Oh lalala... qu'est ce que je foutais encore ce matin ? Putain, ma soeur m'avait enviyé un texto pour que je vienne manger avec elle ce midi là et quitter les bras de la femme avec qui je venais de passer la nuit ne m'enchantait guère. En fait, je sentais les problèmes pointer le bout de leur nez gros comme une maison. Elle ne m'invitait jamais, c'était toujours moi qui m'invitais sans lui avoir demandé l'autorisation alors oui, je m'inquiétais. Je savais que notre père n'avait pas toujours sa langue dans sa poche et j'espérais au fond de moi qu'il ne lui avait pas encore parlé de ma copine. Enfin copine... c'était un bien grand mot. Celle qui se faisait passer pour telle. J'avais pas envie de me prendre la tête avec elle pour ça et franchement, je dus me faire violence pour sortir du lit à temps. Je m'habillais plus que rapidement, prenant mes clefs de voiture avant de rejoindre en quelques minutes le loft de Ji Na. J'étais en avance et ce n'était pas dans mes habitudes, je le savais bien pourtant je ne me démontais pas pour autant. Plus vite j'aurais fini, plus vite j'allais me sortir de ce calvaire. J'avais pas encore le courage d'assumer mon faux couple devant ma soeur et encore moins devant mon père. J'avais simplement envie de m'amuser comme je le voulais et je ne faisais strictement pas attention au reste. Hors de question que le vieux m'empêche de sortir et de fréquenter qui je voulais. J'arrivais alors devant la porte, baissant la poignée en voyant que c'était ouvert. Je m'introduisais alors chez ma soeur, criant presque un « JIIIIIII NAAAAAA » prononcé sur un ton amusé. Je ne savais pas ce qu'elle faisait ni où elle était et j'en profitais pour enfiler mon masque de déconneur histoire qu'elle ne soit pas tentée de me parler d'autre chose que d'elle. Je ne tardais pas à la rejoindre dans la cuisine, ajoutant un « ah bah t'es là ?! tu finissais de cuisiner le repas ? » d'un ton enjoué alors que je savais très bien que ma soeur était loin d'être un cordon bleu. J'allais devoir m'armer de courage...

Je venais d'entrer dans le loft, faisant un rapide tour pour trouver Ji Na alors que je l'entendait s'affairer. Les bruits me menèrent jusqu'à la cuisine où mes yeux balayèrent le plan de travail plein de farine et tout ce qu'elle avait sorti pour son gâteau. Elle essayait de finir de cuisiner et elle avait mis le riz à cuire. Visiblement elle croyait avoir bien fait tout ce qu'il fallait. Elle me faisait sourire si bien que je me déplaçais rapidement pour surveiller le riz, ajoutant dans le même temps un peu d'eau pour éviter qu'il crame puis j'ajoutais « c'est bon, cette fois-ci t'as l'air de mieux te débrouiller » d'un ton amusé tandis que j'arborais mon habituel sourire taquin. Je la regardais tenter de faire un gâteau tandis qu'elle m'avouait ne pas avoir cuisiné la viande et les légumes. C'était tout ma soeur ça, vraiment. Je m'asseyais sur un tabouret, la regardant avec attention alors que j'ajoutais « si t'as besoin de mon aide, hésite pas » alors que je prenais un malin plaisir à la taquiner encore. C'était plus fort que moi. Et puis venaient les questions fatidiques. J'en avais marre de me justifier. J'étais le plus grand, je lui devais rien. Je me contentais donc de lui répondre « boh j'ai passé une mauvaise nuit, j'étais pas bien » mensooooonge. J'avais passé une nuit de folie et j'en redemandais mais ça, hors de question de lui avouer. Elle lançait alors le mixeur en oubliant le couvercle. Shit.. je n'eus pas le temps de la prévenir que l'on finissait plein de pâte à gâteau. Oh mon Dieu quelle galère. J'ajoutais alors « éteins ce putain de truc, Ji Na ! » alors que je tentais d'enlever ce que j'avais sur moi. Elle me demandait alors ce qu'il y avait de neuf dans ma vie et je lui répondis par un mensonge, encore « boh rien de bien neuf. La fac, le sport et c'est tout hein. Et toi t'en es où ? » alors que je tentais tant bien que mal d'oublier ce qu'elle venait de me demander et ce que j'avais répondu. J'étais un boulet parfois franchement...

Elle venait de me tirer la langue aloes que je lui avait proposé mon aide. Cela me fit sourire et je ne pus m'empêcher de la regarder d'un air doux. Ces moments passés en sa compagnie, je les trouvais vraiment agréables parce que là au moins on se prenait pas la tête pour rien. Là pour l'istant j'étais bien et j'espérais que ça ne changerait pas avant quelques temps. Je savais qu'elle devait se douter de quelque chose, sinon elle ne m'aurait pas répondu de cette manière lorsque je lui avais dit que j'avais mal dormi. Je connaissais ma soeur et ... malheureusement elle me connaissait aussi plus que bien. J'avais peur qu'elle ne fasse une bêtise en apprenant la vérité. J'avais peur aussi qu'elle ne tente de me dissuader de faire ce que j'avais prévu. Ce qu'elle ne comprenait en revanche peut-être pas c'est que j'avais besoin de faire ça pour être tranquille au moins un peu. C'est à ce moment là qu'elle fit tourner le mixeur sans mettre de couvercle, repeignant presque toute la cuisine de pâte à gateau. J'avais envie de rire tellement elle était maladroite et mignonne.. je me retrouvais avec de la pâte dans les cheveux et je ne pouvais m'empêcher de les retirer un à un avec un sourire amusé toujours fermement collé au bout de mes lèvres. C'est alors qu'elle abordait les questions qui fâchent. Je lui répondis naturellement et elle partait sur tout autre chose. Je me levais pour regarder la tête qu'avait le riz avant de lui dire « le riz devrait être bon à manger. On peut faire réchauffer le plat que t'as ramené aussi si tu veux, ça ira bien » alors que je me rasseyais presque trop sagement. Elle répondit à ma question, me demandant ensuite si j'avais prévu d'aller manger chez notre père dimanche prochain. La barbe... j'avais presque oublié. C'était le jour où je devais présenter ma copine et j'en avais pas tellement envie. Surtout depuis que jina me fliquait.. je lui répondis donc « oui, normalement je serais là dimanche » d'une voix toujours aussi calme, espérant qu'elle allait enfin vouloir passer à autre chose.

je restais assis non loin d'elle alors qu'elle me disait qu'il fallait sortir les boîtes du frigo. J'acquiescais d'un signe de tête tout en la laissant faire ce qu'elle voulait. Après tout, elle était chez elle et même si ça m'arrivait de squatter quand je voulais, aujourd'hui j'étais plutôt calme. Elle me demandait ensuite si je voulais bien faire réchauffer tout ça parce qu'elle ne voulait pas faire cramer notre repas. Riant légèrement, je lui répondais « ouais, laisse moi faire ça si tu veux.. » d'une voix amusé tandis qu'elle s'occupait de prendre la vaisselle. Il ne fallait pas que notre repas soit gâché. J'étais un gros mangeur. J'adorais ça et si elle ne me nourrissait pas comme il le fallait, j'étais capable de piquer une sale crise. Et elle le savait... venait maintenant la question du dîner de famille de dimanche et là, je sentais que j'étais sur un terrain glissant. J'avais l'impression  qu'elle savait pour Mari et ça me mettait un peu sur une pente glissante. Bien sûr jamais je n'admettrais que j'étais déstabilisé et lorsqu'elle ajoutait que le vieux secrétaire de notre père balançait les nouvelles plus vite que son ombre, je souriais en lui répondant « oui, c'est une manie chez lui ça » d'un ton amusé avant d'entendre qu'elle avait été forcée de venir. Continuant toujours sur la carte de l'innocence, j'ajoutais « tu crois que Papa a une nouvelle copine à nous présenter ? » d'une voix enjouée alors que je faisais semblant d'y réfléchir alors que je savais très bien que j'm'enfonçais... tout était bon pour tenter de lui faire croire que je n'étais pas vraiment concerné par tout ça alors que je savais très bien au fond de moi qu'elle savait déjà que celui qui présenterait sa copine, c'était moi...