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et l'enfer avait fini par gagner, par la gagner

donne juste une chance de plus a une berceuse et monte le son de ta radio. Si tu peux m'entendre maintenant, je te tends la main pour te faire savoir que tu n'es pas seule. Et je suis terrifié, parce que je ne peux pas t'avoir au téléphone. Bon, ferme juste tes yeux. Bien chérie, voici une berceuse. Ta propre berceuse. Nickelback

Il fait froid, trop froid. Il ne pleut pas mais c'est l'humidité qui mouille le goudron et les cheveux des lève-tôt. Le soleil n'est pas encore levé, il fait sombre dans les rues de Séoul bien qu'il soit bientôt 7h du matin, et elle passe, comme un coup de vent froid, dans une ruelle de la ville en direction de son dortoir. La capuche sur ses cheveux, elle essaye de paraître la plus discrète possible. De toute façon, personne ne la connaît, et ça l'arrange. Elle ne souhaite pas être connue du monde, elle veut disparaître. Elle veut être aussi petite qu'une fourmi, malheureusement c'est un être humain, on la voit, on remarque qu'elle cache quelque chose, sous la capuche de sa robe sweat.

Elle cache l'horreur, la tristesse, le malheur. Elle cache une longue nuit passée les yeux grand ouverts, à fixer le plafond de la chambre de Tasyr, à se demander ce qu'elle allait faire maintenant que sa vie avait si tristement changé. A se demander "bordel, pourquoi je suis là?" mais que ce soit à Séoul ou à Busan, elle se serait posée la même question. Haewon refusait d'endurer plus longtemps cette souffrance, de la garder en elle et de ne pouvoir s'en débarrasser de quelconque façon, si ce n'est en se foutant en l'air. Elle l'avait déjà à Tasyr la veille. "je veux me foutre en l'air" et pas qu'un peu. Elle en avait vraiment envie, elle ne supportait pas, elle revoyait sans cesse cette scène, celle où son père lui disait les mots poignants qui lui remettaient la mort de son soeur chérie sur les épaules. Mais Hae n'avait pas les épaules assez solides pour supporter ça. Qu'avait-elle fait pour mériter un tel châtiment?

Elle passe sa manche sur sa joue, elle sèche ses larmes alors qu'elle continue de marcher. Soudain, le visage de Sangae lui revient. Elle a besoin d'être dans ses bras et d'y rester la journée s'il le fallait, mais ça faisait 9 jours aujourd'hui qu'ils ne s'étaient pas vus, et elle appréhendait fortement les retrouvailles. 9 jours... Plus long que prévu. Plus long que ce qu'elle avait prévu en tout cas et bien trop insupportables quand on doit vivre le décès de sa petite soeur, sans l'être aimé à vos côtés pour vous soutenir. Elle se mord la lèvre, elle sait déjà qu'elle va éclater en sanglots en le voyant parce que ça lui provoquera un mélange de sentiments puissants qu'elle ne contrôlera pas. Ses pas se pressent, son corps se refroidit, elle serre ses bras contre elle tandis qu'elle commence à reconnaître le quartier nord de la digital city et ses lieux qu'elle fréquentait souvent.

Son week-end bag à la main, elle pousse la porte du dortoir des gumiho. Il est silencieux, ils doivent dormir. Son plan? Elle avait fait croire à tout le monde qu'elle rentrait ce soir, alors qu'elle était rentrée hier soir. Elle voulait éviter le monde, éviter d'avoir à annoncer la mort de sa soeur à tout le monde. Son plan, c'était de rentrer tôt au dortoir ce matin, de se glisser dans son lit et dormir, dormir, dormir jusqu'à ce que son corps veuille bien se relever. Elle était épuisée, elle n'avait pas dormi depuis 3 nuits mais après tout, pourrait-elle un jour trouver le sommeil après ce qu'elle avait vécu? Haewon laisse la porte se fermer derrière son passage. Elle s'arrête face à l'entrée de la cuisine, et, d'un geste de la main, fait tomber la capuche de sa robe. Du coin de l'oeil, elle repère une silhouette présente dans la cuisine. Alors, elle tourne la tête pour voir de qui il s'agit. Quel gumiho pouvait se lever si tôt...

Son sac lui échappe des mains, il tombe à terre. Elle fixe longuement, de ses yeux cernés et fatigués, la silhouette de celui qu'elle chérissait tant. Même la tempête passée n'avait levé un gramme de son amour pour lui, pourtant, elle ne ressent pas la même chose. Quelque chose gâche le goût qu'auraient eu ces retrouvailles normalement. Quelque chose de grave... Elle baisse les yeux. Elle sait qu'il la regarde fixement, parce qu'il doit se poser mille questions. Mais, quand elle remonte le regard vers lui pour lire son expression, elle comprend que quelque part, il lui demande ce qui se passe. Comment elle va. Comment va sa soeur.

Et là, elle pourrait briser le coeur au plus dur d'entre vous. Elle hausse les épaules, essaye de sourire, même tristement, puis secoue plusieurs fois la tête alors qu'elle plisse les lèvres. Ses yeux se remplissent de larmes très rapidement, avant que son visage ne finisse par se déformer, par la tristesse. Elle éclate en sanglots. Non, le monde est trop cruel. La vie est trop... dur. « E... Elle est... partie. » ses yeux se dégagent, elle fuit. Puis, elle vient plonger sa tête dans ses mains.

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Tu es assis sur le canapé, tu fixes ta main, pensif. Le sensation que tu éprouves quand Haewon se trouve près de toi, quand tu as ta main dans la sienne, la douceur de sa peau, de ses baisers. Ça te manque... Mais aussi, tu es rongé à l'idée de ne pas pouvoir être avec elle alors qu'elle a besoin de soutient, et toi, tu es ici, impuissant. Heureusement pour toi, ta petite amie revient demain... Tu pourras être là, être présent. Tu ne peux pas faire de miracle, arranger tout ça même si ce n'est clairement pas l'envie qui manque mais tu feras de ton mieux pour la soutenir.

Tu trouves assez de courage pour te lever et te diriger vers la cuisine, tu n'as pas énormément d'appétit en ce moment mais tu te forces à manger, quand tu es inquiet, tu ne manges pas... Ce n'est pas de ta faute, ton corps le refuse mais toi, tu ne l'écoutes pas. Alors tu fouilles dans quelques placards, quitte à manger des cochonneries pour une fois, tu peux bien faire un petit écart, non ? Tu poses ton regard sur l'écran de ton téléphone, posé sur le plan de travail. Aucun message, Haewon ne t'a pas encore répondu... Mais tu vérifies, toutes les minutes. C'est bien plus fort que toi. Il est si tôt, tu n'es pas un lève tard mais en ce moment, en plus d'avoir l'estomac noué, tu as bien du mal à trouver le sommeil. Tu as le sommeil bien trop agité quand tu parviens à tomber dans les bras de Morphée, tu as la nostalgie de sa présence, de sa chaleur. Mais tu entends ce bruit, tu ne sais pas qui ça peut être, surtout à cette heure-ci... Tu es si loin de te douter, pourtant, tu te retournes et là, tu restes figé, comme si tu te retrouvais face à un fantôme.

Ta mine se décompose. Haewon. Elle est ici... Elle ne devait pas rentrer avant demain, tu ne comprends pas mais après neuf longs jours, tu la revois enfin. Aucun son ne parvient à sortir d'entre tes lèvres, tu es comme paralysé, tes yeux s'écarquillent tandis que ton corps se tourne littéralement dans sa direction, tu lâches tout ce que tu as dans les mains sur le plan de travail, l'environnement n'existe plus. Ton regard est figé sur elle, sur Haewon. Pourtant, tu t'apprêtes à lui poser des questions, pourquoi est-elle rentrée plus tôt que prévu ? Surtout... Pourquoi elle n'a pas pensé à te prévenir ? Tu aurais pu croire à une surprise mais non, Haewon va mal, sa soeur est dans le coma et ce sourire qu'elle te lance... Ce sourire attristé, ce sourire portant beaucoup trop de souffrance. Ses yeux se remplissent de larmes, et même si ton corps est toujours paralysé, tu tentes, tu fais un pas dans sa direction. Elle éclate en sanglots. « E... Elle est... partie. »

Ces mots, son état... te font beaucoup trop mal, tu en souffres, elle t'arrache ton coeur, qui te laissera sans doute une cicatrice. Non... Tout mais pas ça, ne faites pas subir ça à Haewon. Alors dans un mouvement rapidement, tu t'approches d'elle, tu retires ses mains de son visage puis tu passes tes bras autour d'elle, la serrant contre toi comme si ce geste pouvait l'aider à apaiser tous ses maux. Tu veux prendre sa douleur, la lui voler, qu'elle soit tienne, ne plus la voir pleurer, ne plus la voir dans cet état, mais de nouveau tu te sens impuissant, sa soeur est partie et tu sais que tu vas devoir récupérer Haewon, les morceaux qu'il reste d'elle mais tu es prêt à tout reconstruire, avec délicatesse, avec amour. Tu ne la laisseras jamais. « Je suis désolé... Hae... » Tes mots t'arrachent de nouveau le cœur, putain, c'est tout ce que tu peux dire malheureusement. Tu resserres ton emprise sur elle, son odeur, sa chaleur, tu la retrouves mais tu ne voulais pas la récupérer en milles morceaux, tu as prié si fort pour que tout se passe bien,. Tu fermes les yeux un court instant, toujours en la gardant près de toi, la serrant doucement. « Je suis là... » lui souffles-tu, marquant une courte pause avant de répéter de nouveau. « Je suis là. » Tu ne veux plus la lâcher, tu ne peux plus la lâcher. Tu ferais n'importe quoi pour souffrir à sa place même si toi, tu souffres aussi. Il suffit simplement d'observer son état pour te détruire, l'état de ta petite amie pour que toi aussi, tu sois détruis. Mais tu veux la protéger d'absolument tout, tu ne peux pas, personne le peut mais toi tu ne cesses d'espérer...

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Est-ce qu'elle était censée vivre avec ça pour le restant de sa vie, maintenant? Sentir ce trou à la place de son coeur, que rien ne pourrait combler? Non, elle préférait largement en finir. Elle ne voulait pas affronter ce monde comme ça. Elle qui était si insouciante, tout était terminé. Tout venait de prendre feu sous ses yeux et elle n'avait même pas tenté quelque chose pour empêcher que tout parte en fumée. C'était terminé, pour elle en tout cas, il n'y aurait pas de suite à ça. Maintenant, ce qu'elle allait faire, c'est se laisser tomber dans les profondeurs de la tristesse, de la destruction parce qu'au final, elle n'arrivait pas à accepter. Elle n'arrivait pas à se faire une raison, mais sa petite soeur était morte par sa faute, d'après les mots de son père. Ils sont comme une lame de couteau qui poignarde son coeur 10 fois. C'est la même sensation. Elle a claqué la porte de la maison familiale avec son sac à la main, et elle est partie, à pieds, jusqu'à la gare de Busan pour prendre le premier train qui la ramènerait sur Séoul. Elle ne pouvait plus passer une minute de plus dans la maison familiale. C'était impossible.

Ta soeur... elle faisait tout pour te ressembler. Ta mère l'engueulait souvent parce qu'elle trouvait ça incorrect pour son jeune âge. T'insinue quoi là? Que je suis incorrect? Non, tu fais ta vie maintenant. Tu as soufflé tes 19 bougies, t'es majeure, vaccinée. Je ne veux plus avoir à faire à toi, ni tes problèmes de santé. Marre que ton frère nous appelle pour nous dire que t'as pas pris ton insuline, ou que t'as passé la soirée à boire, à te torcher la gueule pendant que... Tes 5 petites soeurs étaient à la maison et attendaient un coup de fil de ta part. Un coup de fil ça t'aurait tué? Toi, tu préférais t'envoyer en l'air avec tes copines, ou ton mec même. Regarde maintenant. T'as perdu une de tes soeurs. Celle qui te vouait un culte et qui te prenait comme un exemple, qui t'aimait le plus. Celle qui t'aurait jamais jugé même si tu l'avais détruite. [...] C'est bon Haewon. C'est bon. Tu peux rentrer sur Séoul. Vas prendre ton train.

Son père lui avait brisé le coeur, ou du moins, des morceaux qui restaient il en avait fait de la poussière. Elle était en larmes, elle était défaite. Pourtant, là, elle était avec la seule personne capable de pouvoir tout arranger. Avec du temps et de la patience, certes, mais c'était lui et personne d'autre. Sang Ae, son Sang Ae. Elle sentit ses bras autour d'elle, quel bien cela lui fit. Elle en leva les yeux au ciel, remerciant le ciel de l'avoir toujours avec elle. Si bien que ses mains se mirent à le tenir, comme si elle réalisait à peine qu'il était bien réel, et qu'il était bien là, debout, à la tenir droite, prêt à repartir de zéro, à tout reconstruire de ses propres mains. Elle le serre, ses doigts s'agrippent à son sweat, Dieu merci il est là, il est son dernier espoir, sa dernière lumière. Le phare qui la ramènera au port, même s'il faudra du temps. En attendant, elle se repose sur son épaule. Ses larmes inondent le pull du garçon, mais elle n'y fait pas attention. Ses yeux se perdent quelque part sur le mur de la cuisine des gumiho tandis que ses larmes ne s'arrêtent pas de couler. Elle repense à tout, aux mots du médecin quand il leur a dit qu'il n'y avait plus rien à faire, aux mots du prêtre lors des funérailles. Elle repense... Elle repense à sa soeur. Son bout de chou. Cette soeur qui lui piquait ses vêtements, son maquillage, qu'elle engueulait parfois pour rien, et qu'aujourd'hui, elle regrettait. Elle regretterait toute sa vie. Son amour.

J'la verrai plus... confie-t-elle, détruite. C'était une vérité qui faisait mal à dire. Elle ne la verra plus. Elle ne la verra plus courir partout, elle ne verra plus son nom s'afficher dans les messages, ni son nom s'afficher quand elle l'appellera. C'est terminé tout ça. C'était à présent une vie sans elle que Haewon allait vivre, mais elle ne le voulait pas. Néanmoins, elle trouve la force de reculer son visage. Elle prend doucement le visage du jeune homme entre ses mains, elle dégage une de ses mèches de cheveux. Elle trouve la force de sourire malgré tout, parce qu'il est là, il est avec elle maintenant, et de ça, elle en a rêvé depuis des jours maintenant. Oui. Tu es là... répète-t-elle, comme si elle était victime d'un miracle. Après tout, il l'était. Il était un miracle. Son miracle. Tu es là. comme si elle l'avait espéré depuis bien trop longtemps, et que le voir sain et sauf lui apportait satisfaction, soulagement. Elle continue de le regarder, comme s'il était la plus belle chose qui lui soit arrivé. Et c'était vrai, sans l'ombre d'un doute.

Et puis, épuisée, elle finit par tomber, de fatigue. Elle se retient à ses épaules bien qu'il a tout de suite le réflexe de la retenir. Ses yeux, cernés, se ferment doucement alors que les larmes cessent de couler. Je suis... un peu fatiguée... lâche-t-elle, sentant tout de suite le repos, le soulagement que lui provoque la sensation d'être tenue par lui, dans ses bras, et en sécurité. Ses jambes ne la tiennent plus, ses bras non plus. Ses ongles s'agrippent au pull de Sang, comme une fille désespérée, au bord de l'effondrement. Elle n'avait jamais ressenti ça avant, une telle fatigue physique et psychologique. Et son diabète n'arrangeait en rien les choses...

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Les contes de fées n'existent pas, la réalité est décevante. Pourtant, vous avez tout pour être heureux, tu l'as trouvé, elle, ton grand amour et tu ne comptes pas la lâcher. Tu es si jeune pourtant mais ce que  tu ressens pour elle est belle et bien là. Encrée dans ta chair, dans ton sang, dans ton cœur. Toi, tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour prendre soin de son cœur... Coeur désormais brisé, tu le vois dans ses yeux ce qui a pour effet de briser le tien par la même occasion, il termine en miette en la voyant dans cet état. La vie est faite ainsi, il suffit que vous soyez heureux pour qu'elle vous rappelle à l'ordre, elle lui a arraché sa sœur et toi, tu ne peux lui rendre, tu ne peux faire l'impossible mais même faire l'impossible, tu aimerais en être capable. Car il s'agit d'Haewon et tu irais décrocher la lune pour elle. Te voilà, impuissant, avec ta petite amie brisée dans les bras. Ça te déchire, ça te fait encore plus mal que des dizaines de coup de poings dans la gueule, tu as cette impression qu'on t'arrache le cœur, pourquoi lui faire ça ? Pourquoi Haewon souffre t-elle alors que s'il y a une personne qui mérite tout le bonheur du monde, sur cette foutue planète, c'est bien ta petite amie.

Elle s'agrippe à ton t-shirt mais tu ne la lâches à aucun moment. Haewon, tu ne la lâcheras jamais, peu importe ce qu'il se passe. Tu lui tiendras toujours la main. Elle tombe, tu la relèveras... Tu tombes, tu te relèveras, pour elle, pour ne pas la faire sombrer avec toi. Et cette fois-ci c'est elle qui est à terre, elle qui est brisée et toi, tu t'apprêtes à y donner toute ton énergie, toute ta force, tout ton courage pour être à la hauteur, pour être là pour elle. « J'la verrai plus... » Ton cœur se transperce par des centaines de piques. Non... Pas ça. Tu fermes doucement les yeux sans pour autant t'éloigner d'elle, tu la serres contre toi aussi fort que possible. Que peux-tu bien lui dire ? Évidemment que tu comptes être là mais tu aimeras agir, lui rendre sa petite sœur et s'il y avait ne serait-ce qu'un seul moyen pour que tu y parviennes, tu ne réfléchirais même pas une seule seconde. Tu foncerais. Tu tiens ta petite amie détruite dans tes bras et tu ne peux strictement rien faire, tu te demandes même s'il y a pire comme sentiment. Ta gorge se noue mais tu n'as pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'elle écarte son visage du sien, elle le saisit entre ses douces mains, tu plantes son regard dans le sien. « Oui. Tu es là... Tu es là. » Elle trouve la force de te répondre mais aussi, de te sourire. Sourire qui n'a évidemment rien de joyeux... C'est un sourire brisant auquel tu dois faire face. Mais elle le fait. Tu te demandes comment cette femme, la tienne, parvient à être aussi courageuse, aussi forte. C'est Haewon... Même toi tu n'y arrives pas, tu n'as même pas la force de sourire aussi tristement soit-il, tu ne peux pas. Tu as le cœur en miette de voir Haewon dans cet état mais tu vas devoir affronter ça.

Elle te fixe de ses yeux brillants et toi, tu te sens comme un con. Tu ne sais pas quoi faire pour elle et pourtant, tu serais capable de beaucoup de choses... Pour ne pas dire, absolument tout. Puis vient ce moment où ta petite amie manque de tomber, elle se retient à tes épaules mais toi, tu as le réflexe de la rattraper, tu la gardes debout, tout comme tu comptes le faire à partir de maintenant... La garder debout. Ne pas la lâcher. Elle tombe de fatigue, évidemment que tu t'inquiètes, elle a besoin de repos et puis, tu n'oublies pas qu'elle est diabétique... Tu es du genre à t'inquiéter pour rien mais tu sais cette fois que c'est loin d'être le cas. Alors tu ne perds plus une seconde, tu passes tes bras sous ses cuisses et la soulève, la tenant dans tes bras. « Doucement... » dis-tu, d'une petite voix. C'est la priorité pour le moment, qu'elle se repose ou tout au moins, qu'elle repose son corps, alors très vite, tu l'amènes jusqu'à sa chambre.

Tu la déposes sur son lit, tu prends même le temps de la couvrir de ses draps, toujours aussi silencieux. Cette douleur te brise et te rend silencieux, mais une fois chose faite, tu viens t'asseoir près d'elle... Et tu la fixes. Tu l'observes d'un regard qui se veut rassurant mais on peut y lire toute cette inquiétude qui t'envahit, tu ne parviens pas à le cacher mais tu essayes. Ta main s'approche doucement de son doux visage, puis d'un geste tendre, tu viens lui caresser la joue. Et dire qu'il y a encore quelques jours, Haewon et toi vivez un rêve heureux... Ton regard se plonge dans le sien, et tu finis enfin par rompre le silence. « Tu as besoin de te reposer un peu... » Tu marques une courte pause puis reprends « Je ne bouge pas d'ici. » Peu importe ce qu'elle puisse te dire, tu ne comptes pas partir, tu ne comptes pas la laisser ici même si elle parvient à fermer l'oeil, et le ton que tu emploies montre clairement qu'aucune parole ne te fera changer d'avis. Ta seconde main vient se déposer contre sa seconde joue, son visage se trouvant désormais dans tes mains, tu approches le tien toujours sans la quitter du regard. Non, c'est droit dans les yeux que tu lui avoues enfin. « Je t'aime. » C'est la première fois que tu le dis à une fille mais Haewon... Haewon fait la différence, Haewon est ta différence. Tu es brisé, tu aurais aimé lui dire dans d'autres circonstances mais ça te fait du bien, tu avais besoin de lui dire et elle avait sans doute besoin de l'entendre. D'ailleurs tu ne t'arrêtes pas là, ton visage s'approche jusqu'à que tu puisses lui offrir un tendre baiser, brisant cette légère distance qu'il y avait entre vos deux visages. Tu finis par mettre fin au baiser sans pour autant reculer tes lèvres des siennes, tu lui chuchotes de nouveau. « … Je t'aime. » Comme si tu avais besoin de lui dire encore et encore. Tu ouvres les yeux, plongeant ton regard dans le sien. « De tout mon cœur. » aussi brisé soit-il de la voir dans cet état, en miette, brisé... mais il est à Haewon. Après tout, peu importe l'état dans lequel il se trouve, il continuera de battre grâce à elle.

Tu t'écartes, lui attrapant la main et la serrant aussi fort que possible comme pour lui montrer que tu es là, que tu le seras toujours. Tu continues de la regarder, c'est horrible, c'est insupportable de la voir dans cet état, de la voir souffrir, chaque seconde est pire que la précédente mais tu te dois d'être assez fort pour vous deux, pour la relever et la sortir de cet enfer. Et tu vas le faire, sans quoi, c'est toi qui ne parviendra jamais à te relever. « Tu as besoin de repos, si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre... Dis-moi. » Tu es là, elle le sait bien, tu approches ton visage du sien, lui déposant un tendre baiser sur front avant de te rallonger à côté d'elle. Tu ne lui lâches la main à aucun moment, tu te contentes de la serrer dans tes bras, tu as besoin de la sentir à tes côtés, de sentir sa chaleur... Et aussi, par ce biais, lui montrer qu'elle n'est pas seule et que tu seras là, avec elle, pour traverser cette épreuve, aussi difficile soit-elle.

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Il y avait une multitude de sentiments qu'elle se prenait dans la figure à chaque fois qu'elle était avec ce garçon. Elle s'était amusée à les lister dans sa tête, à les retenir, mais aujourd'hui, ce n'est pas de l'amusement. Elle se sent sauve, par dépit. Comme si elle venait de traverser l'océan à la nage et qu'elle atteignait le rivage, mais à deux pas de la noyade. C'était exactement ce sentiment là, qu'elle ressentait, quand elle était dans les bras de son petit-ami. C'était ça. Un soulagement, mais encore le poids de la fatigue et de la souffrance derrière, qui l'empêchait de savourer pleinement ces retrouvailles. Elle s'était mise en grand danger, ne s'était pas piquée depuis presque 24 heures, il allait devoir le faire pour elle, elle n'avait même plus la force de tenir debout. Oh, mais pourquoi tout ça, Haewon? La perte de ta petite soeur doit-elle te pousser dans de telles extrêmes? Crois-tu que tout ça soit normal, raisonnable? Ne vois-tu pas dans les yeux de ton petit-ami que tu l'inquiètes à mourir, que tu le détruis autant que tu te détruis toi?

Elle ne réalise pas. Elle ne réalise plus rien, elle n'est plus elle-même à présent. C'est comme si une autre identité s'était formée dans son cerveau, pourtant, elle était consciente de tout. Elle était consciente de ce qu'elle avait vécu, de ce qu'elle faisait à l'instant même et de ce qu'elle avait fait cette nuit aussi, déambulant dans les rues de la ville avant de trouver Tasyr, qui l'a raccompagné chez lui pour passer la nuit. Elle était une pauvre fille perdue, errant en ville à la recherche d'une issue. Devait-elle dire à Sang Ae qu'elle avait passé la nuit chez un mec, un autre mec, qu'il connaissait en plus? Non, pas maintenant se disait-elle. Chaque chose en son temps. Alors, elle finit par s'effondrer, parce qu'elle ne pouvait plus rien supporter, le simple fait de pleurer la fatiguait, c'était de l'épuisement psychologique.

Elle sentit Sang l'attraper par les cuisses pour la porter sur son lit. Elle sentit aussi ses mains la couvrir des draps de son lit, et aussitôt, sa tête finit par basculer sur le côté. Sa main, tremblante, vint se poser sur son front alors qu'un soupir passa ses lèvres. Elle finit néanmoins par se calmer, et tourner la tête pour regarder celui qu'elle aimait, l'objet de tous ses désirs. Il savait bien qu'elle avait besoin de se reposer un peu, mais ce n'était pas seulement un peu. C'était beaucoup. Beaucoup de repos mais le repos ne se trouvait que quand l'esprit était en paix. Hors, l'esprit de l'étudiante était tourmenté. Beaucoup trop pour qu'elle puisse se reposer. Néanmoins, elle esquissa un faible sourire avant de fermer les yeux. Elle saisit la main de Sang et la porta près d'elle, la serrant du peu de force qu'il lui restait. Evidemment qu'il n'allait pas partir, il fallait être fou pour la quitter maintenant et dans un tel état. Haewon savait que Sangae ne partirait jamais, pas de sitôt, même si elle dormait 4 heures d'affilées.

Et, sans vraiment qu'elle s'y attende, Sang Ae finit par lui ouvrir son coeur, comme elle l'avait presque 15 jours auparavant. Il venait de lui dire je t'aime, chose qu'elle avait attendu depuis qu'elle même s'était jetée à l'eau. Une larme coula le long de sa joue, alors qu'elle essayait tant bien que mal de sourire parce que sur le moment, c'est vrai cette confession lui a réchauffé le coeur, rallumé une flamme. Il s'approcha, déposa un doux baiser sur ses lèvres, un baiser frêle qu'elle n'a pas la force de prolonger, néanmoins, il le sait. Il sait ce qu'elle ressent, il sait par ce sourire qu'il lui a redonné un peu vie et que c'était tout ce dont elle avait besoin. Toujours tenant fermement la main de Sang, elle ramena sa main contre sa joue. Ca lui fait quelque chose, ce simple geste. Ca la rassure, mais elle aimerait qu'il soit encore plus près d'elle. Ainsi, quand il lui demanda si elle avait besoin de quoique ce soit, la native de Busan ne perdit pas de temps, avant de lui répondre: Viens... Plus près. J'ai besoin de te sentir près de moi. Sa main lâcha celle du jeune homme, le temps qu'il vienne s'allonger à ses côtés. Chose faite, Haewon vint se blottir contre lui. Et ferma les yeux. Les bras de Sangae passant derrière elle lui permirent de trouver repos tout de suite. Aussi inquiétant que cela pouvait paraître, Haewon tomba dans un sommeil profond presque immédiatement, comme un coma soudain. Or, elle dormait. Elle dormait, semblait-il paisiblement, mais son cerveau fabriquait des images toutes plus horribles les unes que les autres, ressassant les souvenirs de ces derniers jours passés en Enfer, près de sa famille meurtrie.

Au final, elle dormit presque 2 heures. 2 heures où elle n'avait pas beaucoup bougé et durant lesquelles même les mouvements de Sangae ne l'avaient tiré des bras de Morphée. Pourtant, son petit ami s'était absenté un moment le temps d'appeler son frère, mais de tout ça, elle n'en avait aucune idée puisqu'elle avait dormi profondément pendant tout ce temps. Alors, à son réveil, elle cligna plusieurs fois des yeux, avant de reprendre progressivement ses esprits. De réaliser qu'elle était de retour sur ce monde infernal, qu'elle avait réellement vécu le pire drame de sa vie. Elle s'étira, fermant les yeux, avant de revenir plonger son visage contre le torse de Sang Ae. Les yeux fermés, même si elle ne dormait pas vraiment, elle laissa le jeune homme glisser une main dans ses cheveux. Elle poussa un soupir, avant de lâcher, enfin, après un silence de plomb: j'ai dormi longtemps? Elle ignorait l'heure qu'il était mais elle se sentait déjà un peu mieux physiquement. Ses bras passèrent dans le dos du jeune homme histoire de le garder contre elle. Qu'est-ce qu'elle ferait sans lui... Mais qu'est-ce qu'elle ferait sans cet homme dans sa vie. C'est bon d'être avec toi. déclara-t-elle, le souffle coupé par l'émotion. Non pas l'émotion d'avoir perdu sa soeur, mais l'émotion de l'amour qu'elle lui porte, de cet amour indestructible, plus fort encore que les frontières et la mort. L'émotion d'avoir manqué de lui pendant 9 jours alors qu'il s'agissait du moment où elle en aurait eu le plus besoin.

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Il n'y a sans doute rien de plus horrible que de se sentir impuissant, ce sentiment qui commence à prendre beaucoup trop possession de toi, pourtant tu es là, avec elle, tu ne peux pas faire plus sans quoi, tu l'aurais déjà fait. Tu te sens comme un infirmier démuni, les mains vides, qui n'a rien pour l'aider, pour l'aider. Elle. Haewon. Tu as l'impression de devoir rendre les armes, de devoir accepter le fait que, cette fois, quoi que tu fasses, tu ne pourras pas la soulager de ce lourd poids. Mais toi, tu es borné, tu n'es pas un garçon borné en général mais il est hors de question que tu laisses tomber, que tu rendes les armes, tu feras de ton mieux tous les jours afin qu'elle aille mieux. Tu ne supportes pas de la voir dans cet état et pourtant tu le sais bien, le cauchemar ne fait que commencer.

Tu le vois dans ses yeux, ses yeux remplis de larmes mais surtout de tristesse. Tu vois toute cette peine, car toi, tu sais lire à travers elle... Même s'il est inutile de la connaître pour voir à quel point elle est dévastée, néanmoins, Haewon trouve encore la force de sourire. Elle tente de cacher tout ça, sans doute pour ne pas t'inquiéter, comme si tu allais être rassuré, son sourire est brisé, son vrai sourire te manque... Et tu feras tout pour qu'elle le retrouve au plus vite. Ça te fait mal, ça te tue, mais tu feras ton possible. D'ailleurs, tu lui ouvres ton coeur pour la première fois, pour la première fois de ta vie, tu te dévoiles face à Haewon, face à une fille et ç'a été si naturel pour toi, pourtant. Tu en avais tellement besoin, tellement tellement besoin... Tu l'embrasses tendrement, sa larme glisse entre vos lèvres, tu aimerais tellement pouvoir prendre sa douleur, souffrir à sa putain de place mais tu sais que ce n'est pas possible. Non, c'est impossible pour toi de la soulager de tous ces maux, de toute cette douleur, ce sentiment d'impuissance est beaucoup trop horrible à supporter... Alors tu viens te réfugier, coller ton corps contre le sien lorsqu'elle te le demande parce que tu en as besoin toi aussi, c'est un moyen pour toi de te rassurer un minimum, l'avoir dans tes bras, sentir sa présence tout comme elle, pourra sentir la tienne. Savoir que tu es là, que tu ne comptes pas l'abandonner et surtout, te battre à ses côtés.

Elle tombe de sommeil en quelques minutes seulement, au bout d'une demi-heure, tu te décides enfin à sortir de la chambre le temps d'un instant. Délicatement tu te retires, par peur de la réveiller, tu y vas doucement et une fois chose faite, toujours en tentant d'être aussi silencieux, tu sors de la chambre. Au moment où tu en sors enfin, tu t'autorises à craquer, ton dos s'adosse contre le mur du couloir, tu te laisses tomber. Ton dos glisse jusqu'à ce que tes fesses touchent le sol, tes mains passent sur ton visage, dans tes cheveux, tes larmes s'échappent sans que tu puisses contrôler quoi que ce soit. Tu n'as pas le droit de craquer devant elle, tu te l'interdis mais là, tu as besoin de quelqu'un. Jasun est la première personne à qui tu penses, il est toujours la première personne à qui tu penses. Alors tu sors ton téléphone de ta poche, de tes mains tremblantes, tes mains qui ne contrôlent plus réellement les choses, tout comme le reste de ton corps. Tu renifles, ravale tes larmes Sang Ae, Haewon a besoin de toi.

Mais c'est bien trop dur de la voir dans un tel état. Tu écouteras les conseils de ton frère, évidemment mais... Il va falloir que tu sois fort, tu es prêt à l'être, tu es prêt à tout pour elle et tu sais que c'est la chose à faire si tu veux qu'elle s'en sorte, et s'il y a bien une chose que tu ne souhaites pas, c'est te planter, ne pas réussir à la sortir de cet enfer dans lequel elle s'apprête à s'engouffrer. Alors tu reviens à ta place, dans son lit, quelque peu libéré. Tes larmes ont parlé, tu as craqué et peut-être que tu avais besoin de ça pour assurer, tu ne sais pas. Ton regard est perdu dans le vide, il fixe le mur, mais ton esprit est ailleurs, cependant, haewon finit par se réveiller, elle vient coller son visage contre ton torse. Tu fermes les yeux un court instant, c'est dur, très dur, mais tu seras fort. Tu n'as pas énormément confiance en toi mais tu sais que ton amour pour Haewon peut te rendre bien plus fort que tu ne l'imagines. Ta main vient caresser ses cheveux, ton bras passant derrière sa tête comme pour l'entourer, la protéger, l'avoir près de toi. Elle te demande si elle a dormi longtemps, tu ne sais pas en réalité, tu n'as pas vérifié et même si c'était le cas, tu t'en fiches pas mal. Alors, par pur réflexe débile, tu viens jeter un oeil à ta montre « Deux heures... Deux heures et demi. » dis-tu, laissant à nouveau retomber ton bras, instinctivement, tu viens lui caresser le sien. Avec délicatesse, beaucoup trop même. Elle est déjà si brisée, toi, tout ce que tu veux, c'est recoller les morceaux... Tu as déjà si peur qu'elle éclate dans tes bras, qu'elle s'effrite à tel point que, même avec toute la volonté du monde, les morceaux seront impossible à recoller. Tu prends une profonde inspiration avant de reprendre. « Ça t'a fait du bien ? » Tu n'oses pas lui demander si elle a bien dormi, ça pourrait être une question débile... Tout ce que tu espères, c'est qu'elle se soit réellement reposé. Tes lèvres viennent se poser sur son crâne lorsqu'elle reprend la parole, tu sais ce qu'elle ressent, tu ressens la même chose mais tu as l'impression de l'aider juste en étant présent. Et ça, ça t'aide toi aussi. Alors après lui avoir déposé un tendre baiser dans ses cheveux, tu termines enfin, dans un souffle « Tu m'as tellement manqué... » Tu avais l'impression qu'il te manquait cette part de toi même, mais en même temps, tu avais cette impression qu'elle était toujours là avec toi. Haewon est avec toi, dans toutes tes pensées, tes projets, tes chagrins, tes réussites. Ce que tu vois avec tes yeux, tu le vois également avec les siens mais à cet instant, ses yeux sont noyés par ses larmes, larmes que tu ne peux peut-être pas retenir, mais que tu finiras par effacer au fil du temps.

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et l'enfer avait fini par gagner, par la gagner

Elle ne s'était doutée de rien, son repos, aussi tumultueux avait-il été, lui avait permis de couper les ponts avec la réalité. Comme un peu de bienfait dans ces douloureuses épreuves par lesquelles elle passait, une par une. Mais Haewon était une force de la nature, on lui avait toujours répété ça, depuis petite. Dès que les médecins avaient décelé son diabète  vrai dire. D'ailleurs, elle ne s'était pas dit qu'elle vivrait différemment. Non. La première chose qu'elle s'était dit en apprenant qu'elle était diabétique, c'était: allons à la pharmacie acheter ce qu'il me faut. Et non pas "oh non, je ne pourrai plus me gaver de bonbons ou de chocolats". Pourtant, elle l'avait senti, cette différence. A l'école, elle était souvent obligée de quitter les cours pour se piquer ou pour simplement mesurer son taux d'insuline. Quand ses copines ramenaient des bonbons, Haewon ne mettait pas la main dans le paquet, parce qu'elle savait qu'en abuser la conduirait directement à l'hôpital.

Depuis, le médecin qui la suivait la qualifiait de courageuse. Et ses parents lui avaient toujours répété cette même chose. Que tu es courageuse, rien ne peut te résister. Tu as tant de détermination en toi. Tout ça, on le lui avait dit une multitude de fois, c'était devenu une habitude, par la confiance que ses proches lui donnaient, elle se sentait forte. Et à chaque fois que la vie pouvait la mettre plus bas que Terre, elle trouvait toujours la force qu'il lui fallait pour passer outre, pour traverser la tempête. Elle trouvait la force en elle, et en ses proches. En ses parents, en son frère, en ses soeurs. En ses grands-parents. En sa grand-mère... Sa pauvre grand-mère qui ne se souvenait même pas de son propre nom. Qui était venue à l'enterrement de sa petite-fille mais qui ne savait pas, en fait, de qui il s'agissait dans ce cercueil. Haewon, elle avait dû aussi affronter l'incompréhension de ses petites soeurs, de la plus jeune, à peine âgée de 8 ans. Elle avait dû affronter la tristesse immense de sa mère, la colère de son père... Combien de temps pouvait-elle tenir en encaissant tout ça, après tout? Avait-elle atteint le point de non retour? Elle en avait bien peur. Ce que le psychologue disait depuis le début était sur le point de se réaliser. Il avait dit, à ses parents, de ne pas toujours la confier aux grands-parents. De passer plus de temps avec elle, de ne pas toujours la laisser seule avec ses petites soeurs à lui remettre sur les épaules tant de responsabilités. Parce que, le jour où elle craquera, il n'y aura pas de retour.

Comment était-elle censée tolérer aussi le fait que, la force qu'elle puisait chez ses proches, n'existait plus? Son père l'avait mise plus bas que Terre, et ce devant la famille entière. Pourtant, durant tout le chemin du retour en train, les larmes dévalant ses joues, elle s'était demandée: est-ce que je mérite ce que je vis? Est-ce que je ne suis pas assez bien pour mes parents? Qu'ai-je fait de mal? Être ambitieuse et courageuse ne suffit plus. Étudier la médecine pour trouver un remède à l'Alzheimer ne suffisait plus. Plus rien ne suffisait, maintenant. Elle allait se laisser tomber maintenant, elle allait laisser ses pas la guider là où son subconscient lui dirait d'aller. Que ce soit entre les mains du diable ou entre les mains des anges, elle finirait par trouver une issue à ce cauchemar. A commencer par les bras d'un ange. Le sien, Sang Ae.

Elle se blottit contre lui comme si sa vie en dépendait, et c'était le cas, quelque part. Elle n'avait plus que lui, son amour, leur couple. Il lui répondit qu'elle avait dormi 2 heures et demi, ce à quoi elle haussa les sourcils. Elle n'aurait jamais pensé dormir autant mais après tout, quoi de plus normal? Elle appuya sa tête contre son torse, écoutant le coeur du jeune homme battre. Et, dans un souffle, lui avoua à quel point il mettait du baume à son coeur. Le temps était aux retrouvailles, des meilleures retrouvailles, même si elles avaient un arrière goût amer. Elle ferma les yeux, se concentrant maintenant sur une seule chose: ne pas pleurer. C'était un réel combat, à partir de maintenant, ce serait le seul et l'unique. Ne pas pleurer, se relever et se battre pour aller de l'avant. Faire route seule, puisque ses compagnons de route l'avaient lâché.

Haewon finit par se redresser, entraînant Sang avec elle. Elle le regarda un petit instant, avant de poser les yeux sur le reste de la chambre. Un endroit qui lui avait manqué, où elle trouvait toujours du réconfort, la chaleur. J'aurais aimé que nos retrouvailles se passent mieux... Sa main vint caresser les draps de son lit, tandis que son regard, pensif, était rivé vers ces mêmes draps. Elle cessa son geste, avant de lever les yeux vers le jeune homme. Il fallait changer de sujet. Tu as dormi toi aussi? Sa main libre vint se poser doucement sur celle de Sang Ae. Elle esquissa un sourire triste. Non, il n'a pas dormi, elle le sait bien. Il était bien trop secoué par cette nouvelle bouleversante, et de voir sa bien aimée dans un tel état. Alors, elle haussa les épaules, comme pour lui inciter d'oublier cette question. Tu... Elle semblait hésitante. Néanmoins, elle voulait paraître la plus naturelle au monde, mettre de côté ce qui s'était passé. Oublier, le temps d'un instant, qu'elle avait perdu sa petite soeur. Qu'est-ce que tu as fait, alors? Pendant mon absence ? C'était idiot, et elle le demandait si timidement, ou du moins, avec une telle gêne. Elle ne savait plus quoi faire, plus quoi dire pour oublier. En fait, rien ne la ferait oublier, au final. Mais parler d'autres choses serait déjà bien. Raconte-moi. déclara-t-elle, le regard suppliant. Oui, raconte lui, Sang Ae. Raconte lui des choses joyeuses, même si c'est pas sûr que ça la fasse sourire. Au moins, change lui les idées.

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et l'enfer avait fini par gagner, par la gagner

Ça te tue, tu es détruit, voir Haewon dans cet état t'achève littéralement mais tu n'as pas le droit de te laisser aller, tu dois rester fort. Tu dois être fort, aussi fort que tu ne l'as jamais été et tu sais que tu y parviendras, non pas parce que tu as confiance en toi... Oh que non, tu es loin d'être un garçon confiant, toi, non tu le sais car Haewon, tu l'aimes plus que quiconque. Tu ne supportes pas de la voir dans cet état, malgré ses sourires empoignant ton cœur, des sourires brisé par toute la souffrance qu'elle doit ressentir mais toi, tu le sais bien. Tu ferais n'importe quoi pour elle alors oui, tu parviendras à être assez fort mais là, ça t'es tombé dessus. Alors tu profites de cet instant où ta petite amie ferme les yeux, où elle tombe de fatigue pour sortir de la chambre. Tu craques, tu as besoin d'être seul ou du moins... Presque. Tu appelles ton grand frère, tu expliques à Jasun ce qu'il se passe, ta voix se fait tremblante, cassé par tant d'émotions mais tant d'impuissance aussi. Tu es paniqué Sang, paniqué à l'idée d'être aussi inutile, impuissant face à tout ça. Évidemment que oui, Haewon peut compter sur toi, évidemment que tu seras là en soutient mais tu ne parviendras pas à réparer son petit cœur comme tu le voudrais. Tu n'as pas le pouvoir de ramener sa sœur, malheureusement.

Jasun te rassure, il est là. Il ne te dit rien de plus que tu sais déjà, oui il va falloir que tu sois là pour elle, que tu sois fort, tu le sais tout ça mais tu avais peut-être besoin de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre, ou d'en parler tout simplement. Un poids se libère, ton coeur reste lourd cependant, toute cette souffrance, cette frustration et cette impuissance te pèsent énormément mais tu vas devoir apprendre à vivre avec, apprendre à le cacher. Ça sera difficile mais tu y parviendras, pour Haewon, toujours pour Haewon. Des larmes s'échappent de tes yeux, coulent le long de tes joues, tu tentes de chercher un échappatoire mais rien, tu vas devoir relever Haewon, prendre à deux mains tout le courage que tu possèdes puisqu'à Haewon, tu lui offrirais la lune, tu remuerais ciel et terre ne serait-ce que pour la voir sourire quelques secondes. C'est ça l'amour, Haewon, tu l'aimes de tout ton être, de toute ton âme, tu lui offrirais le monde. Tu veux être là avec elle, pour partager les bons comme les mauvais moments, tu veux traverser ça à ses côtés, ne jamais la laisser tomber, ne jamais la lâcher. Non seulement parce que tu es son petit ami mais aussi parce qu'elle t'a prouvé à quel point tu pouvais être bon, toi Sang Ae, tu peux devenir un homme meilleur encore grâce à l'amour que tu lui portes, tu as tellement à lui offrir, tellement de choses à accomplir et Haewon partagera ça avec toi. Ensemble, vous pouvez tout surmonter.

Tu retournes dans sa chambre, elle dort encore, tu tentes de te faire le plus discret possible. Ta petite amie a besoin de se reposer, elle a besoin de sommeil et tu ne veux surtout pas lui en priver, bien au contraire. Mais elle finit par ouvrir les yeux, te demandant combien de temps elle avait dormi. Tu lui réponds même si pour toi, ça n'a pas vraiment d'importance... Tu aurais pu rester des heures et des heures à ses côtés. Tu baisses la tête lorsqu'elle reprend la parole, oui toi aussi tu aurais voulu que vos retrouvailles se passent mieux, évidemment, tu aurais voulu que ça n'arrive jamais. Récupérer ta petite amie brisée... Ça te déchire. Haewon change de sujet, tu l'avoues, tu ne sais pas trop quoi faire... Mais tu connais assez bien ta petite amie pour savoir que tu ferais mieux de continuer sur cette voie. Haewon te parlera si elle a besoin de parler mais pour le moment, elle veut juste savoir si tu as dormi, tu hoches doucement la tête de gauche à droite, un fin sourire attristé sur les lèvres. Pourtant, toi aussi tu as besoin de sommeil... Tu sens sa main se poser sur la tienne, sa chaleur te fait du bien, tu avais besoin de ce contact. Alors tu finis par lui prendre la main, tu serres cette dernière, tu as besoin de ça, tu as besoin d'elle. Tu le vois bien, Haewon tente d'oublier ne serait-ce qu'un court instant toute cette douleur qu'elle ressent, elle essaye du mieux possible et toi, tu veux l'aider alors tu sors ce sourire attendrissant, rassurant, tu viens lui caresser doucement les cheveux. « Moi... » commences-tu, en réalité, tu ne sais pas quoi lui dire... Tu n'as rien fait de spécial. Mais elle attend une réponse, n'importe laquelle, alors tu reprends. « J'ai appelé mon frère et j'ai fait un détour par la cuisine. » Tu as toujours ce fin sourire sur les lèvres, sourire qui se veut rassurant évidemment mais elle aussi elle sourit, pas de la meilleure manière non, tu le sais bien, mais ça te fait du bien. « D'ailleurs j'ai ramené quelque petite chose à manger, si jamais tu as faim. Et oui, j'ai pris tes gâteaux préférés. » Tu souris doucement mais tu quittes ta petite amie du regard quelques petites secondes pour indiquer ce que tu as été cherché dans la cuisine quelques minutes auparavant, se trouvant à côté du lit. Ton pouce vient caresser l'arrière de sa main se trouvant toujours dans la tienne. « Je suis là, si besoin. » lui souffles-tu, ton regard planté dans le sien. C'est tout ce que tu diras, tu es là si besoin, si elle veut parler ou non, tu ne veux pas la forcer à parler... Si elle veut parler d'autre chose alors tu respecteras son choix mais tu as besoin de lui dire ça, tu es là pour elle et il faut qu'elle le sache.

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Haewon avait les trais fatigués, des cernes sous les yeux, témoins de longues nuits d'insomnie passées loin d'ici, chez elle, dans la chambre qu'elle avait toujours occupé alors à l'époque où elle vivait sous le même toit que toute sa famille. Cette chambre où elle avait l'habitude de croiser sa petite soeur, qui passait, venait, regardait ce qu'elle pouvait piquer comme maquillage, ou ce que lisait Haewon sur son lit. Tout ça, là, ça ne se passera plus. C'était pour ça qu'elle n'avait pas dormi pendant 3 nuits. parce qu'après avoir vu ce cercueil et imaginé sa soeur dedans, Haewon avait inondé son oreiller de larmes au lieu de laisser le sommeil l'emporter. Au lieu de laisser un peu de répit à son corps. On pouvait dire ce qu'on voulait mais si mentalement vous n'allez pas bien, alors physiquement vous n'allez pas bien non plus. Pourtant, elle était sportive Haewon. Elle était active, elle était en pleine forme si on mettait de côté son diabète. Mais elle s'était trop négligée ces derniers jours. A ne pas dormir, ne pas manger... Elle courait de un rand danger en se comportant de la sorte. Elle savait qu'elle devait manger pour ne pas laisser son diabète gagner. Pourtant, elle l'avait laissé gagné. Et aujourd'hui, elle en payait le prix. Elle était si faible, elle peinait à tenir sur ses jambes, il fallait agir.

Elle entama alors une conversation avec son petit-ami. Les yeux fatigués rivés sur lui, elle trouva la force de sourire en regardant dans ses yeux, parce qu'elle se disait que dans cette vie en dessous de ses espérances, elle avait quand même eu la chance de le rencontrer, et de l'avoir pour elle. D'être l'objet de ses désirs, d'être celle pour qui il se battait tous les jours et pour qui il se donnait tant de mal aujourd'hui. Elle savait qu'il souffrait comme elle de ce décès, qu'il souffrait horriblement de la voir dans cet état, alors c'était pour ça qu'elle voulait changer de sujet. Pour oublier un peu, le temps d'un instant. Sa main, froide et frêle, passa sur celle du jeune homme. Elle caressa ses phalanges, elle en sourit doucement, ça lui avait manqué ça aussi, ces contacts entre eux. En temps normal, ce simple contact les aurait conduit droit à leurs désirs, à une étreinte fougueuse, à un échange charnel. Mais elle n'en avait même plus l'envie. Et elle se sentait coupable de ressentir les choses de cette façon. Sangae lui avait manqué, tout lui avait manqué chez lui. Absolument tout.

Il avait ramené à manger. Elle suivit le regard du jeune homme pour regarder ce qu'il avait ramené. Haewon soupira, avant de secouer doucement la tête. Je n'ai pas faim, mais il me faut du sucre... elle se pencha pour attraper un paquet de biscuits et l'ouvrit, faiblarde, avant de le poser sur les draps de son lit. Elle en porta un à sa bouche et commença à manger sans grande envie mais ça, c'était pour éviter de faire des malaises. Le simple goût du chocolat dans la bouche lui donnait envie de vomir. En fait, tout lui donnait envie de vomir, la moindre nourriture qui entrait dans sa bouche lui donnait cette sensation. Elle ne voulait pas finir anorexique, elle qui aimait tellement manger. Elle voulait retrouver ces petits plaisirs, elle voulait tout retrouver en fait, mais elle savait bien que ça serait long. La seule chose qu'elle avait déjà retrouvé et qui lui faisait envie, était sous ses yeux. C'était ce jeune homme, son petit-ami. D'ailleurs, après l'avoir longuement regardé, Haewon déglutit ce qu'elle avait dans la bouche difficilement et vint passer ses bras maigrelets autour du cou du jeune homme pour venir se reposer sur lui, la tête sur son épaule. J'ai besoin de toi. elle laissa son regard se perdre sur un point fixe de sa chambre. Reste avec moi. c'était presque un supplice, elle ne voulait plus qu'il parte et qu'il la laisse. Elle avait attendu ces retrouvailles depuis tellement de temps. Elle laissa des larmes se former au coin de ses yeux. Je t'ai manqué, Sangae? elle garda les yeux ouverts un moment, avant de les fermer, provoquant alors la chute de ses larmes. Parce que toi oui. Tu m'as affreusement manqué. et c'était vrai tout ce qu'elle disait, putain, elle avait crevé de cette absence à ses côtés. Elle se doutait qu'être loin de lui allait être difficile mais avec cette épreuve à supporter, c'était tout simplement insurmontable. Impensable. Elle avait tellement langui ce moment de le retrouver... Elle ne voulait plus quitter ces bras qui la tenaient, ni cette épaule sur laquelle elle trouvait tout le repos et le réconfort dont elle avait besoin.

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et l'enfer avait fini par gagner, par la gagner

Heureusement que Jasun est là. Jasun a toujours été là pour vous, tu sais que tu pourras toujours compter sur ton aîné, tu n'as pas la moindre hésitation là-dessus. Alors il est la première personne à qui tu as pensé lorsque tu es sorti de sa chambre, les épaules et le cœur lourd. Tu avais besoin de craqué, d'en parler à quelqu'un, qu'on te rassure mais surtout, qu'on te dise ce que  tu savais déjà : tu vas devoir être fort, SangAe, et tu le feras. Pour Haewon tu ferais n'importe quoi, jamais tu ne lui lâcheras la main. Mais tu ressens de la haine, aussi, pourquoi elle ? Pourquoi Haewon ? Elle ne mérite tellement pas ça, elle mérite tout le bonheur du monde, vous aviez tout pour être heureux mais il faut que la vie s'acharne sur elle, il faut que la vie la détruise sous tes yeux impuissants, de petit ami dévasté. C'est simple, pour t'enfoncer plus bas que terre, il suffit simplement de toucher à Haewon. À croire que tu ne connaissais rien de l'amour avant de la rencontrer, absolument rien. Tu n'as jamais ressenti ça auparavant, ça n'avait jamais été aussi fort, alors oui, tu décrocherais la lune si tu le pouvais. Tu ferais absolument n'importe quoi pour la voir sourire ne serait-ce qu'une seconde.

Tu as pensé à lui ramener à manger, si elle manque déjà cruellement de sommeil tu n'oses même pas imaginer en ce qui concerne son alimentation surtout avec son diabète. Elle t'avoue alors qu'elle n'a pas faim mais qu'elle avait besoin de sucre, ce qui te rassure en partie... Tu peux la comprendre, tu ne manges pas beaucoup quand tu ne te sens pas bien mais tu te forces, tu n'as pas le choix. Et tu as la preuve que Haewon ne se laisse pas totalement aller, c'est une femme forte, tu en as jamais douté. Elle commence à manger un gâteau, tu vois bien que l'envie n'y est pas mais au moins, elle mange. C'est ce que tu essayes de te dire. Tu ne lâches pas ton regard d'elle, tandis qu'elle vient passer ses bras autour de ton cou, geste qui te fait sourire, qui te rassure aussi. Tu aimes l'avoir près de toi, tu as besoin de l'avoir près de toi. Elle dépose sa tête sur ton épaule et toi, tu penches la tête vers la sienne. « J'ai besoin de toi. » Tu fermes les yeux un court instant, toi aussi t'as besoin d'elle. Tu as tellement besoin d'elle... Tu ne supporterais pas de la voir se détruire sous tes yeux, de la récupérer en mille morceaux même si tu es près à les recoller un à un, peu importe le temps que ça prendra. Il est hors de question pour toi de la laisser dans un tel état. « Reste avec moi. » Tu ouvres de nouveau les yeux, fixant un point invisible sur le mur en face de vous. « Je ne compte pas te laisser. » lui avoues-tu dans un soupir. Jamais de la vie, tu seras toujours là pour elle.

Est-ce qu'elle t'a manqué ? Énormément, tu n'as même pas les mots pour décrire ce que tu ressentais. Du vide. Un putain de vide sans Haewon. « Parce que toi oui. Tu m'as affreusement manqué. » Ta main vient alors chercher la sienne, tes doigts se liant dans les siens. C'était horrible, son absence te pesait, son absence se ressentait chaque seconde, les appels ne suffisaient pas à combler ça... Tu avais besoin d'elle. Tu tournes doucement ta tête dans sa direction, lui soufflant ces quelques mots. « Si tu savais comme tu m'as manqué... » Tu viens lui déposer un doux baiser sur son crâne alors que ta main libre vient lui faire relever le visage afin qu'elle te regarde. Tu lui adresses un mince sourire avant de déposer un baiser sur son front « Ton front m'a manqué.» un sur le nez. « Ton nez m'a manqué... » un doux baiser sur la joue. « Tes petites joues. » Et tu arrives près de ses lèvres, tu souris de nouveau. Ton sourire n'a rien des autres sourires que tu lui adresses habituellement mais il se veut rassurant. « Tes lèvres... » Tu baisses le regard vers ces dernières un court instant avant de replonger ton regard dans le sien. « Tu m'as terriblement manqué. » Et aucun mot ne peut décrire à quel point ça t'a déchiré de ne plus la voir, de ne plus la sentir contre toi. Alors tes yeux se ferment et tu déposes un tendre baiser sur ses lèvres, ta main s'aventurant sur sa joue. Elle t'a tellement manqué..