Il observe l’homme devant lui. Plus grand, plus carré. A la fois, son regard tente de trouver une ressemblance entre eux deux, tout comme les différences. Les chances que ce qu’il redoute ne soit pas vrai sont tellement basses. Ils sont deux êtres presque aux antipodes, pourtant Nao ne peut que remarquer certaines similitudes. Des gestes ou des regards. Il déteste ça, parce que ce n’était pas supposé finir ainsi. Enfin, la fin est loin d’être là. Au contraire. Il continue à marcher, ils ne sont plus très loin de la boite de nuit où ils ont décidé de passer une bonne partie de la soirée. Rester à l’appartement en weekend est parfois ennuyeux. Il serre un peu sa veste en cuir contre lui, les nuits sont encore fraiches, mais il sait qu’il fera chaud à l’intérieur du club alors il ne porte qu’un léger pull en dessous. Il n’est plus sûr que ce soit une bonne idée. Il finit par accélérer le pas de façon à être au même niveau que Junji, à force, il a l’impression d’être un pervers à l’observer par derrière ainsi. Surtout qu’il sait que l’autre le connait bien assez. C’est ambigu et dangereux entre eux. Malsain pour Nao, pourtant, il n’arrive pas à s’en empêcher. C’est beaucoup plus fort que lui. Il attrape Junji par le bras comme si de rien n’était et l’entraine un peu plus vite à l’intérieur de la boite. C’est à cet endroit même que leur première rencontre s’est passé, lui un peu trop bourré et Junji assez gentil pour lui proposer de le ramener chez lui. Ou peut-être qu’il était juste trop collant. Peu importe. Il sourit. La musique bat déjà à son plein, les corps en sueur dansant déjà et s’épousant sous les lumières tamisées. Il se tourne vers Junji. « Tu m’offres un verre ? » Il n’attend pas de réponse, il le traine déjà au bar et commande pour les deux, attendant que Junji passe sa carte sans la moindre honte. Il est l’ainé après tout. Il bouge doucement au rythme de la musique, son regard qui se perd dans la foule. « Hm, elle est pas mal, elle… » fait-il remarquer en pointant du bout du menton une jeune brune en face d’eux. Plutôt jolie, ainsi que les filles qui l’accompagnaient.

Et ils sortent, disparaissent encore une fois. Nuit noire, la lune est de sortie. Junji mène, il marche devant. Il est suivi de Nao et il le sait. Toujours lui, oui Nao et lui. Comme une évidence qu'ils soient ensemble. Il observe l'extérieur. Les décors défilent devant ses yeux. Des néons, des vitrines et des sourires. Des gens et du vide. Il y a de tout, c'est la nuit. Junji a toujours eu l'impression que la nuit tout changeait. C'était presque comme si le monde disparaissait pour laisser place à autre chose. Il dévoilait une facette nouvelle, une que Junji appréciait. La nuit avait ce charme que le jour n'aurait jamais. Peut-être aussi parce que c'était la nuit que Nao et lui sortaient, qu'ils se retrouvaient. Et Junji aime ça. Oui, être avec lui. Entre eux, c'est un jeu. Il y a cette atmosphère étrange, intense. Junji n'a pas besoin de regarder par-dessus son épaule. Aucune vérification n'est à faire, Nao sera toujours là. Ils se dirigent vers la boîte, un lieu habituel pour eux deux. Junji sent son regard sur lui. Et puis il le voit à ses côtés. Le cadet a accéléré le pas, peut-être est-ce à cause de la fraîcheur de la nuit, qui sait. Junji ne dit pourtant rien. Il laisse faire, encore plus lorsque Nao l'attrape par le bras pour le tirer à l'intérieur du club. Electrique, chaque contact l'est. C'est comme marcher sur ligne à haute tension. Ils entrent donc dans ce club. Cliché de la nuit. Des gens qui dansent, des verres qui circulent. C'est une vision ordinaire, rien de nouveau à l'horizon. Et Nao sourit. Junji le regarde, il aime un peu trop ça. C'est dérangeant. Et puis ses yeux dérivent sur la boîte, les gens autour d'eux. Nao capte à nouveau son attention. Junji ne peut que sourire à ses paroles. « Est-ce que j'ai le choix ? » C'était plutôt ça la question. Nao l'entraîne vers le bar, ils se frayent un chemin entre les gens. Il commande ensuite pour eux deux sous l'œil attentif de Junji. Et puis il attend. Gosse capricieux, c'est à Junji que revient la lourde charge de payer. Heureusement que l'argent n'est pas un problème pour lui. Autrement, Nao l'aurait déjà ruiné; m'enfin à choisir, il préférait se faire ruiner par lui que quelqu'un d'autre. Carte bleue sortie, il paye. « La prochaine fois, c'est pour toi. » Mensonge. Junji paiera encore, c'est juste la fierté qui parle. Attrapant son verre, il finit par observer Nao. Il l'écoute et son regard dévie sur la fille en question. « Va la voir. Montre-moi comment ton charme opère. » Défi, peut-être aussi qu'entre eux rien n'est sain. Ils aiment se tester. Junji détaille la demoiselle. Rien d'extraordinaire à son sujet. C'est sûr qu'il se trouvait mieux qu'elle, enfin pour Nao bien sûr. Néanmoins, il n'est pas question de lui. Non, ce qui est importe est à quel point le jeu entre eux est prenant. Intense, comme la façon dont ils se regardent ou se frôlent. « Alors Don Juan, on hésite ? » Et Junji lui caresse innocemment la joue avant de boire une nouvelle gorgée. Et puis, il fait un petit signe de la main aux filles avant de se diriger vers elle. Il n'oublie bien sûr pas de tirer Nao avec lui. Que serait le jeu sans lui ?

Il n’y qu’eux, à ses yeux. Dans la rue où ils défilent, cette boite de nuit où ils viennent de rentrer. Deux jeunes habitués. Le videur fait d’ailleurs à peine attention à eux. Il les reconnait de loin. Nao aime faire la fête. C’est un oiseau de nuit. Il aime se perdre dans ce genre d’atmosphère fermée. L’alcool que son ainé lui paye bien souvent, sans le moindre froncement de sourcils. Il aime moins les lendemain. La bonne vieille gueule de bois qui s’empare de lui, ralenti chacun de ses mouvements. Mais parfois, il est si mal en point que Junji passe du temps à ses côtés, prend soin de lui. Egoïste, il aime ce genre de moments. A deux. Même s’ils lui laissent un arrière-goût amer de trahison. Parce qu’il sait. Mais il fait l’ignorant. Son cœur tremble quand il passe son bras autour de celui de Junji, vite accompagné par les remords aussi. Les remords qu’il essaye d’ oublier rapidement. Il sait que l’alcool sera plus rapide à faire taire le peu de bonne conscience qu’il lui reste encore. Il ne tarde pas à entrainer l’autre vers le bar, quémandant à ce qu’il lui offre un verre. Comme d’habitude. Il bat des cils devant l’autre. Charmeur et enfantin. « Ta fierté ne te permettrait pas de laisser un cadet payer pour toi, si ? » Il sourit, le ton innocent mais quelque peu taquin. Il se glisse contre Junjin, son verre entre les mains. Il le sirote doucement comme si ce n’était qu’un simple jus. Et le jeu commence. Il adore le tenter. Junji le suit d’ailleurs toujours dans ces jeux. Junji le devance. Il fait signe aux jeunes femmes et les rejoint. Nao n’aime pas ça. Il a beau initier le jeu, il déteste quand Junji porte attention envers un autre être que lui. Mais il ne peut rien dire. Il empêcher ses sourcils de se froncer. Il ne faut pas y penser. Alors il sourit à l’une des filles, la flatte et l’observer glousser. Elle l’attrape même par le bras et Nao se penche à son oreille. Il raconte des conneries. Mais son sourire donne l’impression que c’est plus important. Il passe des minutes ainsi. Ses lèvres glissent de cette oreille vers sa joue. Mais son regard ne quitte jamais Junji. A l’affut de la moindre réaction. Il abandonne finalement la jeune femme. Elle n’a que peu d’intérêt à ses yeux. « J’ai envie d’un autre verre. » Il souffle ça à Junji, se mettant face à lui tandis que ses mains emprisonnent les pans de son haut.

Il a touché sa peau. Caresse volontaire, douce. Et toujours ce sourire qui s'étend sur ses lèvres. Encore plus quand il entraîne Nao vers les demoiselles. Après tout, s'il en a envie. Junji préfère voir de ses propres yeux de quoi il est capable. Il l'emmène directement vers le défi. Ils sont joueurs, se ressemblent énormément sur ce point. Pas question de louper une occasion de se défier. Junji fonce dans le tas, s'avance vers les demoiselles. Sa main agrippe le poignet de Nao. Il ne veut pas le perdre dans la foule. Etrangement, ils arrivent bien rapidement devant elles et la discussion vient facilement. Sur le ton de l'humour, ils parlent. Et Junji fait la conversation à deux jeunes femmes tandis que l'autre est occupée avec Nao. Bien sûr, il fait mine de s'intéresser à leurs paroles. Ment, prétend. En vérité, il n'en a strictement rien à foutre. Que ce soit de leurs prénoms ou de leurs tours de poitrine. Il n'est intéressé que par une personne : Nao. Et ses yeux le prouvent. Junji donne assez d'attention aux demoiselles pour ne pas se faire capter, sauf que lui regarde ailleurs. Les yeux qui suivent Nao. Oui, Nao et chacun de ses mouvements. Parce que Nao est intéressant, parce qu'il le veut. Et là, il voit rouge. Déteste cette fille qui l'attrape par le bras. Peut-être qu'il est juste jaloux. Elle le touche et lui, il en est interdit. Misère. Il voit Nao qui se penche à l'oreille de la demoiselle. Finalement, il n'est pas si mauvais que ça. D'ailleurs, il doit être plutôt bon vu qu'elle n'arrête pas de glousser stupidement. Et pour couronner le tout, le sourire de la jeune femme ne fait que s'étendre sur son visage de petite poupée. Et ce schéma ne fait que se répéter pendant que Junji discute avec les deux autres. Si Nao parle à cette fille en lui racontant on ne sait quoi, leurs yeux ne font que se tester. Ils se dévisagent, un peu plus lorsque Junji voit les lèvres de Nao glissant sur la joue de la jeune femme. Il lui sourit, amer. Il joue bien, très bien. Junji ne réplique qu'en passant ses bras autour des hanches des demoiselles. Rien de sérieux, ni d'intime. à ses yeux, ce n'est rien. Pourtant, il voudrait bien que Nao réagisse aussi. Il pourrait faire pire mais les aiguilles ne sont pas assez avancées sur la pendule. Il est trop tôt pour sortir l'artillerie lourde. Et puis, Nao vient à lui. Délaisse sa pimbêche toute gloussante pour se mettre en face de lui. Junji le sent ensuite se rapprocher. Ses mains s'accrochent à son haut, il lui souffle des mots qu'eux seuls entendent. Les bras de Junji s'échappent des tailles des jeunes femmes. Sourire poli, peut-être charmeur aussi et il pose ses mains sur celles de Nao. « Tu veux me ruiner ? » Il prend ses mains en otage et annonce aux filles qu'ils vont au bar. et qu'ils reviennent. Junji le tire à nouveau avec lui. « Tu as l'air de bien t'amuser avec ta copine. » Sourire et direction le bar, encore. Junji décide de s'asseoir et vient coincer Nao entre ses cuisses. Il prétexte le manque de place. Justification inutile. Et ses lèvres s'approchent de l'oreille du plus jeune. Murmure presque inaudible. « On s'amuserait tellement mieux toi et moi. » Bombe larguée, Junji reprend ses distances. C'est haut et fort qu'il lui demande ce qu'il veut boire. Mais vu qu'il s'agit de Nao, il ne le laisse pas s'enfuir et vient entourer son bras autour de sa taille. « Champagne ? »

Le jeu avec ces jolies jeunes femmes n’a pas duré très longtemps. Nao y met à terme en reprenant capricieusement l’attention de Junji. Il est bien trop jaloux et possessif. Il sait qu’il a besoin d’un peu d’alcool dans ses veines pour les laisser faire plus de choses, et attiser plus cette envie entre eux. Parce que cette fille qui glousse entre ses bras n’a aucun intérêt, il préférerait de loin que ce soit son colocataire qui s’approprie ce rôle. Junji qui glousse, Nao ne peut que sourire à cette pensée burlesque. Il sent assez le regard du plus vieux sur lui de toute façon, assez pour savoir qu’il n’y a que lui qui compte. Ou du moins, que ces jeunes femmes ont beaucoup moins d’attrait que lui pour sa personne. Et ce bras qu’il passe sur les hanches des demoiselles, il aimerait le lui couper plutôt que de le voir se poser sur ces corps inconnus. Pour le moment. Il vaut mieux que tous deux s’éloignent. Plus que le jeu, Nao a aussi proposé cette sortie pour qu’ils passent du temps ensemble. Bien que ce ne soit pas les moments à deux entre eux qui manquent étant donné qu’ils vivent ensemble en dehors du dortoir. Les mains de Junji se posent sur les siennes et il serre ses doigts contre les siens instinctivement. « Je veux te ruiner, mais pas de la façon à laquelle tu penses. » Il rit, et le pousse légèrement, ne prenant pas la peine de répondre. Si ce n’est à travers un dernier regard envers les jeunes femmes. Elles semblent vraiment prêtes à les attendre pour un bon petit moment. Peu importe. Il le suit vers le bar et se retrouve entre ses jambes. Nao ne dit rien, il se complait dans cette position, se mettant plus à l’aise. « Vraiment ? » murmure-t-il simplement en se tournant légèrement, son nez frôlant la joue du plus vieux. « Toute une bouteille. » Il aime sentir ses bras autour de sa taille, le savoir aussi possessif que lui. Il se calle un peu mieux contre les cuisses de Nao. Son regard brillant vers la bouteille dans son bac à glace que le barman pose devant eux. Il prend tout de suite deux flutes qu’il remplit et se tourne vers Junji. Toujours entre ses bras et ses cuisses, son visage face au sien. Il lui tend le verre. « Je suis curieux, ses lèvres pulpeuses trempent dans le liquide, lâche un soupir devant sa fraicheur, de savoir comment on s’amuserait, toi et moi ». Il reprend ses dires, pose son regard lourd de sens sur lui.

Ils jouent. Dans les regards, dans les gestes. Et puis Nao tire la sonnette d'alarme. Il est face à lui. Et ils se touchent. Les mains de Nao serrent celles de Junji. Ses mots sont des sous-entendus. Je veux te ruiner, mais pas de la façon à laquelle tu penses. Est-ce que Junji en imagine trop ? Peut-être. Après tout, il a envie de certaines choses. Il voudrait bien que Nao le ruine d'une certaine façon. Sauf que l'heure n'est pas à l'analyse de langage. Nao rit, le pousse un peu mais Junji finit par l'entraîner vers le bar. Il compte bien lui donner ce qu'il veut. Mais Junji, ce n'est pas quelqu'un de généreux. Non, il donne mais il prend aussi. Nao en est la preuve. Il finit entre ses cuisses. Prisonnier nocturne, en l'attente d'un verre. Et cette proximité ne déplaît pas du tout à Junji. Il la cherche, la veut. C'est Nao dont il s'agit. Il a envie de rire à sa question. Ce serait presque innocent. Un murmure naïf, mais les gestes ne trompent pas. Le nez de Nao frôle sa joue. Junji sourit. Tentation, il s'efforce de résister. Après tout, ce n'est pas le bon endroit, ni le bon public. Et Nao semble reprendre un peu d'espace. Toute une bouteille. Heureusement que Junji a les moyens. L'aîné garde ses bras autour de Nao. Il le sent qui se pose un peu contre lui. Et puis il voit apparaître la bouteille. Le barman n'a pas traîné. Nao non plus. Il prend les devants et leur sert deux coupes. Junji le voit se retourner et réceptionne la sienne. Face à face, les yeux dans les yeux. Une proximité dangereuse. Et les paroles de Nao n'arrangent rien. Junji prend une gorgée du liquide tout en écoutant. Il s'arrête pour offrir un sourire au cadet. comment on s'amuserait, toi et moi. La curiosité ? Junji a envie de rire. Il se retient pourtant. Ses yeux croisent ceux de Nao. Ils ont tous les deux compris qu'il ne s'agissait pas forcément d'une hypothèse. Vu la tension accumulée entre eux, c'était plus que plausible que Nao découvre le comment en personne. « J'ai toujours trouvé que tout dévoiler gâchait l'effet de surprise. » Junji finit avec le regard dans son verre. Les bulles l'amusent. Il finit par attirer Nao un peu plus près, assez pour un nouveau murmure. « Qu'est-ce que tu dirais d'une démonstration ? » La main de Junji vient caresser la nuque de Nao. « Et si on finissait cette bouteille de champagne dans un endroit plus tranquille ? »  Il lui sourit. « Je t'aurais bien proposé d'aller en salon vip mais ma patience commence à s'épuiser. » Junji resserre l'emprise de ses cuisses sur Nao. Il commence à perdre le contrôle.

C’est des doutes dans son esprit. Le pour et le contre qui débattent. Un ange et un démon. Parce que Nao, il en a envie, d’être à côtés du plus vieux, de sentir ses mains, d’avoir tout son regard posé sur lui. C’est égoïste. Mais Nao. Il connait le côté sombre de l’histoire aussi. La relation qui les unie réellement. Junji n’en sait rien. Alors parfois il se sent mal, horrible, malsain, de lui imposer ça. De créer ces idées dans son esprit. Il n’arrive pas à s’en empêcher. Lui le premier ne pensait pas que leur relation prendrait cette tournure. Mais il lance ces idées à la mer et les abandonne. Il verra, après. Il profite simplement, de la proximité, de Junji qui le garde jalousement entre ses cuisses. Nao apprécie ce sentiment que l’autre lui communique. C’est électrique entre eux, presque insoutenable. Mais les deux résistent encore et toujours. Depuis des jours, des semaines, des mois pour Nao. Il se tourne vers le barman et commande une bouteille de champagne, laissant comme toujours au brun le soin de tout payer. On dirait un homme entretenu. Il ne paye pas de loyer, les courses sont toujours faite par Junji et même les sorties sont aux frais du plus vieux. Nao ne manque de rien, c’est juste qu’il n’y pense pas spécialement. Et il sait que la mère de Junji a épousé un homme très riche. Il a fait ses recherches avant. Ils s’observent et se guettent, leurs verres enfin à la main. Nao sourit. Junji réciproque. Il en est certain, il va finir par se brûler les ailes. Mais sa bouche ne sait pas se taire, et sa curiosité se laisse dévoiler. Junji l’attire contre lui, il n’y a plus l’excuse des gens autour d’eux. C’est fait de son plein gré. Son sourire s’étire un peu plus si possible. Une démonstration ? « Surprends-moi, alors. » murmure-t-il à son oreille, la main sur sa nuque commençant déjà à le rendre fou. Il ne devrait, vraiment, pas. « On rentre à la maison ? » demande-t-il simplement. Il vaudrait mieux pour eux qu’ils restent ici, être en public empêchait Nao de devenir trop entreprenant. Mais il n’arrive plus à se contenir. Et Junji sait incroyablement le faire faiblir. Ses doigts sur sa nuque, ses cuisses qui se serrent autour de lui. « Allons-y. » Il sourit, Nao, fruit du diable. Il entrelace leurs doigts et force Junji à se lever. Il les guide vers leur perte.

Sous-entendus, jeu partagé. Après tout, il faut bien être deux pour appeler ça un jeu. Et là c'est le cas. Chacun fait ses remarques, joue avec l'autre. Proximité physique, champagne. Il y a tous les éléments nécessaires pour que ça dégénère. Il n'y a plus qu'à attendre encore un peu. La tension s'accumule, le désir apparaît. Et Junji sourit un peu plus aux paroles de Nao. Surprends-moi. S'il savait. Oui, à quel point Junji pouvait et allait le surprendre. L'hypothèse de s'abandonner l'un à l'autre se confirme. Nao pose la question et il n'en fallait pas plus à Junji pour acquiescer. Surtout que les choses auxquelles il pense ne sont pas très appropriées pour l'endroit. Junji veut Nao à lui tout seul. Ses doigts sur sa nuque et la pression de ses cuisses sur le plus jeune en sont la preuve. Et s'il s'apprêtait à se lever, Nao prend les devants. Allons-y. Esquisse sur les lèvres et il entrelace leurs doigts. Junji est contraint d'obéir, quoiqu'en fait Nao n'a pas eu besoin d'insister beaucoup. Une fois debout, il laisse le plus jeune les sortir de la boîte. Ils naviguent entre les gens et puis c'est enfin la liberté. Air presque pur, direction chez eux. Ruelles obscures et Junji tient la main de Nao. Il ne le lâche pas, il le tirerait presque pour arriver plus vite. Parce qu'il s'imagine déjà beaucoup de choses et qu'après autant de temps passé à se retenir, ça commençait à l'épuiser. Sa patience était probablement arrivée à son maximum. Il a l'impression que le trajet a été beaucoup plus rapide au retour. Peut-être aussi qu'il a accéléré le pas. Junji évite de toucher Nao dans l'ascenseur. Il risquerait de ne pas pouvoir s'arrêter. Oui, faut dire que Nao a un sale effet sur lui. Il l'attire, l'aimante. Et Junji aime cette attraction, il ne cherche pas à la minimiser ou à l'étouffer. Il compte bien la laisser s'épanouir ce soir. Ils arrivent devant la porte, Junji l'ouvre à toute vitesse avant de la refermer tout aussi vite. Et puis il se retourne pour fixer Nao. Un grand sourire fait son apparition. « Alors tu veux que je te surprenne ? » Il s'avance. Prédateur. Sauf qu'il sait que Nao en a autant envie que lui. Il regarde encore son visage. Et puis il vient le plaquer contre la porte, tout doucement. Junji se rapproche, lentement mais sûrement. Il décide de le provoquer un peu. Il frôle ses lèvres avec les siennes, les mordille tout doucement avant de finalement craquer. Si Junji aime jouer, ça a assez duré. Il arrête pour fougueusement capturer les lèvres de Nao. Il n'est pas sûr d'être doux, il essaie mais le désir entrave toute restriction. Alors Junji se laisse aller. Il pousse un peu plus Nao contre cette porte. Il se presse contre lui dans leur baiser. Sourit aussi contre ses lèvres. Et puis il les abandonne pour le cou du plus jeune. Peau laiteuse, tentante. Il y dépose quelques baisers, la martyrise un peu tout en laissant ses mains descendre. Il veut caresser chaque parcelle du corps de Nao. Et ça ne fait que commencer.  « T'aimes ça ? » murmure t-il à l'oreille de Nao. Et il continue dans son cou pour finalement retourner à ses lèvres. Tragédie. Elles lui manquent déjà. Et il ne s'en lasse pas. Peut-être que Nao est un peu spécial. Junji aime jouer mais d'ordinaire, il met fin au jeu bien avant. Ses mains viennent tirer sur la veste en cuir de Nao. Il l'embrasse tout en faisant glisser celle-ci. Puis elles glissent sous le pull de Nao. Il aime le toucher, découvrir son corps comme il le peut. Et Junji lui retire ce pull encore inutile. Il observe ce corps, sourit. Nouveau murmure. « Si tu savais depuis quand j'attends ça. » Nouveau baiser, le désir monte. Il va enfin pouvoir s'approprier Nao.

Nao l’entraine loin, de la musique et du regard des gens. Junji est précieux, il veut être le seul à pouvoir poser les yeux sur lui. Les autres ne le méritent pas. Leurs mains sont intimement liées, comme une promesse sous la lune qui les éclaire. Ils sont seuls dans les ruelles sombres du quartier. Ils déambulent. Nao sourit. Il est con. Il se tourne parfois vers Junji, pour être certain qu’il le suit. Leurs mains seules peuvent le rassurer. Pourtant il a besoin de faire ça. Mais il veut aussi voir le désir dans son regard, voir quel point le plus vieux s’impatiente. Tellement qu’il prend à présent les devants. Leurs pas se font plus rapides. Home sweet home. Nao est vite plaqué contre la porte. « Surprends-moi, oui. » C’est presque un gloussement. L’alcool lui ait bien monté à la tête. Ou peut-être que c’est juste lui. Il n’a pas beaucoup vu en vrai. Juste assez. Juste ce qu’il faut. Leurs lèvres se frôlent au début, comme pour faire connaissance seulement. Son dos se colle à la porte. Et leurs lèvres se touchent enfin réellement, c’est précipité et un peu brutal. Tous les deux, ils ont beaucoup trop attendu. Les mains de Junji sont partout sur son corps et il ne peut qu’en quémander plus. « Hm, continue. » gémit-il simplement. La peau de son cou est sensible. Leurs lèvres se retrouvent à nouveau. Sa veste et son pull se retrouvent rapidement par terre, dévoilant sa peau blanche et son corps mince. « Alors n’attends plus. » C’est un soupir contre les lèvres de Junji auxquelles il s’attaque de nouveau brutalement. Il allège Junji de sa veste et son pull aussi. Chair contre chair. Il a beau être grand, Junji le dépasse largement. Alors ses mains s’accrochent au cou de Junji ou à ses cheveux pour se hisser légèrement à lui. Il n’arrive pas à être tendre et doux. Il veut mettre un terme à sa frustration.
Pourquoi a-t-il attendu aussi longtemps d’ailleurs. C’est si bon. Puis en même temps que cette question l'interpelle, son cerveau lui souffle la réponse. Parce que c’est ton frère gros con et qu’il va bientôt te détester. Nao ferme les yeux. C’est déjà trop tard. « Viens. » Il ne lâche toujours pas ses lèvres et sa main descend vers le pantalon du brun, l’attrape par la ceinture pour le guider jusqu’à la chambre. La sienne ou celle de Junji, il n’est pas certain. Il le pousse contre le lit avant de le rejoindre, le surplombe de son corps presque frêle. Il veut juste taire les voix dans sa tête qui le traient de taré et de pervers. Alors il fond sur les lèvres de Junji à nouveau, mord la peau tendre de son cou. Il ondule du bassin contre Junji et ses mains caressent son torse. Junji est tellement beau, il pourrait toucher sa fin rien qu’en continuant à le regarder.

Ambiance chaude et sauvage. Ils se veulent, se désirent. Ils s'embrassent avec fougue, se délestent de leurs vêtements. Junji sourit dans leurs baisers. Ce que Nao dit ne lui donne que plus envie de continuer. N'attends plus. Il ne risque plus de le faire. Ils doivent se défaire de cette frustration. Elle est trop importante pour tous les deux. Junji le sait vu que Nao vient capturer ses lèvres à nouveau. Et puis il lui enlève sa veste ainsi que son pull. Pied d'égalité dans la nudité. Leurs torses se touchent, leurs peaux se découvrent. Junji a quelques centimètres de plus que lui alors Nao semble s'accrocher. Oui, à lui pour faciliter leurs baisers. Junji aime ça. Cette distance inexistante, comme s'ils se fondaient l'un en l'autre. Leur échange n'est pas tendre. Il est brutal et Junji apprécie. Il sera doux avec Nao une autre fois. Etrange, il pense déjà à recommencer avant même d'avoir entamé quoique ce soit. Peut-être que Nao l'attire trop. ça en deviendrait presque dangereux. Le plus jeune le tire. Viens. Junji obéit, surtout qu'il l'emmène en l'attrapant par la ceinture de son pantalon. Décidément Nao saura toujours le surprendre. Ils finissent dans une chambre, la sienne. Mais bon, avec la pénombre et l'alcool ce n'est pas certain ou bien important. Junji s'en fout, ici où ailleurs Nao prendra son pied. Il fera en sorte que ce soit le cas. Junji est poussé sur le lit. Nao vient ensuite le rejoindre. Corps frêle, enfin toujours plus que le sien. Mais bon, dans ce qu'ils vont faire ça n'aura pas d'importance. Junji aime le voir sur lui. Il trouve ça attirant. Encore plus lorsque Nao retourne vite à ses lèvres. Junji laisse échapper un gémissement lorsqu'il vient dans son cou. Endroit stratégique, sensible aux morsures du plus jeune. Ses mains viennent sur Nao. Ses cheveux, son dos et puis partout ailleurs. Le désir montre encore lorsque Junji sent Nao onduler contre lui. Combinaison fatale avec ses mains qui caressent son torse. C'est le déclencheur. Junji le renverse pour échanger leurs positions. Ses mains viennent attraper les poignets de Nao. Il croise son regard un instant avant de l'embrasser à nouveau. Lâchant ses poignets, Junji et ses lippes glissent dans le cou du cadet. Il veut le sentir fondre un peu plus à chaque caresse. Junji martyrise cette peau puis la guérit de mille baisers. Il finit par se redresser pour observer la tête de Nao alors qu'il défait son pantalon. Junji compte bien lui faire plaisir. Ses doigts s'affairent pour exposer Nao encore plus. Il ne laisse que son boxer pour jouer encore un peu. Junji s'approche à nouveau. Il recouvre Nao de son corps et ses lèvres cherchent directement les siennes. Il l'embrasse langoureusement, prend plaisir à laisser ses mains caresser l'intimité de Nao par-dessus son boxer. Et puis les lippes de Junji glisse. Menton, mâchoire, cou. Torse et puis elles vont de plus en plus bas. Des baisers sont déposés et Junji laisse quelques morsures un peu partout. Il n'y a pas de raison à ça, il veut simplement que Nao se souvienne de cette nuit. Elle sera mémorable, Junji en est certain. Si ses mouvements sont lents, Junji finit tout de même par arriver au bas ventre de Nao. Et il ne s'imagine même pas la suite des événements. Mémorable, ça allait l'être mais pas pour les raisons auxquelles il pense.