### elle laisse la rousse l'allumer, écoutant un peu plus attentivement la discussion. elle les regarde, alors qu'elle laisse un peu de son sang sur le bout orangé. ils ont tous une mine dépité, au bord du gouffre qu'ils sont. un repère à dégénéré, réunion des âmes esseulées. zans réellement savoir de quoi parlait la fille, elle intervient doucement. « c'est qui ton boss ? » elle connaît les noms de ces fils de salauds, ils sont tous gravés dans sa mémoire. leur faces de rats ont pas le temps de rester gravé dans sa mémoire, mais le reste est là. c'est pas une pulsion d'altruisme qui lui prend, c'est juste un prétexte pour aller s'défouler. mais y a qu'elle qui se comprend, y a qu'elle qui entend, ses lamentations et le sang continue de couler sur ses lèvres. elle crache, s'essuie. à la question de la fille, elle ricane, recule un peu et tire une taff. elle aimerait bien savoir, tiens pourquoi elle est là.

"ça veut dire quoi l'bonheur finalement ? c'est des conneries en boîte qu'on nous barratine, mais ça existe pas. parce que y'a toujours quelque chose pour tout niquer."
un silence s'installe, et yon répond simplement. « y a des gens qui sont vraiment heureux tu sais. mais il paraît que ça se mérite et qu'il faut en chier avant de l'être. vois plutôt ça comme épreuve. » en espérant que tu crève pas avant d'en voir le bout. c'est ça le soucis, ce genre de cauchemar caché sous le lit. se demander chaque soir : est ce qu'un jour j'aurais mérité de sourire, simplement parce que je suis heureux ? est ce que je vais avoir le temps pour ça ? Apparemment faut demander au gros bonhomme là haut. mais à ça yon, elle y croit pas trop.