don't recall

hyun soo & ha young

✻✻✻ tes yeux qui s'écarquillent quand tu vois l'expression de son visage changer, tu sais ce que ça signifie. tu ne le connais que trop bien depuis ces deux dernières années, sa patience était arrivée à bout encore une fois. tu fermes les yeux par instinct, te recroquevillant sur toi-même, déjà prête à accepter le coup, comme toujours. tu pourrais essayer de t'enfuir, tu pouvais le repousser mais tu étais paralysée par cette peur. tout ton corps figé dans une seule position, alors que tu attends un coup qui ne finira jamais par arriver. tu restes plusieurs secondes silencieuse quand la douleur ne vient pas, le corps tremblant fortement, secouée de spasmes incontrôlables. tu clignes des yeux plusieurs fois, la respiration coupée, tu n'oses pas relever le visage vers lui, de voir l'expression sur son visage, dans son regard. mais tu sens la présence de sa main près de ton visage, sa peau frôlant la tienne et faisant naître des frissons, tu ne savais même pas si c'était le contact en lui-même ou la frayeur que tu venais d'avoir qui faisait réagir ton corps ainsi. ton coeur cognait dans ta poitrine, menaçant de te lâcher. et puis son bras qui retombe, tu prends enfin une respiration que tu ne savais même pas que tu retenais. tu trembles encore, ha young. les larmes perlent aux coins de tes yeux, tu fais tout pour les retenir. personne n'était venu, alors que ce n'était pas comme si votre dispute passait inaperçue. cette réalisation que tu étais seule, encore une fois, ne fit qu'accentuer une blessure trop présente. les mots de hyun soo qui sont comme des lames qu'il enfonce dans ton coeur, les remuant alors qu'il t'enlève peu à peu l'espoir d'en finir avec tout ça. il te refuse ta liberté, et bien que tu ais eu envie de hurler, de lui dire que tu ne le laisserais pas faire, tu restais muette alors qu'il attrape ta main pour te ramener à lui. une promesse à peine voilée qu'il te fait, ton regard qui cherche une porte de sortie, le moment où sa garde se baisserait de nouveau, où tu pourrais t'enfuir. ton poignet te faisait mal sous la pression de la poigne que hyun soo exerçait dessus. tu retenais difficilement les grimaces de douleurs, ne laissant échapper que quelques soupirs douloureux. « hyun soo, je t'en prie arrête... » tu murmures, un sanglot faisant vibrer ta voix. « lâche moi. » tu les sens de nouveau, ces larmes que tu souhaitais temps garder pour toi. tu en avais assez d'être la fille perdue, sans défense face aux violences de son mari. tu voulais pouvoir le repousser et lui dire que c'était fini. mais les mots restaient coincés dans ta gorge alors qu'une nouvelle vague de peine te secoue. tu secoues la tête, quand ses paroles sonnent au creux de ton oreille, tu ne veux plus entendre ce qu'il avait à dire. tu refusais de le laisser encore jeter la faute sur toi. sur le fait que tu ne l'avais jamais aimé totalement. c'était faux. il fallait que ça le soit. je t’ai jamais suffi. ton regard qui vient de nouveau percuter le sien, ton visage à seulement quelques centimètres du sien. pendant un court instant, alors que tu te perds dans ses yeux, ceux que tu avais aimé. « c'est faux, » tu réponds mais ta voix tressaute, comme si tu n'étais pas sûre. « alors explique moi pourquoi je suis restée malgré tout, pourquoi j'ai accepté de souffrir alors que j'aurais pu partir ? » tu siffles finalement, ne quittant pas son regard, une colère sourde qui couvait sous la peur qui t'habitait. je t’interdis de l’être, sans moi. c'est plus fort que toi, ta peur mélangée à une nouvelle fureur, à ce nouveau refus de te rendre ta liberté, tes barrières qui explosent. tu ne sens pas ton poing partir, ta colère t'aveuglant momentanément, tu sens juste cette douleur quand ce dernier percute la joue de hyun soo. tu retiens un cri en ramenant ta main à toi, te maudissant pour t'être emportée de cette façon. ça n'allait pas arranger les choses. mais ton coup semble l'avoir suffisamment surpris, car il recule, te donnant l'espace nécessaire pour t'enfuir. tu ne jettes pas un seul regard en arrière alors que tu sors de la librairie en courant, les larmes coulant finalement le long de tes joues. tu ne t'arrêtes pas ha young, tu veux mettre le plus de distance possible avec lui. ce n'est que quand tu es à bout de souffle, les jambes tremblantes, tes muscles te faisant comprendre qu'ils n'en pouvaient plus que tu te laisses glisser le long du mur. tu ne sais pas où tu es, tu t'en fiches d'ailleurs. tu te recroquevilles, ta tête contre tes genoux, tu te laisses enfin aller, ne retenant plus les sanglots qui te parcourent. une blessure qui ne se referme pas, qui ne le fera peut-être jamais...