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un enfant de toi.
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un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 15:22 Citer EditerSupprimer
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MACFLY
Ê T R E . P E R E 2
donner de nous pour renaître en eux.
Il avait passé quelques heures chez Jihoon, apprécié sa compagnie comme celle d'un vieil ami, comme celle d'un vieux frère. Ses conseils n'avaient pas fait rebond contre son esprit, s'y étaient plutôt invités pour le forcer à la réflexion. Il est vrai que les craintes étaient omniprésentes (saurait-il se comporter de la bonne façon, pourrait-il trouver les mots justes ? Devrait-il endosser le rôle du mauvais parent, ou bien de celui un peu trop détendu ?) mais l'euphorie la surplombait désormais tant et si bien qu'un sourire éternel courbait ses lèvres dans une expression radieuse. il allait être papa. Il ouvre la portière de sa voiture pour descendre, s'engouffre dans l'ascenseur, extirpe ses clés, s'affale dans le canapé. Cependant, l'appartement vide de toute présence hormis la sienne le rappelle à une dure réalité qu'il ne se sent pas encore prêt à côtoyer : il n'allait peut-être pas être papa. Et si Soonae décidait d'interrompre sa grossesse, ne se sentait pas prête, mettait fin aux jours de cet être qu'il aimait déjà profondément sans même l'avoir rencontré ? Tasyr pince ses lèvres, mord ses ongles. La télécommande se retrouve dans sa main ; il zappe entre les documentaires et les téléréalités pour finalement s'abrutir devant la fin d'un téléfilm que l'on diffuse l'après-midi. Les minutes passent, entraînent les heures. L'angoisse monte, les palpitations sont irrégulières et le souffle court. Il tente de la contacter à nouveau une fois, deux fois, trois fois ; sans succès. Alors il se résout à attendre encore, ses regards oscillants entre la porte d'entrée et l'écran de télévision. Jusqu'à ce qu'à vingt-heure passée, alors qu'il sombrait progressivement dans le sommeil malgré-lui, le bruit de la porte qui claque ne le fasse sursauter. Il frotte ses yeux avec le dos de ses mains, bondit sur ses jambes. « t'étais où ? putain tu m'as fais peur, refait plus jamais ça idiote ! J'ai laissé des dizaines de messages ! » sourcils froncés, mâchoire contractée : il ne sait lui dire à quel point il a eu peur sans y glisser quelques mots durs.
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 15:56 Citer EditerSupprimer
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FEAT HWANG A. TASYR
Elle avait l’impression de s’asphyxier. Soonae avalait les mètres de bitume qui la séparait de l’immeuble, le pas raidit pas la journée passée debout. Elle rentrait de l’hôpital, comme chaque jour. Elle n’était pas de garder cette nuit, pour son plus grand soulagement et aussi, désarroi. Elle aurait préféré avoir cette excuse pour ne pas faire face à Tasyr. La jeune femme avait un goût amer en bouche, et elle était épuisée de ravaler ses larmes. Quarante-huit heures qu’elle savait. Elle avait douté bien sûr, parce que ce n’était pas normal, qu’elle aurait dû avoir ses règles depuis des jours. Et puis il y avait cette plaquette de pilule qui aurait dû être vide, et qui pourtant contient encore trois cachets, trois oublis. Quelque part, les évidences, elle les avait. Mais elle avait préféré les niés, croire en une sorte de chance un peu illusoire pour une étudiante en médecine. Le test avait tout balayé. Il n’y avait plus de doute, et c’était terrifiant. Soonae avait cherché en vain le courage de lui avouer, de le prévenir. Tout ça pour finalement griffonner quelques mots sur un bout de papier, à 4h du matin devant son café froid. Ça l’avait obsédé toute la journée, lui tordant le ventre. Soonae allait être mère, sans préavis ni réflexion. Et pour la gamine qu'elle était, qui n’avait jamais ne serait-ce qu’imaginer avoir un enfant, c’était l’enfer. Pas qu’elle ne voulait pas de ce bébé, elle pensait pouvoir le gérer. Non ce qui la paniquait le plus, c’était Tasyr, c’était elle, c’était eux. Ou plutôt l’absence de « eux ». Sa grossesse intervenait alors qu’elle se trouvait en pleine remise en question de son couple, de son mariage. Mariage qu’elle avait créé, amour qu’elle avait inventé. Harassée, l’interne bouda l’ascenseur pour monter à pied, retardant encore de quelques secondes sa confrontation avec son mari. Les clés glissèrent laborieusement dans la serrure tant ses mains tremblait, elle tourna la poignée et s’engouffra dans l’appartement. La télévision résonnait dans le séjour, bientôt couverte par l’exclamation de Tasyr qui s’était levé du canapé. La jeune femme s’efforça de fuir son regard, le visage fermé, annonciateur de son humeur massacrante. Et pourtant, elle ne se sentait pas en état de piquer une crise quelconque. En fait, elle était étrangement sérieuse. Soonae déposa sa veste sur le portant, avant de rétorquer d’une voix morne. « J’étais à l’hôpital, où voulais-tu que je sois. Mon portable était éteint. » Elle le dépassa sans un regard et se laissa tomber sur le canapé. Bien sûr, elle avait eu ses messages, les premiers du moins. Elle avait été suffisamment vexée qu'il pense qu'il s'agissait d'une blague pour supporter de lire les suivants.
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 16:23 Citer EditerSupprimer
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Le libraire avait avant tout pensé à une blague de mauvais goût : il en était dans son juste droit. Tout n'était-il pas qu'une farce de la part de son épouse, et ce depuis le début ? Lorsqu'elle lui avait annoncé qu'elle voulait l'épouser, sans même qu'il ne sache plus que son nom ; lorsque son père (à elle) lui avait intimé de l'épouser. Lorsque son père (à lui) l'avait finalement convaincu de l'épouser. Lorsqu'ils s'étaient dit oui sans même qu'il ne comprenne encore tout ce que cela engendrerait. Lorsqu'il s'était promis de la haïr pour la prison qu'elle lui imposait ; lorsqu'avant même qu'il ne le réalise, il a constaté qu'il l'aimait peut-être un peu plus que ce qu'il n'aurait voulu. Tout n'était qu'une vaste blague, et il s'estimait en droit de douter de la véracité de ces propos-là. mais. les traits rongés par la fatigue, les prunelles tremblantes, l'état de soonae n'est quant à lui pas une plaisanterie, et trop rapidement, le syrien en regrette ses mots durs. Il plonge ses dents dans sa lèvre inférieure, la mordille avec anxiété. Il aimerait aborder le sujet maintenant, mais il ne sait de quelle façon le faire, comment ne pas paraître trop maladroit. Immobile, il se plaît à attendre qu'elle ose la première (comme si elle pouvait décemment pousser la porte et, sans même un bonsoir, s'élancer sur ce sujet tumultueux). « ah... oui, tu travaillais aujourd'hui. » s'il était en congé, il en oublie que ça n'est pas le cas de sa femme qui, bien qu'encore étudiante, travaille pourtant bien plus durement qu'il ne le fera jamais. Il tente un sourire, un peu maladroit, qui plisse ses yeux ; ses mains saisissent en coupe le visage de la Yu pour déposer un baiser tendre sur son front. « ça a été, au moins ? » il se veut rassurant, doux, conciliant ; il se veut bon époux pour attirer ses bonnes grâces et augmenter ses chances d'obtenir ce qu'il désire. « Et... Et lui, ça a été aussi ? Pas trop fatiguant ? » c'est maladroit, tant pis : il a osé.
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 16:44 Citer EditerSupprimer
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FEAT HWANG A. TASYR
Soonae était une gamine dans un corps de femme. Si du haut de ses 24 ans, elle avait laissé au passé ses attitudes immatures et irresponsable qui la décrivaient quelques années plus tôt, elle n’avait pour autant pas abandonné son effronterie et son caractère tempétueux. Malheureusement pour la jeune femme, avec la maturité naissait la raison, et peu à peu les caprices de son adolescence devenaient des regrets. La plus triste de ces fantaisies, elle l’avait devant elle, debout et hésitant. Son mari, cet homme qu’elle avait décidé d’emprisonner, définitivement acheté. Naïvement, elle avait cru qu’elle pourrait le forcer à l’aimer, avec un peu de patience et d’argent. Mais le résultat était là. Elle n’avait fait que l’apprivoiser. Il était devenu un ami, un amant, et elle ne s’en contentait pas. Parce que Soonae l’aimait, réellement, et qu’elle prenait conscience peu à peu qu’il ne lui rendrait jamais ce sentiment. Tasyr avait le cœur ailleurs, et elle n’avait pas le droit de lui en vouloir. Pourtant, l’idée d’ouvrir la cage pour laisser l’oiseau s’échapper la pétrifiait. Devant lui, elle mimait obstinément l’enfant qu’elle avait été, trop terrorisée à l’idée qu’il puisse s’enfuir. Sauf qu’aujourd’hui, tout était différent. Elle s’apprêtait peut-être à avoir un enfant d’un homme qui ne l’aimait pas réellement, d’un leurre qu’elle s’était elle-même crée. Il répondit une phrase simple, comme pour tuer le silence, cueillant son visage pour déposer un baiser sur son front. Ils auraient presque pu passer pour un couple modèle ainsi. Soonae était fatiguée des simagrées. Elle se raidit presque instantanément lorsqu’il le mentionna lui. Sans le nommer. Lui. C’était tellement ironique. Ne le prenait-il pas pour une plaisanterie ? Ses doigts saisirent nerveusement un coussin d’un canapé, qu’elle serra contre son corps, comme pour cacher ce qui était encore invisible. « Lui ? Tu parles de ma « blague » ? » Demanda-t-elle, plus agressive et boudeuse qu’elle ne l’aurait voulu. Elle regardait obstinément la télé, comme fascinée par les publicités qui défilaient. « Oui ça a été. Qu’est-ce que tu as fait toi ? T’es resté sur ce fichu canapé toute la journée ? » Elle s’en voulu presque instantanément d’être aussi sèche. Tasyr travaillait dur, il méritait son repos. Mais ce soir, elle n’était pas disposée à être aimable. Ce soir elle n’avait pas envie qu’il fasse semblant.
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 16:58 Citer EditerSupprimer
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Il avait été un lion solitaire désireux de planter ses crocs dans chaque chose à sa portée pour témoigner de sa puissance, la fierté en guise de crinière, pourtant trop fainéant pour s'attaquer à ce qui le dépassait. Il avait sombré dans bien des folies, bien des lubies, qui auraient pu le tuer (il ne s'en est toujours pas remis, c'est pour dire, et au bout du bras gauche, il y a cette veine un peu plus sombre que l'autre, un peu plus abîmée, qu'il ne sauvera plus jamais). Puis on avait arraché à l'homme encore enfant son innocence malsaine, son courage inquiétant et ses déboires lancinants pour le modeler mari aimant, et surtout n'oublie pas de faire semblant. De faux sourires pour qu'ils ne se doutent de rien, sa main dans la sienne et l'envie de s'enfuir, des baisers du bout des lèvres qu'on lui a imposé. Et peu à peu, il a succombé à sa cage doré. Son cœur est aujourd'hui scindé en deux, porteur d'un double-amour si différent (trop différent pour qu'il ne puisse choisir). Il ne fait plus semblant, lorsque ses bras viennent se glisser contre ses hanches et son visage dans sa nuque, lorsqu'il décrète ne plus pouvoir dormir sans sa présence, et ce quand bien même il n'a personne à duper en cet instant. Il ne fait plus semblant, lorsqu'il retient son souffle de crainte qu'il ne lui arrive quelque chose, quand elle est en situation délicate. Il ne fait plus semblant, lorsqu'il rit à ses mots en plissant les yeux. Il ne fait plus semblant, lorsqu'il désire plus que tout cet enfant. Face à son agressivité, Tasyr suspend sa respiration, ne sais ni où regarder, ni où poser le pied. Il danse sur une eau houleuse, cherche des mots qui ne viennent pas. « ah... Non, j'ai bougé un peu. Je suis allé voir Jihoon, et j'ai aussi fais quelques courses. » parce qu'il se sent coupable d'être en congé, désormais. Il déglutit : s'il était un lion par le passé, Soonae reste une lionne aujourd'hui encore ; mais il prend le risque de braver sa colère en glissant ses bras sous les siens pour lui retirer le coussin. Et il perd un baiser dans son cou, trop doux pour l'homme qu'il est, trop hésitant. « j'ai paniqué. J'ai eu peur. en même temps, t'étais pas là pour me dire ça en face. Sois pas désagréable s'il te plaît, je crois qu'il faut juste qu'on parle maintenant. » Il jette le coussin sur le canapé ; de son autre main, il glisse ses doigts sous son haut pour dessiner quelques cercles du bout du pouce sur son ventre (et ça l'émeut, même s'il n'en montre rien, parce que c'est son premier contact avec son bébé).
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 17:25 Citer EditerSupprimer
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FEAT HWANG A. TASYR
Elle avait grandi bercée dans l’idée qu’elle pourrait toujours tout avoir. Que le monde lui appartenait parce que son père avait l’argent. Parce qu’elle était une princesse capable de tout posséder. Et jamais personne ne lui avait appris à partager. Personne ne lui avait appris à rester sage, à penser aux autres. En grandissant, elle l’avait compris, et le mal était fait. Tasyr était là, et elle l’aimait si fort. Il était là et pourtant tout semblait faux. Plus aucun mot ne lui semblait sincère, plus aucun baiser n’était honnête. Lui aussi, il lui avait menti pendant des années, soumis à cette prison qu’elle avait elle-même crée. Elle n’avait jamais voulu le faire souffrir Soonae. Elle n’avait juste pas pensé à lui. Parce que dans l’équation cinq ans plus tôt, il n’y avait que son bonheur à elle, avec ce type qu’elle avait décrété aimé parce qu’il lui plaisait. Parce qu’il était président et qu’elle était une groupie. Elle l’avait désiré comme on désir un jouet, et dans cet ordre biaisé, elle était tombée amoureuse. Pas lui. Pas d’elle. L’interne n’était plus naïve à présent, elle continuait simplement de se mentir à elle-même. Son bonheur n’était fait que de ça de toute façon. Elle n’était qu’un preneur d’otage. Les réponses de Tasyr glissaient sur elle sans la toucher, elle n’écoutait pas vraiment. Son corps se tend douloureusement lorsqu’il écarta le coussin, laissant son souffle se perdre dans son cou. Elle ne le supportait pas mais ne dit rien, se contentant de rester crispée tandis qu’il se répand en explications, qu’elle trouvait toute plus hypocrites les unes que les autres. Soonae n’avait pas envie de parler avec lui. Quelque part elle regrettait d’être rentrée à présent. Mais avait-elle vraiment cru pouvoir aller se coucher en l’évitant ? Dans sa détresse, elle était soulagée qu’il insiste, et dans le même temps, chaque geste lui était insupportable. Sa main sur son ventre encore plat est insupportable. D’un geste empressé, elle repoussa ses doigts et remplaça le coussin par ses jambes contre sa poitrine. « Le touche pas ! » Inconsciemment, elle devinait que c’était lui qu’il pensait toucher. « Ne me touche pas. » Se reprit-elle à la hâte. Elle se sentait tellement conne, avait ses caprices de femmes enceintes – parce qu’il les interprèterait sûrement ainsi. Mais c’était intenable. « De quoi tu veux parler ? Il n’y a rien à dire. Tu as vu mon mot pas vrai ? Je n’ai rien à ajouter. On ne devrait pas le garder. » Assener cela lui enserra la gorge. Elle devenait irrationnel dans son mal-être, et l’idée de renoncer à ce bébé la rendait malade. Mais l’obliger à naitre dans leur foyer en la rassurait aucunement. Inspirant lentement, elle se força à retrouver un semblant de calme. « Ecoute moi bien, Tasyr. Il ne s’agit pas de moi, ni de nous, il s’agit d’un putain d’embryon, un bébé. Je veux qu’on arrête de se leurrer avant qu’on en vienne à lui mentir à lui. »
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 17:54 Citer EditerSupprimer
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Ses doigts glissent sur sa peau, c'est un premier contact qu'il essaye d'établir avec cet enfant qui se forme. Ses baisers longent sa nuque, il veut la rassurer, la détendre, que ses muscles cessent de se crisper de cette façon, qu'elle arrête d'être si rigide et se laisse aller à cette étreinte si rare dont elle raffole d'ordinaire. C'est ce qu'il se doit de faire, en tant qu'époux ; c'est ce qu'il veut faire, en tant qu'homme et non plus en tant que rôle. Ses tentatives restent vaines, infructueuses, ses sourcils se froncent. Si elle a passé une journée chaotique (et il le devine à tous les signes qu'elle dégage), il n'a pas été épargné : peur, questions, angoisses, joie, nervosité, tant d'émotions ayant joué l'ascenseur que la fatigue s'est infiltrée par tous les pores de sa peau. Il grogne contre sa nuque alors qu'elle repousse ses mains, serre la mâchoire. Il s'assoit lourdement sur le canapé à son tour (reprend sa place près des télécommandes et de la tasse de café vide), pinçant l'arrête de son nez dans une position d'irritation évidente. « de quel droit tu m'empêches de toucher mon enfant ? » néanmoins, Tasyr ne pensait pas que les prochains mots seraient plus rudes encore. Surpris par sa suggestion appuyée, il humecte ses lèvres ; ses pupilles se dilatent, il en oublie un instant de respirer. « quoi ? » il a passé tant de temps auprès de jihoon à accepter sa future paternité, à rassurer et calmer ses angoisses, qu'il ne peut imaginer un tel scénario. « se leurrer sur quoi ? c'est toi qui m'écoute soonae. C'est ton corps, tu fais ce que tu veux, mais... » il déglutit -comme si les mots semblent soudain trop durs à souffler. « si tu décides de tuer notre enfant, je pars. j'ai trop longtemps voulu être papa pour te laisser faire ça, pas après avoir réfléchi toute la putain de journée parce que t'as rien trouvé de mieux que me laisser un foutu mot plutôt qu'en parler de vive voix. » le timbre est posé, comme si la colère ne grondait pas ; c'en est que plus inquiétant pour celui qui a l'habitude d'exploser bruyamment. Il renifle avec une forme de dédain, les bras croisés sur sa poitrine, les orbes vissés sur une publicité pour un nouveau parfum. « je partirai. Je te promets que j'hésiterai pas une seconde. Pourtant, ça me ferait mal de devoir le faire, parce que même si ça m’enchantait pas de devoir te supporter au début, ça fait un moment que j'ai arrêté de faire semblant. Et que ma vie de famille, c'est avec toi que je la vois. »
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 18:20 Citer EditerSupprimer
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Elle le repoussait, et elle était morte de peur d’agir ainsi. Pour la première fois, ses caresses la faisaient frissonner de dégoût, avec cette impression sous-jacente qu’elles ne lui étaient pas destinées. Et pourtant elle en mourrait d’envie. C’était lui, son prince, cet homme qu’elle avait idéalisé toute son enfance. C’était dans ses bras qu’elle aurait voulu se blottir et exprimer sa terreur devant ce qui se tramait sous la peau de son ventre, devant ce qui grandissait silencieusement en elle. Au lieu de ça elle ne faisait que réaliser douloureusement à quel point elle avait été égoïste pendant des années. Elle avait tout gâché. Sa vie, son mariage, mais surtout celle de Tasyr. Elle ne voulait pas voir jusqu’où ils iraient, à se détruire comme ça. Pas avec un bébé entre les bras. Et bien sûr son mari s’énervait, de la voir dresser une barrière entre lui et cet enfant, le sien. Il avait raison, il était a lui, autant qu’à Soonae. Son ton était si calme qu’il en devenait horrifiant. Rien n’était normal. Pourquoi ne pouvait-il pas juste crier ? Elle se trouvait incapable de répondre lorsqu’il devenait si raisonnable. Intérieurement, elle était furieuse, furieuse de l’entendre parler ainsi, parler de ce bébé qui semblait soudain éveiller sa sincérité. Qui obtenait en 24h plus d’amour qu’elle n’en avait jamais eu en cinq ans. Il voulait cet enfant, et soudain elle prenait de l’intérêt à ses yeux. Celui d’un utérus prêt à lui livrer directement ce qu’il désirait, un petit bout de lui. Soonae était au bord de l’implosion, et chaque mot de sa part la faisait sombrer peu à peu dans la jalousie et la culpabilité. Il la menaçait de partir, comme si cet embryon n’était plus qu’une excuse pour rester. Il était une excuse, comme à l’époque. Il y a cinq ans lorsqu’elle avait menti. Ça se répétait finalement, il n’était pas là pour elle, mais pour ce qui poussait dans ses entrailles. « Alors pars. T’aurais dû partir depuis longtemps. » Elle le craignait lorsqu’il était ainsi, et s’accompagnait l’horrible impression de détruire à la pioche tout ce qu’elle avait de plus précieux, son familier, sa vie avec Tasyr. « Hésite pas, va-t’en, où je pars, peu importe. Je ne serais pas capable de supporter la manière dont tu me regardes toute ma vie. Ce n’est pas moi que tu vois, c’est ce qu’il y a à l’intérieur. Si je ne suis qu’un outil pour t’offrir ce bébé, alors je vais me comporter exactement comme depuis toujours. Je vais être une garce égoïste, et te le reprendre. » Rageusement, elle récupéra le coussin qu’il avait laissé au loin et l’étreignit désespérément, tremblante de rage et de chagrin. Sa propre puérilité la dégoutait, et pourtant elle ne parvenait pas à retenir ses mots. « Casse toi qu’est-ce que t’attends ? Je veux pas faire ce bébé avec toi. »
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 19:07 Citer EditerSupprimer
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Orchestré et mis en scène, il avait été un acteur de la plus grande mascarade de sa vie. Jouer son propre rôle lui avait donné tant de frissons qu'il avait voulu en frotter son épiderme jusqu'au sang pour le nettoyer de ces impuretés et de ces mensonges. Il avait appris le script puisqu'on l'y avait forcé, appris à sourire puisqu'on l'y avait forcé, appris à se taire puisqu'on l'y avait forcé. Appris à se faufiler en douce, les pas feutrés jusqu'à la porte, pour retrouver dans l'ombre d'un soir un amant qu'il n'avait jamais délaissé. Tasyr n'est pas un prince charmant, du moins et de toutes évidences, pas celui qu'elle attendait qu'il soit : il n'est ni tombé amoureux au premier regard, ni accepté de vivre à ses côtés jusqu'à la fin des temps. Pourtant, au fil des mois puis des ans, il a appris à tolérer sa présence, pour enfin l'accepter. A tel point qu'aujourd'hui, sa vie sans elle n'est plus imaginable : cinq ans après, elle est sa femme, celle avec qui il partage ses journées et son lit, ses rires et ses peurs. Et s'il ne peut l'aimer autant qu'il chérit Dewei, elle est la seconde personne la plus importante, à qui il voue une forme d'amour malgré tout. L'ironie de la situation le fait parfois sourire : pas ce soir. Pas alors qu'elle le pousse à partir après l'avoir enchaîné à elle de la plus odieuse et fourbe des façons ; pas alors qu'elle attend un enfant de lui. Le syrien ferme les paupières un instant, le laps de temps nécessaire à une expiration sourde : la colère est l'émotion qu'il gère le moins bien de toutes. Destructrice, ravageuse et souvent impardonnable, il peine à ravaler la boule qui écartèle sa gorge, mais s'y force pour elle. elle le pousse à partir, comme si c'était elle qui le quittait. « comment est-ce que tu penses que je te regarde ? » Il tâtonne ses poches, cherche son paquet de cigarettes : ses doigts tremblent lorsqu'il extirpe le carton. Il a besoin de souffler son pessimisme en le mêlant à la fumée du tube bicolore. « comme un monstre ? une fille capricieuse avec un sale caractère ? Une princesse trop gâtée qui joue du monde qui l'entoure, qui pense pouvoir tout contrôler ? » il ricane : évidemment, c'est ainsi qu'ils se sont connus. mais la donne a changé, son regard avec. lui avec. Presque trop doux malgré la rage qui fait bouillir sa peau, il pose un baiser sur la joue de son épouse, lui donne un léger coup de front dans les cheveux. Il laisse glisser ses remarques (il se force à ne pas les écouter, pour ne pas imploser). « c'est vrai. Et c'est pour ça que tu m'as plu au final, parce qu'on est pas si différents, et que j'aime beaucoup ton caractère de merde. Puis, tu es jolie aussi. alors même si tu n'en veux pas, moi je rêve sincèrement d'avoir cet enfant avec toi. Pense-y bien avant de prendre une décision s'il te plaît. » (comment peut-il rester si calme, alors qu'il meurt d'envie de hurler, de briser chaque objet sous ses yeux ? De lui intimer de ne rien faire, de laisser cet enfant prendre place en elle correctement) « on a trop fait semblant au début. Mais c'est fini pour moi, j'ai arrêté depuis un moment. » il se sent niais, sale et si romantique qu'il s'en débecte lui-même. Avant de s'étendre sur un sujet qu'il ne maîtrise pas, il s'enfuit vers le balcon étroit pour y allumer sa cigarette, la mâchoire crispée à lui en briser les dents. pourquoi est-ce qu'elle ne veut pas de leur enfant ?
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Re: un enfant de toi. | Lun 10 Avr - 21:52 Citer EditerSupprimer
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FEAT HWANG A. TASYR
C’était sa faute, elle avait créé cette mascarade. Elle avait beau se cacher derrière la jeunesse ou l’amour qu’elle portait au jeune homme, ça ne pardonnait rien. Tout aurait certainement été plus confortable si elle ne s’était jamais réveillé. Si elle était resté dans son petit monde d’illusion, dans son conte de fée sans jamais réaliser. Sans comprendre que Tasyr lui, il ne vivait pas le même bonheur. Sans réaliser à quel point elle vivait dans une chimère. Et c’était effrayant, pour l’interne, de renoncer à son amour, de renoncer à son mariage qui jusqu’ici la satisfaisait tellement. De renoncer à ce bébé. Tasyr avait dépassé de lui-même l’image du beau président des Gumiho, qu’elle idéalisait autrefois. Il était devenu à ses yeux le garçon dont elle était amoureuse. Elle voulait croire que c’était le vrai Syrien qu’elle aimait. Mais maintenant elle en doutait. N’était-il pas lui aussi, une chimère formatée pour lui plaire ? Elle était furieuse, terrifiée, jalouse. C’était effrayant de penser qu’il ne l’aimerait que parce qu’elle pouvait lui donner un enfant. Qu’elle n’avait que cette finalité dans leur couple « Je pense que tu me regardes comme la mère du bébé que tu veux avoir. Je pense que tu ne m’aimes pas, et je comprends pourquoi. Je suis las de te forcer et las que tu me mentes. Voilà ce que je pense. » Déclara-t-elle en serrant le coussin contre elle. Il avait raison, il la connaissait bien. Bien sûr elle était capricieuse et gâtée. Mais ce n’était pas le problème. Ce bébé, elle ne voulait pas le tuer par caprice. Sincèrement, Soonae voulait le garder. Peu importe dans quel sens elle tournait le problème, c’était l’enfant de Tasyr. Et elle aimait Tasyr. Seulement l’idée d’être seule face cette grossesse, avec comme seule idée qu’il ne restait que pour cela, ça la minait. « C’est pas ça… » Gémit-elle, incapable de mettre des mots sur sa terreur, coupée dans sa phrase par le baiser qu’il déposa sur sa peau, ses joues qui brûlent d’un feu intense. Cette fois, elle se résigna à ne pas le repousser, elle avait trop besoin de son affection, même si sa raison lui hurlait de la rejeter. Elle avait tellement envie de le croire. A qui s’accrochait-il ? A ce bébé qu’elle menaçait de détruire, où à elle. Avait-il vraiment arrêté de faire semblant ? Elle boue et pourtant, le calme qui l’envahit semblait contenir cette pression. Pressant le coussin contre son cœur, elle le laissa quitter le canapé pour rejoindre le balcon, sa cigarette entre les doigts. Soonae hésita, patienta, le visage enfoui dans le tissu. Les secondes s’étirent dans un chahut intérieur, de son cœur qui battait la chamade et ses oreilles qui bourdonnaient. Lorsque finalement, elle n’y tint plus. Elle se leva à son tour, foulant pied nu le parquet jusqu’à la fenêtre. Ses bras maigres glissèrent le long de ses flancs lorsqu’elle se pressa contre son dos, déposant un baiser sur sa nuque avant d’y laisse reposer son front. « S’il n’y a pas de bébé, tu partiras vraiment ? » demanda l’interne, la gorge serrée. « Je veux ce bébé. Je le veux vraiment. Mais je veux aussi être ta femme, pour de vrai. Pas juste sa mère. » Une de ses mains glissa jusqu’à la sienne tandis qu’elle serrait l’autre sur son haut, et elle chipa sa cigarette pour la fourrer entre ses lèvres, inspirant une bouffée de fumée. « Et je veux plus te forcer. Je suis désolée. »
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