ye ni s’indigne encore de la fête qui bat son plein dehors. tu peux comprendre qu’elle puisse être en colère au vu de la situation de sa chambre, mais également de sa bible. pourtant, toi, ça ne te fait ni chaud ni froid. si ye ni ne s’était pas pointée devant ton dortoir, peut-être même que tu aurais été faire un tour, histoire de te sociabiliser un peu. « t’en fais pas. je suis sûr qu’il y a quand même des gens qui supervisent pour éviter que quelqu’un se blesse. » dis-tu ne croyant pas forcément à ce que tu racontes. t’essaies plus de la rassurer qu’autre chose. tu sais bien que la faculté ne fait pas grand-chose. y a du y avoir quelques pattes graissées pour que personne ne vienne troubler la fête. tu lui proposes également de venir l’aider à nettoyer sa chambre, mais elle refuse poliment. tu hoches la tête n’ayant rien d’autre à ajouter. après tout, si elle ne veut pas de ton aide, tu ne vas pas la forcer. y a pas forcément de raisons pour ce refus. mais tu ne peux pas t’empêcher de penser qu’elle ne veut sûrement pas que tu tombes sur ses sous-vêtements ou ce genre de choses. tu souris à cette pensée, pas parce que tu veux les voir, loin de là, mais plus parce que tu trouves que c’est mignon de sa part si c’est vraiment la raison. tu finis par lui demander si elle a vu ou connait les auteurs du carnage dans sa chambre. apparemment, elle ne les a pas vu mais fait des suppositions. tu hausses un sourcil. t’es pas du genre à aimer qu’on accuse sans raison. mais tu ne dis rien. elle semble tellement persuadée que c’est eux, que ce serait perdre ton temps et de l’énergie à essayer de lui faire comprendre que ce n’est peut-être pas eux. tu hoches encore une fois la tête sans rien dire. ça ne servirait à rien et t’es pas le genre de mec à te lancer dans des débats que tu sais sans issue. tu veux pas forcément avoir toujours raison, mais si la personne en face de toi reste campée sur ses positions sans chercher à comprendre ton point de vue, ça te frustre au plus au moins. et t’as l’impression que ce sera le cas avec ye ni si tu lui donnes ton avis sur la question. tu changes donc de sujet en lui donnant ton lit. tu dormiras avec ton meilleur ami. depuis le temps qu’il attend ça, il sera sûrement très heureux de savoir que cette nuit tu lui serviras de doudou. à moins qu’il ne décide de dormir dans une autre chambre. ce ne serait pas la première fois et tu t’en moques un peu à dire vrai. la jeune femme finit par te montrer où elle va dormir et tu ouvres la bouche. cependant avant que tu puisses protester fermement, elle s’assoit dessus et te demande si tu n’es pas fatigué. tu reprends tes esprits et tu laisses ta voix sortir. « hors de question que tu dormes sur le tapis. » tu t’approches d’elle et tu l’attrapes par la taille avant de la soulever comme si elle ne pesait rien, ce qui est le cas. t’as l’impression de soulever une enfant. tu la déposes délicatement sur ton lit et tu plantes ton regard dans le sien. « pas de discussion jeune fille ! tu dors dans mon lit. fin de la conversation. » tu ne la laisseras pas gagner parce que tu ne laisses jamais personne gagner. c’est dans ta nature, t’as un esprit trop compétitif pour laisser qui que ce soit te prendre la victoire. tu t’assoies sur le lit en face du sien après t’être assuré qu’elle ne bougerait plus du tien avant de reprendre la parole. « t’en fais pas pour moi, j’ai toujours dormi très peu… je ressens pas la fatigue. » et tu lui souris en repensant à ton traumatisme d’enfance. le kidnapping de ta sœur a laissé des marques plus profondes que tu ne veux bien le montrer. « et toi ça va ? tu veux que j’éteigne la lumière ? » ye ni par contre, elle, a sûrement besoin de sommeil. toi, tu resteras les yeux ouverts sur le lit à penser à tout plein de choses.