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libre ♦ dans la noirceur de la nuit
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libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Dim 9 Avr - 2:28 Citer EditerSupprimer
### Il y a des moments dans la vie, ou on croit que tout va bien, que la roue a enfin tourné, et que le reste va nous sourire. Ce léger sentiment d'euphorie qui nous gagne et que l'on ne sait pas réellement comment contrôler. La plupart des personnes savourent l'instant, s'enivrent de ce ressenti unique pour immortaliser dans un coin de leur cerveau le bonheur que peut parfois procurer la vie. Ce serait selon la plupart d'entre nous la réaction la plus logique à un enchainement d'évènements positifs dans la vie d'un homme. Mais dans la foule, il y a des personnes, comme Chujung, qui ne savent pas profiter de ces moments. Qui, ayant trop vécu dans la douleur, ressentent le moyen de foutre le bordel dans leur vie pour que tout redevienne comme avant. Un besoin de se couper du bonheur, en pensant qu'il ne le mérite pas. Et ce bordel dans sa tête qui ne le quitte pas, qui continue de l'innonder de nouvelles questions qui n'ont rien à faire dans ce qu'il vit actuellement. Un appartement, la fille qu'il aime, ses études, ses potes. A un détail prêt, sa vie est quasiment comme il l'a toujours imaginée. Presque tout pour être heureux, et pourtant, ce soir encore, il est dans les rues de Séoul, à taper sur un mec qui a rien demandé, tout ça pour assouvir les envies de paris de certains magouilleurs du coin. Mais il s'en fout de ça. Le chinois n'est là que pour l'adrénaline et la violence. Violence bien trop prononcée pour la laisser le submerger en public. Au moins, sur ce ring, il cogne des personnes pas importantes. Qu'on parie sur lui ou non, il s'en fout, il est juste là pour donner des coups, vider la colère, la douleur, et tout ce qui barre le chemin à ce bonheur qui lui tend les bras. Le mec en face de lui n'est pas tendre, mais le jeongal tient à sa réputation et réussi malgré tout à mettre ko son adversaire, non sans quelques difficultés. Le goût métallique dans sa bouche lui fait comprendre que ce soir, il ne s'en sort pas totalement indemne. Un oeil au beurre noir, un coup dans la machoire, quelques uns dans les côtes, il s'en sort bien. Et comme après chaque combat, après ses victoires, sur le chemin pour rentrer il choisi un banc au hasard dans les rues jusqu'à chez lui, et s'y pose pour fumer un joint, et décompresser au maximum avant d'aller se coucher. Il roule rapidement son batonnet tout en jetant de rapides coups d'oeil sur ce qu'il se passe autour de lui. Les avants bras posés sur ses cuisses, il finit par allumer son joint, et observer la nuit en face de lui. De quoi laisser son esprit se libérer.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Dim 23 Avr - 0:22 Citer EditerSupprimer
### Il sait pas trop Kyu pourquoi il est dehors à cette heure-ci, gamin qui a perdu l'habitude de vivre dans les rues sales et oubliées comme si le monde préférait les ignorer. Il en a passé des nuits, des jours, des semaines au milieu des murs ternis par la poussière, par les traces de quelques-uns déterminés à laisser leurs marques à coups de peintures. Maintenant l'australien est loin de ce monde, il a un emploi -même deux, un appartement petit mais qui le garde à l'abri de l'extérieur. Il s'est extirpé après des semaines de presque agonie de sa dépendance à ces pilules-poison qui creusaient plus encore son corps déjà trop maigre, rendaient sa peau si livide qu'il se perdait parfois dans la contemplation de ses veines qui se dessinaient sous son épiderme transparent. Pourtant ce soir Kyu il n'a pas envie de rentrer directement chez lui, traine des pieds à en bousiller ses chaussures bien assez abîmées. Il est épuisé pourtant, autant par son service au bar de ce soir que par sa narcolepsie qui le tire toujours vers le sommeil. Mais ce soir il refuse de dépendre d'elle, d'être contraint de rentrer pour la laisser une fois de plus gagner. Ce soir il veut un peu redevenir le gosse qu'il était avant, celui qui dormait dehors, étouffait ses poumons de nicotine assassine. Ou peut-être pas autant (plus jamais autant). Non en fait non. Il veut seulement y repenser, pas le revivre. Se dire qu'il revient de loin, que s'il a tant désiré mourir par le passé aujourd'hui il est heureux d'être encore là, d'avoir pu se relever. Kyu il est pas encore debout, mais Kyu il n'est plus au sol. Il se relève doucement. Et puis c'est sur cette silhouette face à lui que ses yeux remontent quand les effluves attirent son attention. Et il s'arrête une petite éternité, comme s'il avait vu un fantôme. C'est un peu le cas en réalité, tant il a l'impression de faire face à son reflet datant de quelques semaines, quelques mois à peine. Alors il s'assoit sans un mot, tire un cylindre de nicotine de sa poche (et ah, il devait arrêter de fumer), se tourne à peine vers l'homme à sa droite. « T'as du feu s'te plait ? » Kyu il est pas doué avec les mots, Kyu il a jamais fait ça, de s'arrêter pour quelqu'un alors qu'il en rêvait quand c'était lui au plus mal. « T'as mal ? » Mais au moins il sait Kyu, comment l'aborder sans que ce soit vu comme de la pitié.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Jeu 27 Avr - 17:54 Citer EditerSupprimer
### le jour et la nuit. deux facettes d'une âme égarée qui se demande encore si ça en vaut la peine. si se battre contre ses démons est réellement utile, s'ils refont surface dès que l'envie leur prend. l'obscurité les abrite, les nourri, tandis que la lumière les rend un peu plus vulnérables. parce que c'est ça finalement, le plus difficile. cacher dans l'ombre ce qui ne mérite pas d'être vu, pour afficher ce sourire de désespoir que personne ne comprend, que personne n'a jamais compris, d'ailleurs. chujung, il s'attend pas vraiment à ce qu'on s'arrête devant lui. après tout, qui va prendre le temps de discuter avec un mec comme lui ? ça fait pas avancer, bien au contraire. puis c'est pas habituel, on lui a pas vraiment tendu la main dans sa vie. ou bien il a tourné le dos à ceux qui ont voulu tenter de le faire. il préfère être celui qui aide, celui qui prend les responsabilités. et il ne demande rien à personne. son zippo se balade dans sa main jusqu'à ce qu'il ne le tende au mec assis à côté de lui. le regard incertain, il reste silencieux. chujung réfléchit au sens de cette question qui reste vague et précise à la fois. la réponse pourrait paraître simple et pourtant... elle est bien plus complexe à donner. il tire une nouvelle taff sur son joint, et pose son menton sur son poing. "ça dépend." silencieusement, il recrache un brin de fumée, laissant un blanc de quelques secondes à peine, avant de l'interrompre. "tu parles de quelle douleur ?" et il pose son regard sur son vis-à-vis, interrogateur, curieux. parce que chujung, il comprend rapidement, qu'il est pas à côté de n'importe qui. il peut le sentir à sa façon de parler, de poser les mots pour entamer un échange. sur qui, sur quoi, ce n'est pas le plus important. le plus important, c'est qu'à cet instant précis, on s'arrête pour lui. ses yeux replongent dans l'obscurité de la nuit, ses pensées le submerge, mais il ne laisse rien paraître. le contrecoup de la colère exprimée quelques heures plus tôt, une force à dompter avant de rentrer.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Dim 30 Avr - 19:06 Citer EditerSupprimer
### Kyu il n'aime pas les proverbes et les dictons, il déteste cette façon qu'ont les gens de généraliser une situation avec des phrases toutes prêtes, comme si chaque histoire se ressemblait assez pour être résumée en quelques mots. Pourtant ils ont raison sur un point, chassez le naturel, il revient au galop. Parce que le gosse même s'il se sent mieux depuis qu'on l'a sorti de la rue, de la dépendance et de ses démons qui allaient finir par le tuer, même s'il se sent mieux depuis qu'il a un toit, de l'amour et une certaine stabilité, il ne se sent pas vraiment à sa place. Comme s'il ne méritait pas de s'en sortir (chose qu'il continue de penser, sans le moindre doute), comme s'il n'avait pas le droit de profiter de tout ce positif qui n'a rien à faire dans la vie d'un môme comme lui. Comme si ce monde équilibré, cette vie stable ne lui correspondaient pas (pas encore). Alors ça lui fait du bien de s'en échapper un peu, le temps d'une soirée, le temps d'un trajet. Kyu il ne veut plus de cette misère au quotidien, la cherche cependant ponctuellement. Parce que lui au moins, il a la chance de pouvoir choisir, parce que lui il comprend que ce garçon au visage gonflé est là parce qu'il n'a nulle part où aller sinon. Et il ignore pourquoi il veut lui venir en aide, ne s'entête pas vraiment à comprendre en fait. Kyu il se met juste à sa place (se remet à sa place, plutôt) et décide que les paumés comme lui, comme eux, ne doivent pas rester seuls. Alors il le remercie, allume l'embout de son cylindre de nicotine avant de lui rendre l'objet, de sourire un peu à sa question. Il savait le gosse, que son vis à vis comprendrait. Ignore cependant comment lui répondre. « J'sais pas. » Ou plutôt si, mais il ne sait pas expliquer. « De laquelle tu veux bien parler ? » Parce qu'il ne veut rien forcer, ne surtout pas le braquer, aller trop vite. « Pour laquelle j'peux t'aider ? » C'est tout ce qu'il veut Kyu, aider. Il fouille ses poches, sort une petite boite qu'il garde toujours sur lui, fait craquer la pellicule d'aluminium pour en sortir un cachet qu'il lui tend. « Doliprane. »
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Lun 1 Mai - 19:40 Citer EditerSupprimer
### le bonheur a toujours été une de ces futilités pour lesquelles seule une poignée d'hommes et de femmes ont droit. dans sa conception du monde, chujung ferait partie de ces gens, dans l'ombre, que personne ne remarque. ces gens qui ne connaissent que la noirceur du monde, tentent de s'y échapper, parfois. il rêve pas forcément à s'échapper de ce monde chujung, après tout, il a apprit à l'apprivoiser il y a bien longtemps. ce qu'il veut chujung, c'est que cette douleur, cette sensation de vide s'échappe à jamais. et il a beau être amoureux, bien s'en sortir pour un mec des bas quartiers qui deale pour s'payer un quotidien, il est toujours autant perdu. il a toujours cette haine en lui qu'il n'arrive pas à soulager. il a cette hargne à toute épreuve, prêt à tout pour retrouver son frère. il tente jour après jour de combattre la douleur de l'être absent, et reste enclin à sombrer dans les bas fonds de la rue dès que l'occasion se présente. une nouvelle occasion a souvent pour résultat un nouveau combat, une nouvelle longue traversée du désert avant d'aller finalement se coucher. mais ce soir, il n'a pas à surmonter ça seul, il faut croire. un geste de tête avant de récupérer son zippo, et le chinois se remet à jouer avec, laissant la pierre grincer pour laisser apparaître une flamme entre ses doigts et faire crépir les braises de son joint entre ses lèvres. "tout est relié t'façon non ?" et il a un rire ironique chujung, comme si c'était une fatalité, une vérité que les gens oublient parfois. puis il se terre à nouveau dans le silence, le temps d'attraper un doliprane et l'avaler d'un coup. il remercie son vis-à-vis de la tête, laissant un blanc s'installer quelques secondes tout au plus. "dans l'fond, ça f'ra plus mal dans quelques jours des égratinures pareilles." ce qu'il ose, du moins, qualifier d'égratinures. parce que finalement, c'est toujours bien plus que ça. "c'qui fait vraiment mal, c'est c'qui a là d'dans." de son poing, il donne un léger coup sur sa poitrine, au niveau du coeur. puis, il se laisse tomber sur le dossier de ce banc remplis de tags. "et ça, c'est sûr'ment l'plus dur à surmonter." surmonter la misère d'une vie loin de celui qui aurait dû le compléter, être à ses côtés pour toutes les étapes de sa vie. le bout de chair qui manque à sa vie pour qu'elle soit moins obscurcie.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Mar 30 Mai - 13:35 Citer EditerSupprimer
+++ - Ça veut dire quoi tout ça ? ça rime à quoi tout ça ? soit généreuse avec les clients. Mais c’est pas une pute hojoo. C’est juste une danseuse. Le truc le plus choquant qu’elle peut faire c’est s’agiter contre une barre. Elle comprend pas. enfin si, mais ça l’étonne. Plus de fric pour plus de dénigrement, c’était ça que ça voulait dire. mais elle ne veut pas. elle ne veut pas parce qu’on ne serait pas très fier d’elle. encore une soirée à trimer. Encore une soirée à dissimuler son honneur et sa dignité sous terre pour arborer un sourire faussement enchanteur. Encore un soir. un soir jusqu’à la gloire. Jusqu’au renom. Bientôt elle n’aura plus besoin de ça pour survivre. Même si ça parait encore lointain. C’est humiliant, surtout quand on est une femme, d’avoir à faire avec toujours les mêmes clients. Les mêmes têtes. Les mêmes mains qui se perdent sous les robes dans un ton jamais innocent. Hojoo aimerait tant brandir une lame sous leur gorge de pourceau afin de leur faire comprendre qu’ils ont plutôt intérêt à ne jamais recommencer. Aidan avait sûrement raison. Ce n’est pas digne de la coréenne. Ce n’est digne de personne d’être traitée de la sorte. Mais c’est comme ça. Et c’est une affaire qui roule.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, hojoo sort du club les cheveux emmêlés et attachés. Elle est loin d’être sensuelle. Ou élégante comme la plupart des filles. C’est une écorchée vive. Son maquillage sombre coule sur ses joues. Camée. Et ses jambes maigres sont perchées sur une douzaine de centimètres qui claquent contre le pavé. Non elle n’a pas d’allure ce soir. alors elle se contente de se cacher sous une fourrure synthétique de mauvais goût avant de croiser deux âmes en peine à quelques mètres.
On les reconnait ceux qui souffrent. Ils se rangent dans deux catégories : ceux qui tentent encore de faire bonne figure et ceux qui ont abandonné l’idée d’aller mieux depuis longtemps. Elle s’avance, se laisse tomber sur le même banc avant de sortir un paquet de cigarettes humides. Des mentholées. Hojoo n’en fume plus depuis la fin du lycée et pourtant. C’est pas bon. pas quand on a goûté aux roulées. Ça pue la pollution et c’est encore plus mauvais pour la santé. Tant pis. La danseuse l’allume avant d’essuyer à nouveau ses joues. Elle répète alors ce qu’elle se dit dans sa tête depuis des semaines sans même avoir fait attention à leur conversation. « - y disent tous qu’il faut être ouverte ? mais ça veut dire quoi ? » elle souffle sa fumée « - jveux pas écarter les cuisses comme ça. Jsuis danseuse moi c’est tout. Bientôt ils vont nous brûler les yeux pour qu’on ait encore plus pitié de nous. » raille hojoo comme une gosse avant sa première fois sur le trottoir.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Lun 10 Juil - 23:41 Citer EditerSupprimer
### Il y a ceux qui disent que la vie n'est pas faite pour tout le monde, que certains malgré tous leurs efforts ne peuvent pas s'en sortir, ne peuvent pas réussir. Moonkyu, malgré toutes les idées noires qui ont pu traverser son esprit ces dernières années a toujours refusé de croire ça. Sans doute guidé par les bribes d'une volonté désespérée de s'en sortir, par une envie de remonter la pente dissimulée entre tous ses voeux d'abandon. Et au final il avait raison, il est possible de s'en sortir. À vrai dire lui est encore loin de la catégorie des gens qui peuvent se vanter d'avoir réussi dans la vie, c'est que le môme progresse lentement, peine à gravir chaque marche. C'est long, mais pas impossible. Et c'est tout ce qu'il lui faut pour se motiver. Alors oui, il n'a aucune idée de ce à quoi ressemblera son avenir, lui qui s'apprête à abandonner ses études vaines, qui n'a pas réellement un emploi stable, une santé encore plus vacillante même. Mais il n'est plus à la rue. Mais il n'est plus obligé de se vendre, il n'est plus dépendant à ses pilules qui auraient pu le tuer, il n'est plus seul. Alors il se dit que ça ira. Pour lui, pour tous ceux qui peinent à garder la tête hors de l'eau aussi. Pour cet inconnu dont il ne sait rien aussi. Et il hoche la tête à sa question, avec un sourire peiné. Tout est toujours lié. Son regard remonte vers ce visage abîmé avec un pincement au coeur. « Tu l'surmontera. Ça paraît peut-être impossible maintenant, mais ça arrivera. Faut toujours s'relever, et un jour plus personne te foutra par terre. C'est bâtard parc'qu'on peut jamais savoir quand, mais ça viendra. » Une nouvelle taffe tirée, et il reprend. « Glace et arnica pour tes... égratignures. » Et il y a cette fille qui arrive, cette fille qui s'installe près d'eux. Cette fille qui semble comme eux. Et Kyu l'écoute, les sourcils froncés. « Eh. » Il attend d'avoir son attention pour porter à nouveau son cylindre à ses lèvres, souffler la fumée dans l'air puis reprendre. « Qui t'a dit ça ? » Il fait de son mieux pour ne plus se battre Kyu, mais n'hésiterait pas à cogner ce genre de connards. « Personne a l'droit de t'obliger à faire un truc que t'as pas envie d'faire, envoie-les s'faire foutre. » Ça l'horripile le gosse, ces gens qui pensent avoir le droit de contraindre une personne sous prétexte qu'ils ont du pouvoir. « Ça va aller ? »
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Mer 12 Juil - 16:56 Citer EditerSupprimer
### Elle titube. La noirceur de la nuit devient aveuglante, les rues paraissent plus étroites. Yon commençait à sentir la terre tourner autour d'elle et cela ne ressemblait en rien à ces soirées où elle avait un peu trop bu. La lune se moquait d'elle en se cachant derrière les buildings plutôt que de lui montrer le chemin pour rentrer chez elle. Elle ne savait même pas où elle avait foutu les pieds, trop préoccupée à fuir. Fuir. C'était bien la première fois que cela lui arrivait. Parce que la métisse avait l'habitude d'être en haut de la chaîne alimentaire, dents aiguisées et tout le bordel. Pourtant elle est toujours sur ses gardes, et son arme lui offre une suprématie parfois ridicule. Mais ça faisait quelques mois que Yon n'était plus cette prédatrice redoutable. Elle se sent vide, arrachée à ses dernières forces. Avant ça elle se battait contre la vie, et ça lui donnait un peu de carburant. Caché dans ses souvenirs et dans ses rêves, il y avait cette petite voix qui lui soufflait de ne pas abandonner. Ce soir, il n'y avait que le vent qui lui hurlait de lâcher prise, laisser tomber. Ces hurlements lui semblait stridents, et refroidissaient d'avantage son cœur jusqu'à le picorer.
Blasée voilà ce qu'elle était. Sa curiosité qui la poussait à chercher un sens s'était envolé : plus rien ne l'étonne, pas même sa situation ce soir. Si elle avait pu être triste, en colère ou même euphorique aujourd'hui elle était absente.
Yon finit par faire irruption sur une petite place, illuminée par les lampadaires. Quelques jeunes étaient assis sur un des bancs mais elle n'y prêta pas attention. En vérité son mal de crâne s'intensifiait et le sang dans sa bouche se densifiait. La jeune femme s'appuya sur un mur tête baissée et cracha à plusieurs reprises, paupières closes. La honte de se retrouver ici, dans un tel état, l'habita peu à peu. Qui es-tu, comment as-tu pu en arriver là ?
Elle attendait un miracle, un cadeau du ciel. Tout ce qui pourrait la faire se relever et retrouver un peu de sa dignité. Parce que le pire dans tout ça, c'est de se réveiller chaque matin et de haïr son reflet.
Après un long mais discret soupir, Yon se retourna pour s'asseoir contre le mur. Dans un geste las, elle saisit une cigarette de ses doigt salit par le sang séché mais réalisa qu'elle n'avait plus de briquet, alors elle se releva péniblement pour se diriger vers la petite bande sans même se soucier de sa dégaine lamentable. « Pardon de vous déranger mais quelqu'un pourrait me prêter du feu ? » demanda-t-elle avec désinvolture.
Blasée voilà ce qu'elle était. Sa curiosité qui la poussait à chercher un sens s'était envolé : plus rien ne l'étonne, pas même sa situation ce soir. Si elle avait pu être triste, en colère ou même euphorique aujourd'hui elle était absente.
Yon finit par faire irruption sur une petite place, illuminée par les lampadaires. Quelques jeunes étaient assis sur un des bancs mais elle n'y prêta pas attention. En vérité son mal de crâne s'intensifiait et le sang dans sa bouche se densifiait. La jeune femme s'appuya sur un mur tête baissée et cracha à plusieurs reprises, paupières closes. La honte de se retrouver ici, dans un tel état, l'habita peu à peu. Qui es-tu, comment as-tu pu en arriver là ?
Elle attendait un miracle, un cadeau du ciel. Tout ce qui pourrait la faire se relever et retrouver un peu de sa dignité. Parce que le pire dans tout ça, c'est de se réveiller chaque matin et de haïr son reflet.
Après un long mais discret soupir, Yon se retourna pour s'asseoir contre le mur. Dans un geste las, elle saisit une cigarette de ses doigt salit par le sang séché mais réalisa qu'elle n'avait plus de briquet, alors elle se releva péniblement pour se diriger vers la petite bande sans même se soucier de sa dégaine lamentable. « Pardon de vous déranger mais quelqu'un pourrait me prêter du feu ? » demanda-t-elle avec désinvolture.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Lun 17 Juil - 13:28 Citer EditerSupprimer
Y’a que des âmes brisées par ici. Y’a que des gens qui essaient de fuir la réalité mais qui se font happer par des merdes. La drogue, l’alcool, le désir. On trouve ça à la fois cool et dangereux quand on n’a pas commencé, puis vient un temps où on s’y met, et ensuite on le regrette. Hojoo, elle, voulait la gloire, elle voulait avoir du fric sans rien faire à part danser et résultat : elle danse, mais elle est toujours autant en manque. Quand y avait noma c’était pas pareil, parce qu’elle avait l’impression, malgré son tafe, qu’elle était une lady, et qu’elle était capable de faire autre chose à part : se trémousser. Mais elle aime trop son art pour s’en détacher et de toute façon, au vue de la galère que c’est de se trouver un emploi, elle ne risque pas de partir parce qu’on lui demande de remonter sa robe non.
Hojoo s’installe donc, sur le banc, regarde les deux hommes à côté d’elle, et elle peut sentir à quel point ils sont amochés. Elle touche même son propre visage pour tâter des plaies qu’elle s’imagine mais qui n’existent pas. ses cheveux secs et ses lèvres salées se touchent alors qu’elle aussi, dans cet amas de fumée, elle s’en grille une. Le type à côté la dévisage avant de lui sommer qu’elle devrait plutôt s’imposer au lieu de se mettre à genoux, mais ça, c’est pas un conseil que peut suivre la coréenne tout simplement parce qu’elle flippe trop d’être remplacée. Ce serait la honte.
« - nan j’peux pas. » dit-elle comme une simple d’esprit, croisant ses gambettes épuisées. « - si j’fais ça, ils vont trouver une fille plus jolie et même si elle se débrouille mal, ils l’engageront parce qu’elle est facile. » et qu’elle sera aussi enthousiaste qu’une gamine devant une glace, à chauffer des clients pour aller encore plus loin. La danseuse secoue la tête comme si elle se parlait à elle-même avant de tourner ses yeux vers les deux compères. « - et vous pourquoi vous êtes là ? » demande la gamine comme s’ils étaient tous dans une clinique particulière.
Une ombre parfumée passe à côté d’eux. Une belle femme dans une belle robe. Le genre de nanas que hojoo peut croiser dans la rue en se disant qu’elle aimerait leur ressembler plus tard. Comme quand elle avait 12 ans, et qu’elle n’avait pas encore tous ces soucis. Ce n’est pas un hasard si cette jolie brune s’approche. Elle aussi doit être hantée, elle aussi doit être dévorée par quelque chose. Néanmoins elle sort un briquet de la poche intérieure de sa fourrure et le lui tend. « - te brûle pas. » la met en garde la coréenne comme si elle parlait de la vie en général.
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Re: libre ♦ dans la noirceur de la nuit | Jeu 20 Juil - 0:20 Citer EditerSupprimer
### il écoute, attentivement, chujung. il espère pouvoir surmonter ses démons, être assez fort pour ne plus avoir peur. parce que c'est ça dans le fond qui lui fait si mal. la peur de ce qu'il va se passer le jour ou choyun apparaîtra dans sa vie. il est le premier à dire qu'avec des si on pourrait refaire le monde et que ça sert à rien d'y penser, mais il se pose trop de questions, à en avoir mal au bide, à vouloir tout oublier. il a échappé à certains de ses démons pour avoir la vie qu'il a aujourd'hui, mais ce n'est pas encore assez, et il se demande bien s'il sera capable de surmonter le reste. s'il aura la force d'affronter son jumeau le jour ou il le retrouvera alors qu'il partage la vie de celle qui a été son premier amour. et cette âme venue à son secours ce soir a bien raison sur un point, on ne sait jamais quand on verra le bout du tunnel. alors il fait un simple signe de la tête à celui qui est installé à côté de lui en guise de remerciement, au moment même où une jeune femme vient prendre place à leur côté. et il écoute chujung, il reste attentif aux paroles de la jeune femme, continue de fumer sur son joint tout en réfléchissant à ce qu'ils disent. faut pas s'laisser marcher sur les pieds, faut pas sombrer, mais c'est parfois tellement difficile qu'on ne sait plus comment faire. "il a raison, faut pas qu'tu t'laisses faire. t'as pas b'soin d'ouvrir les cuisses pour faire ton job, faut juste trouver comment leur faire comprendre." et il se tue à nouveau, laisse la demoiselle offrir du feu à une autre qui vient d'arriver. il observe ces gens qui se sont perdus tout comme lui ce soir, et se sent un peu moins seul. il regarde la dernière arrivée et l'invite silencieusement à prendre place avec eux, comme s'ils se retrouvaient par hasard, pour parler de leurs états d'âmes. "j'arrive même plus à savoir c'qui s'passe." - enfin, si - "ça veut dire quoi l'bonheur finalement ? c'est des conneries en boîte qu'on nous barratine, mais ça existe pas. parce que y'a toujours quelque chose pour tout niquer." comment imaginer que l'on puisse autant souffrir de l'absence d'une seule personne, qui plus est, que l'on n'a jamais connue.
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