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over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon
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Re: over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon | Dim 23 Avr - 16:44 Citer EditerSupprimer
Over the castle on the hill
hyeon ♡ soo kyung
Ce soir, elle ne se reconnaît plus. Il y a ces jours où l’alcool vous rend plutôt triste et mélancolique, et puis il y a ces jours où il vous rend puissant et invincible. Ce soir, Soo Kyung a l’alcool taquin et plus que ça, elle a l’alcool des confessions. Pourquoi est-ce qu’elle raconte tout ça à Hyeon ? D’entre tous, il est celui qui la comprendrait le moins. Celui qui lui ferait la morale sans chercher à comprendre et celui qui la renverrait d’où elle vient en lui disant que ce serait sûrement mieux pour elle. Le Hyeon d’aujourd’hui n’a pas changé mais il n’a rien à voir avec ce garçon qu’elle a pu connaître. Lui écoutait ce qu’on lui disait mais par-dessus tout, il croyait en elle. Sans doute le seul à le faire, lorsque tout le monde autour lui tournait le dos et fermait les yeux sur sa pauvre condition de gamine malmenée. Sobre, elle n’aurait jamais rien dit de tout ça. Ivre de quelques verres en trop, elle confond le passé et le présent et se prend à croire qu’il la réconfortera comme seul lui n’a jamais su le faire. Ces temps où sans rien dire, l’un et l’autre se comprenaient et se rendaient les sourires. « Tu dis une chose et son contraire. Ca n’a pas de sens. » Elle murmure. « Te force pas je t’ai dit. Pourquoi tu me dis tout ça ? Ce que tu penses m’est égal. » Il lui arrache tout de même un sourire. Il retourne sa veste, il ne sait pas ce qu’il veut. Il pense comme on lui dit de penser, il répète tout ce qu’on lui demande de dire. Quel grand orateur ! Il a toujours été parfait dans ces exercices de style. Irréprochable et élégant. Bien élevé et talentueux. Il était à Soo Kyung la tempêtueuse ce calme sage et raisonné qui savait apaiser l’ouragan. Deux façons d’être tellement différentes. Deux façons de penser radicalement opposées. « Ça ne nous empêchait pas d’être amis. » Elle fait remarquer en silence. Peut-être qu’ils ne l’étaient pas vraiment après tout, elle n’a plus jamais été certaine de rien après ce jour-là. Elle n’était même plus sûre de savoir ce que c’était l’amitié ! Et si, comme on le disait souvent, ça servait réellement à quelque chose. Elle voyait ses parents. Leurs amis n’étaient jamais les mêmes, ils changeaient avec les saisons. Et elle voyait les gens autour d’elle disparaître les uns après les autres. C’est de cela qu’il faut se méfier. Des faux amis. Ces gens qui te disent beaucoup de bien mais qui pensent autant de mal. « Des autres. Tu dois te méfier des autres. Ils seront avec toi le temps que ça les arrange, jusqu’à ce qu’ils trouvent mieux. » Un sourire inexpressif teinte ses lèvres rosées. Elle se redresse mais sa bière lui échappe des mains. « Rends-la moi. » Elle tend la main vers lui mais il ne cède pas. Elle essaye une fois… deux fois… ce qu’il est agaçant ! « Uhh… sérieusement ? Je commençais à bien t’aimer avec tes quelques grammes de lucidité là-dedans ! » Elle tapote sa tempe du bout de son index. « Pourquoi tu cherches absolument à tirer une leçon de tout ce qu’il se passe dans ta vie ? C’est toi qui devrait la boire cette bière ! T’es beaucoup trop… coincé, oh mon dieu. C’est quand, la dernière fois que t’as fait un truc vraiment fun ? » Les bras croisés, elle s’appuie contre le plan de travail de la cuisine et le regard d’un air insolent.
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Re: over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon | Sam 6 Mai - 20:09 Citer EditerSupprimer
Il ne sait lui-même pas pourquoi il lui dit toutes ces choses, avec cet air si doux, si chaleureux, qui ne lui ressemble pas, et surtout pas en présence de la jeune femme. Pourtant, il ne peut s'empêcher d'agir ainsi, surtout en voyant sa détresse, en la ressentant de plein fouet, parce qu'il connaît son passé et qu'il sait tous les obstacles qu'elle a dû affronter et qu'elle doit sûrement encore affronter. Il a été là, par le passé, quand elle avait besoin de sa présence, pour se sentir réconforter, valoriser par quelqu'un d'autre que sa propre famille, qui n'est qu'un point sombre dans sa vie. Il a entendu, mais il a aussi vu, alors, c'est sûrement pour cette raison qu'il ne peut s'empêcher de penser aux nombreuses cicatrices de la jeune femme et qu'il ne peut s'empêcher de se radoucir un peu. « Je ne suis pas ambivalent. Et je ne me force pas à rien du tout. Qu'est-ce que je gagne à me forcer ? A part tes reproches je ne vois pas » dit-il d'un ton abrupt, la fixant du regard, presque énervé qu'elle pense qu'il se force à dire de telles paroles alors que ce n'est pas dans sa personnalité et surtout pas la concernant. En plus, elle le sait. « Qu'importe si tu n'en as rien à faire, j'ai juste envie de le dire », il croise ses bras, prenant un air hautain, se voulant être détaché. Son visage redescend, un voile de nostalgie et de tristesse passant rapidement sur son visage, désireux de chasser au plus vite ces quelques souvenirs. Oui, elle n'a pas tort. Ça ne les a jamais empêché d'être amis, mais ils ne le sont plus, du moins, Hyeon a du ma à s'imaginer être de nouveau ami avec elle, tout simplement parce qu'il y a encore des non-dits, et qu'aucun d'entre eux ne semble vouloir faire le premier pas pour discuter de ce qu'il s'est passé. De la dernière fois où ils se sont vus. A cette fameuse soirée où tout a dérapé. Il fronce des sourcils et se contente d'échapper un petit rire sarcastique, « t'as bien raison, pour une fois. Et c'est pour cette raison que je me méfie toujours des autres. Un jour ils sont tes amis et puis le lendemain, quand ils ont assez abusé de toi, ils disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés. J'en ai connu », et sûrement qu'il en connaître encore. C'est pour cette raison qu'il a bien du mal à se projeter avec autrui. Il se méfie bien trop de la nature humaine. Il prend alors, sans aucune gêne, sa bière, pour l'empêcher de continuer sur cette voie, mais Soo Kyung s'insurge de voir sa bière loin d'elle, alors qu'il y a nécessité. A ce rythme, elle va finir tel un déchet, ce qui est déjà un peu le cas. « Je . . quoi ? ». Il ferme quelques secondes les yeux, se pinçant légèrement le nez. « Je n'ai pas besoin de faire des choses ''fun'' comme tu le dis si bien » dit-il en usant de ses doigts pour faire des guillemets. « Et je ne vois pas où est le souci d'être coincé ? Je dois nécessairement suivre les autres ? ». Il en rit presque en réalisant qu'il suit quand même les ordres de ses parents, mais il est habitué, et ça ne le dérange pas tant que ça, surtout quand il voit l'état des jeunes actuellement. Une véritable jeunesse qui ne pense qu'à s'amuser, buvant, fumant, sortant très régulièrement, délaissant un mode de vie sain. Même s'il n'avait pas eu ses parents derrière lui, il doute qu'il aurait été plus décoincé que ça. « Avant tu n'avais rien contre ça » dit-il en essayant de prendre le même ton qu'elle, tout à l'heure. « Dis moi ce qui pourrait être, réellement, négatif dans le fait d'être coincé. Donne moi des arguments ? Si tu m'en trouves et que j'adhère, alors peut-être que oui, je me dirai qu'il faut que je sois moins coincé ».
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Re: over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon | Jeu 11 Mai - 18:07 Citer EditerSupprimer
Over the castle on the hill
hyeon ♡ soo kyung
Ce n’est pas l’alcool qui lui joue des tours. Elle a souvent été ivre sans jamais dévoiler à quiconque les souvenirs sombres de son enfance gâchée. Ses amis sont peu nombreux, Soo Kyung ne s’attache pas. Et pourtant, même à eux elle n’irait pas leur confier ne serait-ce qu’un quart de ce qu’elle vient d’avouer à Hyeon. C’est son image qui la rend nostalgique. Lorsqu’elle trébuchait sur ses chaussures, son manteau encore sur les épaules et qu’elle jetait son cartable dans l’entrée pour se glisser sur le tabouret du piano à ses côtés. Elle détestait le piano. Mais elle adorait l’écouter jouer, son coude heurtant doucement le flanc de ses côtes lorsqu’il devait atteindre les touches plus vers la droite, mais que Soo Kyung ne bougeait pas d’un poil, un petit sourire aux lèvres, juste pour l’embêter. « Soo ! » Mais lui ne voulait pas la brusquer et lui faisait les gros yeux sans jamais la disputer. « Hyeon-ah ! Tu es fort. » A cette époque, ce n’était pas ambigu pour deux enfants de se glisser un baiser sur la joue et Soo Kyung adorait déstabiliser son ami de son petit air chafouin. « Ne le dis pas. C’est agaçant, la compassion. » Elle lève les yeux au ciel et glisse ses mains sur le plan de travail pour se hisser maladroitement dessus. « On en a tous connu… les enfoirés putain ! Ils se font passer pour tes potes mais dès qu’tu t'casses, ils te font bien comprendre que tu représentais rien pour eux. » Elle boit sa bière, ses yeux fixent le garçon d’un sous-entendu évident mais sans l’once d’un reproche. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il lui retire sa bouteille. Elle proteste, n’est pas du genre à s’obstiner pour rien et l’attaque sur sa passivité presque énervante. « C’est drôle que ce soit toi qui parle de suivre les autres. » Elle penche la tête sur le côté. Ses lèvres sourient mais pas ses yeux qui restent de glace. « Avant, on était des gamins. T’étais chiant à toujours refuser les trucs drôles qu’on te proposait… mais j’te défendais parce que je savais que c’était pas de ta faute. » Ses parents à elle aussi lui interdisaient tout plein de trucs ! La différence, c’est qu’elle ne les écoutait pas toujours. Elle obéissait, souvent. Mais de temps en temps, elle s’écartait des règles quitte à le regretter dans la foulée. « T’es plus un enfant. De quoi t’as peur ? Tu crois que t’autoriser à faire ce qui te plait une fois, ça va te mener directement en enfer ? Déconne pas, c’est ridicule ! » Elle crache un sourire moqueur au petit enfant Hyeon, toujours aussi sage et respectueux des règles de son papa et de sa maman. « Tu retiens tout. » Elle dit un peu plus sérieusement. « Tu sais même pas ce que ça fait de réfléchir par soi-même. Tu te laisses imposer tout ce qu’on te dicte. Tes activités. Ton emploi du temps. Tes sentiments. Tout ce que tu fais, tu le fais par pur automatisme et tu t’amuses jamais. C’est quoi le but alors ? T’essayes que ce qu’on te dit d’essayer et tu penses que c’est ce qu’il y a d’mieux ! Au final t’y connais rien. » Un peu comme ces œillères qu’on met aux chevaux pour les empêcher d’être distraits en chemin. Et c’est cruel de vivre à chemin unique. « Si on a inventé le concept d’adulte, c’est pas pour rester dans les jupons d’sa mère jusqu’à trente ans. »
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Re: over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon | Jeu 18 Mai - 21:55 Citer EditerSupprimer
Les enfants grandissent et le temps suit, mais malgré tout, il y a des choses qui persistent à tout jamais, comme les souvenirs, agréables comme désagréables. Hyeon a beau toujours dire qu'il a oublié la jeune femme, qu'il n'y a que les mauvais souvenirs qui sont restés, c'est faux. Il garde tout de même de doux souvenirs de leur jeunesse, quand elle le poussait toujours au-delà des limites, quand elle lui prenait la main pour se rendre au parc, lieu pourtant interdit. Elle lui en a fait voir de toutes les couleurs et encore aujourd'hui elle le fait, mais de manière différente. Quoique, en y repensant bien, la dernière fois il s'est retrouvé enfermer dans le bureau du professeur, le garde pensant alors qu'ils étaient venus voler un document ou tricher, alors qu'il s'était juste retrouvé là au mauvais moment. Indirectement et inconsciemment, elle impacte encore sa vie, de manière brutale, bien loin de ses limites imposées. A croire que le destin le lie en permanence avec la jeune femme, même quand il ne le souhaite pas. Il arque un sourcil alors qu'il ressent de plein fouet le reproche de la jeune femme quand elle parle d'ami qui abandonne dès que le dos se tourne, « en même temps, peut-être que ces amis qui tournent le dos ont des raisons de le faire. Peut-être qu'ils ne veulent juste pas souffrir du départ de leur ami, peut-être que c'est juste le moyen de se protéger de l'abandon » dit-il simplement, l'ai de supposer des informations qu'il ne connaîtrait pas alors qu'en vérité, il a déjà fait cette expérience et elle est la personne la plus apte à comprendre ses dires. Il esquisse alors un bref sourire, repensant à tous ces moments où elle l'a entraîné comme jamais personne ne l'avait fait auparavant. Il se souvient encore de l'angoisse qui le prenait chaque fois qu'elle voulait fuir les interdictions, chaque fois qu'elle voulait l'entraîner avec elle pour qu'il découvre lui aussi les joies de la liberté, prenant fermement sa main, courant vers l'innocence. « Et je refuse toujours de dépasser certaines limites ». Il fronce des sourcils, se sentant mal à l'aise en voyant la tournure de la conversation. Il n'aime pas forcément évoquer ses parents, ni même cette soumission qu'il a encore. Ses parents ont encore trop d'emprise sur lui et il le sait, mais il a tellement pris l'habitude de penser à ses parents à chacun de ses comportements, qu'il ne peut plus penser que par lui-même, sans imaginer déjà les paroles saillantes de ses parents. Il ouvre la bouche, prêt à répliquer, mais finit par la refermer, sachant pertinemment que malgré la froideur des mots de Soo Kyung, elle a parfaitement raison. Pourquoi est-ce qu'il continue à être si dépendant de ses parents ? Pourquoi n'arrive t-il pas à prendre totalement son envol ? Est-ce parce qu'il ne connaît que ça ? Est-ce parce qu'il a peur ? Est-ce parce qu'il ne veut pas se confronter à tout ça ? Est-ce parce qu'il apprécie au final cette vie-là ? Il ne sait pas et il doute savoir un jour. « J'évolue quand même Soo Kyung », il inspire profondément, son regard s'en allant jusqu'à la jeune femme, la fixant quelques brèves secondes. « Certes je reste le même peureux, certes je suis toujours certaines règles imposées par mes parents mais parce que j'ai toujours vécu ainsi et . . . que je ne connais pas autre chose. Dépasser les limites ce n'est pas moi. C'est aussi quelque chose qui est ancré dans mon caractère et je ne peux rien y changer. Ok c'est l'éducation mais l'éducation a fait que je suis ainsi, c'est tout. C'est peut-être mal, c'est peut-être bien . . . mais qu'importe puisque dans tous les choix il y a des inconvénients, des conséquences ». Il a envie de rajouter qu'il suffit de voir ce qu'elle est devenue, car il doute qu'elle soit le parfait exemple. Elle se détruit la vie aussi, elle s'autodétruit. « Et je ne fais plus tout de manière automatique. Je construis progressivement ma propre pensée, mon propre chemin. J'apprends, doucement ». Lassé, il finit par se relever doucement alors qu'il était presque affalé sur la table, à l'entendre déblatérer toutes ces paroles. « Peut-être que je suis trop dépendant, peut-être que je ne pense pas assez par moi-même, mais le trop plein d'indépendance n'est pas bon non plus. Regarde toi, regarde moi . . . il n'y a pas seul qui a choisi le bon chemin ». Parce qu'il n'y en a simplement pas.
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Re: over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon | Mer 7 Juin - 13:54 Citer EditerSupprimer
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hyeon ♡ soo kyung
L’ivresse l’embrasse et ses muscles tendus ressentent la douleur d’une fatigue intense. Si seulement elle pouvait dormir, elle n’arrive pas à dormir. Et son inconscient lui demande encore, le ton autoritaire, pourquoi est-ce qu’il fallait que d’entre tous, alors qu’elle ne l’a jamais fait avec personne, refusant d’être prise en pitié et d’être diminuée, elle est allée lui raconter à lui que, non, sa vie n’était plus un conte de fée. L’avait-il seulement été ? Gamine elle souriait mais ses sourires masquaient ses peurs et ses angoisses. A présent elle ne sourit plus. Et lorsqu’elle le fait, ce n’est rien d’autre qu’un sourire moqueur, un sourire malicieux auquel elle ne croit pas, doublé d’un rire sardonique qui lui rappelle à quel point sa vie n’a rien de ce qu’elle avait imaginé, de ce qu’elle aurait vraiment voulu. « On n’abandonne pas quelqu’un parce qu’on part et qu’on nous a pas laissé le choix de rester, ou parce qu’on fait un choix différent du sien ! On abandonne son ami quand on le trahit. Quand on lui fait du mal, qu’on s’en fiche de lui et qu’on éprouve aucun regret à le laisser partir sans venir le dire au revoir. » Son regard s’assombrit, les doigts grippés au rebord du plan de travail sur lequel elle est assise. Le jour où Hyeon a décidé de mettre fin à leur amitié, elle s’est jurée de pas pleurer, de respecter sa décision et de l’oublier. Voilà ce que ça amène, de ne rien dire de ce qu’on aurait voulu dire et de tout garder pour soi : une rancœur acide, qui s’accumule et qui s’intensifie, l’histoire étant pourtant un tantinet enfantine sur les bords. Et pourtant, ni l’un, ni l’autre, ils ne l’ont oubliée. « T’évolues, c’est vrai ? » Elle n’a pas décollé son regard du carrelage blanc de la cuisine. « Félicitations, pour être devenu l’un des meilleurs pianistes de ta génération ! Quand je t’ai vu dans le bureau la dernière fois, j’me suis vraiment demandée ce que tu fichais dans une université. On y apprend vraiment le piano à des petits génies comme toi ? » On ne saurait trop dire s’il s’agit d’un reproche ou d’un semblant de compliment, son ton dur mais beaucoup moins virulent qu’elle n’en a l’habitude, elle est insondable et enfin, s’autorise un semblant de sourire qu’il faudra sans doute mettre sur le compte de l’alcool, ou de la fumette. « T’apprends pas Hyeon, t’emmagasines sagement ce qu’on te dit d’avaler et… c’est bien. C’est très bien. Des gamins comme nous, spoliés par les rêves de grandeur de leurs parents, n’ont pas vraiment d’autres alternatives tu sais. » Elle lâche d’un ton résigné. « Vaut mieux avoir une famille, un toit, une carrière et un entourage fréquentable plutôt que de finir déviante comme moi. » Elle le lui accorde et dans le fond de son regard, je crois qu’on peut y lire pour la première fois une forme d’insécurité qu’elle n’est pas capable de contrôler. « Mais je te le jure Hyeon. Si t’avais été à ma place, tu t’serais pas posé un million de questions sur ce que c’est que ce foutu bon chemin. » Nouveau regard impassible. Comme si ce qu’elle dit, ce qu’elle pense, ne peut l’atteindre et la toucher. « Tu devrais aller te coucher Hyeon. Ton emploi du temps doit être rempli pour demain et commencer tôt. Si tu n’as pas tes huit heures de sommeil, je n’ai pas envie que tu viennes me chouiner dans les pattes et dire que c’était de ma faute ! »
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Re: over the castle on the hill ☾ ft. lee hyeon | Dim 9 Juil - 16:31 Citer EditerSupprimer
Il fronce légèrement des sourcils, entendant les mots poignants de la jeune femme. Hyeon n'a jamais eu d'amis, du moins réellement, ils étaient tous d'un certain rang social, étant juste polis, mais à Séoul il s'était toujours senti terriblement seul, ce qui ne l'avait pas véritablement dérangé, sauf les premiers mois après la disparition soudaine de Miu. Pour lui, elle l'avait trahi, en ne disant rien sur son départ, pensant très certainement qu'elle allait partir, sans un mot, comme tous les autres, mais de manière plus douloureuse. Alors il avait réagi en conséquence, se sentant trahi par elle, parce qu'il se pensait proche d'elle, mais il avait eu le sentiment de s'être trompé. Il serre les dents et les poings, essayant de conserver un certain calme après avoir entendu les mots de la jeune femme, mais peut-être qu'un jour il faudra percer l'abcès, mais ce soir n'est sûrement pas le bon soir. « Je pense la même chose. Pour moi c'est comme une trahison que de partir sans jamais rien dire, de tourner le dos à une personne sans même lui en parler, garder sous silence un départ prochain. C'est comme dire que les moments passés n'avaient jamais compté et n'ont aucune importance, que la personne va seulement les oublier, tandis que l'autre va attendre patiemment et stupidement le retour de son ami, découvrant par la suite qu'il ne reviendra jamais ». Il reste quelque peu passif quant à la suite de ses mots, ne comprenant pas forcément si elle le complimente ou si bien au contraire elle lui lance une autre pierre. Ne savait-elle pas qu'il avait toujours, du moins au début, appris le piano aux côtés de son père ou a t-elle simplement oublié comme elle a dû oublier le reste. « Je fais des études de musique et de mathématique donc je suppose que oui. Je vais me contenter de considérer que le terme de génie est positif et pas péjoratif ». Il regarde quelques secondes Miu, retrouvant soudainement une enfant fragilisée, craignant la vie, se sentant insécurisée. De nouveau il ressent cette envie de l'aider, comme il l'avait toujours fait, du moins essayé de faire. Mais il se retient, et se contente de la regarder, avec ce regard chaleureux qu'il ne contrôle pas, amical même. Il se demande par quoi elle passe et par quoi elle est passée pendant toutes ces années. Il a le sentiment qu'elle souffre encore mais de manière différente. « Si tu t'en donnes les moyens tu peux ne pas être déviante Miu. Tu dois juste te sentir en sécurité et croire . . . en toi ». Pourquoi est-ce qu'il dit ça soudainement ? Pourquoi est-il si sympathique soudainement ? Il se redresse légèrement et hoche de la tête, préférant éviter ce moment quelque peu étrange, où il a le sentiment de retrouver une amie. Son amie. « Tu as raison, allons donc dormir et c'est plutôt à moi de dire ça,vu ton état. J'espère que demain tu ne vas pas avoir un réveil trop difficile ». Il s'éloigne alors, faisant mine de retourner dans sa chambre, mais il marche doucement, vérifiant alors qu'elle est bien retournée dans sa chambre, saine et sauve, esquissant alors un sourire lorsqu'il referme la porte derrière lui, rassuré. Un peu en tout cas.
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