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bad romance ☄ dukcha
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Re: bad romance ☄ dukcha | Sam 29 Avr - 22:57 Citer EditerSupprimer
j'irai jamais décrocher la lune pour tes yeux, mais quitte à rien branler autant l'faire tout les deux
jaeduk & sacha
J’ai atteint un stade où j’crois que j’sais même plus.
J’sais plus c’que j’fais, j’ai plus conscience de rien. J’sais pas si c’est l’alcool, les restes de clope, ou d’hero qui circulent dans mes veines, qui m’font planer, m’font croire qu’j’pourrais tout faire.
M’font oublier qu’j’suis gelé, même si j’sens que j’tremble. Mais j’sais même plus pourquoi j’tremble.
J’sais juste qu’y a Sacha là, en face d’moi. J’sais juste qu’j’ai envie qu’elle vienne, qu’j’ai envie d’me réchauffer dans ses bras, d’sentir sa peau contre ma peau. Et j’sais pas pourquoi, j’sais juste qu’c’est comme ça.
« Je suis une grande fille qui n'a besoin d'aucune aide extérieur. Encore moins pour mouiller. » « C’est pourtant mieux quand quelqu’un t’aide à mouiller non ? »
Mais j’vois qu’elle attend pas, j’la vois qui noue ses cheveux, j’suis chacun d’ses mouvements, chacun d’ses gestes. J’sais qu’j’ai un regard d’prédateur, elle m’dit souvent ça Kali – ou parfois elle préfère m’traîner d’pervers. Ou d’dalleux.
Sacha, j’sais pas c’qu’elle en pense.
Et j’me surprend même à m’poser la question.
Mais j’m’interromps bien vite quand j’la vois tenter d’entrer, et puis r’partir aussi vite. « Wah, qui aurait cru que t’étais une fragile ? » J’me moque et ça m’fait rire.
J’ris à en trembler et puis j’ris parce que j’tremble.
Et j’sais plus grand-chose, j’sais plus rien – juste qu’j’ai envie d’vivre. Juste qu’j’me dis qu’ce soir, j’aimerais bien vivre avec elle ; une vie de danger, d’adrénaline et puis de vie. J’veux vivre à en crever, j’veux crever parce que j’aurais trop vécu.
J’me dis qu’elle est peut-être comme moi. J’me dis qu’j’aimerais bien qu’elle soit comme moi.
J’tends les bras, sourire suggestif, regard fixé sur elle. « Et si t’as peur d’avoir trop froid, t’inquiète pas, j’te réchaufferai. J’ai l’habitude de réchauffer les filles. »
Tellement l’habitude que j’les compte pas, que j’les compte plus – j’l’ai fait à une époque pourtant. Mais j’me rappelle même plus quand j’me suis arrêté, à quel nombre non plus. J’sais juste qu’y en a eu beaucoup.
J’sais juste qu’si ma mère voyait ça, elle m’détesterait sûrement. Elle m’insulterait sûrement. Elle m’dirait qu’j’suis qu’un bon à rien, un déchet, qu’j’mérite pas toutes ces femmes, qu’j’devrais leur foutre la paix.
Sûrement qu’elle verrait en moi l’image d’mon père avant. D’mon père avant qu’il la rencontre, qu’il s’rapproche d’elle, qu’elle l’change.
Pendant une seconde j’me demande si moi aussi j’vais rencontrer une femme qui m’changera. J’arrive même à m’demander si cette femme ce s’ra Sacha – mais même Kali a pas réussi, alors j’vois pas qui y arriverait.
J’suis comme ça, ça changera pas.
J’aimerai jamais, ça changera pas non plus.
« Il fait pas froid, regarde-moi ! Mais si tu veux j’peux te donner autre chose qui te réchauffera. » Et j’tends l’bras, j’le sors d’l’eau, j’ai l’impression d’crever, j’ai l’impression qu’il va geler mais j’attrape mon sac, j’l’entrouvre, j’ouvre aussi la planque, l’double fond, j’en ressors la p’tite pochette, la pochette miracle, la pochette surprise – celle qui contient tous mes maux, mes p’tites pilules du bonheur.
« J’dois avoir d’l’ecsta là-d’dans. Et d’l’héro aussi, mais ça c’pour moi. Tu veux planer ma belle ? » J’souris, j’entrouvre la pochette, j’y trouve c’que j’recherche.
Elle va sûrement m’prendre pour un camé, mais c’est c’que j’suis après tout. Peut-être qu’elle va faire comme toutes c’gosses de riches qu’j’ai déjà fréquenté, qu’elle va kiffe ça, adorer l’dangers qu’j’représente. Voir en moi l’image d’un bad boy et puis rien d’autre.
Mais j’veux pas qu’elle voit quelqu’chose d’autre alors ça m’arrange.
J’choppe une p’tite pilule, j’la glisse sur ma langue, puis j’me relève pour m’approcher d’elle, j’dépose mes lèvres sur les siennes.
Et puis j’la laisse récupérer l’chargement.
Si j’dois crever c’soir, au moins j’crèverai pas seul.
J’sais plus c’que j’fais, j’ai plus conscience de rien. J’sais pas si c’est l’alcool, les restes de clope, ou d’hero qui circulent dans mes veines, qui m’font planer, m’font croire qu’j’pourrais tout faire.
M’font oublier qu’j’suis gelé, même si j’sens que j’tremble. Mais j’sais même plus pourquoi j’tremble.
J’sais juste qu’y a Sacha là, en face d’moi. J’sais juste qu’j’ai envie qu’elle vienne, qu’j’ai envie d’me réchauffer dans ses bras, d’sentir sa peau contre ma peau. Et j’sais pas pourquoi, j’sais juste qu’c’est comme ça.
« Je suis une grande fille qui n'a besoin d'aucune aide extérieur. Encore moins pour mouiller. » « C’est pourtant mieux quand quelqu’un t’aide à mouiller non ? »
Mais j’vois qu’elle attend pas, j’la vois qui noue ses cheveux, j’suis chacun d’ses mouvements, chacun d’ses gestes. J’sais qu’j’ai un regard d’prédateur, elle m’dit souvent ça Kali – ou parfois elle préfère m’traîner d’pervers. Ou d’dalleux.
Sacha, j’sais pas c’qu’elle en pense.
Et j’me surprend même à m’poser la question.
Mais j’m’interromps bien vite quand j’la vois tenter d’entrer, et puis r’partir aussi vite. « Wah, qui aurait cru que t’étais une fragile ? » J’me moque et ça m’fait rire.
J’ris à en trembler et puis j’ris parce que j’tremble.
Et j’sais plus grand-chose, j’sais plus rien – juste qu’j’ai envie d’vivre. Juste qu’j’me dis qu’ce soir, j’aimerais bien vivre avec elle ; une vie de danger, d’adrénaline et puis de vie. J’veux vivre à en crever, j’veux crever parce que j’aurais trop vécu.
J’me dis qu’elle est peut-être comme moi. J’me dis qu’j’aimerais bien qu’elle soit comme moi.
J’tends les bras, sourire suggestif, regard fixé sur elle. « Et si t’as peur d’avoir trop froid, t’inquiète pas, j’te réchaufferai. J’ai l’habitude de réchauffer les filles. »
Tellement l’habitude que j’les compte pas, que j’les compte plus – j’l’ai fait à une époque pourtant. Mais j’me rappelle même plus quand j’me suis arrêté, à quel nombre non plus. J’sais juste qu’y en a eu beaucoup.
J’sais juste qu’si ma mère voyait ça, elle m’détesterait sûrement. Elle m’insulterait sûrement. Elle m’dirait qu’j’suis qu’un bon à rien, un déchet, qu’j’mérite pas toutes ces femmes, qu’j’devrais leur foutre la paix.
Sûrement qu’elle verrait en moi l’image d’mon père avant. D’mon père avant qu’il la rencontre, qu’il s’rapproche d’elle, qu’elle l’change.
Pendant une seconde j’me demande si moi aussi j’vais rencontrer une femme qui m’changera. J’arrive même à m’demander si cette femme ce s’ra Sacha – mais même Kali a pas réussi, alors j’vois pas qui y arriverait.
J’suis comme ça, ça changera pas.
J’aimerai jamais, ça changera pas non plus.
« Il fait pas froid, regarde-moi ! Mais si tu veux j’peux te donner autre chose qui te réchauffera. » Et j’tends l’bras, j’le sors d’l’eau, j’ai l’impression d’crever, j’ai l’impression qu’il va geler mais j’attrape mon sac, j’l’entrouvre, j’ouvre aussi la planque, l’double fond, j’en ressors la p’tite pochette, la pochette miracle, la pochette surprise – celle qui contient tous mes maux, mes p’tites pilules du bonheur.
« J’dois avoir d’l’ecsta là-d’dans. Et d’l’héro aussi, mais ça c’pour moi. Tu veux planer ma belle ? » J’souris, j’entrouvre la pochette, j’y trouve c’que j’recherche.
Elle va sûrement m’prendre pour un camé, mais c’est c’que j’suis après tout. Peut-être qu’elle va faire comme toutes c’gosses de riches qu’j’ai déjà fréquenté, qu’elle va kiffe ça, adorer l’dangers qu’j’représente. Voir en moi l’image d’un bad boy et puis rien d’autre.
Mais j’veux pas qu’elle voit quelqu’chose d’autre alors ça m’arrange.
J’choppe une p’tite pilule, j’la glisse sur ma langue, puis j’me relève pour m’approcher d’elle, j’dépose mes lèvres sur les siennes.
Et puis j’la laisse récupérer l’chargement.
Si j’dois crever c’soir, au moins j’crèverai pas seul.
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Re: bad romance ☄ dukcha | Mer 3 Mai - 15:00 Citer EditerSupprimer
j'espère que tu blagues, je suis pas comme toi moi : j'avale pas n'importe quoi
jaeduk & sacha
Sacha, c'était cette petite blondinette à la queue de cheval haute à qui l'on ne pouvait dire non. C'était cette enfant qui avait tant peu froid aux yeux qu'elle bravait les dangers avec la stupidité de l'inconscience - cette enfant à l'on disait non, et qui s'efforçait d'en faire le contraire. Cette adolescente qui a grandi dans l'argent, avec l'impression que le bonheur se logeait au fond de son porte-feuilles ; cette pimprenelle aux allures de diva qui roulait des hanches pour que l'on ne l'oublie pas. Pourtant, ce fut aussi cette adulte au sens des responsabilités aiguisé, avec l'esprit rationnel d'une dame du monde : le danger est une peur rationnelle. Inexorablement, bien que tout lui hurle de prendre la fuite face à ce prédateur des plus affriolants, ses pas ne cessent de suivre les siens, aussi chancelants soient-ils, pour ne pas le perdre de vue. perdre un chasseur de vue serait le plus grand des dangers. Ses sourires fendent son visage et révèlent des traits encore enfantins, ceux qu'elle cache derrière le maquillage, ses pommettes ne rougissent pas uniquement d'un blush de prix lorsqu'elles se relèvent.
Ses épaules, ses bras, ses hanches, ses cuisses, ses jambes ; tout tremble et vacille du froid mordant. Pourtant, Sacha relève le menton - qu'on la laisse se prétendre Aphrodite face à cet Apollon - et contourne ces bras ouverts pour s'enfuir de quelques pas, essorant ses cheveux comme si elle venait d'oublier qu'ils n'eurent jamais été mouillés. « l'unique soucis, vois-tu, c'est que je ne suis pas une de ces filles. Je ne suis pas une de tes filles. » Elle en serait presque tentée pourtant, mais la fierté la rattrape de justesse avant qu'elle ne défaille. Elle continue ses actions, minaude et parade face à un spectacle invisible, quelques secondes encore. Le temps suffisant pour que quelques mots fassent flamber l'étincelle de l'interdit dans ses prunelles irisées. Ses talons sont bruyants - suffisamment pour indiquer à quiconque que son intérêt est si mordu qu'elle se rapproche de lui. Elle suit ses mains des yeux : alcool et drogue dure, danger. Hors, féline et joueuse, Sacha n'échappe pas à ce stéréotype qui engloutit et noie peu à peu les enfants-argent, et son goût pour les choses interdites n'en est que renforcé. « égoïste. » Elle frappe son épaule de son maigre poing en imitant le visage capricieux, alors qu'elle se refuse pourtant de toucher à une drogue aussi ravageuse : c'en est simplement le caprice d'une princesse.
Ses lèvres sur les siennes, ses pupilles se dilatent soudainement : le goût d'un baiser, peu importe sa provenance, en est sa drogue personnelle, la plus douce qu'elle puisse connaître, la plus ravageuse en cela-même. Le coin de ses lippes frôlent le sien lorsqu'ils s'étirent dans un sourire satisfait ; sa langue effleure puis flirte avec la sienne le temps de récupérer la pilule. Et lorsqu'elle pose ses mains sur ses épaules, ça n'est que pour les remonter vers sa nuque et intensifier le contact, suçotant sa bouche avec une sensualité teintée d'ivresse. Mais elle recule, c'est son tour d'agir, révélant ses dents dans un splendide sourire. « je retire, je veux bien être une de tes filles. Mais uniquement ce soir, ne pense pas que Sacha Alexys Nelson est aussi facile à contrôler. » elle roucoule, pressant sa poitrine contre son torse d'un geste suggestif. « draw me like one of your french girls. »
Ses épaules, ses bras, ses hanches, ses cuisses, ses jambes ; tout tremble et vacille du froid mordant. Pourtant, Sacha relève le menton - qu'on la laisse se prétendre Aphrodite face à cet Apollon - et contourne ces bras ouverts pour s'enfuir de quelques pas, essorant ses cheveux comme si elle venait d'oublier qu'ils n'eurent jamais été mouillés. « l'unique soucis, vois-tu, c'est que je ne suis pas une de ces filles. Je ne suis pas une de tes filles. » Elle en serait presque tentée pourtant, mais la fierté la rattrape de justesse avant qu'elle ne défaille. Elle continue ses actions, minaude et parade face à un spectacle invisible, quelques secondes encore. Le temps suffisant pour que quelques mots fassent flamber l'étincelle de l'interdit dans ses prunelles irisées. Ses talons sont bruyants - suffisamment pour indiquer à quiconque que son intérêt est si mordu qu'elle se rapproche de lui. Elle suit ses mains des yeux : alcool et drogue dure, danger. Hors, féline et joueuse, Sacha n'échappe pas à ce stéréotype qui engloutit et noie peu à peu les enfants-argent, et son goût pour les choses interdites n'en est que renforcé. « égoïste. » Elle frappe son épaule de son maigre poing en imitant le visage capricieux, alors qu'elle se refuse pourtant de toucher à une drogue aussi ravageuse : c'en est simplement le caprice d'une princesse.
Ses lèvres sur les siennes, ses pupilles se dilatent soudainement : le goût d'un baiser, peu importe sa provenance, en est sa drogue personnelle, la plus douce qu'elle puisse connaître, la plus ravageuse en cela-même. Le coin de ses lippes frôlent le sien lorsqu'ils s'étirent dans un sourire satisfait ; sa langue effleure puis flirte avec la sienne le temps de récupérer la pilule. Et lorsqu'elle pose ses mains sur ses épaules, ça n'est que pour les remonter vers sa nuque et intensifier le contact, suçotant sa bouche avec une sensualité teintée d'ivresse. Mais elle recule, c'est son tour d'agir, révélant ses dents dans un splendide sourire. « je retire, je veux bien être une de tes filles. Mais uniquement ce soir, ne pense pas que Sacha Alexys Nelson est aussi facile à contrôler. » elle roucoule, pressant sa poitrine contre son torse d'un geste suggestif. « draw me like one of your french girls. »
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Re: bad romance ☄ dukcha | Lun 8 Mai - 16:06 Citer EditerSupprimer
j'irai jamais décrocher la lune pour tes yeux, mais quitte à rien branler autant l'faire tout les deux
jaeduk & sacha
« Je ne suis pas une de tes filles. »
Et j’souris, j’peux pas m’empêcher d’sourire – un peu. J’souris les membres tremblants, les dents qui claquent un peu, j’souris sans prendre conscience d’tout ça, comme si c’était rien d’plus qu’un bruit extérieur.
Comme si c’était pas moi qu’étais en train d’crever d’froid.
Alors j’souris pour lui tenir tête, la lueur d’défi dans l’regard. Elle lutte mais ça s’voit, elle lutte mais elle va bientôt craquer, elle lutte mais elle va bientôt devenir une de mes filles.
J’ai pas tendance à choisir les plus difficiles, j’suis pas particulièrement fan des défis, d’celles qui résistent, mais j’me surprend à aimer ce p’tit jeu. A l’aimer jusqu’à c’qu’il passe d’innocence à dangereux, la pastille déposée sur l’bout d’ma langue.
Et l’baiser, l’offrande récupérée, ses mains sur mes épaules.
J’ai jamais su m’arrêter, j’connais pas les limites, pas celles des autres, pas les miennes. J’pourrais continuer encore, continuer jusqu’à l’éternité, m’perdre dans c’baiser jusqu’à c’que ça devienne autre chose. Mais elle s’écarte et moi j’reste là. Moi j’reste là et j’l’observe, l’regard un peu fou, l’regard un peu moi.
Les pupilles dilatées, l’expression presqu’féline. Et quand elle rouvre la bouche, quand elle s’presse contre moi, j’passe les bras autour d’ses hanches, j’dépose une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Mais c’plus brutal cette fois, cette fois c’plus sauvage.
Plus animal aussi, plus moi, (plus nous ?).
J’laisse mes mains s’perdre un peu plus bas, explorer son corps avant d’m’arrêter, d’éloigner la tête. « C’est c’qu’on verra. » J’sais pas trop c’que j’dis, j’sais pas trop pourquoi.
J’sais juste qu’y a tout qui monte, m’monte à la tête. J’sais juste qu’j’ai l’impression d’flotter, d’tout oublier. Y a plus rien, y a plus qu’nous.
Y a plus rien, même pas moi.
« Suis-moi. » J’sors d’la fontaine, affaires sur l’bras et j’attrape sa main. C’pas romantique, c’pas particulièrement doux non plus. Mais on m’a toujours dit qu’j’avais l’toucher rude, celui qui fait pas du bien, celui qui agresse – mais y en a qu’aiment ça.
Et j’la tire, et j’la traîne, et on r’ssemble à rien, l’duo qui tient à peine sur ses jambes, l’couple qui titube et qui divague, qui s’arrête parfois. J’perds la tête, pas mon chemin et quand j’aperçois l’déchet qu’est mon immeuble, j’souris une nouvelle fois.
Ca a aucune gueule, l’bâtiment un peu décrépit, loin des beaux quartiers, loin des belles demeures, celles un peu trop luxueuses, celles qui puent l’fric à plein nez. J’suis sûr qu’Sacha elle connaît qu’ça, qu’elle a pas l’habitude des taudis comme l’mien.
Mais c’est la soirée des découvertes.
« J’espère tu kiffes mon château, » que j’susurre en m’dirigeant vers l’entrée. Code tapé, porte poussée. Y a pas d’ascenseur ici, qu’des escaliers, trois étages à monter, mais j’m’arrête avant même d’avoir posé l’pied sur la première marche.
J’m’arrête, j’me touche vers elle, j’embrasse encore, j’embrasse un peu (ou beaucoup, j’sais pas, j’sais plus, j’perds la notion du temps, j’perds la notion d’tout).
Y a l’brasier dans mon estomac, les membres qui rugissent, l’toucher d’moins en moins délicat. Y a l’feu, y a l’incendie, y a plus rien d’autre.
La meilleure des cames, celle qui efface la douleur, celle qui efface la maladie – et toutes ces merdes.
J’récupère sa main, j’commence à monter les marches. J’ai l’regard flou, l’regard qui voit plus grand-chose, qui veut pas s’poser, la tête qui tourne un peu. Mais j’parviens jusqu’à l’appart, jusqu’à la porte qu’j’ouvre.
Et j’me sens juste en vie.
Et j’souris, j’peux pas m’empêcher d’sourire – un peu. J’souris les membres tremblants, les dents qui claquent un peu, j’souris sans prendre conscience d’tout ça, comme si c’était rien d’plus qu’un bruit extérieur.
Comme si c’était pas moi qu’étais en train d’crever d’froid.
Alors j’souris pour lui tenir tête, la lueur d’défi dans l’regard. Elle lutte mais ça s’voit, elle lutte mais elle va bientôt craquer, elle lutte mais elle va bientôt devenir une de mes filles.
J’ai pas tendance à choisir les plus difficiles, j’suis pas particulièrement fan des défis, d’celles qui résistent, mais j’me surprend à aimer ce p’tit jeu. A l’aimer jusqu’à c’qu’il passe d’innocence à dangereux, la pastille déposée sur l’bout d’ma langue.
Et l’baiser, l’offrande récupérée, ses mains sur mes épaules.
J’ai jamais su m’arrêter, j’connais pas les limites, pas celles des autres, pas les miennes. J’pourrais continuer encore, continuer jusqu’à l’éternité, m’perdre dans c’baiser jusqu’à c’que ça devienne autre chose. Mais elle s’écarte et moi j’reste là. Moi j’reste là et j’l’observe, l’regard un peu fou, l’regard un peu moi.
Les pupilles dilatées, l’expression presqu’féline. Et quand elle rouvre la bouche, quand elle s’presse contre moi, j’passe les bras autour d’ses hanches, j’dépose une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Mais c’plus brutal cette fois, cette fois c’plus sauvage.
Plus animal aussi, plus moi, (plus nous ?).
J’laisse mes mains s’perdre un peu plus bas, explorer son corps avant d’m’arrêter, d’éloigner la tête. « C’est c’qu’on verra. » J’sais pas trop c’que j’dis, j’sais pas trop pourquoi.
J’sais juste qu’y a tout qui monte, m’monte à la tête. J’sais juste qu’j’ai l’impression d’flotter, d’tout oublier. Y a plus rien, y a plus qu’nous.
Y a plus rien, même pas moi.
« Suis-moi. » J’sors d’la fontaine, affaires sur l’bras et j’attrape sa main. C’pas romantique, c’pas particulièrement doux non plus. Mais on m’a toujours dit qu’j’avais l’toucher rude, celui qui fait pas du bien, celui qui agresse – mais y en a qu’aiment ça.
Et j’la tire, et j’la traîne, et on r’ssemble à rien, l’duo qui tient à peine sur ses jambes, l’couple qui titube et qui divague, qui s’arrête parfois. J’perds la tête, pas mon chemin et quand j’aperçois l’déchet qu’est mon immeuble, j’souris une nouvelle fois.
Ca a aucune gueule, l’bâtiment un peu décrépit, loin des beaux quartiers, loin des belles demeures, celles un peu trop luxueuses, celles qui puent l’fric à plein nez. J’suis sûr qu’Sacha elle connaît qu’ça, qu’elle a pas l’habitude des taudis comme l’mien.
Mais c’est la soirée des découvertes.
« J’espère tu kiffes mon château, » que j’susurre en m’dirigeant vers l’entrée. Code tapé, porte poussée. Y a pas d’ascenseur ici, qu’des escaliers, trois étages à monter, mais j’m’arrête avant même d’avoir posé l’pied sur la première marche.
J’m’arrête, j’me touche vers elle, j’embrasse encore, j’embrasse un peu (ou beaucoup, j’sais pas, j’sais plus, j’perds la notion du temps, j’perds la notion d’tout).
Y a l’brasier dans mon estomac, les membres qui rugissent, l’toucher d’moins en moins délicat. Y a l’feu, y a l’incendie, y a plus rien d’autre.
La meilleure des cames, celle qui efface la douleur, celle qui efface la maladie – et toutes ces merdes.
J’récupère sa main, j’commence à monter les marches. J’ai l’regard flou, l’regard qui voit plus grand-chose, qui veut pas s’poser, la tête qui tourne un peu. Mais j’parviens jusqu’à l’appart, jusqu’à la porte qu’j’ouvre.
Et j’me sens juste en vie.
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Re: bad romance ☄ dukcha | Mar 9 Mai - 14:48 Citer EditerSupprimer
j'espère que tu blagues, je suis pas comme toi moi : j'avale pas n'importe quoi
jaeduk & sacha
C'est la dégringolade, la chute libre sans retenue, celle qui fait peur mais celle qui excite, celle qui fait frémir les filles sages en leur conférant la sensation d'être quelqu'un d'autre - alors que tout n'est que façade, que le temps file et qu'au réveil, elles seront à nouveaux serties de leurs pantoufles de verre. Les pupilles dilatées par les baisers qui échauffent et fendent ses lèvres, elle glisse un rire contre sa peau qui se meurt en mélodie sourde ; ses doigts se resserre autour de ses vêtements ( me lâche pas, t'éloigne pas. J'ai peur sans toi, j'ai peur d'être moi ; pas ce soir, non pas ce soir s'il te plaît, si tu t'en vas je meurs, seule perdue cette nuit). Elle n'est pas comme toutes les filles qui tombent au pied de cet homme pour le futile prétexte qu'il est charmant et sait y faire : elle n'est pas une croqueuse d'hommes. C'est ce qu'elle se murmure pour ôter le poids de la culpabilité, cachée derrière la seule et fine différence basée sur le fait que tous ces hommes, elle les choisit avec soin. (pas ce soir, ce soir j'ai besoin de m'évader, d'oublier qui je suis, parce que j'ai peur d'être moi parfois, peur d'être là, et que le monde continue à tourner sans moi. Fais moi tourner sans lui. Alors au fond, quelle importance de n'être qu'une de tes filles, ne serait-ce que ce soir ?) « j'attends que tu me prouves le contraire. »
Sa main dans la sienne, Sacha s'évade. Peut-être loin, trop loin de son confort pour être sûre d'en connaître le chemin retour. Elle en a peur, elle est terrorisée : il est rude. Elle aime ça, la façon dont la panique emballe son cœur, la façon dont la pilule laisse le sang pulser plus vite -si vite-, et même le son de son propre rire à chacun de ses faux pas sur le macadam. Il suffit de peu de temps pour qu'ils s'arrêtent (eux - pas leurs folies). Elle pince ses lèvres, retrouve son allure distinguée lorsqu'elle rejette une mèche derrière son épaule d'un geste mécanique. « ce n'est pas comme si je m'attendais à Buckingham Palace » Mais malgré son ironie, c'est l'excitation qui luit dans ses yeux défoncés par la nuit - elle se tient devant la porte qui la sépare de l'autre monde, celui qu'elle connaît pas. Elle entre ; elle attend. Elle attend, la chasseuse est hors de son territoire, ne sait comment agir en cette terre qu'elle ne connaît pas. Peur de glisser, de défaillir, de s'embourber et d'en rester seule : ses bras se croisent par un frisson inattendu, ça ne dure pourtant pas. Parce que ses lèvres dévorent déjà, affamées par le danger et l'inconnu, par lui et son goût frivole. Et ses mains se croisent derrière sa nuque alors qu'elle se cambre déjà vers l'arrière, juste un peu. (c'est toi le roi, c'est toi le maître, tu m'as eu, alors montre moi de quelle manière tu régis ton royaume et je te rendrais la pareille le jour venu)
Les marches l'épuisent mais pour une fois, elle ne se plaint pas ; elle se contente de se faufiler sous son bras lorsque la porte s'ouvre ; elle se contente de rire dès qu'elle le peut, quitte à en inventer les prétextes, et elle en maudira demain l'ecstasy qui n'a fait que sublimer son grain de folie. C'est pas grand, c'est pas comme chez elle ; c'est pour ça que c'en est si bon. Trouvant le canapé trop attrayant, elle s'y avance déjà pour s'asseoir sur l'accoudoir. « qu'est-ce que tu attends ? Le déluge ? L'apocalypse ? » Le sourire mutin se dessine sur ses lèvres (j'ai oublié de remettre du rouge à lèvres. Est-ce que mon soutient-gorge est assez beau ? A-t-on assez bu ? qu'est-ce qu'on s'en fout.). Elle remonte son haut au dessus de sa poitrine, la précision lui manque, ses mouvements sont malhabiles, elle se renverse seule dans le canapé non sans rire à gorge déployée de sa maladresse. Elle en rit, encore, encore. Encore, et encore. (parce que j'avais pas ri depuis longtemps, parce que ça fait du bien, ça apaise le cœur quand il n'est plus là. Qu'est-ce que tu attends, dis ?)
Sa main dans la sienne, Sacha s'évade. Peut-être loin, trop loin de son confort pour être sûre d'en connaître le chemin retour. Elle en a peur, elle est terrorisée : il est rude. Elle aime ça, la façon dont la panique emballe son cœur, la façon dont la pilule laisse le sang pulser plus vite -si vite-, et même le son de son propre rire à chacun de ses faux pas sur le macadam. Il suffit de peu de temps pour qu'ils s'arrêtent (eux - pas leurs folies). Elle pince ses lèvres, retrouve son allure distinguée lorsqu'elle rejette une mèche derrière son épaule d'un geste mécanique. « ce n'est pas comme si je m'attendais à Buckingham Palace » Mais malgré son ironie, c'est l'excitation qui luit dans ses yeux défoncés par la nuit - elle se tient devant la porte qui la sépare de l'autre monde, celui qu'elle connaît pas. Elle entre ; elle attend. Elle attend, la chasseuse est hors de son territoire, ne sait comment agir en cette terre qu'elle ne connaît pas. Peur de glisser, de défaillir, de s'embourber et d'en rester seule : ses bras se croisent par un frisson inattendu, ça ne dure pourtant pas. Parce que ses lèvres dévorent déjà, affamées par le danger et l'inconnu, par lui et son goût frivole. Et ses mains se croisent derrière sa nuque alors qu'elle se cambre déjà vers l'arrière, juste un peu. (c'est toi le roi, c'est toi le maître, tu m'as eu, alors montre moi de quelle manière tu régis ton royaume et je te rendrais la pareille le jour venu)
Les marches l'épuisent mais pour une fois, elle ne se plaint pas ; elle se contente de se faufiler sous son bras lorsque la porte s'ouvre ; elle se contente de rire dès qu'elle le peut, quitte à en inventer les prétextes, et elle en maudira demain l'ecstasy qui n'a fait que sublimer son grain de folie. C'est pas grand, c'est pas comme chez elle ; c'est pour ça que c'en est si bon. Trouvant le canapé trop attrayant, elle s'y avance déjà pour s'asseoir sur l'accoudoir. « qu'est-ce que tu attends ? Le déluge ? L'apocalypse ? » Le sourire mutin se dessine sur ses lèvres (j'ai oublié de remettre du rouge à lèvres. Est-ce que mon soutient-gorge est assez beau ? A-t-on assez bu ? qu'est-ce qu'on s'en fout.). Elle remonte son haut au dessus de sa poitrine, la précision lui manque, ses mouvements sont malhabiles, elle se renverse seule dans le canapé non sans rire à gorge déployée de sa maladresse. Elle en rit, encore, encore. Encore, et encore. (parce que j'avais pas ri depuis longtemps, parce que ça fait du bien, ça apaise le cœur quand il n'est plus là. Qu'est-ce que tu attends, dis ?)
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Re: bad romance ☄ dukcha | Ven 12 Mai - 11:57 Citer EditerSupprimer
j'irai jamais décrocher la lune pour tes yeux, mais quitte à rien branler autant l'faire tout les deux
jaeduk & sacha
J’me dis qu’on ressemble à rien, tous les deux. J’me dis qu’j’en ai rien à foutre qu’on ressemble à rien tous les deux – ou peut-être qu’j’aime ça, parce qu’si on ressemble à rien, alors on ressemble pas aux autres, alors on est uniques, alors on est nous, et puis finalement tout ça qu’est-ce qu’on s’en branle.
J’ouvre la porte, j’la regarde qui entre, j’l’entends qui rit et ça m’fait rire moi aussi ; ça m’fait rire parce qu’elle rit ou ça m’fait rire parce qu’c’est drôle – finalement j’en sais rien, mais finalement tout ça c’est pas grave, c’est comme ça et puis tant pis.
« Qu'est-ce que tu attends ? Le déluge ? L'apocalypse ? » « La fin du monde. »
Du tien ou du mien, j’sais pas trop, j’sais plus trop – sûrement un mélange des deux.
L’mien il est déjà bancal de toute manière, un peu miteux, un peu pourri, surtout mal foutu ; dans l’tien j’vois les paillètes et les billets, j’vois la richesse, fille d’bonne famille (qu’est-ce qu’elle est tombée bien bas).
J’la vois elle et puis j’me vois moi et j’me dis qu’on aurait jamais dû s’rencontrer. Parce qu’on vient pas du même milieu, parce qu’on vient pas du même monde,
c’la collision d’nos deux mondes, l’truc qu’aurait jamais dû arriver, l’truc qu’arrive tous les mille ans peut-être.
On est comme des comètes, on s’heurte à la vitesse d’l’éclair.
Mais tout ça on s’en fout, parce qu’finalement c’est juste marrant.
« T’as b’soin d’aide ? » J’me marre en m’rapprochant d’elle, du corps affalé sur l’canapé, du cadavre qui gigote sous les éclats d’rire, n’en peut plus d’rigoler.
Et moi qui peux qu’limiter, les soubresauts d’mon corps qu’avance tant bien qu’mal jusqu’à elle, l’ventre douloureux à force d’trop rigoler.
Mais c’pas grave, ça passera. Mais on est jeunes, alors on guérira (c’est c’qu’ils disent tous).
J’m’accroupis à côté du canapé, j’laisse ma main s’promener sur son ventre dénudé, remonter jusqu’au haut encore en place, l’fameux haut qu’a réussi à s’échapper d’entre ses doigts à elle.
« J’peux te donner des cours pour apprendre à t’désapper s’tu veux. » J’souris encore, j’souris toujours, l’sourire en coin du crevard, l’sourire en coin du sale rat qui prépare son mauvais coup. « Alors leçon n°1, tu poses tes mains là (j’accompagne le geste, pose les doigts sur l’bas d’son tee-shirt, qu’est justement relevé alors c’pas si simple que ça) et tu l’enlèves, simple comme bonjour non ? » J’joins l’geste à la parole, j’lui enlève l’bout d’tissu, sans cesser d’sourire.
Elle est belle, on va pas s’mentir. Pas si mal foutue non plus ; j’ai déjà vu pire.
J’me redresse difficilement, j’titude jusqu’à la salle de bain, j’me raccroche à l’évier pour pas tomber, et j’chope une serviette que j’ramène dans l’salon.
J’ai d’l’eau partout encore, c’est froid, « j’ai froid. » Et t’veux pas venir m’réchauffer dis ?
M’réchauffer et on oublie tout l’reste, les autres là-bas dehors, les insignifiants dont on s’en fout, qu’ont aucune emprise ici.
Mettre nos vies sur pause et puis demain on aura tout oublié.
J’me rapproche d’elle, la serviette qu’essuie un peu mes mains, un peu mes bras, l’torse aussi, pas l’reste, pas l’pantalon encore trempé qui m’colle à la peau, qu’entrave mes mouvements ; mais ça j’en ai pas conscience.
J’en ai pas conscience à partir du moment où j’arrive au niveau du canapé, où j’me jette sur toi, un peu, tes lèvres contre les miennes, ta peau contre la mienne, la serviette qui r’tombe par terre et mes mains qui partent en exploration.
L’exploration d’ce corps inconnu, la voracité aussi, toutes ces promesses qui m’tournent dans la tête.
Et l’besoin d’tout oublier, au moins pour un peu, au moins pour une nuit.
((fais-moi tout oublier, au moins pour un peu, au moins pour une nuit.))
J’ouvre la porte, j’la regarde qui entre, j’l’entends qui rit et ça m’fait rire moi aussi ; ça m’fait rire parce qu’elle rit ou ça m’fait rire parce qu’c’est drôle – finalement j’en sais rien, mais finalement tout ça c’est pas grave, c’est comme ça et puis tant pis.
« Qu'est-ce que tu attends ? Le déluge ? L'apocalypse ? » « La fin du monde. »
Du tien ou du mien, j’sais pas trop, j’sais plus trop – sûrement un mélange des deux.
L’mien il est déjà bancal de toute manière, un peu miteux, un peu pourri, surtout mal foutu ; dans l’tien j’vois les paillètes et les billets, j’vois la richesse, fille d’bonne famille (qu’est-ce qu’elle est tombée bien bas).
J’la vois elle et puis j’me vois moi et j’me dis qu’on aurait jamais dû s’rencontrer. Parce qu’on vient pas du même milieu, parce qu’on vient pas du même monde,
c’la collision d’nos deux mondes, l’truc qu’aurait jamais dû arriver, l’truc qu’arrive tous les mille ans peut-être.
On est comme des comètes, on s’heurte à la vitesse d’l’éclair.
Mais tout ça on s’en fout, parce qu’finalement c’est juste marrant.
« T’as b’soin d’aide ? » J’me marre en m’rapprochant d’elle, du corps affalé sur l’canapé, du cadavre qui gigote sous les éclats d’rire, n’en peut plus d’rigoler.
Et moi qui peux qu’limiter, les soubresauts d’mon corps qu’avance tant bien qu’mal jusqu’à elle, l’ventre douloureux à force d’trop rigoler.
Mais c’pas grave, ça passera. Mais on est jeunes, alors on guérira (c’est c’qu’ils disent tous).
J’m’accroupis à côté du canapé, j’laisse ma main s’promener sur son ventre dénudé, remonter jusqu’au haut encore en place, l’fameux haut qu’a réussi à s’échapper d’entre ses doigts à elle.
« J’peux te donner des cours pour apprendre à t’désapper s’tu veux. » J’souris encore, j’souris toujours, l’sourire en coin du crevard, l’sourire en coin du sale rat qui prépare son mauvais coup. « Alors leçon n°1, tu poses tes mains là (j’accompagne le geste, pose les doigts sur l’bas d’son tee-shirt, qu’est justement relevé alors c’pas si simple que ça) et tu l’enlèves, simple comme bonjour non ? » J’joins l’geste à la parole, j’lui enlève l’bout d’tissu, sans cesser d’sourire.
Elle est belle, on va pas s’mentir. Pas si mal foutue non plus ; j’ai déjà vu pire.
J’me redresse difficilement, j’titude jusqu’à la salle de bain, j’me raccroche à l’évier pour pas tomber, et j’chope une serviette que j’ramène dans l’salon.
J’ai d’l’eau partout encore, c’est froid, « j’ai froid. » Et t’veux pas venir m’réchauffer dis ?
M’réchauffer et on oublie tout l’reste, les autres là-bas dehors, les insignifiants dont on s’en fout, qu’ont aucune emprise ici.
Mettre nos vies sur pause et puis demain on aura tout oublié.
J’me rapproche d’elle, la serviette qu’essuie un peu mes mains, un peu mes bras, l’torse aussi, pas l’reste, pas l’pantalon encore trempé qui m’colle à la peau, qu’entrave mes mouvements ; mais ça j’en ai pas conscience.
J’en ai pas conscience à partir du moment où j’arrive au niveau du canapé, où j’me jette sur toi, un peu, tes lèvres contre les miennes, ta peau contre la mienne, la serviette qui r’tombe par terre et mes mains qui partent en exploration.
L’exploration d’ce corps inconnu, la voracité aussi, toutes ces promesses qui m’tournent dans la tête.
Et l’besoin d’tout oublier, au moins pour un peu, au moins pour une nuit.
((fais-moi tout oublier, au moins pour un peu, au moins pour une nuit.))
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