Pauvre chose fragile

Il doit bien être quelque part dans cette chambre. À plat ventre, sous le lit dans cette chambre que j'utilise, jamais ou très rarement, je cherche après un bout de papier. Un post it, une page d'un agenda ou je sais quoi d'autre. Je sais qu'il y a un numéro de téléphone et j'en ai besoin maintenant. Il n'est pas à l'appart, il est donc ici. Sauf que voilà, si ça se peut je l'ai jeté. Impossible. Même archi impossible. Vu que je le garde depuis longtemps au cas où. C'est le seul souvenir que j'ai qui me rappelle que ce n'est pas un rêve, cette soirée là. Et là, j'ai besoin de me rappeler que je sais encore rêver. Alors, je cherche ce foutu papier, retournant les caisses sous mon lit. Ma garde robe est vidée ~ pour ce qu'il y a dedans. Mes fringues sont à l'appart. Je reste ici au cas où j'ai besoin d'un endroit loin de lui. Puis, ils sont marrants les pyos. ~ La porte de la chambre s'ouvre, alors que je continue la fouille du peu de mes affaires. Quoi qu'attirer pour la venue d'une tierce personne dans la pièce que je relève la tête. Oh ! Bébé chouineuse, elle est si fragile que ça m'horripile. Il suffit que je lui adresse la parole pour qu'elle se mette à être si timide ~ je l'envie.

「C'est toi qui a touché à mes affaires !」 je l'accuse sans preuve, élevant la voix, attendant qu'elle se défende sans bégayer. Je la jauge du regard, me délectant de sa crainte. Un jour, cette gamine, ce bébé  fragil, va soit craquer, me crier  dessus  ou me claquer dans les bras.「 Rends moi ce que tu m'as prit, voleuse !」je m'approche d'elle, lui lançant un sourire carnassier.

Pauvre chose fragile

Encore une fois, je ne rentre pas chez moi. Je n'ai pas d' habitation. Je profite juste de mon dortoir prétendant que j'ai un appart, mais que je n'y vais pas souvent. Après avoir quitté mes parents, après avoir placé un mur entre nos deux mondes, je me suis retrouvée seule. C'est vrai, j'étais déjà seule, mais là, il n'y a personne à mes côtés. Je prends mon temps dans les couloirs. Encore une journée d'achevé.Je regarde à travers les vitres. Le soleil se couche laissant place à une magnifique couleur. Un mélange de bleu et d'orange. Le feu et l'eau. L'eau est l'élément apaisant tandis que le feu, c'est l'élément enclencheur. D'autres étudiants traînent encore. Tous leurs yeux sur leurs gsm. Ce monde est devenu un système informatique. Sans le wifi, plusieurs tomberont dans les ténèbres. Pour ma part, j'ai un gsm et je suis sur les réseaux sociaux. Suivant les règles de sécurité, je suis inscrite sous un pseudonyme. Oui, ce n'est pas dans les normes qu'une nerd s'inscrit sur ce genre de choses, mais il est vrai que j'aime être à l'actualité des choses. Je suis devant la porte de mon dortoir et j'entends du bruit. J'ouvre la porte pour voir ce qui se passe et découvre que tout le dortoir est retourné. Eri se tient devant moi et me regarde.

" C'est toi qui a touché à mes affaires! Rends moi ce que tu m'as prit, voleuse ! "

Dès qu'elle me voit, elle m'accuse d'un vol et pourtant, je viens tout juste de rentrer des cours. Pourquoi ce serait moi et pas quelqu'un d'autre? Est-ce que j'ai une tête de meurtrière, voleuse, psychopathe? Je fais peur à ce point?

" Eri, calme toi... Je... Je ne... Je ne sais pas. Si tu veux, je peux t'aider à... "

Alors que je n'ai pas le temps de finir ma phrase, Eri s'avance vers moi d'un pas décidé et me fixe bien droit dans les yeux. Je baisse la tête parce qu'il faut l'avouer, elle est bien plus grande que moi et je n'aimerais pas avoir mal au cou.

Pauvre chose fragile

Mon regard se pose sur Ji Eun. Cette gamine aurait du potentiel si elle n'était pas si... Elle-meme. Et ça tombe bien, j'ai besoin de passer les nerfs sur quelqu'un. Tout ça car l'autre ne fait pas attention à ses paroles, je le hais quand il est comme ça et je hais aussi cette fille qui ne veut pas le lâcher. Alors ce bout de papier avec un numero de téléphone est la seule chose qui me rappelle que je peux plaire. Même si le souvenir de cet homme sur le toit de l'hôpital s'est estompé, je l'avais gardé comme un trophée depuis deux ans.

Devant elle, je me délecte de son regard. Si facile de lui faire peur. À sa proposition de m'aider à le chercher, j'éclate de rire. Comme si j'allais te laisser toucher mes affaires. lui dis je remplit de colère, avant de la pousser pour m'attaquer à mon bureau. Et pour toi, c'est Ishida. Je tourne la tête avant de rajouter. sama. Ose encore m'appeler par mon prénom et tu verras. Un jour cette gosse va se rebeller et je serai aux premières loges pour le voir. J'espère qu'elle le fera contre moi. Juste pour voir mon travail sur elle. Qu'est ce que tu fais là au juste. Le tirroir de mon bureau retourner sur la table, je cherche le bout de papier entre des élastiques et autres trucs sans importances dans mes affaires. Tu n'as rien de.mieux à faire que de rester comme la gourde que tu es au milieu de la chambre? Je soupire en remettant tout dans le tirroir. Mais putain! Je l'ai mit où ? Va donc me chercher à boire..

Pauvre chose fragile

Je ne connaissais pas très bien Eri. C'était juste une collègue de chambres, une colocataire avec qui je n'avais pas encore développé une amitié. La voir maintenant me donne moins envie de devenir amies. C'est une personne qui à l'air de s'énerver facilement et ça me fait peur. C'est un peu comme une panthère qui vous saute dessus pour vous dévorer cru. Je ne veux pas courir ce risque. Je vais donc ne pas m'opposer à elle.

J'attendais une réponse de sa part. Je voulais bien donner un coup de main pour que ce malentendu soit vite résolu. Je pense que ce sera encore moi qui rangera le dortoir.

Comme si j'allais te laisser toucher mes affaires. Et pour toi, c'est Ishida sama. Ose encore m'appeler par mon prénom et tu verras. Qu'est ce que tu fais là au juste. Tu n'as rien de mieux à faire que de rester comme la gourde que tu es au milieu de la chambre? Mais putain! Je l'ai mit où ? Va donc me chercher à boire..

Je voulais répondre entre ses questions, mais elle parlait tellement vite que tout ce que j'ai pu intercaler, c'était des bafouillements. Elle veut que je l'appelle Ishida sama, me donne des ordres... Je soupire. Décidément, cette colocataire ne rend pas la tâche facile. Ma vie va encore être plus compliquée. C'était le première fois que j'ai vu Eri ou plutôt Ishida sama. Et vraiment, elle donne une mauvaise impression sur elle. Je pose mes affaires dans un coin de la chambre et tourne les talons.

Je vais te chercher un verre d'eau dans la cuisine.

Je me sens maltraitée. Ishida sama, je la vois plutôt comme la chef d'un gang super puissant. La chef de la mafia la plus connue en Corée. Celle qui écrase votre petit orteil. Je ne veux pas qu' Ishida sama et moi soyons fâchées et je ne veux pas qu'il y  ait des problèmes, alors je préfère rester à ma place et ne rien dire.

Pauvre chose fragile

Une chose que j'ai apprit quand je traînais dans les rues à la tombée de la nuit, avant de rencontrer Shin était de parler la première.
De jouer un rôle, et surtout ne pas montrer sa peur. Ji Eun pourrait être un leader si elle n'avait pas peur de son ombre. Je l'ai déjà appercue essayant de prendre la défense des plus faibles qu'elle. Sauf que... Raison qui me pousse d'être ainsi avec elle. Trop faible, trop elle.

Je l'entends poser ses affaires dans un coin et dire qu'elle va me chercher un verre d'eau. Même pas besoin de.lui répondre. Pendant que je continue la fouille de mes affaires pour trouver après le numéro de téléphone de l'inconnu, je me demande si un jour elle va se rebeller. Comment veut-elle survivre ici. Il suffit de tendre l'oreille pour entendre les autres rires, crier. La musique est à fond dans la salle commune. Non, elle n'est pas à sa place. Et moi, je ne trouve pas le papier. Fermant les yeux, j'essaye de me rappeler à quoi il ressemblait mon inconnu. Deux ans sont passés. Il est floue dans mon esprit. Je range mes affaires à leur place. Le bureau en premier avant de retourner vers le coin de la chambre qui m'appartient.

Quand la porte s'ouvre de nouveau. pose le sur mon bureau Les caisses de nouveaux remplient sous mon lit, je me lève avant de me laisser tomber dans mon lit. Dis-moi, tu t'es fait des amis ici? Quelqu'un sur qui elle peut compter par exemple. Juste pas comme elle. Mon dieu, Eri. Tu vas devenir sentimentale là.

Pauvre chose fragile

Je me dépêchais de prendre son verre d'eau. Qui sait? Elle pourrait s'en prendre à moi parce que j'ai mis trop de temps à lui apporter sa boisson. Pourquoi fouillais-t-elle partout? Elle étais vraiment énervée. Elle a du égarer quelque chose de précieux. Je voudrais l'aider, mais... Mon aide ne doit pas être la bienvenue. J'en ai vu de toutes les couleurs depuis que je suis ici. Des plus faibles et des plus forts. Je ne suis pas pile au milieu, mais plus vers les plus faibles. C'est étrange. Je suis toujours prête à aider les autres et pourtant je ne suis pas capable de m'aider moi même. C'est comme dans les dramas. Une personne est capable de donner des conseils romantiques alors qu'elle vit une vie de célibataire misérable.

Je pousse la porte de la cuisine et pars en direction des verres. J'en prends un et laisse le robinet couler. J'attends que la moitié soit remplie et coupe l'eau. Est-ce qu'elle préfère l'eau pétillante? Ce n'est pas grave. Si elle veut quelque chose, elle n'a qu'à le préciser. Je retourne dans le dortoir et Eri m' indique de poser le verre sur la table.

Dis-moi, tu t'es fait des amis ici?

Sa question me fait soudainement relever la tête. Pourquoi cette question? J'ai l'air si... Pathétique? Est-ce qu'au final, Eri s'inquiéterait pour moi?

Euh... Je... Est-ce qu'on peut éviter ce sujet?

Je n'ai pas envie de parler de mes relations étant donné que... J'ai compris qu'il ne m'aimait pas. Et pourtant, cette personne était la seule qui pouvait être considéré comme ami. Les autres, ils avaient beau être sympathiques avec moi, les relations que j'ai avec eux restent dans l'incompréhension.

Pauvre chose fragile

Elle devrait apprendre à dire non, à envoyer les autres se faire voir et c'est l'idée que j'ai en tête pour cette gamine. Sinon, elle va se faire bouffer par les autres, chose qui se déroule déjà en y pensant. Alors que j'ai fini de ranger mes affaires et que ma tete se retrouve sur l'oreiller. Je lui demande si elle a des amis. Sa réponse ne m'étonne même pas. Oh un point sensible.

Je me redresse et m'installe en tailleur sur le matelas pour la regarder. Et celle qui arrête pas de sauter partout, c'est pas ton amie ? Je me renseigne pour savoir si elle est vraiment seule ou pas. Elle t'attend souvent non? Puis elle te tire partout.Je l'ai bien vu ça à la fac. Même ici. Je suis même étonnée que cette gamine ne soit pas encore ici dans la chambre à parler avec ses gestes. Elle a comprit que tu étais faible et elle ne veut plus de toi? Mon regard se pose sur elle, alors qu'un sourire carnassier étire mes lèvres. Enfin, je la comprends. Qui voudrait rester avec une fille qui a peur de son ombre hein.

Pauvre chose fragile

Je trouve qu' Eri est bien trop curieuse. Pourquoi est-ce que ma vie l'intéresse d'un coup? Je ne suis qu'une simple personne comme les autres. Ce sont sans doute des points à placer dans la catégorie "défauts". Hautaine et curieuse. Je n'ai jamais apprécié ce genre de personne. Ce sont des personnes qui aiment fouiller dans la vie des autres. On ne sait jamais ce qu'ils peuvent faire avec ces informations. Un peu comme les virus dans les ordinateurs.

"Oh un point sensible. Et celle qui arrête pas de sauter partout, c'est pas ton amie ? Elle t'attend souvent non? Puis elle te tire partout. Elle a comprit que tu étais faible et elle ne veut plus de toi? Enfin, je la comprends. Qui voudrait rester avec une fille qui a peur de son ombre hein. "

Mon sourcil droit se lève et une pointe d' incompréhension commence à se former dans mon esprit. Qu'est-ce qu'elle me veut exactement? Ca ne lui a pas suffit de me traiter d'une manière pathétique dès mon retour? Elle devrait de mêler de ses affaires.

"Puisque tu en sais autant, pourquoi tu me demandes? "

Je lui réponds avec une pointe d'agacement. Il fallait que je me défende un peu tôt ou tard. Je ne suis pas encore prête à mener une bataille sanglante.

Pauvre chose fragile

Même si je suis rarement au dortoir, je garde un oeil sur Ji Eun. Disons que c'est mon jouet sans l'être. Le fait qu'elle soit si renfermée sur elle, m'interpelle à chaque fois. Un quart d'heure avant, elle n'a pas osé me dire non quand je lui ai ordonné d'aller me chercher un verre d'eau. Verre qui restera sur mon bureau. Installée dans mon lit, je continue à la chercher, juste pour voir si elle sait se défendre. Le meilleur moyen est de trouver son point faible. Point trouver en parlant de ses amis. Je lui lance un regard peu amen quand elle décide enfin de se rebeller. Sur le fait, mon souffle se coupe. Donc elle peut se montrer susceptible.

Pour mieux jouer avec toi, petit oisillon. Je m'etire dans mon lit, avant de regarder le plafond. Donc elle a comprit que tu n'étais rien. Il lui en aura fallut du temps. Pas besoin de la regarder pour savoir que ma cadette doit bouillir de rage. Elle t'a donc abandonné pour se faire d'autre ami mieux que toi. Pauvre petite chose fragile.