de ses capacités et d'une connaissance qui supplantait la mienne, j'étais moins malléable quand il s'agissait de ma propre vie. Je savais être extrême. Mais qu'importe, je voyais en elle, en cette extrémité, le prix à payer pour me sentir bien dans ma peau.

Ses doigts effleurèrent mon bras puis s'y enfoncèrent pour m'inciter à pivoter. Mon corps suivit instinctivement. Le patineur ne fit donc que me frôler, avant de s'éloigner en une excuse jetée. Les yeux légèrement agrandis sous un voile de cils épais, je baissai légèrement les yeux vers elle. Je hochai la tête et une ombre de sourire détendit mes traits pour la remercier. Alors, elle bougea gracieusement pour se placer en face de moi tout en mentionnant un face à face. Mon sourcil tressauta tandis que je la suivais des yeux, elle, puis ces mains qui prirent les miennes pour les poser sur sa taille. Mains qu'elle fit glisser. Je me crispai de nouveau instinctivement et ce jusqu'à ce qu'elles n'épousent ses hanches. Au plus profond de moi même, je ne cessais d'attendre cette impulsivité qui rejaillissait parfois à quelques unes de ses phrases. J'attendais les chaînes brisés et le bond indubitable de l'animal au poil hérissé. Mais il n'y avait que ce mal être, né d'un manque d'habitude. Car, hormis mes sœurs, je ne me laissai plus approcher. J'étais un sauvage qui ne supportai plus la main de l'étranger. J'appuyai mes doigts à son manteau, prêt à la porter sans plus perdre une seconde pour en finir avec cette figure, mais elle se dégagea dans le but évident de prendre un élan auquel je n'avais pas pensé. Je lui fis un signe pour lui faire comprendre que j'étais prêt puis me mis en mouvement. Une glisse, un coup, une caresse. Les pieds dansaient et les corps tentaient de suivre. Il me fallut faire un véritable effort de concentration pour ne pas aller trop vite, d'autant plus que je ne visualisais pas la figure telle qu'elle voulait la dessiner. La sentant subitement accélérer pour me dépasser, je ralentis mais avec une rapidité qui brisa un rythme déjà fragile. Attentif à sa progression, je m'efforçais de contrôler la mienne. Elle finit par me supplanter de quelques mètres et se retourna pour me faire face. La surprise colora subtilement mes prunelles posées sur elle mais cette brusque position m'en apprenait finalement plus sur ce qu'elle avait en tête. Mon regard voyagea dans son dos et je bougeais de manière à ce qu'elle puisse refléter mes mouvements et éviter les patineurs qui s'attardaient encore sur la glace. Alors il y eu ce geste, si peu marqué sous son écharpe que je faillis le manquer. Mais je le vis. A l'éclat de son regard, à la tension de ses épaules et au mouvement léger de son menton. Mes lèvres se fuirent et j'expirai avant d'embrasser sa taille de mains qui glissèrent légèrement plus bas. Mes muscles se tendirent tandis que je les bandais pour soulever la jeune fille, et ce sans éprouver de réelles difficultés. Elle était légère, malgré son manteau épais et ces couches de vêtements innombrables. Encore une fois, le recul ne vint pas. Je ne tenais à bout de bras qu'un drôle de bonhomme, qui semblait tout droit sortit d'un des dessins animés de mon enfance. Ce fut donc sans difficulté que je la maintins avant de la reposer doucement sur la glace, sans fausse note et sans cesser de patiner sur celle qui restait immuable sous nos pieds. Mais je n'eus pas le temps de la lâcher totalement. Un des derniers survivants de la soirée, âgé approximativement d'une dizaine d'années, s'amusait à patiner de dos. J'enroulai le bras autour de la taille d'Hera et nous fis reculer d'un mouvement pour éviter le garçonnet qui hurlait en gesticulant de joie. « Je comprends mieux pourquoi tu veux parler organisation. A ce rythme, on risque des bleus plus que des points. » grognai-je en la relâchant. Un soupir m'échappa et caressa ma lèvre inférieure, comme pour accentuer ma remarque. Un soupir qui se mua en respiration presque sifflante quand j'entraperçus un des deux abrutis. La tension ne fut alors plus que synonyme d'une colère rentrée. « Je passe devant. » annonçai-je à Hera en patinant dans sa direction, et à fortiori vers le banc où j'avais posé mes affaires. Inconsciemment, j'avais dû le sentir. Pire, je devais espérer. « Ta copine, tu la soulèves comme un sac à patate. Tu es certain de vouloir t'humilier ? » lança la marionnette, aux fils pendant et au marionnettiste absent. Je réagis au quart de tour. D'un coup de patin vif, et mieux dessiné que tous ceux que j'avais esquissé ce soir, je l'attrapai par son haut et frappai durement son nez de mon poing. Je le sentis craquer, et une gerbe de sang amena un peu de vie sur son faciès « Et toi connard, tu te vois patiner avec une gueule déformée ? » éructai-je.  
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Re: Qui provoquera Rox et Rouky s'y fera mordre les doigts... ft. Jeha | 
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