Peut-être avais-je l’air de me vanter. Peut-être était-ce cas, la modestie ne m’avait de toute façon, jamais défini. Parce que j’étais Zhang Hera, mon mariage se devait d’être somptueux, de faire pâlir d’envie les stars d’Hollywood mais parce que j’étais bien plus raffinée et d’un monde fermé qu’eux, assurément, le vent de la réception ne circulerait que de le grand monde. Je voyais tout ceux ci encore loin, je souhaitais prendre mon temps avant de porter le voile blanc. Non pas parce que je doutais mais que… Tout aussi amoureuse que j’étais, j’aspirais à savourer ma jeunesse ? Tout juste dans ma vingtième année, si nous nous étions empressés de nous fiancer en gage de notre amour réciproque, nous n’étions pas forcément prêts à accéder au statut marital. S’enivrer de l’insouciance de la période des fiançailles n’était pas un mal. D’autant que ce voeu, nous l’avions formulé encore sans l’assentiment de nos parents. Si je ne m’inquiétais des siens, je savais que du côté des miens, cet engagement ferait tout un foin. Alors oui, l’acceptation de chacun ne serait pas une mince affaire. Par respect pour mon père, les préparatifs du mariage je ne prévoirais pas avant mes vingt et un an. « Ma famille est composée de tempérament particulièrement forts », en ris-je presque en réponse à ta question. « Et mon choix de fiancé ne fait pas l’unanimité. » Je m’efforçais d’en parler avec légèreté. De ne pas étaler ô combien ce sujet pouvait véritablement me préoccuper. Et intérieurement, je te remerciais d’appartenir à la rare catégorie de personnes qui ni ne se mêlait ni ne jugeait les relations et sentiments d’autrui. M’occupais-je des couples des autres ? À moins d’y voir une source de sentiments et de problèmes néfastes pour une personne à qui je tenais, cela ne me regardait. D’ailleurs ma question, si elle s’agrémentait d’une once de sincère curiosité, avait premièrement pour vocation de te rendre l’amabilité. Mais tu n’eus matière à t’étaler sur le sujet. À t’entendre prétexter les études, je ne pus que te comprendre. J’en souriais presque légèrement, repensant à mon état d’esprit arrivant ici. Hors de question de me mélanger à cette population, de m’intégrer dans ma fraternité, alors pour ce qui était de flirter… Sans doute continuerais-je à être seule si mon petit fiancé d’enfance n’était venu un jour m’invité à diner. Que tes études soient ta priorité s’avérait des plus recevables et louables à mes oreilles. J’entendais il y a encore un peu moins d’un an en faire autant. À croire que par mon mode de vie, j’avais commencé à me relâcher dans mon assiduité ? « Oui, tu as raison, » acquiesçais -je  à ta proposition de nous mettre à ce travail que j’étais venue effectuée. « Nous avons perdu assez de temps, n’est-ce pas ? » m’adressais-je à mon chenapan de chien sur les dernières syllabes. Livres et fiches que j’avais amené, je sortais. De finances, nous discuterions. Loin de mon domaine d’études, il s’agissait bien de ta spécialisation pour laquelle j’avais émis le souhait de m’initier. Je souhaitais comprendre et maitriser un minimum les rouages de ce système qui participait, entretenait et alimentait notamment l’incommensurable fortune de mon père. Jethro couché à nos pieds, vraisemblablement calmé et désormais soucieux de se reposer, pendant un certain temps, il ne devrait guère nous déranger. Quant à ma concentration, j’avais déjà chassé toutes pensées et tergiversions qui pourrait lui nuire aux dépends de l’efficacité de ce cours particulier. Je ne demeurais pas moins, malgré mon ouverture au monde et aux divertissements, une machine à étudier.