Il s’ennuie Noma. Il s’ennuie de Soko. Ce n’est pas qu’il a rien à faire, c’est simplement qu’il a envie de sa présence. Là, maintenant. Tout de suite sans plus attendre. Il se la joue prince déchu Noma, il refoule sa classe sociale mais se comporte comme un prince capricieux ; quand il feigne notifier ses sujets. C’est un message d’extrême urgence qu’il envoie à la brune, une énorme gaffe comme il aime l’appeler dans son texto. Ca la fera venir plus vite Soko. D’ailleurs, dans toute sa fourberie, il active le chronomètre car il commence à se dire qu’il va lui tenir une fiche de scores à jour pour en faire une vraie athlète de sa jolie rebelle. La vérité c’est qu’il a dormi comme un loir sur le canapé et qu’il n’a pas envie de bouger sans pour autant ne rien faire, d’où son SOS. Alors il l’attend patiemment, rêvasse en fixant le plafond et faisant marcher ses neuronnes à deux cent à l’heure sur des réflexions qui finissent pas ne plus avoir aucun sens. Le bruti de la porte d’entrée signale une présence et un petit sourire en coin naît sur ses lèvres, attendant patiemment l’entrée en matière de sa victime. Sa minois essouflé et ses cheveux affolés par le vent lui donnent envie de rire dans son entière satisfaction mais elle le lui empêche par un sac violemment projeté contre lui. Il ne dit rien, la contemplant simplement de son air satisfait et se délectant de sa rage passagère. « C’est très marrant. » qu’il précise dans uen parfaie articulation toujours à la limite d’un rire qui serait très mal venu. « T’es belle. » Autant répondre à ses insultes par un peu de rêve. C’est vrai qu’elle est belle Soko dans sa robe bleue. Il est étonné Noma, il ne l’a jamais vue autant sur son 31 qu’aujourd’hui. « J’ai râté la cocktaïl party du siècle ou ça se passe comment ? » ses sourcils se froncent un peu sous l’incompréhension tandis qu’il se redresse légèrement. Il y a un sujet à creuser là.

Elle est drôle jolie Soko dans sa robe en velours, il se demande ce qui se cache derrière cette initiative. Il ne l’a jamais vue autant apprêtée, elle pourrait même se fondre dans une de ces soirées de gosses de riches auxquelles il se rend parfois. Il finit par lâcher un rire lorsque les doigts de la belle se mêlent à ses cheveux, comme si elle venait d’ôter la contenance qu’il s’efforçait de garder depuis le début. « Je t’emmènerai un jour. » Il n’aime pas ça mais ça l’amuse d’aller y faire un tour de temps en temps.. disons plutôt que ça assouvi sa curiosité. « Ca a le mérite d’être divertissant. » Il esquisse un bref sourire parce que la dernière fois qu’il s’est rendu à ce genre de soirée ça s’est terminé avec Yon jusqu’au petit matin et depuis il est complètement perdu. « Mais non t’es bien comme ça. » Il veut l’inciter à rester dans sa tenue de princesse mais elle s’en va et il passe une tête au dessus du dossier du canapé pour l’observer s’en aller vers sa chambre. « Tu devrais aller piocher dans l’armoire de Nolan il est plus chic. » qu’il balance en s’allongeant de nouveau sur le canapé comme s’il était prêt à attendre de nouveau 27 minutes précisément ; le temps qu’elle a mis pour arriver ici. Elle se repointe et il relève la tête pour l’observer, ses billes s’arrondissant légèrement sous le choc qu’elle lui offre. « Cendrillon s’est re-transformée en pauvrette. » qu’il lance comme une constatation désagréable faite juste pour l’embêter un peu plus. « C’est assez flippant compte tenu que tu es habillée avec mes fringues. » ça l’effraierai presque assez pour s’enfuir mais trop vite Soko le gifle avec un coussin beaucoup trop ferme pour sa pauvre joue. « Ose me dire que t’as couru en ayant mis aussi longtemps. » il se marre Noma, y a que Soko qui arrive à le faire rire sans raison apparente. Il se défend comme il peut dans sa position d’infériorité en battant des bras pour essayer de choper son arme. « Arrête ça. » il se redresse pour exécuter la demande de sa princesse déchue. « Qu'est-ce que tu veux ? Tu te sers dans mon armoire je vois pas ce qui t'empêche de faire pareil avec le frigo. » Elle fait les choses à l'envers Soko.

Plutôt que de faire mine d’être outré par la vulgarité indécente de Soko il s’en amuse et s’en délecte. C’est une des raisons pour laquelle il l’apprécie tant sa jolie Soko, elle est différente et ose tout. Même échanger sa tenue élégante contre ses fringues beaucoup trop grandes pour elle. « Pour ta santé mentale reste dans la tienne. » Son identité est sans doute plus confortable que la sienne… quoi qu’ils sont sûrement à jeu égal sur ce terrain-là. Il laisse échapper un sifflement faussement impressionné par la déclaration de la brune. « Tu mets du sur-mesure toi maintenant. » Il connait la condition de Soko, c’est même un peu pour ça qu’il s’est tourné vers elle au début, alors sous sa moquerie se cache une vraie interrogation. Il n’arrive pas à saisir l’histoire dans son intégralité et sa curiosité l’irrite.
Il ne proteste pas Noma, il se lève et prend commande. Que la belle ne s’y trompe pas, il trouvera toujours un moyen de tourner les choses en sa faveur. « La dictature c’est moi qui la décide. Si je ne veux pas te donner de bière tu n’en auras pas. » qu’il déclare en sortant les bières du réfrigérateur alors que Soko émet le souhait d’en boire deux. Carrément, toujours plus. « Bon dis-moi pourquoi cette robe, t’étais en rencard ou quoi ? » Il fronce les sourcils un peu plus car il veut savoir Noma, c’est même une petite pointe de jalousie qui s’immisce dans sa voix. « Et t’auras peut-être une seconde bière. » Il revient se poser, une bouteille décapsulée dans chaque mains et en tendant une à Soko prêt à trinquer.

« Tu te fais habiller par ta mère ? » Il y a quelque chose qui lui échappe et il ne sait pas s’il doit rire ou s’inquiéter parce que lui ce qui le démange c’est de se moquer de cette enfant dont la maman choisi les tenues. Sauf que la tenue en question elle ne ressemble pas assez à Soko pour qu’il se permette de rire comme un attardé qui n’aurait pas compris que quelque chose cloche. « Mh. » qu’il lâche sans développer plus. Elle proteste Soko mais il s’en fou, c’est lui qui décide et ce sera une seule bière pour la demoiselle. Chaque chose en son temps et puis il ne voudrait pas qu’elle se décide à lui montrer un talent cacher douteux du genre être capable de boire par le nez et la bouche en même temps. On ne sait jamais. Il switch Noma, il veut savoir le fin mot de l’histoire et il y va sans filtre. Il s’en fou d’être trop brut et de toute façon ça lui permet d’obtenir les résultats souhaités. « … tes parents t’arrangent un mariage ? » Il ne fait aucun doute qu’il s’agit de ce genre de pratique. Après tout Soko ne vient pas d’une famille très aisée comme la sienne mais ça n’empêche pas que chacun aime à défendre les intérêts de sa propre famille et de son héritage. «C’est quoi tes plans de superhéroïne ? » qu’il demande sceptique, un sourire sur le coin des lèvres malgré le manque de comique de la situation. « Si ta mère ne peut rien entendre tu peux toujours lui dire à lui que t’en as rien à foutre. » Cette phrase lui provoque un frisson d’horreur. « J’espère que tu te rends compte que tu me fais endosser le rôle de la meilleure amie. » Il soupire, désespéré par l’image qu’il se fait de la situation. « Tu devrais te faire des potes Soko. » qu’il lâche à demi-désespéré dans un humour douteux.

Il s’amuse Noma, même lorsqu’il s’agit d’une discussion banale il n’arrive pas à rester sérieux. Pas avec Soko. « comme une enfant. » Il lui livre ses mots sur un plateau d’argent en express avant qu’elle ne complète sa phrase d’elle-même, un sourire d’ado taquin pointé sur ses lèvres. « C’est un genre de deal pour assurer la paix des foyers ? » sa moquerie n’en est une que de moitié, il aimerait bien connaître la raison de cette règle qui semble d’or ; car elle est assez précieuse pour réussir à obliger Soko à s’habiller comme une fille de bonne famille. Disons que ce n’est pas son style tant vestimentaire que comportemental. « Moh le chaton sort ses griffes. » Son doigt vient caresser sa joue dans une affection toute exagérée, un sourire amusé triomphant sur son visage et parfaitement conscient de jouer avec ses nerfs. Il finit par rire Noma, pas parce que ça l’amuse de jouer le pote friendzoné, mais surtout parce qu’il a tapé en plein dans le mille et il s’en réjouit. « Tu rêves. Je ne t’ai pas fait venir ici pour te foutre dehors. » Bien que vingt-deux heures soit encore éloigné dans l’espace temps il n’adhère pas trop à l’idée. « Tu peux dormir dans la chambre de Nolan si tu veux, il s’est absenté. » Il joue le mec poli et bien sous tout rapport Noma. La bonne école de l’éducation. « Et c’est quoi cette histoire de couvre-feu, ça aussi c’est une fois par semaine ? »