♪« Vous avez cinq entretiens pour le poste aujourd’hui. » Je regarde mon assistante actuelle d’un air un peu désespéré… Vraiment ? Encore une qui s’en va ? Je suis un aussi piètre boss ? Hochant la tête, j’attends qu’elle sorte avant de poser ma tête contre le dossier de mon siège, mes mains sur mon visage et grogner intensément dedans dans un soupir lourd de sens. Vraiment, j’avais besoin de tout sauf de ça à vrai dire. Même si elle ne part qu’en mi-septembre. Quelle idée de se marier et finir enceinte hein ! J’me marie moi, peut-être ? Oui bon, je suis grognon, tant mieux pour elle, mais ce n’est pas comme si, elle ne pouvait pas demander un congé maternité au lieu de me demander complètement d’arrêter le contrat. Boudant un peu, je regarde les CV qu’elle a déjà pré-trié avant d’en voir un sixième dans le lot, elle avait dit 5 rendez-vous pourtant ? Haussant un sourcil, je regarde le tout avant de voir que la demoiselle n’a pas d’expérience et qu’elle ne commencerait qu’en octobre. Hm… Finalement, je lui fais quand même un message pour lui dire de se présenter à 17h. Les entretiens s’enchaînent et je me masse la nuque à la fin avant d’aller me chercher un café en poussant un long soupir. Les gens auto-suffisants et pincés comme ça me… bref. « Votre dernier rendez-vous est là. » Tournant la tête, tasse au bord des lèvres, main libre dans ma poche, je regarde la demoiselle et viens lui tendre la main en m’inclinant un peu. « Enchanté, venez. » Je pars avec elle au bureau après lui avoir proposé à boire, puis m’installe. « Bon, j’ai lu votre cv, je sais que vous n’avez pas l’expérience souhaitée, alors, je crois que mes seules questions seront : pourquoi avoir tenté votre chance, pourquoi vouloir travailler ici et pourquoi je devrai vous embaucher ? »

♪Tout s'enchaîne assez vite en deux mois de temps. Les autres font la fête pour la victoire aux J.O.. Et moi, j'epluche les annonces attendant de recevoir une réponse à un travail. Pour l'instant, j'arrive à jongler entre les etudes et mon travail de serveuse. Faut dire que Tae n'est pas regardant. Il permet même que Tae Hyun vienne. Sauf que les services sociaux veulent me l'enlever. Ce n'est pas vivable pour un enfant de cinq ans de vivre ainsi. J'ai jusque octobre pour trouver un lieu où vivre et un emploi décent. Avec mon bac en langue, je pensais trouver mais non. Pas d'expérience. Ce matin, comme les autres jours, je désespère de recevoir un rendez vous, jusqu'au moment où mon téléphone m'annonce un nouveau message. Je hurle de joie dans la salle commune avant d'embrasser Evan avec passion. 17h. Est-ce que je suis bien habillée ? Mon maquillage n'est pas de trop ou pas assez? Des questions stupides qui me rendent nerveuses. La femme me sourit en me disant qu'elle va prévenir son patron que je suis ici. Elle me conduit jusqu'au bureau et m'annonce. Je me sens nerveuse, stresser. Il a l'air d'en avoir marre, blasé de tout se cirque. Il me tend la main, que je serre mollement. Murmurant un faible Enchanté de vous rencontrer et merci de me recevoir. Hésitante, je me suis jusqu'au bureau. Acceptant un verre d'eau, juste car ma gorge est sèche là. Installée sur la chaisse face à lui, j'évite son regard. Ses questions me prennent de cours. Dois-je lui dire la vérité ? La raison qui me pousse à vouloir quitter les etudes? Je... Mon regard passe sur lui avant de fuire. Mes yeux fixent un points derrière lui. On m'a parlé que vous recherchiez quelqu'un et.. Est-ce qu'on a le droit de mettre fin à un entretien de nous même. Car je veux fuire cette pièce. Je... Pour mon .. frère , c'est pas compliqué. Je vie dans le mensonge depuis les dix sept ans. Pourtant en reposant mon regard sur lui c'est plutôt fils qui sort de ma bouche. Si je n'ai pas un emploi, ils vont me l'enlever. il pourrait continuer à vivre chez mes grands parents adoptifs mais ils sont vieux. Et je ferai tout pour le garder. Il voulait peut être avoir d'autres arguments. Je pose mon regard hésitantes sur lui tout en me.mordillznt les lèvres. Désolée, je n'aurai pas dû vous faire perdre votre temps.

♪Son regard hautement fuyant me fait pencher la tête sur le côté et je l’observe alors intensément, surtout lorsqu’elle dit que quelqu’un lui a parlé de ce travail. Bizarrement, mon esprit vagabonde vers Lin qui serait du genre à aider ce petit oiseau brisé. Parce que c’est cette image que j’ai en la voyant à vrai dire. Elle parle de son enfant, des services sociaux, de choses que je trouve inadmissibles. Des parents abandonnent volontiers leurs gamins, j’en vois toutes les ans à l’orphelinat. La moitié n’ont pas de regret, mais quand une société décide qu’une mère est une mauvaise mère parce qu’elle n’a pas assez de moyen, alors qu’elle se saigne pour un enfant, ça me débecte à vrai dire. « Oh, mais je ne perds pas mon temps. » Je lui offre alors un sourire rassurant tout en fixant le vide longuement. « Sur votre cv, c’est écrit que vous êtes étudiante, ça veut dire que vous allez les arrêter ? Et en ce qui concerne le logement, vous avez un endroit où vivre ? » C’est tellement complexe ce genre de situations à vrai dire. Mais ça me laisse tout sauf insensible. Finalement, je range les autres Cvs plus loin pour ne garder que le sien devant moi. « On peut vivre sans des études, mais dans une société comme celle qu’on trouve ici, ça reste important. »

♪Lin Eunie m'avait dit que je ne devais pas avoir peur, il fallait que je lui dise la vérité lors de l'entretien. Seulement, peu la connaisse cette vérité. Je me sens gauche, j'ai peur du regard des autres, comme tout le monde. Après avoir parler de manière hésitante, je baisse la tête pour récupérer mon sac à main pour partir. Mais sa phrase le fait arrêter le geste. Surprise je relève la tête pour le voir sourire. Alors mon sac retombe sur le sol, je me reinstalle comme il faut sur la chaise, fixant le point imaginaire derrière lui, juste pour lui donner l'impression que je le regarde. Je... mes etudes, j'y ai pensé mais je n'ai pas le droit de vouloir être égoïste. Même mon prétendu cousin l'a comprit. J'ai une licence en anglais et chinois. Le master, un jour je le finirait en cours du soir, quand il sera plus grand. Le bruit du papier qu'on déplace attir mon intention sur sa main qui pose je ne sais quoi loin de lui. Un silence gêné se fait alors que je cherche les mots pour expliquer où je vais vivre. Mes parents avaient un appartement. Je... c'est dur de parler de quelque chose que je garde pour moi. Nul n'est au courant pour l'instant. à Hongdae mais une nouvelle fois, j'hésite. Que va-t-il faire de toutes ses informations ? j'hésite. Retourner vivre dans le lieu où maman et papa ont vécu. Avoir l'impression qu'ils vont débarquer à tout moment. Ma tête se baisse, mon regard se pose sur mes mains jointes.

♪Une licence en anglais et chinois ? Well, ça sera bien pour ici, vu le nombre de personnes avec qui on travaille et moi qui veut justement m’ouvrir au marché chinois. Finalement, c’est un ange qui l’a envoyé sur mon chemin. Je souris en coin et hoche la tête avant de la laisser poursuivre ses explications. Visiblement, ses histoires de famille n’ont rien à envier aux miennes. Voir Myung payer les études de Jaehwan à l’époque m’avait toujours fait réfléchir. Après tout, lorsqu’on a les moyens, pourquoi ne pas aider les autres ? J’ai l’impression d’avoir du vide dans ma vie quoi que je fasse. Oh, j’ai de l’argent, des amis, un travail que j’aime… Mais je me rends compte que les moments où je ne pose jamais de questions et où je suis sans doute le plus heureux, c’est au vietnam. Savoir que ce que l’on fait est utile à d’autres, c’est peut-être ça qui est vraiment bien. « Je vais sans doute passer pour un fou... » mais je souris malgré tout. « Je vais vous donner le travail, mais à deux conditions. Premièrement, pas loin, il y a des cours du soir.  A quoi… 2 rues de là ? Et une garderie. Je peux appeler, et payer pour les deux. » Je sais, c’est étrange venant d’un inconnu. « Et dans le bâtiment, il y a des appartements de libres. Je connais bien l’agence, leur parler ne sera pas difficile, avoir un appartement non plus. Deuxièmement…. J’ai besoin de quelqu’un qui reste avec moi au moins un an… Vraiment un an. J’ai changé…. 6 fois d’assistants depuis qu’on a ouvert. Je commence à fatiguer. » Sincèrement. « Deal ? »

♪Mes mains chifonnent un bout de ma jupe. C'est comme si je jouais ma vie là. Parler de moi, de mes problèmes. Lin est au courant, elle m'a vu débarquer chez elle en pleure tout en serrant Tae Hyun dans les bras. Le pauvre ne comprenait pas. Cette nuit là, je lui ai tout dit. Sauf l'identité du père. Maintenant, j'ai juste envie de pleurer encore une fois, tellement j'ai peur de sa réaction. Il doit me prendre pour une pauvre idiote qui s'est fait mettre enceinte. Une pauvre orpheline qui ne sait rien faire de ses dix doigts et qui postule pour un emploi, sans expérience et avec la condition de commencer en octobre. Il prend la parole me faisant relever la tête. Et là, il me donne le travail avec deux conditions. Pire, il me paye les cours du soir et la garderie. Y a comme un poids qui tombe de mes épaules. Non mais il est sérieux. Encore mieux, un appartement pas loin. Là, des larmes coulent sur mon visage. Je ne sais pas quoi dire. Vraiment pas. Quand sa dernière condition tombe. J'eclate de rire. Avant de me lever. Merci. Merci Merci. Je le salue, pliant mon buste, plusieurs fois tout en continuant à pleurer. Vous ne le regretterez pas. Je ferai tout pour que vous ne regretterez pas votre décision. Monsieur. Quoi que je ne peux pas commencer maintenant. Puis, je n'ai pas besoin qu'il paye. Un travail c'est pour être dépendant. Me voilà qui hésite maintenant. Je dois accepter tout? Ou j'ai le droit de refuser?

♪«Vous ne le regretterez pas. Je ferai tout pour que vous ne regretterez pas votre décision. Monsieur.  » Je souris tendrement et appelle mon assistante pour qu’elle prépare le contrat, retire les annonces et d’annuler les autres rendez-vous. Elle demande si je suis sûr et je confirme encore une fois avant de raccrocher, tout en regardant Nam Hi intensément. « On a tous besoin d’un coup de main dans la vie. » Je regarde Hachi qui dort plus loin avant de croiser mes bras dans un léger sourire. « Il s’appelle comment ? Votre fils ? » Je n’ai jamais vraiment avoué que j’adore les gosses. A part myung et inha, sans doute minhyuk, personne ne sait vraiment pour l’orphelinat et à quel point ça peut me ressourcer. Tous les gamins méritent d’avoir une enfance correcte. Autrement, on devient des adultes à problèmes, croyez-moi, je le sais suffisamment. Je hais tellement mes géniteurs à vrai dire. Au moins, ils n’auront rien de moi et depuis que j’ai changé de numéro, ils me laissent tranquille bien qu’ils essaient d’appeler régulièrement ici. La chance des nouvelles technologies, c’est que ça permet de filtrer les appels. Enfin bref. Attrapant mon café, j’en bois un peu avant de masser mon foie, ma cicatrice me faisant mal aujourd’hui. Les journées de fortes chaleurs, c’est toujours la même chose.

♪ Franchement, j'ai envie de danser, de rire aussi. Mais non, je pleure de joie. Même si il veut tout payé, mais pourquoi? Alors debout, mon regard le fruit de nouveau. Il vient de me faire la plus belle des propositions et pourtant là, je veux savoir Mais c'est pas une raison pour... Voilà que je me permets de lui répondre de cette voix que j'utilise pour faire rentrer un peu de plomb dans la tête du petit monstre. Vous ne devez rien débourser. et après, il va aussi me.proposer de payer l'école primaire ? Je secoue la tête de droite à gauche. Je ferai ce que vous voulez mais je refuse que vous payez pour la garderie ou les cours du soir. Dans ma tête c'est plus la fête. J'ai un boulot. Je vais travailler. Il a trouvé des solutions pour des choses que je n'avais pas pensé. Mais il ne payera rien. Assise, je bois timidement mon verre d'eau, plus pour occuper les mains qu'autres choses. Sa question tombe comme ça,alors qu'on attend le contrat. Je pensais qu'on discuterai des tâches que je vais devoir effectuer. Mais no'. J'avale de travers et tousse durant un instant avant de perdre ma timidité et de sourire tendrement en pensant à l'homme de ma vie.Tae Hyun et il a cinq ans. Bientôt six. Alors là, je peux parler durant des heures de lui. Je tourne la tête pour regarder le bureau et apoercoit le chien qui dort, chose qui m'arrache un nouveau sourire avant de continuer sur ma lancée.Il aime beaucoup la musique classique et apprend à jouer du piano avec un autre de mes prétendus cousins. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir que je suis là fille batarde d'une femme qui a été déshéritée d'une riche famille connu ici à Séoul, si?

♪«  Je ferai ce que vous voulez mais je refuse que vous payez pour la garderie ou les cours du soir. » Haussant un sourcil face à son air plein d’aplomb qui ne m’impressionne aucunement, je hoche un peu la tête, doucement, dans un bref sourire tout en croisant mes bras. Je sais ce que c’est que d’agir par fierté, je l’ai fait moi-même, j’ai vécu avec rien, et j’ai trouvé mon salut avec l’armée qui m’a permis d’apprendre à me focaliser et ne plus compter sur les autres, mais sur moi-même et les durs moments de labeur. Oui, c’est difficile et compliqué, mais lorsqu’on est une mère célibataire, ici, à Séoul, je crois qu’on peut parfois mettre sa dignité de côté pour apprendre à recevoir de l’aide. Toutefois, je ne suis pas là pour la braquer, je préfère qu’elle vienne demander par elle-même les choses. «Tae Hyun et il a cinq ans. Bientôt six. Il aime beaucoup la musique classique et apprend à jouer du piano  » Je souris face à ses paroles avant de me poser un peu plus contre le dossier de mon fauteuil en continuant de masser ma cicatrice avant de me lever. « Excusez-moi. » Rapidement, je pars dans les toilettes au fond du couloir afin de passer un peu d’eau dessus et prendre des anti-douleurs. Un soupir m’échappe, puis je reviens vers elle en me réinstallant. « Il a l’air adorable. C’est bien qu’il fasse de la musique, vu mon travail, je ne peux pas nier à quel point, c’est beau et important pour l’esprit. » Passant une main dans mes cheveux, je regarde le contrat qui arrive enfin et le signe avant de lui tendre. « Vous pouvez prendre le temps de le lire. Le contrat inclut une période d’essais. Ça consiste à venir chaque samedi du mois de septembre pour se familiariser avec l’entreprise pendant 6h et laisser Hyorin vous apprendre tout ce qu’il faut savoir. »

♪ Le verre d'eau en main, je me mets à parler de Tae Hyun, laissant un sourire fleurir sur mon visage. Parler de lui, et me voilà transformer. Même si ma mère l'a adopté le faisant passer pour son enfant et moi, pour sa grande sœur. Elle a toujours voulu que j'ai ma place dans sa vie. Et puis deux ans avant, plus aucun repairs, une main secourable s'est rendue vers moi, me permettant de continuer mes etudes et m'occuper de lui le weekend. Sauf qu'il est parti. Durant deux ans,Tae Hyun a évolué dans un milieu plus aisé, apprenant l'anglais, jouant du piano. Oh il en a fait des bêtises. Et je suis fière de voir qu'il est épanouit du haut de ses cinq ans. Je parle avec une fierté dans la voix. Alors que je remarque que mon futur patron se sent mal. Quand il se lève en s'excusant, je ne dis rien. Le suivant juste du regard avant de reprendre mon verre en main pour avoir l'impression de faire quelque chose. Il revient et fait comme si rien n'était. Mieux, il m'arrache un sourire. Oui, il va être content si je travaille dans un milieu remplit de musique. La secrétaire arrive et lance un regard à monsieur Cha tout en lui tendant le contrat qu'il signe en m'expliquant que j'ai une période d'essai le samedi. J'hoche la tête en récupérant le contrat. Sauf que c'est la première fois que je dois signer un contrat. Et le samedi, c'est. Je... me mordille la lèvre. Le rêve était trop beau. dois refuser votre offre. le weekend est le seul moment où je le vois pour le moment. Je lève la tête vers lui, murmurant faiblement. c'est le seul jour où je peux le voir pour le moment.