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Tell me your reason ft. Shin Tae Woo
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Mer 16 Aoû - 16:22 Citer EditerSupprimer
TELL ME YOUR REASON
Feat Shin Tae Woo
Feat Shin Tae Woo
Encore une fois, je m’étais lancée, inarrêtable, et j’avais encore touché un point sensible. Peut-être qu’après cette conversation, il m’évitera encore plus. Je n’arrêtais pas de le contredire, de lui dire mon avis, de le remettre en question et de toute évidence, personne n’appréciait ça. Cependant, je ne pouvais pas rester silencieuse en l’écoutant. Bien entendu, c’était évident que nous utilisions tous les deux la métaphore de la photographie pour exprimer notre point de vu sur les souvenirs et l’importance qu’on leur donne. Par conséquent, vu comment il parle, je comprenais clairement une chose : ce jeune garçon se torture lui-même dans des souvenirs douloureux, qu’il ne veut pas perdre, qu’il ne veut pas modifier parce qu’il se convainc lui-même qu’ils sont importants. Je repris mes baguettes et me remis à manger, doutant qu’il prenne la peine de surenchérir quelque chose puisque je ne le laissais jamais avoir le dernier mot et que, habituellement, il n’était pas aussi bavard. D’ailleurs, j’ignorais s’il m’avait écouté jusqu’à la fin. Son visage me semblait tellement ailleurs que j’avais l’impression de l’avoir assommé avec mes mots, comme s’ils étaient des coups de batte de base-ball qui l’avaient mis dans un coma. Je n’espérais donc pas de réponse de sa part et me remis à manger, sans regretter mes mots puisqu’il fallait bien que quelqu’un soit honnête avec lui, mais me disant que j’aurais peut-être dû le ménager un peu plus. Maintenant plus que jamais, il ressemblait à un vase prêt à se briser au moindre toucher supplémentaire.
Je sursautai presque en l’entendant parler, tellement je n’attendais rien de plus de la conversation. C’était une seule phrase, sur un ton aussi froid que d’habitude. Visiblement, il avait perdu l’envie de débattre, d’exprimer son avis mais sa seule phrase était pire qu’un flot de mots interminable.
Des années auparavant, j’aurai pu dire cette phrase. Quand j’ai perdu mes parents, si mon frère n’avait pas été là, j’aurais peut-être été comme lui. Mais lui, il avait qui pour l’aider comme mon frère m’avait aidé ? Visiblement, personne. Sinon, il ne parlerait pas comme ça. J’ignorais de quand datait cet incident qui provoquait de tels mots et une telle peur mais ça ne devait pas être très récent non plus. Une nouvelle fois je posai mes baguettes, perdant presque l’appétit d’entendre ça, et je bougeai ma tête afin que mes yeux rencontrent les siens. J’ignorai ce qu’il regardait, peut-être juste un point vide, mais désormais, je l’obligeais à regarder mes yeux.
D’une voix froide, d’un air peut-être agacé, ou plutôt désolé, je lui dis :
« Et alors ? Si tu t’enterres, alors qu’est-ce qu’il va se passer ? Tu penses que ça va tout arranger ? Tu crois que si tu meurs, tu pourras être heureux ? Tu crois que si tu meurs, c’est porter honneur à tes souvenirs, comme tu l’as dit ? Ouvre les yeux et regarde autour de toi, Tae Woo. La meilleure façon de rendre honneur à ceux qui ont croisé ton chemin, ce n’est pas de te souvenir d’eux comme il le faut mais c’est d’être comme ils voulaient que tu sois. »
Je ne pouvais pas lui dire que je savais ce que c’était. Je ne pouvais pas lui dire que j’avais aussi perdu mes parents. Je ne pouvais pas trahir Min Soo, qui mentait sur nos origines. J’aurais aimé lui dire que moi, pour rendre honneur à mes parents décédés, j’avais décidé d’être avocate, comme ma mère voulait l’être, j’avais décidé d’être heureuse comme elle me connaissait – mais je ne pouvais rien dire de tout ça. Je devais m’exprimer autrement. Je devais utiliser des métaphores. Je devais être moins directe. Peut-être que j’étais en train d’effectuer le toucher qui allait briser le vase, mais il me semblait que le vase était déjà brisé.
« Même si après la mort, tu peux voir ce qui te manquent, tu crois qu’il va se passer quoi ? Tu crois qu’ils vont te dire « Oh, tu m’as tellement manqué, je suis tellement heureux que tu sois mort ! » ? Tu crois que ça les rendrait heureux ? Si tu veux rendre honneur à ceux qui ont croisé ton chemin, tu devrais leur montrer que leur passage a laissé une bonne trace chez toi, pas une trace qui te donne envie de t’enterrer. »
J’étais en colère, mais pas contre lui. Maintenant que j’entendais ce genre de phrases prononcé par quelqu’un, maintenant que je savais combien ça faisait mal d’entendre ça de la part de quelqu’un, j’imaginais ce qu’avait dû ressentir hyung quand sa précieuse sœur lui disait de tels mots. Par un simple égoïsme, j’avais fait de la peine aux gens autour de moi, alors que je n’avais même pas réellement envie de mourir. J’avais envie de vivre plus que n’importe qui, je n’avais juste pas l’impression que j’en avais le courage.
Je sursautai presque en l’entendant parler, tellement je n’attendais rien de plus de la conversation. C’était une seule phrase, sur un ton aussi froid que d’habitude. Visiblement, il avait perdu l’envie de débattre, d’exprimer son avis mais sa seule phrase était pire qu’un flot de mots interminable.
Des années auparavant, j’aurai pu dire cette phrase. Quand j’ai perdu mes parents, si mon frère n’avait pas été là, j’aurais peut-être été comme lui. Mais lui, il avait qui pour l’aider comme mon frère m’avait aidé ? Visiblement, personne. Sinon, il ne parlerait pas comme ça. J’ignorais de quand datait cet incident qui provoquait de tels mots et une telle peur mais ça ne devait pas être très récent non plus. Une nouvelle fois je posai mes baguettes, perdant presque l’appétit d’entendre ça, et je bougeai ma tête afin que mes yeux rencontrent les siens. J’ignorai ce qu’il regardait, peut-être juste un point vide, mais désormais, je l’obligeais à regarder mes yeux.
D’une voix froide, d’un air peut-être agacé, ou plutôt désolé, je lui dis :
« Et alors ? Si tu t’enterres, alors qu’est-ce qu’il va se passer ? Tu penses que ça va tout arranger ? Tu crois que si tu meurs, tu pourras être heureux ? Tu crois que si tu meurs, c’est porter honneur à tes souvenirs, comme tu l’as dit ? Ouvre les yeux et regarde autour de toi, Tae Woo. La meilleure façon de rendre honneur à ceux qui ont croisé ton chemin, ce n’est pas de te souvenir d’eux comme il le faut mais c’est d’être comme ils voulaient que tu sois. »
Je ne pouvais pas lui dire que je savais ce que c’était. Je ne pouvais pas lui dire que j’avais aussi perdu mes parents. Je ne pouvais pas trahir Min Soo, qui mentait sur nos origines. J’aurais aimé lui dire que moi, pour rendre honneur à mes parents décédés, j’avais décidé d’être avocate, comme ma mère voulait l’être, j’avais décidé d’être heureuse comme elle me connaissait – mais je ne pouvais rien dire de tout ça. Je devais m’exprimer autrement. Je devais utiliser des métaphores. Je devais être moins directe. Peut-être que j’étais en train d’effectuer le toucher qui allait briser le vase, mais il me semblait que le vase était déjà brisé.
« Même si après la mort, tu peux voir ce qui te manquent, tu crois qu’il va se passer quoi ? Tu crois qu’ils vont te dire « Oh, tu m’as tellement manqué, je suis tellement heureux que tu sois mort ! » ? Tu crois que ça les rendrait heureux ? Si tu veux rendre honneur à ceux qui ont croisé ton chemin, tu devrais leur montrer que leur passage a laissé une bonne trace chez toi, pas une trace qui te donne envie de t’enterrer. »
J’étais en colère, mais pas contre lui. Maintenant que j’entendais ce genre de phrases prononcé par quelqu’un, maintenant que je savais combien ça faisait mal d’entendre ça de la part de quelqu’un, j’imaginais ce qu’avait dû ressentir hyung quand sa précieuse sœur lui disait de tels mots. Par un simple égoïsme, j’avais fait de la peine aux gens autour de moi, alors que je n’avais même pas réellement envie de mourir. J’avais envie de vivre plus que n’importe qui, je n’avais juste pas l’impression que j’en avais le courage.
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Mer 16 Aoû - 16:53 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kwon min ah Tell me your reason En l'entendant parler, j'avais l'impression de réentendre ce qu'ils me disaient tous, cinq ans auparavant. « Tu dois rendre honneur à Saehee en agissant comme tu le ferais habituellement ! » et puis, je me disais toujours : à quoi bon faire semblant d'être heureux quand ses yeux qui étaient censés me regarder s'étaient fermés pour l'éternité ? Finalement, j'avais entendu raison le jour de mon anniversaire, trois ans avant. Celui qui m'avait montré la beauté de la photographie, oui. J'aimais la photographie, grâce à lui. Il m'avait dit que la photographie permettait d'enregistrer de beaux souvenirs. J'étais totalement d'accord avec lui. La photographie, c'était une belle discipline. J'avais finalement pu me relever grâce à l'aide de cet art, et tous mes proches en avaient été heureux. Eux qui me voyaient de jour en jour tomber encore plus profondément dans le néant, et qui ne faisaient que me susurrer ce genre de mots plein d'espoir, ils en avaient été heureux. Ce n'était pas les mots qui avaient fonctionné, sur moi. C'était comme si je les entendais, et que ces mots disparaissaient presque immédiatement de mon cerveau. Trois ans avant, j'avais cru que je m'étais enfin redressé, que je pouvais enfin sourire fièrement comme Saehee le voudrait. Mais ce n'était pas vrai. J'avais recommencé à agir comme lorsqu'elle était là, mais ce n'était plus la même chose. C'était comme s'il me manquait quelqu'un. C'était comme s'il me manquait ma moitié. A cette époque-là, j'avais compris quelque chose. Plus rien ne redeviendrait comme avant. Alors ça ne servait à rien de faire comme s'il ne s'était rien passé. Comme si je pouvais aller de l'avant sans elle. Comme si je pouvais prendre le chemin qu'on s'était promis de prendre ensemble seul. Non, c'était impossible. Depuis, je n'étais plus aussi déprimé qu'à l'époque, mais je l'étais encore. Elle me manquait trop. Je n'arrivais pas à prendre ce pas en avant. Il me suffisait juste de faire un mouvement, de poser mon pied, et de continuer à avancer. Mais c'était ce geste qui me bloquait. Comme un robot rouillé, mes jambes refusaient de m'obéir, et je restais là, planté, debout, seul, sur le chemin où ma moitié m'avait quitté. Je ne voyais rien d'autre qu'un néant devant moi, et je ne regardais plus que le passé qui lui, était plein de couleurs et de joie. Peut-être qu'un jour j'arriverais à prendre ce pas, peut-être que je n'y arriverais jamais. Je n'en savais rien. Mais pour le moment, je n'en avais pas le pouvoir.
Minah s'était fixée l'objectif de me changer d'avis, apparemment. C'était inutile. Je la regardais toujours dans les yeux fixement alors qu'elle me rendait ce regard. Elle avait l'air en colère, mais je savais pertinemment que ce n'était pas contre moi qu'elle était en colère. C'était comme à l'époque. Ils avaient tous l'air en colère, mais au fond, ils étaient juste inquiets. Ils élevaient la voix, mais finalement, ils commençaient à pleurer, puis à me supplier d'aller mieux. Moi, je restais de marbre, à les regarder sans rien pouvoir ressentir. Minah devait sûrement être dans le même état. Cela signifiait qu'elle devait être inquiète pour moi. Pourtant, elle ne faisait que s'amuser, et passer le temps avec moi. Pourquoi semblait-elle si concernée par cette histoire ? Peut-être que je l'avais mal jugée, alors. Ou qu'elle avait vécu quelque chose du genre. Elle avait vécu des choses difficiles, aussi. Ce n'était pas étonnant. Tout le monde en avait vécu. Cependant, ce n'était pas à ça qu'on pensait quand on voyait pour la première fois une personne. Je me rendis compte qu'elle ne me voulait peut-être rien de mal. Toutefois, rien n'était sûr. Peut-être jouait-elle un rôle pour se moquer de moi après. Je n'en savais rien. Je n'en savais rien, mais elle avait l'air beaucoup trop concernée par cette histoire. C'était difficile de le juger. Pour le moment, j'allais juste suivre mon instinct. C'était lui qui décidait à la place du cerveau quand il était incapable de choisir.
« Ils... Elle m'a laissée une bonne trace, mais aussi un grand trou dans le cœur. C'est comme si mon cœur battait humainement encore, mais que je ne vivais plus. »
Je baissai mon regard sur la nourriture. D'un coup, je n'avais plus faim.
« Je suis désolé. » murmurai-je, sans savoir vraiment à qui je m'excusais.
Je ne savais pas si je m'excusais envers Minah qui se donnait tout ce mal qui allait servir à rien, si je m'excusais envers moi qui étais incapable de me relever, ou si je m'excusais envers Saehee qui ne pouvait que constater le désespoir qu'elle avait laissé en moi.
Pardon.© 2981 12289 0
Minah s'était fixée l'objectif de me changer d'avis, apparemment. C'était inutile. Je la regardais toujours dans les yeux fixement alors qu'elle me rendait ce regard. Elle avait l'air en colère, mais je savais pertinemment que ce n'était pas contre moi qu'elle était en colère. C'était comme à l'époque. Ils avaient tous l'air en colère, mais au fond, ils étaient juste inquiets. Ils élevaient la voix, mais finalement, ils commençaient à pleurer, puis à me supplier d'aller mieux. Moi, je restais de marbre, à les regarder sans rien pouvoir ressentir. Minah devait sûrement être dans le même état. Cela signifiait qu'elle devait être inquiète pour moi. Pourtant, elle ne faisait que s'amuser, et passer le temps avec moi. Pourquoi semblait-elle si concernée par cette histoire ? Peut-être que je l'avais mal jugée, alors. Ou qu'elle avait vécu quelque chose du genre. Elle avait vécu des choses difficiles, aussi. Ce n'était pas étonnant. Tout le monde en avait vécu. Cependant, ce n'était pas à ça qu'on pensait quand on voyait pour la première fois une personne. Je me rendis compte qu'elle ne me voulait peut-être rien de mal. Toutefois, rien n'était sûr. Peut-être jouait-elle un rôle pour se moquer de moi après. Je n'en savais rien. Je n'en savais rien, mais elle avait l'air beaucoup trop concernée par cette histoire. C'était difficile de le juger. Pour le moment, j'allais juste suivre mon instinct. C'était lui qui décidait à la place du cerveau quand il était incapable de choisir.
« Ils... Elle m'a laissée une bonne trace, mais aussi un grand trou dans le cœur. C'est comme si mon cœur battait humainement encore, mais que je ne vivais plus. »
Je baissai mon regard sur la nourriture. D'un coup, je n'avais plus faim.
« Je suis désolé. » murmurai-je, sans savoir vraiment à qui je m'excusais.
Je ne savais pas si je m'excusais envers Minah qui se donnait tout ce mal qui allait servir à rien, si je m'excusais envers moi qui étais incapable de me relever, ou si je m'excusais envers Saehee qui ne pouvait que constater le désespoir qu'elle avait laissé en moi.
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Mer 16 Aoû - 19:17 Citer EditerSupprimer
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Désormais, je me fichais pas mal de savoir si je venais de toucher un point sensible ou non. Il venait lui-même de viser mon point sensible, alors on était quitte et je n’étais pas prête de laisser tomber cette affaire, loin de-là. J’étais déjà persuadée que j’en découvrirai plus sur lui mais maintenant, ce n’était plus une envie, c’était carrément une mission, une obligation. Je risquais de m’incarcérer moi-même pour non-assistance à personne à danger si je ne faisais rien face à un tel désarroi, que j’avais ressenti à une période de ma vie également.
Elle.
De toute évidence, c’était une fille. Sinon, pourquoi aurait-il une telle crainte des filles ? Je n’étais pas surprise par cette nouvelle. Le fait qu’il dise que son coeur ne battait plus n’était pas non plus étonnant. En fait, rien de ce qu’il allait dire, à partir de maintenant, ne serait surprenant pour moi. J’avais vécu ça, j’avais pensé comme ça et j’avais parlé comme ça. Maintenant que je comprenais plus ou moins qu’il avait vécu le même genre de choses que moi, tout me paraissait évident. Ses futurs mots, ses futurs réactions. J’avais l’impression d’être la spectatrice de la moi enfant.
« C’est toi qui empêche ton coeur de battre et c’est toi qui t’empêches de vivre, personne d’autre. »
Je le fixais d’un air sévère. Je n’étais plus en colère, c’était un sentiment déjà passé ; mais je n’étais pas indulgente avec lui. Je n’étais pas là pour le consoler. Il avait déjà dû être consolé des centaines de fois. Lui, il n’a plus besoin d’être consolé mais d’être secoué.
« Et alors, parce que tu évites tout le monde, parce que tu évites les filles, tu vies mieux ? Ça te sert à quelque chose ? »
En fait, il était juste lâche. Il estimait en avoir vécu plus qu’il n’aurait dû et il ne voulait plus rien vivre de triste, alors il évitait tout par lâcheté. Au lieu d’affronter les choses, il les évitait.
« Tu penses que parce que tu évites les filles, tu vas lui rendre honneur ? Tu crois que tu ne seras plus jamais blessé comme tu l’as été parce que tu ne t’accroches à personne ? Tu ne fais que te donner des excuses. Tu sais très bien que tu ne pourras jamais vivre sans avoir aucun proche. Tu sais très bien que tu veux t’en sortir plus que n’importe qui. Tu restes enfermé dans le passé en étant certain que c’était mieux à cette époque mais tu n’as jamais essayé de regarder si le présent est mieux. Tu n’as jamais laissé une chance au présent de te conquérir. Même la tortue, quand tu l’agresses et qu’elle se cache dans sa carapace par peur, elle finit par en ressortir pour vérifier si le danger est parti, pour ne pas mourir étouffée. Toi, tout ce que tu fais, c’est que sous prétexte que tu as vécu quelque chose de dur, tu peux rester dans ta carapace, avoir peur des autres et sous-entendre aux autres que plus jamais tu ne seras heureux. La seule raison pour laquelle tu ne seras plus jamais heureux, c’est pas le trou dans ton coeur, c’est pas la mort de cette fille, c’est toi et uniquement toi. Le jour où tu sortiras de ta carapace pour vérifier si le danger est parti, tu te rendras compte que l’air de l’extérieur est beaucoup moins étouffant et que tu te rends la vie trois fois plus difficile qu’elle ne l’est réellement. Tu es bien plus fort que tu ne le crois mais tu ne veux juste pas essayer. C’est lâche. »
Je pris une grande respiration après avoir prononcé ces derniers mots. J’avais été bien plus crue que je ne souhaitais l’être et le but, ce n’était pas de le renfermer du tout.
« Ce que je veux dire, en fait, Tae Woo, c’est que tu es la seule cause de ton malheur parce que pleins de gens veulent t’aider. Le soucis, c’est que tu as tellement peur de sortir de ta carapace que je suis obligée de te tirer la tête en dehors pour que tu y jettes un œil, et ça, forcément, ça fait mal. Alors si tu ne veux plus avoir mal, prends toi-même l’initiative de sortir ta tête, ne serait-ce qu’une fois, et vois ce que ça donne. Si c’est trop dur, tu n’auras qu’à la rentrer de nouveau. Mais de toute évidence, que tu le veuilles ou non, il faudra bien que tu sortes de ta carapace pour survivre ; parce que tu le sais très bien, que tu n’as pas envie de mourir. »
J’avais beaucoup parlé et je ne m’attendais pas à ce qu’il me fasse une réponse aussi longue que la mienne, mais le but ce n’était pas ça. Je ne voulais pas le faire parler, je ne voulais plus le faire parler, l’important c’était qu’il écoute, maintenant.
« Tu es loin d’être faible. »
J’écartai mon plateau de moi après avoir dit ces derniers mots. Voir la nourriture me dégoûtait plus qu’autre chose, désormais. Je n’avais plus du tout d’appétit.
Elle.
De toute évidence, c’était une fille. Sinon, pourquoi aurait-il une telle crainte des filles ? Je n’étais pas surprise par cette nouvelle. Le fait qu’il dise que son coeur ne battait plus n’était pas non plus étonnant. En fait, rien de ce qu’il allait dire, à partir de maintenant, ne serait surprenant pour moi. J’avais vécu ça, j’avais pensé comme ça et j’avais parlé comme ça. Maintenant que je comprenais plus ou moins qu’il avait vécu le même genre de choses que moi, tout me paraissait évident. Ses futurs mots, ses futurs réactions. J’avais l’impression d’être la spectatrice de la moi enfant.
« C’est toi qui empêche ton coeur de battre et c’est toi qui t’empêches de vivre, personne d’autre. »
Je le fixais d’un air sévère. Je n’étais plus en colère, c’était un sentiment déjà passé ; mais je n’étais pas indulgente avec lui. Je n’étais pas là pour le consoler. Il avait déjà dû être consolé des centaines de fois. Lui, il n’a plus besoin d’être consolé mais d’être secoué.
« Et alors, parce que tu évites tout le monde, parce que tu évites les filles, tu vies mieux ? Ça te sert à quelque chose ? »
En fait, il était juste lâche. Il estimait en avoir vécu plus qu’il n’aurait dû et il ne voulait plus rien vivre de triste, alors il évitait tout par lâcheté. Au lieu d’affronter les choses, il les évitait.
« Tu penses que parce que tu évites les filles, tu vas lui rendre honneur ? Tu crois que tu ne seras plus jamais blessé comme tu l’as été parce que tu ne t’accroches à personne ? Tu ne fais que te donner des excuses. Tu sais très bien que tu ne pourras jamais vivre sans avoir aucun proche. Tu sais très bien que tu veux t’en sortir plus que n’importe qui. Tu restes enfermé dans le passé en étant certain que c’était mieux à cette époque mais tu n’as jamais essayé de regarder si le présent est mieux. Tu n’as jamais laissé une chance au présent de te conquérir. Même la tortue, quand tu l’agresses et qu’elle se cache dans sa carapace par peur, elle finit par en ressortir pour vérifier si le danger est parti, pour ne pas mourir étouffée. Toi, tout ce que tu fais, c’est que sous prétexte que tu as vécu quelque chose de dur, tu peux rester dans ta carapace, avoir peur des autres et sous-entendre aux autres que plus jamais tu ne seras heureux. La seule raison pour laquelle tu ne seras plus jamais heureux, c’est pas le trou dans ton coeur, c’est pas la mort de cette fille, c’est toi et uniquement toi. Le jour où tu sortiras de ta carapace pour vérifier si le danger est parti, tu te rendras compte que l’air de l’extérieur est beaucoup moins étouffant et que tu te rends la vie trois fois plus difficile qu’elle ne l’est réellement. Tu es bien plus fort que tu ne le crois mais tu ne veux juste pas essayer. C’est lâche. »
Je pris une grande respiration après avoir prononcé ces derniers mots. J’avais été bien plus crue que je ne souhaitais l’être et le but, ce n’était pas de le renfermer du tout.
« Ce que je veux dire, en fait, Tae Woo, c’est que tu es la seule cause de ton malheur parce que pleins de gens veulent t’aider. Le soucis, c’est que tu as tellement peur de sortir de ta carapace que je suis obligée de te tirer la tête en dehors pour que tu y jettes un œil, et ça, forcément, ça fait mal. Alors si tu ne veux plus avoir mal, prends toi-même l’initiative de sortir ta tête, ne serait-ce qu’une fois, et vois ce que ça donne. Si c’est trop dur, tu n’auras qu’à la rentrer de nouveau. Mais de toute évidence, que tu le veuilles ou non, il faudra bien que tu sortes de ta carapace pour survivre ; parce que tu le sais très bien, que tu n’as pas envie de mourir. »
J’avais beaucoup parlé et je ne m’attendais pas à ce qu’il me fasse une réponse aussi longue que la mienne, mais le but ce n’était pas ça. Je ne voulais pas le faire parler, je ne voulais plus le faire parler, l’important c’était qu’il écoute, maintenant.
« Tu es loin d’être faible. »
J’écartai mon plateau de moi après avoir dit ces derniers mots. Voir la nourriture me dégoûtait plus qu’autre chose, désormais. Je n’avais plus du tout d’appétit.
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Ven 18 Aoû - 16:20 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kwon min ah Tell me your reason Littéralement, j'avais l'impression d'être secoué. C'était exactement la sensation. Les mots de Minah avaient comme un effet de secousse sur moi. J'en avais bien besoin, après tout. A l'époque ou personne n'osait encore me dire des mots durs par peur de me blesser et de m'enfoncer encore plus dans mon néant, peut-être aurait-ce été mieux que quelqu'un me secoue comme elle venait de le faire. Quelqu'un aurait peut-être dû se faire passer pour le méchant dans l'histoire, et me donner une claque pour enfin me réveiller. J'aurais peut-être été différent, aujourd'hui. Non, ce n'était pas une hypothèse. J'aurais été différent. Aucun de mes amis n'osait ressortir ce sujet. Nous avions tous bien trop peur d'en discuter, d'en même énoncer le fameux nom. Nous avions tous été touché par cette mort, et c'était moi qui étais au bord du suicide après ça. Pourquoi aborder à nouveau ce sujet en risquant de nous blesser ? Rien n'était plus comme avant, mais nous étions toujours en train de nous amuser. Sans elle.
Je regardai un point fixe sans rencontrer son regard, à nouveau. C'était moi qui m'empêchais de vivre, oui. Je ne voulais plus vivre la même chose. C'était trop douloureux. Il n'y avait pas besoin de me dire que j'étais lâche ; je le savais déjà. Elle ne faisait que répéter des choses que je ne savais déjà que trop bien. Je me cachais derrière un cocon, et je ne voulais jamais en sortir. Alors que les papillons sortaient finalement de leur cocon pour être encore plus beaux, moi, ce n'était pas le cas. J'avais peur d'être trop blessé. C'était lâche. Terriblement lâche. Je savais que j'étais misérable, mais je me sentais mieux ainsi. Je ne voulais pas encore vivre ce genre de choses. Saehee sera ma première et dernière relation. Elle parlait encore, et je l'écoutais. Tout rentrait dans ma tête, mais c'était comme si ces mots rejoignaient d'autres mots déjà présents dans ma tête, parce que je les avais déjà entendu. Non, ce n'était pas que je les avais déjà entendu. C'était que je me les étais déjà dit depuis longtemps. La seule personne présente pour me rabaisser constamment, c'était bien moi. Je me blessais constamment. Entendre quelqu'un dire ces mots ne me faisait pas grand chose, puisque je me les répétais déjà assez. Je devrais bouger, je devrais essayer, je devrais découvrir le monde dont je m'étais privé depuis déjà longtemps. Mais j'avais l'impression d'être déjà mort. J'avais l'impression... d'être une marionnette. Comme si depuis le jour de la mort de Saehee, je n'obéissais plus à mon cœur mais à quelqu'un d'autre. Je bougeais, je parlais, je souriais, mais il n'y avait plus rien dans mon cœur. Cependant, ce n'était pas vrai. Je ressentais des choses, et c'était exactement pour ça que j'évitais les filles. Parce que je savais que je ressentais encore des choses, je ne voulais plus les ressentir. Tel un lâche, je fuyais devant le danger. On disait que l'amour était un couteau à double tranchant, mais ce n'était pas complet. Ce qui était à double tranchant, c'était simplement les relations. Même les relations d'amitié étaient dangereuses. Si je perdais l'un de mes meilleurs amis, je serais aussi blessé. On ne parlait que d'amour car l'amour était quelque chose de plus fort que l'amitié, de plus sensationnel. Mais toute relation blessait. Alors dans la logique des choses, je devrais tout simplement cesser d'avoir des relations. Je ne pouvais pas. Et le pourquoi, elle l'avait très bien dit. Parce que je ne pourrais jamais vivre sans avoir aucun proche. J'étais celui qui voulait s'en sortir le plus possible, mais qui, malgré tout, fuyait sans cesse. J'étais si misérable que je me faisais de la peine. Cette situation durait depuis tellement longtemps que j'avais fini par abandonner. Mais je n'aurais jamais dû. Elle avait tellement raison, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Ce que j'étais moi, c'était que j'étais peureux. J'étais trop peureux pour faire le moindre mouvement sans qu'il n'y ait cette personne pour compléter la place qu'elle avait laissée à mes côtés. J'étais vraiment un peureux...
Minah me donnait beaucoup trop de conseils, ou plutôt, elle me tirait beaucoup trop la tête hors de ma carapace pour que ce soit normal. Il n'y avait que mes proches qui se démèneraient autant pour me faire sortir la tête. Pourquoi est-ce qu'elle faisait tout ça ? Je pensais qu'elle venait me voir uniquement pour s'amuser et passer le temps. Peut-être que j'avais vraiment eu tort. Ce n'était pas possible qu'une fille qui ne voulait que s'amuser avec moi dise autant de choses que je me suis dit des millions de fois, moi. Si elle disait autant de choses qui ressemblaient à mes propres mots... Je ne voyais qu'une seule réponse. C'était parce qu'elle avait vécu la même chose que moi. A cette révélation, je fus plus que surpris. Elle me semblait pourtant si joyeuse et pourrie gâtée. Comment une fille comme elle aurait pu avoir vécu la même chose que moi ? Mais c'était comme une évidence. Si elle savait tous ces mots, c'était parce qu'elle avait vécu ça, elle aussi. Cependant, elle, elle avait su se relever. Elle ne broyait pas du tout du noir. Elle n'était pas pathétique, elle était courageuse. Contrairement à moi. Si elle avait pu se relever, peut-être que moi, je pourrais essayer, aussi. Je devrais arrêter de rester dans ma zone de confort...
« Tu es loin d'être faible. »
J'écarquillai des yeux en entendant cette phrase. C'était peut-être une phrase qu'on lui aurait dit, à elle aussi, pour qu'elle se réveille et abandonne sa carapace derrière elle. Elle avait sûrement dû être dans la même situation que moi si elle avait broyé du noir à une époque, aussi. Peut-être que c'était pour ça qu'elle se sentait obligée de changer mon état d'esprit. Non, c'était certain, c'était ça. D'un coup, mon regard sur elle changea. Ce n'était plus un regard méfiant, mais un regard d'admiration. Elle avait su se relever, elle.
Je ne trouvais rien à lui répondre. Aucun mot ne sortait de ma bouche. J'étais tout simplement tétanisé. Elle avait raison, mais je ne savais pas quoi lui dire. Je n'avais pas envie de lui mentir en disant que j'allais écouter ce qu'elle venait de dire, parce que je savais pertinemment que ce n'était pas vrai. Je n'avais jamais écouté mes propres mots peu importe toutes ces années qui étaient passées, pourquoi est-ce que les mots d'une fille sortie de nulle part me changerait ? Je regardai mon plateau. Je n'avais plus faim. Je soupirai. Je ferais mieux de laisser mon instinct agir, une nouvelle fois. Mon corps voulait tout simplement partir d'ici, mais je savais bien que je ne pouvais pas. Si je fuyais une nouvelle fois, ce serait admettre que ses mots n'avaient eu aucun impact sur moi. Cependant, ce n'était pas le cas, alors je ne pouvais pas me permettre de lui faire ça. Je devais dire quelque chose. Je soupirai une nouvelle fois, regardant le plateau qui ne me donnait plus faim du tout.
« Minah. Je... Je pense que tu as été très courageuse pour pouvoir te relever. Je n'ai aucune idée de ce que tu as vécu, mais tu as dû vivre la même chose que moi, si tu as su dire ces mots que je me répète sans cesse depuis cinq ans. Peut-être est-ce qu'on t'a aidée en te disant les mots que tu m'as dit. Moi, personne ne m'a jamais dit ça. Il n'y avait que moi pour me dire ça. C'est peut-être pour ça qu'après tout ce temps, je suis toujours aussi pitoyable. Mais tu as raison. »
Je relevai mon regard sur elle. Un regard tout simplement... neutre.
« Je ne suis pas faible. Cependant, je suis lâche, terriblement lâche. Peu importe si je suis fort, je suis trop peureux pour oser faire un pas. »
J'étais maintenant bloqué, et je ne savais pas quoi lui dire de plus. Je soupirai une énième fois, puis pris mes baguettes pour essayer de terminer la nourriture qui ne me donnait plus envie.© 2981 12289 0
Je regardai un point fixe sans rencontrer son regard, à nouveau. C'était moi qui m'empêchais de vivre, oui. Je ne voulais plus vivre la même chose. C'était trop douloureux. Il n'y avait pas besoin de me dire que j'étais lâche ; je le savais déjà. Elle ne faisait que répéter des choses que je ne savais déjà que trop bien. Je me cachais derrière un cocon, et je ne voulais jamais en sortir. Alors que les papillons sortaient finalement de leur cocon pour être encore plus beaux, moi, ce n'était pas le cas. J'avais peur d'être trop blessé. C'était lâche. Terriblement lâche. Je savais que j'étais misérable, mais je me sentais mieux ainsi. Je ne voulais pas encore vivre ce genre de choses. Saehee sera ma première et dernière relation. Elle parlait encore, et je l'écoutais. Tout rentrait dans ma tête, mais c'était comme si ces mots rejoignaient d'autres mots déjà présents dans ma tête, parce que je les avais déjà entendu. Non, ce n'était pas que je les avais déjà entendu. C'était que je me les étais déjà dit depuis longtemps. La seule personne présente pour me rabaisser constamment, c'était bien moi. Je me blessais constamment. Entendre quelqu'un dire ces mots ne me faisait pas grand chose, puisque je me les répétais déjà assez. Je devrais bouger, je devrais essayer, je devrais découvrir le monde dont je m'étais privé depuis déjà longtemps. Mais j'avais l'impression d'être déjà mort. J'avais l'impression... d'être une marionnette. Comme si depuis le jour de la mort de Saehee, je n'obéissais plus à mon cœur mais à quelqu'un d'autre. Je bougeais, je parlais, je souriais, mais il n'y avait plus rien dans mon cœur. Cependant, ce n'était pas vrai. Je ressentais des choses, et c'était exactement pour ça que j'évitais les filles. Parce que je savais que je ressentais encore des choses, je ne voulais plus les ressentir. Tel un lâche, je fuyais devant le danger. On disait que l'amour était un couteau à double tranchant, mais ce n'était pas complet. Ce qui était à double tranchant, c'était simplement les relations. Même les relations d'amitié étaient dangereuses. Si je perdais l'un de mes meilleurs amis, je serais aussi blessé. On ne parlait que d'amour car l'amour était quelque chose de plus fort que l'amitié, de plus sensationnel. Mais toute relation blessait. Alors dans la logique des choses, je devrais tout simplement cesser d'avoir des relations. Je ne pouvais pas. Et le pourquoi, elle l'avait très bien dit. Parce que je ne pourrais jamais vivre sans avoir aucun proche. J'étais celui qui voulait s'en sortir le plus possible, mais qui, malgré tout, fuyait sans cesse. J'étais si misérable que je me faisais de la peine. Cette situation durait depuis tellement longtemps que j'avais fini par abandonner. Mais je n'aurais jamais dû. Elle avait tellement raison, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Ce que j'étais moi, c'était que j'étais peureux. J'étais trop peureux pour faire le moindre mouvement sans qu'il n'y ait cette personne pour compléter la place qu'elle avait laissée à mes côtés. J'étais vraiment un peureux...
Minah me donnait beaucoup trop de conseils, ou plutôt, elle me tirait beaucoup trop la tête hors de ma carapace pour que ce soit normal. Il n'y avait que mes proches qui se démèneraient autant pour me faire sortir la tête. Pourquoi est-ce qu'elle faisait tout ça ? Je pensais qu'elle venait me voir uniquement pour s'amuser et passer le temps. Peut-être que j'avais vraiment eu tort. Ce n'était pas possible qu'une fille qui ne voulait que s'amuser avec moi dise autant de choses que je me suis dit des millions de fois, moi. Si elle disait autant de choses qui ressemblaient à mes propres mots... Je ne voyais qu'une seule réponse. C'était parce qu'elle avait vécu la même chose que moi. A cette révélation, je fus plus que surpris. Elle me semblait pourtant si joyeuse et pourrie gâtée. Comment une fille comme elle aurait pu avoir vécu la même chose que moi ? Mais c'était comme une évidence. Si elle savait tous ces mots, c'était parce qu'elle avait vécu ça, elle aussi. Cependant, elle, elle avait su se relever. Elle ne broyait pas du tout du noir. Elle n'était pas pathétique, elle était courageuse. Contrairement à moi. Si elle avait pu se relever, peut-être que moi, je pourrais essayer, aussi. Je devrais arrêter de rester dans ma zone de confort...
« Tu es loin d'être faible. »
J'écarquillai des yeux en entendant cette phrase. C'était peut-être une phrase qu'on lui aurait dit, à elle aussi, pour qu'elle se réveille et abandonne sa carapace derrière elle. Elle avait sûrement dû être dans la même situation que moi si elle avait broyé du noir à une époque, aussi. Peut-être que c'était pour ça qu'elle se sentait obligée de changer mon état d'esprit. Non, c'était certain, c'était ça. D'un coup, mon regard sur elle changea. Ce n'était plus un regard méfiant, mais un regard d'admiration. Elle avait su se relever, elle.
Je ne trouvais rien à lui répondre. Aucun mot ne sortait de ma bouche. J'étais tout simplement tétanisé. Elle avait raison, mais je ne savais pas quoi lui dire. Je n'avais pas envie de lui mentir en disant que j'allais écouter ce qu'elle venait de dire, parce que je savais pertinemment que ce n'était pas vrai. Je n'avais jamais écouté mes propres mots peu importe toutes ces années qui étaient passées, pourquoi est-ce que les mots d'une fille sortie de nulle part me changerait ? Je regardai mon plateau. Je n'avais plus faim. Je soupirai. Je ferais mieux de laisser mon instinct agir, une nouvelle fois. Mon corps voulait tout simplement partir d'ici, mais je savais bien que je ne pouvais pas. Si je fuyais une nouvelle fois, ce serait admettre que ses mots n'avaient eu aucun impact sur moi. Cependant, ce n'était pas le cas, alors je ne pouvais pas me permettre de lui faire ça. Je devais dire quelque chose. Je soupirai une nouvelle fois, regardant le plateau qui ne me donnait plus faim du tout.
« Minah. Je... Je pense que tu as été très courageuse pour pouvoir te relever. Je n'ai aucune idée de ce que tu as vécu, mais tu as dû vivre la même chose que moi, si tu as su dire ces mots que je me répète sans cesse depuis cinq ans. Peut-être est-ce qu'on t'a aidée en te disant les mots que tu m'as dit. Moi, personne ne m'a jamais dit ça. Il n'y avait que moi pour me dire ça. C'est peut-être pour ça qu'après tout ce temps, je suis toujours aussi pitoyable. Mais tu as raison. »
Je relevai mon regard sur elle. Un regard tout simplement... neutre.
« Je ne suis pas faible. Cependant, je suis lâche, terriblement lâche. Peu importe si je suis fort, je suis trop peureux pour oser faire un pas. »
J'étais maintenant bloqué, et je ne savais pas quoi lui dire de plus. Je soupirai une énième fois, puis pris mes baguettes pour essayer de terminer la nourriture qui ne me donnait plus envie.
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Ven 18 Aoû - 18:11 Citer EditerSupprimer
TELL ME YOUR REASON
Feat Shin Tae Woo
Feat Shin Tae Woo
Malheureusement, il ne me regarda pas dans les yeux. Fixant encore une fois dans le vide, il pensait, et je ne savais pas s’il m’écoutait ou si je parlais pour rien. J’espérais tout-de-même qu’inconsciemment, mes mots s’enregistraient dans son cerveau et que, s’ils ne les entendaient pas maintenant, il s’en rappellerait lorsqu’il sera prêt. Je me demandais si je devais partir ou rester ici, s’il allait répondre ou s’il valait mieux que je m’en aille, maintenant que je lui avais parlé comme ça, presque méchamment. Alors que j’hésitais, ce fut lui qui rompit le silence et je l’écoutais attentivement, sans le cacher, contrairement à lui. Bien entendu, il avait compris que j’avais vécu quelque chose de similaire. C’était uniquement en ayant vécu quelque chose de dur comme ça qu’on pouvait comprendre ce qui se passait dans notre tête après un traumatisme. Autrement, ce n’était que de la théorie, que des mots écrits sur des papiers et répétés ; rien de réel. Les sentiments sont bien plus complexes qu’un texte explicatif. D’ailleurs, ils ne s’expliquent pas.
Cependant, je n’avais aucune raison de me faire appeler courageuse. C’était loin d’être mon cas, je n’étais pas courage mais je m’étais juste aperçue que je n’avais pas le choix. Ce n’était pas une question de courage mais de logique ; puisqu’à un moment ou à un autre, il fallait le faire, autant ne pas perdre de temps, autant essayer le plus vite parce que, ne sait-on jamais, peut-être que ce serait moins douloureux. Alors, j’avais essayé plus par désespoir que par courage ; seulement, lui, ne me semblait pas penser que cela pouvait être moins dur de sortir sa tête de sa carapace et de respirer l’air frais. Il ne pensait qu’aux risques et pas aux bienfaits que cela pouvait apporter et c’était exactement là qu’était la faille, le soucis. Il devait simplement changer sa façon de voir les choses, pas lui, pas les autres, pas son passé, son présent ou son futur, mais sa façon de voir les choses. C’était dur à faire mais c’était possible. Il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis, et s’il y avait une seule chose dont j’étais sûre, c’était que Tae Woo n’était pas un idiot. Ni un lâche, bien que j’eus pensé ça sous la colère quelques minutes auparavant.
« Non, tu n’es pas lâche ; je n’ai jamais dit que tu étais lâche. »
Je l’avais pensé, mais ça, il ne pouvait pas le savoir. D’ailleurs, je l’avais pensé un certain temps, très court, avant de me dire que j’avais tort.
« Ce sont tes actions qui le sont, mais pas toi. Quelqu’un de réellement lâche ne s’embêterait pas à aller à l’université – il s’enfermerait chez lui, constamment, il n’en sortirait pas, parce qu’il serait trop lâche pour mourir et trop lâche pour côtoyer des gens. Mais toi, quelque part, si tu continues à aller à l’université en sachant que ça impliquait de voir des gens, des filles, c’est que tu sais très bien que tu veux t’en sortir et faire le premier pas. Alors tu n’es pas lâche, tu as juste besoin de temps, de changer ta façon de voir les choses et de te rendre compte que l’air est plus respirable en dehors de ta carapace, même s’il peut être pollué, parfois. Et comme un bébé, quand tu vas respirer pour la première fois depuis longtemps l’air de l’extérieur, ça va te faire mal aux poumons, ça va te faire pleurer peut-être et tu vas vouloir rentrer. Mais ça va passer avant que tu ne t’en aperçoives et tu te diras que tu t’es compliqué la vie tout ce temps, que tu t’es torturé toi-même tout ce temps-là. Pour l’instant, personne ne te demande d’avancer, mais juste de sortir ta tête, et ça, ça ne te coûte rien. Rien du tout. La seule chose que tu risques, c’est de voir que t’es mieux dehors et qu’au final, tu ne veuilles plus retourner dans ta carapace. En plus, tu n’es pas seul. Si tu veux, je t’aiderai, puisque je sais ce que c’est. »
En effet, délibérément, j’avais évité de rebondir sur le fait que j’avais vécu quelque chose de similaire. Je préférais juste expliquer que je savais ce que c’était plutôt que de dire que j’avais vécu une perte précieuse, bien que cela revienne au même. Le changement primordial entre ces deux formulations différentes, c’est que l’une entraîne des questions – que Tae Woo ne poserait peut-être pas, cela dit – telles que « quelles pertes ? Quand ? » alors que l’autre restait suffisamment floue pour ne pas attiser trop de curiosité.
Je jetais, pour la troisième fois au moins, un œil à mon plateau qui ne m’avait jamais autant dégoûté que maintenant. C’était toujours ainsi, dès que je repensais à mes parents trop profondément, je n’avais plus faim. J’étais restée sans manger pendant pas mal de temps après leur mort ; ou bien, je me contentais d’un seul repas minuscule qui ne calerait même pas un nourrisson. C’était peut-être une des raisons pour lesquelles je trouvais que manger était précieux, désormais. Je savais que la faim n’était pas donnée et que c’était un privilège à chérir. Sinon, on était obligé de manger mais c’était tellement écœurant que ça donnait envie de vomir. Au moins, en ayant faim, manger provoque du plaisir.
Cependant, je n’avais aucune raison de me faire appeler courageuse. C’était loin d’être mon cas, je n’étais pas courage mais je m’étais juste aperçue que je n’avais pas le choix. Ce n’était pas une question de courage mais de logique ; puisqu’à un moment ou à un autre, il fallait le faire, autant ne pas perdre de temps, autant essayer le plus vite parce que, ne sait-on jamais, peut-être que ce serait moins douloureux. Alors, j’avais essayé plus par désespoir que par courage ; seulement, lui, ne me semblait pas penser que cela pouvait être moins dur de sortir sa tête de sa carapace et de respirer l’air frais. Il ne pensait qu’aux risques et pas aux bienfaits que cela pouvait apporter et c’était exactement là qu’était la faille, le soucis. Il devait simplement changer sa façon de voir les choses, pas lui, pas les autres, pas son passé, son présent ou son futur, mais sa façon de voir les choses. C’était dur à faire mais c’était possible. Il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis, et s’il y avait une seule chose dont j’étais sûre, c’était que Tae Woo n’était pas un idiot. Ni un lâche, bien que j’eus pensé ça sous la colère quelques minutes auparavant.
« Non, tu n’es pas lâche ; je n’ai jamais dit que tu étais lâche. »
Je l’avais pensé, mais ça, il ne pouvait pas le savoir. D’ailleurs, je l’avais pensé un certain temps, très court, avant de me dire que j’avais tort.
« Ce sont tes actions qui le sont, mais pas toi. Quelqu’un de réellement lâche ne s’embêterait pas à aller à l’université – il s’enfermerait chez lui, constamment, il n’en sortirait pas, parce qu’il serait trop lâche pour mourir et trop lâche pour côtoyer des gens. Mais toi, quelque part, si tu continues à aller à l’université en sachant que ça impliquait de voir des gens, des filles, c’est que tu sais très bien que tu veux t’en sortir et faire le premier pas. Alors tu n’es pas lâche, tu as juste besoin de temps, de changer ta façon de voir les choses et de te rendre compte que l’air est plus respirable en dehors de ta carapace, même s’il peut être pollué, parfois. Et comme un bébé, quand tu vas respirer pour la première fois depuis longtemps l’air de l’extérieur, ça va te faire mal aux poumons, ça va te faire pleurer peut-être et tu vas vouloir rentrer. Mais ça va passer avant que tu ne t’en aperçoives et tu te diras que tu t’es compliqué la vie tout ce temps, que tu t’es torturé toi-même tout ce temps-là. Pour l’instant, personne ne te demande d’avancer, mais juste de sortir ta tête, et ça, ça ne te coûte rien. Rien du tout. La seule chose que tu risques, c’est de voir que t’es mieux dehors et qu’au final, tu ne veuilles plus retourner dans ta carapace. En plus, tu n’es pas seul. Si tu veux, je t’aiderai, puisque je sais ce que c’est. »
En effet, délibérément, j’avais évité de rebondir sur le fait que j’avais vécu quelque chose de similaire. Je préférais juste expliquer que je savais ce que c’était plutôt que de dire que j’avais vécu une perte précieuse, bien que cela revienne au même. Le changement primordial entre ces deux formulations différentes, c’est que l’une entraîne des questions – que Tae Woo ne poserait peut-être pas, cela dit – telles que « quelles pertes ? Quand ? » alors que l’autre restait suffisamment floue pour ne pas attiser trop de curiosité.
Je jetais, pour la troisième fois au moins, un œil à mon plateau qui ne m’avait jamais autant dégoûté que maintenant. C’était toujours ainsi, dès que je repensais à mes parents trop profondément, je n’avais plus faim. J’étais restée sans manger pendant pas mal de temps après leur mort ; ou bien, je me contentais d’un seul repas minuscule qui ne calerait même pas un nourrisson. C’était peut-être une des raisons pour lesquelles je trouvais que manger était précieux, désormais. Je savais que la faim n’était pas donnée et que c’était un privilège à chérir. Sinon, on était obligé de manger mais c’était tellement écœurant que ça donnait envie de vomir. Au moins, en ayant faim, manger provoque du plaisir.
© FRIMELDA
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Mar 22 Aoû - 13:53 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kwon min ah Tell me your reason J'étais quelqu'un de lâche. Je me définissais comme quelqu'un de lâche. J'étais incapable de prendre un pas en avant sans qu'elle ne soit là. J'avais causé de la peine à mes amis pour que finalement, je ne sois même pas capable de me relever. J'étais beaucoup trop terrorisé de ce qu'il allait arriver si j'osais sortir de ma carapace. Peut-être que la même chose arrivera une nouvelle fois. C'était ce qui me faisait le plus peur. C'était pour ça que je n'osais pas sortir de ma carapace. Parce que j'avais trop peur de prendre ce risque-là. Oui, j'étais lâche. Je n'avais pas envie de voir ce monde extérieur qui pouvait à la fois m'offrir le bonheur et le malheur. Une fois qu'on avait expérimenté le malheur, le bonheur nous faisait peur. On disait bien que la vie était faite de hauts et de bas. C'était bien ça qui faisait peur. Dans les moments de joie, je ne pouvais pas m'empêcher de penser : et si une tragédie se passait à nouveau ? Puisque la vie était faite de hauts et de bas, cela voulait bien dire que lorsqu'on serait au sommet du bonheur, on retomberait vulgairement en bas. Je savais que c'était ça, la vie. Si nous n'étions qu'heureux, ou que malheureux, nous ne vivrions pas. En tant qu'humain, nous étions obligés de vivre des moments heureux et malheureux pour qu'on puisse appeler ça « vivre ». Mais je n'avais plus envie de vivre. C'était exactement ça. Si on avait besoin de vivre des moments heureux et malheureux pour vivre, alors je ne voulais plus vivre. Je voulais juste avoir des moments neutres. Ainsi, je ne serais jamais blessé. Il était vrai qu'ainsi, je ne connaîtrais jamais le bonheur. Cependant, le bonheur me faisait beaucoup trop peur. Je ne voulais pas être heureux pour cette raison. Si un jour j'étais heureux, j'allais finir par redevenir malheureux. C'était ça, la vie. La vie que je détestais tant. J'écoutai Minah qui justifia pourquoi je n'étais pas lâche. Elle ne changera pas ma vision de la vie avec de simples mots. Mais peut-être qu'elle avait raison. Peut-être que je me réfugiais dans le tort, juste pour ne pas sombrer dans le désespoir. Je ferais peut-être mieux de prendre le risque de sortir de ma carapace, de jeter un coup d’œil, puis de rentrer à nouveau. Cela ne me coûterait rien. Mais rien que prendre ce risque m'effrayait. Et si je découvrais un monde beaucoup trop lumineux que je ne voulais plus quitter ? Je serais à nouveau heureux, et, une nouvelle fois, j'expérimenterais le plus profond malheur. Je ne voulais surtout pas ça. Je ne voulais plus souffrir. Je ne voulais plus être malheureux. C'était idiot de ma part. Un tel souhait ne pouvait pas être réalisé. Pour vivre, il fallait être heureux et malheureux. Mais je n'avais plus envie de vivre toutes ces choses. Je voulais juste... être une coquille vide. Sans sentiments. Ainsi, je ne serais jamais blessé. Ce serait bien. Je soupirai légèrement. Je n'avais plus envie de lui répondre. Elle ne me comprendrait pas. Peut-être parce qu'elle avait réussi à se sortir de son malheur. Peut-être parce qu'elle ne voyait pas qu'une fois qu'elle était heureuse, elle allait à nouveau être malheureuse. Ou peut-être qu'elle se fichait de devoir être à nouveau malheureuse. Les gens comme ça étaient courageux. J'aurais aimé être ainsi. Ce n'était toutefois pas le cas. La dernière phrase que Minah avait prononcé me confirma qu'elle avait vécu la même chose que moi. Avait-elle perdu son amoureux aussi ? Ou était-ce autre chose ? Je ne savais pas, mais je ferais mieux de ne pas m'en mêler. C'était sa vie privée. Je ne devrais pas agir comme elle, je ne devrais pas être trop curieux sur la vie des autres.
Je ne répondis donc rien, finissant la nourriture qui était sur mon plateau. Une fois que je l'avais fini, je reposai mes baguettes. Je ne devrais pas quitter la table sans dire quelque chose. Un premier mot passa dans mon esprit, et je pris la peine de le dire.
« Merci. »
Je me levai, puis allai porter mon plateau à laver avant de quitter le réfectoire dans la même action. Cette discussion m'avait fatigué. J'avais envie d'aller dormir. Mon prochain cours était dans l'autre bâtiment... Je ferais mieux d'y aller maintenant pour dormir dans la salle de classe. Je détestais parler de mon passé, et je ne savais même pas pourquoi j'avais fini par en parler autant à Minah. En tout cas, c'était certain : je l'avais mal jugée. Je me demandais alors pourquoi depuis tout ce temps, elle me collait... En réalité, ce qui ne m'étonnerait pas, c'était qu'elle soit en train de me suivre, là, actuellement. Je devais prier le contraire.© 2981 12289 0
Je ne répondis donc rien, finissant la nourriture qui était sur mon plateau. Une fois que je l'avais fini, je reposai mes baguettes. Je ne devrais pas quitter la table sans dire quelque chose. Un premier mot passa dans mon esprit, et je pris la peine de le dire.
« Merci. »
Je me levai, puis allai porter mon plateau à laver avant de quitter le réfectoire dans la même action. Cette discussion m'avait fatigué. J'avais envie d'aller dormir. Mon prochain cours était dans l'autre bâtiment... Je ferais mieux d'y aller maintenant pour dormir dans la salle de classe. Je détestais parler de mon passé, et je ne savais même pas pourquoi j'avais fini par en parler autant à Minah. En tout cas, c'était certain : je l'avais mal jugée. Je me demandais alors pourquoi depuis tout ce temps, elle me collait... En réalité, ce qui ne m'étonnerait pas, c'était qu'elle soit en train de me suivre, là, actuellement. Je devais prier le contraire.
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Mer 23 Aoû - 10:20 Citer EditerSupprimer
TELL ME YOUR REASON
Feat Shin Tae Woo
Feat Shin Tae Woo
J’avais l’impression que j’aurais pu lui dire n’importe quoi d’autre, son visage aurait été identique. Je n’étais même pas sûre qu’il m’avait écoutée jusqu’à la fin, la seule chose dont j’étais persuadée, c’était que mes mots n’avaient pas résonné dans son esprit, pas comme je l’aurai voulu néanmoins, et ça voulait dire qu’il était encore bien trop peureux pour oser. La principale différence entre lui et moi, c’était qu’il était courageux et moi téméraire. Si la présence de mon frère et ses mots avaient eu un effet plutôt rapides sur moi, si je ne m’étais pas renfermée sur moi-même, c’était à cause de ma témérité ; je fonçais avant de réfléchir. Je n’ai pas calculé les risques de retomber plus bas que je ne l’étais, je n’ai pensé qu’aux bons côtés et aux choses meilleures que cela pouvait m’apporter. Lui, apparemment, semblait trop réfléchir à ce qui allait être mauvais, à tous les risques ; il pesait le pour et le contre et il était encore trop effrayé du contre pour s’apercevoir des bienfaits du pour.
Par conséquent, je savais que j’en avais dit assez sur tout ça. Ce qu’il fallait pour lui, ce n’était pas des discours comme cela – ce n’était pas la peine de le répéter sans cesse, il n’était pas stupide – mais de lui montrer qu’il était pessimiste, que les choses effrayantes auxquelles il pensait valaient la peine d’être vécues si, à côté, il y avait de si bons moments à passer. Il fallait aussi lui montrer qu’il se mentait à lui-même en pensant qu’en restant dans sa coquille, il se préservait des moments durs à passer. Même en étant seul avec soi-même, et justement, en étant seul avec soi-même, c’est là qu’on ressent le plus ces différences. On est seul et dans des moments, on se dit que ça va, qu’on s’en sort bien, mais on sait qu’on est pas heureux – et dans d’autres instants, on se sent mal, très mal, déprimé, au fond du trou, sans aucune raison. On passe de « ne pas être heureux » à « vouloir mourir » au lieu de passer à « c’est le plus beau moment de ma vie » à « ne pas être heureux ». C’était s’illusionner de se dire qu’il subissait moins en vivant comme il vivait.
Je le vis reposer ses baguettes et je compris aussitôt qu’il voulait en finir là. Les cours allaient bientôt recommencer et il ne semblait pas être quelqu’un qui aimait sécher et s’amuser. Déjà, parce qu’il n’avait personne avec qui sécher – et donc autant être seul dans une classe que seul dehors, pour lui – et en plus, parce qu’il n’était qu’un robot qui faisait ce qu’on lui disait. Néanmoins, c’était comme ça que je le percevais. Je l’entendis me remercier mais j’étais tellement dans mes pensées qui fusaient que je n’y prêtai aucune attention. J’étais en profond dilemme, en grosse réflexion sur ce que je devais faire maintenant. Deux propositions s’offraient à moi et les deux me semblaient aussi compromises. Sans rien dire, toujours dans mon dilemme, je le suivi pour poser mon plateau quasiment plein. J’étais tellement obnubilé par ce qu’il ressentait – et ses sentiments m’avaient fait retombé aux miens d’il y a des années – que ça m’avait fait oublier la faim. Je dirais même que ça m’avait coupé l’appétit.
Alors qu’il s’apprêtait à partir et que donc le temps qu’il me restait pour ma réflexion se voyait coupé brutalement, je lui attrapais le poignet pour le retenir. Je mis quelques dizaines de secondes à formuler ma demande cependant, toujours pas certaine que ce soit l’idée du siècle. Juste avant qu’il se lâche de mon emprise pour fuir en cours, je réussis à dire :
« Je connais un endroit cool pour prendre de belles photos. On y va ? »
J’aurais pu formuler ça de dix milles autres façons mais c’était la version la plus courte – et sans doute la moins claire – que j’eus trouvée. Je ne savais même pas de quel endroit j’étais en train de lui parler mais il fallait absolument que je trouve quelque chose qu’il ne connaissait pas avec un beau paysage. Enfin déjà il faudrait qu’il comprenne que je lui ai parlé de partir maintenant, pas après les cours ; que je lui ai proposé de sécher.
« Maintenant ? »
Par conséquent, je savais que j’en avais dit assez sur tout ça. Ce qu’il fallait pour lui, ce n’était pas des discours comme cela – ce n’était pas la peine de le répéter sans cesse, il n’était pas stupide – mais de lui montrer qu’il était pessimiste, que les choses effrayantes auxquelles il pensait valaient la peine d’être vécues si, à côté, il y avait de si bons moments à passer. Il fallait aussi lui montrer qu’il se mentait à lui-même en pensant qu’en restant dans sa coquille, il se préservait des moments durs à passer. Même en étant seul avec soi-même, et justement, en étant seul avec soi-même, c’est là qu’on ressent le plus ces différences. On est seul et dans des moments, on se dit que ça va, qu’on s’en sort bien, mais on sait qu’on est pas heureux – et dans d’autres instants, on se sent mal, très mal, déprimé, au fond du trou, sans aucune raison. On passe de « ne pas être heureux » à « vouloir mourir » au lieu de passer à « c’est le plus beau moment de ma vie » à « ne pas être heureux ». C’était s’illusionner de se dire qu’il subissait moins en vivant comme il vivait.
Je le vis reposer ses baguettes et je compris aussitôt qu’il voulait en finir là. Les cours allaient bientôt recommencer et il ne semblait pas être quelqu’un qui aimait sécher et s’amuser. Déjà, parce qu’il n’avait personne avec qui sécher – et donc autant être seul dans une classe que seul dehors, pour lui – et en plus, parce qu’il n’était qu’un robot qui faisait ce qu’on lui disait. Néanmoins, c’était comme ça que je le percevais. Je l’entendis me remercier mais j’étais tellement dans mes pensées qui fusaient que je n’y prêtai aucune attention. J’étais en profond dilemme, en grosse réflexion sur ce que je devais faire maintenant. Deux propositions s’offraient à moi et les deux me semblaient aussi compromises. Sans rien dire, toujours dans mon dilemme, je le suivi pour poser mon plateau quasiment plein. J’étais tellement obnubilé par ce qu’il ressentait – et ses sentiments m’avaient fait retombé aux miens d’il y a des années – que ça m’avait fait oublier la faim. Je dirais même que ça m’avait coupé l’appétit.
Alors qu’il s’apprêtait à partir et que donc le temps qu’il me restait pour ma réflexion se voyait coupé brutalement, je lui attrapais le poignet pour le retenir. Je mis quelques dizaines de secondes à formuler ma demande cependant, toujours pas certaine que ce soit l’idée du siècle. Juste avant qu’il se lâche de mon emprise pour fuir en cours, je réussis à dire :
« Je connais un endroit cool pour prendre de belles photos. On y va ? »
J’aurais pu formuler ça de dix milles autres façons mais c’était la version la plus courte – et sans doute la moins claire – que j’eus trouvée. Je ne savais même pas de quel endroit j’étais en train de lui parler mais il fallait absolument que je trouve quelque chose qu’il ne connaissait pas avec un beau paysage. Enfin déjà il faudrait qu’il comprenne que je lui ai parlé de partir maintenant, pas après les cours ; que je lui ai proposé de sécher.
« Maintenant ? »
© FRIMELDA
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Re: Tell me your reason ft. Shin Tae Woo | Jeu 24 Aoû - 23:27 Citer EditerSupprimer shin tae woo & kwon min ah Tell me your reason A peine que je réfléchissais déjà à ma prochaine activité que j'étais déjà arrêté. Je me tournai lentement en dévisageant Minah du regard. Qu'est-ce qu'elle voulait faire, au juste ? Implicitement, j'avais dit que la conversation était terminée. J'avais besoin d'une pause. Je n'aimais pas du tout parler de Saehee, et de ce qu'il s'était passé. Elle m'avait poussé à le faire, et sous un élan inexpliqué, je lui en avais fait part. Nous avions alors eu une longue conversation. C'était suffisant, non ? Elle qui me collait lorsqu'elle me voyait, cette conversation aurait déjà dû la contenter. Non, le simple fait que je lui avais répondu aurait dû la contenter. Je lui avais offert une conversation. Alors pourquoi voulait-elle encore passer du temps avec moi ? Je ne comprenais pas. Je ne voulais pas comprendre. Cette demande était maladroite. Je connaissais déjà tous les beaux lieux pour prendre de belles photos. De plus, je n'avais pas emmené mon appareil photo. Et le pire dans tout ça, c'était qu'elle m'avait proposé de faire ça maintenant. J'avais cours. Je ne pouvais pas. Je restai quelques secondes debout en train de la regarder, un air perplexe dans le regard, avant de soupirer.
« Maintenant, j'ai cours. Je n'ai même pas mon appareil photos sur moi. Et je connais déjà tous les bons endroits pour prendre de belles photos. Donc non. »
Je ne savais pas comment me débarrasser d'elle. Pour le moment, j'avais juste envie d'être seul. J'avais envie de dormir. Je voulais peut-être prendre des photos, mais pas avec elle. Elle était peut-être différente de ce que j'avais pensé, mais elle restait une fille. Et je devais à tout prix éviter les filles. Je ne voulais pas avoir de relation avec elles. Je soupirai lourdement avant de partir, ne la laissant pas répliquer autre chose. Je savais que ce n'était pas encore terminé entre elle et moi, et qu'elle reviendra encore une fois m'ennuyer. Pourquoi ne pouvait-elle pas comprendre que je n'avais pas envie de passer du temps avec elle ? Elle m'ennuyait. Elle m'ennuyait. Elle m'ennuyait. Je me répétais ça dans la tête alors que j'allais vers le bâtiment où j'avais cours. Mes pensées divaguèrent sur ce qu'elle m'avait dit auparavant. Finalement, je me demandais bien ce qu'elle avait vécu pour penser de telles choses. Non. Je n'étais pas curieux. Je n'étais pas curieux sur ce qu'elle avait vécu. Elle était ennuyante.© 2981 12289 0
« Maintenant, j'ai cours. Je n'ai même pas mon appareil photos sur moi. Et je connais déjà tous les bons endroits pour prendre de belles photos. Donc non. »
Je ne savais pas comment me débarrasser d'elle. Pour le moment, j'avais juste envie d'être seul. J'avais envie de dormir. Je voulais peut-être prendre des photos, mais pas avec elle. Elle était peut-être différente de ce que j'avais pensé, mais elle restait une fille. Et je devais à tout prix éviter les filles. Je ne voulais pas avoir de relation avec elles. Je soupirai lourdement avant de partir, ne la laissant pas répliquer autre chose. Je savais que ce n'était pas encore terminé entre elle et moi, et qu'elle reviendra encore une fois m'ennuyer. Pourquoi ne pouvait-elle pas comprendre que je n'avais pas envie de passer du temps avec elle ? Elle m'ennuyait. Elle m'ennuyait. Elle m'ennuyait. Je me répétais ça dans la tête alors que j'allais vers le bâtiment où j'avais cours. Mes pensées divaguèrent sur ce qu'elle m'avait dit auparavant. Finalement, je me demandais bien ce qu'elle avait vécu pour penser de telles choses. Non. Je n'étais pas curieux. Je n'étais pas curieux sur ce qu'elle avait vécu. Elle était ennuyante.
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