« tu trouves ? » qu’elle te demande, d’une voix douce et mignonne. t’as l’impression d’être la première personne à lui montrer un quelconque intérêt à travers ses formules. ça pourrait être simplement de la politesse. mais ce n’est pas le cas. t’es vraiment intéressé par tout ça. si t’avais pas choisi le sport, t’aurais sûrement fait des études de science. alors, tu peux comprendre la fascination qu’elle ressent à écrire des formules. « oui. » que tu réponds simplement alors que tu lui souris encore un peu. finalement, tu regrettes de moins en moins d’être resté et de parler avec elle. t’as de nouveau l’impression que vous êtes dans votre monde, que votre bulle s’est reconstituée. sauf que c’est une bulle complètement différente de la précédente. la première était silencieuse et observatrice alors que pour celle-là, vous discutez, en laissant cependant, toujours une part de mystère entre vous. et t’aimes ça. même si ce n’est pas une sensation semblable à celle que c’était avant que tu viennes l’aider, ça t’apaise toujours. maintenant, c’est sa voix et son visage qui calme tes angoisses et tu continues de sourire alors que tu t’allonges sur le sol, toujours un sourire aux lèvres. t’es bien là et encore plus quand elle te parle de sa vision des choses. tu juges pas hyuk, jamais. t’écoutes, tu conseilles, mais jamais tu ne juges et ce même si tu n’es pas d’accord avec ce que tu entends. alors, elle peut être certaine que jamais tu n’oseras émettre un jugement sur ce qu’elle dit ou fait. t’es mal placé pour ça. tu finis par lui demander son prénom, parce que tu sais que c’est la chose à faire. vous avez besoin de faire les présentations maintenant. t’aurais du le faire en premier, mais comme on dit ladies first. bagheera qu’elle te dit et tu ouvres les yeux en grand surpris par ce prénom si exotique et pourtant ça te choque pas tant que ça. « bagheera. » que tu répètes, savourant la prononciation britannique de ce prénom. et tu souris en pensant que ça lui va tellement bien un prénom comme celui-là. t’aurais été plus surpris si elle avait eu un prénom banal ou commun comme ji young par exemple. alors, que là, c’est unique, différent. un peu comme elle. t’as l’impression que ça va bien avec sa personnalité, comme si tu la connaissais depuis des années, alors que tu ne lui parles que depuis quelques minutes. son regard se bloque dans le tien alors qu’elle te demande ton prénom. tu souris alors que t’essaies de déchiffrer son expression et ce qu’elle ressent en te regardant, mais tu fais chou blanc. c’est bien la première fois que tu n’arrives pas à lire une personne et si avec quelqu’un d’autre ça t’aurait embêté, avec elle, t’apprécie. t’as l’impression d’être devant un puzzle de plus de mille pièces que tu dois résoudre et t’aimes ce challenge. « hyuk jae. » tu finis par lui répondre avec un sourire alors que ton regard n’a toujours pas quitté ses yeux. le silence s’installe à nouveau entre vous et ce n’est pas gênant ou même malaisant. c’est votre marque de fabrique, votre monde. après quelques secondes, quelques minutes, tu sais pas vraiment, tu finis par t’allonger sur le côté et tu pointes le carnet du doigt, sans le toucher. « tu me montreras un jour tes formules ? » tu demandes pour un autre jour, parce que ce carnet-là, même si t’as réussi à le sauver, t’es pas sûr de pouvoir lire ce qu’elle y a écrit. t’insinues aussi que tu veux la revoir sans le dire directement pour ne pas être trop rapide.

finalement lui parler et venir l’aider n’étaient pas des mauvaises idées malgré ce que tu pensais. certes, votre relation ne sera plus jamais la même. mais c’est sûrement le début d’autre chose, de quelque chose de nouveau, de quelque chose que vous n’auriez pas pu avoir si vous aviez continué de vous murer dans votre silence. l’un comme l’autre vous vous ouvrez à l’autre, lentement, comme un coquillage le ferait pour révéler la perle cachée à l’intérieur de sa coquille. vous restez mystérieux et en même temps vous donnez quelques informations sur vous-mêmes. ce n’est pas des informations cruciales, à part peut-être votre prénom, mais pour toi elles sont inestimables. tu apprends à connaitre cette jeune femme que tu n’as jusqu’à présent qu’observer de loin et de dos. ça te fascine de voir à quel point elle est différente de toutes les femmes que tu as rencontré jusqu’à maintenant. elle a sa propre vision de voir les choses et ça te plait. t’as envie de voir le monde à travers ses yeux. tu veux la connaitre plus et passer plus de temps avec elle. c’est pour cette raison que tu lui demandes si un jour tu pourras voir ses notes. ainsi tu lui fais part de ton désir de la revoir mais aussi de ton intérêt pour ce qu’elle écrit. bagheera semble ne jamais avoir eu quelqu’un qui s’intéressait à ce qu’elle écrivait et ça te fait plaisir d’être le premier. comme si tu devenais quelqu’un de spécial pour elle. cette idée te fait sourire et si tu avais été une jeune fille t’aurais même sûrement rougi par tes pensées. sauf que ce n’est pas le cas surtout parce que tu fronces légèrement les sourcils alors que le silence continue de vous entourer. tu commences même à te sentir mal à l’aise. est-ce que tu l’as froissé en lui demandant de voir ses écrits ? est-ce qu’elle ne veut pas te revoir ? est-ce que tu lui as fait peur ? est-ce qu’elle veut que tu partes ? tant de questions qui restent sans réponses jusqu’à ce que bagheera réponde. tu pousses un discret soupir de soulagement quand elle accepte. ton cœur rate un battement alors que tu te rends compte qu’elle veut elle aussi te revoir. tu souris comme un adolescent. « merci. » tu murmures sans quitter tes yeux sa silhouette de profil. elle pose à nouveau les yeux sur son carnet et tu remarques son sourire ainsi que l’étincelle que tu discernes dans ses yeux. elle est heureuse que quelqu’un s’intéresse à elle. s’il n’y a que ça pour voir son sourire tous les jours, tu veux bien l’écouter te parler de toutes les formules qu’elle couche sur papier du lever au coucher du soleil. bagheera finit par reporter son regard sur toi et tu n’as pas quitté ton sourire qui s’agrandit même quand vos yeux se lient. « j’attends ça avec impatience alors. » que tu dis en réponse à ses paroles. tu la vois poser son regard autour de vous et tu souris. elle est vraiment unique cette fille et ça te plait vraiment. tu ressens le besoin de la protéger. mais pas comme un grand frère le ferait, plus comme un homme le ferait avec une femme. tu souris un peu plus à cette pensée avant de te lever doucement. tu époussettes tes vêtements avant que ton regard retrouve à nouveau celui de la jeune femme. « t’as déjà fait un tour de moto ? » que tu demandes sérieux. tu veux l’amener avec toi sur ta bécane pour qu’elle puisse expérimenter le monde que toi tu aimes. est-ce que ça lui plaira t’es pas vraiment sûr. alors, tu tends la main dans sa direction. à elle maintenant de décider. soit elle prend ta main et décide de te faire confiance, soit elle reste là et toi tu rentreras bredouille sans lui avoir montrer ce qui te fait vibrer.

sa voix douce t’apaise et tu souris quand elle accepte de te montrer ses notes. tu es réellement intéressé par tout ça. ce n’est pas du tout une technique de drague de mec relou. tu n’es pas un mec comme ça. déjà tu ne dragues pas, parce que tu ne sais pas faire et que ça se voit à des kilomètres quand tu essaies de le faire. non là, tu veux vraiment voir le monde à travers ses yeux. tu la trouves touchante dans sa façon de parler et de regarder les choses autour d’elle. bagheera est aussi unique que son prénom, et ça te plait. elle te plait cette jeune femme et tu ne regrettes plus d’être venue l’aider et de lui avoir parler. certes, votre relation ne sera plus jamais la même mais, vous avez ouverts les portes à quelque chose d’autre, quelque chose de nouveau, quelque chose qui t’aspire sans que tu ne puisses rien faire. parce que tu sais que tu la reverras. soit par hasard, soit parce que tu auras provoqué ce hasard. elle ne te laisse pas indifférent. mieux encore, elle t’intrigue et t’as bien envie de reconstituer le puzzle qu’elle est pour découvrir plus en profondeur la femme qui se cache derrière la petite fragile que tu as sous les yeux. alors, tu brises encore une fois le silence te levant, lui tendant la main en demandant si elle a déjà fait de la moto. sa réponse négative te donne encore plus envie de lui découvrir toutes les sensations que tu ressens quand t’as le guidon dans les mains. tu veux partager avec elle ta passion, le plaisir que tu ressens quand tu es sur ta bécane et puis la vitesse qui te rend euphorique. t’es pas non plus un fou furieux, mais tu aimes bien tourner l’accélérateur pour aller légèrement plus vite. cependant, si elle accepte de monter sur ta moto, tu iras lentement. tu ne voudras pas lui faire peur alors qu’elle ne te connais pas. peut-être même qu’un jour tu pourrais lui apprendre à conduire une moto. enfin avant ça faudrait déjà que bagheera attrape la main tendue que tu lui offres. quand elle le fait, tu ne peux pas cacher ton sourire et tu serres sa main dans la tienne pour ne pas qu’elle s’enfuit. elle te pose une question et tu continues de sourire alors que tu lui réponds. « exactement. j’en fais depuis des années maintenant. » t’as vingt-six ans dans quelques jours et ça doit faire presque plus de huit ans que tu conduis ton engin. tu l’amènes vers ta moto toujours sa main dans la tienne. tu ne veux pas la lâcher et tu ne la lâcheras pas à moins qu’elle te le demande. les battements de ton cœur augmentent alors que tu sens sa chaleur se diffuser en toi. tu voudrais que ce moment ne se termine jamais, que vous restiez ainsi longtemps. mais tu sais qu’à un moment, tu devras lui faire tes adieux et ça te brise le cœur. ce qui te rassure c’est que tu feras tout pour la revoir quitte à traverser toute la ville à pieds ou au guidon de ta machine. tu ne sais pas vraiment pourquoi, t’aimerais que ce sentiment soit réciproque, que bagheera aussi veuille te revoir autant que toi tu meures d’envie de passer encore du temps avec toi. heureusement, que tu ne veux pas la laisser partir pour le moment. arrivés devant ta moto, tu te retournes vers elle toujours avec un sourire. « ça te dit de faire un tour avec moi ? » t’espères qu’elle acceptera. t’as même toujours un deuxième casque avec toi, celui de ta petite sœur, puisqu’elle adore monter dessus avec toi. et puis même si tu n’en avais eu qu’un seul, tu lui aurais donné. « tu as confiance en moi ? » finis-tu par lui demander alors que tu ne t’arrêtes pas de sourire. t’as l’impression de te retrouver à la place de aladdin qui demande ça à jasmine avant qu’elle ne monte sur le tapis volant. mais c’est presque la même situation. tu veux que bagheera sache qu’elle peut te faire confiance, que tu ne la blesseras jamais.

la main de bagheera est toujours dans la tienne et elle ne semble pas vouloir la lâcher. cette simple constatation fait bondir ton cœur dans ta poitrine. t’as l’impression qu’il a décidé de se lancer dans une course folle et qu’il ne pourra jamais être essoufflé par tout ça. tu ne crois pas que tu pourrais en avoir marre de cette sensation qui t’habite alors que tu l’amènes près de ta moto. c’est fou ce que tu ressens alors que tu viens simplement de la rencontrer, de lui parler. mais le fait de l’observer depuis des semaines, t’as l’impression de la connaitre depuis longtemps. sauf que ce n’est pas le cas. jusqu’à maintenant, elle n’était qu’un mirage, qu’une inconnue que tu fixais pendant des heures pour apaiser ton esprit et essayer de dormir un peu. et maintenant, tu n’auras plus besoin de ça. tu pourras venir directement t’installer à ses côtés et observer les étoiles pendant qu’elle écrira sur son carnet. rien que cette pensée étend encore ton sourire si c’était possible. t’es heureux d’être en sa présence et t’es heureux qu’elle ne refuse pas de te suivre. t’espères qu’elle est comme toi et qu’elle veut prolonger encore un peu votre moment à deux. parce que tu ne sais pas quand tu la reverras la prochaine fois et ce même si tu feras tout pour ça. hors de question que tu laisses beaucoup de temps passer sans revoir son visage, sans écouter à nouveau sa voix. en l’espace de quelques minutes, elle est devenue comme indispensable à ta vie, comme une drogue dont tu aurais besoin pour vivre. vous arrivez enfin devant ta moto et tu veux savoir si elle a confiance en toi. apparemment c’est le cas puisqu’elle hoche la tête de bas en haut et qu’elle n’enlève pas sa main de la tienne ne cherchant pas à s’enfuir. est-ce que bagheera veut vraiment faire un tour sur ta moto ? est-ce qu’elle appréciera ce moment ? t’es pas sûr alors, tu ne dis plus rien et tu l’observes. tu fixes ton regard sur son visage qui se lève au ciel et tu souris encore un peu. elle est belle. pas forcément, une beauté fatale ou une beauté que l’on trouverait dans un magazine. non, bagheera a un charme unique et c’est ce qui te plait. tu préfères les personnes avec quelque chose bien à eux et c’est le cas de la jeune femme. sa voix te ramène sur terre et tu plantes ton regard sur elle. « c’est facile. je vais te montrer. » tu lâches sa main et tu ressens comme un vide. une sensation de froid s’empare de ta main et de ton cœur. tu préfères donc t’occuper à faire autre chose plutôt que de te concentrer sur cette impression. tu ouvres l’assise et récupères le second casque avant de lui tendre. lorsqu’elle l’a pris, tu tiens le guidon pour que ta moto ne soit plus sur la béquille et tu la remets droite. « tu poses ton pied sur le milieu et tu enjambes l’assise avec ta jambe avant de t’asseoir. » tu continues de lui sourire alors que tu tiens la machine fermement. c’est lourd, mais tu la tiendras autant de temps qu’il le faudra pour qu’elle puisse se sentir à l’aise. tu fais exactement ce que tu as dit et tu enfourches l’engin. une fois placé, tu portes ton attention sur bagheera. « maintenant à ton tour. tu te mets derrière moi et tu t’accroches fermement à ma taille. » tu ne cesses pas de la regarder, pour lui donner du courage, mais également pour qu’elle sente qu’elle peut toujours te faire confiance.

comme elle t’a parlé des formules qu’elle couche sur papier, t’as envie de lui montrer ta passion et ce même si tu n’as pas encore réellement vu la sienne. tu veux qu’elle entre un peu plus dans ta vie, dans ton intimité malgré que vous ne vous connaissiez pas. ton cœur bat rapidement alors que tu as sa main dans la tienne tandis que vous vous rapprochez de ta moto. l’excitation du moment, mais aussi sa présence, rendent ce moment encore plus magique qu’il n’y parait. tu ne sais pas pourquoi, mais tu voudrais que le temps s’arrête et que cette nouvelle bulle que vous avez créé après avoir entamé la conversation ne se brise jamais. pourtant quand tu laisses sa main pour lui expliquer ce qu’elle doit faire, tu n’arrives pas à t’enlever cette impression que votre bulle se fissure légèrement. tu préfères te concentrer sur quelque chose d’autre. tu expliques donc à bagheera comment elle doit se placer sur la moto en lui faisant une démonstration. et tu lui souris, alors que ton regard est planté dans le sien. tu ne veux pas que tes yeux la lâchent pour qu’elle se sente en sécurité et qu’elle te fasse confiance. elle enfile le casque et tu lui souris encore plus tandis que tu devines ses yeux sous la visière. ses doigts viennent se poser délicatement sur ton épaule alors qu’elle prend appui sur toi pour venir s’asseoir derrière toi. si avec d’autres tu aurais pu ressentir le changement de poids avec elle ce n’est pas le cas. bien sûr qu’il y a un léger changement, mais ce n’est rien comparé à ce que ça te fait avec certains de tes potes. parce que oui, il n’y a que des mecs qui soient montés sur ta bécane, si on enlève ta sœur et ta mère. bagheera est la première parce que même tes deux exs n’ont jamais eu ce privilège. ça te fait bizarre qu’elle soit derrière toi mais tu continues de sourire, même si elle ne te voit pas alors que sa voix retentit à nouveau. « oui. » dis-tu simplement alors que tu enfiles ton casque. ses bras s’enroulent autour de ta taille et tu ne peux pas t’empêcher de sentir tes joues s’embraser. tu es embarrassé d’avoir son corps si près de toi. tu sens sa poitrine se soulever au rythme de sa respiration contre ton dos. heureusement que ton casque cache ton visage, parce que tu as la couleur rose de ta fraternité sur les joues. tu souffles longuement et discrètement pour laisser ton corps retrouver une température normale, en vain. « prête ? » que tu demandes en tournant légèrement la tête vers elle. quand tu as sa réponse, tu mets la moto en marche et lorsque le moteur vrombit, un immense sourire s’affiche sur tes lèvres. tu viens placer une de tes mains sur les siennes pour vérifier qu’elle est bien accrochée, tu ne voudrais pas qu’elle tombe, et tu tournes lentement l’accélérateur. un frisson parcoure ton corps et tu t’élances dans les rues de séoul. t’as pas vraiment de destinations. tu veux juste qu’elle entre dans ton monde, dans ta passion. tu ne vas pas vite, du moins pas aussi vite que tu n’aurais fait si tu avais été tout seul, veillant toujours à ce que bagheera te tienne bien. après quelques minutes, tu t’arrêtes devant une supérette et tu coupes le moteur. « ça va ? » tu demandes alors que t’enlèves ton casque et que tu te retournes vers elle. « tu as faim ? » rajoutes-tu, espérant que sa réponse sera positive parce que toi tu meures d’envie de te faire des ramens.