Ivy, sans s’en rendre compte avait évoqué un sujet sensible pour moi ces derniers temps, surtout depuis l’annonce du médecin comme ca il était impossible pour moi de porter les enfants de Shinji. Un défaut de confection qui m’avait rongé ces dernières semaines au point de mettre notre couple en péril. Je m’obstinais à essayer n’y éprouvant plus aucun plaisir. J’avais conscience que Shinji devait mal le vivre également, prenant sur lui pour me soutenir, subissant mes sautes d’humeur régulières. Cette femme avait su taper là où ca faisait mal, à croire qu’elle avait un radar. Autant ses autres piques n’avaient aucun effet sur moi, j’avais même tendance à les retourner contre elle sans qu’elle en ait conscience, autant celle-ci avait fait mouche. J’étais sortie de la grande salle, ne pouvant faire face à cette conversation, laissant un Shinji seul au milieu de ses vautours qui n’oserait lui-même avouer la vérité de peur de me blesser d’avantage. Je savais qu’il aurait voulu me courir après pour me serrer dans ses bras au lieu de me laisser seule sur ces grandes marches avec ma tristesse. Pourtant, il se devait de garder une certaine forme de fierté face à cette famille qui prônait l’image avant le reste. Je me devais d’être forte. C’est ce moment précis que Andy choisit pour faire son entrée, me prenant au dépourvue. Paniquée, je lui tournais le dos pour qu’il ne voie pas ces larmes sur mes joues. Je soupirais, presque soulagée de l’entendre s’excuser, pensant qu’il allait faire demi-tour. Cependant, je sursautais, lâchant un sanglot bruyant quand il posait ses mains mes épaules. Si je voulais cacher mes larmes, il était trop tard pour nier. Et comme si un verrou avait lâché, l’eau affluait abondamment sans aucune retenu de mes yeux. Je me tournais vers Andrew, m’accrochant à sa chemise que je mouillais de ma peine, lui cachant mon visage enlaidie par la tristesse. « Pardon… » Murmurais-je pour je ne savais vraiment quelle raison. Sa femme choisit le moment parfait pour faire une nouvelle entrée appelant son mari a tout va. Instinctivement, je reculais à tâtons, l’attirant avec moi. Quand ma main trouva la poignée d’une porte, je la tournais machinalement, nous poussant à l’intérieur. « Je ne veux pas qu’elle me voit pleurer. » murmurais-je à l’attention de mon ami auquel je m’agrippais toujours. Si Ivy nous voyait ainsi, elle risquait bien de déclencher une troisième guerre mondiale.