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minki + vieille canaille
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minki + vieille canaille | Mar 28 Fév - 23:50 Citer EditerSupprimer
Jeon Jin Hyuk & Kyo Min KiDes inexactitudes ont été portées à mon attention concernant les bénéfices générés par Yongsan-gu ces derniers mois. Il semble qu'un certain propriétaire de club ait pris la fâcheuse habitude de puiser dans les profits pour assouvir certaines de ses déplorables addictions. Je suppose que tu n'auras aucun mal à déterminer de qui il s'agit. Veille à faire de son châtiment l'occasion de rappeler aux téméraires que les gains de Dugaegol Pa ne sont pas une putain de jarre où fourrer leurs mains sales. La voix rauque est drapée des soupirs exhalés autour de ce que Jin Hyuk devine être un cigare onéreux. Entre ses propres lèvres se déroulent les volutes de fumée dessinés par une bête cigarette ; âcres et mordants comme la brise hivernale qui mord la chair de ses bras nus accoudés à la fenêtre ouverte. J’y veillerai. Y a-t-il autre chose ? Son interlocuteur évoque un dealer ayant failli à fournir une nouvelle recrue ; pas de discipline cette fois, mais une marque de loyauté est exigée et Jeon fait jouer les phalanges de sa main gauche, suivant de ses prunelles sombres le jeu d’ombres et de courbes encré sur son épiderme pâle, parsemé de veines saillantes et criblé d'éraflures.
Tandis que l’appel s’achève, Jinhyuk rejoint la silhouette féminine qui lui a été livrée en guise d’offrande pour récompenser son efficacité. Alanguie, nue sur le lit défait, elle est désormais l'élément clé d'une mise en scène crade : saoulée jusqu'à l'inconscience avant qu'il souille les draps rêches et la marque çà et là de prétendues preuves d'une nuit de débauche. Il n'a rien d'un saint, Jinhyuk, et l'appel de la chair est parfois plus attrayant que la raison, quand les tracas lui broient l'âme et qu'il n'aspire qu'à un instant d'oubli ; mais lorsqu'il est maître de lui-même, comme cette nuit, la seule idée de réduire un être vivant à l'état de pute le débecte, et user de stratagèmes lui offre le luxe de se croire à nouveau un peu humain.
D'une main il survole son visage, mesure la profondeur de ses soupirs pour s'assurer de son inconscience, avant de pêcher dans sa poche arrière un autre téléphone - mobile jetable aussi peu compromettant que possible - et de pianoter un bref R3h à l'attention de Minki.
Veste enfilée et rares effets personnels réunis en vitesse, il claque la porte et quitte le motel décrépi d'un pas pressé. C'est quelques kilomètres plus tard, alors que rage le moteur sous la pression de l'accélérateur qu'il écrase, que retentit un appel du flic en réponse à son message. Taf de dernière minute, il lance aussitôt qu'il décroche, occupé à ressasser les infos qu'on lui a refourguées. Du pouce et de l'index, il extirpe le cylindre de papier brûlé jusqu'à la trame qui lui obstrue la bouche et éjecte la cigarette hors de la fenêtre pour converser plus aisément. Les rues défilent au même rythme que le temps qui lui est imparti pour agir et cogiter à voix haute avec un complice est une option alléchante. J'ai deux cas en dehors des clous. L'un tout à fait au-delà des limites, et l'autre qui les borde. Je suis plutôt certain d'avoir identifié le premier mais j'ai encore des doutes concernant le deuxième.
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Re: minki + vieille canaille | Ven 3 Mar - 13:25 Citer EditerSupprimer
+ vieille canaillejinhyuk & minki
C’est le deuxième avertissement que son fils a reçu de sa maîtresse. La première fois, il s’était simplement levé en pleine leçon pour sortir de la salle et aller dans la cour. Cette fois-ci, il a été attrapé en train de gribouiller sur ses cahiers, ayant même mal parlé à sa maîtresse quand elle a cherché à confisquer son cahier. Plus il regarde Jimin, plus il se sent coupable parce qu’il sait pourquoi son fils n’est pas très bien, son oncle Insu lui manque. Et qu’il ne comprend pas vraiment ce qu’est la prison. « Jimin-ah, tu ne peux pas continuer comme ça », il ne reçoit aucune réaction de son fils, affalé sur leur table de cuisine, les yeux rivés sur un dessin. Le père soupire en passant une main sur le visage, il a dû interrompre son boulot pour le chercher à l’école, sans même réussir à joindre une nounou pour le garder ; ses proches lui avaient déjà conseillé de faire suivre Jimin par un spécialiste et il est sérieusement en train d’envisager cette option parce qu’il n’arrive même pas à obtenir deux-trois mots de son fils. « Jimin… » Probablement la quatrième tentative de l’après-midi mais toujours aucune réaction – et il sent le téléphone jetable vibrer dans la poche de sa veste. C’est un faux numéro, juste pour son indic. Il regarde quand même JImin une dernière fois, une expression d’excuse sur le visage alors que son gosse n’en a que faire de lui. Fine, il sort le portable et regarde brièvement le message de Jinhyuk avant de le supprimer et le ranger de nouveau. Jimin va encore plus lui en vouloir.
Ça lui prend quelques heures avant de trouver quelqu’un de libre pour garder Jimin, surtout qu’il ne pourra probablement pas rentrer cette nuit non plus. Il se précipite au commissariat, saluant quelques collègues au passage et il s’installe derrière son bureau, ordinateur branché, téléphone collé à l’oreille. L’ordinateur du gérant du club surveillé par la police, les grosses anomalies dans les chiffres avaient sauté aux yeux d’un collègue qui avait spécifiquement lié Bang à un autre cas récemment découvert. « Y’a moyen que Bang soit carrément derrière le meurtre des quatre prostituées récemment trouvées. Elles bossaient toutes les quatre au club et les autopsies n’ont révélé aucune anomalie, aucune trace. Franchement, le job est trop clean. Mais… » Il ouvre le dossier de la dernière prostituée qu’ils ont retrouvée, relit brièvement les infos même s’il a déjà lu une cinquantaine de fois. « Il a fait une erreur avec sa dernière victime. Il a pris trop d’assurance avec les premières filles et il va probablement continuer à faire d’autres erreurs. »
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Re: minki + vieille canaille | Ven 3 Mar - 17:11 Citer EditerSupprimer
Jeon Jin Hyuk & Kyo Min KiBang ; c'est bien l'homme auquel il pensait, mais la vitesse à laquelle Minki a connecté leurs suspicions de ces derniers mois avec son entrée en matière relativement cryptée l'épate. Un sourire sarcastique lui étire la commissure tandis qu'un feu rouge le freine, et il tapote le volant d'un index pensif avant de jeter un bref coup d'oeil à l'heure. Bang, donc - son premier cas de la soirée. Ce n'était qu'une question de temps avant que l'homme ne s'attire définitivement les foudres des hautes sphères pour les pertes causées, qu'elles soient financières ou humaines. Rien à signaler à propos de l'autre club ? Il questionne par simple précaution, mais n'a pour sa peine rien déniché de foncièrement dérangeant (si on considère qu'un club ajoutant officieusement drogue et prostitution à la carte des produits et services disponibles en coulisses n'est pas en soi foncièrement dérangeant). Tu as les détails de l'état dans lequel les victimes ont été retrouvées ? Il n'y a jamais d'excuses pour un crime, mais on pourrait appeler karma le fait que leur tueur subisse le sort qu'il leur a imposé. Non ? Bang ressortira de la convocation du boss les pieds devant, liquidé suivant son propre mode opératoire. Attends-toi à repécher un corps dans les prochains jours. J'essaierai de dégoter le nom de son successeur. C'est intéressant. Qui dit remodelage hiérarchique dit vulnérabilité : les partisans (sbires, complices tordus, clients haut placés en politique ou en affaires, ...) de Bang risquent de s'agiter en constatant qu'il a été écarté (éliminé), certains tenteront probablement de faire disparaître des preuves de leurs propres torts de peur d'être mis à jour ou d'être les prochains sur la liste d'épuration, et l'homme sélectionné pour prendre la tête de cette parcelle du territoire du gang devra consolider sa nouvelle place. Période propice aux erreurs, aux ambitions déçues et aux coups dans le dos - soit opportunité pour les flics en quête de failles pouvant aider à fragiliser à court terme et démenteler à long terme le système corrompu rongeant les entrailles de toutes grandes villes. Mon autre cas concerne un dealer supposé avoir failli à fournir un nouveau tribu au gang. Je penche pour Im. Les ventes et profits de la coke sont en chute actuellement, non ? C'est une plainte qu'il a entendu mentionner durant les heures perdues à faire le pied de grue dans le bureau de l'un d'un supérieur. Être un homme de main lui convient largement et recevoir des ordres concis et clair est déjà assez à son sens ; mais le brainstorming et les déductions forcées dont il écope ces derniers temps sont à la fois de bon et de mauvais augure. Preuve qu'il gagne en crédibilité et en confiance et pourrait se voir confier plus de responsabilités d'ici peu, à son grand damne, mais au profit de sa mission d'infiltration. Il était probablement trop occupé à tenter d'accroître sa rentabilité sur ces plans pour se charger du reste - ce serait légitime et le boss est enclin à se montrer clément. Ses mains se serrent sur le caoutchouc, les phalanges blêmissant à mesure que le sang se dissipe sous l'effet de la pression exercée. Tout devient plus concret : les faits, leurs conséquences. Jinhyuk n'a rien d'un meurtrier au sang froid, d'un habitué, indifférent. Ses tâches jusqu'à présent ont plutôt été liées au fait d'effacer des traces, de blesser, de mettre une cible en conditions (souvent atroces) pour être à la merci d'un patron supposé l'achever. Mais il est rare qu'on lui demande d'appuyer sur la gâchette et c'est quelque chose à quoi il n'aspire pas. L'un de mes problèmes peut en résoudre un autre, il murmure à voix basse, torturant sa lippe de ses incisives tandis qu'il cogite. Un condamné dans une main, une preuve de loyauté au gang dans l'autre. Timbre audiblement tendu, il reprend : Hyung. Quelle est la plus grande preuve de loyauté ? Tuer pour un frère. Tuer pour Dugaegol Pa, n'est ce pas ?
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Re: minki + vieille canaille | Lun 6 Mar - 1:12 Citer EditerSupprimer
+ vieille canaillejinhyuk & minki
Il répond par la négative quand Jinhyuk lui demande pour l’autre club, n’ayant pas encore reçu le rapport de son collègue censé bosser dessus en profondeur. Ce gang, c’est celui pour lequel il avait lui-même fait une mission d’infiltration, ayant récolté les informations nécessaires qui lui ont permis de récupérer sa véritable identité au bout de quelques mois. C’est dans cette mission qu’il a repéré Jinhyuk, ce gamin au regard perdu mais à la carrure solide, qui en a trop vu mais qui continue d’avancer. Il a vu une proie, un objet d’abord malléable pour la police… auquel il a fini par s’attacher. La plus grande difficulté qu’il a connue dans ce boulot, c’est justement celle-ci, ne pas mélanger ses émotions avec son job. Mais ça le perturbe de savoir qu’un jour Jinhyuk pourrait crever d’une balle dans la tête et qu’il serait juste ça, un indic tombé pour la police. « Tu as les détails de l'état dans lequel les victimes ont été retrouvées ? » Il chasse ses pensées un peu sombres à chaque fois qu’il s’imagine retrouver le corps de Jinhyuk dans la rivière et se concentre sur la conversation. « Sale. » Son doigt clique sur la croix en haut à droite pour refermer le dossier de photos ; il n’a pas besoin de les revoir pour les décrire. « Découpées en deux au niveau de la taille, des mutilations à l’entrejambe pour les trois premières, comme s’il voulait éradiquer leur féminité. Les trois premières victimes ont également été vidées de leur sang mais là encore, le corps de la quatrième victime a seulement été lavé de toute trace de sang, on suppose qu’il voulait préserver l’illusion qu’elle était encore vivante. La quatrième victime était sans doute importante pour lui, voire même privilégiée, c’est sa relation avec lui qui nous aidera à le coincer. » Jinhyuk sera sans doute une meilleure aide pour déterminer la véritable relation entre la quatrième victime et le tueur. « Bang ressortira de la convocation du boss les pieds devant, liquidé suivant son propre mode opératoire. Attends-toi à repécher un corps dans les prochains jours. J'essaierai de dégoter le nom de son successeur. » Il grogne un ’’mmh’’, se frottant les yeux, peu satisfait de savoir qu’il y aura effectivement un corps à repêcher dans les prochains jours. « Mon autre cas concerne un dealer supposé avoir failli à fournir un nouveau tribu au gang. Je penche pour Im. Les ventes et profits de la coke sont en chute actuellement, non ? » Ses sourcils se froncent, les images des corps mutilés disparaissant de son esprit alors qu’il ouvre un nouveau document contenant des nombres cette fois-ci. « Il était probablement trop occupé à tenter d'accroître sa rentabilité sur ces plans pour se charger du reste - ce serait légitime et le boss est enclin à se montrer clément. » « Mais ça n’colle pas avec le profil de Im, c’est un gamin sans ambitions qui se contente du peu qu’il gagne pour tout claquer sur des cadeaux pour sa mère. Les ventes sont en chute ouais, depuis carrément deux mois en fait mais c’est le mois dernier qui montre le plus d’irrégularité. C'est surtout dans le nord en fait. C'est pas la zone gérée par Kang ça ? » Il se repasse encore et encore les chiffres, grave sur ses cornées les noms des dealers qu’ils ont réussi à classer dans la database. Les nombres, c’est quelque chose d’imprévisible, déterminer la source du problème devient plus compliqué quand ils manquent d’infos. « L'un de mes problèmes peut en résoudre un autre », il acquiesce, cherchant dans ses dossiers quelque chose de pertinent qui pourrait aider Jinhyuk. « Hyung. Quelle est la plus grande preuve de loyauté ? » Mais la soudaine question de Jinhyuk le crispe dans ses mouvements, il se redresse, sourcils froncés. L’usage du ’’hyung’’ le ravit, ça lui rappelle l’époque où son fils le respectait et n’avait pas de soucis pour discuter avec lui ; être appelé hyung, signe de respect, c’est quelque chose de réconfortant. Surtout venant de Jinhyuk. « La plus grande preuve de loyauté c’est de rester loyal à tes propres convictions – et puis il réalise un peu en retard ce que Jinhyuk sous-entend. Jinhyuk-ah, fais pas de conneries, okay ? »
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Re: minki + vieille canaille | Mar 7 Mar - 18:40 Citer EditerSupprimer
Jeon Jin Hyuk & Kyo Min KiLes ventes sont en chute ouais, depuis carrément deux mois en fait mais c’est le mois dernier qui montre le plus d’irrégularité. C'est surtout dans le nord en fait. C'est pas la zone gérée par Kang ça ? Jin Hyuk s'accorde un temps de battement, sourcils froncés par la concentration. Im n'est pas du genre à placer des ambitions perso avant le gang et c'est bien la raison pour laquelle il collait avec le profil recherché - ne pas recruter pour le gang n'est pas une défection en soi, surtout si la raison est légitime (comme le serait par exemple le fait de vouloir atteindre ses objectifs de rentabilité pour se conformer aux attentes du grand patron). Question d'instinct de survie autant que de priorité. C'est d'ailleurs parce que la faute est minime que l'ordre est de seulement exiger une preuve de loyauté et non de sévir. Mais si Im ne rencontre pas particulièrement de difficultés en termes de profits, l'hypothèse tombe à l'eau ; peut-être n'est-il réellement pas celui ayant failli à fournir un tribu. Il y en a pourtant bien un manquant pour cette zone et si Im n'est pas en cause, les deux options restantes sont Ahn ou Rhee.
Jin Hyuk coupe le contact une fois garé au pied du haut building où se déroule la réunion vouée à être troublée par les ordres du boss. Rhee est ma deuxième option, je suis certain qu’Ahn est hors de cause. Mais lui - il a mentionné le mois dernier qu'il soupçonnait les flics de le filer. Il pourrait avoir renoncé à recruter pour faire profil bas, ou de peur qu'un rat ne saisisse l'occasion pour tenter d'infiltrer le gang à travers lui. Un nouveau coup d'oeil à l'heure le secoue : temps imparti à la réflexion écoulé. Jinhyuk-ah, fais pas de conneries, okay ? Il pouffe de dépit, quelque chose d’amer. Tu devrais pas t'en faire pour moi. C'est pas personnel, juste pratique non ? La seule perte s'il se foire sera la mission avortée. Il sait (se doute) que Minki n'est pas aussi détaché qu'il le devrait mais réellement, la vie de Jin Hyuk ne serait qu'une perte minime. Pour lui-même comme pour les autres. Il est déjà mort de toute façon, coeur carbonisé par un indomptable brasier il y a des mois de ça. Si Rhee est bien celui que je cherche, je le ferai buter Bang en guise de preuve de loyauté. Je suis sur place, j’te recontacte une fois sorti de là ? Il est tenté d'ajouter quelque chose - de lui dire ne pas rester camper au bureau dans l'attente de son prochain message, de rentrer, de prendre soin de son gosse, de pas s'en faire pour une carcasse humaine telle que lui. Mais les mots meurent dans sa gorge comme souvent, parce que peut-être a-t-il besoin de ça - de l'illusion de compter encore. Peut-être que c'est tout ce qui le maintient désormais.
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Re: minki + vieille canaille | Dim 26 Mar - 22:07 Citer EditerSupprimer
+ vieille canaillejinhyuk & minki
Le coup d’fil prend fin sans nouveaux détails révélés, laissant Minki fixer dans le vide maintenant qu’il a eu vent du déroulement des plans de Jinhyuk. Ça le saoule parce qu’il se sent responsable du gosse mais en même temps c’est son intel le plus fiable dans le milieu – dammit, Jinhyuk, t’as pas intérêt à crever. Il termine rapidement les derniers arrangements, en mettant au courant ses collègues qui bossent d’nuit et ils s’accordent à ne pas préparer d’opération parce que justement c’est plus de leur ressort. La police a de grands desseins concernant ce gang, ils veulent l’éradiquer à la racine et c’est pas encore le moment. Interrompre l’assassinat d’un ersatz tout en bas de la hiérarchie causera plus de problèmes qu’autre chose – entre autres, la recherche de la taupe, aka Jinhyuk. Les derniers détails réglés, Minki retrouve sa voiture et retourne chez lui.
La babysitter s’est endormie sur le canapé quand il rentre dans l’appartement, aussi discrètement que possible, la faible lumière du salon l'aidant à s’orienter jusqu’à la chambre de son fils. La veilleuse éclaire le visage de Jimin, le gamin ouvrant les yeux quand il entend les pas s’approcher de son lit. « Hey big guy », dit Minki à voix basse, une main passant sur la touffe brune de son fils. Au moins, à moitié endormi, Jimin le déteste un peu moins. « Abeoji » mais Jimin n’ajoute rien d’autre, papillonnant juste des yeux avant de les refermer et se rendormir. Il reste quelques minutes là, à le regarder dormir, les traits paisibles. Ses yeux glissent aussi sur la table de chevet sur lequel un dessin est posé et sans même lire la légende, Minki sait très bien que c’est un dessin d’Insu et ça aussi, ça lui fait un peu mal de voir. Il quitte la chambre de Jimin et rôde comme un fantôme dans sa cuisine, son téléphone en mains, en attendant que Jinhyuk le contact. Il n’ferme pas l’œil une seconde parce qu’il ne peut pas se permettre de louper l’appel. Après tout, il ne sait pas dans quel état il va retrouver son dongsaeng : en entier ou en morceaux éparpillés dans la ville.
Quand finalement il reçoit un sms avec les coordonnées, il ne perd pas une seconde et quitte son appartement aux alentours de sept heures. Il roule jusqu’à un entrepôt visiblement vide au vu de l’absence de véhicules mais il n’faut pas sous-estimer les gang members ; ils peuvent sortir de n’importe quel trou. Il gare sa voiture loin de l’entrepôt pour ne pas alerter quiconque de sa présence et vérifie qu’il porte son arme et son badge avant de sortir du véhicule. Arrivé à l’entrepôt, il s’arrête près d’une machine et s’immobilise, attentif au moindre bruit, jusqu’à ce que Jinhyuk n’arrive.
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Re: minki + vieille canaille | Mar 28 Mar - 4:16 Citer EditerSupprimer
Jeon Jin Hyuk & Kyo Min KiIl devrait être habitué putain.
Il déteste ça.
Il déteste ça.
Derrière sa gueule stoïque, la tempête. Sous ses paupières closes, un film gore qui se rejoue en boucle, s'étire à l'infini. Quelle est la plus grande preuve de loyauté ? — il a demandé à Rhee, comme il l'avait fait plus tôt à Minki au téléphone. La réponse n'a pas été la même. Pas un dialogue de flic, mais celle d'un membre de gang, et parce qu'il avait des ordres, parce qu'il était porteur d'une autorité temporaire, Jin Hyuk a répliqué alors fais le d'un ton sentencieux.
Il a joué son rôle d'enfoiré : maîtrisé le gars pour le "mettre en condition" et le placer à la merci de Rhee, qui n'a pas démenti les accusations à son encontre (jackpot) et, bien que blême, s'est redressé lentement pour l'exécuter. Gants de cuir sur leurs mains - les mêmes utilisés à chaque fois que le travail est humide et salissant, les mêmes qui s'usent toujours un peu plus au niveau des phalanges, au niveau où l'on cogne, au niveau ou un nez ou une mâchoire craquent sous un coup de butoir. ça n'a pas empêché le sang de gicler. Et Jin Hyuk se déteste un peu (beaucoup) d'avoir su où se placer pour éviter le geyser, mais il se déteste aussi un peu (sacrément) d'avoir l'estomac au bord des lèvres alors qu'il n'est pas celui à avoir dû découper Bang sous la taille, comme un porc, en un acte punitif, une preuve d'appartenance à Dugaegol Pa. Rhee a exécuté le sale boulot avec une froideur d'automate tandis que Jinhyuk maintenant la victime en place, suspendu tête à l'envers dans la boucherie dont le boss a fait son tribunal personnel depuis des décennies. Il se sent aussi crade et haïssable que s'il avait porté les coups de lames en personne.
La plus grande preuve de loyauté c’est de rester loyal à tes propres convictions.
Mais hyung, je les ai piétinées allégrement tellement souvent que j'sais plus en quoi croire, il songe en prenant appui contre un mur, une fois certain d'être à l'abri des regards. Ils ont achevé le ménage, une fois que Rhee a détalé, sa besogne achevée — il restait restait Jinhyuk et les gros bras de Kwon, comme souvent à cette étape du jeu, pour remettre l'endroit en état et disposé du corps.
Kwon enfin parti à son tour, Bang temporairement lesté au fond de la rivière pour ne réapparaitre sur la rive que d'ici une poignée de jours, il reste désormais Jinhyuk et sa conscience, moins vive qu'au début mais toujours accusatrice ; la pire des compagnes.
D'un pas titubant, Hyuk s'écroule dans l'habitacle de sa voiture. Il a les mains tremblantes ; c'est subtile mais indéniable. Contre sa poitrine, à l'intérieure de la veste de costume qu'il s'impose à chaque fois qu'il travaille pour la famille, ses faux papiers pèsent plus lourd que jamais contre sa cage thoracique, au creux de laquelle son palpitant frôle l'implosion. Il roule dans un flou trop familier, celui qui l'engloutit à chaque horreur. A son oreille résonnent encore les mots de hyungnim il était satisfait. Fier, même. Il lui a parlé d'opportunité parce que les meurtres ne sont pas si courants — là où corruption et intimidation (genoux brisés et autres joyeusetés) sont monnaie courante, cet acte-là, irréversible, constitue un ultime recours. Certes indésirable, mais apte à accroitre une réputation, à propulser une carrière. Et Jin Hyuk s'est montré capable. Il se sent d'autant plus minable.
A en croire le dernier texto reçu, Kyo l'attend au point de rendez-vous où ils étaient supposés se retrouver avant que ne surgisse le contre-temps. Mais Jin Hyuk ne contemple même pas la possibilité de le rejoindre immédiatement. A la place, c'est dans son appart miteux qu'il se terre, le temps d'arracher le costard qui lui colle à la peau en guise de seconde identité, et de gaspiller plus d'eau que ses finances ne le permettent réellement. Lorsqu'il sort, hagard, quelque chose lui souffle que sa propreté est toute relative, tellement trompeuse : y'a rien qui puisse laver son âme, et les stries rouges témoignant de l'acharnement avec lequel il a tenté de s'arracher la peau, de la purifier à l'eau bouillante, ne changent rien à cette vérité crue. Il est juste souillé au-delà de toute réparation. Il y a quelque chose de rassurant dans le fait que le cadre photo contenant son unique cliché de sa fille (celui qui dormait dans son porte-feuille et qui n'a pas péri dans les flammes en même temps qu'elle) soit tourné face contre le meuble : au moins, elle n'assiste pas à sa déchéance ; il n'aurait pas supporté le poids de son regard de poupon, de son sourire d'enfant éternellement figé sur le papier glacé.
Lorsqu'il s'extirpe de son taudis, il est un autre homme. Tenue fancy (de mauvais augure) troquée contre des fringues de ville, il ressemble au Jin Hyuk du quotidien — non pas celui qui a aidé à liquider Bang, mais l'étudiant qui squattera demain les bancs de la Yonsei en rêvant d'un avenir meilleur, si tant est qu'il ressort de ce foutoir vivant. Le trajet, il le fait en bus et à pied, tant pour laisser l'air glacial engourdir le tumulte de ses pensées que pour se donner l'impression d'être un type banal ; un type normal. L'entrepôt est reculé ; situé hors-territoire de Dugaegol Pa, dans une zone relativement sûre car contrôlée par les flics — on ne s’attaque pas aux subalternes de l’Etat, nécessité du statut quo.
Minki est sur place comme annoncé. Mains dans les poches de son sweat, Jinhyuk courbe brièvement la nuque pour le saluer, distant ; mais se fait happer par la nuque dans une étreinte maladroite, un peu brusque, au bout de quelques secondes de battement contemplatives. C'est un réflexe rare, une entente tacite. Le contact supposé l'aider à se sentir un peu plus humain quand les choses tournent mal. Alors il ne se plaint pas, même s'il ne rend pas le mouvement. Glacé de l'extérieur comme de l'intérieur. J't'ai dit d'pas t'en faire pour moi, il lâche quand même après coup, voix étouffée dans l'épaule de Minki, avant que celui-ci ne le libère. Juste un pion, tu t'souviens ? Mais ils savent tous les deux que c'est plus que ça. Minki est le seul avec lequel Jinhyuk se permette de briser le sacro-saint Omertà : le seul à qui parler de ce merdier qui lui comprime la poitrine. Le seul à lui avoir offert un échappatoire et à lui évoquer un avenir utopique. On aurait dû annuler. Qu'est-ce que tu fous ici plutôt qu'aux côtés d'ton gamin ? Il se prétend blasé, ajoute : J'vais bien, pour la forme, sur la défensive. L'instant d'après, un haut-le-cœur le plie en deux, mains agrippées aux rotules ; le goût de la bile se mêle à celui de la honte et de la haine de lui-même qui lui pèsent sur la langue depuis que le boulot est achevé et que l'adrénaline s'est estompée. Il se prend à espérer un appel de Kali dans les prochains jours, à souhaiter qu'elle l'enrôle pour une mission au profit des pauvres pour compenser les atrocités commises et se racheter — un peu. Mais il n'y a pas de rédemption ce soir. Il n'y a que les images crue(lle)s tatouées sur sa rétine et Jinhyuk cligne des yeux, tentant sans succès de les chasser, de se départir de l'envie (du besoin) de se détruire. Hey—, il interpelle, s'interrompt, haletant, puis reprend, J'boirais bien un verre. Son âge n'entre pas en ligne de compte, comme pour toutes les autres conneries qu'il fait sans s'arrêter pour cette limite. On ne le questionne jamais sur ça, parce qu'en se fiant à sa gueule de déterré, on le soupçonne toujours plus vieux qu'il ne l'est réellement. Lui aussi se sent plus vieux qu'il ne l'est réellement, de toute façon. Pojangmacha ? C'est ce qu'il lui faut, ouais : noyer les doléances dans de la bouffe grasse et des verres de soju, entouré de quadra et de quinqua geignant sur leur vie merdique.
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Re: minki + vieille canaille | Sam 1 Avr - 19:18 Citer EditerSupprimer
+ vieille canaillejinhyuk & minki
Il ne prétend même pas retenir le souffle de soulagement quand il voit Jinhyuk arriver, en chair et en os, possiblement avec un bout d’âme en moins mais physiquement il semble intact. Il le voit le saluer respectueusement mais Minki l’attrape sans réfléchir et l’écrase contre lui, murmurant même ‘’thank god you’re alive’’ parce que mine de rien, ce gosse peut être une vraie plaie mais Minki y tient quand même beaucoup. « J't'ai dit d'pas t'en faire pour moi », il prétend ne pas l’entendre et se retient de se montrer offusqué alors qu’à l’intérieur se déchaînent les points d’exclamation tellement il se sent outré qu’on ose lui dire qu’il n’a pas à s’en faire pour ce morveux. Plaît-il ? « Juste un pion, tu t'souviens ? » Sa main passe immédiatement à l’arrière du crâne de Jinhyuk en une petite gifle avant qu'il ne le libère de son étreinte. « Yo, fils d’pute, dis pas ça ! » Il est faussement énervé, en réalité agacé, même si les mots l’ont blessé plus qu’il ne l’aurait voulu l’admettre – quelque chose en Jinhyuk lui rappelle le gamin sans ambitions qu’il était lui-même autrefois. Cette impression de n’être rien qu’un nom sans importance qu’on coince entre les milliers de dossiers de merde et qu’on oublie. « On aurait dû annuler. Qu'est-ce que tu fous ici plutôt qu'aux côtés d'ton gamin ? » « Hell no, j’ai un autre gamin pour lequel m’inquiéter. » For real, son instinct paternel ressort tellement souvent quand il s’agit de ce giant dude fracassé de partout ; encore plus de l’intérieur que de l’extérieur. « J'vais bien. » Il roule des yeux plus pour la forme qu’autre chose. « Arrête d’mentir ducon. » Il n’sait pas trop s’il considère Jinhyuk comme un fils ou comme un petit-frère, un peu un mélange des deux parce qu’il voit davantage un gamin détruit qu’un adulte de vingt ans qui a tout perdu en un clin d’œil. Peut-être que c’est vraiment un peu des deux, d’où son besoin de le protéger comme il protégerait son fils. Mais là encore – y’a des limites. Il n’sait pas s’il pourrait présenter Jimin à Jinhyuk un jour. Il est interrompu dans ses réflexions quand le gosse se plie en deux, Minki pose une main sur son dos et lui demande ce qui n’va pas. Avec une sale impression de déjà vu – le genre d’épreuves où l’on ressort avec des cas de conscience et une envie de tout régurgiter comme si ça effacerait tout. « Hey— J'boirais bien un verre. Pojangmacha ? » Il acquiesce et n’attend pas pour guider Jinhyuk hors de l’entrepôt, en direction de sa voiture. « C’est moi qui paye. Hyung t’achètera tout ce que tu veux, Jinhyukie. » Et si possible, que ça ne soit pas l’équivalent du prix d’un appartement luxueux à cause de son salaire merdique de flic – mais il tient quand même à lui offrir au moins la bouffe. C’est un peu son devoir d’hyung. Il les conduit un peu à l’aveuglette cherchant du regard le premier Pojangmacha qu’il trouve et rapidement il gare sa voiture et ils entrent dans une tente. Minki est probablement trop fatigué parce qu’une fois qu’ils sont installés, il lui pose la question la plus random qui lui traverse l’esprit. « Hey, Jinhyukie, c’était quoi l’métier que tu voulais faire quand t’étais gosse ? » Son fils répétait souvent qu’il voulait être comme lui, un policier, pour être un héros ; depuis quelques mois pourtant, Jimin semble complètement drainé de toute motivation. Et c’est sa faute. Comme d’habitude – comme Insu qui croupit en taule. C'est sa faute aussi.
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Re: minki + vieille canaille | Sam 1 Avr - 21:29 Citer EditerSupprimer
Jeon Jin Hyuk & Kyo Min KiIl a envie de lui dire merde, c'est pas comme ça qu'ça doit s'passer ; il a tellement désappris à s'aimer, JH, que ça le dépasse de voir Minki s'attacher comme si — comme s'il en valait la peine. ça lui donne envie de gueuler, et il le fait, mais il s'est aussi tellement esseulé qu'il est infoutu de le repousser réellement. Lui ou Kali, même combat — ils le gonflent, un peu, à tenter de lui faire croire qu'y'a pt'être bien quelque chose à rattraper en lui, quelque chose d'autre que la pure haine qui le fait tenir vivant et la soif de vengeance qui le consume ; à lui donner envie d'y croire.
Jinhyuk s'ébroue, refoule ; c'est ce qu'il fait de mieux. Le moment est passé, tant pour lui que pour Minki qui déconne probablement pour le dérider. Il raille en retour : J'peux être coûteux en alcool, j'ai bien b'soin d'un suga daddy, contemple un instant l'idée de demander autre chose juste pour le blaser, mais son organisme hurle déjà d'envie à l'idée de tout noyer dans le liquide translucide. S'il était vraiment maître de lui il changerait de sujet, pour la forme, sans peine ; mais il est enchaîné à ça, à l'addiction, et autant il se méprise pour ça, autant il est incapable d'en détacher son esprit aussitôt que l'idée le titille. C'est Minki qui roule, puis lui encore qui paye, et pour tout autre chose Jinhyuk aurait refusé à bloc ; mais des verres gratuits, il ne sait pas y dire non, même si la honte le consume — encore.
Hey, Jinhyukie, c’était quoi l’métier que tu voulais faire quand t’étais gosse ? La question l'arrache à la spirale infernale de ses pensées, le prend de court. Sérieusement ? Il le fixe juste, ahuri, avant de se laisser retomber dans la chaise en plastique rouge typique, et de lever les yeux vers le haut de la tente, pensif. C'est tellement loin.
Il a pas eu les phases typiques des gosses, l'envie d'être comme appa. Appa s'était déjà tiré avec du sang sur les mains et sans un regard en arrière quand il a été ne serait-ce qu'en âge de comprendre la notion de -non- avenir. Euh, j'avais pas d'rêve. J'veux dire, hm- C'est vrai, c'est même foutrement honnête, tellement qu'il s'étonne lui-même. Attend que la première tournée de soju arrive, avale cul-sec, courage liquide. J'savais juste que j'voulais un boulot qui paye vachement pour donner tort aux gens, tu vois un peu ? Un truc creux. Ouais j'voulais des sous, concrètement. Un tas. Il lève les yeux au ciel, commissures étirées de sarcasme sous ses cernes sombres. Il s'arrêterait là avec quelqu'un d'autre, mais c'est Minki — et c'est leur accord : c'est à lui qu'il doit parler, vraiment parler, pour ne pas cesser de se sentir humain, pour ne pas oublier ce qui lui reste de bien, pour ne pas risquer de sombrer dans les vices et travers encensés par Dugaegol Pa. Si y'a un après, j'ferai un truc utile. Minki sait sûrement, c'est noté dans son dossier. Science de l'éducation, donner un avenir à des gosses à défaut d'avoir su le faire avec la sienne, de fille. C'est un peu trop pour qu'il s'force à le dire à voix haute. Tu r'grettes jamais toi ? Ton choix ? Personne n'aime les flics, il demande, à moitié pour l'emmerder et à moitié parce que franchement ça l'intrigue. C'est risqué, ça paye mal et en plus tu t'tapes les heures sup' genre j'sais pas, t'as l'air de vivre plus ou bureau qu'chez toi. Même ce soir : babysitting pour ta pomme. Jin Hyuk remplit leurs deux verres puis lève le sien comme pour porter un toast moqueur (dans le style "rip ton temps libre vu qu'tu l'perds à jouer les bonnes âmes avec moi"). Il va pas s'plaindre de l'avoir à ses côtés, mais il ne cache pas que ça le dépasse un peu, ce souci d'autrui. Les gosses c'est encore innocent — mais les adultes c'est la merde.
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Re: minki + vieille canaille | Dim 2 Avr - 0:41 Citer EditerSupprimer
+ vieille canaillejinhyuk & minki
« Euh, j'avais pas d'rêve. J'veux dire, hm- » Minki tend l’oreille, curieux d’en savoir plus, acquiesce pour l’encourager à continuer. Une dame passe pour leur apporter la bouffe et de nouvelles bouteilles de soju qu’il remplit, avant de se saisir des baguettes et d’attraper un mandu et de le fourrer dans sa bouche. « J'savais juste que j'voulais un boulot qui paye vachement pour donner tort aux gens, tu vois un peu ? » « Ouais, peu importe le job, tant que y’a des sous derrière. » « Ouais j'voulais des sous, concrètement. Un tas. » Et quelque part, c’est triste et réconfortant de savoir qu’ils sont passés par les mêmes malheurs parce que concrètement aux coréens vivant dans l’embourgeoisement du pays, certains ont été pondus dans la pauvreté et n’ont jamais rien su faire d’autre que d’trimer dans la vie. Bosser dur pour une miette de pain. Se faire dévisager dans la rue à cause de quelques trous sur les vêtements. Compter les pièces, les économiser même parfois. Tomber dans de mauvais deals juste pour gagner de l’argent et avoir de la bouffe sur la table. Ouais, quand on est pauvre, on rêve surtout d’gagner juste des sous, peu importe ce qu’on est contraint de faire pour y parvenir. « Si y'a un après, j'ferai un truc utile. » Il acquiesce encore une fois, se rappelant du dossier de Jinhyuk. Peut-être pour ça qu’il tient à ce gosse. Parce qu’il avait des ambitions, avant. Parce qu’il en a toujours maintenant même si c’est profondément enfoui sous une tonne de mal-être. « Tu r'grettes jamais toi ? Ton choix ? Personne n'aime les flics, » il ricane, s’enfilant un verre de soju et le reposant vie sur la table. « Un peu. » « C'est risqué, ça paye mal et en plus tu t'tapes les heures sup' genre j'sais pas, t'as l'air de vivre plus ou bureau qu'chez toi. Même ce soir : babysitting pour ta pomme. » Il lève son verre que Jinhyuk a rempli également et même si son expression tend plus à montrer quelque chose comme ‘’yo fdp parle-moi bien je suis l’aîné ici’’, ça l’fait ricaner, ce petit résumé de son choix de carrière. « C’était un accident. » Il vide son verre avant de reprendre ses explications, les baguettes fourrées dans une sauce. « J’viens d’une famille nombreuse avec des parents endettés jusqu’au cou. Mes frères et sœurs, fallait qu’on s’débrouille pour dénicher des sous et de la bouffe. J’ai fait de mauvais deals. J’suis tombé sur les mauvaises personnes – bref, c’était la merde, j’ai frôlé la taule plus souvent que j’étais à l’école. » Ses baguettes déposées à plat sur la table, il se frotte les yeux pour chasser la fatigue ; c’est qu’il n’a pas dormi de la nuit et la nuit d’avant était encore plus pénible. « Puis j’suis tombé sur un flic qui ne m’avait pas tourné le dos, il dit ça en regardant Jinhyuk dans les yeux, c’était un dude qui avait pour ambition de créer un centre pour les gosses paumés du quartier, les aider à se trouver un avenir. Il m’a vachement aidé et j’sais pas… j’étais tellement paumé et convaincu que ma vie était terminée, que je finirai en taule avant mes vingt ans. » Ça lui fait un drôle d’effet de se remémorer son passé trouble, ces moments où il n’savait même plus qui il était, qui il était supposé être et devenir. Juste une racaille, c’est ce qu’on lui disait tout le temps. Mais ce flic ne l’avait jamais traité comme tel. « Et il m’a montré que j’étais capable d’autre chose, que j’étais pas un raté, un moins que rien sans avenir. Il ne m’avait pas traité comme un pion, là encore son regard se fait plus perçant pour montrer à ce gosse que lui non plus, il ne le voit pas comme un pion, il m’avait montré que j’étais un être humain tout aussi capable de réussir. So… J’sais pas, j’ai tenté ma chance. J’me suis trouvé une motivation par accident. Et puis Jimin est arrivé. » Et c’est probablement ce qui l’a motivé le plus : offrir un meilleur avenir à son fils.
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