Son corps était encore brûlant, la sensation des mains du plus vieux sur sa peau encore vive. Combien de fois il y’a pas pensé, son corps contre le sien, unis, ses mains s’agrippant à ses hanches et y laissant des marques éphémères. Tellement, tellement, de fois. Aujourd’hui c’était réel. Son souffle encore court, erratique, lui rappelle ce qu’ils viennent de faire. Il s’accroche à Junji, de toutes ses forces. Pas parce qu’il a peur de tomber, non, le meuble à beau grincer sous leurs ébats, il n’y porte pas tant attention, il sait que le brun ne le lâchera pas. Il a seulement envie de le sentir le plus proche possible de lui. Une envie de se raccrocher aux derniers méandres de plaisir. Junji glisse sur lui, il n’a pas honte de savoir qu’il peut sentir son cœur qui bat à tout allure dans cette position. C’est lui la cause de tout ça, il peut bien accepter de lui montrer, l’effet qu’il lui fait, à quel point il le rend fou. Nao sourit. Satisfait, heureux. Il se rend compte aussi qu’il désire toujours autant Junji, il savait déjà que le garçon ne serait pas seulement une histoire d’une nuit. Il avait mis bien trop d’ardeurs à l’avoir, ce n’était surement pas pour en faire une rapide conquête. Il se demande ce qu’il en est pour Junji, est-ce qu’il aimerait continuer ainsi lui aussi ? Il ne sait même pas s’il pouvait mettre un nom sur leur relation, quelle qu’elle soit. Le baiser sur son torse le chatouille légèrement. Ils auraient manqué ça, et tellement d’autres choses qu’il a envie de lui faire. Ils s’offrent ensuite un moment plus doux que Nao initie, entre les bras du grand garçon. Son corps est légèrement douloureux à cause du meuble dur que son dos à percuté de nombreuses reprises durant leur ébats. Il craque un peu plus quand Junji vient poser un pull sur ses épaules, simple attention qui pourtant semble importante à ses yeux. « Hm. » murmure-t-il doucement, leurs lèvres se retrouvent pour quelques secondes seulement avant que Junji ne l’aide à descendre. Il observe avec envie son corps dénudé qui s’éloigne de lui, une chaleur familière reprenant possession de lui. Il marche jusqu’au canapé où s’il s’échoue dans délicatesse, il a peur de ne pas réussir à se contrôler, alors il se contente d’attendre ici que Junji finisse avant de prendre une douche à son tour.

L’eau qu’il fait couler. Notion d’intimité qui résonne. Lui, lui seul. Abandonné mais il a choisi cette solitude. Après tout, Nao et lui ne peuvent pas recommencer. Pas tout de suite. Heureusement que Nao sait. Oui, qu’il a compris qu’il était une tentation. Une envie difficile à réprimer. Il ne vient pas. Chacun reprend le cours de son existence, du moins pour cette fois. Junji, il doit encore se remettre des émotions. Des sensations, de leurs souffles qui se mêlent ; de ses mains qui parcourent le corps de Nao comme si c’était le sien. Parce que ça faisait depuis des mois qu’ils voulaient ça. Eux deux ; passant leur temps à se chercher, à jouer. La fatalité n’avait fait que retarder leur union. Ce moment qui était inévitable. Et Junji, il bénissait les dieux – et sa mère – qu’ils ne soient pas frères. Il ne sait pas s’il aurait pu s’en remettre. Surtout après avoir imaginé Nao ainsi. Et là, après l’avoir goûté pour la première fois ; il sait qu’il n’a jamais rien eu de meilleur. C’est stupide mais Nao surpasse tous les autres. Peut-être est-ce l’attente ou bien le fait qu’il soit spécial. Aucune idée, juste des flashs brouillons qui traversent son esprit. Et il laisse couler l’eau. Il passe une main aventureuse. Elle est brûlante, il faut y aller. Si sa rencontre avec le liquide est chaude, les mains de Nao le brûlaient encore plus. Ses baisers aussi, ses cris n’en parlons pas. Junji, Junji. Il se repasse le film en boucle. Une dernière fois. Sa tête qui s’échoue contre la paroi. La seule conclusion qui vient. Nao, Nao. Il doit bien l’apprécier. Ça ne peut être que ça. Oui, parce qu’il y a le toucher du corps mais aussi celui du cœur. Junji, entre deux eaux.