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Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises...
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Lun 27 Mar - 18:56 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
La reine était à sa cour, que dis-je, l’Impératrice, fière et flamboyante à l’instar de cet animal qui la symbolisait si bien : le Phénix. Que ces petites vermines n’aient nul doute, nul ignorance quant au choix de mon prénom, il était la volonté des cieux qui le déposèrent sur un talisman de papier à ma naissance. Foutaise prophétique et superstitieuse ? Peut-être, néanmoins ma mère s’en targuait depuis ma venue au monde, moi, l’enfant née sous les piliers du Buffle, du Dragon, du Tigre et du Serpent, rien que ça. Avec pour élément principal : le feu. Et le Paon, attribut de la puissante déesse, dont le fastueux plumage s’embrassait devenait Phénix. J’étais cet enfant, signe de la providence, de faste ou de destruction. J’érigerai les grands, écraseraient les présomptueux, c’était là une destiné que même mon père me souhaitait. Bien que davantage réservé et humble que ma mère, j’ai toujours pu lire dans ses yeux à quel point il m’aimait, à quel point il m’admirait. Modeste dans ses paroles, il ne l’était pas tant dans ses ambitions et ses espoirs à mon égard. Je lui prouverai. Je lui prouverai qu’il a raison de tant croire en moi. Je surpasserai, mes soeurs, mes amies comme mes ennemies. Gardant un oeil sur les nobles avides et aveuglés par la réalité de leur condition, l’Ultime Souveraine se doit avant tout de tracer sa propre voie. Les belles épopées contaient aussi que le peuple faisait le roi, mais pour l’heure, j’avais sauté ce chapitre. De toute façon, lorsque je voyais tous ces pigeons roucoulés autour de moi, prêts à se battre pour la moindre miette de pain que je daignerai leur jeter, le peuple n’était-il pas déjà en mon pouvoir ? Je le croyais mais il me faudra encore bien des années avant de rouvrir les pages de ce chapitre et peu à peu en comprendre le sens…
Pendant que je moquai d’eux de la plus douce des façons, celle qui faisait battre leurs coeurs naïfs et rassasiait mon esprit sournois, j’entendis la voix d’une des surveillantes de garderie à l’autre bout de la pièce. Un regard en coin, souligné par mon sourire dont la délicatesse n’avait d’égal que la véhémence, j’aperçus mon jouet pris sur le fait. Il n’avait que ce qu’il méritait. Je lui avais offert ma compagnie et l’enseignement de mon savoir, il l’avait rejeté après y avoir goûté. Pleutre qui fuit aux premières saveurs du danger ! Quoique, moi-même j’en ignorai le parfum. Je ne connaissais pas la notion du danger, en toutes circonstances, je m’étais toujours sentie invulnérable. Non, les papillons ça ne comptent pas ! Qui vous en a parlé d’abord ? C’est un mythe ! Une légende ! Comme celle du prince charmant qui existerait pour sauver la demoiselle en détresse ! Bon, d’accord, mon histoire y ressemblait un peu, mais ça, nul n’avait à le savoir ! Ce secret restait entre mon héros et moi ! Ah et l’autre sangsue qui me suivait partout qui avait voulu me faire une sale blague ce jour-là… Bref ! Depuis, cet épisode qui m’a permis de vaincre ma peur, non, je n’avais nul ennemi ou nuisance en capacité de m’atteindre en ce monde. Ah si, là encore… Au mot nuisance, je ne pouvais m’empêcher de penser à Iwan… Et non ! Son nom ne me venait pas à l’esprit car il me manquait dès qu’il n’était plus dans mon sillage ! Au contraire, d’ailleurs, ma seule satisfaction à être ici ce soir était assurément son absence ! Si j’avais vaguement pensé précédemment tout à l’heure ? Mais occupe-nous plutôt du cas du petit bâtard à grandes oreilles au lieu de pinailler sur le fond de ma pensée !
Il fut emmener dehors. Certainement allait-il prendre une bonne soufflante mais la dame ne pouvait se donner en spectacle devant les autres enfants. Imaginons que nos précieux petits yeux soient choqués ? Oh ! Quelle bonne idée ! Les petites larmes perlèrent au coin de mes yeux. Je me mis à renifler légèrement. Signal d’alarme pour que l’autre nourrice rapplique en vitesse à mes côtés affolée :
« Mon… mon ami… Pourquoi la dame a emmené mon ami ? »
Vous auriez vu sa tête décomposée la pauvre, un pur régale !
« Mademoiselle, vous ne devriez pas jouer avec ce garçon, il… »
– Quoi ? Il est trop bien pour moi, c’est ça ?
– Oh non ! Non ! Mais c’est un vilain garçon, un petit voleur…
– C’est moi qui lui ait demandé de m’apporter un crayon pour faire un joli dessin pour mon Papa ! »
Je me mis à pleurer de plus bel, tandis que la panique gagnait cette misérable employée. La porte s’ouvrit à nouveau et je pus constatée son soulagement à la vue de mon jouet de retour parmi nous. Elle fit un signe à sa collègue qui envoya le garçon rejoindre une place où se tenir bien sage. L’employée s’emmêla encore un peu les pinceaux en essayant de me convaincre de ne plus m’approcher de ce garçon, mais que voulez-vous… Mon âme était si bonne. Je me sentais fautive à son égard, je devais bien réparer l’erreur dont il avait été victime. Alors, les deux femmes se rejoignant pour chuchoter avec inquiétude, je m’en retournai m’asseoir à côté de mon petit jouet du soir. Toujours aussi ingrat ! Pas même un regard sur moi. Quoi ? Était-il fâché ? Oh la la, comme j’avais peur ! Un frisson m’en parcourut ! De l’angoisse ? Non, juste de l’impatience à la perspective de la suite de la partie.
« Oppa, l’interpelai-je d’une petite voix mignonne. Tu boudes, Oppa ? Tu es fâché contre moi ? »
Sans tirer sur ma voix, je parlais néanmoins suffisamment fort pour que les employées soient témoins de notre conversation.
« Je leur ai dit que tu cherchais un crayon pour moi, Oppa. »
Je commençais à glisser ma main dans ma poche.
« Je vais te donner quelque chose pour me faire pardonner, Oppa. Oh… Mon bonbon ?! Mon bonbon a disparu ! »
Je me levais, l’air toute affolée et désolée.
« J’ai perdu le bonbon que je voulais donner à Oppa pour qu’il ne soit plus fâché ! »
Attention, nouveau ruisseau de larmes et branlebas de combat à la garderie pour trouver qui était le vil auteur du larcin dont j’étais la « prétendue » victime. Quoi ? Je n’avais pas aimé le regard noir et envieux que m’avait jeté cette fille là-bas. Et apparemment, sa jalousie l’avait poussé jusqu’à ce que mon précieux petit bonbon soit découvert dans sa poche…
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Lun 10 Avr - 12:16 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Je craignais que la nourrice n’appelle mon père, et mon cauchemar me rattrapa en l’entendant contacter l’un de ses collègues pour prévenir un homme à la main de fer. Elle me tenait fermement le bras, espérant sans doute que sa poigne me dissuade de jouer au plus malin et de m’enfuir. Mais je savais que peu importe où je déciderais d’aller, il me retrouverait toujours. Je ne comptais pas fuir, déjà parce que ce serait lâche, indigne d’un homme, et ensuite parce que je n’avais nulle part où aller. Sa question resta en suspens, si bien qu’elle eut pour ordre de me ramener dans la pièce afin de laisser mon géniteur profiter des festivités et vaquer à ses occupations. Elle me lança un regard noir, empli d’une haine envers un garçon qui ne méritait certainement pas un tel intérêt. Je retrouvais le confort relatif de mon banc, évitant le regard des autres enfants qui étaient intrigués par cette courte escapade. Je sentais une présence se glisser furtivement à côté de moi, un ou une suicidaire. Pas que je voulais étriper qui que ce soit, mais s’approcher de moi revenait à voir sa crédibilité dégringoler au point d’être réduite à néant. Je ne fus pas surpris le moins du monde lorsque la voix de cette peste résonnait à mon oreille. Oppa. Sa voix fluette et douce ressemblait au hurlement d’une goule, au chant d’une sirène démoniaque prête à enfoncer ses ongles dans ma peau et m’en dépecer pour en faire un nouveau trophée. Je ne lui accordais aucune attention, aucun regard, je ne cèderais pas à son jeu tordu. Mais elle insistait, et je sentais les yeux des nourrices me brûler et me transpercer pour manquer de respect envers une petite fille qui ne demandait pourtant qu’à jouer. Je serrais la mâchoire sans même m’en rendre compte, elle n’avait pas compris que je ne voulais plus m’approcher d’elle ? Mon enfer qui se limitait habituellement à la porte de ma demeure s’étendait désormais à cette gamine incapable de retenir son envie de destruction qu’elle avait dirigée vers moi ce soir-là. Je ne suis pas fâcher, je te déteste ! Va-t-en harpie ! Mais même mes supplications muettes restaient infructueuses. Elle s’obstinait à s’accrocher à moi telle une étoile de mer sur son rocher. Je ne comptais pas lui accorder un semblant d’attention, mais sa déclaration me prit au dépourvu, m’obligeant à tourner vers elle des yeux étonnés. Mais je ne fus pas le seul surpris, les gardiennes des lieux ouvraient des yeux ronds et exaspérés face à un tel attachement. Elle ressemblait à une petite fille qui venait de se faire un nouvel ami, souhaitant profiter d’un moment de complicité envers et contre tout. Mais je savais, je voyais les contours de son masques et j’étais bien le seul à ne pas se laisser berner par une mini actrice en devenir. Ce que je n’avais pas prévu, ce fut le voile de larme inonder ses iris alors que la seconde d’avant elle affichait un sourire à faire fondre n’importe quel adulte. « J’en veux pas de ton bonbon ! » Le ton que j’avais employé traduisait la colère que je peinais à retenir. Elle voulait sans doute de nouveau attirer l’attention sur ses mimiques adorables, mais tout ce que je voyais c’était une nouvelle lame de fond qui nous entrainerait tous vers les abysses d’un monde qu’elle seule maîtrisait. L’air affolé et complètement dévasté par la perte de son précieux cadeau, elle se levait dans un mouvement qui m’aurait sans doute fait paniquer si je n’avais pas déjà cerné le personnage. Les nourrices en revanches, voyaient leurs mines se décomposer en cherchant activement le coupable, l’affreux personnage qui méritait certainement la peine capital pour un acte si odieux. Les bambins furent alignés, leurs poches retournées dans un sermon qui ne manquait pas de me faire hurler intérieurement. Ils étaient injustement accusés, mais qui croirait le voyou ? Puis finalement une autre petite princesse éclata en sanglot en sortant la main de sa poche l’air choquée et perdue. Elle pleurait à chaude larmes en clamant haut et fort son innocence, mais mon petit démon en jupon semblait satisfait. Je n’éprouvais pas de peine pour cette pseudo victime, après tout, ils étaient tous les mêmes, des gosses de riches, comme moi mais à la différence que leurs caprices étaient immédiatement comblés par des parents à l’égo certainement aussi surdimensionné. « Je ne veux pas de ton bonbon j’ai dit ! » Prenant garde de ne pas trop hausser la voix, mais articulant suffisamment pour qu’elle m’entende. « Je m’en fiche et va jouer avec les autres ! Laisses moi tranquille tu m’as déjà donné trop de problèmes ! » Derrière son rideau de larmes, je voyais déjà ses yeux me jeter des éclairs. Peut-être aurais-je dû me taire et attendre que la tempête passe et ne décide de changer de cap ? Mais je n’arrivais plus à contrôler ma colère. Une nouvelle sensation qui me donnait envie de tout ravager dans la pièce. Docile, je dois être docile et parfaitement calme. J’essayais de me convaincre que si je ne pliais pas devant de petit monstre, je pourrais peut être m’en sortir indemne. Malheureusement, ses traits se déformèrent dans une moue qui ne laissait aucun doute quant à ce qu’elle me réservait. J’avais fait une erreur. « Non, enfin, ce n’est pas ce que je voulais dire… Je… » Mes yeux se perdirent sur les deux femmes qui m’avaient déjà condamné, alors dans un dernier effort j’essayais de calmer le cyclone qui s’annonçait ravageur. « Je suis désolé, tu veux jouer ? »
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Mer 12 Avr - 10:58 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Une perle de cristal au coin de mes yeux et les voilà, tous alignés, misérables malfrats prêts à monter à la potence. Un caprice, un mensonge, le goût sucré de la méchanceté, plus délicieux que la plus raffinée des friandises, et d’un mot, d’un mouvement de mes lèvres sacrées, je les faisais se prosterner. Un enfant trop intelligent fait ployer les grands et réduit à l’esclavage ses pairs. De mes yeux secrètement sournois derrière un voile humide, je surveillai la scène. Derrière mon masque de poupée, j’attendais, tel un carnassier prêt à fondre sur sa proie, que le tour de fouille en arrive à celle que j’avais décidé de désigner coupable. Elle apprendrait qu’on ne contrariait pas Zhang Hera. Si cette misérable était dotée d’un tant soit peu de jugeote, elle comprendrait que quelqu’un l’avait piégé ? L’un de mes petits soldats totalement dévoués à ma cause ? Ou à la cause de leurs parents qui dès leur plus âges les incitaient à s’attirer mes bonnes grâces dans l’espoir d’une union familiale future. J’avais huit ans et j’étais déjà l’objet de convoitises à peine cachées. On essayait déjà de tracer les lignes de ma vie future. Ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire. Ma pitoyable victime le soupçonnait-elle ? Peut-être dans ce cas, elle se douterait de ma machination. Cependant, que pourrait-elle dire ? Elle avait beau clamer son innocence, les dames de garderie ne semblaient guère vouloir la croire, et quoi qu’il advienne, le marteau de la justice s’abattrait sur un autre coupable de substitution si nécessaire mais jamais sur moi. Regardez moi ! Qui m’imaginerait responsable d’un tel mauvais tour ? Personne ! Afin dans cette assemblée car parmi mes proches à l’instar de mes soeurs, de Iwan ou de Siara, mon génie maléfique n’était guère un secret à leurs yeux. Pour autant, eux non plus, ne pouvaient ou ne souhaitaient rien dire. Tout comme lui, là, mon jouet du jour sur lesquels mes iris avaient à nouveau glissé. Il avait compris, mais il ne pipait mot. Il ne le pouvait. S’opposer à moi serait se mettre cette représentation miniature de la haute société à dos.
Oh, mais ce moine respectueux de son serment de silence sembla pris d’un nouvel élan de courage en tentant de me défier, une seconde fois. N’avait-il pas retenu la leçon lorsque je l’avais abandonné dans notre château de plastique ? Trop ? Oh mais non, je ne connaissais pas de limite lorsqu’il s’agissait de pousser autrui dans des puits sans fond. Je pouvais encore aisément le prouver qu’il n’avait pas toucher le fond. Les ténèbres peuvent toujours être creuser un peu plus loin. Je n’eus le temps de prononcer réponse que celui qui paraissait si bien lire dans mon petit jeu su décrypter le message envoyé par mes yeux. À peine un frémissement de mes lèvres que déjà, il capitulait son assaut de révolte avorté. Je me redressai quelque peu, mes larmes s’asséchèrent victorieuse. La désignée coupable s’en allait être punie et mon jouet me revenait. J’en vins même à sourire radieuse :
« Oh oui ! Allons jouer, Oppa ! »
Les pathétiques employées de garderie auraient sans doute préférer nous voir séparer mais… Puisque je semblais commettre un acte compromettant pour tant de monde en jetant mon dévolu sur ce gobelin, je n’allais certainement pas me priver de ce plaisir !
Malheureusement, ou plutôt fut-ce un mal pour un bien, mon sous-fifre et moi n’eûmes guère le temps de nous installer à jouer que la porte de la salle de garderie s’ouvrit. Je n’y fis à attention sur l’instant jusqu’à ce qu’une fois plus que familière parvienne à mes oreilles :
« Ah voilà, notre belle Princesse ! »
Je me retournai, surprise et spontanément joyeusement :
« Maman ? » m’étonnai-je chaleureusement à la vue de ma mère accompagnée de quelques dames de la haute.
Ma mère toujours si belle et élégante, distinguée malgré un goût pour la superficialité un peu trop prononcé, se dirigea vers moi, suivit de ses compagnes. Elles étaient venues me voir. Je le savais, j’incarnai un peu trop précieux trésor pour qu’on me cantonne cloitrer ici loin du coeur de l’attention. Je me levai et elle se pencha à ma hauteur pour encadrer mon visage dont elle était si fière et admirative.
« Alors, ma chérie… Omo ! Mais qu’est-ce que ces petits yeux rouges ? »
Indignée, elle se redressa et se tourna avec un fort mécontentement vers les employées.
« Que s'est-il passé ? »
Son regard parcourut le troupeau de marmots, pour fusiller ensuite furtivement mon gobelin qui se trouvait jouer juste en face de moi à son arrivée. Évidemment, Maman ne pouvait tolérer d’apprendre qu’une seule larme de mes yeux avaient été versé. Qui avait osé me causer du chagrin ? Dans mon pays, bientôt, on pourrait inscrire un tel crime comme passible de la peine de mort. Les deux employées commencèrent à s’empêtrer dans tes excuses et explications balbutiantes lorsque de nouvelles voix, masculines cette fois, se firent entendre à l’entrée de la salle.
« Vous allez voir comme notre Hera a bien grandi. V… Il y a un problème ? »
Instantanément, mon regard s’illumina d’étoiles et mon visage prit une clarté rayonnante, éclatante d’une fraîcheur et d’une joie aussi pure que véritable !
« Papa ! » m’exclamai-je en me dirigeant vers lui. Mon père caressa mes cheveux et me présenta à ces messieurs qui l’accompagnait, puis la vue de mes yeux encore teinté de quelques vaisseaux rouges, il s’enquit calmement de demander quel mal avait pu se produire. Honteuses, les femmes de garderie parvinrent à prononcer des explications un peu plus claires que précédemment, tête baissée. D’une sérénité toujours exemplaire mon père la rassura en leur disant que les chamailleries sont des choses qui arrivent entre enfants. Certes, j’étais un peu déçue mais j’étais tellement admiration face à mon père qui semblait toujours savoir comment pacifier toutes les situations. Il était la personne qui me vouait le plus d’affection – avec maman bien sûr – mais je ne pouvais le piéger. Il ne me soupçonnait pas, mais il ne rentrait pas dans mon jeu – à la différence de maman qui ne marchait pas, mais courrait. Alors mon père me prit dans ses bras pour me porter et me dit :
« Ce n’est rien ma Princesse, ne t’en fais pas, je ferai envoyé tout un paquet des meilleurs confiseries de Séoul à ton ami. »
Il adressa un regard doux et bienveillant à mon jouet humain auquel il sourit également avec gentillesse. J’aurai pu toiser le gnome, mais je n’avais dés à présent plus d’yeux que pour ce père que je vénérai. De surcroit, ce dernier se fit mon sauveur car de ses bras, il m’ôta de la fosse aux gueux en m’emmena avec lui à la réception. Tant de monde m’avait demandé, moi joyau unique qui ne leur accordait que rarement l’honneur de fouler le sol de ce pays de mes pieds raffinés, l’heure était venu de me faire parader. Ainsi, le groupe d’adultes s’en repartit, m’emportant avec eux. Avant que la porte ne se referme, je me permis néanmoins d’adresser à mon jouet un dernier regard triomphant et méprisant, discrètement par-dessus de l’épaule de mon père, même un infime bout de langue traversa la barrière de mes lèvres en conclusion de ma victoire.
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Re: Prends ma main Oppa, je te conterais l'art de faire des bêtises... | Ven 14 Avr - 22:45 Citer EditerSupprimer
Prends ma main Oppa, je te conterais l’art de faire des bêtises…
ft. Ji Sung Wook
Je frémissais déjà lorsqu’elle m’annonçait fièrement vouloir de nouveau jouer avec moi. Oppa Je ne supportais plus d’entendre ce mot. Il me donnait l’impression de devoir être gentil, attentionné, dévoué à son égard. Elle l’avait prononcé tellement de fois en si peu de temps qu’il me donnait la nausée, et je me maudissais déjà de lui avoir proposé à nouveau de lui servir d’ami pour la soirée. Heureusement, mon cauchemar fut de courte durée. La porte de la pièce s’ouvrit sur plusieurs dames, toutes vêtues de leurs plus beaux apparats, discutant joyeusement jusqu’à ce que mon démon ne se redresse pour les accueillir. Maman ? J’étais le témoin de retrouvailles entre mère et filles d’une douceur et d’une tendresse infinie. Je ne comprenais même pas comment il était possible de voir un tel bonheur éclairer leurs iris. J’écoutais, attentif, les échanges concernant un petit diable au visage poupin et dont la mère ignorait apparemment tout de ses véritables intentions. Si bien que je ne fus qu’à moitié surpris lorsqu’elle cherchait le responsable des larmes de sa progéniture. Je suivais, sans en perdre le fil, la colère qui commençait à marquer ses traits, entourant de ses bras sa « princesse » lorsque de nouvelles voix se firent entendre. Des hommes à la carrure imposante pour le garçon que j’étais, et qui semblaient eux aussi s’intéresser à ma tortionnaire. Papa. Je restais assis dans mon coin, avec les jouets que le petit monstre avait utilisé et qui gisaient encore sur le sol, et j’observais les gestes, les regards et les paroles chaleureuses qui s’échangeaient. Je ne comprenais pas. Pourquoi ce père semblait si disposer à sourire à sa fille, n’avait-il pas conscience qu’il avait engendré un être démoniaque et fourbe ? Ses yeux emplis de sagesse croisèrent les miens et je sentais déjà une perle glisser le long de ma colonne, une sueur froide qui me forçait à me tenir droit et à baisser le regard pour éviter une éventuelle colère. Ses mots m’enveloppèrent alors qu’il promettait de me couvrir de bonbons. Mais pourquoi ? Je sentais mon cœur se serrer dans ma poitrine, je peinais à imaginer qu’un père puisse se montrer si …. doux, bienveillant ? Je pensais à l’homme que je retrouverais à la fin de cette soirée qui me semblait interminable. Mon géniteur n’avait pas cette lueur dans les yeux, il ne l’avait plus depuis plusieurs mois. J’avais perdu mon papa, remplacé par une carapace de rancœur, de haine et de violence. Il se pencha pour saisir avec toujours autant d’amour sa petite fille qui n’attendait apparemment que de se retrouver dans la cour des grand, sans doute pour être appréciée à sa juste valeur… Je m’en fichais, j’étais enfin sauvé de ce tyran en jupe courte, et j’appréciais déjà de retrouver un semblant de tranquillité. Je tentais néanmoins un dernier regard vers celle qui m’avait causé tant d’ennuis en si peu de temps, et alors qu’elle me tirait la langue avec un nouveau regard malicieux et hautain, elle disparut derrière le battant de la porte, emportant avec elle un autre bout du petit garçon joyeux que j’avais pu être. Je sentais les morceaux de mon âme s’éparpiller à nouveau, m’échappant alors que je savais à quoi je devrais faire face, et je me surpris à détester cette nouvelle solitude.
Les secondes se transformaient en minutes, puis s’écoulaient laissant défiler les heures et les parents venant récupérer leurs enfants. Je restais bon dernier, attendant que mon père ne daigne se souvenir que je l’attendais. Les lumières s’éteignaient, lorsqu’enfin, je vis l’homme à la poigne de fer pousser les portes, le visage rougit par l’alcool. J’aurais voulu lui offrir un sourire comme l’un de ceux que j’avais aperçu sur les visages des familles qui se recomposaient petit à petit. Mais la colère perçait déjà dans ses iris sombres. Je me levais sans plus tarder, m’inclinant vers les nourrices pour les remercier de s’être si bien occuper de moi. Quelle blague ! Je ne tentais pas plus de croiser des yeux qui me frappaient déjà que je le laissais m’entrainer par le bras. L’impression qu’il me décrocherait l’épaule si je luttais, suivant ses grandes enjambées pour me conduire de nouveau à ma prison. Mais cette fois-ci, je repartais avec un souvenir impérissable de mon démon, celui qui me ferait détester un mot si simple et qui pourtant pouvait devenir la pire des insultes… Oppa. J’espère ne jamais recroiser ton chemin. J’espère que tu périras dans les flammes de l’enfer bien avant moi.