Shake the world est un rpg de type réel dont l'intrigue se déroule principalement au sein de l'université de la Yonsei, à Séoul, et sur lequel vous avez la possibilité d'incarner un étudiant et/ou un citoyen de la capitale. Sur ce forum, nous demandons un minimum de 1 réponse par mois et un minimum de 150 mots par post. Vous devrez également revêtir des avatars taille 200x320 ou 400x640. Easy, non ?
« J'en ai rien à foutre que tu t’inquiètes. » Tu prends une discrète inspiration. Ok, il t'en veut beaucoup plus que tu le croyais... Ouais, tu t'en veux que les choses se soient déroulées de cette manière, parce que votre amitié te manque, Tadashi te manque. Mais tu peux y sentir de la rancœur, trop à ton goût, beaucoup trop pour que tu parviennes à t'en sortir. Qu'est-ce que tu peux bien lui dire? Tu ne sais même pas, ça serait en revenir à parler de ta sœur jumelle et ça, tu le refuses. Tu ne voulais pas en arriver là, c'est tout ce que tu trouves à lui dire. Non, tu ne voulais pas, c'est peut-être toi qui t'es éloigné de tout mais, mais briser votre amitié n'était pas quelque chose que tu souhaitais, ni quelque chose dont tu avais besoin. Tu n'as pas seulement perdu Minhee, mais aussi Tadashi. Alors non, ce n'est pas de la pitié, tu ne peux juste pas le laisser faire ça, le laisser dans une telle merde. Ce n'est peut-être pas une bonne idée lorsque tu remarques son comportement, au bord de l'explosion et ce n'est qu'une question de secondes, même pas... « Putain, Yury ! C'est trop tard ! » Le ton qu'il emploie te font réagir plus vite que prévu, tu tournes brusquement ta tête dans sa direction, ne le lâchant pas du regard. « Tu veux m'aider, hein ? Mais t'étais où quand j'ai fais le deuil de Minhee ? Bordel j'avais besoin de toi. » Le coup de massue, tes forces te lâchent, t'es comme immobilisé, paralysé, incapable de lâcher ton regard du sien même si ta mine se décompose littéralement. Tu n'as même pas le temps de réagir lorsqu'il se lève brusquement de son lit. Tué par ses paroles, tué par le prénom qu'il vient de prononcer. « T'étais le seul qui pouvait comprendre ma douleur ! Le seul ! » Tout se passe que trop vite, ton cœur s'est accéléré en une fraction de seconde, mélangé parmi tous ces sentiments, la peine, la frustration, la culpabilité, la douleur. Tout ce que tu n'arrives pas à gérer depuis sept ans, finalement, et Tadashi t'y confronte. « Tu pouvais rejeter tout le monde, mais moi ? Moi, bordel ? J'pensais que je valais plus que ça à tes yeux ! » T'as envie de lui hurler d'arrêter, de te sauver en courant si tu avais encore confiance en tes jambes qui, elles aussi, ont été touchés par ces émotions incontrôlables. Tellement que lorsqu'il s'approche de toi, tu pourrais t'en éloigner, te coller à ce pauvre mur et t'y attacher comme si ta vie en dépendait. Tu ne veux pas avoir à affronter tes démons, pas encore une fois, pitié. « Et maintenant, tu voudrais que je te laisse m'aider ? » Tes sourcils se froncent, tu ne le quittes pas du regard, tu t'en sens tout bonnement incapable mais là, tu es une bombe à retardement, tu sens ton cœur s'agiter, se noyer, cette crainte de devoir y faire face, de devoir te battre contre cette douleur. Pourtant, son faux rire parvient à la faire exploser cette bombe. « Vas te faire foutre, Yury. » Ni une ni deux, tu bondis à ton tour hors du lit. « Non, toi vas te faire foutre! » Et tu te plantes face à lui, peut-être un peu trop proche mais si seulement tu avais le temps d'y penser, à ça, là tu en es très loin. Tu viens même le pointer de l'index, se déposant alors sur sa poitrine de manière non délicate. « T'avais pas besoin de moi! » lui craches-tu, hors de toi, précisant même: « T'avais pas besoin de la loque que j'étais devenue! » Ce sont tes paroles, ce que tu penses. Putain, mais qu'est-ce qu'il s'imagine ? Que t'en as pas souffert ? Et tu ne penses même pas à Min Hee là, mais de votre relation. T'as perdu ta sœur, ton repère, une immense partie de toi, il suffit de voir la réaction que tu as seulement en entendant son prénom. Pourtant, tu finis par plisser les lèvres, ne lâchant pas ton regard du sien. Geste idiot mais tu te convaincs que c'est de cette manière que tu parviendras à ne pas t'étaler sur le sujet, t'en as des choses à cracher, depuis sept longues années. Tu retires alors ton doigt de son torse, reprenant, plus agressif que jamais dû à cette blessure encore à vif. « Je t'interdis de dire que tu ne valais rien à mes yeux. Tu penses que j'avais besoin de te perdre, moi?! » Tu disjonctes, ça te rend totalement fou bien que tu sais pertinemment qu'il a raison, c'est de ta faute, mais tu n'as pas voulu ça. « Mais quand est-ce que tu vas comprendre ?! » continues-tu de hurler, et dans un geste des plus brusques, tu déposes tes deux mains sur sa poitrine, le poussant un peu plus loin. Parce que là, c'est la destruction de votre relation que tu te reprends dans la gueule, la mort de Minhee, tes années d'enfer que tu as vécu. « Alors quoi ? Tu vas me rejeter toi aussi, c'est ça ? » C'est bien ce qu'il essaye de te faire comprendre, non ? Et rien qu'à prononcer ces mots, t'en as la nausée. Tu le supplierais de ne pas le faire si seulement tu ne savais pas que tu le méritais. « Tu vaux pas mieux que moi ! » Tu es tellement vulnérable, il t'a foutu dans cet état et toi, tu ne sais même plus quoi faire à part ce pas en arrière, comme si tu avais encore un brin de lucidité, te permettant de te rendre compte que tu n'as plus le droit de lui faire du mal. Tu t'en veux déjà beaucoup pour ça. Les sourcils froncés par l'incompréhension, t'as toujours du mal à te remettre de ce que tu viens de te prendre dans la tronche sans compter qu'on y ajoute le sujet sensible, comme si tu n'avais pas encore assez mal, on continue de presser ton cœur jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Non, tu n'es pas sûr de tout comprendre, de tout assimiler, tu ne pensais pas qu'il t'en voulait à ce point. Ta respiration coupé par l'émotion, ton regard se perd ailleurs, tes deux mains viennent se glisser sur tes tempes et remontent jusqu'à ton cuir chevelu, tu les agrippes, ça te rend fou de n'avoir aucun contrôle sur ce qu'il se passe. Le pire ? Tu n'as rien à lui reprocher, strictement rien, si ce n'est le fait de ne pas accepter ton aide. Ce que tu lui as fait subir il y a sept ans, au final. « C'est... » Tu marques une courte pause, relâchant tes mains le long de ton corps avant de reprendre. « C'est pas trop tard. » le contredis-tu, retrouvant par je ne sais quel miracle, le courage de replonger ton regard dans le sien. « Pourquoi tu serais revenu sinon, hein ? » Tu attends une réponse, maintenant. « Dis moi pourquoi ! » Tu hausses d'un ton, faisant même un pas vers lui. Pourquoi il serait revenu s'il était trop tard ? Tu peux l'aider, et tu le sais. Mais pourquoi est-il revenu alors qu'il t'en veux à ce point ? Et ça te fait mal, beaucoup trop de mal. Il t'a manqué, t'en as souffert toi aussi, ça se voit dans ton regard. Un regard coupable qui pourtant, lui crierait de rester.
« Non, toi vas te faire foutre! » Tu le savais au moment où tu as prononcer le prénom de Minhee, que tout allais partir. Yury, il souffre, il souffre encore de tout ça. Tu l'as bien vu au cimetière. Il tremblait rien qu'en apercevant ta silhouette à ses côtés. Ça t'as fais mal de le voir comme ça. Sept ans, et il n'a toujours pas fait le deuil. Sept ans qu'il vit avec le fantôme de sa sœur qui ne veut pas le quitter. Est-ce que tu lui en veux d'être comme ça ? Non, puisque tu n'es pas capable de faire le deuil toi-même. Toi aussi, tu vis avec le fantôme de ton père, il est là tous les jours à tes côtés. Tu crois parfois l'apercevoir au coin d'une rue ou dans la brume matinale. Sa présence ne s'efface pas, tu n'arrive pas à le laisser partir. Il te manque à tel point qu'il y a des nuits où tu n'arrives pas à fermer l’œil. Tu ressasse vos souvenirs, bons comme mauvais et tu en viens à repenser à ce que tu as perdu. Dans ce genre de moment, tu prends conscience du poids de son absence et à quel point tu aurais besoin de lui, aujourd'hui. Alors en voyant Yury comme ça, tu as l'impression de ne voir qu'un reflet de toi-même. Tu te persuade que tu n'es pas si détruit mais tu te mens. Tu ne fais que te cacher derrière la drogue, le poids de la vérité te paraît plus léger comme ça. Yury s'approche de toi pour venir enfoncer son doigt contre ta poitrine et tu as l'impression qu'il y touche ton cœur. Ton premier réflexe est de dégager sa main d'un geste. « T'avais pas besoin de moi! T'avais pas besoin de la loque que j'étais devenue! » Ses propos te touchent bien plus que tu ne l'aurais imaginer. La colère qui bouillonne en toi monte petit à petit. Tu ressens l'envie de le secouer pour lui dire que même « la loque qu'il était » aurait suffit à t'aider. Tu t'en foutais de l'état dans lequel il était, tu valais pas mieux que lui mais au moins, vous vous seriez sorti de ce merdier ensemble. Ta peine, tu voulais la partager avec quelqu'un, t'avais le besoin de savoir que t'étais pas le seul à te sentir détruit, en morceaux. Mais au lieu de ça, cette tristesse tu l'as porté seul. Ça été ton fardeau pendant quelques mois, et puis, au fil du temps tes souvenirs de Minhee sont devenu lointain. « Je t'interdis de dire que tu ne valais rien à mes yeux. Tu penses que j'avais besoin de te perdre, moi?! » Tu lèves les yeux au ciel. Tu n'y crois pas, si vous vous êtes perdu, c'est de sa faute. Il ne peux pas nier ça. « La faute à qui, hein ?! » Cette rancœur, cette rage qui s'extirpe d'entre tes yeux. Tes muscles te picotent et tu ressens le besoin de frapper quelque chose pour calmer le feu qui t'anime. « Alors quoi ? Tu vas me rejeter toi aussi, c'est ça ? » Tes mains viennent se poser contre ton front. Encore et toujours, ses mots ne font qu'ouvrir cette brèche. Au fond, il a raison, et c'est ça qui t'énerve. C'est ta rancœur qui parle, c'est cette rage qui te dit de l'envoyer chier. C'est elle qui te contrôle et qui te pousse à ne plus vouloir de lui. A croire que tu veux lui faire subir la même chose, tu veux qu'il souffre autant que toi tu as pu souffrir. Et là, tout au fond de ton être, tu sais que c'est une mauvaise idée. C'est pas trop tard... C'est pas trop tard pour revenir vers lui. « Tu vaux pas mieux que moi ! » Non, c'est vrai, tu ne vaut pas mieux que lui, et ça te rend fou. Putain, qu'est-ce que tu peux être con ! « Tais-toi ! » Un cri de rage qui sort du fond de ton cœur à tel point que tu as mal, beaucoup trop mal. Le poids de la tristesse te tombe sur les épaules. Il est lourd ce poids, terriblement lourd. Il pourrait te faire flancher si tu n'avais pas encore cette colère qui te donne la force d'y résister. Un silence de mort s'installe. Ce silence te fait plus de bien que tu n'aurais pu l'imaginer. Il te laisse le temps, à toi et à tes émotions, de se remettre de tout ça. « C'est pas trop tard. » Ses mots brisent le calme soudain. Tu lèves les yeux vers lui, en laissant échapper un gloussement. « Pourquoi tu serais revenu sinon, hein ? » Tu sers la mâchoire, c'est vrai ça ? Pourquoi t'es revenu vers lui si c'est pour le rejeter ? La tristesse t'envahis subitement. Elle te submerge et te fais perdre l'équilibre, tu finis les fesses dans ton lit. « Dis moi pourquoi ! » Il hausse le ton, et tu sens un énorme séisme qui bouscule tout ton être et qui le fissure. Il faut que tu lui dises. « Parce que j'ai besoin de toi... » Tes mots s'extirpent avec difficulté avec ta gorge qui se referme. Elle est là, la vérité. Elle fait mal, ton cœur s'effrite. Tu baisse la tête pour ne pas avoir à lui faire face. « Je suis dans la merde, je m'en sors pas. » Commence-tu par avouer. « Je m'en sortirais pas seul. » Il ne sait qu'une partie du problème, il ne sait pas que malgré les apparences, tu es en morceaux et que tu n'arrives plus à recoller ce puzzle. « J'en ai marre d'être seul. » Tu te laisse déborder par la tristesse, les larmes montent et certaines s'échappent pour couler le long de tes joues. « J'ai besoin de toi, me laisse pas dans cette merde. » Tu ne l'avais jamais dis et l'entendre ne fait que rendre les choses plus réelles. Ta souffrance est bien réelle, elle te grignote petit à petit. Malheureusement, tu ne pourras pas l'affronter seul. Cette fois, tu ne pourrais pas porter le poids que tu as sur les épaules tout seul, sinon il finira par te broyer.
Tu exploses. Tu exploses et tu ne cherches même pas à le cacher. Entendre le nom de ta sœur jumelle a toujours cet horrible effet sur toi. Tu sens ton cœur se compresser dans cette si petite cage où il est enfermé depuis sept ans maintenant. Et aujourd'hui, comme à chaque fois que ce sujet est remis sur le tapis, ça craque, ça explose. Tu exploses à la figure de Tada sans même chercher à te retenir. Parce que tu le connais, Tadashi, il est sur la défensive, il te rejette. Est-ce que tu lui en veux pour ça ? Non, ça serait même complètement idiot sachant que tu as fait la même chose, et pire encore, c'est de ta faute si vous en êtes arrivés là et tu le sais très bien. D'ailleurs, ça joue également sur ton comportement, t'es perdu, tu ne sais même pas quoi faire pour te sortir de cet état et ce n'est pas comme si tu y cherchais une solution, tu te laisses submerger, sachant très bien que la culpabilité que tu ressens risque de prendre le dessus peu importe ce que tu tentes de faire. Mais tu veux l'aider, tu en as encore la confirmation aujourd'hui, tout ce que tu as appris dernièrement concernant sa vie et l'enfer qu'il doit vivre en ce moment te rend dans un état lamentable. Tu ne le supportes pas et tu ne comptes pas le laisser faire. Alors ouais, comme pour le réveiller, tu lui rappelle qu'il est en train de faire la même chose que toi, de faire ce qu'il te reproche, finalement. « Tais-toi ! » C'est ce que tu fais pendant quelques secondes à peine, le temps pour toi d'essayer d'y ranger le bordel dans ton esprit, d'essayer de luter, encore et encore, contre cette haine, ce mal-être qui risque de t'envahir si tu laisses ces douloureux souvenirs y entrer. Mais il y a encore une question qui reste sans réponse, s'il veut te faire payer en agissant de la même manière, s'il ne souhaite vraiment pas de ton aide : pourquoi il est revenu ? C'est trop tard, maintenant. Tu es au courant, tu sais pas mal de choses et croyez-le, c'est assez pour que tu ne lâches pas l'affaire. Ce garçon, il a su rendre heureuse ta sœur jumelle comme elle le méritait, ouais, le seul que tu as accepté d'ailleurs mais avant d'être le petit ami de Minhee, avant d'être celui qui savait rendre la vie de ta sœur encore plus belle, c'était ton ami. C'est aussi sans doute pour ça que ça fonctionnait si bien, c'était ton ami, l'un de tes plus proches et il a raison en disant que tu pouvais bien laisser tomber tout le monde sauf lui. Tu n'avais pas à abandonner ta famille, non, mais Tadashi non plus. Surtout pas lui. Toi qui serait parti à la seconde même où il a prononcé le nom de ta sœur, là, ça ne t'a même pas traversé l'esprit, encore une fois parce qu'il s'agit de Tadashi, c'est lui, et c'est différent. Tu n'as même pas le temps de remarquer que son attitude change littéralement quand tu lui poses la question, tellement que tu te répètes, haussant le ton et tu sens par ce geste que tu es en train de perdre tous tes moyens, de perdre le contrôle de la situation et tu le refuses, pas quand ça le concerne, tu l'as déjà assez fait. « Parce que j'ai besoin de toi... » Ton expression se décrispe aussitôt, laissant même place à une mine étonnée. Si tu t'attendais à cette réponse? Non, clairement pas. Lui qui vient de t'envoyer sur les roses, de te faire comprendre que tu avais tout gâché, tu ne t'attendais clairement pas à des aveux de ce genre, aussi difficile à avouer, tu l'entends à sa voix. Difficile à avouer oui, mais difficile aussi à entendre, pour toi. « Je suis dans la merde, je m'en sors pas. » Sa tête est baissée, il ne te regarde même pas mais toi, tu te sens tout bonnement incapable de lâcher ton regard. C'est encore plus brisant ce qu'il se passe dans ta cage thoracique. Non, t'as jamais pu affronter tes démons, t'en sortir, mais c'est encore plus horrible de savoir que tu n'as aucun contrôle sur les siens, de le voir dans un tel état. de l'avoir laissé dans un tel état. « Je m'en sortirais pas seul. » Et même s'il ne peut pas le voir, ton regard est rempli de compassion, de regrets. « J'en ai marre d'être seul. » C'est trop pour toi, trop difficile à supporter, cette distance. Alors au moment où tu peux apercevoir une larme s'échapper, roulant le long de sa joue, tu ne réfléchis même pas, tu viens t'asseoir près de lui. Tout près de lui. T'as aucune envie d'y mettre une quelconque distance, vous n'avez pas besoin de ça et ce n'est pas comme ça que tu lui prouverais les choses puisque non, il n'est pas seul. Tu viens même déposer ta main sur son poignet, t'as besoin de ce contact, t'es tactile comme garçon et là, tu ne peux même pas t'en empêcher. « J'ai besoin de toi, me laisse pas dans cette merde. »« Je vais pas te laisser dans cette merde. » réponds-tu aussitôt sa phrase terminée. D'une voix qui, certes se fait briser par la vision d'un Tadashi en miette que tu as en face de toi, mais tout de même rempli de détermination. Tu ne le laisseras pas dans cette merde et tu le sais très bien, ça te rend fou, tu ferais n'importe quoi pour l'aider. Ouais, n'importe quoi. Alors sans plus attendre, tu viens doucement lui attraper le bras, le forçant ainsi à tourner son corps face au tien, juste assez pour pouvoir le prendre dans tes bras. Tu l'entoures de tes bras, pas les plus musclés du monde mais extrêmement rassurants. Parce que tu en avais besoin aussi, de ce câlin, tu en avais besoin depuis sept ans et on peut le sentir à l'étreinte que tu y mets. Tu en avais réellement besoin, il y a sept ans de ça, de pouvoir avoir la certitude que même si le poids du monde te tombe sur les épaules, il y aura toujours Tadashi pour te relever. Sauf que cette fois, les rôles sont inversés. Tu le tiens, tout contre toi, prêt à le retenir s'il s'écroule, l'empêcher de se briser en mille morceaux parce que toi aussi, t'as besoin de lui. « Tu n'es pas seul. » ajoutes-tu, toujours en le serrant contre toi, toujours aussi près de lui. Il n'est pas seul, tu es là, et tu ne comptes pas laisser une personne qui compte autant pour toi, aussi détruite, s'auto-détruire. Tu espères qu'il comprendra, qu'il saura que tu seras là pour ne pas le laisser tomber, et que s'il flanche, tu seras également là pour le relever. Parce que tu peux le sentir, cet échange des plus brisant mais également vital, vient de te donner la force nécessaire, une force que tu n'imaginais même pas. Tellement que tu ne mets toujours pas fin à ce câlin, parce que tu sais que tu as besoin de force pour avouer des choses que tu n'aurais jamais avoué en temps normal. « T'as raison... » Tu fermes les yeux, hésitant de t'aventurer sur une pente aussi dangereuse. « Je n'avais pas le droit de faire ça. » Tu le sais, au fond de toi, tu te trouves des excuses et tu penses simplement que tu n'avais pas d'autre solution. Mais retrouver un Tadashi aussi brisé, ça te déchire. Tu n'aurais pas pu éviter tout ça, sans doute, mais les choses se seraient déroulées autrement, et tu le sais. Il ne se serait jamais senti si seul si tu avais été là, parce que c'est une promesse que tu te fais, qu'il ne ressente plus jamais cette sensation horrible. Cette sensation qui était ton quotidien pendant de longues années. « Je suis désolé. » Et pour la première fois, tu t'excuses. Non pas que tu as des difficultés à le faire en temps normal, mais quand ça concerne ta sœur, c'est bien différent. Il n'est même plus question de Min Hee désormais, mais de Tadashi. « Tu vas t'en sortir, je vais pas te laisser. » répètes-tu à nouveau. « Je suis là. » précises-tu même. Et doucement, tu finis par décoller ton corps du sien, plongeant ton regard dans celui de Tadashi, espérant qu'il puisse y lire ta sincérité. Parce que non, tu ne comptes pas le laisser, ô combien ça risque d'être difficile, de prendre du temps à le réparer, mais tu ne peux tout simplement pas le laisser, tu ne le supporterais pas, plutôt crever.
Tu t'effondres devant lui. Tu te laisse écraser par le poids de ta tristesse et de ta solitude. Inutile de lutter contre cette pression qui te broie un peu plus chaque jours. Inutile de faire semblant devant lui. Yury est la personne en qui tu as le plus confiance. A quoi bon cacher tout ça ? A quoi bon faire semblant d'aller bien, alors qu'au fond de toi, ton être tout entier demande son aide. Oui, tu lui avoue que tu as besoin de lui, ça t'arrache le cœur de le dire. Cette vérité qui sort de ta bouche te tord le palpitant. Tu le sens se débattre, tu le sens donner des coups plus forts pour se sortir de cette torture. Il n'en peux plus, pour lui aussi la vérité est un poids qu'il préférait oublier. Tu voudrais le soulager, tu voudrais te décharger de toute cette souffrance qui te bouffe un peu plus chaque jours mais tu ne peux pas. En tout cas pas seul. Tu le sais bien, ta fierté te sers d'excuse mais au plus profond de toi, tu la sais la vérité : seul tu ne pourras pas t'en sortir. Il te faut un allié autre que la drogue, un allié avec qui tu pourras affronté n'importe quoi. Et cet allié, il est devant toi, c'est Yury. C'est de son soutien, de sa présence que tu as besoin. Tu sais qu'avec lui, tu t'en sortiras. Tu as cette intuition qu'il n'y a que lui qui peut te sortir de là, qu'il est le seul à pouvoir trouver la force de te relever. S'il n'est pas là, tu ne te relèveras pas. Et tu finiras écraser par cette souffrance qui te ronge. « Je vais pas te laisser dans cette merde. » Il est là, à côté de toi et tu te sens déjà mieux. Ses paroles te rassurent, elles t'aident à te sentir entouré. C'est la première fois que tu supplies quelqu'un de t'aider. Depuis des mois, tu affrontes tout ça seul. Le combat est inéquitable et plus les semaines avancent et plus tu sens que tes problèmes prennent le dessus sur toi. Mais ça, personne ne le sait. Tu fais de ton mieux pour le cacher. Tu ne veux rien montrer. Tu tiens pour ta famille, ta mère et tes frères ont besoin de toi. Mais tu t'es rendu compte bien trop tard que la lourde pression d'être le pilier de la famille, n'était pas aussi simple. Encore une raison qui te pousse à regretter la mort de ton père. D'un geste, Yury te tourne vers lui pour t'offrir ce câlin. Tes bras l'entoure et tu ressens comme une immense vague de chaleur comme si le mur de glace qui vous séparait venait de fondre. C'est comme si ce contact physique scellait un nouveau départ pour vous. Oui, tout ça avait un sens bien précis pour toi. Tu te ressens aussi comme un relent de force. Une énergie qui circule entre vous deux. Tu n'as aucune idée si Yury le ressent aussi mais toi tu sens que le froid de la solitude fond petit à petit. « Tu n'es pas seul. » Non, tu ne l'es pas, tu ne l'es plus en tout cas. Vous êtes entrain de signé un pacte, vous vous retrouvez avec ce contact. Tous les deux vous êtes prêt à être là l'un pour l'autre. « T'as raison... Je n'avais pas le droit de faire ça. » Tu le sers un peu plus contre toi, sentant son cœur tambouriner dans sa poitrine. « Je suis désolé. » Ces mots te font ouvrir les yeux de surprise. C'est au tour de ton cœur de s'affoler. Tu restes silencieux affichant un fin sourire. Oui, ça te soulage de l'entendre dire ça. Tu avais le besoin de l'entendre pour te sentir mieux à ton tour. « Tu vas t'en sortir, je vais pas te laisser. Je suis là. » Vos corps s'éloignent mais vos visages sont dangereusement proches. Tu le fixe longuement, toujours ce fin sourire aux lèvres. Il a le regard chargé de sincérité et ça te réconforte. Le savoir à tes côtés et prêt à te soutenir dans le bordel qu'est ta vie actuelle t'offre une force que tu n'aurais pas cru avoir. Tu restes silencieux à l'observer avant qu'une force invisible te murmure de lui dévorer les lèvres. Bizarrement, tu ne luttes pas, tu laisses cette attirance soudaine guider tes agissements. Tout doucement, tu approches ton visage de lui. Tes lèvres effleurent les siennes avant qu'elles les prennent en otage. C'est comme un courant électrique qui te frappe et te traverse tout entier. Le visage de Yury s'éloigne sûrement dû à la surprise mais tu viens déposer ta main sur l'arrière de son crâne pour ne pas qu'il t'échappe. Tu deviens d'un coup accro à la douceur de ses lèvres et tu veux en profiter, y goûter plus longtemps. Tu fais durer le baiser, et puis, la réalité te frappe comme un flash et tu t'écarte de lui. « Merde ! » Ça t'échappe, bordel qu'est-ce que tu fous ? Qu'est-ce qui t'as prit de l'embrasser ? Tu lèves du lit pour laisser quelques mètres de distance entre vous. Distance que tu juges nécessaire. Tu ne te fais pas confiance, tu pourrais avoir envie de reproduire ça. Tu mets tes mains devant ta bouche, surprit par ce qu'il vient de se produire. « Désolé, je... » C'est la panique, tout s'est emballer beaucoup trop vite pour que tu trouves les mots. Tu secoues doucement la tête te grattant l'arrière du crâne. Mais qu'est-ce que t'es con ! « Je sais pas ce qui m'a pris. » Tout se chamboule dans ta tête, tu ne sais même pas quoi dire après ça.
C'est face à un Tadashi en détresse que tu te trouves. Alors oui, tu montes en flèche, non seulement parce que le sujet de conversation a dévié sur quelque chose qu'il ne fallait pas, mais aussi parce que ça te rend fou de le savoir dans un tel état, dans une telle merde. Tu étais au courant pour l'accident, par le biais de son petit frère mais cette histoire avec cette femme... Non, il est hors de question pour toi de ne pas agir, de le laisser comme ça. Alors après t'avoir reproché d'être parti, de l'avoir abandonné, il t'avoue finalement qu'il a besoin de toi. Et c'est la douche froide, ça te calme, tellement que tu en deviens silencieux pendant de nombreuses secondes. Incapable de dire ni de faire quoi que ce soit, dévasté de retrouver un Tadashi en miettes. C'est plus fort que toi, après t'être installé à ses côtés, tu viens le prendre dans tes bras. Tu en as cruellement besoin, toi aussi. Il y a ce lien fort qui vous unie depuis que vous vous êtes rencontrés. Non, Tadashi n'a jamais été que le petit-ami de Minhee à tes yeux. Vous aviez toujours eu cette relation fusionnelle et là, en le serrant dans tes bras, tu as l'impression de le retrouver. Finalement, de réparer la connerie que tu as pu faire en le laissant derrière toi, en laissant tout le monde derrière toi il y a sept ans maintenant. Mais tu veux lui dire, qu'il le comprenne : il n'est plus seul. Aussi difficile puisse être sa vie en ce moment, il y a toujours une espérance, dans le désespoir. Tu seras cette espérance. Tu tentes de lui montrer, qu'il puisse ressentir ta présence afin d'en oublier sa solitude parce que tu es sincère dans tes paroles, tu ne le laisseras pas tomber. Cet échange te donne même assez de force pour avouer des choses que tu n'aurais jamais dites en temps normal. Non, tu n'aurais pas dû faire ça, et tu es désolé. Mais si tu veux réellement l'aider, tu juges nécessaire de libérer un peu ton cœur grâce à ces paroles, qu'il puisse également comprendre que tu ne comptes plus partir. Et tu sens, à l'étreinte qu'il y met dans ce câlin, qu'il te pardonne. Il ne te parle pas, tu ne peux même pas le voir mais tu le sens et ça te fait du bien. Tu fermes même les yeux un court instant avant de te détacher de lui. Il te fixe longuement, un fin sourire sur les lèvres ce qui a pour effet de te faire sourire, toi aussi. Tendrement mais surtout, rassuré. Ouais, tu voulais le voir sourire toi, tu ne voulais plus voir ces larmes couler sur ses joues, de la détresse dans ses yeux. Un lourd poids s'évapore, et on peut y lire le soulagement dans ton regard mais qui se veut également rassurant, qu'il comprenne les choses également en le lisant dans tes yeux. Tellement concentré sur cet échange, que tu ne remarques même pas cette étrange tension, cette attirance qui pourtant, s'accentue au fil des secondes puisque oui, c'est dans ce silence que tu vous plonges. Jusqu'à ce que Tadashi rapproche son visage du tien, tu ne t'alarmes pas dans un premier temps mais au moment où tu comprends ses intentions, tes sourcils se froncent discrètement. Et pourtant, tu aurais le temps de t'éloigner, d'empêcher ce qu'il risque de se passer si tu ne réagis pas dans la seconde mais tu t'en sens tout bonnement incapable, t'es comme paralysé, perdu, saisi par son geste. Mais là, en sentant son souffle chaud caresser tes lèvres, tu perds définitivement toute capacité de bouger, et ton regard surpris précédemment posé sur lui, se baisse jusqu'à ses lèvres qui effleurent les tiennes. Tu ne sais pas à quoi tu penses, peut-être qu'il saura se reprendre à temps ? Mais tout se passe tellement vite pour que tu puisses comprendre quoi que ce soit. Pourtant, au moment où il capture tes lèvres, tu as encore ce bref instant de lucidité, un mouvement de recul qui ne sépare même pas vos lèvres et puis, tu sens très vite sa main se glisser sur l'arrière de ton crâne t'empêchant d'aller bien loin. Alors ton deuxième réflexe est d'amener tes poings près de son torse, tu ne le touches pas pourtant, tu restes à quelques centimètres de son corps mais tu pourrais le faire, tu pourrais le repousser, là. Mais tu n'en fais rien. C'est même l'effet inverse, tes poings viennent se desserrer, tu te détends littéralement en sentant cette pression qu'il exerce sur tes lèvres. Tu ne saurais expliquer pourquoi, en réalité, tu ne comprends strictement rien et tu ne cherches pas réellement à trouver des explications, pas maintenant, tu es bien trop... perturbé par ce qu'il se passe. Ton cerveau est déconnecté. Parce qu'il s'agit de Tadashi, oui. Mais aussi d'un homme. C'est la première fois que tu embrasses un homme et oui, c'est assez étrange ce que tu ressens. Tu ne sais même pas ce que tu ressens à vrai dire, mais le fait de te sentir aussi incapable de le repousser te prouve clairement que ce baiser ne te laisse pas indifférent. Et à cette pensée, ton cœur s'emballe, de panique sûrement. Et puis tout s'arrête, brutalement, Tadashi se recule. « Merde ! » Tu rouvres les yeux instantanément, mais ça ne dure qu'une petite seconde. Juste le temps pour toi de voir et sentir Tadashi s'éloigner de toi, et tes paupières se ferment un moment, tu plisses même les lèvres dans un geste inconscient, tu te laisses submerger par toutes ces émotions. L'incompréhension, le doute, la panique aussi. Ta main vient prendre appui sur le matelas alors que tu ouvres à nouveau les yeux, fixant les draps, tu te sens tout bonnement incapable de le regarder. « Désolé, je... » Tu entends sa voix par dessus les battements de ton cœur, c'est assourdissant mais là, tu ne comprends strictement rien, tout s'est passé beaucoup trop vite. Pourtant, tu retrouves assez de courage pour tourner ton visage dans sa direction, posant ton regard sur lui. « Je sais pas ce qui m'a pris. » Toi tu sais, ou tu penses savoir. Il y a t-il une autre explication, de toute façon? Vous venez de reparler de ta sœur jumelle, Tadashi qui s'ouvre à toi de cette manière, sa pulsion s'explique... Tu dois avoir les mêmes mots qu'elle, les mêmes réactions, cette même douceur dans tes paroles. Tu es mal placé pour t'en rendre compte de toute façon, mais tu ne vois que ça, il a voulu chercher du réconfort auprès d'elle et tu étais là, après tout, vous ne faisiez qu'un tous les deux. Cette pensée te déchire, en plus de ne pas comprendre ce qu'il se passe. « Non... » commences-tu, remarquant rapidement que ta voix trahie ton état, que tu ne pourras pas totalement cacher ce malaise, cette incompréhension mais tu essayes, et pour ça, tu affiches un fin sourire timide, crispé. « Ce n'est pas grave. » Ta voix n'est plus si sûre d'elle, cependant. Ce n'est pas grave ? Non... Ça ne l'est pas. Enfin, tu penses ? T'es incapable de réfléchir correctement, bien trop bousculé par tout ça mais aussi, par le goût de ses lèvres que tu peux encore sentir contre les tiennes. Tu baisses les yeux, cherchant tes mots. Tu ne sais même pas quoi dire, tu as bien envie de rattraper le coup mais tu es bien trop chamboulé par toutes ces émotions. Partir ? Non, il vient de te confier qu'il ne voulait pas être seul et rester ici lui prouverait encore une fois que tu es là. Tu n'as aucune envie qu'il pense que ça change, finalement, mais là... Oui, tu as bien besoin de temps pour remettre tes idées en place, ne serait-ce que pour ce soir. « Je... » Tu quoi? Trouve quelque chose, tu ne peux donc pas vous laisser dans ce silence pesant mais surtout, rester dans tes pensées qui se bousculent dans ta tête. Des pensées auxquelles tu ne souhaites être confronté, ça t'effraie. Alors tu replonges ton regard dans le sien, reprenant plus franchement. « Je travaille pas ce week-end, on pourrait... aller faire un tour au nouveau bar qui vient d'ouvrir, à Gangnam. » Ta voix se fait hésitante, ton regard également. « Ça te changerait un peu les idées. » Et tu souris, doucement, un sourire qui se veut rassurant, et qu'il le serait sans doute s'il était lui-même assuré, ce n'est pas le cas. Mais tu fais ce que tu peux pour l'aider, à commencer par ne pas laisser ton cerveau fonctionner et remuer ce qu'il vient de se passer. Mais tu n'es pas idiot, tu t'attends à tout moment à ce qu'il invente une excuse pour s'enfuir d'ici. Après tout, s'il s'est éloigné de toi, c'est qu'il regrette beaucoup trop son geste... Tu ne le retiendrais pas, sans doute parce qu'au fond, tu en as cruellement besoin toi aussi, mais ce n'est pas toi qui le laisserait. Tu as juste envie de le rassurer toi, mais tu ne l'es pas toi-même, t'as peur de ne pas y arriver, de ne pas réussir à le faire. Non... Tu n'es pas aussi doué que ta soeur, et tu en es désolé. Alors discrètement, tu viens te pincer la lèvre inférieure, baissant le regard. Non, tu ne veux pas laisser ton cerveau chercher des explications maintenant mais... Quoi ? Tadashi vient vraiment de t'embrasser, là ?
C'est comme une décharge électrique qui te frappe au moment où tes lèvres frôlent les siennes. La sensation est étrange mais pas désagréable, bien au contraire. Tu la laisse prendre possession de ton corps, tu laisse ce courant d'énergie te guider. Tes lèvres se collent aux siennes. La douceur de ses lèvres te surprend, tu les pensaient pas si douces. En fait, t'étais loin de t'imaginer qu'elles te donneraient l'envie d'en goûter plus. Durant quelques secondes, tu te nourris de cette douceur. Tu la laisse prendre contrôle de ces pulsions soudaines. Pour une raison qui t'es inconnue, tu en veux plus. Tu ressens l'envie de te coller à lui, d'effleurer sa peau du bout des doigts, de déposer tes lèvres sur chaque parcelle de son corps. Une soif de lui. Un sentiment que tu ne peux expliquer et puis, tu finis par te ressaisir. La réalité te frappe. Pendant quelques secondes, tu as perdu pieds oubliant que le garçon que tu embrassais, c'était ton meilleur ami. Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment t'en es venu à avoir tes lèvres contre les siennes ? Est-ce que c'est cette tristesse qui t'a dicté de le faire ? Est-ce que c'était pour comblé le vide que t'as ressenti à ce moment-là ? Toutes ces questions tambourinent dans ta tête. C'est comme un bruit assourdissant. Un vacarme que t'assomme. Ça pourrait te faire perdre l'équilibre. Tu voudrais crier pour que toutes ces questions se taisent. Les mots te manquent. Tu cherches un sens à tout ça. Une explication. Tu ne comprends pas ce besoin de t'éloigner de lui. D'un coup, tu n'as pas confiance. Tu ne te fais plus confiance. Au plus profond de toi, tu te sens capable de recommencer. Y'a quelque chose qui s'agite en toi, une force qui pourrait te faire perdre le contrôle. Une énergie qui pourrait te pousser à le posséder dans ce lit. Alors tu prends de la distance. Tu te colles contre le mur. Tu espères que les quelques mètres qui vous séparent soit suffisant pour te retenir. Tu cherches tes mots. Qu'est-ce que tu peux bien lui dire ? A part des excuses, tu ne trouves rien à lui dire. Les questions qui bourdonnent dans ta tête t'étouffent. C'est une main invisible qui t'étrangle. Tout s'embrouille. Tu veux fuir. T'éloigner pour prendre de la distance sur tout ça. Et pour respirer. Tu as la désagréable impression que la pièce devient étouffante. « Ce n'est pas grave. » Dit alors Yury pour brisé le silence. Vos regards ne se croisent plus. Tout est redevenu froid entre vous. Lui non plus ne sait plus quoi dire. Est-ce que tu viens de gâcher votre amitié ? Cette question te traverse alors l'esprit. Et si tu venais de tout gâcher ? « Je... » N'en rajoute pas, Yury, penses-tu. Il n'y a rien à dire après ça. Tu ferais sûrement mieux de te casser, c'est probablement ce que tu vas faire. « Je travaille pas ce week-end, on pourrait... aller faire un tour au nouveau bar qui vient d'ouvrir, à Gangnam. Ça te changerait un peu les idées. » Sa voix tremble, il ne sait pas comment reprendre une conversation après ça. Et toi, non plus. Tu n'en as pas envie. Ce soir, tu ne trouveras pas la force de faire comme si de rien n'était, encore moins après ça. Il faut que tu calmes ce bouillonnement. Il faut que tu calmes cette foutue force qui ne demande que le corps de Yury. Tu as besoin du silence de la nuit pour étouffer le vacarme de tes pensées. « Je vais rentrer chez moi, je peux pas rester ici. » Tu ne le regarde pas, la peur de perdre le contrôle t'en empêche. Tu attrapes ton sac et pars jusqu'à la porte. « Désolé. » A nouveaux, tu t'excuses mais tu ne sais plus si c'est pour ce baiser ou pour ta fuite. Tout ce que tu sais, c'est qu'il faut que tu t'éloignes le plus loin possible de lui, pas parce que tu le veux mais parce que si tu restes, tu pourrais laisser parler une pulsion qui gâcherait votre amitié.
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« J'en ai rien à foutre que tu t’inquiètes. » Tu prends une discrète inspiration. Ok, il t'en veut beaucoup plus que tu le croyais... Ouais, tu t'en veux que les choses se soient déroulées de cette manière, parce que votre amitié te manque, Tadashi te manque. Mais tu peux y sentir de la rancœur, trop à ton goût, beaucoup trop pour que tu parviennes à t'en sortir. Qu'est-ce que tu peux bien lui dire? Tu ne sais même pas, ça serait en revenir à parler de ta sœur jumelle et ça, tu le refuses. Tu ne voulais pas en arriver là, c'est tout ce que tu trouves à lui dire. Non, tu ne voulais pas, c'est peut-être toi qui t'es éloigné de tout mais, mais briser votre amitié n'était pas quelque chose que tu souhaitais, ni quelque chose dont tu avais besoin. Tu n'as pas seulement perdu Minhee, mais aussi Tadashi. Alors non, ce n'est pas de la pitié, tu ne peux juste pas le laisser faire ça, le laisser dans une telle merde. Ce n'est peut-être pas une bonne idée lorsque tu remarques son comportement, au bord de l'explosion et ce n'est qu'une question de secondes, même pas... « Putain, Yury ! C'est trop tard ! » Le ton qu'il emploie te font réagir plus vite que prévu, tu tournes brusquement ta tête dans sa direction, ne le lâchant pas du regard. « Tu veux m'aider, hein ? Mais t'étais où quand j'ai fais le deuil de Minhee ? Bordel j'avais besoin de toi. » Le coup de massue, tes forces te lâchent, t'es comme immobilisé, paralysé, incapable de lâcher ton regard du sien même si ta mine se décompose littéralement. Tu n'as même pas le temps de réagir lorsqu'il se lève brusquement de son lit. Tué par ses paroles, tué par le prénom qu'il vient de prononcer. « T'étais le seul qui pouvait comprendre ma douleur ! Le seul ! » Tout se passe que trop vite, ton cœur s'est accéléré en une fraction de seconde, mélangé parmi tous ces sentiments, la peine, la frustration, la culpabilité, la douleur. Tout ce que tu n'arrives pas à gérer depuis sept ans, finalement, et Tadashi t'y confronte. « Tu pouvais rejeter tout le monde, mais moi ? Moi, bordel ? J'pensais que je valais plus que ça à tes yeux ! » T'as envie de lui hurler d'arrêter, de te sauver en courant si tu avais encore confiance en tes jambes qui, elles aussi, ont été touchés par ces émotions incontrôlables. Tellement que lorsqu'il s'approche de toi, tu pourrais t'en éloigner, te coller à ce pauvre mur et t'y attacher comme si ta vie en dépendait. Tu ne veux pas avoir à affronter tes démons, pas encore une fois, pitié. « Et maintenant, tu voudrais que je te laisse m'aider ? » Tes sourcils se froncent, tu ne le quittes pas du regard, tu t'en sens tout bonnement incapable mais là, tu es une bombe à retardement, tu sens ton cœur s'agiter, se noyer, cette crainte de devoir y faire face, de devoir te battre contre cette douleur. Pourtant, son faux rire parvient à la faire exploser cette bombe. « Vas te faire foutre, Yury. » Ni une ni deux, tu bondis à ton tour hors du lit. « Non, toi vas te faire foutre! » Et tu te plantes face à lui, peut-être un peu trop proche mais si seulement tu avais le temps d'y penser, à ça, là tu en es très loin. Tu viens même le pointer de l'index, se déposant alors sur sa poitrine de manière non délicate. « T'avais pas besoin de moi! » lui craches-tu, hors de toi, précisant même: « T'avais pas besoin de la loque que j'étais devenue! » Ce sont tes paroles, ce que tu penses. Putain, mais qu'est-ce qu'il s'imagine ? Que t'en as pas souffert ? Et tu ne penses même pas à Min Hee là, mais de votre relation. T'as perdu ta sœur, ton repère, une immense partie de toi, il suffit de voir la réaction que tu as seulement en entendant son prénom. Pourtant, tu finis par plisser les lèvres, ne lâchant pas ton regard du sien. Geste idiot mais tu te convaincs que c'est de cette manière que tu parviendras à ne pas t'étaler sur le sujet, t'en as des choses à cracher, depuis sept longues années. Tu retires alors ton doigt de son torse, reprenant, plus agressif que jamais dû à cette blessure encore à vif. « Je t'interdis de dire que tu ne valais rien à mes yeux. Tu penses que j'avais besoin de te perdre, moi?! » Tu disjonctes, ça te rend totalement fou bien que tu sais pertinemment qu'il a raison, c'est de ta faute, mais tu n'as pas voulu ça. « Mais quand est-ce que tu vas comprendre ?! » continues-tu de hurler, et dans un geste des plus brusques, tu déposes tes deux mains sur sa poitrine, le poussant un peu plus loin. Parce que là, c'est la destruction de votre relation que tu te reprends dans la gueule, la mort de Minhee, tes années d'enfer que tu as vécu. « Alors quoi ? Tu vas me rejeter toi aussi, c'est ça ? » C'est bien ce qu'il essaye de te faire comprendre, non ? Et rien qu'à prononcer ces mots, t'en as la nausée. Tu le supplierais de ne pas le faire si seulement tu ne savais pas que tu le méritais. « Tu vaux pas mieux que moi ! » Tu es tellement vulnérable, il t'a foutu dans cet état et toi, tu ne sais même plus quoi faire à part ce pas en arrière, comme si tu avais encore un brin de lucidité, te permettant de te rendre compte que tu n'as plus le droit de lui faire du mal. Tu t'en veux déjà beaucoup pour ça. Les sourcils froncés par l'incompréhension, t'as toujours du mal à te remettre de ce que tu viens de te prendre dans la tronche sans compter qu'on y ajoute le sujet sensible, comme si tu n'avais pas encore assez mal, on continue de presser ton cœur jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Non, tu n'es pas sûr de tout comprendre, de tout assimiler, tu ne pensais pas qu'il t'en voulait à ce point. Ta respiration coupé par l'émotion, ton regard se perd ailleurs, tes deux mains viennent se glisser sur tes tempes et remontent jusqu'à ton cuir chevelu, tu les agrippes, ça te rend fou de n'avoir aucun contrôle sur ce qu'il se passe. Le pire ? Tu n'as rien à lui reprocher, strictement rien, si ce n'est le fait de ne pas accepter ton aide. Ce que tu lui as fait subir il y a sept ans, au final. « C'est... » Tu marques une courte pause, relâchant tes mains le long de ton corps avant de reprendre. « C'est pas trop tard. » le contredis-tu, retrouvant par je ne sais quel miracle, le courage de replonger ton regard dans le sien. « Pourquoi tu serais revenu sinon, hein ? » Tu attends une réponse, maintenant. « Dis moi pourquoi ! » Tu hausses d'un ton, faisant même un pas vers lui. Pourquoi il serait revenu s'il était trop tard ? Tu peux l'aider, et tu le sais. Mais pourquoi est-il revenu alors qu'il t'en veux à ce point ? Et ça te fait mal, beaucoup trop de mal. Il t'a manqué, t'en as souffert toi aussi, ça se voit dans ton regard. Un regard coupable qui pourtant, lui crierait de rester.
« Non, toi vas te faire foutre! » Tu le savais au moment où tu as prononcer le prénom de Minhee, que tout allais partir. Yury, il souffre, il souffre encore de tout ça. Tu l'as bien vu au cimetière. Il tremblait rien qu'en apercevant ta silhouette à ses côtés. Ça t'as fais mal de le voir comme ça. Sept ans, et il n'a toujours pas fait le deuil. Sept ans qu'il vit avec le fantôme de sa sœur qui ne veut pas le quitter. Est-ce que tu lui en veux d'être comme ça ? Non, puisque tu n'es pas capable de faire le deuil toi-même. Toi aussi, tu vis avec le fantôme de ton père, il est là tous les jours à tes côtés. Tu crois parfois l'apercevoir au coin d'une rue ou dans la brume matinale. Sa présence ne s'efface pas, tu n'arrive pas à le laisser partir. Il te manque à tel point qu'il y a des nuits où tu n'arrives pas à fermer l’œil. Tu ressasse vos souvenirs, bons comme mauvais et tu en viens à repenser à ce que tu as perdu. Dans ce genre de moment, tu prends conscience du poids de son absence et à quel point tu aurais besoin de lui, aujourd'hui. Alors en voyant Yury comme ça, tu as l'impression de ne voir qu'un reflet de toi-même. Tu te persuade que tu n'es pas si détruit mais tu te mens. Tu ne fais que te cacher derrière la drogue, le poids de la vérité te paraît plus léger comme ça.