Na Yung n’est pas choquée par le fait qu’il ait essayé de se taper la CPE, seulement elle ne comprend pas. Personnellement, elle ne la trouve pas si exceptionnelle que cela, beaucoup trop banale à son goût à vrai dire mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Heureusement d’ailleurs sinon elle aurait bien de la salive à gaspiller. « Je ne suis pas choquée, il m’en faut largement plus. Je la trouve juste pas si ouf que ça. » Elle hausse les épaules. De toute façon, elle est bien trop idolâtrées par certains étudiants et étudiantes pour que la jeune femme s’intéresse à elle un minimum. Elle est comme les autres, horriblement banale et finalement terriblement transparente à ses yeux. « En tout cas, si un jour t’as le projet de défoncer la voiture d’un prof ou que sais-je, appelle moi pour que je me mette à la fenêtre, ça me fera une distraction. » Na Yung sourit un peu. Elle l’entend dire que les adultes sont une déception à mourir mais elle ne préfère pas rebondir là-dessus. Elle aurait bien trop de choses à dire. Elle préfère donc tourner le sujet vers l’ennuie qu’elle éprouve dans ses cours. Tous gens coincés du culs qui l’ennuient. « Je ne suis pas certaine que ça me déplaise, je verrai sûrement plus ça comme une libération. » Elle se mit à rire avant de l’entendre déjà prêt à partir. « T’enflamme pas, j’ai deux heures de libre. Mais de toute façon comme tu es un grand touriste ça te dérange pas d’attendre ? » Elle hausse les sourcils d’un air interrogateur.

J’arquais un sourcil amusé et un brin surpris. Elle devait être sûre d’elle pour affirmer que la CPE n’était pas si ouf que cela. On ne pouvait nier le fait que son corps fessait vibrer les pensées les plus sombres d’un homme autant que titiller naturellement la jalousie féminine. « J’aime les femmes de caractère. » répliquais-je simplement en haussant les épaules. Sur ce point, on ne pouvait se mentir. La CPE avait un caractère de chien, en faisant reculer plus d’un. Personnellement, ca m’excitait d’avantage. Peut être parce que c’était une manière de jouer avec le feu ? De mettre les pieds là où personne sans couille n’osait aller ? « Est-ce un autre rendez-vous que tu me proposes avant même d’avoir établi le premier ? » la taquinais-je faisant terre la petite voix au fond de mon crane me murmurant que Eri avait eu la même réaction. L’image de son rire s’imposait à mon crane, je fermais les yeux pour la faire disparaitre ou un profiter une seconde de plus. J’éclatais de rire à mon tour alors que le son de sa voix résonnait encore dans le couloir, m’avouant que ce serait comme une libération pour elle de foutre le bordel à son cour. « Quest ce qu’on attend alors ? » déclarais-je enjoué, rouvrant les yeux tout écrasant ma cigarette sur le cassier. Je relevais la tête vers elle alors qu’elle me refroidissait d’un coup. Faisant la grimace, je me laissais aller dos au cassier fixant mon mégot sur le sol. « Tu pouvais pas le dire plus vite ? J’ai usé une clope à rien. Sur ces mots, j’en allumais une nouvelle, laissant vagabonder une fumée de nicotine tout autour de nous. Le vent la poussant jusqu’à la porte en face qui s’ouvrit. Une femme désignée comme étant la CPE fit son apparition retroussant le née sous l’odeur. Il n’en fallut pas plus pour que sa voix stridente retentisse. « NAKAMURA ! ENCORE ENTREIN DE FUMER DANS L ENCEINTE DE L’ECOLE ? » Je soupirais comme résignait avant qu’une lueur digne d’un samouraï passa dans mon regard. Même si elle avait réussi à me faire redoubler, ce n’était qu’une bataille parmi tant d’autres, la guerre, j’étais certain de la gagner. Je m’avançais vers elle avec en dédain non feint. D’un pas assurée, je m’arrêtais à quelques centimètres d’elle, soufflant une bouffée blanchâtre directement dans ses propres narines. J’observais son expression surpris avant d’éclater de rire et de faire un bond en arrière me mettant hors de sa portée.  Avant qu’elle ne reprenne ses esprits, je fis demi tour en traversant le couloir en courant, attrapant le main de Nana en passant, la tirant dans mon sillage.

Kazuya justifiait son attirance pour la CPE par le fait qu’il la trouve appétissante dans un premier temps puis parce qu’il aime les femmes de caractères. C’est vrai que sur ce point, Na Yung ne pouvait le contredire. Cette femme bien qu’elle n’ait jamais eu directement à faire à elle est un vrai pitbull. On pourrait lui dire demain qu’elle a été arrêtée pour avoir attaché son mari nu dans le lit pour le castrer qu’elle n’en serait même pas surprise. « Ah d’accord j’comprends, vu son caractère t’es suicidaire aussi un peu. » Elle se mit à rire. Peut-être que finalement, c’est lui qu’on allait retrouver castré ? Quoiqu’il en soit, la prochaine fois qu’il s’occupe de sa voiture, ou d’une autre à condition que cela ne soit pas la sienne, elle veut jouer les spectatrices. Elle haussait les sourcils à sa réplique. « J’ai pas trop de temps dans ma vie tu sais. » Elle se mit à rire, poursuivant sur sa lancée. Après lui avoir proposé de venir s’incruster à ses cours, elle le voit s’enflammer, prêt à partir alors qu’elle n’a cours que dans deux heures. Elle le rattrape alors dans son envol, lui mentionnant ce détail tout de même important. Il lui semble lui en vouloir de l’avoir laissé écraser sa cigarette pour rien au final mais finalement, ce n’est pas plus mal. Enfin, cela aurait pu si il n’avait pas sorti une nouvelle cigarette de son paquet. « Je t’avouerai que j’ai aucun remords. » Ouais parce que faut pas déconner, bientôt il va l’engueuler pour avoir atténuer son cancer. Elle ne prêtait pas attention à la fumée qu’il dégageait ni dans quelle direction celle-ci se dirigeait. Alors lorsque la CPE sortit violemment de son bureau, Na Yung sursautait. Durant leur combat de cowboy, la main près de la gâchette, la jeune femme se contentait de regarder. Kazuya n’avait vraiment pas peur mais à vrai dire après ce qu’elle avait pu voir de lui, cela ne l’étonnait pas vraiment. Elle fut davantage surprise lorsqu’il attrapa sa main pour l’emporter dans sa course. Elle ne comprit absolument rien mais le suivait tout de même, un peu bêtement mais elle trouvait cela amusant.

J’éclatais de rire à sa première déclaration, rejetant une fumée de nicotine tel un dragon toussant. « Peut etre bien. » affirmais-je en laissant planer le doute. Elle ne pensait pas si bien dire. J’avais ce côté autodestructeur qui pouvait très vite passer du mauvais côté si on ne m’empêchait pas d’aller trop loin. Elle devait sans doute déjà le soupçonner vu la situation dans laquelle nous nous étions rencontré. Certains diront qu’ils recherchaient l’adrénaline, d’autre à surpasser leur peur. Pourtant, il ne fallait pas se voiler la face, ceux qui participaient à ce jeu cherchaient surtout à voir jusqu’où les limites pouvaient être repoussée mettant délibérément leur vie en danger. Si ca, ce n’était pas une certaine forme de suicide volontaire, je ne sais pas ce que c’était. J’arquais un sourcil faussement surpris. « Ah bon ? Tu n’as pas de temps dans ta vie ? Je me souviens pourtant d’une jeune femme qui trainasse la nuit pour jouer ç des jeux dangereux. » Susurrais-je ne cachant en rien les sous-entendus que rappelait ma phrase de cette fameuse nuit. La CPE, cette harpie avait l’odeur surdéveloppée, elle parvenait à sentir ma clope jusque dans son bureau. Apres notre interlude, je fis demi-tour, prenant la fuite face à la harpie. Le dragon n’avait aucune envie de se fatiguer pour si peu. J’emmenais Nana dans mon sillage perdant quelques éclats de rire au passage. Au bout du couloir en ligne droite, je jetais un coup d’œil derrière nous me rendant compte que l’animal nous suivait en hurlant l’air de ses poumons. « Bordel, elle ne va pas nous lâcher celle-là ? » au premier croissement sur la droite, j’aperçus une porte que je connaissais que trop bien. Une cachette imparable. J’attrapais la poignée que je tournais. Sans ménagement, je poussais la jeune femme à l’intérieure, suivant ses pas de près pour refermer la porte. Dos contre celle-ci, mon index sur mes lèvres, je faisais signe à ma partenaire de la nuit de garder le silence. Les sens aux aguets, je tendais l’oreille au moindre bruit signifiant un danger proche.