sombre


    :: Défouloir :: 2017

Someday we'll know {Miah &Jaewon}

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Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Mar 21 Fév - 23:07
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Someday we'll know.
Miah & Jaewon

Je m'accroche aux barreaux du balcon. Ce n'est pas la première fois que je viens ici et s'il y a bien quelque chose que je ne fais jamais, c'est retourner chez les personnes que j'ai déjà volé. Je devrais déjà me considérer chanceux de m'en être sorti, alors non, je ne suis pas suicidaire mais là... Là. Je DOIS y retourner. Je le sais. C'est peut-être suicidaire finalement mais j'ai cette étrange impression que je tiens une piste, la piste de la réponse à mes questions. Quelles questions ? Aucune foutue idée. Des questions que je devrais me poser depuis tant d'années, que je ne me pose plus vraiment, à quoi bon ? Mais là je ne peux pas laisser tomber, je ne le ferai pas. Je grimpe sur le balcon, rapidement, puis pénètre dans la pièce. Sombre, vide, silencieuse. Je ne compte pas fouiller et non pas parce que je l'ai fait la dernière fois mais parce que cette fois, je suis venue pour une raison spéciale, je sors la photo de ma poche, la regarde une dernière fois. Je cherche le peu de luminosité qu'il y a dans la pièce afin d'apercevoir chaque détails. Je suis sûr qu'il s'agit de la même photo, j'en suis persuadé... Et pour cela, il n'y a qu'une seule façon de la savoir. Rapidement, je me dirige vers le salon, regardant tout autour de moi... Là. C'était là. J'avance vers le mur, observant cette photo et... C'est la même. C'est exactement la même photo. J'en reviens pas, comment cela est possible ? C'est... C'est pas possible, il me faut des explications. Je cherche dans les moindres détails mais non. Je décroche alors le cadre qui est toujours sur le mur, mes jambes tremblent, ma respiration s'accélère comme si... Comme si j'allais faire crise de panique. Très vite, je pose le cadre sur le table, ne prenant même pas la peine d'être discret mais là, ce n'est plus mon souci. Je sors la photo du cadre, la mettant à côté de la mienne. Exactement la même. Mes sourcils se froncent, mes yeux s'écarquillent. C'est.. C'est quoi ça ? C'est moi sur cette photo, qu'est-ce que je fiche ici ? La couverture... La couverture je l'ai encore, elle est à moi ! Heureusement que Mac avait gardé toutes ces photos. Évidemment, j'ai su que c'était à moi. Je l'ai su car j'ai la couverture... Avec mes initiales dessus. KJW. Un bébé aurait pu avoir cette même couverture, une énorme coïncidence certes mais j'aurais pu y croire, là.. Là c'est moi, avec un autre enfant. C'est moi, bébé. C'est exactement la même photo. Alors quand j'entends la porte s'ouvrir je ne réagis pas tout de suite, mon seul réflexe est de cacher ma photo dans la poche de mon jean's, remettre la seconde dans le cadre et le remettre à sa place. Mais à peine ai-je retiré mes mains du cadre que je me retrouve nez à nez avec cette jeune femme. Moi qui se serait sauvé habituellement, qui aurait au moins tenté de me cacher là je suis paralysé. Ce sentiment. Je n'arrive pas à le décrire... Qu'est-ce qu'il m'arrive... « La... La photo. » dis-je, indiquant la photo de l'index, ne pensant même pas à sa réaction. Trouver un inconnu chez soit de la sorte... Mais là, je n'y réfléchis même pas « C'est qui ? » dis-je cette fois ci d'un ton beaucoup plus paniqué, j'ai tout de même le réflexe de faire quelques pas en arrière, merde Jaewon, tu sais qui est sur la photo ! « C'est moi, sur la photo. C'est moi quand j'étais bébé ! Pourquoi vous avez ça ? » Je suis paniqué, je ne comprends plus rien ou plutôt... J'ai peur de comprendre. Est-ce que cette famille va pouvoir oui ou non, répondre aux questions que je me pose depuis tant d'années ? La première étant... Pourquoi est-ce que cette femme ne m'effraye pas, pourquoi ai-je l'impression de la connaître ?


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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Mer 22 Fév - 15:14
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Je marche mal. Est-ce à cause de mes talons qui me font mal ou est-ce parce que j'ai encore ingurgité trop d'alcool ce soir? Quoiqu'il en soit, me voilà, une fois de plus, marchant seule pour rentrer chez moi parce que je me suis encore disputé avec tout le monde et que personne n'a voulu me ramener. A presque 3h du matin. Les taxis n'étaient plus une solution pour moi, à vrai dire, je les avais totalement exclu de mes choix après qu'un chauffeur ait tenté d'avoir mon numéro. Next.

J'aperçois au loin le bâtiment où se trouvait l'appartement de luxe dans lequel je vivais avec mes parents adoptifs depuis bientôt une dizaine d'années. Je souris, parce que c'est bientôt la fin de la souffrance, ça fait quand même une demi heure que je marche comme ça. Mais soudain, mon téléphone se met à sonner. Je m'arrête de marcher, sors mon téléphone et le mets directement à mon oreille. Allo? ...... Non mais c'est bon, j'suis chez moi là. Je reprends ma marche, toujours en étant au téléphone. Je ne fais pas vraiment gaffe, je parle un peu fort et je suppose que le voisinage doit m'entendre mais peu m'importe, je parle avec une amie qui était présente à la soirée et qui se soucie à peine maintenant de savoir où je suis et si je voulais qu'elle me raccompagne. Elle était marrante, celle-là. Envoyant ma main libre dans mon sac, je sors mon trousseau de clés alors que j'appelle l'ascenseur, toujours à discuter au téléphone. Je m'affale presque contre la paroi de l'ascenseur, les yeux au ciel: bordel j'en peux plus, j'suis épuisée, j'ai envie de dormir 24 heures entières.

Je raccroche avec ma copine, mettant fin à une conversation qui n'a servi à rien, et approche de la porte d'entrée. Le bruit de mon trousseau n'étant pas discret, là encore, j'avais dû déranger certaines personnes au sommeil léger. Et alors que je pénètre chez moi, j'aperçois soudainement une ombre, sous les rayons lunaires, s'agiter. Je sursaute, pousse un petit cri et pose aussitôt la main sur ma poitrine. Oh bordel. C'est quoi ça? Pétrifiée, appuyée contre le meuble à l'entrée, je cherche à tatillons le bouton de la lampe du salon, histoire de voir à qui j'ai à faire. Mon père? Ma mère? Mon petit cousin qui est venu dormir à la maison sans me prévenir et qui fouille je ne sais quoi dans le buffet? J'allume alors la lumière, mais là, je me retrouve face à un visage que je ne connais pas, que je n'ai jamais vu avant. Un voleur? Mes yeux s'écarquillent, mes muscles tremblent. Moi qui avais toujours appréhendé ce moment de me retrouver face à un cambrioleur, le voilà. Le moment était venu.

Sauf qu'il prend la parole. Il parle d'une photo. Mes sourcils se froncent, je suis du regard son index. Il parle de la photo de mes cousins, posée sur le buffet. Il lui prend quoi à ce gars tout d'un coup? Sors de chez moi tout d'suite!!! Dégage!! Qu'est-ce que...? Je ne comprends pas ce qu'il dit. Il dit que c'est lui sur la photo. L'hôpital psychiatrique c'est par là-bas! je levai mon bras dans une certaine direction parce que oui, ya un hôpital psychiatrique pas loin de chez moi!  Ce sont mes cousins sur cette photo! Mais quand même, je vais regarder ce qu'il dit. Il n'a pas l'air fou, et alors que je m'approche un peu, je vois qu'il tient une photo dans ses mains. C'est la même... C'est plutôt à toi de me dire pourquoi t'as cette photo en ta possession?? lui demandé-je, en colère, révoltée. Et alors que je m'approche encore, ses yeux, éclairés par la faible lumière que j'ai allumé, me paralysent. Je ne sais pas, mais quelque chose de très bizarre est en train de se passer. Je ne sais pas vraiment combien de temps dure cet instant mais je ne sais plus, mon esprit se tourmente, il tourne dans tous les sens, il essaye de me faire comprendre quelque chose. Il me murmure "ne t'inquiète pas, ne panique plus. C'est fini. Toutes les questions que tu te poses depuis tellement d'années viennent de trouver leur réponse."

Je le regarde encore, je me perds. Dans ses yeux, tout comme il semble l'être aussi. Jusqu'à ce qu'un bruit nous sorte de nos pensées. Je sursaute à nouveau et, tournant la tête, je reconnais la silhouette de mon père.


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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Jeu 23 Fév - 20:29
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J'ai besoin de réponses, j'ai besoin de savoir. Je n'ai jamais cherché à retrouver ma famille... Enfin ma vraie famille, parce que ma famille, je l'ai déjà. Ma famille c'est mon squat, Jae Sun, les orphelins. Mais je me suis déjà posé des questions, forcément, je ne sais rien. Je ne sais pas d'où je viens, je ne sais pas pourquoi mes parents m'ont abandonné devant le cirque, je ne sais pas qui ils sont... Alors quand je vois cette photo, persuadé que c'est moi dessus -je ne trouve pas d'autre explication, sur le moment- je réagis aussitôt et je pose tout de suite des questions à la jeune femme. Elle ne doit pas comprendre, elle ne me connaît pas, je suis certainement chez elle, elle voudra sans doute appeler les flics mais... Je dois savoir. Je tiens quelque chose, pour la première fois de ma vie. Je ne peux pas abandonner.

Et quand je la vois, cela me confirme beaucoup de choses. Cette impression de déjà vu alors que cette femme, je ne l'ai jamais croisé. Pourquoi ? Je suis peut-être en train de me faire des films après tout, je n'ai jamais été aussi prêt du but, mon cerveau disjoncte peut-être, à tel point que j'ai l'impression de connaître cette fille uniquement parce qu'elle possède une photo de moi bébé. Elle me crie de dégager, j'en sursaute, continuant de faire quelques pas en arrière. Elle m'indique même le chemin de l’hôpital psychiatrique le plus proche, me prenant pour un fou. Je peux le comprendre mais pas là. Les gens qui me connaissent savent que je ne suis jamais sérieux, me voir dans cet état serait tellement inquiétant. « Je... Je ne suis pas fou. » dis-je d'une fine voix presque inaudible, inaudible oui parce que je réfléchis beaucoup trop pour suivre la conversation. Pourquoi je suis sur cette photo, pourquoi cette photo se trouve ici ? J'ai beau avoir pas mal de défauts, je ne suis pas parano... ou cinglé ! Et là, elle me pose des questions, je m'emballe aussitôt, la suppliant presque de me croire. « C'est moi ! J'ai toujours eu cette photo ! Je.. Je ne connais pas mes parents, c'est tout ce qu'il me reste, cette photo et.. et la couverture.. je l'ai. J'ai cette couverture. » J'analyse de nouveau la photo, comme si je m'étais peut-être trompé alors que je suis sûr de moi... Elle va réellement me prendre pour un fou, c'est certain. Surtout avec tout ce que je lui raconte. Et au plus je la regarde, au plus je me dis que je suis sur la bonne voie. « C'est moi... » répété-je de nouveau afin qu'elle le comprenne, qu'elle entende la certitude dans ma voix mais surtout l'inquiétude. Mais aussi pour moi, comme s'il fallait que je le répète de nouveau pour me rendre compte de la situation. Qu'est-ce que ça veut dire ? Cette fille... Elle va me sauver, elle va m'apporter les réponses que j'attends depuis des années et je le vois, perdu dans ses yeux... J'arrive à le ressentir. Mais le bruit de la porte me fait tourner la tête, pris de panique, je range aussitôt la photo et cours vers le balcon, passe rapidement au dessus et me laisse tomber sur la branche d'arbre non loin. Je n'ai pas pris le temps de réfléchir mais je savais que je ne pouvais pas rester là. Je retourne de là où je viens. Qu'est-ce que je peux bien faire ? Je suis effrayé, paniqué mais surtout perdu. Serait-ce eux, ma vraie famille ?



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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Jeu 23 Fév - 23:38
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Je le fais sursauter en criant, comme une dingue. Je sais bien qu'en faisant ça je vais attirer l'attention et réveiller mes parents. Mais, quand je le vois reculer et si démuni, quelque chose se produit en moi. Je me sens mal, je culpabilise. Mais pourtant, il est bien chez moi là, entré par effraction qui plus est, en train de prétendre être le bébé sur la photo. Mon côté terre à terre me fait dire qu'il est fou, mais il n'invente pas, la photo, il l'a lui aussi. Et c'est bien la même que celle qui est sur le meuble du salon. Il doit y avoir une explication à ça, un malentendu, quelque chose mais plus je me creuse la tête à essayer de trouver quoi, plus je perds pieds. Plus j'en viens à la même conclusion que lui: c'est la même. Et si on lui a dit que c'était lui, c'est que c'était vraiment le cas. Et puis, les initiales sur la couverture. KJW. Comment s'appelait ce garçon que j'avais face à moi? Kim? Kang? Mes pensées s'entrechoquent, mais je parviens à trouver quelque chose qui me calme: son regard. Paniqué. J'approche de lui, c'est instinctif, rien ne peut me faire empêcher d'avancer vers lui. Je ne veux pas qu'il me fuie, je veux seulement le voir du plus près, regarder encore ses yeux si familiers. Ces traits si familiers. Je l'écoute parler, la voix tremblante et à ce moment-là, il dit quelque chose qui m'interpelle. Je.. Je ne connais pas mes parents  ma bouche s'ouvre légèrement, laissant passer un souffle coupé. Moi non plus, je ne les connais pas mes parents, garçon. Moi non plus je ne les ai jamais connus et je ne les reverrai probablement jamais aujourd'hui. Mais toi, qui es-tu? Toi qui es survenu dans l'obscurité de la nuit, qui prétends être cet enfant sur la photo. Qui es-tu?

« C'est moi... » Oui, c'est toi. C'est toi, mon ange. Cette voix qui m'appelle depuis 20 ans, ta voix résonne en moi comme un appel que je ne peux ignorer, l'appel de détresse, détresse qui ressort dans ta voix. C'est moi... C'est toi... C'est nous. Rien n'est clair et pourtant tout sonne comme une évidence, comme si tu m'appelles ou me rappelles que tu ne m'es pas si inconnu. La bouche toujours ouverte comme ébahie, ma main finit par se lever, sur le point de caresser ton visage, mais tu disparais aussi vite que tu m'es apparu. Comme un mirage, une hallucination. Tu disparais brutalement.

Et c'est le retour à la vie normale. Je secoue la tête alors que mon père arrive dans le salon, vêtu d'un peignoir. Je reprends mes esprits. L'alcool, j'ai dû trop boire, j'ai dû rêver. Je me précipite vers le téléphone du salon pour composer le numéro de la police. Il faut prévenir la police, il y a un voleur qui rode dans le quartier. Je mets le téléphone à l'oreille, mais se passe alors une chose à laquelle je ne m'attendais pas: mon père appuya sur le bouton pour raccrocher. Désemparée, c'est le mot. Mes yeux perdus se posent sur lui: à quoi il joue? Qu'est-ce que tu fais, là? T'es fou ou quoi?! Il allait nous voler si je ne rentrais pas à ce moment là!! et je reprends de plus belle: Et il se fait passer pour quelqu'un de la famille en plus. T'étais pas là toi, moi oui; il est pas net ce mec. Tais toi, ta mère dort. Ébahie, je regarde mon père un long moment, silencieuse. C'est tout c'que tu trouves à me dire? Je lève mes mains et les fais aussitôt retomber, tapant doucement contre mes jambes. C'est tout c'que tu trouves à me dire? Il me montre le canapé d'un geste de la tête. Assis-toi. Ohlala, ça, ça sent pas bon. Je pose une main sur ma poitrine et, le coeur battant, je l'écoute quand même, puis finis par m'asseoir sur la banquette. Écoute papa, si c'est pour me remonter les bretelles parce que je rentre tard, j'suis désolée, ça s'repr... Je le vois partir. Je fronce les sourcils. Il revient deux bonnes minutes après. Sourcils toujours froncés: Mais qu'est-ce que tu fais? il s'assoit sur le canapé en face de moi et présente sur ses genoux une boîte. Avant de l'ouvrir, il regarde par la fenêtre, puis, dans un soupir, prononce un prénom qui m'en fout les frissons: Jae Won. Comme si le monde prenait tout son sens. Mon esprit vif me ramène à la réalité:  KJW signifiait-il Kim Jae Won?

Ah parce que tu le connais... C'est pour ça que t'as pas voulu que j'appelle les flics. Je continue quand même de me mettre dans ce monde où il n'existe pas d'alternative possible à ce que je retrouve un peu de mon sang. C'était un rêve, rien de plus, je continue de ne pas y croire. Tu le connais, toi aussi. Mon coeur bat de plus en plus vite, à tel point que je me sens obligée de m'appuyer contre le dossier du canapé pour ne pas tomber de là. Qu'est-ce que tu dis... soufflé-je. Il ouvre la boite. De ce que je parvins à voir, il y a des photos dedans. Des centaines de photos mal rangées, les unes sur les autres, frottant entre elles. Il en sort une grande, celle qui est dans le salon, mais en plus grand format. Et il me la montre. Je la regarde inlassablement, je ne crois pas comprendre où il veut en venir.

Ce ne sont pas tes cousins sur cette photo. Aussitôt, je comprends. Aussitôt, j'ai compris. Je me mords la lèvre. Mes yeux se remplissent de larmes. C'est toi, à 2 ans. Ici. Et là... Il pose le doigt sur le bébé qui se tient à mes côtés. Et là... C'est... Il prend quand même la peine de me regarder. C'est ton petit-frère. Je secoue la tête. Non, me dis pas ça. Si, si. Si, Miah, il le faut. Non, Papa. Non. Non t'as pas l'droit. les larmes dévalent mes joues, je l'entends hoqueter. Il pleure, semble-t-il, lui aussi. C'est lui... Mon visage, déformé par la tristesse, se plonge dans mes mains. Mon corps entier est secoué par le chagrin, l'incompréhension, le choc. Le jeune homme qui était là. il s'arrête, il ne peut pas encore finir sa phrase, mais je connais déjà la suite. Il s'appelle Jae Won. Et c'est ton petit frère, Mia. La voix de mon père, aigu de par l'émotion palpable, s'élève dans le silence de la nuit. Mes mains recouvrent toujours mon visage. J'entends ma mère se lever et marcher jusqu'à nous. Je sens sa main, douce, glisser sur mon épaule et elle se penche et dépose un bisou sur mon crâne, avant de finir par m'enlacer, passant son bras autour de mon cou et me gardant près d'elle. Je refuse de retirer mes mains, je veux cacher ces larmes.

Cela dure de longues minutes, c'est bizarre, c'est la première fois que je pleure autant de toute ma vie. C'est la première fois que je me sens si triste, comme poignardée en plein coeur, trahie par celui que j'avais longtemps considéré comme mon seul repère sur Terre.  J'aimerais vous dire que la découverte de mon frère m'avait libéré d'un poids, mais non. Pas tout de suite. Il a fallu d'abord que je passe par l'étape où je voyais, sous mes pieds, le monde entier dans lequel j'avais grandi s'effondrer. Ne plus pouvoir compter sur ces murs porteurs pour me tenir, et perdre tous mes repères. Toutes les convictions, ce sur quoi j'avais basé mon existence entière venait de prendre feu en un instant, et je n'étais plus la même. Je ne le serai plus jamais. Pourquoi tu m'as rien dit... Pourquoi?! je retire aussitôt mes mains et je le regarde. Je le déteste. Je le hais. Réponds!!! Je me lève brutalement mais je tombe sur mes genoux, à bout de force. Je tape sur ses jambes. Pourquoi... Tu l'as laissé... Dis moi pourquoi tu l'as pas adopté lui aussi!!! Je m'effondre, et le seul réconfort, la seule chose que je trouve à faire, c'est appuyer ma tête sur les jambes de mon père adoptif, mes larmes s'écrasant sur son pantalon de pyjama. Je sens ses mains caresser mes cheveux.

Les yeux rivés sur la photo sur le meuble, je la regarde inlassablement, alors que je suis comme un zombie, terrassée par les larmes et le chagrin. Et je reste ainsi, le temps de em remettre, mais c'est long. C'est en minutes que cela se compte. Une dizaine de minutes. Je suis toute tremblante. Je tente néanmoins de me lever. Je me contente de regarder mon père qui fuit mon regard, alors, je pose finalement mon regard sur la boite, posée à côté de lui. Tes parents ne t'ont pas abandonné. Il secoue la tête plusieurs fois. Ils ont été assassiné. Jae won n'avait que quelques mois. Quand j'ai découvert les corps, j'ai décidé qu'il était préférable de vous séparer pour que les assassins de vos parents ne vous retrouvent jamais. Il pousse un long soupir. C'est pour ça que tu ne l'as jamais vu avant aujourd'hui. Je... Je l'ai confié à un ami qui tenait un cirque, au Japon. Il y accueillait des orphelins. A nouveau, et progressivement, les larmes remplissent mes yeux, ma vision se trouble. Mon frère... chuchoté-je, comme pour me parler à moi-même Je sors une photo, de mes parents semble-t-il. Je la plie, la range dans la poche de mon pantalon, puis prends celle où j'apparais, avec mon petit frère, pour la plier proprement aussi et la ranger dans la poche de mon pantalon.

Et ni une ni deux, je m'enfuis.
Je cours.
Mes pieds ne me font plus mal.  

Ma voix s'élève dans la nuit, criant, appelant à tout va le seul et unique nom qui importait maintenant: Jae Won!!!! mais à la simple idée de ne plus jamais le revoir, mon coeur se brise, une énième fois ce soir. Je pleure, bon sang je ne m'arrête plus de pleurer mais quelque chose m'empêche de baisser les bras et de rentrer chez moi. Je rejoins le coeur du quartier, plus vivant que jamais, en un rien de temps. Je regarde partout autour de moi, ce visage que je n'ai vu que quelques instants mais que je pourrais reconnaître immédiatement. Mais je ne le vois nulle part... Il n'est pas là.

Effondrée, épuisée, je prends le chemin inverse. Pour rentrer. En traversant un petit parc publique, je finis par me laisser tomber dans l'herbe fraîche de la nuit. Je ne souhaite pas rentrer chez moi ce soir.

Ce soir, je veux regarder ces deux photos inlassablement.
Je veux retrouver mon petit-frère, le revoir en ayant connaissance maintenant de la vérité.
Le voir, avec mes yeux de grande-soeur.


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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Ven 24 Fév - 0:46
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Je rentre chez moi. Enfin. Chez nous. Le regard perdu dans le vide, mes pensées se bousculent dans ma tête. Les sourcils froncés je regarde partout, je ne sais plus quoi penser, est-ce que je viens réellement de découvrir quelque chose ? Ou alors... Peut-être que cette femme a raison, je suis fou. Je ne sais même plus où je dois aller, ce que je suis censé faire... Lorsque j'ai entendu cette personne rentrer, je me suis sauvé aussi vite que possible. Afin de me réfugier là où je me sens le plus en sécurité : chez moi, entouré des orphelins. Ce n'est pas vraiment ma maison mais ma maison c'est là où ils se trouvent tous, comme ç'a l'a toujours été. C'est calme, ils dorment tous. Je prends soin de ne pas faire de bruit sachant que la moitié dorment dans le salon... Ouais, on a vraiment pas de place, mais je ne peux pas dormir, c'est impensable. Alors je grimpe les escaliers, entrant dans la petite pièce qu'on pensait inutile, là où on a stocké le reste de nos affaires, là où il y avait cette fameuse photo, je tombe à genoux puis bouge deux/trois cartons tentant d'être discret, je n'ai pas envie de réveiller Jae Sun à côté... Jusqu'à ce que la voix de Picsou, le plus jeune d'entre nous, vienne me couper dans mon élan. « Ça ne va pas Zinzin ? » me dit-il, de sa douce voix. Je ne tourne même pas la tête dans sa direction, je me contente de saisir ma couverture. La couverture. Bien évidemment, on se connaît tous par cœur, Picsou sait que je n'agis pas comme d'habitude... Il suffit déjà de voir que je ne souris pas. « Si... ça va. » dis-je calmement, beaucoup trop calmement pour qu'il puisse me croire. Je continue de fixer ma couverture, mes initiales, KJW. Je ne suis pas fou mais je n'ai pas d'explication. Je me demande si j'aurais préféré ne rien savoir. « Pourquoi tu ne dors pas ? » lui demandé-je plus pour changer de conversation qu'autre chose, et puis oui j'aimerais savoir... Pourquoi il ne dort pas ? Il a dû m'entendre. « Tu m'inquiètes... » se contente t-il de répondre alors que je n'ai toujours pas bougé, toujours à genoux, tenant cette couverture. Une larme coule le long de ma joue, je n'arrive pas à le retenir et je ne cherche pas particulièrement à retenir mes larmes. J'approche alors ma couverture près de ma joue, l'essuyant délicatement. Je ne compte pas leur cacher ça après tout, ils sont ma famille mais qu'est-ce que je peux bien lui répondre ? Je ne sais même pas moi même. Je prends sur moi, ravale mes larmes et me relève, me tournant finalement vers lui. Je fixe ma couverture. « C'est toi qui a gardé les photos ? » La tête baissée, je n'arrive pas à quitter la couverture des yeux, du moins... Avant de saisir la photo. Je la sors et la range dans une des boites. Picsou observe ce que je fais, il me répond par un hochement de tête. Oui, c'est lui. « Je vais prendre l'air... » lui dis-je, lui offrant un sourire qui se veut rassurant. Un sourire forcé. Pour la première fois de ma vie.

Je suis perdu, littéralement. Mais je me sens si mal, tellement mal... Je n'ai pas une vie facile même si je ne suis pas du genre à me plaindre, disons que je suis habitué. Ça ne devrait pas être la première fois que je me sens si triste, si rongé de l'intérieur mais pourtant, c'est le cas. Je n'arrive même pas à rentrer au squat, je suis reparti sur les lieux... Je ne vais pas rentrer, non. Je sais qu'il y a une autre personne. Je me trouve sur un toit non loin de la maison, j'ai un visuel sur cette dernière. Assis en indien, la couverture sur mes jambes, mes mains enfouies dans cette dernière, je tente d'y trouver mes réponses. Rien. Peut-être que ce n'était pas moi sur la photo mais la couverture est la même, peut-être... Que c'est juste un hasard. Non, pas possible. Ce que j'ai ressenti en voyant cette fille. Elle m'a assuré que c'était ses cousins... Peut-être qu'il s'agit de ma cousine ou... Ou je ne sais pas. Il est là le problème, je ne sais pas. Et au plus je me pose des questions, au plus des larmes m'échappent. Tombant, goutte à goutte sur ma pauvre couverture. L'air frais me fait cependant du bien. Je relève la tête, regardant vers le ciel comme si lui pouvait m'apporter une réponse. Je ne sais pas ce que je fous là, enfin.. Si. Je l'attends. Cette femme. Je ne peux pas abandonner, je ne sais pas ce qu'il m'arrive mais je veux en savoir plus, j'en ai réellement besoin. Mais je ne vais pas y retourner, je le sais. Alors je me contente de me rallonger, à en voir la position que j'ai, on pourrait croire que je suis qu'un petit bébé de cinq ans. Les jambes recroquevillées sur moi-même, ma tête posée sur mon bras, je n'arrive même pas à m'arrêter de pleurer. Moi qui ne pleure jamais, je suis beaucoup trop chamboulé et ça... ça ce n'est pas normal.

Je n'ai toujours pas bougé, mon regard est perdu dans le vide. « Jae Won ! » Je serre ma couverture, je la serre de toute mes forces comme j'avais peur qu'elle s'envole. « Jae Won ! » Je suis si chamboulé si... Perdu. Et si je devenais réellement fou ? Si je me mettais dans de tels états alors qu'il y a une explication à tout cela ? « Jae Woooon ! » Mes yeux s'écarquillent. Ma tête se redresse brusquement, je me lève aussitôt, courant vers le rebord du toit et c'est à cet instant que je la vois. Cette jeune femme. « A... Attends ! » m'écrié-je le plus fort possible, mais je suis loin, beaucoup trop loin... Je ne connais même pas son prénom. « Je suis là ! » Ni une ni deux, je commence à descendre du toit, sautant sur les balcons, puis un arbre qui se trouve non loin. Comment elle connaît mon prénom ? Pourquoi je me sens si rassuré, là tout de suite ? Je tente de la suivre, le plus rapidement possible, sautant à vive allure de toit en toit. J'ai peur de la perdre comme si... Comme si je l'avais déjà perdu et que je ne voulais absolument pas que ça recommence.

Elle s'arrête dans un parc, je descends de ce dernier toit. Elle se rallonge... Elle se rallonge dans l'herbe, tenant des photos dans les mains. Elle ne m'échappera plus maintenant, c'est fini. Mais que faire ? Qu'est-ce que je suis censé lui dire ? Je m'approche doucement, tel un chaton apeuré alors que je sais, tout au fond de moi, qu'elle ne me fera pas de mal. Ça ne me ressemble pas, non. Mais là j'approche du but. J'approche tellement doucement qu'elle ne me voit pas, elle ne m'entends pas, elle continue d'observer ces photos. Arrivé à sa hauteur, je prends mon courage à deux mains et de ma main tremblante abaissé la photo qu'elle tient entre ses mains afin qu'elle puisse me voir. Je baisse aussitôt le regard vers ma couverture, que je tiens de mes deux mains. Je la serre toujours aussi fort. Elle peut y apercevoir les initiales, elle peut voir qu'il s'agit de cette couverture. « S'il te plaît... Aide moi à retrouver ma famille. » J'ai ma famille... les orphelins. Mais là je parle de ma véritable famille. Mon sang. Celle que je croyais inexistante ou ne jamais retrouver. Ma famille...



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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Ven 24 Fév - 1:32
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Allongée dans l'herbe fraîche du parc, je laisse d'abord mes yeux contempler le ciel étoilé avant que je me sente suffisamment courageuse pour sortir de ma poche les deux photos que j'avais prises de la boîte. La première que je regarde est celle de mes parents. Je contemple leur visage, je regarde celui de ma mère, essaye de voir si je lui ressemble ou non, mais c'est indéniable: je lui ressemble traits pour traits. Un sourire déchirant étire mes lèvres alors que je regarde enfin mon père. Je passe un doigt sur la photo, comme si je pouvais caresser leur visage, et les larmes me reviennent, repensant à leur destin tragique, eux qui semblaient si heureux, si amoureux. Nous étions heureux, à en voir la photo il n'y a ans de doutes. Mais ça me déchire le coeur de me dire que tout ce qui me rattaché à mes parents reste quelques photos. Je n'ai aucun souvenir d'eux, je ne me souviens même pas des bras de mon père ou des bisous de ma mère. Tout est loin... Je soupire. Je suis effondrée de tristesse, je ne peux lutter pour retenir mes larmes, c'est impossible. Je me dis que nous aurions pu être heureux si la vie n'avait pas choisi d'être ingrate avec nous.

Mon père adoptif m'avait toujours répété de profiter de la vie car elle n'hésitait pas à nous rappeler que nous ne sommes que des pions sur son échiquier. Il avait connu la mort de mes vrais parents mais il restait encore bien des choses qu'il devait m'expliquer, comme par exemple pourquoi était-il le premier sur les lieux le lendemain de l'assassinat de mes parents? Je sors l'autre photo, celle de mon frère et moi. J'aurais aimé le retrouver ce soir pour pouvoir lui parler, le toucher, le serrer contre moi. Mais je n'y étais pas arrivée. Je ne l'avais pas retrouvé et j'en pleurais encore. Mais rentrer chez moi après cette révélation bouleversante était impossible, j'allais passer le reste de la nuit ici, dans le froid certes mais au moins avec le temps devant mo8, le temps d'encaisser, de contempler ces visages.

Et alors que je sèche mes larmes, je sens une main se poser sur la photo que je tiens. Le visage de Jaewon m'est apparu comme un rayon de lumière étincelant en pleine nuit. je suis paralysée, encore plus quand je vois ces yeux humides, les joues marquées par les larmes. je ne suis pas censée pouvoir supporter la tristesse de mon petit frère, 20 ans sans le voir, ni lui parler. J'en tremble. Il me demande de l'aider à retrouver sa famille, mais je suis sa famille. je suis tout ce qu'il lui reste. je me mords la lèvre, pendant un moment je réfléchis, j'hésite, sur ce que je dois faire ou dire. Mais finalement, je baisse les yeux vers la couverture qu'il tient, et, un sourire déchirant apparaît sur mon visage alors que des larmes coulent sur mes joues, regardant maintenant la photo de nous deux, petits. Après un silence, je finis par lui tendre la photo. Je renifle. Je... J'ai un hoquet. Je suis désolée. Tellement désolée... Du revers de la main, je sèche les larmes qui coulent et, posant enfin les yeux sur lui, je lui souris, essayant d'être rassurante, cordiale, et montre la fille sur la photo, la fille de 2 ans qui sourit bêtement avec ses dents manquantes. La fille sur la photo, c'est moi. je secoue la tête plusieurs fois en la baissant vers le sol. je me sentais honteuse, humiliée de l'avoir traité de la sorte alors qu'il avait tout juste. C'est nous. Je rajoute, posant une main devant ma bouche. Quelques secondes passent, puis je lève pour le regarder. Mais de le voir comme ça est bien trop insupportable pour moi, alors, sans l'ombre d'une hésitation et comme un réflexe enfoui d'une grande soeur, je passe mes bras autour de son cou et le ramène près de moi.

Ainsi, je le tenais contre moi, comme si je le protégeait de tout, et c'était un peu ça. Mais surtout, je le gardais pour moi. je le gardais pour moi toute seule et je pouvais largement me le permettre. Je m'appelle Mi Ah, et je suis ta soeur biologique. Je l'entends éclater en sanglots, tout ce que je trouve à faire c'est le serrer davantage contre moi et caresser ses cheveux alors que des larmes dévalent encore mes joues. Tu as retrouvé ta famille... Tu l'as retrouvé.. Je répète, comme si la blessure était ouverte à tout jamais. Mais je sais qu'un jour viendra ou nous nous vengerons lui et moi. Et nous vengerons nos parents. En attendant, il restera la, dans les bras de sa grande soeur, la seule personne qui lui reste de sa vraie famille. Moi, Mi AH, et il était hors de question que je le laisse une seconde de plus se battre tout seul sur ce monde. Plus maintenant que j'étais là.


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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Sam 25 Fév - 1:27
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« S'il te plaît... Aide moi à retrouver ma famille. ». Elle peut m'aider. Je le sais. La photo, ce ressenti... Elle saura m'aider. Si ce n'est au moins pour retrouver mes parents, s'ils m'ont abandonné c'est pour une raison, je ne vais pas m’immiscer dans leur vie. J'ai simplement besoin de réponses c'est tout ce que je demande, après dix-neuf ans. Dix-neuf ans à me demander ce qu'il s'est réellement passer. Le pourquoi du comment. Mais là j'ai besoin de savoir. Si je suis rentré dans cette maison ce n'est pas par hasard, peut-être que quelque chose m'y a poussé à y aller, comme si c'était là où je devais aller. Comme si pour la première fois de ma vie, j'avais pris le bon chemin. Mais elle reste silencieuse, beaucoup trop silencieuse et plus les secondes défilent, plus je serre ma couverture. S'il te plait... J'ai besoin d'aide. Et quand elle reprend la parole, elle s'excuse. De ma main tremblante, je viens attraper la photo qu'elle me tend. Je la connais cette photo, je la connais par cœur... Mais j'y jette quand même un regard. Son sourire me brise le cœur, je ne veux pas qu'elle soit mal, j'ai l'impression... Ouais, j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Je m'en suis déjà voulu d'être venu au monde, si on m'a abandonné, c'est certainement parce que j'étais une erreur et de nouveau, j'ai chamboulé la vie d'une personne. Comme j'ai certainement chamboulé la vie de mes parents lorsque ma mère est tombé enceinte. Elle m'annonce alors qu'elle figure sur la photo, alors je l'observe. J'observe cette petite fille avant de relever mon regard sur la jeune femme. Je commence à comprendre même si elle me le confirme assez vite. C'est nous.

Elle se lève et s'approche de moi, me prenant dans ses bras. Je ne suis pas très adepte des câlins, parce que j'en ai jamais réellement reçu... Mais là, j'en avais besoin. Je me sens en sécurité et bizarrement, pour la première fois de ma vie. Je m'y sens à ma place. Mes larmes continuent de couler, je pleure rarement... Et jamais devant quelqu'un mais là, je ne peux m'en empêcher car dans un sens, je me sens soulagé. Je n'ai jamais ressenti ce que je ressens maintenant, en sécurité. « Je m'appelle Mi Ah, et je suis ta soeur biologique. » Je ferme les yeux, éclate en sanglot. Mi Ah. Ma sœur. Cette photo... C'est une photo de moi et ma sœur. Je n'ai plus de force, tout ce que je suis capable de faire c'est de passer mes bras autour de sa taille et de la serrer le plus fort possible. Ma sœur...  J'ai retrouvé ma famille. Je vais avoir les réponses à mes questions mais avant ça, je profite de ce moment. Je n'arrive pas à me détacher d'elle, j'attends ce moment depuis toujours. Toujours. Je n'arrive même pas à prononcer le moindre mot, j'ai tellement de chose à lui dire... Tellement que je ne dis rien. Absolument rien. Je profite de sa présence, de son câlin réconfortant. Je suis en sécurité avec ma soeur.

Je finis tout de même par me détacher d'elle, à contre cœur même si je ne me détache pas totalement. Juste assez pour la regarder. Je plonge mon regard dans le sien, essuyant une de mes larmes avant de regarder de nouveau la photo. J'ai bien envie de m'excuser d'avoir tenté de la voler mais je n'ai pas envie, si je ne l'avais pas fait... Je ne l'aurais sans doute jamais retrouvé. « Il te manquait des dents... » lui dis-je, relevant la tête vers elle. Oui je reste quand même Jae Won, Zinzin. Et même si j'ai énormément de choses à lui dire, c'est la première phrase que j'arrive à prononcer. Je lui offre un fin sourire mais mes jambes continuent de trembler, à tel point que mon sourire s'efface aussi vite. Je me laisse tomber au sol, sur les fesses, assis et tenant toujours cette couverture et la photo que je n'arrive pas à quitter du regard. « Mi Ah... » répété-je d'une voix presque inaudible, tellement que je ne suis même pas sûr qu'elle puisse l'entendre. Je suis perdu dans mes pensées mais... Je le sentais. Je savais que j'avais une grande sœur. Et là, comme si c'était déjà un réflexe, je viens lui saisir la main afin de la faire asseoir à côté de moi. Je ne suis pas très tactile... Enfin, pas comme ça mais là, j'ai besoin d'elle. Je quitte enfin la photo du regard afin de regarder Mi Ah, ma grande sœur. « La... La personne qui est entrée... » Juste avant que je me sauve. « C'était papa ? » Papa... C'est si... Bizarre. J'ai cru reconnaître une silhouette d'homme, il s'agit certainement de mon père. Encore une fois, j'ai tellement de choses à lui dire que je ne sais même pas par où commencer... « Je... Je ne leur en veux pas tu sais. Enfin, je veux juste comprendre. » Elle doit être au courant non ? À moins qu'ils ont caché tout ça à Mi Ah... « Tu le sais toi ? » Je marque une courte pause avant de reprendre, d'une voix plus douce, m'expliquant « Ce qu'il s'est passé... Pourquoi j'ai fini là-bas... » Je ne la quitte pas du regard. Elle est là, ma soeur, et je l'aime déjà d'un amour infini. Dire que je l'ai ressenti lorsque j'ai posé mon regard sur elle, je sentais que cette femme allait chambouler ma vie, je ne savais pas comment elle allait s'y prendre mais je le savais. Et même si je n'ai pas encore toutes les réponses à mes questions, je me sens rassuré à ses côtés, comme si... Oui, comme si c'était ma place. Près de Mi Ah, et d'ailleurs je ne lui ai toujours pas lâché la main.



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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Mar 28 Fév - 21:09
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Je le bade. Je le bade parce que je me dis qu’il est mon sang et qu’il est ma chair, tout ce qu’il me reste de ce qui était ma véritable famille. Pourquoi alors nous sommes alors retrouvés seuls, adoptés, et non pas recueillis par des oncles ou des tantes? Ne restait-il donc rien de notre famille d’origine? Les yeux pleins de larmes, je regarde mon frère, Jae Won, comme s’il était la 8ème merveille du monde parce que je le trouve tellement beau. Même si l’émotion a envahi mon corps entier, même si j’ai laissé de côté la Mia que tout le monde connaît, j’suis encore capable d’avoir des gestes spontanés, comme lorsque je le prends dans mes bras parce que c’est un besoin vital. Je sens d’ailleurs mon coeur s’alléger quand la chaleur de mon corps trouve celle de mon frère. C’est rassurant, ça fait du bien de serrer dans ses bras la seule et unique personne qui vous reste en repère, en souvenir d’une belle vie que vous auriez pu avoir. Et c’est tellement triste à la fois… J’en pleure sur son épaule, hoquetant tellement j’étais effondrée. Pourquoi j’avais eu droit à une vie des plus magnifiques alors que lui avait dû se retrouver si loin et si démuni? Il était un voleur, un vagabond, j’étais une fille des beaux quartiers qui avait eu la meilleure éducation possible.

Pour l’instant, tout ce que je lui ai donné c’est la photo de nous. La photo de nos parents est toujours dans la poche de mon pantalon mais chaque chose en son temps. Je venais tout juste de lui annoncer que nous étions liés par le sang, et pas qu’un peu, que nous étions issus du même amour et de ce que la photo montrait, un amour pur et unique. Un amour fou. JaeWon regarde la photo, les larmes coulant sur ses joues alors que j’ai juste envie de déposer un bisou sur ses joues et le réconforter du mieux que je peux, mais je ne peux pas. Je dois le laisser encaisser, je dois… Je dois encore m’habituer à lui, à sa présence, à son arrivée si soudaine dans ma vie qui me chamboule tout. J’ai l’impression de ne plus être la même personne, d’avoir pris un coup de pelle derrière la tête et qui m’a remis les idées en place. Qu’est-ce que je veux vraiment faire dans ma vie? Qu’est-ce que je veux devenir? Qui je veux être? Toutes ces questions fondamentales se voient alors chamboulées par la simple venue de mon petit frère.

Il regarde la photo, avant de déclarer qu’il me manquait des dents à cette époque. Je souris, quoi de plus normal pour une enfant de 2 ans où les dents ne font que pousser pour le moment. Et j’ai beau regarder la photo, je ne parviens pas à me souvenir d’un quelconque bruit, d’une quelconque odeur qui puisse me ramener à cette époque là, certes courte, mais où tout semblait aller pour le mieux. Il attrape ma main, me force à me rapprocher de lui, ce que je fais sans hésiter. Je serre doucement sa main dans la mienne tout en l’écoutant me demander qui était la personne qui était rentrée dans la pièce. Je secoue la tête à sa question. Mais je ne suis pas encore capable de lui répondre clairement qu’il s’agissait de mon père adoptif et que nos parents étaient morts assassinés. Il me dit qu’il ne leur en veut pas, parce qu’il pense que c’est notre père, mais je continue de secouer la tête, plus vivement cette fois, alors que je grimace. Je sèche mes larmes d’un revers de la main, alors que je râle ma gorge, comme pour me préparer à lui répondre. Non… ma voix est encore fragilisée par l’émotion. Non c’était pas papa. C’était mon père adoptif. J’acquiesce en détournant le regard, repensant en mon enfance avec cet homme, les moments de joie passés avec lui. Mais ses révélations m’avaient bouleversé. Lui, qui m’avait adopté, et confié mon frère à un ami qui habitait au Japon.

« Si j’ai tout compris ce qu’il m’a dit… Il nous a recueilli le matin de la mort de nos parents. » J’envoie la main dans la poche de mon pantalon et y sors la photo de nos parents, jeunes. Ils semblaient avoir une trentaine d’années sur la photo. Une photo prise sur une plage, les cheveux volants au vent, et le sourire de ma mère qui aurait pu faire tomber amoureux n’importe quel homme. Je la lui tends. « C’est eux, là. » lui dis-je, le regardant. Il prend la photo, je viens appuyer ma tête doucement sur son épaule alors que je finis par contempler la photo à mon tour. Ce qu’ils étaient beaux… Ils formaient un très beau couple. « Nos parents ont été assassiné. Mon père adoptif nous a recueilli, mais… Il a jugé que c’était trop dangereux de nous laisser grandir ensemble. » je relève la tête pour le regarder. Ma main vient se placer sur sa nuque, je caresse tendrement ses cheveux. « Parce que les assassins de nos parents finiraient par nous retrouver. Alors il m’a adopté et toi, il t’a confié à un ami à lui qui vivait au Japon. » Je repose ma tête sur son épaule, et laisse un silence se poser entre nous alors que mes yeux sont toujours pleins de larmes. « Je voudrais espérer que tu as été heureux dans ta vie mais j’en doute… » et, après un soupir, je rajoute « j’espère que ton père adoptif a pris soin de toi comme le mien a pris soin de moi. » parce qu’il le méritait après tout. Je ne voulais en aucun cas savoir que mon frère a été malheureux. Jamais. C’était impensable pour moi. Je ne le pardonnerais jamais aux personnes coupables de tout ça.




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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Ven 10 Mar - 17:07
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Mes jambes me lâchent, je me laisse tomber sur les fesses. Je pense réaliser mais ce n'est pas le cas, après être resté dix-neuf ans dans l'ignorance, dix-neuf ans à s'être fait tous les scénarios possible sur mon passé, sur ma famille, sur ce qu'il s'est réellement passé, à tenter de comprendre alors que je ne le pouvais pas. Dix-neuf ans où je savais que je ne retrouverai jamais ma famille, mais tout au fond de moi, je sentais autre chose, comme si je n'étais pas seul. Et je ne l'étais pas. J'observe alors cette photo, mon cœur se resserre dans ma poitrine, toutes ces années passées loin de ma sœur, séparé d'elle, je ne connaissais même pas son existence. Mais sur cette photo, c'était nous... Je n'y avais jamais prêté attention, je l'ai regardé cinq ou six fois mais si seulement j'avais su, si seulement j'avais su qu'il s'agissait de ma sœur et moi. J'étais loin de m'imaginer qu'on m'avait séparé d'elle. Mais elle est là, à mes côtés, elle peut répondre à toutes mes questions j'en suis certain... Mais j'en ai tellement, beaucoup trop de questions que je ne sais même pas par où commencer.

Je finis par lui poser la question qui me brûle les lèvres, cet homme, était-ce mon père? Il s'agit de ma sœur, je sais que je peux retrouver mes parents. J'ai eu une lueur d'espoir, je ne sais même pas ce que ça fait d'avoir un papa... Je n'ai jamais considéré le père de Jae Sun comme un père, il ne s'occupait pas de nous, tout ce que j'ai eu, c'est des frères. Les orphelins, Jae Sun qui a toujours été mon repère, mais pas de père, même pas de père adoptif. Mais elle me dit que non, que ce n'est pas mon père. Je baisse les yeux. Elle ajoute qu'il s'agit de son père adoptif, je fronce les sourcils. Elle a été adopté elle aussi? L'espoir de retrouver mes vrais parents commencent à beaucoup trop disparaître, je n'aime pas ça. Mais il finit par totalement s'effacer lorsqu'elle m'annonce qu'il l'a recueilli le matin de la mort de nos parents. La mort de nos parents. Une partie de moi se brise, littéralement. Je les ai jamais connu et je ne les connaîtrais jamais... Les larmes me montent aux yeux, de nouveau, mais je finis par attraper la photo qu'elle tend dans ma direction. Puis je l'observe, ils étaient beaux... maman et papa. Je n'arrive pas à quitter la photo du regard, de ma voix à moitié tremblante, je finis par lui dire « Tu ressembles à maman... » Elle avait l'air jeune sur la photo et je peux déjà y voir les ressemblances. Regarder cette photo... ça me détruit, ça me détruit autant que ça me fait du bien.

Mi Ah, redresse son visage, d'un geste tendre, elle approche sa main de ma nuque et me relève la vérité. Le reste. J'ai du mal à encaisser tout ça, je retrouve ma soeur, nos parents qui ne sont plus de ce monde, les assassins de nos parents qui souhaitaient sûrement nous retrouver... Nous avions été séparé pour notre sécurité. « Je voudrais espérer que tu as été heureux dans ta vie mais j’en doute… j’espère que ton père adoptif a pris soin de toi comme le mien a pris soin de moi. » Mon coeur se resserre de nouveau dans ma poitrine, je baisse la tête. Je n'en parle jamais, je ne parle jamais de ma vie, de mon passé... Rien de tout ça, mais là il s'agit de ma soeur, et elle doit savoir la vérité.

Un silence s'était installé, mon regard se repose sur cette photo de nos parents. Je prends mon courage à deux mains, je ne savais pas que ça allait être si difficile d'en parler... Les personnes dont je suis proche sont les orphelins, je n'ai pas besoin de leur raconter tout ça, à eux, nous avions vécu le même enfer. « J'étais... Avec d'autres orphelins dans un cirque. » Ma gorge de noue, parce que même si je ne leur dis pas clairement, les autres orphelins sont tout de même ma famille et je les aime énormément. Ils ne méritaient pas tout ça. « Il ne s'occupait pas de nous mais j'avais Jae Sun, c'est... son fils. Il était et est toujours là pour nous. » Je quitte la photo du regard, relevant légèrement la tête. Vous lui devez beaucoup à Jae Sun... « Jae Sun a fini par envoyer son père en prison quand il a découvert... la.. vérité. » Je trouve enfin le courage de la regarder, je continue rapidement, elle doit se poser tellement de questions. « C'était un homme mauvais et... un violeur. » Une saloperie, oui. Je la quitte du regard. « Il a fait du mal à tous les orphelins... Il a utilisé le plus jeune d'entre nous, le plus naïf, il a profité de sa maladie. Il est kleptomane et il l'envoyait faire les poches des gens... Il... » Ça me fait bizarre de parler de tout ça, et surtout de tout raconter mais j'ai besoin de lui dire, et Miah a besoin de savoir. « Il a violé l'une d'entre nous, elle a fini par... se suicider. » J'étais assez jeune mais ce sont des choses qui marquent beaucoup trop, une larme s'échappe et coule le long de ma joue sans que je m'en rende compte. Si je lui dis tout ça, c'est pour qu'elle le sache... Je ne suis pas en train de me plaindre, je lui explique juste. Lui expliquer à quel point cet homme était une pourriture. « Il nous a tous fait plus ou moins du mal, je pensais être le seul à y avoir échapper. » J'hausse les épaules, venant essuyer ma joue humide avant d'ajouter. « Mais il m'a caché tout ça... Il m'a toujours dit que mes parents m'avaient abandonné devant le cirque sans explication, qu'ils n'avaient pas l'air... qu'ils... » Je ne trouve même plus mes mots, cela devient beaucoup trop difficile mais je finis par reprendre. « Qu'ils avaient l'air d'en avoir rien à faire, de moi. » Je lâche la photo, je n'arrive plus à la regarder. Je conclus alors. « Quand Jae Sun a eu 18 ans, il a aussitôt dénoncé son père mais le cirque a fermé, Jae Sun ne nous a pas abandonné, il l'a jamais fait.. alors... avec les autres orphelins, on vit dans une maison abandonnée. On s'entraide, et puis... On sait qu'on a tous vécu quelque chose d'horrible. L'enfer, on l'a vécu ensemble. » Je pense alors à Mac, Picsou, Allumette, Jae Sun... Ils ne méritaient tellement pas ça, et même si je passe mon temps à les taquiner, qu'il y a quelques disputes, nous sommes une famille unie. Je ne pourrais pas les abandonner. « C'est pour ça que j'ai essayé de vous voler... » Je ne voulais pas voler ma sœur, ni sa famille adoptive. Pas du tout. « On vole tous pour pouvoir manger, même si c'est Jae Sun qui y parvient le mieux, moi je n'y arrive pas mais je n'ai pas le choix. » Je le sais au fond de moi, je suis un piètre voleur mais non... Je n'ai pas le choix. Je sors un collier de ma poche, collier qui appartient sans doute à Mi Ah, c'était la seule chose que j'avais récupéré avant d'être retombé sur la photo, la première fois que je me suis introduit chez eux. « Tiens... » dis-je, lui rendant son collier. Je n'ai vraiment pas envie de voler ma propre sœur, il en est hors de question. « Je suis vraiment désolé. » Je m'excuse car je ne le voulais pas. « … Voilà... » terminé-je d'une petite voix, quelque peu honteux. C'est la version courte de l'histoire mais c'est déjà bien assez, j'aurais tout le temps de tout lui dire plus tard. Pourtant, je ne veux pas l'inquiéter, je cherche tout de même à la rassurer en lui disant « Mais ça va... Enfin, on s'en sort comme on peut. Et puis au moins, il est en prison. » C'est tout ce que je peux lui dire, on s'en sort comme on peut. Je baisse la tête. « Je suis rassuré que tu n'ai pas eu à vivre tout ça... Que ton père adoptif ait pris soin de toi. » dis-je, sincèrement. J'aurais pu être jaloux, j'aurais pu me le demander : pourquoi moi et pas elle ? Mais c'est tout le contraire, je suis rassuré. Vraiment très rassuré qu'elle ait pu avoir une vie plus ou moins normale, qu'elle ait pu profiter, je n'aurais pas supporté qu'elle souffre de tout ça, elle aussi...



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Re: Someday we'll know {Miah &Jaewon} | Jeu 16 Mar - 18:22
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Elle ignore pourquoi, mais elle a peur. Elle sent quelque part que son frère va lui répondre négativement à sa question s’il a été aussi heureux qu’elle. Comment était-ce possible? Comment sa moitié, de l’autre côté de la mer, aurait pu mener une vie bien plus médiocre que la sienne? Comment était-elle censée accepter cette fatalité? Elle savait qu’elle allait pleurer en écoutant son histoire, mais il fallait bien passer par là. Il fallait bien qu’il lui raconte ce qu’il a fait pendant toutes ces années. Au début, il lui parle d’un cirque, d’orphelins. Mia déglutit nerveusement, le regard rivé sur le visage de son frère, qu’elle étudie dans le moindre détail. Aucun mot ne lui échappe. Il lui parle de son père adoptif, mais il lui parle aussi d’un prénom qui revient souvent: Jae Sun. Mia fronce légèrement les sourcils, mais, quand elle entend le mot ‘violeur’, son sang ne fait qu’un tour. Comment Hwang-Sik aurait-il pu confier un bébé à un monstre? L’histoire de Jaewon fait froid dans le dos. Mia en frissonne. Elle ramène ses jambes contre elle et se blottit de sorte à se tenir chaud, alors qu’elle continue d’écouter attentivement tout ce que lui raconte son frère.

Mais à l’intérieur, c’est un ouragan. Elle est révoltée Mia. Elle est tellement révoltée qu’elle n’a qu’une envie, c’est tuer cet enfoiré, et envoyer son père adoptif au trou. Elle essaye de ne pas montrer ses émotions, c’est ce qu’elle fait tout le temps de toute façon, elle fait ça bien, depuis qu’elle s’y est mise. Or, là, ça risque d’être différent. Elle est tellement énervée, secouée par cet assemblage d’émotions qu’elle n’arrive pas à prendre sur elle. Mia pousse un soupir, elle essaye de se calmer mais c’est difficile. Ca ne s’arrange pas quand Jaewon lui dit qu’il lui a fait du mal à lui aussi en lui faisant croire que ses parents l’ont abandonné pour la simple et bonne raison qu’ils n’avaient rien à faire de lui. Elle se mord la joue, puis, pour se calmer, son instinct la fait regarder cette photo de ses parents. Leurs sourires sont comme un antidote, aussitôt, une douce sensation de sérénité prend possession de son corps. Elle ne les avait jamais connu mais ô combien elle aurait aimé partager des moments si précieux avec eux, et avec son petit-frère.

Ce Jaesun semblait en avoir fait beaucoup pour les orphelins. Or, quand Jaewon emploie cette maison abandonnée dans laquelle ils vivent, Mia ne tarde pas à se faire entendre. « Quoi?! » C’en est trop. « Comment ça une maison abandonnée? » elle fronce les sourcils, se saisit de la main de son petit-frère. « Tu peux pas rester là-bas, Jaewon. Je refuse… » C'est insalubre, il doit tomber malade trop souvent se dit-elle... Elle se dit aussi qu’elle a un peu son mot à dire maintenant, elle est la dernière preuve vivante qu’il y a longtemps, ils avaient une famille, une vraie, et qu’ils étaient heureux. Elle a le coeur qui se brise de voir que son petit-frère a dû apprendre à se débrouiller seul toute sa vie, flirter avec le danger pour pouvoir s’en sortir. D’un côté, elle se doute bien Mia que son frère ne quitterait les orphelins pour rien au monde. Comme il le précise, l’enfer, ils l’ont vécu ensemble. Dur dur de quitter ses compagnons de guerre après tant d’épreuves traversées.

Soudain, il sort de sa poche un collier. Le collier de Mia. Cette dernière esquisse un sourire triste, alors que d’un revers de main, elle sèche les dernières larmes qui restaient sur ses joues. Elle prend le collier, puis, le fixant un moment, elle réalise que sans ce côté voleur qu’il avait, ils ne se seraient jamais retrouvés tous les deux. « En temps normal, je te dirais que c’est mal ce que tu fais. » Puis, penchant la tête, elle attache le collier derrière son cou. Elle relève la tête, basculant ses cheveux sur son épaule gauche avant de regarder son frère. « Mais c’est grâce à ça qu’on s’est retrouvé. Alors j’ten veux même pas. Ne t’excuse pas. » Elle l’attire vers elle, pose ses lèvres sur sa joue. Elle ferme les yeux, elle reste contre lui. Les larmes dévalent ses joues. Finalement, c’est son front qu’elle appuie contre sa joue. Elle est désespérée, elle est effondrée. « Dis pas ça… Dis pas ça. » répète-t-elle. « C’était à moi de subir tout ça… » Mia pense qu’être l’aînée, ça rime avec endurer. « J’en veux tellement aux gens qui t’ont fait subir ce calvaire… » Elle serre son frère contre elle, comme si sa vie en dépendait. « A partir de maintenant, c’est moi qui te protégerai. Tu peux me croire. » l’étudiante ressent une telle hargne en prononçant ses paroles. Ses yeux s’ouvrent, elle fixe un point précis tandis que son frère est contre elle. Elle repense à ce qu’elle avait vécu avec son frère quand ils n’étaient encore que des bébés.





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