Tenue + « Je rêve de devenir joueur professionnel. Même si je me suis fait à l'idée que ça resterait qu'un rêve. » Il Kyung a été surpris de savoir le jeune homme s'intéresser à un sport comme le Baseball et il serait bien curieux de le voir jouer. « Qui ne tente rien n’a rien. » Hyo aurait plus de chance aux Etats-Unis peut-être, mais ça ne l’empêche pas de rêver et d’essayer, non ? S’il le veut vraiment. D’un autre côté, il ne se laisse pas non plus aveugler et sait garder les pieds sur Terre, bien qu’Il Kyung y voit du pessimisme plus que du réalisme. « Tu peux assurer tes arrières et te donner une chance quand même. Et si tu tombes, ce n’est pas si grave … » Il prend une inspiration et le regarde plus ou moins lorsqu’il termine. « C’est comme ça qu’on apprend à se relever. » On ne peut pas éviter la déception, mais on finit par tourner la page d’un échec, alors qu’on ressasse sans cesse le regret. Il n’est pas forcé de l’écouter cela dit, qui est-il pour conseiller ce garçon qu’il ne connaît qu’en surface ? Il ne lui inspire rien de mauvais, mais il ne le regarde pas non plus comme un simple employé qui garde sa fille. Il se dit même qu’ils n’ont pas assez en commun et que leur chemin ne se seraient pas croisés si sa vie avait été différente, s’il était resté étudiant et sans enfant. Pourtant, il éveille son intérêt et c’est dans ce genre de cas qu’il est si fasciné par les hasards de la vie. « Il y a parfois des choses qui méritent notre attention. Et nos sacrifices. » Il ne peut que lui donner raison. « Oui, certaines choses en valent la peine. » Il ne sait pas finalement, si ça n’a pas juste commencé parce que Hyo a su charmer sa fille. S’ils n’avaient pas été proches, il ne l’aurait sûrement qu’à peine remarqué et c’est fou de voir à quel point elle a de l’influence sur lui. Les voir ensemble l’attendrit, mais qu’est-ce qui ne le fait pas fondre lorsque Na Young est concernée ? Personne, il n’a jamais laissé personne porter sa petite fille de cette façon et pourtant, il les laisse faire. Il laisse le garçon soulever la petite et la faire tourner comme elle l’a réclamé et il n’a même pas esquissé de geste vers eux. Il aurait déjà si confiance ? On ne le regarde plus, Il Kyung, il est hors de portée et c’est pourquoi sa conscience le laisse respirer une minute et qu’il rit en les regardant. La joie de sa fille est contagieuse, mais c’est plus que ça. Ce Hyo, il a volé le cœur de sa petite et il est en train de soutirer le sien de la plus fourbe des manières, si bien que le danseur ne le réalise même pas. Pourtant il la sent bien, cette affection qui enveloppe son palpitant et qui force une sa place dans un petit coin. C’est trop léger pour qu’il s’en inquiète, après tout, ce n’est pas la première fois qu’il aurait de l’affection pour un dongsaeng. Même si clairement, ce n’est pas un regard de grand frère qui le dévore et qui s’arrête un peu trop souvent sur ses lèvres. Elles sont …fascinantes ? Uniques ? Jolies ? Et voilà, ça recommence.

Puis Hyo s’approche trop vite, trop près et Il Kyung n’en réalise pas tout de suite la raison quand il recule d’un pas. Leurs peaux se touchent le temps du transfert et un frisson lui parcourt l’échine, pris de court par sa propre réaction bien exagérée pour un geste si simple. Ce ne sont que ses doigts qui frôlent les siens, mais ça le secoue de l’intérieur. Il est bien sensible aujourd’hui, serait-ce la fatigue pour qu’il se perturbe ainsi d’un rien ? Il récupère Na Young dans ses bras et lorsque le garçon s’éloigne, son parfum le suit et c’est alors qu’il se rend compte qu’il le trouvait agréable. La compagnie même de l’étudiant lui est agréable et ça en devient flippant. Est-ce vraiment normal finalement, qu’il en vienne à trouver un homme mignon ? Depuis quand a-t-il ce genre de regard et de pensée pour eux, alors que ses collègues ne lui font ni chaud ni froid ? Il doit s’éloigner, maintenant, qu’il reprenne là où il a été coupé et s’en aille bon dieu. « Tu as déjà gardé des enfants avant de travailler ici ? » On entendrait presque sa conscience se claquer la main au front. « Tu as l’air d’être à l’aise avec eux, avec elle en tout cas. » Se reprend-il en regardant Na Young qu’il replace correctement. Il ne la tient que d’un bras pour la laisser jouer avec sa main libre, elle a de si petites mains à côté des siennes. « Je peux te demander ton âge ou c’est trop indiscret ? J’en ai 24. » Ce n’est pas comme s’il en avait trente ou plus, ils sont entre jeunes adultes et il a envie de faire connaissance. Ouais enfin, c’est ce qu’il veut aujourd’hui, même s'il a un peu l'impression de le retenir.

Voilà que tu commences à lui dire que depuis tout petit, tu rêves de faire du baseball ton métier. Que tu t’entraîne dur pour ça. Tu passes des heures sur le terrain, peut-être moins en ce moment puisque tu n'arrives pas à te focaliser sur le jeu sans repenser aux paroles de ton père. C'est peut-être aussi pour ça que tu ne crois plus tellement en ton rêve. Tu te dis que de toute façon, tu es un raté, que tu ne t'en sortiras pas sans ton père. Il a toujours été derrière toi pour te dire quoi faire, quoi penser alors tu peux pas t'empêcher de te dire qu'aujourd'hui, tu ne vas pas t'en sortir. Que tu auras toujours besoin de lui même s'il prend les pires décisions pour toi. Sa présence trop imposante dans ta vie te fait douter de tes capacités à t'en sortir seul et surtout, à apprendre à prendre tes propres décisions. Il te faudra du temps pour t'éloigner de son emprise, même indirect. Ces derniers mois, tu ne demandais que ça, qu'on arrête de te surprotéger, qu'on arrête d'être derrière toi comme pouvait l'être ton père mais maintenant que tu te retrouves enfin libérer de cette emprise, tu as peur. L'inconnu te fait un peu peur surtout quand il s'agit de ta vie. C'est plus simple quand quelqu'un prend les décisions à notre place. D'autant plus quand on manque de confiance en soi comme toi. « Tu peux assurer tes arrières et te donner une chance quand même. Et si tu tombes, ce n’est pas si grave … C’est comme ça qu’on apprend à se relever. » Tu lui souris un instant. Tu ne sais pas s'il te dis ça par politesse ou parce qu'il le pense mais, étrangement, ça te fait chaud au cœur. C'est une petite attention, un message encourageant. Et, en ce moment, tu ne dis pas non à ce genre de chose, bien au contraire. « C'est vrai. » réponds-tu simplement et à nouveau, tu ramènes la conversation -et l'attention- sur Na Young. Ça te permet d'éviter de trop parler de toi. Et puis, la petite est un sujet bien plus intéressant que tes rêves de gosse. D'ailleurs, cette dernière s'approche de toi te demandant de la faire voler. Ni une ni deux, tu t'exécute et tu la soulève pour la faire planer dans les airs. Tu t'amuse avec elle comme tu le fais d'habitude quand elle vient passer l'après-midi à la garderie. Elle sourit, rigole même. Ça aussi, ça te fait chaud au cœur. Tu la fais redescendre pour venir la déposer dans les bras de son père brisant alors la distance qu'il y avait entre vous deux. Tu frôles durant l'espace de quelques secondes et tu te sens parcouru par un frisson. Tes idées se chamboulent. Tout se brouille dans ta tête. Ça ne dure que quelques secondes mais assez pour te rendre compte à quel point tu te sens vulnérable en sa présence. Tu recule ensuite de quelques pas. Tu ne sais pas si c'est un mouvement de recule dû à la surprise de ce contact ou si c'est simplement parce que tu préfères lui rendre son espace. « Tu as déjà gardé des enfants avant de travailler ici ? Tu as l’air d’être à l’aise avec eux, avec elle en tout cas. » Poursuit-il alors la conversation, tu ne t'en plains pas, bien au contraire. Tu jettes un rapide coup d’œil à Na Young le sourire aux lèvres. « Oh non, pas plus que ça. On m'a souvent dit que j'attirais l'attention des enfants mais je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être mes oreilles, ou mes lèvres. » Tu souris au duo à pleine dents. C'est vrai, tu ne sais pas vraiment pourquoi les enfants apprécient ta présence. Ils se sentent certainement bien à tes côtés. Ou alors tu as un visage qui les intriguent, tu ne saurais le dire. « Je peux te demander ton âge ou c’est trop indiscret ? J’en ai 24. » Tu étouffes un rire, presque timide. « J'ai 20 ans. » Tu te sens d'un coup bien jeune à côté de ses 24 ans. Et tu te sens aussi honteux de regarder cet homme de la sorte. Tu n'es qu'un jeune garçon à côté de lui. Un silence s'installe durant l'espace de quelques longues secondes et puis, tu t'exclame : « Oh ! Je m'appelle Hyo, au fait. » Avec tout ça, tu as oublié de faire les présentations. Peut-être que la petite lui a déjà dit mais tu préfères le faire de vive voix. « Et toi ? Après tout, on est amené à se revoir, autant faire les présentations. » Tu affiche un sourire avant de préciser aussitôt : « Se revoir dans le cadre de la garderie, je veux dire. » Oh la la, mais quel boulet, pense-tu ensuite. Comme si tu parlais d'autres choses. Il n'est pas idiot, il avait très bien comprit. Mais toi, comme un con tu dis n'importe quoi.

Tenue + Ce n’est qu’une conversation comme une autre et il se surprend même à réussir à en tenir une aussi normale, sans parler d’éducation, de boulot ou de réveils difficiles quand on sait que les enfants sont des lève-tôt. Le garçon n’est pas un parent et même s’il travaille dans un cadre qui s’y prête, il reste un jeune homme d’à peu près son âge et un étudiant, surtout. En fait, il ne lui donne pas plus de vingt-et-un ans et il commence à se dire qu’il pourrait l’ennuyer, mais ils trouvent un terrain d’entente sur le sport et ça lui ouvre bien d’autres curiosités, comme ses hobbies ou ses œuvres préférées, mais ils sont à l’entrée d’une garderie, pas dans un café. Alors c’est sa fille qui accapare de nouveau leur attention et qui se laisse porter par le plus jeune. C’est une scène qui l’apaise et gonfle un peu plus la confiance qu’il ressentait déjà autour de Hyo. C’est rare d’être à l’aise avec les enfants à son âge, ou de vouloir en gérer autant à la fois sans passer par le babysitting. Il est surpris tout de même et lorsqu’il lui demande tacitement ce qui le rend si intéressé par les enfants, sa réponse le prend de court. « On m'a souvent dit que j'attirais l'attention des enfants mais je ne sais pas vraiment pourquoi. » Ce n’est pas une tare ou une critique, mais il n’est pas effrayant. Il est certes grand, mais sa silhouette longiligne et son doux sourire le laissent plutôt sympathique. « Peut-être mes oreilles, ou mes lèvres. » Et il aimerait vraiment savoir pourquoi ces mots l’ont fait déglutir et ont libéré une nouvelle vague de chaleur au creux de son ventre. Maintenant qu’il l’a dit, Il Kyung remarque la forme de ses oreilles et il trouve ça charmant. Le visage entier de ce garçon est charmant et ça le déconcentre, vraiment. Il n’attire sûrement pas que les enfants … est-ce même eux dont il capte réellement l’attention, ou leurs mères ? Parce qu’il pourrait lui répondre que « oui, elles sont jolies, c’est sûrement ce qui l’a attiré » sa Na Young, alors que c’est en train de l’attirer lui en ce moment même. Et il l’a vraiment dit en plus, mais est-ce les oreilles ou les lèvres ? Il a très envie de s’éclipser jusqu’à sa voiture. Il n’aurait pas dû lui poser cette question, alors il s’éclaircit la voix et tente une dernière approche. Son âge, histoire qu’il se sente encore un peu plus mal à l’aise quand il lui avouera avoir dix-huit ans. Non parce que plus rien ne l’étonnerait. « J'ai 20 ans. » Il soupire de soulagement – mais bordel, pourquoi il s’est tendu comme ça aussi ?? – et laisse son regard se poser sur sa fille qu’il tente de calmer, car elle s’agite dans ses bras tout en voulant s’accrocher à ses épaules. Puis la voix du brun l’interpelle à nouveau lorsqu’il lui donne son nom. Mon Dieu, il n’a tout de même pas fait ça ? Il a vraiment oublié de se présenter ? Est-ce qu’il a dit un seul truc de sensé aujourd’hui ? Tout tourne trop vite, la nicotine l’a un peu trop détendue. « Et toi ? Après tout, on est amené à se revoir, autant faire les présentations. » C’est vrai. Il le regarde en silence et il a compris bien sûr, que ce serait ici qu’ils se reverraient, mais son petit rattrapage le fait doucement rire. « Il Kyung. » Il hésite une seconde puis tend la main vers le plus jeune pour finaliser ces présentations tardives. Il n’était pas obligé, mais il faut croire que les frôlements l’ont rendu avide. Hyo lève à peine la main qu’il la lui saisit avec autant de fermeté que de douceur. Il la presse un peu et la secoue une fois avant de la relâcher, non sans laisser ses doigts longer sa paume de manière presque inconsciente. « Je pense qu’on se reverra souvent, oui. » Même si les choses redeviendront sûrement comme avant avec de simples bonsoirs et des regards échangés. Il s’attarde rarement lorsqu’il ne fait que venir chercher sa princesse, aujourd’hui a été une exception qui l’a poussé dans une drôle de direction et il ne pense pas à la réitérer. C’est un peu déconcertant et il n’attend plus que de rentrer se poser devant une bonne glace et un programme quelconque à la télé pour se changer les idées. Na Young entoure ses épaules de ses bras courts et y dépose sa tête tout contre. « Elle commence à fatiguer… je te remercie pour la compagnie et hm… tu salueras les autres de ma part ? Je pense qu’on va rentrer. » Dit-il en caressant le dos de sa fille, puis il s’approche de Hyo et se tourne de façon à ce qu’elle puisse le voir. « Tu dis aurevoir chérie ? » Et Na Young agite la main avant de se frotter les yeux. « Annyeong oppa. »

Tu dois bien l'avouer, cette conversation te fait du bien. Tu ne comprend pas vraiment pourquoi mais tu te sens moins vide. Ces derniers temps ont été difficile pour toi, tu ressens souvent un vide, un sentiment de solitude qui te ronge. Alors quand tu te retrouve à discuter avec ce jeune papa tu te sens bien. Des sensations agréables te submergent. Elles comblent un peu ta solitude. Tu as l'impression d'exister à nouveau. Peut-être que les sentiments que tu commences à éprouver pour cet homme y sont pour quelque chose. C'est peut-être ça qui te fait te sentir un peu moins seul d'un coup. C'est peut-être grâce à ça que tu lui offre des sourires sincère. Oui, parce que depuis quelque temps, tu cherches à garder le sourire et à apporter ta bonne humeur mais ce n'est pas toujours facile de prétendre. Mais tu restes Hyo, le garçon qui gardera toujours le sourire même au milieu du chaos.
Étrangement, il continue de s'intéresser à toi. Tu ne sais pas vraiment s'il fait ça par réel intérêt ou s'il tient juste à être polie avec toi mais tu te prends au jeu. Le fait que tu sois à l'aise et en confiance aide sûrement. Tu es un peu moins honteux de raconter ta vie. Tu lui révèles que les enfants sont toujours fascinés par tes oreilles ou tes lèvres. La plupart des enfants de la garderie ont cette habitude de posé leur regard sur tes lèvres durant de longues secondes. Au début cela te déstabilisait mais aujourd'hui, tu n'y prête plus attention. La réponse du jeune papa te surprend quelque peu, à tel point que tu ne peux pas t'empêcher de sourire à nouveau avant de baisser les yeux, gêné. Ce n'est qu'un simple compliment, ça ne veut rien dire, alors pourquoi tu ne sais d'un coup plus où te mettre ? Tu redeviens d'un coup un peu plus timide. Tu n'ose même plus relever le regard vers lui. Un silence de quelques s'installe avant qu'il ne vienne le brisé calmant un peu les pensées qui s'agitent dans ton crâne. Il te demande ton âge révélant le sien par la même occasion. Timidement tu lui révèles le tien. Un sentiment de honte s'empare de toi. Tu ne devrais pas alimenté tes fantasmes avec des pensées que tu peine à contrôler. Tu n'es qu'un garçon et cet homme devant toi est père d'une petite fille, ça devrait suffire à calmer ton cerveau qui s'agite un peu trop. Et puis pour tenter de revenir sur terre tu te présente. Comme toujours, tu t'emmêles et dit n'importe quoi. Ça n'empêche pas le papa de se présenter, il te tend même la main alors tu fais de même. Un nouveau contact. Quand il relâche la pression, ses doigts glissent le long de ta paume. Et voilà, tout s'agite dans ton bocal. « Je pense qu’on se reverra souvent, oui. » Tu souris, et puis tu fourres tes mains dans tes poches. Tu te contente de lui répondre d'un simple signe de la tête. La petite se blottit contre son père signe qu'elle commence à perdre patience. « Elle commence à fatiguer… je te remercie pour la compagnie et hm… tu salueras les autres de ma part ? Je pense qu’on va rentrer. » Tu aurais voulu que la discussion continue encore un peu. « Oui, je leur dirait. » répond-tu simplement alors que tu fais signe à Na Young. « Au revoir ! » dis-tu en les regardant tous les deux s'éloigner. Tu restes planté là quelque seconde, avant de tourner les talons et rentrer dans la garderie où tout le monde doit se demander où tu es passé.