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sharing our pain (yuba)
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Re: sharing our pain (yuba) | Mar 6 Fév 2018 - 9:14 Citer EditerSupprimer
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yury &' bagheera
/// une année s'est écoulée depuis ce jour. une année durant laquelle elle n'a jamais réussi à exprimer ce qu'elle ressent face à l'absence de bae ju. une année pendant laquelle elle a cru qu'elle ne pourrait jamais trouver quelqu'un qui pourrait la comprendre, qui pourrait savoir ce que ça fait, à quel point ça déchire le coeur d'être séparé de la seule personne qui comptait vraiment. celle qui vous aide à continuer d'avancer, qui a pris le même chemin et qui suit votre route pour vous faire grandir, évoluer, de la meilleure des manières. celle qui vous rend meilleur au fur et à mesure du temps, et qui voit en vous ce que vous avez de plus beau à offrir, qui ne vous jugera jamais. parce qu'il était tout ça à la fois, bae ju. il était celui qui la rendait invincible dans ce monde qui n'a jamais tourné rond pour elle. il était celui qui la rendait forte, prête à affronter toutes les épreuves, tant qu'il était là. et jamais, elle n'a cru possible de pouvoir se confier à une personne qui peut éprouver la même chose. qui a vécu l'absence, la disparition de cette âme qui a rendu le monde meilleur. mais face au jeune homme, c'est comme si elle était face à elle même. la même douleur dans le regard, la même peine qui défigure les traits doux d'un visage qui recherche désespérément un échappatoire, un moyen de continuer d'avancer. elle se sent chanceuse sous ce ciel étoilé. parce que ce soir, elle a quelqu'un à qui se confier, quelqu'un qui ne la prendra pas pour une folle de ressentir de telles choses face au manque de bae ju. une personne qui peut facilement imaginer ce qu'elle vit au quotidien, sans avoir le courage d'en parler, à qui que ce soit. alors elle reste attentive, à ses mots, à ses gestes. elle a cette sensation de ne plus être seule dans la noirceur de la nuit. et ça lui fait du bien. à l'écouter, sa tête se relève irrémédiablement vers le jeune homme, ses yeux s'écarqullant petit à petit. elle lui laisse le temps de s'exprimer, de dire ce qu'il a sur le coeur. et ça la déchire à l'intérieur, parce que finalement, il est exactement comme elle. il n'arrive pas à croire que sa soeur a définitivement disparue du monde. un sourire teinté de tristesse prend place sur ses lèvres alors qu'elle penche la tête sur le côté. "j'ai toujours cru qu'il était quelque part, que finalement il se cache juste dans un coin sans que je ne le sache où. je le cherche même encore parfois." ses escapades qui inquiètent à chaque fois ses proches, ses envies de parcourir le monde dans l'espoir vain de reposer son regard sur lui, c'est tout ce qui l'aide à tenir depuis. "il n'a pas entièrement disparu. son âme s'est juste égarée et je n'arrive pas à le retrouver, en fin de compte." elle renifle légèrement, pouvant sentir les larmes lui monter aux yeux, elle n'est pas si naïve, mais a envie de l'être, pour garder l'espoir qu'un jour, tout s'arrangera. "j'ai l'impression que si j'arrête de le chercher, il disparaîtra à tout jamais, que je resterais seule jusqu'à la fin. j'ai beau avoir cet espoir de le revoir, je sais que ça n'arrivera pas. les gens ne se rendent pas compte à quel point c'est difficile de n'avoir plus rien à quoi s'accrocher, à quel point ça fait peur, surtout." parce que c'est ça, au fond, qui l'empêche de faire convenablement son deuil, qui la pousse à continuer d'espérer l'impossible. elle n'est pas encore prête à affronter le monde seule, sans aucune aide de sa part. elle n'a pas encore la force d'avancer sans lui, de laisser son âme continuer sa propre route. qu'ils soient définitivement séparés. apprendre à vivre sans son aide, sans les réponses à ses interrogations est bien trop compliqué à ses yeux. alors elle garde encore un peu d'espoir, qu'un jour, elle aura le courage de passer le déni pour avancer, correctement, avec ou sans aide. l'espoir de grandir en le faisant vivre à travers elle, sans savoir comment faire.
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Re: sharing our pain (yuba) | Jeu 15 Mar 2018 - 0:57 Citer EditerSupprimer
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yury &' bagheera
ta famille aurait pu te comprendre, après tout, tu n'es pas le seul à avoir perdu ta sœur. jinhee aussi a perdu sa grande sœur, mais toi, c'est une partie de toi qui s'est envolé. ta sœur jumelle, celle avec qui tu partageais absolument tout. ce qu'on dit sur les jumeaux a été vrai pour vous, quand min hee n'allait pas bien, tu le savais, tu le ressentais. cette douleur poignante de ce soir horrible, lorsqu'elle est partie, te hante encore parfois certaines nuits. mais ça, les autres peuvent-ils le comprendre ? peut-être que oui, mais pas pour toi, sans doute parce que tu es le seul à ne pas accepter de devoir faire ton deuil. la mort de ta sœur jumelle t'a détruit, tu n'es plus que le reflet de toi-même depuis qu'elle n'est plus là, depuis que tu survis, chaque jour, subissant son absence douloureuse. tu ne sais juste pas comment continuer de vivre sans elle, mais une chose est sûre, le temps que toi tu seras en vie, elle, vivra en toi. à tout jamais. comme elle l'a toujours fait. alors oui, rouvrir cette plaie te fait peur. tu as peur d'y découvrir qu'il ne reste plus rien de toi, de te rappeler cette affreuse et triste réalité qu'est devenue ta vie depuis qu'elle est partie. pourtant, ce soir, c'est différent. pourquoi ? tu ne connais même pas cette fille, du moins, tu ne lui as jamais parlé. mais oui, c'est toujours plus facile d'en parler à quelqu'un qu'on ne connait pas mais surtout: quelqu'un qui pourrait nous comprendre sur toute la ligne. cette compréhension, cette douceur dans ses paroles, le calme apaisant de cette nuit. tu as l'impression de vider ton cœur d'un poids, pour combien de temps? tu n'en sais rien, mais ça te fait du bien. par sa présence, elle te prouve que tu n'es plus seul même si au final, tu ne l'as jamais réellement été. c'est son absence qui te force à ressentir les choses de cette manière. doucement, tu tournes ton visage dans sa direction lorsqu'elle reprend la parole, tu n'es même plus sûr de savoir si ton cœur s'allégit ou s’effrite au fil des secondes. sans doute parce que tu penses comme elle, et que cette jeune femme parvient à mettre des mots sur ce qu'elle ressent, tu ressens la même chose mais tu n'as jamais su l'expliquer. alors oui, tu te sens comme soulagé d'y mettre enfin des mots, d'entendre que tu n'es pas le seul à ressentir tout ça. tu aurais préféré l'être, oui, tu ne souhaites ça à personne, même à ton pire ennemi. tu ne lui souhaiterais jamais de souffrir de cette manière mais vous n'êtes plus seuls dans votre terrible malheur. tu baisses un court instant les yeux lors d'un léger moment de silence que la nuit berce, mais lorsque tu l'entends renifler, tu remontes aussitôt ton regard dans le sien. tu y vois ses yeux brillants, tu sais à quel point c'est difficile, tu es même plutôt bien placé pour le savoir. tu ne peux rien faire, strictement rien, juste être là en soutien, lui montrer qu'elle n'est pas la seule à ressentir tout ça, qu'elle n'est pas la seule à souffrir. ses paroles sont poignantes, déchirantes. déchirantes parce que tu peux à la fois la comprendre et à la fois te sentir impuissant et incapable de vous aider, comment vous sortir de là? tu n'as même pas de solution, aucune. tu acquiesces simplement ses paroles d'un discret geste de la tête. « toi aussi... » souffles-tu, d'une voix infime et cassée. tu prends une inspiration comme si ce simple geste pouvait te donner un peu de courage, en vain. « j'ai l'impression que si j'arrête d'y croire, je vais devoir... affronter. et j'en ai pas la force, je tiendrais jamais... » à nouveau tu baisses les yeux. ce n'est pas bien de fuir la vérité, de repousser le deuil comme vous le faites mais vous souffrez beaucoup trop, il faut vous comprendre. « je ne suis même pas sûr de pouvoir réussir à faire le deuil un jour, je me sens condamné. » quelque chose que tu n'as jamais dit clairement mais des paroles qui sont pourtant sorties tout naturellement. tu parviens à mettre des mots sur ce que tu ressens enfin, parce qu'au final, tu sais qu'elle n'a pas réellement besoin de mots. vous vous comprenez, vous ressentez la même chose, malheureusement. tu déglutis, relevant le regard vers elle avant d'approcher ta main de son bras, tu es tactile comme garçon oui, ça ne se fait peut-être pas mais c'est comme ça que tu veux lui montrer ton soutien. doucement, tu viens lui caresser le bras, en signe de compréhension mais aussi de sincérité lorsque tu lui souffles un douloureux: « je suis désolé. »
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Re: sharing our pain (yuba) | Jeu 10 Mai 2018 - 19:55 Citer EditerSupprimer
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yury &' bagheera
/// elle se demande, parfois, comment peuvent faire les gens normaux pour supporter la perte d'un être cher. comment font-ils pour affronter cette douleur si singulière. elle n'arrive pas à comprendre comment les hommes peuvent continuer leur chemin lorsqu'ils perdent la meilleure partie d'eux-même, car pour elle, tout ça est impossible. elle stagne depuis cet accident. elle n'avance plus dans sa vie de tous les jours, elle recule face au futur qui se dessine devant elle. le coeur qui se serre, le souffle coupé lorsque son image apparaît à son esprit, elle n'est pas capable de poursuivre sa propre route sans lui. elle n'a jamais réellement osé en parler, de ces appréhensions, de cette peur de vivre sans lui qui la consume peu à peu. pourtant, ce n'est pas faute d'avoir une épaule solide sur laquelle se reposer, ma, mais elle n'a jamais réussi à exprimer sa souffrance. elle avait beau avoir perdu un frère, ma, elle, avait perdu un fils. la perte était trop grande, trop importante pour cette famille bancale mais aimante. alors elle s'était terrée dans un silence assourdissant, et s'échappait à la moindre bousculade. comme ce soir. et finalement, le temps n'atténue pas la souffrance. elle reste là, bloquée dans la souffrance qu'elle ne sait plus comment gérer. seulement, elle s'est tellement habituée à vivre avec qu'elle ne saurait comment réagir si elle trouvait le moyen de l'atténuer. un cercle vicieux, et malgré toutes les décisions qu'elle pourrait prendre, le résultat resterait le même ; elle ne saurait toujours pas ou aller. alors, pour ce soir, elle préfère rester là, à contempler les restes d'une vie qui n'aura jamais plus la même saveur. son regard posé sur le garçon à ses côtés, elle semble un peu moins tourmentée. parce que pour la première fois, elle peut poser des mots sur ce qu'elle ressent sans pour autant être jugée. elle peut se morfondre sur ce qu'elle a perdu sans avoir peur d'être incomprise. alors elle lui offre un nouveau sourire, un sourire qui en dit long. qui lui intime un 'je te comprends ; je ressens la même chose ; on n'est plus seuls maintenant.' et ça fait du bien, ça adoucit un peu les moments de doute. ça rend un peu moins vulnérable face à la tristesse qui emplit son coeur en quelques instants à chaque fois qu'elle repense à son frère. ce soir, elle a un peu moins mal. et la présence du jeune homme y est pour beaucoup, elle le sait. "c'est comme si tu restais bloqué dans le déni, et que ça t'empêchait d'avancer au final." cette main posée sur son bras lui fait du bien, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. alors silencieusement, elle vient poser la sienne dessus et un nouveau sourire vient se dessiner sur son visage. sa tête se penche légèrement sur le côté alors que son regard lui, reste figé sur cette pierre tombale. ils ne sont plus vraiment seuls dans le noir, ils se sont trouvés, ils se comprennent. et ça n'a pas de prix aux yeux de la demoiselle qui pensait ne jamais s'en sortir, ne jamais trouver quelqu'un à qui parler d'une telle manière. c'est comme si un poids se soulevait et que son coeur réussissait à battre un peu plus correctement. elle n'a pas envie de bouger, parce que ça lui fait du bien, de sentir la présence d'une personne aussi brisée qu'elle, malgré l'ironie de la situation. "je suis désolée aussi." qu'elle souffle au jeune homme. un souffle empli d'une tristesse certaine, mais d'une sincérité brute. tout ce qu'elle ressent, c'est l'envie d'en finir avec cette peine, même si le chemin sera encore long. "un jour, on arrivera à surmonter cette épreuve. on n'est peut-être simplement pas prêts. j'ai envie de croire qu'un jour, notre tristesse nous rendra plus forts." qu'elle intime, ce rictus toujours présent sur ses lèvres. l'espoir est finalement la seule chose qui lui reste. elle a encore beaucoup de choses à apprendre, elle a besoin d'être moins naïve, et d'ouvrir un peu plus clairement les yeux sur ce qui l'entoure. mais pas encore, pas maintenant. car pour l'instant, tout ce qui la fait tenir, c'est cette intime conviction qu'il est là, quelque part, et qu'un jour, ils seront à nouveaux réunis.
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Re: sharing our pain (yuba) | Dim 10 Juin 2018 - 18:13 Citer EditerSupprimer
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yury &' bagheera
c'est étrange à dire mais depuis qu'elle est partie, t'as juste cette impression de luter au quotidien. ta vie n'est plus si paisible, parfois, la douleur est tellement présente que tu aimerais pouvoir tout arrêter. alors oui, parfois, tu ne fais que réunir le peu de courage pour avancer, mais peut-on réellement appeler ça « vivre » ? non, souvent, c'est une horreur de ressentir tout ça, cette souffrance interminable. elle était ta lumière dans ce tunnel qu'est ta vie, et là, t'as juste cette impression de ne plus savoir où aller, de quel côté, mais surtout, si tu dois réellement continuer ton chemin. est-ce qu'il y aura une certaine délivrance au bout du tunnel? tu n'en sais rien. minhee aurait su t'aider, elle aurait su quoi faire. elle aurait mieux gérer tout ça que toi. parce que toi, tu fais que des conneries, tu rejettes du monde, tu restes seul, tu t'enfonces de plus en plus. tu fais du mal autour de toi, notamment auprès de ta petite soeur qui ne cherche qu'à t'aider, aide que tu rejettes. minhee n'aurait rien fait de tout ça. mais là, et pour la première fois depuis des années, tu te sens compris, tu te sens entouré. tu ne te sens plus seul, et ça te fait plus de bien que tu ne l'aurais cru. vous ne vous connaissez pas, mais tu n'as pas cette impression d'être avec une inconnue, bizarrement. sans doute parce que vous partagez la même souffrance, que tu sais déchiffrer ses sourires, ses gestes, et ses regards, parce qu'au final, tu as exactement les mêmes. elle prononce ces mots, comme si elle pouvait lire en toi, alors qu'elle ne fait qu'exprimer ce qu'elle ressent. mais il est là le truc, vous ressentez la même chose. alors tu acquiesces. oui, vous êtes sans doute bloqué dans le déni total, parce qu'en y sortant, vous allez souffrir encore bien plus. alors tu as ce geste naturel, de déposer ta main sur son bras un bref instant. en signe de réconfort, lui montrant ainsi qu'elle n'est pas seule, que tu es là même si tu ne peux rien n'y faire mais surtout, que tu la comprends. et bon sang, que c'est agréable de se sentir compris. tu le vois également au sourire qu'elle te lance, sourire que tu lui rends aussitôt. toi qui déteste venir ici accompagné, voilà que tu trouves refuge auprès de cette jeune femme qui t'étais encore totalement inconnu il y a encore quelques minutes. tu ne connais même pas son nom, et pourtant, tu te sens étrangement apaisé dans ta peine. « je pense aussi... » tu te montres étrangement positif face à la situation, comme quoi, cette situation te fait encore plus de bien que tu ne le penses. tu fixes cette pierre tombale, ton cœur se resserrant, tu dérives vite ton regard vers la jeune femme. « peut-être que le chemin est juste très long... et qu'il faut se montrer fort en attendant. » lâches-tu, d'une faible voix. oui, peut-être qu'un jour tout ira pour le mieux, non pas parce que vous les aurez oublié, bien au contraire, mais parce que ce jour là, vous serez certain de ré-apprendre à vivre. un court silence s'installe, un silence apaisant, qui n'est pas pesant cela dit. un silence que tu finis par briser. « je m'appelle yury. » c'est clair, ce n'est pas le moment ni l'endroit pour des bonnes présentations mais au moins c'est dit, une partie de cette anonymat se brise. et lorsque tu croises son regard, tu souris timidement. un sourire brisé par les faits, par cette dure situation, malgré que ça soit cette situation qui, finalement, vous réunit ce soir.
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