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Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises...
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Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mer 11 Jan - 19:23 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Comme un conte de Noël, la vie est parfois pleine de magie. Elle nous réserve des surprises qu’on ne peut soupçonner. On avance, pas à pas sur ce chemin incertain. On y fait des rencontres. Certains éphémères, d’autres qui perdurent. Certaines qu’on oublie, d’autres qui laissent un souvenir impérissables. Ou encore, il y a ses rencontres dont on ne peut avoir conscience de l’importance.
Cette histoire n’est pas un conte, mais une bien histoire vraie. Celle d’un petit garçon dont le coeur subissait la cruauté de la vie et des hommes. Un petit garçon qui rencontra, un crépuscule enneigé, une jolie fée. À moins que ce ne fut un démon au visage d’ange…
Hiver 2005.
Nez à la vitre de la grande fenêtre, je regardai le paysage enneigé. Un soupir, mon souffle se fit buée sur le carreau. Du bout de mon doigt, j’esquissai un dessin en forme de papillon. Pouvait-on me dire ce que je faisais ici ? Pourquoi m’avait-on forcé à venir en Corée du Sud, encore une fois, si c’était pour m’abandonner « seule » dans cette garderie de palace pendant que les « Grands » s’adonnaient à leur mondanité. « Trop jeune » étais-je, soit disant que mes soeurs elles pouvaient se pavaner aux bras de Papa. Pire, l’une d’elle n’était même pas sa fille, non mais oh ! Oui, mes pensées étaient bien véhémentes, mais outre l’abandon, le fait d’être mise de côté, j’avais la vague impression d’avoir été dupée. « Peut-être que ton ami Lee Hyeon sera là, lui aussi ? » Ah ça ! Je les entendais encore les paroles de ma soeur ! Comment avais-je me faire duper de la sorte ? Par Liwei, de surcroit ! Tout simplement parce qu’elle était sincère, je n’avais pas à en douter. C’était elle qui avait été manipulée la première. Maman savait que j’allais faire des difficultés pour accepter de les accompagner durant ce cours séjour dans son pays natal. Elle savait également qu’IL était le seul argument – et un peu Papy aussi parce qu’il me mangeait dans la main et ne me refusait jamais rien, sauf que qui disait Papy disait aussi Mégère (ou grand-mère) et là tout de suite, c’était plus la même chanson – pour me donner envie de céder : Lee Hyeon, mon futur mari – car je n’oubliais pas notre promesse faite quatre années plutôt même si nous ne nous étions revus depuis. Cependant, si Maman l’avait évoqué de sa propre bouche, mon instinct se serait méfié. Elle avait donc fait de mon autre soeur Sunny, sa complice. Et cette dernière avait feint d’en parler en toute innocence à Liwei qui n’y avait vu que du feu et c’était faite messagère à son insu. Elle était ainsi Liwei, la plus douce et innocente des femmes de notre famille – car oui, peut-être n’avais-je que huit ans mais par définition, une déesse est une femme dès son plus jeune âge – sans doute parce qu’elle n’était pas du sang de ma mère mais de mon père. Constat, qui renvoyait au fait qu’étant la seule enfant de mon père et de ma mère, j’étais la perfection incarnée !
Nez à la vitre de la grande fenêtre, je n’admirai pas tant le paysage que le reflet de ma beauté sur le carreau. De toute façon, il n’y avait guère plus agréable à regarder que moi-même ! La neige ? Non, je n’en avais pas chez moi et je n’ai jamais compris le délire des autres enfants à courir dessus : un coup à se casser la gueule ; à se laisser des boules de neige : l’idéal pour ressembler à un épouvantail congelé. En résumé : merci mais non merci, sans façon très peu pour moi ! Rendez-moi plutôt le soleil de mon pays !
Nez à la vitre de la grande fenêtre, je n’étais pas narcissique au bout de pouvoir combler toute ma soirée à me contempler. Je m’usai également du reflet de la pièce derrière moi pour analyser la situation. Je n’avais nulle envie de me mêler à ses gueux. Leurs parents étaient riches ? Et alors, n’importe quel pèquenot gagnant à la loterie pouvait devenir riche du jour au lendemain, ce n’était pas pour autant que nous deviendrions égaux. Jamais ! J’étais un être supérieur qui semblait devoir faire don de sa soi à cette communauté de misérable afin d’avoir droit de remonter dans ma tour céleste. Quelle corvée !
Fort heureusement, je ne manquai pas d’imagination pour rendre cette situation quelque peu plus plaisante. Après une observation méticuleuse, je me retournai vers la salle où plusieurs groupes d’enfants de quatre à douze ans jouaient à différents jeux de part et d’autre. Mes yeux se portèrent directement sur la proie que j’avais précédemment repéré. Un garçon qui restait seul, semblant aussi peu enjoué à l’idée de se mêler aux autres que moi. Une cible facile. Puisqu’il avait envie de rester seul, je m’en voudrais de ne pas lui gâcher ce plaisir. En prime, il fallait le reconnaitre, il était de loin le plus mignons de ce troupeau de muppets. La vie ne devait pas être tous les jours facile pour certain, surtout l’autre là-bas, un véritable chef d’oeuvre signé Picasso que son visage !
Peluche sous le bras, je descendis alors d’un petit bond de mon banc de marbre aux coussins de velours. Masque angélique sur mon visage, je m’approchai de ma proie. Une fois à côté de lui, d’une voix timide, je l’interpelai :
« Oppa… »
Un léger regard furtif en direction des deux femmes parmi les chargés de garderie dont l’attention s’était reportée sur nous.
« Oppa, tu veux bien jouer avec moi, s’il te plaît ? » lui demandai-je d’une petite voix douce, presque penaude, en tendant ma peluche devant lui.
Second regard pour m’assurer que mon public était conquis et me pensait incontestablement la plus adorable des petites filles en plus d’être la plus jolie d’entre toutes. Je vis les deux femmes fondre devant la scène avant d’être interpelé par un autre enfant détournant leur attention de mon nouveau jouet et moi.
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mar 17 Jan - 14:04 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Ne pas pleurer, il ne faut pas que je pleure, sinon papa va s’énerver encore plus, et s’il s’énerve … non, il ne faut pas que je pleure, il a dit que les hommes ne pleuraient pas. Il a dit que c’était normal de s’énerver, alors il a le droit non ? Non, il doit s’énervé, il a dit que les hommes forts s’énervaient souvent.
Je rôde une dernière fois dans la chambre qu’occupait maman, peut-être qu’elle est seulement partit en voyage d’affaire, elle fait toujours ça quand elle est triste ou énervée. Je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi ils ne dormaient pas dans la même chambre. Je n’ai pas eu cette réflexion tout seul, non, ça, c’est parce que mes copains à l’école m’ont dit que leurs parents allaient dans la même pièce pour dormir. Moi je pensais que des parents dormaient des pièces séparées, que chez nous c’était la norme et que donc tout le monde faisait comme ça. Mais il ne faut pas poser ces questions. La nounou et papa me l’ont bien dit. Ce soir je reste avec elle d’ailleurs, papa dit que mon visage est moche et que je ferais fuir n’importe qui. Au fond c’est pas grave, je préfère rester à la maison et me cacher plutôt que de devoir sortir. Nounou Lee ne me force jamais à faire quoi que ce soit, même si elle ne m’aime pas beaucoup au moins je peux être tranquille alors qu’elle m’ignore. Je l’attends, impatiemment, même si je ne l’aime pas moi non plus, je serais soulagé quand papa partira à sa soirée. Mais elle n’est toujours pas là. Une boule se forme dans mon estomac quand je vois papa arriver avec les yeux plissés. Je me relève d’un bond, il faut que je me tienne droit, les hommes doivent se tenir droit. Mais depuis quelques temps il n’est pas content de mon comportement, pourtant, je fais ce qu’il me dit, peut-être pas assez bien. J’espère qu’il va passer à côté de moi, j’espère qu’il a oublié quelque chose et qu’il va partir sans plus tarder, mais quand il s’arrête juste en face de moi, en me regardant de toute sa hauteur, j’ai compris. Il n’a pas besoin de mots, ses yeux sont comme des fouets et je ressens déjà la douleur alors que sa main ne s’est même pas encore levée. Je ne peux pas empêcher le mouvement de recul alors qu’il porte la main à son visage. Et il l’a bien vu lui aussi, ses yeux sont encore plus durs et ses oreilles rougissent sous la colère. Je n’aurais pas dû. Il sait qu’il me fait peur, mais ça ne le rend pas heureux, plus maintenant. Avant il aimait avoir de l’autorité, il voulait que je sois un bon petit soldat, maintenant il veut que je sois … en fait je ne sais pas ce qu’il veut que je sois. Mais il faut que je change ! Je sens la peur parcourir mes muscles, mais il ne faut pas le montrer, alors j’attends, le cœur battant à tout rompre, j’appréhende ce qu’il va dire ou faire. « La nounou n’est pas là, va t’habiller ! Et dépêches toi ! » Ma respiration se coupe et ma vue se brouille de larmes qui ne couleront pas. Mais il l’a vu. Je ne veux pas aller avec lui, alors je proteste. « Je peux rester ici, je serais sage, c’est promis ! ». Mais je suis bête, parce que j’ai oublié qu’il ne fallait pas protester. Je sens sa main qui tombe lourdement sur ma joue, ça fait mal, mais cette douleur là j’ai l’habitude, et puis je n’aurais pas dû protester. Il m’attrape le bras et le tire à m’en déboiter l’épaule vers ma chambre. Cette grande chambre froide, et me lâche devant le lit. J’entends la femme de ménage qui arrive. C’est une gentille dame, mais elle aussi me regarde avec mépris. J’ai honte alors je regarde mes pieds, en attendant de recevoir les vêtements que me balance papa, ceux que je vais devoir mettre pour le suivre dans le monde des adultes, ce monde sans pitié. J’ai peur que ce soit lui qui m’aide à me changer, mais son téléphone sonne au moment où il s’approche de moi. C’est Sung Jin. Il est encore très tôt aux Etats-Unis, et Sung Jin appelle régulièrement à cette heure-là, mais il ne demande jamais à me parler. Alors quand papa sort de la chambre pour me laisser avec la femme de ménage, mes muscles se décontractent un peu, et je reprends ma respiration. Elle m’aide à me changer sans jamais regarder croiser mon regard. Mais moi je le vois dans le miroir juste en face, ce visage moche qui me regarde avec les yeux humides.
Quand je suis prêt, je descends dans l’entrée, je mets mes chaussures docilement et sans bruits, j’attrape mon manteau que je mets sur mon bras et j’attends. Je ne dois pas aller chercher papa, il ne faut jamais se montrer impatient, il faut juste attendre. Puis il arrive, sans me regarder il ouvre la porte et passe devant moi. J’enfile mon manteau aussi rapidement que possible et je cours pour le rattraper. Je saute dans la voiture qu’il démarre aussitôt et je m’installe en silence. Le trajet n’est pas long heureusement, et il descend en laissant la clé à un autre monsieur en uniforme. Je crois que c’est un voiturier. Mes petites jambes me portent jusqu’à son niveau et je le suis, pas à côté de lui, mais quelques pas derrière. Quand il s’arrête brusquement à l’entrée je manque de le bousculer, mais heureusement j’ai de bons réflexes. Il se tourne vers moi, son regard glacial me transperce et d’un coup de tête il me montre une porte sur laquelle se trouve un écriteau « Garderie ». Je crois que mon cœur explose de joie à l’idée de me retrouver loin de lui. Et malheureusement je n’ai pas eu le temps de réprimer mon sourire qu’il l’a vu. Il voit tout, tout le temps ! Il m’attrape par l’oreille et fait quelque chose qu’il n’avait encore jamais fait, il se met à ma hauteur, enfin pas totalement mais suffisamment pour parler plus doucement. Avant d’ouvrir la bouche il vérifie qu’il n’y a personne autour de nous, après tout il est encore tôt. « Je te préviens, si j’entends quoique ce soit sur ton comportement je te promets une soirée dont tu te souviendras ! Pas de cris, pas de pleurs, pas de rire, pas de contact avec les autres enfants, RIEN. Ne me fais pas honte et comportes toi dignement, on est d’accord ? ». Il attend que je réponde, mais il tire encore sur mon oreille et ça me fait mal, je hoche quand même la tête pour lui montrer que j’ai compris. Je sais pourquoi il ne veut pas que je m’approche des autres enfants, il ne veut pas que leurs parents voient le petit voyou de la famille Ji. Je comprends. Il me lâche enfin et tourne les talons pour se rendre à la réception qu’il attendait depuis tellement de temps. Alors je me dirige vers la pièce qui va me servir de refuge pendant les prochaines heures. Quand je pousse la porte, il n’y a encore aucun enfant. Et les nourrices me regardent entrer d’un air surpris. Je m’incline avec respect comme on me l’a appris et je me présente. « Bonjour, je suis Ji Sung Wook, mon pa… mon père participe à la soirée et s’en remet à vous pour lui permettre de passer une soirée avec l’esprit tranquille de savoir son enfant entre de bonnes mains ». Je récite ainsi la phrase que l’on m’a apprise par cœur, et qui fait fondre n’importe qui. Elles échangent un regard entendu en louant un père qui a si bien éduqué son fils. Mais au nom Ji elles ont compris que j’étais le petit voyou que l’homme d’affaire tellement important qu’est Ji Moon Shik essaie de remettre sur le droit chemin. J’essaie d’ignorer leurs regards devenus plus froids et je vais m’asseoir. Je ne bouge pas, pendant ce qui me parait devenir une éternité. Les autres enfants sont arrivés et comme je l’ai promis je n’irai pas vers eux, je resterais dans mon coin. Mais l’une des filles s’approche de moi. Je ne sais pas quoi faire alors j’évite son regard, je me concentre sur autre chose en attendant qu’elle aille jouer avec les autres enfants. « Oppa… » Décidément elle va compromettre ma soirée. J’espère encore qu’elle s’en aille mais elle prend la parole une nouvelle fois. « Oppa, tu veux bien jouer avec moi, s’il te plaît ? »
J’ai envie de lui répondre, de lui dire d’aller se faire voir. Parce que j’ai 9 ans, j’ai passé l’âge de jouer avec des jouets et que sa stupide peluche est ridicule en plus. Je dois être digne et ne pas montrer de sentiments, c’est comme ça un homme. Mais je préfère ne pas répondre, surtout que les nourrices nous ont à l’œil. Elles ont l’air attendries par cette petite fille qui vient me parler. Mais je n’ai pas envie de parler, alors je l’ignore toujours. Je sens qu’elle s’assoit à côté de moi, et involontairement je tourne mes yeux surpris vers elle. Je ne peux pas être méchant avec elle, je ne sais pas qui sont ses parents et si papa l’apprend … mais je ne peux pas non plus jouer avec elle, ce n’est pas digne, je ne suis plus un enfant. Je serre les poings sur mes genoux en espérant qu’elle s’en aille, mais elle a apparemment décidé de rester. Qu’est-ce que je dois faire ? D’habitude on me reconnait, on sait que je suis un voyou, alors on ne s’approche pas de moi. Pourquoi elle vient quand même ? Je préfère me concentrer sur la couture de mon pantalon, la suivant du bout du doigt. Si je l’ignore assez longtemps elle partira peut-être.
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Dim 22 Jan - 13:36 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Les adultes… Malgré mon jeune âge, il y avait déjà bien longtemps qu’ils me mangeaient dans la main. De toute façon, leur plus grande hantise était de me voir pleurer. Qui oserait causer du chagrin à la Princesse Zhang Hera ? Une personne dont l’avenir serait alors fortement compromis. Je savais pertinemment que ni maman, ni grand-père ne pouvaient tolérer que l’on puisse me causer la moindre peine. Je suis un trésor. Bijou inestimable que les gueux devaient savoir apprécier l’infime honneur de ne serait-ce être autoriser qu’à me regarder. De ma grâce divine, j’éblouissais leur rétine. Qu’ils se souviennent de ce moment et le chérissent, car jamais ils ne devraient s’en croire méritant. Tout ceci n’était qu’infinie charité de notre part, à nous les Zhang. Preuve manifeste que j’avais également hérité du tempérament altruiste de mon part. Et en cette soirée, dans mon immense bonté, j’avais décidé d’accorder le droit de ma compagnie à une cible de mon choix. J’avais aussi décidé que peut-être, les dames de garderie garderaient leur emploi à la fin de cette réception. Peut-être. Cela dépendrait à quel point elles satisferaient mes caprices et surtout leur réponse à mes désirs de la manipuler à leur insu. Pauvres ignorantes qui ne soupçonnaient pas à quel point leur avenir ne tenait qu’un à fil en cette soirée. Et le seul avantage à ses mondanités sud-coréennes était que mon pouvoir dévastateur si faisait bien plus redoutable qu’à Singapour. Papa était un homme bien trop tolérant parfois, et je devais veiller à ma réputation naissante de fléau. Personne ne pouvait apporter nulle preuve de ma culpabilité, néanmoins, malgré mon visage d’anges, les cas de renvoies pour incompétences se multipliaient dans mon sillage. Les nurses de Singapour posaient alors sur mon un regard si craintif. J’avais parfois l’impression d’être aussi crainte que Apophis, le python de Papa et assurément mon meilleur ami. Celles de ce soir semblaient si ignorantes, alors que… avec Maman et Papy derrière moi, mon pouvoir de destruction n’en était que d’autant plus décuplé ! Oh, elles savaient bien la fille et la petite-fille de qui j’étais ! Justement, elles se devaient de bien veiller sur moi, s’assurer que tout se passe bien. Et puis, n’étais-je pas la petite étrangère qui ne connaissait aucun de ses camarades ?
Il y en avait un par contre qui ne semblait clairement pas savoir qui j’étais pour se cantonner dans un tel mutisme alors que je lui faisais l’immense honneur d’avoir poser mes yeux sur lui et même de lui avoir adresser la parole ! Pourquoi se prenait-il ? Qu’importe, je n’avais nulle intention de le lâcher aussi facilement. Nul ne résiste à Zhang Hera ! Et encore moi, ce… Ce gamin ! Je me penchai alors à son oreille pour l’interpeler dans un souffle :
« Tu m’entends Oppa ? »
Puis, je me reculai, un petit sourire espiègle et mignon sur les lèvres avant d’ajouter à voix haute afin que ces dames qui nous observaient puisse bien entendre.
« Tu es timide ? Tu as donné ta langue au renard ? »
Quoi ? Cet animal n’était-il pas particulièrement connu en Corée du sud pour être fourbe et rusé ? Il me semblait bien plus susceptible de dévorer la langue d’un enfant qu’un simple chat. De plus, les petites erreurs enfantines me rendait toujours encore plus irrésistible aux yeux des adultes, à l’instar des deux nurses qui semblaient osciller entre attendrissement et appréhension. Oh ? Serait-ce mon petit repas dont je m’apprêtai à me repaitre qui susciterait une telle crainte ? Intéressant. Néanmoins, il serait temps pour lui qu’il se décide à délier sa langue car derrière mon doux minois, je n’allais tolérer bien plus longtemps qu’il continue à se croire en position de me snober. Un tel affront risquait de lui coûter très, très, cher. Je m’approchait alors à nouveau de son oreille pour lui murmurer discrètement :
« Tu veux mourir ? »
Et je me reculai, les sourcils légèrement remontés une petite moue interrogative et feignant un soupçon de peine. Une expression qui vraisemblablement n’échappa pas à deux employées puisque l’une d’elle vint vers nous. Elle se pencha, sans un regard pour mon petit voisin, elle s’adressa à moi d’une voix aimable et douce – j’avais envie de lui dire que je n’étais plus un bébé non plus, mais bon, il faut savoir laisser aux adultes les petits plaisirs de leur stupidité parfois :
« Mademoiselle Hera et si vous alliez plutôt jouer avec d’autres petits camarades ? Cette personne sera honorée de vous présenter des personnes de votre r… »
Elle se tut, fixée par mon doux regard de poupée. Un air innocent et pourtant, dont l’intensité en apparence naïve la fit douter.
« Des enfants dignes de votre compagnie » se reprit-elle finalement.
C’était bien, elle savait que je n’étais pas du même sang que tous ces minables sud-coréens qui se pensait appartenir à un rang supérieur juste parce qu’ils avaient de l’argent. Outre mon sang exceptionnel, j’étais née sous une constellation de signes divins qui faisait de moi, un être unique et sans égal.
Je feins néanmoins d’interpréter, innocemment toujours, ces propos à l’envers :
« Pourquoi ? Je ne peux pas jouer avec Oppa ? demandais-je d’une adorable voix, très légèrement tremblante de déception. Mais Monsieur Paon voulait jouer avec Oppa… »
Je baissai les yeux pour illustrer peine, puis redressai la tête en levant un regard larmoyant vers cette idiote qui n’y voyait que du feu :
« Monsieur Paon et moi ne sommes pas assez bien pour jouer avec Oppa ? »
Et là, je la vis blêmir, prise de panique. Son regard glissa rapidement sur mon voisin pour revenir sur moi. Elle essaya de se rattraper, prise d’une montée de stress :
« Ah non ! Non ! Pas du tout Mademoiselle ! Vous… Vous êtes en droit de jouer avec qui vous le souhaitez ! »
Un resplendissant sourire naquit sur mon visage s’éclairant d’un halo de lumière. Je m’accrochai au bras de ma proie du jour, bien chanceux garçon qui se voyait honoré de mon touché.
« Alors je veux rester avec Oppa ! »
Un sourire crispée déforma la bouche de l’employée de garderie. Néanmoins résignée, elle s’inclina poliment en nous souhaitant de bien nous amuser et de ne surtout pas hésiter à l’appeler si besoin était. Qu’elle se rassure, je n’y manquerai pas ! Tout ceci n’était que le début. Les adultes… Ils étaient si faciles à berner que parfois cela en devenait presque ennuyant.
Je relâchai alors mon étreinte sur le bras de mon camarade. Dire que je l’avais touché alors que j’ignorai même qui il était ! Si ça se trouvait, il avait des puces. Je me tournai alors vers lui, maintenant que les adultes ne nous surveillaient plus, et lui jetai un regard aussi franc que froid.
« Maintenant, tu vas faire semblant de jouer avec moi et faire ce que je te dis, sinon je pleure et je t’accuse de m’avoir frappé. »
Il semblerait que j’avais trouvé la victime idéale. Il était sous une surveillance étroite et méfiante des employées de garderie ? Parfait, mon chantage ne devrait en être que plus persuasif.
« En échange, peut-être que je t’aiderai à berner les adultes. J’ai bien dit peut-être ! »
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Lun 23 Jan - 15:02 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Les yeux rivés sur les fauteuils qui se trouvent en face de moi, je ne dois pas réagir. Mais je sens quand même qu’elle s’approche de moi, je sens son souffle sur mon oreille et sans le vouloir ça me fait frissonner. « Tu m’entends Oppa ? » C’est très dur de rester concentrer, alors je jette un regard furtif aux nourrices. Elles ne nous regardent pas à ce moment, mais mon assaillante est tenace puisqu’elle continue de s’adresser à moi. « Tu es timide ? Tu as donné ta langue au renard ? » Quelque chose me disait qu’elle ne se contenterait pas de mon silence, mais que pouvais-je faire de plus ? L’angoisse monte dans ma poitrine quand je pense à pa… à mon père. Je sais déjà qu’il apprendra ce qu’il se sera passé, je sais déjà ce qui m’attend à la fin de cette longue soirée. « Tu veux mourir ? » J’ouvre des yeux écarquillés en entendant ses paroles. Mais le plus étrange, c’est que ce ne sont pas des mots qui me font peur. Je les trouve libérateur, mais même si je suis surpris, je ne tourne pas la tête, je ne la regarderais pas. Je serre les poings encore plus, ils me démangent mais je ne fais rien, il ne faut rien faire qu’attendre. À mon grand soulagement, ou peut-être pas, l’une des nourrices vient pour essayer de rediriger l’attention de la petite fille qui ne fait que de se coller à moi. « Mademoiselle Hera et si vous alliez plutôt jouer avec d’autres petits camarades ? Cette personne sera honorée de vous présenter des personnes de votre r… Des enfants dignes de votre compagnie » Mademoiselle Hera ? Mais c’est qui cet enfant qui se fait appelée mademoiselle ? Un frisson me parcourt le dos. Si jamais elle a des parents haut placés alors je suis fini. Je prie de toutes mes forces pour que les nourrices l’emmènent loin de moi, là où elle pourra jouer avec d’autres enfants, mais apparemment elle en a décidé autrement. « Pourquoi ? Je ne peux pas jouer avec Oppa ? Mais Monsieur Paon voulait jouer avec Oppa… » Sa voix tremble, et malgré tous les efforts que je fais, je ne peux m’empêcher de finalement tourner la tête vers elle. Elle boude avec les yeux remplis de larmes. « Monsieur Paon et moi ne sommes pas assez bien pour jouer avec Oppa ? » La nourrice la regarde avec patience, mais son visage devient presque livide. Je vois bien qu’elle essaie de canaliser cette petite fille, Mademoiselle Hera comme elle l’a appelé. « Ah non ! Non ! Pas du tout Mademoiselle ! Vous… Vous êtes en droit de jouer avec qui vous le souhaitez ! » Elle a gagné. Je suis abasourdi, je ne peux pas jouer avec elle, papa m’a dit que je ne devais pas bouger, ni parler, ni jouer avec les autres enfants. Je sais que je dois être un peu plus vieux qu’elle, mais cette façon de m’appeler « oppa » à chaque phrase me donne froid dans le dos. Ça n’annonce rien de bon. Je pensais qu’une fois que la nourrice lui avait donné son accord elle se serait un peu calmée. Un peu comme lorsqu’on dit le contraire de ce que l’on pense juste pour arriver à faire changer d’avis une personne. Je le sais, parce que ma nounou fait tout le temps ça avec moi.
« Alors je veux rester avec Oppa ! » Je vois le regard de la nourrice changer. Elle s’incline et me laisse avec ce petit monstre qui relâche mon bras. Je ne peux pas m’empêcher de la regarder, elle a un visage tout doux, un peu comme les bébés, mais je ne suis pas dupe, elle n’a rien d’un bébé. Elle a réussi à se débarrasser de la nourrice avec une facilité qui me laisse bouche bée. Mais je vois aussi, que quand on se retrouve tous les deux elle me regarde méchamment. « Maintenant, tu vas faire semblant de jouer avec moi et faire ce que je te dis, sinon je pleure et je t’accuse de m’avoir frappé. » Je ne sais pas quoi répondre. Elle veut que je joue avec elle, mais si jamais papa l’apprend … et si je ne joue pas avec elle, elle pleure et là aussi, si papa l’apprend c’en est fini de moi. Je ne sais pas quoi faire, mes mains sont toutes moites tellement j’ai peur de ce qu’il va se passer. Mes yeux sont si grands ouverts que des larmes menacent de les envahirent. « En échange, peut-être que je t’aiderai à berner les adultes. J’ai bien dit peut-être ! »
J’ai un hoquet. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle vient de m’offrir une solution à mon problème, ou si c’est parce que je retenais ma respiration, mais j’ai un hoquet qui me fait sursauter. Je ne parle toujours pas. Mais quand je vois qu’elle commence à faire la moue et que ses yeux se remplissent une nouvelle fois de larmes, je décide enfin d’ouvrir la bouche. « D’accord, d’accord ! Je … je vais jouer avec toi. » C’est bizarre. Un grand sourire vient illuminer son visage de bébé, et pourtant moi je n’y crois pas. Je n’ai pas confiance. Mais je la suis quand elle se dirige vers l’une des caisses de jouets. Je vois le regard des nourrices sur moi, elles me détestent déjà. Hera me met pleins de jouets dans les bras, et une fois qu’elle semble contente du nombre, elle m’entraine de nouveau vers un coin tranquille. Certainement pour jouer sans se mêler aux autres. Je ne joue pas, je n’ai pas envie, à la place je veux savoir comment elle fait pour se faire si bien obéir. Je mentirais si je disais que je ne pense pas à papa, mais si elle peut me montrer comment faire peut être que j’arriverais enfin à me faire entendre, non ? Je vois qu’elle s’impatiente, elle n’aime pas que je ne lui obéisse pas. « Comment tu fais ? » Je la regarde avec une certaine fascination, après tout elle sait exactement ce qu’elle fait. Elle me sourit, on dirait un sourire d’ange, mais moi je vois bien ce qu’il y a derrière. J’ai de nouveau un frisson, mais ce n’est pas de la peur, ça ressemble plus à de l’anticipation. Je veux pouvoir me faire obéir moi aussi. « Que tu pleures ou pas de toute façon ça changera rien pour, moi alors dis-moi ! » À l’instant où les nourrices m’ont vu avec elle, je sais que papa en sera averti, je n’ai plus rien à perdre.