Je ruminais. Non, je fulminais. Ça faisait quelques jours que j'en pouvais absolument plus de tout ça, que j'étais prêt à tout casser tellement elle me rendait dingue ... et franchement, je ne savais plus quoi faire. Cette nana, c'était KeeYoung. Ouais, celle qui arrivait un tant soit peu à attirer mon attention et qui me retournait la tête chaque fois que je la voyais. J'en avais marre. La dernière fois, on s'était encore quittés sur une embrouille parce qu'elle avait voulu me tenir tête et moi... bah avec mon caractère de merde, je l'avais pas laissée prendre l'avantage. Résultat ?! Bah on s'était encore fâchés pour la dix millionnième fois. Ça me rendait furieux parce que j'avais l'impression de ne pas pouvoir contrôler la situation et ça me rendait carrément fou. Je pouvais même devenir violent lorsque j'atteignais un certain degré de colère et ce matin, ce fut mon sac de boxe qui prit tellement cher que j'en avais mal aux phalanges. Fallait que j'fasse quelque chose, que j'me sorte cette fille de la tête et que j'essaye tant bien que mal de penser à autre chose. Au bout d'une bonne demi-heure à glander devant la tv en regardant des dessins animés, je retrouvais un semblant de calme, me laissant même aller au point d'en rire. Enfin, je me décidais à prendre une douche et à aller m'habiller. Ouais je devais me rendre à la fac et pfff... ça me saoulait un peu en ce moment mais il était hors de question que je m'arrête à mi-parcours.

Je dévalais les rues depuis la maison familiale. Oui, hier soir j'avais dormi chez mon père et j'en avais profité pour ressasser et ressasser encore ce qu'il s'était passé quelques jours plus tôt. Aujourd'hui, je me sentais mieux et je n'avais pas prévu de faire quoi que ce soit. J'allais suivre mes cours et rentrer à la maison tranquille sans emmerder personne. Oui, c'était ma bonne résolution de la journée. Malheureusement, elle fut de courte durée...

Arrivant devant la fac, j'aperçus keeyoung qui marchait tranquillement avec ses copines en souriant et en rigolant à haute voix. Je sentis bizarrement ma rancoeur remonter à nouveau en moi. Tendu, je ne la quittais pas du regard, la suivant même à distance tandis que je me demandais comment elle pouvait être aussi heureuse de ne plus m'avoir dans les pattes. J'étais déçu et en même temps, j'avais envie de voir comment elle réagirait face à moi. J'attendis qu'elle entre dans sa salle pour me faufiler entre ses camarades de classe, la voyant assise non loin. Sans réfléchir, je m'avançais jusqu'à elle, l'agrippant par le bras avant de lui lancer un « toi, tu viens avec moi » prononcé sur un ton des plus cinglants. Je la traînais derrière moi, de plus en plus en colère et comme si cela ne pouvait aller en s'arrangeant, je la guidais vers une salle vide avant de verrouiller la porte afin que l'on ne soit pas dérangés. Prenant une inspiration avant de me retourner vers elle, je la fixais de mon regard brillant tout en ajoutant « ça va, je te manque pas tant que ça en fait » d'un ton froid alors que je ne pouvais m'empêcher de la trouver toujours plus mystérieuse et toujours plus envoûtante...

+++ la nouvelle neugdae était passée par bien des stades ces derniers jours. tantôt énervée, tantôt triste, parfois violente envers son oreiller, ou vulgaire contre son téléphone. elle qui détestait l'être, ne pouvait que se haïr ensuite. et kee young avait écrit plusieurs sms, avant de les supprimer , tout en étant à deux doigts de l'appeler. sauf qu'elle avait développé une certaine fierté l'ancienne renarde et se refusait catégoriquement à faire le premier pas. elle estimait qu'elle ne devait pas céder cette fois et qu'il était responsable, alors, elle était bien décidé à ne surtout pas revenir vers lui. il n'avait qu'à la haïr, ça lui ferait les pieds. de toute façon, elle était bel et bien motivée à ne pas flancher cette fois ((comme beaucoup d'autres)) et s'il tenait vraiment à elle, il finirait par revenir. après tout, c'était de sa faute, c'était toujours de sa faute. à croire qu'il le faisait exprès, de l'énerver. de dire ce qu'il ne fallait pas. kee en avait marre, marre de cette tension, de ses réflexions et elle avait en horreur ce côté hautain et supérieur qu'il prenait quand ils se disputaient. son impulsivité avait le don de la mettre en rogne, et la blonde n'était plus cette fille qui fermait sa bouche quand elle avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal.

oui, elle était décidée à ne pas flancher.
s'il voulait s'excuser, il n'avait qu'à venir.

c'est ce qu'elle s'était dit en se levant ce matin. pourtant, en asseyant à sa place, en cours, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il débarque et lui agrippe le bras. le temps d'un instant, ses vieux démons prirent place dans son crâne et elle s'apprêtait à hurler. hurler ses anciennes peurs, néanmoins, elle se contenta de lui résister, de tenter de retirer son bras aussi violemment qu'il lui avait pris. « lâche moi tout de suite song ki tan. » même si elle savait qu'elle parlait dans l'oreille d'un sourd, elle tenta encore de se libérer. malgré tout, il avait plus de force qu'elle et même si elle nageait, la louve n'avait jamais été très douée pour se libérer. son père en était la preuve vivante. ainsi, elle soupira sans se cacher et le suivit. dans cette nouvelle salle, l'étudiante s'appuya contre une table et croisa les bras à sa poitrine. si toute son attitude montrait qu'elle s'en moquait, c'était différent dans sa tête ; kee young bouillonnait de rage. à sa phrase, la jeune femme ferma les yeux et se pinça l'arrête du nez. « toute cette scène seulement pour ça ? » énervée, elle faisait exprès de réduire sa colère à quelque chose d'insignifiant alors qu'en vérité elle avait juste envie de lui dire qu'il lui avait manqué. beaucoup. « je t'interdis de refaire ça ! » elle ne pouvait pas... elle ne pouvait pas replonger là-dedans. dans ces gestes brusques. « c'est le comble de l'ironie, je t'ai pas beaucoup manqué moi non plus apparemment. » après tout, il n'était pas venu la voir avant aujourd'hui. c'est qu'elle devait pas vraiment compter, la demoiselle pour le garçon. « c'est tout ce que tu voulais ? j'ai cours. » elle l'avait pas envie de partir alors qu'ils étaient toujours fâchés, mais elle était tellement hors d'elle que ses mots ne s'accordaient pas à ce qu'elle voulait.

Je n'avais pas réfléchi en entrant dans cette salle de classe. De toute façon, je ne réfléchissais jamais avant de faire quoi que ce soit donc pour ça, c'était réglé. Je l'avais attrapée par le bras et j'avais senti qu'elle s'était tendue. Je ne voulais pas t'afficher devant tout le monde mais je n'avais pas eu le choix. Ma colère était telle que je ne voyais plus ce qu'il se passait autour de moi. Elle me demandait de la lâcher tout en essayant de défaire l'emprise que j'avais sur son bras. Ce qu'elle ne savait pas, c'était que j'étais beaucoup plus fort qu'elle à ce petit jeu. Je lui répondis donc « hors de question. On doit parler toi et moi » d'un ton grave alors que je la tirais toujours derrière moi. Je m'en voulais d'être comme ça et de devoir être aussi violent pour me faire comprendre. Je n'avais pas de mots pour décrire ce que je ressentais actuellement et c'était peut-être pour cela que j'en venais à utiliser la force. Je savais qu'elle m'en voudrait encore pendant longtemps mais moi, j'étais totalement incapable de me contrôler et ça, elle le savait plus que bien. Alors quand j'insinuais que je ne lui avais pas manqué, je voyais son langage corporel qui me disait clairement d'aller me faire foutre. Mais non. Hors de question. Au contraire. Je m'approchais d'elle alors qu'elle fermait les yeux, lui répondant d'un « pour ça ? Ouais pardon, ça me véner de ouf quand tu me calcules pas alors OUAIS J'ME SUIS VENER POUR ÇA JUSTE.. » prononcé d'une voix tremblante de colère alors que je savais très bien comment ça finirait. Elle allait crier, moi aussi et on finirait à nouveau écorchés vifs. Elle me demandait ensuite d'arrêter ça et elle m'interdisait même de le refaire. Je souriais d'un air amusé avant d'ajouter « tu peux rien m'interdire. Je suis libre de le refaire si je veux » sur un ton de défi alors que je voyais bien que tout cela ne menait à rien. Si seulement j'avais eu les couilles de lui dire qu'elle me manquait, on en serait pas là. Je n'arrivais pas à décolérer si bien que je répondais « j'ai jamais dit que c'était pas le cas. et contrairement à ce que tu dis, c'est moi qui suis venu le premier donc ça montre bien que tu me manquais » d'un ton froid alors qu'elle me demandait si c'était tout. Me rapprochant d'elle, j'attrapais sa main pour venir la poser sur mon torse, juste au dessus de mon coeur. Il battait à un rythme affolant tandis que j'ajoutais « et cette preuve là, tu la crois ? » dans un murmure alors que mon regard de braise ne quittait plus le sien.

+++ il lui avait tenu tête ; devant tout l'amphi et elle s'était pratiquement mordue la lèvre à sang pour ne pas crier sa frustration. mais kee young avait une réputation et son caractère explosif se faisait ressentir différemment. elle ne gueulait pas, ne répondait pas mal. elle se montrait simplement dure et intolérante. il fallait comprendre qu'elle n'allait pas lui pardonner son acte, encore moins la dispute d'il y a quelques jours. il avait été beaucoup trop loin cette fois et la louve était prête à mordre, pour une fois. alors, tandis qu'ils étaient à l'abri du voyeurisme et qu'il s'approchait d'elle, répondant sans calme à sa provocation, la jeune femme cru devenir folle. « parce que je suis la seule à ne pas t'avoir calculer !? me reproche pas un truc que tu as très bien fait également. » ça l'énervait, il relevait son attitude en excusant la sienne. on avait pas idée d'agir de cette manière pour se faire pardonner. alors, kee se demandait réellement s'il était là pour arranger les choses ou empirer la situation. avec lui, elle ne savait jamais, elle ne savait jamais à quoi s'attendre. elle croyait ne pas s'en sortir mentalement indemne. « essaye et tu peux me railler de ta vie à j a m a i s c'est clair ? » elle acceptait beaucoup de chose, beaucoup trop même, mais pour certaines, son non était définitif. et s'il ne voulait pas le comprendre, c'était tant pis pour lui. néanmoins, elle soupira et reprit, plus calmement « demande moi, mais ne me tient pas comme ça. tu me fais mal. » et ça lui rappelle trop de choses désagréables, s'il ne voulait pas perdre ce qu'ils avaient, il allait devoir rectifier ça. et puis, en écoutant ses mots, kee semblait halluciner ; son avis était partagé. contente qu'il avoue maladroitement qu'elle lui manquait et en colère parce qu'il semblait estimer qu'elle devait être honoré que monsieur fasse l'effort de venir « parce que tu crois sérieusement que c'était à moi de revenir ? c'est ta faute tout ça » pour elle, mauvaise, c'était toujours la sienne. elle ne pouvait simplement pas assumer qu'elle était parfois responsable en réprimant son affection. alors, elle allait à nouveau s'énerver et crier, mais la prenant de court, il attrapa et posa sa main sur son cœur. son timbre de voix se calma instantanément, et ses yeux ne quittaient pas les siens. « tu n'as pas le droit... je suis vraiment énervée là... » et adoucit d'un coup aussi. il avait ce pouvoir de la faire chavirer, malgré la rancœur et le mépris. « tu m'as laissé pendant quatre jours, quatre jours ki tan, c'est inadmissible. » elle voulait crier, engueuler, se plaindre, mais face à son regard, elle redevenait cette enfant qui l'aimait bien, beaucoup. et mordillant sa lèvre précédemment meurtrie la neugdae chuchota encore plus doucement. « bien sûr que tu m'as manqué toi aussi. » si elle n'était pas aussi franche, elle aurait parlé encore plus bas en tournant les yeux, mais kee avait appris à ne plus baisser le regard. elle enchaîna néanmoins « je t'en veux. » ça sonnait comme un fais-toi pardonner imbécile.

Je la rendais furieuse, je le voyais bien. Je l'avais attaquée et elle m'avait répondu de la même manière cinglante. Je me surprenais à la trouver beaucoup plus attirante lorsqu'elle était en colère mais bien entendu, je ne disais rien de peur de raviver sa haine. Oui, elle avait raison. Je n'avais rien fait non plus pour arranger les choses alors j'me contentais d'un « si tu le dis.. » qui allait sûrement remettre le feu aux poudres. Oui, j'étais comme ça, insouciant et tellement loin de tout ça que ça semblait la rendre folle. Ma provocation fit son petit effet et à ses mots, je sus que je l'avais durement touchée. Je voyais que j'étais allé trop loin et rien qu'à l'idée qu'elle ait eu mal à cause de moi, ça commençait à me rendre fou. Je perdais la raison et je tentais un « kee, je.. » sans être capable de dire ces trois mots qui pourraient l'apaiser. Ma fierté étant trop lourde à porter, je préférais passer pour le connard de service plutôt que de dire désolé. C'était triste. Je ne savais pas si c'était à elle de revenir mais en tous les cas, j'aurais aimé qu'elle le fasse. J'aurais aimé croire pendant quelques secondes que j'étais un peu important pour elle. Raté. Alors quand je sentais que je perdais le contrôle, je devenais plus doux, posant sa main sur mon coeur pour lui faire comprendre à quel point j'étais troublé. Elle essayait de résister mais non. Impossible. J'arriverais à la faire chavirer, c'était obligé. Alors les mots qui suivirent me firent prendre conscience de ce que j'avais fait et sous le coup de l'émotion, je lui révélais « je suis désolé... » et je n'avais rien d'autre à dire alors je la regardais toujours droit dans les yeux tandis qu'elle se mordillait la lèvre. Elle était tellement belle ce matin que j'en oublierais presque tout le reste. Je lui avais manqué, elle m'en voulait et moi, j'étais qu'un putain de bon à rien sérieux. Je ne la quittais pas des yeux, lui glissant un « pardonne moi, chérie. C'est la dernière fois que ça se produit.. » d'une voix suave alors que mes lèvres se glissaient au creux des siennes en un baiser des plus tendres...

+++ chaque gestes, chaque mots, toute son attitude avait le don de la rendre barge. et chaque paroles ne l'aidaient pas à penser qu'il venait faire la paix. si kee young avait été une violente, elle est persuadée que la chaise de la table où elle était postée aurait volé jusqu'à lui ; mais non seulement elle n'était pas impulsive, mais en plus elle n'avait pas la force de réaliser un tel lancé. et entre nous, elle ne savait pas viser non plus. aucune condition n'était là pour lui permettre cet exploit. alors elle s'en tenait à la repartie et aux regards noirs. elle voulait vraiment qu'il comprenne qu'il avait dépassé les bornes ; elle était avant toute chose une amie proche, très proche et elle estimait avoir le droit à plus de respect que tout ça. « je dis surtout que je vais me casser vite fait. » parce qu'il était hors de question que la discussion continue ainsi et qu'elle était incapable de redescendre. du moins, c'est ce qu'elle croyait alors qu'il parvenait sans grand mal à réduire en cendre le feu qui brûlait en elle. et si elle attendait ses excuses avec une tel impatience c'était également pour se permettre de lui pardonner, bien évidemment, il n'alla pas au bout de sa phrase et la neugdae en fût vraiment déçue. elle se contenta de balayer ses mots du revers de sa main libre. décidée à mettre fin à la conversation. sauf qu'à nouveau, il lui coupa l'herbe sous les pieds en disant finalement ce qu'elle attendait depuis quatre jours et un imperceptible soupir de soulagement quitta ses lèvres meurtries. « tss' t'es vraiment... sérieux pourquoi il te faut autant de temps ? » elle releva les yeux vers lui tandis qu'il lui demandait de lui pardonner et elle sentit qu'au fond, c'était déjà fait ; depuis l'instant où il avait posé sa main sur son cœur. néanmoins, et malgré la douceur du moment, elle ne croyait pas un mot de ce qu'il disait, parce qu'elle savait qu'ils étaient dans un cercle vicieux. « ne promet pas des choses que tu es incapable de tenir. » elle répondit néanmoins au baiser en posant sa main libre sur sa côte et en se rapprochant de lui, elle recula pourtant la tête et reprit d'un ton réprobateur. « avise toi de me refaire un coup comme ça et je t'en ferais voir de toutes les couleurs ! » malgré un air sérieux, un léger sourire ornait ses lèvres et un petit rire quittait ses lippes tandis qu'elle venait embrasser son nez ((et c'était bien une des seules habitudes qu'elle n'avait pas jeté à la poubelle)). et, d'humeur taquine, la louve pinça doucement sa côté avant de venir lécher une de ses lèvres pour l'empêcher de râler tout de suite « que pourrais-tu faire, si je te pardonnais pas tout de suite ? » après tout, ils savaient tous les deux que même si au fond elle avait pardonné, il n'était pas aussi facile de lui faire avouer.

J'avais l'impression qu'elle me menaçait en me disant qu'elle allait partir. Toute autre fille à sa place, j'en aurais eu strictement rien à branler mais là... c'était kee et j'étais incapable de la voir m'échapper. Entre nous, malgré la douleur et les larmes, c'était aussi doux et tendre. Je pouvais pas dire que je l'aimais parce que ce serait mentir mais j'étais très attaché à elle et je ne pouvais imaginer ma vie sans voir sa petite bouille d'amour. Elle était importante pour moi et vraiment, je voulais recoller les morceaux et tenter à nouveau de rester près d'elle sans la blesser. On n'était pas exclusifs, on était même pas ensemble en fait. Mais pour moi, elle m'appartenait quand même un peu. Je tentais de m'excuser mais les mots ne sortaient pas et lorsqu'elle me fit signe que la conversation était terminée, je ne pus que rabaisser ma fierté pour lui montrer que j'avais fait une bêtise et que je m'en excusais sincèrement. Elle me demandait si j'étais sérieux et je lui répondis « tu sais très bien comment j'suis, kee. moi et ma fierté... » avant de lui offrir un sourire désolé. Oui, je pensais vraiment ce que je disais. Même les mots qui suivirent. Pourtant, elle me demandait de ne pas promettre des choses que je ne pouvais pas tenir. Elle n'avait pas tort mais c'était plus fort que moi, je voulais la garder à mes côtés le plus longtemps possible alors je tentais « je te promets au moins d'essayer... » d'une voix douce avant de déposer un baiser plus que léger au creux de ses lèvres. Elle y répondit tout se collant un peu plus contre moi. Je souriais doucement, lui murmurant à l'oreille « j'ai plus envie de te blesser tu sais... » dans un souffle alors que je savais très bien que c'était impossible. J'allais faire des efforts, j'allais tenter de devenir plus conciliant avec elle. Il le fallait. Elle me menaçait à nouveau mais cette fois-ci plus gentiment alors qu'elle déposait un baiser sur mon nez. Amusé, je la laissais jouer comme elle voulait. J'aimais tellement la voir comme ça. Je la laissais même pincer ma côte sans rien dire comme si ça ne me faisait absolument rien. Alors qu'elle lêchait ma lèvre en espérant me faire taire, je l'entendis me demander ce que je pourrais faire si elle ne me pardonnait pas tout de suite. Affichant un sourire provocateur, j'ajoutais alors « j'pourrais t'acheter une jolie robe et t'emmener manger ce soir dans le meilleur restau de la ville, par exemple... » tandis que je ne la quittais pas des yeux, sachant pertinemment que si je faisais ça, ce serait reconnaître qu'on était déjà beaucoup plus que des amis...

+++ elle le connaissait bien maintenant. elle savait à quoi s'en tenir. il avait raison, elle avait appris à confronter sa fierté, à la supporter ou à l'excuser, mais parfois c'était plus fort qu'elle. elle ne pouvait pas s'empêcher de rétorquer ; les amenant à se disputer. tout le temps. c'était... fatiguant. ils avaient décidé plus d'une fois d'arrêter les choses là, pour éviter les prises de bec. et ils en étaient là, seuls dans une pièce fermée. comme s'ils étaient incapable de rester éloigner. en tout cas, ces derniers jours lui avaient prouvé qu'il faisait partie intégrante de sa vie. « oui je sais... je sais mais ça me rend dingue quand même. » parce qu'elle ignore comment calmer les choses à chaque fois, ça l'énerve parce qu'elle est incapable de la boucler et le laisse dans son délire. ça l'a met hors d'elle d'être incapable de se contrôler quand il est là. alors elle fût touchée, quand il promettait d'essayer, quand il se rectifiait, pour elle. ça lui faisait plaisir, vraiment. « ok... » c'était un son faible, mais qui signifiait quand même qu'elle lui ferait confiance sur le coup. elle espérait vraiment qu'ils arrêteraient enfin de se prendre le chou. et tandis qu'il murmurait à son oreille, la neugdae en profita pour le prendre dans ses bras et répondre sur le même temps. « alors ne le fais plus » ils savaient tous les deux qu'ils n'y parviendraient pas, mais quand elle jouait avec lui et qui lui souriait de cette manière, elle se disait que quelques embrouilles valaient finalement ces moments de réconciliation et de paix. alors que son idée l'a surprit réellement. ils s'étaient vu tellement de fois, mangeant ensemble ou non, ils avaient dormi ensemble, s'étaient échangés beaucoup de caresse, mais ils n'avaient jamais réellement fait ça dans l'ordre. ou aussi symboliquement. et ses yeux en disaient long, aussi long qu'elle en pensait. « ahah, je rêve ou monsieur Song me propose un vrai rencard ? » rigolant, elle ne pouvait pourtant pas s'empêcher de penser que ce genre de rendez-vous pouvait être vraiment dangereux pour eux. « une belle robe... bleue. c'est beau le bleu. mais le rouge c'est plus sexy. » et elle aimait les deux, alors elle ne pouvait pas choisir. c'était une question de détail, comme pour éviter en même temps cette proposition ; bien qu'elle en mourrait d'envie. « mais ce soir c'est long, trop long. comment me faire patienter hm ? » elle jouait, répondant à sa séduction presque par réflexe et quand bien ils avaient été en colère dix minutes plus tôt, à présent, ils étaient plus proches que jamais.

C'était difficile pour moi de la voir dans cet état. Si je me comportais comme ça c'était avant tout parce que j'avais trop de fierté et trop d'amour propre pour oser lui avouer que j'avais merdé. Même si je l'adorais, même si elle était la seule femme qui me supportait malgré mon caractère de cochon, j'étais incapable de rabaisser mon ego pour la rassurer. Je m'en voulais parce que je voyais bien que ça la rendait fébrile. J'étais vraiment en colère contre moi-même. J'aurais voulu être capable de me comporter comme un homme, de lui dire ces trois mots que j'avais bien enfermés à l'intérieur de mon coeur. J'avais peur de ce que j'avais en moi et c'était beaucoup plus fort que ma propre raison. Elle me disait même que tout cela la rendait dingue alors je tentais de m'excuser, lui disant que j'allais essayer de m'améliorer et cela commençait par un baiser léger tandis que je la serrais contre moi en une étreinte qui se voulait bizarrement rassurante. Encore une fois, ce geste était totalement inconscient si bien que je m'étonnais moi-même à vouloir lui montrer autant de gestes tendres. Elle me le rendait tandis que je lui avouais ne plus vouloir lui faire de mal. Elle me disait alors de ne plus le faire et même si je savais que ce serait presque impossible, je lui répondis « je te promets de faire des efforts... » d'une voix douce alors que je la gardais contre moi en une étreinte qui se voulait bizarrement un peu trop possessive. Je ne voulais pas l'admettre et je ne l'admettrais sûrement jamais. Mais mes gestes parlaient pour moi et lorsque je lui proposais un rencard, sa réponse me surprit légèrement mais agréablement. Je n'avais pas l'habitude de faire ce genre de choses. Pour ainsi dire, c'était la première fois que j'invitais une femme à dîner. Le reste du temps, j'me contentais d'un cocktail et d'une chambre d'hôtel. Rien de bien passionnant. Je répondis donc « je crois bien que tu ne rêves pas, Miss Shim » d'une voix provocatrice alors que je lui offrais toujours ce sourire amusé et pourtant si tendre. J'aimais quand elle m'expliquait le dur choix qu'elle aurait à faire entre une robe rouge et une robe bleue. Tiquant, je l'attirais toujours plus sensuellement contre moi alors que je lui avouais « s'il n'y a que ça qui peut te rendre heureuse, je t'achèterai toutes les robes que tu voudras » alors que je venais déposer mes lèvres contre la peau si douce de son cou, comme si je ne pouvais pas lui résister. C'était plus fort que moi, elle était mon aimant et je ne pouvais m'empêcher d'être éperdument attiré par elle. C'est pourquoi, lorsqu'elle me disait que ce serait trop long pour elle d'attendre jusqu'à ce soir, je venais lui glisser au creux de l'oreille « si c'est trop long, on peut toujours sécher les cours et aller glander chez moi jusqu'à ce soir. Ça te dit ? » d'une voix toujours aussi calme alors que mon regard brûlant se perdait dans le sien tandis que j'attendais presque impatiemment sa réponse...

+++ il y avait toujours eu quelque chose d'étrange entre eux. elle n'était pas réellement sûre de mettre un mot concret sur leur relation, mais il y avait ce mélange de possessivité et de jalousie qui semblait la rendre folle. leurs deux caractères n'aidant pas à ce que tout se passe bien. et bien qu'habituée à leur dispute, elle ne pouvait pas s'empêcher de mal les vivre. partagée entre l'idée de venir s'excuser et d'arranger les choses ou le laisser faire le premier pas. ces derniers jours avaient été compliqué ; elle s'était montrée si rancunière qu'elle s'était faite violence pour ne pas céder. mais kee young était faible, face au garçon. toujours. il avait ce don presque incroyable de la faire passer de la colère à l'amour. comme s'il jouait au yo-yo avec ses états d'âme. et c'était d'autant plus frustrant quand il revenait à elle et se montrait aussi doux et sincère. la louve ne savait jamais sur quel pied danser. ainsi, quand il lui promettait de faire des efforts, elle ne put pas s'empêcher d'en douter un peu, suite à leur relation, elle fût néanmoins touchée par cette promesse que certains jugeraient inutile ou enfantine, mais qu'elle accueillait d'un sourire léger. « j'en ferais moi aussi. » parce qu'elle savait qu'il n'était pas le seul responsable, qui pouvait lui arriver d'être exécrable, surtout en ce moment, alors que son père lui foutait une pression dingue. la surprise de leur échange, doux et chaleureux réchauffait son corps comme quand elle était enfant et que sa nounou la berçait dans sa chambre. c'était agréable et plaisant, elle n'aurait changé sa place pour rien au monde tandis qu'il reprenait la parole et qu'elle faisait glisser son doigt sur son avant droit, caressant sa peau du bout de son ongle. « c'est très surprenant de votre part, monsieur song. » et un léger rire ponctua cette phrase taquine, alors qu'elle se laissa coller davantage à lui. kee oung adorait réellement ce genre de moment, où le corps remplaçait la parole. « c'est une grande preuve d'affection ça haha, c'est quoi ta couleur préférée ki tan ? » c'était une question si banale qu'elle s'étonnait de ne l'avoir jamais posée, et de ne pas encore en connaitre la réponse d'ailleurs. après tout ce temps passé ensemble, elle était persuadée qu'elle devait presque tout connaître de lui. hors, elle savait qu'ils baignaient encore dans quelques secrets ou que certaines informations manquaient. quand elle sentit ses lèvres sur son cou, la neugdae pencha un peu la tête en arrière et l'une de ses mains venue se faufiler entre les mains de ses cheveux pour caresser son crâne. particulièrement sensible à ces petits baisers tendre sur son épiderme. « je ne sèche pas... » kee young était de ces étudiantes studieuses, qui privilégiait les cours et le travail aux sorties, pourtant, elle ne pouvait pas nier être réellement tentée par la proposition. après tout, on ne lui reprocherait pas une journée de cours si ? elle était si sérieuse qu'elle pouvait se le permettre. « mais... il fait vraiment froid en ce moment, on est pas à l'abri d'un rhume pas vrai ? » dans un sourire taquin, elle replongea son regard dans le sien et pencha légèrement la tête sur le côté. « on ne m'en voudra pas si j'ai un peu de fièvre hein ? » et dans un baiser sur la joue, la jaune admettait en réalité qu'elle voulait sécher ses cours pour passer la journée avec lui, chez lui. jusqu'à attendre leur rendez-vous. « seulement, pas d'histoires aujourd'hui, promis ?je veux qu'on passe une bonne journée et une bonne soirée. » si ça venait encore à déraper, elle n'était pas sûre de la stabilité de son mental.