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Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises...

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Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mer 11 Jan - 19:23
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 Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Comme un conte de Noël, la vie est parfois pleine de magie. Elle nous réserve des surprises qu’on ne peut soupçonner. On avance, pas à pas sur ce chemin incertain. On y fait des rencontres. Certains éphémères, d’autres qui perdurent. Certaines qu’on oublie, d’autres qui laissent un souvenir impérissables. Ou encore, il y a ses rencontres dont on ne peut avoir conscience de l’importance.

Cette histoire n’est pas un conte, mais une bien histoire vraie. Celle d’un petit garçon dont le coeur subissait la cruauté de la vie et des hommes. Un petit garçon qui rencontra, un crépuscule enneigé, une jolie fée. À moins que ce ne fut un démon au visage d’ange…


Hiver 2005.

Nez à la vitre de la grande fenêtre, je regardai le paysage enneigé. Un soupir, mon souffle se fit buée sur le carreau. Du bout de mon doigt, j’esquissai un dessin en forme de papillon. Pouvait-on me dire ce que je faisais ici ? Pourquoi m’avait-on forcé à venir en Corée du Sud, encore une fois, si c’était pour m’abandonner « seule » dans cette garderie de palace pendant que les « Grands » s’adonnaient à leur mondanité. « Trop jeune » étais-je, soit disant que mes soeurs elles pouvaient se pavaner aux bras de Papa. Pire, l’une d’elle n’était même pas sa fille, non mais oh ! Oui, mes pensées étaient bien véhémentes, mais outre l’abandon, le fait d’être mise de côté, j’avais la vague impression d’avoir été dupée. « Peut-être que ton ami Lee Hyeon sera là, lui aussi ? » Ah ça ! Je les entendais encore les paroles de ma soeur ! Comment avais-je me faire duper de la sorte ? Par Liwei, de surcroit ! Tout simplement parce qu’elle était sincère, je n’avais pas à en douter. C’était elle qui avait été manipulée la première. Maman savait que j’allais faire des difficultés pour accepter de les accompagner durant ce cours séjour dans son pays natal. Elle savait également qu’IL était le seul argument – et un peu Papy aussi parce qu’il me mangeait dans la main et ne me refusait jamais rien, sauf que qui disait Papy disait aussi Mégère (ou grand-mère) et là tout de suite, c’était plus la même chanson – pour me donner envie de céder : Lee Hyeon, mon futur mari – car je n’oubliais pas notre promesse faite quatre années plutôt même si nous ne nous étions revus depuis. Cependant, si Maman l’avait évoqué de sa propre bouche, mon instinct se serait méfié. Elle avait donc fait de mon autre soeur Sunny, sa complice. Et cette dernière avait feint d’en parler en toute innocence à Liwei qui n’y avait vu que du feu et c’était faite messagère à son insu. Elle était ainsi Liwei, la plus douce et innocente des femmes de notre famille – car oui, peut-être n’avais-je que huit ans mais par définition, une déesse est une femme dès son plus jeune âge – sans doute parce qu’elle n’était pas du sang de ma mère mais de mon père. Constat, qui renvoyait au fait qu’étant la seule enfant de mon père et de ma mère, j’étais la perfection incarnée !

Nez à la vitre de la grande fenêtre, je n’admirai pas tant le paysage que le reflet de ma beauté sur le carreau. De toute façon, il n’y avait guère plus agréable à regarder que moi-même ! La neige ? Non, je n’en avais pas chez moi et je n’ai jamais compris le délire des autres enfants à courir dessus : un coup à se casser la gueule ; à se laisser des boules de neige : l’idéal pour ressembler à un épouvantail congelé. En résumé : merci mais non merci, sans façon très peu pour moi ! Rendez-moi plutôt le soleil de mon pays !

Nez à la vitre de la grande fenêtre, je n’étais pas narcissique au bout de pouvoir combler toute ma soirée à me contempler. Je m’usai également du reflet de la pièce derrière moi pour analyser la situation. Je n’avais nulle envie de me mêler à ses gueux. Leurs parents étaient riches ? Et alors, n’importe quel pèquenot gagnant à la loterie pouvait devenir riche du jour au lendemain, ce n’était pas pour autant que nous deviendrions égaux. Jamais ! J’étais un être supérieur qui semblait devoir faire don de sa soi à cette communauté de misérable afin d’avoir droit de remonter dans ma tour céleste. Quelle corvée !

Fort heureusement, je ne manquai pas d’imagination pour rendre cette situation quelque peu plus plaisante. Après une observation méticuleuse, je me retournai vers la salle où plusieurs groupes d’enfants de quatre à douze ans jouaient à différents jeux de part et d’autre. Mes yeux se portèrent directement sur la proie que j’avais précédemment repéré. Un garçon qui restait seul, semblant aussi peu enjoué à l’idée de se mêler aux autres que moi. Une cible facile. Puisqu’il avait envie de rester seul, je m’en voudrais de ne pas lui gâcher ce plaisir. En prime, il fallait le reconnaitre, il était de loin le plus mignons de ce troupeau de muppets. La vie ne devait pas être tous les jours facile pour certain, surtout l’autre là-bas, un véritable chef d’oeuvre signé Picasso que son visage !

Peluche sous le bras, je descendis alors d’un petit bond de mon banc de marbre aux coussins de velours. Masque angélique sur mon visage, je m’approchai de ma proie. Une fois à côté de lui, d’une voix timide, je l’interpelai :
« Oppa… »
Un léger regard furtif en direction des deux femmes parmi les chargés de garderie dont l’attention s’était reportée sur nous.
« Oppa, tu veux bien jouer avec moi, s’il te plaît ? » lui demandai-je d’une petite voix douce, presque penaude, en tendant ma peluche devant lui.
Second regard pour m’assurer que mon public était conquis et me pensait incontestablement la plus adorable des petites filles en plus d’être la plus jolie d’entre toutes. Je vis les deux femmes fondre devant la scène avant d’être interpelé par un autre enfant détournant leur attention de mon nouveau jouet et moi.

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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mar 17 Jan - 14:04
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ft. Ji Sung Wook

Ne pas pleurer, il ne faut pas que je pleure, sinon papa va s’énerver encore plus, et s’il s’énerve … non, il ne faut pas que je pleure, il a dit que les hommes ne pleuraient pas. Il a dit que c’était normal de s’énerver, alors il a le droit non ? Non, il doit s’énervé, il a dit que les hommes forts s’énervaient souvent.

Je rôde une dernière fois dans la chambre qu’occupait maman, peut-être qu’elle est seulement partit en voyage d’affaire, elle fait toujours ça quand elle est triste ou énervée. Je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi ils ne dormaient pas dans la même chambre. Je n’ai pas eu cette réflexion tout seul, non, ça, c’est parce que mes copains à l’école m’ont dit que leurs parents allaient dans la même pièce pour dormir. Moi je pensais que des parents dormaient des pièces séparées, que chez nous c’était la norme et que donc tout le monde faisait comme ça. Mais il ne faut pas poser ces questions. La nounou et papa me l’ont bien dit. Ce soir je reste avec elle d’ailleurs, papa dit que mon visage est moche et que je ferais fuir n’importe qui. Au fond c’est pas grave, je préfère rester à la maison et me cacher plutôt que de devoir sortir. Nounou Lee ne me force jamais à faire quoi que ce soit, même si elle ne m’aime pas beaucoup au moins je peux être tranquille alors qu’elle m’ignore. Je l’attends, impatiemment, même si je ne l’aime pas moi non plus, je serais soulagé quand papa partira à sa soirée. Mais elle n’est toujours pas là. Une boule se forme dans mon estomac quand je vois papa arriver avec les yeux plissés. Je me relève d’un bond, il faut que je me tienne droit, les hommes doivent se tenir droit. Mais depuis quelques temps il n’est pas content de mon comportement, pourtant, je fais ce qu’il me dit, peut-être pas assez bien. J’espère qu’il va passer à côté de moi, j’espère qu’il a oublié quelque chose et qu’il va partir sans plus tarder, mais quand il s’arrête juste en face de moi, en me regardant de toute sa hauteur, j’ai compris. Il n’a pas besoin de mots, ses yeux sont comme des fouets et je ressens déjà la douleur alors que sa main ne s’est même pas encore levée. Je ne peux pas empêcher le mouvement de recul alors qu’il porte la main à son visage. Et il l’a bien vu lui aussi, ses yeux sont encore plus durs et ses oreilles rougissent sous la colère. Je n’aurais pas dû. Il sait qu’il me fait peur, mais ça ne le rend pas heureux, plus maintenant. Avant il aimait avoir de l’autorité, il voulait que je sois un bon petit soldat, maintenant il veut que je sois … en fait je ne sais pas ce qu’il veut que je sois. Mais il faut que je change ! Je sens la peur parcourir mes muscles, mais il ne faut pas le montrer, alors j’attends, le cœur battant à tout rompre, j’appréhende ce qu’il va dire ou faire. « La nounou n’est pas là, va t’habiller ! Et dépêches toi ! » Ma respiration se coupe et ma vue se brouille de larmes qui ne couleront pas. Mais il l’a vu. Je ne veux pas aller avec lui, alors je proteste. « Je peux rester ici, je serais sage, c’est promis ! ». Mais je suis bête, parce que j’ai oublié qu’il ne fallait pas protester. Je sens sa main qui tombe lourdement sur ma joue, ça fait mal, mais cette douleur là j’ai l’habitude, et puis je n’aurais pas dû protester. Il m’attrape le bras et le tire à m’en déboiter l’épaule vers ma chambre. Cette grande chambre froide, et me lâche devant le lit. J’entends la femme de ménage qui arrive. C’est une gentille dame, mais elle aussi me regarde avec mépris. J’ai honte alors je regarde mes pieds, en attendant de recevoir les vêtements que me balance papa, ceux que je vais devoir mettre pour le suivre dans le monde des adultes, ce monde sans pitié. J’ai peur que ce soit lui qui m’aide à me changer, mais son téléphone sonne au moment où il s’approche de moi. C’est Sung Jin. Il est encore très tôt aux Etats-Unis, et Sung Jin appelle régulièrement à cette heure-là, mais il ne demande jamais à me parler. Alors quand papa sort de la chambre pour me laisser avec la femme de ménage, mes muscles se décontractent un peu, et je reprends ma respiration. Elle m’aide à me changer sans jamais regarder croiser mon regard. Mais moi je le vois dans le miroir juste en face, ce visage moche qui me regarde avec les yeux humides.

Quand je suis prêt, je descends dans l’entrée, je mets mes chaussures docilement et sans bruits, j’attrape mon manteau que je mets sur mon bras et j’attends. Je ne dois pas aller chercher papa, il ne faut jamais se montrer impatient, il faut juste attendre. Puis il arrive, sans me regarder il ouvre la porte et passe devant moi. J’enfile mon manteau aussi rapidement que possible et je cours pour le rattraper. Je saute dans la voiture qu’il démarre aussitôt et je m’installe en silence. Le trajet n’est pas long heureusement, et il descend en laissant la clé à un autre monsieur en uniforme. Je crois que c’est un voiturier. Mes petites jambes me portent jusqu’à son niveau et je le suis, pas à côté de lui, mais quelques pas derrière. Quand il s’arrête brusquement à l’entrée je manque de le bousculer, mais heureusement j’ai de bons réflexes. Il se tourne vers moi, son regard glacial me transperce et d’un coup de tête il me montre une porte sur laquelle se trouve un écriteau « Garderie ». Je crois que mon cœur explose de joie à l’idée de me retrouver loin de lui. Et malheureusement je n’ai pas eu le temps de réprimer mon sourire qu’il l’a vu. Il voit tout, tout le temps ! Il m’attrape par l’oreille et fait quelque chose qu’il n’avait encore jamais fait, il se met à ma hauteur, enfin pas totalement mais suffisamment pour parler plus doucement. Avant d’ouvrir la bouche il vérifie qu’il n’y a personne autour de nous, après tout il est encore tôt. « Je te préviens, si j’entends quoique ce soit sur ton comportement je te promets une soirée dont tu te souviendras ! Pas de cris, pas de pleurs, pas de rire, pas de contact avec les autres enfants, RIEN. Ne me fais pas honte et comportes toi dignement, on est d’accord ? ». Il attend que je réponde, mais il tire encore sur mon oreille et ça me fait mal, je hoche quand même la tête pour lui montrer que j’ai compris. Je sais pourquoi il ne veut pas que je m’approche des autres enfants, il ne veut pas que leurs parents voient le petit voyou de la famille Ji. Je comprends. Il me lâche enfin et tourne les talons pour se rendre à la réception qu’il attendait depuis tellement de temps. Alors je me dirige vers la pièce qui va me servir de refuge pendant les prochaines heures. Quand je pousse la porte, il n’y a encore aucun enfant. Et les nourrices me regardent entrer d’un air surpris. Je m’incline avec respect comme on me l’a appris et je me présente. « Bonjour, je suis Ji Sung Wook, mon pa… mon père participe à la soirée et s’en remet à vous pour lui permettre de passer une soirée avec l’esprit tranquille de savoir son enfant entre de bonnes mains ».  Je récite ainsi la phrase que l’on m’a apprise par cœur, et qui fait fondre n’importe qui. Elles échangent un regard entendu en louant un père qui a si bien éduqué son fils. Mais au nom Ji elles ont compris que j’étais le petit voyou que l’homme d’affaire tellement important qu’est Ji Moon Shik essaie de remettre sur le droit chemin. J’essaie d’ignorer leurs regards devenus plus froids et je vais m’asseoir. Je ne bouge pas, pendant ce qui me parait devenir une éternité. Les autres enfants sont arrivés et comme je l’ai promis je n’irai pas vers eux, je resterais dans mon coin. Mais l’une des filles s’approche de moi. Je ne sais pas quoi faire alors j’évite son regard, je me concentre sur autre chose en attendant qu’elle aille jouer avec les autres enfants. « Oppa… » Décidément elle va compromettre ma soirée. J’espère encore qu’elle s’en aille mais elle prend la parole une nouvelle fois. « Oppa, tu veux bien jouer avec moi, s’il te plaît ? »

J’ai envie de lui répondre, de lui dire d’aller se faire voir. Parce que j’ai 9 ans, j’ai passé l’âge de jouer avec des jouets et que sa stupide peluche est ridicule en plus. Je dois être digne et ne pas montrer de sentiments, c’est comme ça un homme. Mais je préfère ne pas répondre, surtout que les nourrices nous ont à l’œil. Elles ont l’air attendries par cette petite fille qui vient me parler. Mais je n’ai pas envie de parler, alors je l’ignore toujours. Je sens qu’elle s’assoit à côté de moi, et involontairement je tourne mes yeux surpris vers elle. Je ne peux pas être méchant avec elle, je ne sais pas qui sont ses parents et si papa l’apprend … mais je ne peux pas non plus jouer avec elle, ce n’est pas digne, je ne suis plus un enfant. Je serre les poings sur mes genoux en espérant qu’elle s’en aille, mais elle a apparemment décidé de rester. Qu’est-ce que je dois faire ? D’habitude on me reconnait, on sait que je suis un voyou, alors on ne s’approche pas de moi. Pourquoi elle vient quand même ? Je préfère me concentrer sur la couture de mon pantalon, la suivant du bout du doigt. Si je l’ignore assez longtemps elle partira peut-être.  



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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Dim 22 Jan - 13:36
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ft. Ji Sung Wook
Les adultes… Malgré mon jeune âge, il y avait déjà bien longtemps qu’ils me mangeaient dans la main. De toute façon, leur plus grande hantise était de me voir pleurer. Qui oserait causer du chagrin à la Princesse Zhang Hera ? Une personne dont l’avenir serait alors fortement compromis. Je savais pertinemment que ni maman, ni grand-père ne pouvaient tolérer que l’on puisse me causer la moindre peine. Je suis un trésor. Bijou inestimable que les gueux devaient savoir apprécier l’infime honneur de ne serait-ce être autoriser qu’à me regarder. De ma grâce divine, j’éblouissais leur rétine. Qu’ils se souviennent de ce moment et le chérissent, car jamais ils ne devraient s’en croire méritant. Tout ceci n’était qu’infinie charité de notre part, à nous les Zhang. Preuve manifeste que j’avais également hérité du tempérament altruiste de mon part. Et en cette soirée, dans mon immense bonté, j’avais décidé d’accorder le droit de ma compagnie à une cible de mon choix. J’avais aussi décidé que peut-être, les dames de garderie garderaient leur emploi à la fin de cette réception. Peut-être. Cela dépendrait à quel point elles satisferaient mes caprices et surtout leur réponse à mes désirs de la manipuler à leur insu. Pauvres ignorantes qui ne soupçonnaient pas à quel point leur avenir ne tenait qu’un à fil en cette soirée. Et le seul avantage à ses mondanités sud-coréennes était que mon pouvoir dévastateur si faisait bien plus redoutable qu’à Singapour. Papa était un homme bien trop tolérant parfois, et je devais veiller à ma réputation naissante de fléau. Personne ne pouvait apporter nulle preuve de ma culpabilité, néanmoins, malgré mon visage d’anges, les cas de renvoies pour incompétences se multipliaient dans mon sillage. Les nurses de Singapour posaient alors sur mon un regard si craintif. J’avais parfois l’impression d’être aussi crainte que Apophis, le python de Papa et assurément mon meilleur ami. Celles de ce soir semblaient si ignorantes, alors que… avec Maman et Papy derrière moi, mon pouvoir de destruction n’en était que d’autant plus décuplé ! Oh, elles savaient bien la fille et la petite-fille de qui j’étais ! Justement, elles se devaient de bien veiller sur moi, s’assurer que tout se passe bien. Et puis, n’étais-je pas la petite étrangère qui ne connaissait aucun de ses camarades ?

Il y en avait un par contre qui ne semblait clairement pas savoir qui j’étais pour se cantonner dans un tel mutisme alors que je lui faisais l’immense honneur d’avoir poser mes yeux sur lui et même de lui avoir adresser la parole ! Pourquoi se prenait-il ? Qu’importe, je n’avais nulle intention de le lâcher aussi facilement. Nul ne résiste à Zhang Hera ! Et encore moi, ce… Ce gamin ! Je me penchai alors à son oreille pour l’interpeler dans un souffle :
« Tu m’entends Oppa ? »
Puis, je me reculai, un petit sourire espiègle et mignon sur les lèvres avant d’ajouter à voix haute afin que ces dames qui nous observaient puisse bien entendre.
« Tu es timide ? Tu as donné ta langue au renard ? »
Quoi ? Cet animal n’était-il pas particulièrement connu en Corée du sud pour être fourbe et rusé ? Il me semblait bien plus susceptible de dévorer la langue d’un enfant qu’un simple chat. De plus, les petites erreurs enfantines me rendait toujours encore plus irrésistible aux yeux des adultes, à l’instar des deux nurses qui semblaient osciller entre attendrissement et appréhension. Oh ? Serait-ce mon petit repas dont je m’apprêtai à me repaitre qui susciterait une telle crainte ? Intéressant. Néanmoins, il serait temps pour lui qu’il se décide à délier sa langue car derrière mon doux minois, je n’allais tolérer bien plus longtemps qu’il continue à se croire en position de me snober. Un tel affront risquait de lui coûter très, très, cher. Je m’approchait alors à nouveau de son oreille pour lui murmurer discrètement :
« Tu veux mourir ? »
Et je me reculai, les sourcils légèrement remontés une petite moue interrogative et feignant un soupçon de peine. Une expression qui vraisemblablement n’échappa pas à deux employées puisque l’une d’elle vint vers nous. Elle se pencha, sans un regard pour mon petit voisin, elle s’adressa à moi d’une voix aimable et douce – j’avais envie de lui dire que je n’étais plus un bébé non plus, mais bon, il faut savoir laisser aux adultes les petits plaisirs de leur stupidité parfois :
« Mademoiselle Hera et si vous alliez plutôt jouer avec d’autres petits camarades ? Cette personne sera honorée de vous présenter des personnes de votre r… »
Elle se tut, fixée par mon doux regard de poupée. Un air innocent et pourtant, dont l’intensité en apparence naïve la fit douter.
« Des enfants dignes de votre compagnie » se reprit-elle finalement.
C’était bien, elle savait que je n’étais pas du même sang que tous ces minables sud-coréens qui se pensait appartenir à un rang supérieur juste parce qu’ils avaient de l’argent. Outre mon sang exceptionnel, j’étais née sous une constellation de signes divins qui faisait de moi, un être unique et sans égal.

Je feins néanmoins d’interpréter, innocemment toujours, ces propos à l’envers :
« Pourquoi ? Je ne peux pas jouer avec Oppa ? demandais-je d’une adorable voix, très légèrement tremblante de déception. Mais Monsieur Paon voulait jouer avec Oppa… »
Je baissai les yeux pour illustrer peine, puis redressai la tête en levant un regard larmoyant vers cette idiote qui n’y voyait que du feu :
« Monsieur Paon et moi ne sommes pas assez bien pour jouer avec Oppa ? »
Et là, je la vis blêmir, prise de panique. Son regard glissa rapidement sur mon voisin pour revenir sur moi. Elle essaya de se rattraper, prise d’une montée de stress :
« Ah non ! Non ! Pas du tout Mademoiselle ! Vous… Vous êtes en droit de jouer avec qui vous le souhaitez ! »
Un resplendissant sourire naquit sur mon visage s’éclairant d’un halo de lumière. Je m’accrochai au bras de ma proie du jour, bien chanceux garçon qui se voyait honoré de mon touché.
« Alors je veux rester avec Oppa ! »
Un sourire crispée déforma la bouche de l’employée de garderie. Néanmoins résignée, elle s’inclina poliment en nous souhaitant de bien nous amuser et de ne surtout pas hésiter à l’appeler si besoin était. Qu’elle se rassure, je n’y manquerai pas ! Tout ceci n’était que le début. Les adultes… Ils étaient si faciles à berner que parfois cela en devenait presque ennuyant.

Je relâchai alors mon étreinte sur le bras de mon camarade. Dire que je l’avais touché alors que j’ignorai même qui il était ! Si ça se trouvait, il avait des puces. Je me tournai alors vers lui, maintenant que les adultes ne nous surveillaient plus, et lui jetai un regard aussi franc que froid.
« Maintenant, tu vas faire semblant de jouer avec moi et faire ce que je te dis, sinon je pleure et je t’accuse de m’avoir frappé. »
Il semblerait que j’avais trouvé la victime idéale. Il était sous une surveillance étroite et méfiante des employées de garderie ? Parfait, mon chantage ne devrait en être que plus persuasif.
« En échange, peut-être que je t’aiderai à berner les adultes. J’ai bien dit peut-être ! »

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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Lun 23 Jan - 15:02
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ft. Ji Sung Wook


Les yeux rivés sur les fauteuils qui se trouvent en face de moi, je ne dois pas réagir. Mais je sens quand même qu’elle s’approche de moi, je sens son souffle sur mon oreille et sans le vouloir ça me fait frissonner.  « Tu m’entends Oppa ? » C’est très dur de rester concentrer, alors je jette un regard furtif aux nourrices. Elles ne nous regardent pas à ce moment, mais mon assaillante est tenace puisqu’elle continue de s’adresser à moi. « Tu es timide ? Tu as donné ta langue au renard ? » Quelque chose me disait qu’elle ne se contenterait pas de mon silence, mais que pouvais-je faire de plus ? L’angoisse monte dans ma poitrine quand je pense à pa… à mon père. Je sais déjà qu’il apprendra ce qu’il se sera passé, je sais déjà ce qui m’attend à la fin de cette longue soirée. « Tu veux mourir ? » J’ouvre des yeux écarquillés en entendant ses paroles. Mais le plus étrange, c’est que ce ne sont pas des mots qui me font peur. Je les trouve libérateur, mais même si je suis surpris, je ne tourne pas la tête, je ne la regarderais pas. Je serre les poings encore plus, ils me démangent mais je ne fais rien, il ne faut rien faire qu’attendre. À mon grand soulagement, ou peut-être pas, l’une des nourrices vient pour essayer de rediriger l’attention de la petite fille qui ne fait que de se coller à moi.  « Mademoiselle Hera et si vous alliez plutôt jouer avec d’autres petits camarades ? Cette personne sera honorée de vous présenter des personnes de votre r… Des enfants dignes de votre compagnie » Mademoiselle Hera ? Mais c’est qui cet enfant qui se fait appelée mademoiselle ? Un frisson me parcourt le dos. Si jamais elle a des parents haut placés alors je suis fini. Je prie de toutes mes forces pour que les nourrices l’emmènent loin de moi, là où elle pourra jouer avec d’autres enfants, mais apparemment elle en a décidé autrement.  « Pourquoi ? Je ne peux pas jouer avec Oppa ? Mais Monsieur Paon voulait jouer avec Oppa… » Sa voix tremble, et malgré tous les efforts que je fais, je ne peux m’empêcher de finalement tourner la tête vers elle. Elle boude avec les yeux remplis de larmes. « Monsieur Paon et moi ne sommes pas assez bien pour jouer avec Oppa ? » La nourrice la regarde avec patience, mais son visage devient presque livide. Je vois bien qu’elle essaie de canaliser cette petite fille, Mademoiselle Hera comme elle l’a appelé.  « Ah non ! Non ! Pas du tout Mademoiselle ! Vous… Vous êtes en droit de jouer avec qui vous le souhaitez ! » Elle a gagné. Je suis abasourdi, je ne peux pas jouer avec elle, papa m’a dit que je ne devais pas bouger, ni parler, ni jouer avec les autres enfants. Je sais que je dois être un peu plus vieux qu’elle, mais cette façon de m’appeler « oppa » à chaque phrase me donne froid dans le dos. Ça n’annonce rien de bon. Je pensais qu’une fois que la nourrice lui avait donné son accord elle se serait un peu calmée. Un peu comme lorsqu’on dit le contraire de ce que l’on pense juste pour arriver à faire changer d’avis une personne. Je le sais, parce que ma nounou fait tout le temps ça avec moi.

« Alors je veux rester avec Oppa ! » Je vois le regard de la nourrice changer. Elle s’incline et me laisse avec ce petit monstre qui relâche mon bras. Je ne peux pas m’empêcher de la regarder, elle a un visage tout doux, un peu comme les bébés, mais je ne suis pas dupe, elle n’a rien d’un bébé. Elle a réussi à se débarrasser de la nourrice avec une facilité qui me laisse bouche bée. Mais je vois aussi, que quand on se retrouve tous les deux elle me regarde méchamment. « Maintenant, tu vas faire semblant de jouer avec moi et faire ce que je te dis, sinon je pleure et je t’accuse de m’avoir frappé. » Je ne sais pas quoi répondre. Elle veut que je joue avec elle, mais si jamais papa l’apprend … et si je ne joue pas avec elle, elle pleure et là aussi, si papa l’apprend c’en est fini de moi. Je ne sais pas quoi faire, mes mains sont toutes moites tellement j’ai peur de ce qu’il va se passer. Mes yeux sont si grands ouverts que des larmes menacent de les envahirent. « En échange, peut-être que je t’aiderai à berner les adultes. J’ai bien dit peut-être ! »
J’ai un hoquet. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle vient de m’offrir une solution à mon problème, ou si c’est parce que je retenais ma respiration, mais j’ai un hoquet qui me fait sursauter. Je ne parle toujours pas. Mais quand je vois qu’elle commence à faire la moue et que ses yeux se remplissent une nouvelle fois de larmes, je décide enfin d’ouvrir la bouche. « D’accord, d’accord ! Je … je vais jouer avec toi. » C’est bizarre. Un grand sourire vient illuminer son visage de bébé, et pourtant moi je n’y crois pas. Je n’ai pas confiance. Mais je la suis quand elle se dirige vers l’une des caisses de jouets. Je vois le regard des nourrices sur moi, elles me détestent déjà. Hera me met pleins de jouets dans les bras, et une fois qu’elle semble contente du nombre, elle m’entraine de nouveau vers un coin tranquille. Certainement pour jouer sans se mêler aux autres. Je ne joue pas, je n’ai pas envie, à la place je veux savoir comment elle fait pour se faire si bien obéir. Je mentirais si je disais que je ne pense pas à papa, mais si elle peut me montrer comment faire peut être que j’arriverais enfin à me faire entendre, non ? Je vois qu’elle s’impatiente, elle n’aime pas que je ne lui obéisse pas. « Comment tu fais ? » Je la regarde avec une certaine fascination, après tout elle sait exactement ce qu’elle fait. Elle me sourit, on dirait un sourire d’ange, mais moi je vois bien ce qu’il y a derrière. J’ai de nouveau un frisson, mais ce n’est pas de la peur, ça ressemble plus à de l’anticipation. Je veux pouvoir me faire obéir moi aussi. « Que tu pleures ou pas de toute façon ça changera rien pour, moi alors dis-moi ! » À l’instant où les nourrices m’ont vu avec elle, je sais que papa en sera averti, je n’ai plus rien à perdre.


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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Lun 30 Jan - 11:15
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 Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Ah les pauvres… Réduits à devoir se plier aux caprices et aux ordres d’une enfant de huit ans s’ils voulaient pouvoir garder un toit sur leur tête et pouvoir continuer de se nourrir… Le pire étant qu’en travaillant pour les riches, ils avaient souvent des aspirations de fastes les rendant encore plus misérables. La fierté était un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre. Vers de terre qui grouillent sur le sol et s’empressent de s’exécuter à la venue des puissants. Je restais intérieurement interrogative quant leur capacité à accepter cette médiocrité de leur existence. Sans doute était-ce inscrit dans leurs gènes de savoir où était leur place, malgré parfois quelques rêveurs à la génétique défaillante. En parlant de défaillance du système, j’en avais vraisemblablement un exemplaire en face de moi. Ne prenait-il donc pas mes menaces au sérieux pour persister à rester aussi muet qu’une carpe ? Même un poisson suscitait plus d’intérêt en moi que ce muet simplet. Était-ce à cause d’un handicap qui était mis de côté de la sorte ? Mon instinct m’aurait-il trompé à ce point ? Tandis que mes lèvres commencèrent à frémir et mes yeux à s’humidifier annonçant de fausses larmes terriblement réalistes à venir, je penchai légèrement la tête de côté pour l’observer. Non, il me faisait bel et bien davantage pensé au « cousin » Chin Hwa, qu’au « cousin » Suk Chin – ciel soit loué que je n’ai absolument aucun lien du sang avec les Baek, juste un lien d’alliance, erreur de jeunesse de mon père vraisemblablement bien qu’il me soit guère pensable que mon géniteur ne puisse être l’incarnation de la perfection, apparemment, il avait commis quelques faux et je me retrouvais seul visage de la perfection immaculée dans cette famille –, enfin, ce n’était pas parce qu’il n’avait pas encore été reconnu comme mentalement défaillant qu’il ne l’était pas du tout non plus.

Et puis, la carpe aux oreilles décollées se décida enfin à sortir de son mutisme. Ce n’était pas trop tôt ! Bien, petite brise vint sécher mes prétendues larmes afin que l’astre lumineux de mon visage puisse resplendir à nouveau. Je lui souris comme pour le féliciter de se montrer enfin raisonnable, c’était à dire : obéissant ! Bon, seconde étape : continuer de faire illusion ! Sans un mot, je lui fis comprendre de me suivre tandis que je me dirigeai vers la caisse à jouet. Je chargeai ses bras. Si j’avais l’intention de jouer avec tout ça ? Non mais vous imaginez une princesse jouer avec un bout de bois ? Franchement, j’avais passé l’âge de me complaire pour des jouets aussi médiocres ! Monsieur Paon était une exception mais il n’était pas une peluche ordinaire non plus. Pièce unique faite à la main. Le tout premier présent que mon père m’avait fait, donc un objet d’une valeur inestimable. Si je chargeai tant les bras de mon larbin c’était, d’une part parce que la curiosité pour les différents jouets me rendait mignonne, d’autre part parce qu’en lui proposant tous ses jouets en suggérant qu’il devrait bien les aimer, j’avais l’air généreuse et attentionnée, mais surtout ! J’aimais l’idée de l’accabler et de tester la force de ses bras maigrelets. Nous repartons nous isoler un peu plus loin. À nouveau pour deux raisons : hors de question que je me mélange à ces pèquenots qui s’illusionnent sur leur conditions, et pour le plaisir de faire porter un peu plus longtemps sa charge à mon « élu » du jour.

Nous nous posâmes, et je commençais à feindre de jouet. Mais en vérité, le positionnement de chacun de mes jouets, ma façon d’agir, tout ceci ressemblait bien davantage à une partie d’échec qu’à une vulgaire partie de dinette. Sauf que mon idiot de partenaire ne semble guère saisir les règles du jeu. Un soupir. Décidément, il n’était pas sud-coréen pour rien celui-ci ! Puis, vint sa question. Celle qui sans doute brûlait ses lèvres l’empêchant de prononcer le moindre autre mot. Il voudrait bien savoir, hein ? Je lui souris. Néanmoins, je n’apprécia guère son insubordination par la suite. Un voile de glace passa sur mon visage.
« J’ignore ce que tu entends par là, mais crois-moi, tu ne peux connaitre la véritable fournaise de l’enfer temps que je ne t’y ai pas encore poussé. L’avenir peut toujours être pire que le présent. »
Un petit claquement de langue, je détournai la tête avec dédain pour reposer mes yeux aux pupilles intenses sur lui :
« Je ne sais si tu es ignare ou fou, mais garde bien en tête que cet honneur que je te fais en ayant choisi ta personne pour tuer un peu l’ennui de cette soirée. »
Un léger signe de tête en direction des autres enfants, un petit sourire en coin car, jamais l’ange ne devait révéler sa nature démoniaque :
« Ce ne sont tous qu’une horde de misérables à mes yeux, mais… »
Je venais déposer mon index contre ses lèvres, souriant de plus bel, comme si nous étions en pleine partie de jeu, en apparence :
« Si jamais l’idée te traverser l’esprit de répéter mes propos, sache que jamais personne ne te croirait. »
J’ôtai mon doigt.
« Donc tu veux savoir mon secret ? Bien sûr, le talent n’est pas donné à tout le monde alors forcément, tu ne pourras jamais m’égaler. Néanmoins, je me sens l’âme charitable ce soir, alors je vais t’enseigner quelques astuces. Tout d’abord… »
Je l’observai, avec une légère moue septique :
« Le premier atout est l’apparence. »
Esquissant un petit sourire mignon, je déposais un index sur chacune de mes joues en penchant légèrement la tête d’un côté puis de l’autre. Une stupide mimique typiquement coréenne qui à leur yeux avait le don de me rendre irrésistiblement mignonne.
« Là encore, soupirai-je, tu ne peux pas aller contre la nature. Cependant, dans ton cas, je pense que nous pouvons arranger un peu ton faciès afin d’attendrir le coeur des femmes à ton égard. »
Je posai mes mains sur ses oreilles pour les cacher, juger son visage puis, retirait mes mains.
« Bon, on ne va pas pouvoir faire grand chose pour ton handicap facial aujourd’hui, alors nous allons devoir essayer de faire de ce défaut un atout ! »

Je jetai alors un regard autour de nous à la recherche d’un plan. Il ne me fallut pas longtemps pour qu’une idée me vienne à l’esprit, néanmoins, nous avions aussi besoin d’une stratégie pour y parvenir en toute discrétion. En pleine réflexion, mes yeux se posèrent sur les autres enfants, jouant en plusieurs petits groupes. Chacun semblait avoir au moins un ami qu’il connaissait bien. Un étrange sentiment empli brièvement mon esprit. J’étais libre. Débarrassée de ce pot de colle de Iwan… Heureusement que j’avais trouvé ce nouveau jouet, car mes yeux posés sur le trio d’enfants qui jouaient, je me sentis vaguement seule. D’habitude, il était toujours là. Toujours bruyants. Toujours à dire des bêtises quand il n’en faisait pas. Et le pire, était sans doute que bien souvent, il semblait sérieux et convaincu par ses fausses bonnes idées. Il m’agaçait. Il m’épuisait, suscitait en moi une vive envie de lui arracher sa tignasse. Mais il était là. Quand je ne le voyais pas, il me suffisait de me retourner pour le trouver juste en face de moi. Lui et son grand sourire béat qui annonçait une énième ineptie. Oui dans les soirées mondaines sud-coréenne, j’étais souvent libéré de lui. J’étais seule au milieu d’une meute de morveux ignares, incapables de savoir juger à quel point j’étais… Une déesse condamnée à faire la charité par sa simple présence auprès d’eux, êtres inférieurs, sang souillé… Et mon regard se reportait mon jouet de la soirée.
« J’ai un plan alors écoute moi bien, Oppa ! »
Je me penchai à son oreille pour lui expliquer les grandes lignes de ma stratégie. Je m’occuperait de créer une diversion attirant toute l’attention des employées de garderie et des autres enfants. Pendant ce temps, il avait pour mission de se faufiler derrière le grand bureau où étaient rangé les effets personnelles des employés. Dans un sac à main de l’une d’elle, il trouverait forcément une trousse de maquillage. Il devait « l’emprunter » puis aller m’attendre cacher dans le « château de la princesse » dans le coin au fond de la salle là-bas.
« Tu as compris ? Tu n’as pas le droit à l’erreur ! »

Là-dessus, je me levai et me dirigeai tout timidement, adorablement vers le trio d’enfants sensiblement du même âge que moi, repéré précédemment. En cas classique de triangle amoureux de cour de récréation. Trois amis, les deux garçons amoureux de la fille et la fille amoureuse d’un seul. Sauf que voilà… J’étais de loin beaucoup plus mignonne. Alors, gracieuse, un soupçon chipie intimidée, je vins m’agenouiller à côté du male lead de leur trio. Un joli sourire et déjà, il rougit. Je me penchai alors pour lui murmurer un secret à l’oreille. Ça y était, il était sous le charme ! Et son amie jalouse, sans qu’il ne s’en rende compte. Le troisième lui par contre se fâcha de le voir blesser ainsi celle pour qui son coeur battait également. L’engrenage commença. Dispute au sein du trio. Jouets qui volèrent. Un innocent frappé par un projectile et sans que les employées n’aient eu le temps de comprendre d’où avait pris ce départ de feu, la débandade régnait dans la garderie. Je n’avais plus pour ma part, qu’à profiter de cette diversion pour rejoindre mon partenaire de crime sans que personne ne nous remarque.

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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Jeu 9 Fév - 12:06
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Son sourire me donne froid dans le dos, j’en ai des frissons. Comment une enfant peut à ce point paraitre diabolique ? Sa façon de parler, à la fois mature et diabolique me glace le sang, d’où vient-elle pour maîtriser si bien l’art de la manipulation ? Elle m’a choisi ? Mais pour quoi faire ? Vraiment je ne sais pas quoi penser. Elle pare des autres enfants comme de la boue collée à ses jolies chaussures vernies. Son avertissement ne me fait pas vraiment peur, en fait j’appréhende beaucoup plus que papa entre dans la pièce les joues rouges et les poings serrés. Je sais qu’il en est capable, je l’attends à tout moment. Son doigt posé sur mes lèvres pour me faire taire n’est en rien un geste d’affection, je l’ai su en voyant la lueur démoniaque briller dans ses yeux. Un avertissement, je m’en doutais. Il me suffit juste de regarder dans ses yeux pour comprendre qu’elle est sérieuse. Et de toute façon même si je le répétais, qui me croirait ? Moi, le petit voyou de la famille Ji. J’hoche la tête. Et j’attends patiemment qu’elle puisse me fournir enfin quelques éléments de manipulation. La leçon commence.
L’apparence. Rien qu’à ce point je sais que je ne pourrais pas avoir l’avantage. Je suis un garçon mignon, certes, mais je ne souris jamais, en fait, je ne sais plus comment faire. La douleur a remplacé la joie, et je sais que je ne sourirais plus jamais. Papa va s’en assurer. Il n’aime pas les sourires. Mais elle a compris, elle veut arranger mon visage pour que je paraisse mignon. J’ai du mal à y croire, mais si elle arrive si facilement à berner son monde, alors je dois pouvoir en tirer quelque chose. « J’ai un plan alors écoute moi bien, Oppa ! »

Je grimace en l’entendant à nouveau m’appeler Oppa, je ne sais pas pourquoi, mais sa façon de le dire est inquiétante, elle est comme porteuse d’un malheur qui va s’abattre sur moi à tout moment. Je tourne les yeux vers trois des enfants qui jouaient ensemble. Ceux-là même qu’elle a regardé, et je m’attends à tout, avec elle tout est possible. Et quand elle se penche pour chuchoter à mon oreille, j’ai de nouveaux frissons. Elle a beau être plus jeune, certainement plus fragile, elle me fait peur. Elle comprend trop bien le monde des adultes. Elle m’explique ce que je dois faire. Allé voler une trousse de maquillage ? L’idée me semble stupide, risquer une nuit de douleur pour ça … Non, je ne veux pas. Je risquerais une nuit de douleur pour ça ? Des objets dont je ne me servirais même pas. Mais comme d’habitude, aucun son ne franchit mes lèvres, elles sont comme scellées. Au lieu de ça elle me lance un dernier encouragement ? Ça ressemble plus à une condamnation. Mais je la regarde se lever pour se diriger vers ces trois enfants sur lesquels elle allait lâcher sa furie. Il ne fallut pas longtemps pour que je les voie commencer à se disputer. Je n’ai pas vraiment envie de faire cette mission suicide, mais je me lève quand même. Mes jambes me portent jusqu’au fameux bureau et au tiroir en question. Je ne fais même plus attention à ce qu’il se passe, mon cœur tambourine dans ma poitrine et le sang fait battre les veines dans mes tempes si fort que j’ai l’impression que mon cœur a remplacé mon cerveau. Le tiroir est ouvert, et je fouille le plus vite possible les sacs des nourrices. Je ne regarde même pas si elles m’ont remarqué, je ne veux pas croiser leurs regards. Au lieu de ça, je saisi le plus rapidement une petite pochette en tissu, je pense que c’est ce que je cherchais. Je referme le tout aussi rapidement que j’ai ouvert le tiroir et je fonce dans le fameux château recouverte de peinture rose et de paillettes. Je m’y cache, le cœur battant à tout rompre. Et j’attends ce qui me semble être des heures.

Quand j’entends du bruit, je serre la pochette contre moi, et j’attends. Mais quand je vois enfin le visage de ma tortionnaire, je pousse un soupir de soulagement. Je ne me détends pas vraiment, je ne sais pas ce qu’elle a prévu avec tout ça, mais au moins je sais que ce ne sont pas les nourrices. J’espère d’ailleurs qu’elles n’ont pas remarqué que j’ai « disparu », qu’elles ne viendront pas me trouver pour me demander de rester sagement dans mon coin. Mais peut être que je m’inquiète trop ? Pour le moment, j’ai d’autres problèmes plus importants. « Qu’est-ce que tu veux faire avec ça ? » Je lui tends la pochette, de toute façon je n’en ai pas besoin, c’est pour les filles, et à ce que je sache, je n’en suis pas une. « Je ne comprends pas comment c’est censé m’aider ! » Mais je me doute que le petit démon a quelque chose en tête. Je ne la connais que depuis quelques minutes, mais je sais déjà qu’elle prépare un mauvais coup. Son visage de bébé n’est qu’un masque.

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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Ven 10 Fév - 10:24
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Brave petit soldat, à mon retour à ses côtés, je pus constaté qu’il avait mené sa mission à bien. Il valait mieux pour lui car s’il s’était défilé je lui aurais enseigné que le courroux des employées de garderie était un moindre mal en comparaison au mien. Certes, peut-être avais-je pris un malin plaisir à semer un vent de zizanie au sein de cette horde de mioche sans être inquiétée de la moindre responsabilités, cependant, c’était avant tout pour lui « rendre service » que je m’étais abaissé à un tel ouvrage. Que dis-je ? Non, en vérité, cet autiste – j’en étais persuadée qu’il avait un vague problème quelque part – me servait bien de prétexte pour m’amuser un peu aux dépends d’autrui. Un léger sourire mesquin et moqueur s’étira brièvement avant de se fondre dans la douceur d’un nuage à la vue de son inquiétude, objet de son larcin blottit contre lui. Intérieurement, je soupirai. Quelle chiffe molle… Je ne parvenais encore à trancher si j’avais déniché la perle rare ou le plus pitoyable des jouets. Sans doute les deux étaient-ils complémentaire. M’agenouillant face à lui, je tendis la main afin qu’il me donne la fameuse pochette.
« Bien sûr que tu ne sais pas, sinon, je n’aurai pas besoin de tuer le temps à t’apprendre comment, à défaut que tu puisses un jour le dominer, te jouer un peu plus de ce monde, qui soyons francs, te rejette n’est-ce pas ? »
Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Il semblait être le vilain petit canard au milieu d’une mare de… Non, franchement, je ne pouvais pas qualifier les autres mioches de cygnes. Quoique… Je m’associai davantage à un paon du fait de mon éclat naturel, ravissant autant les yeux que faisant reculer tout adversaire un peu trop ambitieux pour pouvoir croire qu’il puisse empiéter sur mes plates bandes.
« Comme je te l’ai dit, la première des armes est l’apparence. Si tu es moche, tu trimeras cent fois plus. Si tu fais la gueule, personne ne te trouvera de charme. Si t’as une tête de cadavre ambulant, les gens te fuiront en t’isolant de tout. »
Je l’analysai de nouveau avec une légère moue perplexe.
« En résumé, continue sur cette voie, et tu auras bientôt le combo du loser. »
Je secouai légèrement la tête en baissant les yeux sur la pochette que j’étais en train d’ouvrir. Décidément, je ne m’étais vraiment pas attachée à une tâche facile ce soir. Enfin, les défis les plus ardus avaient l’avantage de rendre la vie plus intéressante. Je fouillai, vidai le contenu de la trousse de maquillage. Un soupir de dépit. Ah les pauvres… Cette femme ne pouvait-elle pas acheter des cosmétiques de meilleures qualités ? Comment une fillette de mon âge pouvait avoir un oeil aussi critique sur ce sujet ? Ne sous-estimez jamais ma mère ! S’il m’était interdit de me maquiller – et la délicatesse de mon grain de peau si parfait ne le nécessitait point – ma mère m’enseignait depuis toujours l’art des apparences. J’étais sa petite chose, son trésor. Sa poupée parfaite qu’elle façonnait à sa façon afin de faire de moi, la fille irréprochable que toute autre mère pouvait lui envier. J’étais sa revanche sur une société qui l’avait critiqué. Je n’avais que huit ans mais j’étais intelligente et observatrice, de mes parents j’avais déjà tiré nombreux enseignements, de leur propre volonté ou indépendamment. Je sélectionnai finalement un premier tube de crème.
« Pour commencer, il faut faire quelque chose pour donner un peu de vitalité à ton teint ! »
Je mis une noisette de crème au bout de mes doigts que j’approchai ensuite de son visage. En réponse à son mouvement de recul, j’effectuai un claquement de langue.
« Laisse-toi faire, sinon je te dénonce ! »
Qu’il se fasse une raison, j’avais jeté mon dévolu du soir sur lui, il était à ma merci tant que je ne me serai pas lassé de « l’aider » tout en le réduisant dans un statut de soumission à mon égard. Entre crème hydratante, crème légèrement teintée et autres cosmétiques, j’oeuvrai méticuleusement afin de lui donner un teint plus frais et gorgé de vitalité sans que l’usage de maquillage ne soit flagrant. Je jaugeai ensuite mon ouvrage. J’étais plutôt satisfaite de moi, cependant, un détail me déplaisait encore :
« Yah ! je ne peux rien faire pour toi si tu ne fais pas un minimum d’efforts ! Tu n’as vraiment rien d’autre en réserve que cette tête d’enterrement ? Cesse donc d’afficher cet air de chien battu comme si toute la misère du monde pesait sur tes épaules ! »
Je l’assenai d’une légère tape à ce niveau-là comme pour l’inciter à se redresser avec un peu plus de prestance.
« Montre-moi les différentes expressions de ton visage ! »
Je lui demandai d’essayer de me sourire, faire la moue, feindre de pleurer, être en colère et au final…
« Ok… C’est pas gagné… Dis-moi, tu souffres d’une forme de paralysie musculaire du visage ? Atrophie des zygomatiques ou autre ? »
Mes yeux se levèrent vers sa chevelure. Nouveau soupir. Je m’emparai du petit peigne qui se trouvait dans la pochette de maquillage et me mit à réarranger ses cheveux :
« Qu’est-ce que c’est que cette coiffure ? C’est d’un mauvais goût… Franchement, ta maman ne sait pas s’occuper de toi ? »
Je crus voir apparaître une étrange expression dans son regard, transformant celle de mon visage empreinte d’une légère surprise tout en pensant avoir trouver la solution à mon énigme « pourquoi était-il tenu à l’écart de la sorte ? » :
« Tu es un bâtard, c’est ça ? »
Un enfant de la honte enlevé à sa mère comme dans les films…


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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Dim 5 Mar - 22:55
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Lorsqu’elle me prit la pochette des mains, elle se lança aussi dans une longue explication. Je ne pouvais pas dire que je n’étais pas rejeté, à vrai dire je ne m’étais jamais posé la question. Papa voulait que je reste dans mon coin, il ne fallait pas que j’approche des autres enfants, et je me maudissait cent fois de me rendre compte que je lui avait désobéit. J’étais bloqué, coincé dans une prison de plastique d’un rose qui me piquait les yeux, face à un démon plus effrayant que je pouvais l’imaginer. Elle me fixait, avec l’objet de mon délit entre les mains, comme si elle analysait la meilleure façon de se servir de moi comme d’un jouet. Loser. Elle avait le don de trouver les mots pour me blesser. Mais je n’y attachais pas tant d’importance, tout ce que j’avais en tête, c’était de rester calme, il ne fallait pas faire de vague. Elle avait le pouvoir de faire de ma journée un nouveau calvaire et je ne tenais pas à l’offenser. Et lorsqu’elle ramena son attention sur la pochette, la concentration s’empara de ses traits juvéniles. Elle retourna le contenu sur le sol me rendant encore plus nerveux. Je pensais aux nourrices, est-ce qu’elles avaient remarqué la disparition de cette pochette ? Est-ce qu’elles avaient seulement vu que deux des bambins à leurs charge étaient hors de vue ? Je n’avais pas quitté des yeux mon petit tyran, intrigué par ses réactions face aux objets qui gisaient sur le sol. Elle soupirait, comme si elle savait exactement ce qu’elle cherchait mais qu’elle ne trouverait malheureusement jamais dans ce contenu. Puis finalement elle attrapa un tube. De la crème ? Je n’étais pas sûr, après tout je n’étais pas familier avec ce genre de produits. Dans ses petites mains elle fit glisser une perle de crème, les approchant dangereusement de mon visage. J’eus un mouvement de recul. Je ne voulais pas qu’elle pose ça sur mes joues. « Tu fais quoi ?! » J’avais envie de penser que l’espace restreint de ce piège de plastique était l’unique raison qui me forçait à rester tranquille, mais ce n’était pas totalement vrai. Elle avait beau être plus jeune que moi, elle me faisait ressentir une angoisse certaine. Je n’avais pas le choix, alors je me laissais faire. C’était toujours mieux que de subir les foudres des adultes qui me considéraient de toute façon comme le pire des gamins. Je soupirais, avalant ma salive difficilement.
La sensation de la crème qui entrait en contact avec la peau de mon visage était désagréable. Cette texture crémeuse et froide me donnait des frissons. J’avais l’impression qu’elle peignait sur mon visage, elle s’appliquait  et j’appréhendais vraiment de voir le résultat. J’étais à sa merci. J’aurais voulu pleurer, c’est ridicule d’ailleurs. Quel enfant pleurerait de ce genre de situation ? Mais c’était plus fort que moi, la lassitude et la fatigue se reflétaient sur les traits de mon visage, me donnant l’air renfrogné. Son cri me fit sursauter. « C’est ma tête normale ! Je suis né comme ça je te signale ! » Je n’haussais pas la voix, mes paroles sonnaient comme celles d’un condamné. Mes yeux se perdirent sur le sol, fixant un point invisible juste à côté de mes pieds, je n’avais pas toute la misère du monde sur mes épaules, juste celle de mon foyer, et c’était déjà amplement suffisant. Je me redressais aussitôt que le plat de sa main vint frapper l’une de mes épaules. Un tyran je vous dit ! Mais je ne comprenais pas sa question. Les expressions de mon visage ? On en avait plusieurs ? Ses traits se déformèrent donnant l’impression qu’elle s’entrainait aux grimaces. Aussi lorsqu’elle me fixait en attendant que je l’imite. Je tentais un sourire forcé. Je sentais que mes lèvres ne s’étiraient pas comme elle l’avait fait, j’avais l’impression d’avoir du plomb dans les joues, et la sensation de la crème était encore trop désagréable pour que je me concentre sur autre chose. Mes yeux ne reflétaient que la tristesse de mon quotidien. « Je ne suis pas paralysé ! » Je pensais qu’elle allait s’arrêter là, mais en la voyant saisir le petit peigne qui trônait au milieu du bazar de cosmétiques, je savais que mon calvaire ne prendrait pas fin maintenant.
Mon cœur se serra. J’avais l’impression qu’on me pinçait les poumons, bloquant ma respiration lorsqu’elle parla de maman. Ma coupe de cheveux n’avait rien à voir avec elle. C’était mon père, c’était lui qui voulait que je sois un bon petit soldat, alors il coupait lui même mes cheveux, très court. Il disait ça renvoyait une image « propre ». Je ne saisissais pas vraiment ce que cela signifiait, mais je n’avais pas le choix. « Un bâtard ?! » Je ne pouvais cacher ma surprise. Moi ? Un enfant illégitime ? « N’importe quoi ! » Pourtant, la question se répétait comme un écho dans ma tête. Je n’avais jamais pensé à ça, mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser que maman n’était pas parti de son plein gré. Peut être avait-elle été forcée à me quitter, sous la contrainte elle n’avait pas eu d’autre choix ? Mais ça ne collait pas, papa voulait qu’elle revienne, ça ne collait pas. « Je ne suis pas un bâtard ! Je… » Les mots restaient suspendus, je ne savais pas quoi dire. Alors ma première réaction fut l’honnêteté. Papa m’avait appris à toujours dire la vérité. « Ma maman est partie, pourquoi t’as encore ta maman toi ? Moi je sais ! Toutes les mamans elles s’en vont un jour, ça n’est qu’une question de temps ! » J’étais persuadé de ma réponse. Après tout, c’était mon père qui m’avait répété cette phrase en même temps que les coups qu’il m’assénait. J’avais retenu ses enseignements comme des mantras, des vérités absolues dont il ne fallait jamais douter. J’avais du mal à imaginer que les enfants qui se trouvaient dans la même pièce avaient eux aussi encore leurs deux parents. J’avais trouvé bizarre qu’aucun d’entre eux n’aient de marques ou de bleus, mais il y a des coups qui font moins mal. Et la petite qui me faisait face avait surement la chance, elle devait certainement recevoir moins de coups. J’étais jaloux. Alors je fronçais les sourcils, croisant les bras sur ma poitrine. « Tu as fini maintenant, je peux retourner dans mon coin ? » J’avais peur qu’elle ne me menace encore une fois, mais la jalousie se propageait dans mes veines, et je ne voulais certainement pas m’énerver. Il ne fallait pas.

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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mar 14 Mar - 20:17
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Diantre qu’il était désespérant ! Honnêtement, je ne savais pas si je ne lui préférais pas encore l’irritant sourire ignare et permanent de Iwan ! Ah ! J’en rageai ! Pourquoi devais-je me farcir ces pèquenots de snobinards de seconde zone sud-coréen ? L’apprentissage de la vie en société, mes fesses, oui ! Je la retiendrai cette arnaque ! Ma mère et mes soeurs n’avaient pas fini de subir mes caprices en guise de courroux pour qu’elles expient leur faute de m’avoir duper de la sorte ! On m’avait promis Hyeon et à la place, je me retrouvais en face de quoi ? Ça ? Je ne savais même plus comment le qualifier tant il m’affligeait ! Ah, tiens, devais-je au moins lui reconnaitre de m’ôter les mots ? Un don rare accordé à peu de personne. Cependant, n’en doutons pas ni lui, ni moi, ma langue ne tarderait pas à trouver vocabulaire à son image. Pour le moment, il ne me suscitait guère plus que l’envie de lever les yeux au plafond… rose immonde à paillettes… Okay, il valait encore mieux reposer mes iris sur sa face de sharpei – tant son sourire semblait dessiné à l’envers.  Pauvre créature, les cieux m’avaient-ils envoyé à toi pour que je te fasse un peu don de ma grâce. Soit ! En cette soirée de gala de charité pour les grands, tu serais mon oeuvre caritative !

Puis, enfin, je crus déceler avoir toucher un point sensible au constat de sa réaction lorsque j’eus suggérer qu’il puisse être de naissance illégitime. Ah bah au moins, il était tout de même doté d’un minimum d’émotion et de réactivité. Ce spectacle me fit presque plaisir à voir. Cependant, il ne fallait pas que dans un élan de vigueur, le valet en oublie sa place et la supériorité de son maitre.
« Bien, bien, je te crois… » soupirai-je avec dédain et sans conviction tandis qu’il répétait son démenti.
Décidément, les mioches étaient ennuyants qu’ils soient muets ou bavards. Comme si, dès lors que leur bouche se mettait en marche, ils ne parvenaient plus à l’arrêter. Nouveau jouet sorti de son emballage dont ils ne décrochaient plus pendant des heures. Si j’étais autant une enfant qu’eux ? Combien de fois diable devrais répéter n’être nullement comparable à de tels spécimens de constitution inférieure ? Il n’existait qu’un seul sud-coréen de ma tranche d’âge qui s’élevait au-dessus des autres, presque à mon égal, ou du moins suffisamment élevé pour mériter mon intention et mes pensées favorables. Un seul qui, je n’en ruminerais jamais assez mon frein non plus, ne répondait pas à l’appel ce soir-là. Vile supercherie ! Plus j’y repensais, plus j’en grondais en mon for intérieur. Ma frustration était telle que je devrais déverser mon châtiment sur tout individu ici présent… oh, mais, en voilà une idée !

J’étais plongée à mes pensées lorsque la voix de mon joujou attisa de nouveau mon attention dédaigneuse sur lui. J’arquai un sourcil. Quand je le voyais, j’avais le sentiment de comprendre ce qui avait poussé sa mère à partir sans lui. La pauvre, quelle déprime d’avoir enfanter un Auguste pareil… Pas celui synonyme de prestige et de grandeur – quoi que là encore, il y eut quelques usurpateurs à leurs prétentions – dans l’empire romain, mais bel et bien ce clown blanc qui tiraient une tronche de dix pieds longs. Au moins, il restait une perspective d’avenir à mon bien triste jouet. Cependant, je ne pouvais le laisser aveuglé dans l’erreur de la sorte :
« Non,  lui répondis-je d’une petite voix douce et légère, secouant un peu la tête pour appuyer ma négation. Ma maman à moi ne m’abandonnera jamais. Je suis sa préférée. Elle a même abandonné ses autres enfants pour moi. »
Quoi ? Je n’allais pas rentrer dans des détails encore obscures même pour moi ! Et puis, cette version raccourcie me convenait bien. Néanmoins, mes propres mots m’amenèrent à réfléchir. Je posai mon index sur mon menton :
« À moins que… »
Mes yeux qui fixaient machinalement le mur écoeurant de notre château de plastiques revinrent se poser sur lui. Cette fois-ci, ce fut une lueur d’interrogation intérieur sincère qui se refléta sur mes iris :
« Peut-être que les mamans doivent abandonner leurs fils ? »
Comme un rituel de passage pour leur permettre de devenir des hommes ? Sunny accusait souvent Maman d’avoir laissé derrière mon « frère » qui dans mon esprit ne représentait encore qu’une entité spectrale. Séparation plus inexorable et radicale, la maman de Iwan aussi était partie. Peut-être mon interlocuteur n’avait-il pas totalement tort ? Alors que je me penchais sincèrement sur la question, je le vis soudain oser m’affronter avec les sourcils froncés et les bras croisés sur sa poitrine.
« Pardon ? » ai-je cru mal entendre.
D’où lui venait une telle insolence ?Ah, les misérables ! Tendez leur la main, ils vous prennent tout le bras ! Quel excès de confiance outrancier ! Je lui accordai de mon temps suite à sa demande de lui apprendre et nous étions qu’à la toute première étape de la leçon qu’il défiait déjà son maitre ? Je le fusillai du regard.
« N’étais-tu pas celui qui voulait apprendre ? »
Je me redressai afin de le toiser de toute ma taille, dont la prestance compensait le manque de centimètres.
« Si tu en penses que tu es… »
Je soufflai sans terminer ma phrase. Vraiment, une telle insubordination ! J’en étais estomaquée !
« Très bien ! Mais débrouille-toi avec ça maintenant ! »
Je désignai la trousse de maquillage et les cosmétiques étalés sur le sol.
« Si tu te fais prendre, je doute d’avoir envie de te couvrir ! »
J’en avais le pouvoir mais l’en ferais-je profiter ? Rien n’était moins sûr. Là-dessus, je lui tournai les talons et l’abandonnai à son sort dans notre cachette de pacotilles. J’en revins à la salle de jeux, l’air un peu renfrogné. Mes yeux scrutèrent le sol jonché de jouets et d’enfants. Comment allais-je tuer le temps désormais ? Comment allais-je assouvir mon ressentiment ? Qui allais-je tyranniser ? Et les agneaux sont toujours demandeurs de venir se jeter dans la gueule du loup. Je n’eus guère le temps de me poser davantage de questions, qu’ils se pointèrent l’un après l’autre. En une poignée de secondes, les voilà : cinq, six, non sept, autour de moi pour m’inviter à jouer.
« Tu veux un bonbon ? Mon papa me l’a donné rien que pour toi ! »
« Ma maman m’a dit que tu aimais les poissons, tu veux ma peluche ? »
« La mienne, elle m’a dit que tu aimais tous les animaux ! J’ai amené des photos de mon lapin pour te les montrer si tu veux ! »
« Moi, on m’a dit que tu adorais la mer et les bateaux, alors regarde ! J’ai fait un dessin pour toi ! »

Vos parents, vos parents… Ils vous ont surtout dit tout ça pour me lécher les bottes ! Ô combien on murmurait dans mon dos que je n’étais pas normal pour mon âge ! Mais l’était-ce d’être entourée de garçons incités à me faire du charme par leur parents dans l’espoir de bonnes relations futures entre ma famille et la leur ? Qu’on me qualifie de démon, je ne faisais que rendre au monde l’infâme visage qu’il révélait à ma vue ! Alors, soit ! Je vous leurrerai d’espoir vain tandis qu’à mes yeux, vous ne représentez tous moins que rien !

Je souris, tel un ange qui confère sa grâce et sa lumière aux mortels. Je m’inclinai légèrement, minois poli et mots gentils :
« Merci, » prononçai-je doucement.

La timidité m’allait si bien. J’acceptai les présents :
« Oh ! Qu’elle est jolie ! C’est gentil de me donner ta peluche, j’en prendrai soin ! »
Je savais pertinemment que son intention n’était qu’un prêt, mais comment pourrait-il me le refuser à présent ? Mauvais génie, je me jouais des mots. Sous la douceur des traits de mon visage, un invisible sourire carnassier se dessinait. Forcé de garder sa dignité, il attendrait de cacher sa tête sous oreiller pour pleurer sa peluche que j’aurais déjà jeté.
« Ton lapin est trop mignon ! Mon serpent lui, il en mangerait au moins dix comme ça pour un repas. »
Tremblez, au son de mes mots prononcés avec la plus grande innocence. Apprenez à quel point vous n’êtes que fantassins  aux pieds de votre impératrice.
« Waouh ! Tu es doué ! Quand tu seras un grand artiste, je demanderai à mon papa de t’inviter chez nous comme nous recevons les plus grands noms de sept arts à la maison ! »
J’aurai fait mieux même en tenant les crayons avec mes pieds. Qu’il rêve donc à un avenir qui ne sera jamais sien et clame avec joie à son père qu’il a su s’attirer mes faveurs. Quant à ce bonbon :
« Merci, je le mangerai tout à l’heure avec plaisir ! »
Les joues rosies et les lèvres pincées, je lus dans leurs yeux à quel point j’étais irrésistible, tandis que je rangeai précieusement cette gourmandise en réfléchissant déjà à qui je mettrai dans l’embarras, pointé du doigt et accusé par tous les autres de me l’avoir volé…

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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mer 22 Mar - 13:37
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 Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook

Je sentais mon cœur se serrer alors qu’elle affirmait que sa mère ne l’abandonnerait pas. Une tristesse que j’essayais pourtant de contenir devant un père qui ne savait pas y faire face. J’étais triste, abattu de seulement penser que seule ma maman à moi pouvait vouloir s’éloigner de son enfant. Une tristesse qui s’estompa quelques peu alors que son hypothèse trouvait un écho en moi. Oui, ça devait être ça, les mamans devaient partir pour le bien de leurs garçons, c’était forcément ça. Elle exhalait une certaine puissance et me donnait l’impression d’être en danger à côté d’elle, alors j’essayais de me défaire de son emprise en réclamant à nouveau ma liberté. Je manquais certainement de tact, mais j’avais besoin de retrouver mon indépendance, ma solitude. Je ne savais pas si je l’avais blessé, mais elle se montrait furieuse. Oui j’aurais aimé savoir utiliser à mon avantage ces techniques qui la rendaient si adorable, sous son masque poupin se cachait un démon et personne n’y voyait rien. Mais je m’en sentais incapable, d’abord parce que je ne pouvais imaginer manipuler mon entourage et ensuite parce que je redoutais bien trop que mon père ne le découvre et ne décide de me faire comprendre que c’était mal. Je savais qu’il serait contre. Je n’avais pas besoin d’avoir son avis, je n’avais même pas besoin de croiser son regard que je sentais déjà la lueur de folie qui ferait briller ses yeux dans une rage qui finirait par s’abattre sur moi. Mais j’avais déclenché un nouveau courroux chez cette petite fille aux allures d’ange, elle m’abandonnait. Elle me laissait avec les preuves de mon délit, n’hésitant pas même une seconde avant de tourner les talons. Je me retrouvais seul dans cette prison de plastique rose, et je n’avais aucune idée de comment ressortir de là sans passer inaperçu. J’essayais tant bien que mal de rassembler mon butin dans la poche de tissu, les mains tremblantes, j’espérais pouvoir trouver un moyen de le remettre à sa place sans même que l’on ne pose un œil sur moi, mais j’en doutais. Et si je laissais ce bric-à-brac, là, si je regagnais ma place le plus discrètement du monde ?  J’hésitais. J’avais l’impression de me retrouver dans une impasse, que peu importe ce que je ferais, cela me retomberait dessus sans même que je ne le vois arriver. Mes yeux descendirent vers la pochette que j’avais dérobée, ce qui m’était apparu l’espace de quelques minutes comme le Graal n’était plus désormais qu’une simple et vulgaire pochette de maquillage. La colère et l’angoisse se mélangeaient en un torrent d’émotions que je n’arrivais pas à expliquer. Je voulais crier, taper, me déchainer et laisser s’exprimer toute la frustration que je peinais à dissimuler au quotidien, mais je ne pouvais pas. Il me fallait trouver une bonne dose de courage pour sortir, et la longue inspiration que je pris fut certainement la bienvenue, mais n’apaisa pas les tourments que je m’imaginais déjà endurer. Lentement, très lentement je m’extirpais de ce château de fortune, priant pour ne croiser personne. Mais j’aurais dû me douter que le démon qui m’avait conduit ici était déjà en train de récolter de nouvelles âmes. Les yeux étaient tournés vers elle, cette poupée si mignonne, si souriante, si agréable. Quels naïfs. J’aurais pu avoir de la peine pour eux, mais leur malheur me permettait de retrouver ma liberté. J’en profitais pour courir vers le bureau, laissé encore à l’abandon, pour y remettre ce que j’avais volé. Avec des gestes mesurés et aux aguets, je fis glisser l’objet le plus silencieusement du monde. Mon cœur allait exploser d’une frayeur que je ne connaissais que trop bien, et je sentais les veines de mes tempes battre tellement fort que je n’avais pas vu l’une des nourrices s’approcher de moi. J’avais vu son regard noir avant de sentir sa main sur mon bras, et il me glaçait le sang. « On peut savoir ce que tu cherches ? » Ce n’était pas elle qui me faisait peur, c’était ce qui se trouvait au-delà de cette pièce qui me poussait à lui mentir. « Un crayon ! Je cherche un crayon pour dessiner ! » Du coin de l’œil, je voyais toujours ce groupe d’enfants, obnubilés par le démon au visage d’ange qui m’avait mis dans cette position. Et je savais, à cet instant, que je la détesterais. Elle se fichait royalement des autres, son air de princesse décrochait les sourires et les courbettes, mais ça ne prendrait pas avec moi. Pour la première fois, je ressentais la colère, pas cette émotion passagère, celle qui s’efface avec de simples excuses, non j’éprouvais une rage sans nom. Un flux bouillonnant qui me donnait envie de hurler à nouveau. Et pourtant, je restais silencieux. En quelques pas, je me retrouvais hors de la salle, tenu fermement par celle qui avait découvert mon larcin, un simple appel et je savais déjà ce qui me tendait les bras. Les secondes s’écoulaient à une lenteur alors que mon corps se préparait déjà à recevoir les châtiments auxquels j’étais habitué. Rien. Un autre appel, puis un soupire. J’étais sauf, du moins pour le moment.  Je retrouvais la pièce bruyante, les limbes avant l’enfer de mon foyer. Les regards ne firent que glisser sur moi, pour s’intéresser à quelque chose d’autre, quelque chose de plus important qu’un gamin qui venait de se faire réprimander. J’étais le voyou. En regagnant ma place je n’accordais d’attention à personne, je ne voulais pas de nouveau être dévisagé. Jusqu’à ce que je sente une présence à côté de moi. Sans doute un téméraire qui voulait se risquer à côtoyer un petit délinquant et qui pourrait par la suite le raconter à tous ses petits copains. Je ne tentais même pas de croiser ses iris, tout mon être criait déjà la douleur qui suivrait.

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