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    :: Défouloir :: 2017

Song of the Moon ☽ Hewan

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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Jeu 12 Oct - 20:46
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Song of the Moon ☽

HEWAN ♛

Une partie de mon être maudissait ce moment. Je répugnais ma faiblesse. Je fulminais que tu en sois témoin. Non plutôt, ce qui m’animait d’un vif ressentiment s’avérait que tu sois là. Que tu sois celui auquel je m’agrippe. Mon point d’ancrage. L’autre part, au contraire, n’en appréciait que d’autant plus le soulagement de ta présence à mes côtés. Ma confiance se rappelait à mon âme, à quel point, tu l’avais si longtemps et si solidement détenu. Bien avant même que mon cœur ne cède à tes avances, Iwan. Parce que le mont où je nous avais élevé était si haut que ma chute en fut si rude. Que ma haine n’eut d’égale que ma souffance, ma violence. Et je ne m’étais pas contenté de quelques mots crachés, d’élévation de voix indiscrètes ou de futiles incartades verbales. J’avais usé de mon pouvoir, celui de ma maitrise des mots. Du venin de ma langue pour t’empoisonner et que ce mal de ronge inlassablement, cruellement. Combien de malheur t’ai-je souhaité ? Combien de fois t’ai-je blessé, volontairement ? Pourtant, en ce moment, tu étais toujours là. Tu étais celui qui me tenait la main après que j’ai chuté. Pourquoi n’ai-je libéré mes doigts de l’étreinte réconfortante de la tienne ? Pourquoi nos pensées demeuraient-elles si alignées ? Tandis que ce contact rappelait à ma mémoire ce fameux jour où d’une claque je t’avais asséné pour te donner prétexte à pleurer, tu te mis à conter, un souvenir du passé, comme je te l’avais demandé. Un souvenir remontant à ce même temps, où le deuil meurtrissait la chair de ton si jeune cœur. Où je m’étais sentie investie de me tenir en ta compagnie…

Je ne me souvenais aussi distinctement que toi de cet évènement anodin à mes yeux. Je dus faire preuve de concentration et c’était ce dont j’avais besoin pour me détacher de mon angoisse dans l’instant présent. Le regard fixé sur un point invisible, je tachais de redessiner ce tableau que tu dressais. A la pensée de la mer, mes doigts commencèrent à se resserrer un peu plus fermement sur ton bras. Je pressais tes doigts entre les miens. J’inspirais et expirais au début difficilement, mon souffle tremblant, puis, peu à peu, le ciel dégagé d’un bleu immaculé au-dessus de nos têtes semblait apparaître. Je me rappelais la caresse tant aimé du vent. La vigueur salée de l’air balayant l’océan. Oui, les secousses y étaient bien plus vives que le monotone ronronnement du fleuve à la surface duquel glissait ce bateau de plaisance. Je ressentais les rebonds, me crispant tout d’abord, puis, je me remémorais les éclats de nos rires. Car tu étais le seul. Le seul qui n’appartenait pas à ma famille avec lequel, malgré tout, nos chamailleries et nos rejets, je m’amusais. En ces années où mon frère demeurait encore un nom sans visage, une entité mystérieuse presque tabou ; où le garçon avait qui j’avais fait le vœu innocent de partager mon cœur vivait loin de mon pays, tu étais le seul à mes côtés. Le deuxième homme de ma vie derrière mon père. Cependant, je n’ai clairement jamais su apprécier ta présence à sa juste valeur. Tu fus toujours considéré comme un dû, une évidence. Oui, j’avais serré ta main ce jour-là. Oui, je m’étais déclarée comme la gardienne de tes larmes. Oui, je t’avais emmené avec nous savourer le bonheur de voguer sur l’océan. Non, j’étais loin d’être consciente de la place que j’avais pris dans ton cœur dès cet instant. Je voulais y être importante, car être l’objet de toutes les intentions m’apparaissait comme la définition même de ma personne. Je voulais me flatter d’avoir l’ascendant, car je prônais comme celle à même de te protéger. Je me suis hissée et imposée comme pilier. A des fins égoïstes. Je t’ai toujours considéré mien en te refusant la réciproque. Jusqu’à un temps, jusqu’à ce que tes démonstrations d’affection eurent raison de la glace entourant mon cœur. Je prenais seulement conscience maintenant, du fossé si important entre nos deux perceptions l’un de l’autre…

Mon malaise balayé, grâce à toi. Egoïstement grâce à toi à qui je n’ai jamais épargné le moindre de mes caprices. A qui j’ai encore imposé de rester à mes côtés, répondant à mon propre besoin, ne me souciant de l’inquiétude que je pourrais te causer. Ce que je dissimulais à d’autres, mes faiblesses dont je ne voulais infliger le fardeau des préoccupations à ceux que j’aimais, à celui que j’aime surtout, à toi, je l’ai toujours révélé. Nous nous connaissons plein et entier, pourtant, il semblerait que je n’ai jamais été à même de te comprendre. N’ai-je donc jamais su t’aimer comme tu l’aurais mérité ?  « Pardon, Iwan… pardon… » Mes moyens timidement recouvert, je me redressais. D’une fragile et murmurée, je m’exprimais. Me redressant, pour te faire face. Je te devais au moins de te regarder dans les yeux, mais sans plus te fusiller comme ces sept dernières années. De tes doigts, ma main je libérais. « Je crois qu’en vérité, mon entrée dans ta vie ne fut pour toi qu’une malédiction. » Ma paume sur ta joue, je déposai. Mon regard dans le tien, je soutenais, gage de ma sincérité. Mon beau-frère n’avait probablement pas tort lorsqu’il qualifiait des femmes de ma famille de véritable gumiho. Non pas en comparaison à la fraternité que je présidais, mais bel et bien à la créature légendaire. Celle qui dupait, qui charmait et volait le cœur des hommes. Celle qui était synonyme de malheur au-delà des apparences séduisantes. A ton égard, il semblerait que je ne saurais être autrement qualifiée. « Je suis désolée… » Pour t’avoir fait tant de mal, je m’excusais. Pour  t’avoir si mal jugé, je me blâmais. Pour essayer de me faire pardonner, de mes bras, je vins t’enlacer. Dans l’espoir de guérir un peu tes blessures, contre moi, je te blottis. Geste si insignifiant pour réparer mes erreurs passées. Mon père ne s’était pas trompé. En venant ici, j’avais beaucoup gagné en maturité. Je parvenais à ouvrir les yeux sur mes propres torts. Dans mon cœur, la plaie se rouvrit, déversant le sang purulent. Purgeant enfin l’infection qui le rongeait…

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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Ven 13 Oct - 15:52
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Song of the moon
Hewan :heart:

« Drifting apart from someone you never used to go a day without speaking to is the hardest thing in the World. »
Te sentir t’éloigner doucement de moi raviva une douleur à laquelle je pensais m’être habitué, depuis le temps. La sensation de te voir glisser entre mes doigts, comme un courant d’air immaitrisable que je tentais, en vain, d’enfermer dans ma main. Te savoir partir sans te retourner, ne même plus te sentir près de moi après avoir été stupidement habitué à ta présence était un sentiment que je connaissais si bien, quelque chose de tant omniprésent que le ressentir une nouvelle fois n’aurait pas dû me blesser ainsi. Je savais pourtant que cette situation n’était créée que par ta faiblesse soudaine et sûrement pas par de quelconques sentiments bienveillants à mon égard – et pourtant, quelque part, j’avais espéré que ce soit le cas ; parce que je savais, moi, que peu importait ta faiblesse, si dans une situation tu refusais catégoriquement l’aide de quelqu’un, tu trouverais toujours moyen de puiser en toi la force de rejeter cette personne. Or, tu ne l’avais pas fait avec moi et ce simple geste – ou plutôt, justement, cette absence de geste – avait intensifié l’espoir que je n’avais jamais éteint intérieurement. Cet espoir qui me valait de nombreux surnoms dans la tête de mes amis, persuadés que jamais je ne pourrais te récupérer et si vrai que cela puisse devenir, je refusais d’y donner de l’importance. Dans ma tête, tu reviendrais vers moi en t’apercevant que personne d’autre ne pouvait aussi bien te comprendre et autant t’aimer, c’était un dessin inscrit en moi. C’était la seule chose que je n’arrêterais jamais de croire et si les humeurs de mon père était ma justification quand je ne pouvais expliquer pour quelle raison je ne laissais pas tomber, je savais intérieurement que l’unique raison était que je t’aimais bien trop pour te laisser partir dans les bras d’un autre homme.
Mais si ce scénario était si probable, alors pourquoi étais-tu en train de t’excuser ? La douleur de te voir t’éloigner ainsi de moi m’avait déjà sidérée, suffisamment pour que j’en reste immobile, partagé entre mon envie de te serrer contre moi – sans que, cette fois, ça ne soit pour te soutenir – et la retenue ; la retenue, cette chose que je n’avais qu’en ta présence parce que je te savais bien moins froide et indifférente que ce que tu montrais. Encore, paraissait-il que ces derniers temps, tu souriais plus - c’était ce que m’avais rapporté des gens – mais je refusais nettement de croire que c’était grâce à Hyeon. Je sentis, avec une délicatesse extrêmement douloureuse, tes doigts glisser loin de mon emprise et d’une voix brisée, aussi faible que tu le paraissais toujours, tu continuais de t’excuser. T’avais-je déjà entendu t’excuser pour quoi que ce soit ? Je l’ignorais, mais si c’était le cas, ça n’avait sans doute jamais été quoi que ce soit d’important car je ne m’en souvenais plus. Cette fois-ci, quelque chose me sonnait particulièrement souffrant et je ne voulais pas comprendre pourquoi tu t’excusais, ni pourquoi tu affirmais être ma malédiction. Tous les sens secondaires que pouvaient avoir ces paroles, je ne voulais pas y réfléchir ; j’aurais préféré que, jamais, tu ne t’excuses plutôt que m’imaginer que ces mots soient des ciseaux qui cassaient le dernier espoir que je nourrissais. Ta main sur ma joue me créait une sensation, une en supplément des battements accélérés de mon coeur, quelque chose d’amère ; une sorte de boule dans ma gorge et de lueur dans mes yeux qui te suppliait de ne pas aller plus loin. Combien j’aurais aimé que cette main sur mon visage soit la première étape d’un doux baiser – mais je le savais, sans doute mieux que quiconque, qu’avec ces mots et cette expression, je ne pouvais pas espérer cela. Une dernière fois, tu t’excusais et tu me pris dans tes bras comme tu l’avais déjà fait dans mon enfance, pour me consoler de la perte de ma mère. Je restais parfaitement immobile, le coeur brisé plus qu’il ne l’avait sans doute jamais été. Te voir t’excuser était sans doute la dernière chose que je souhaitais et c’était peut-être ce qui rendait cet énième rejet bien plus douloureux que les autres l’avaient été. Parce que j’avais l’impression que cette fois, c’était réellement fini – que cette fois, tu mesurais l’ampleur de tes mots, de tes gestes et que ça n’était pas juste le mur que tu avais construit qui parlait à ta place. Parce que cette fois-ci, j’avais la sensation que c’était la dernière. Tes mots et tes gestes furent comme un souffle violent sur la flamme de mon espoir – ils auraient pu me faire espérer davantage, mais ma flamme était désormais si petite qu’elle était en train de s’éteindre stupidement contre mon gré ; et pourtant, j’étais toujours autant persuadé que Hyeon n’était pas fait pour toi, que j’étais l’homme dessiné à tes côtés sur le tableau de ton mariage. « Pourquoi t’excuses-tu ? » Dis-je d’une voix bien plus faible que jamais. Une voix que je n’appréciais pas du tout, venant de moi, mais je ne la contrôlais pas à cet instant. Puis, à quoi bon vouloir paraître plus que je ne le suis, lorsque je suis en présence de la seule m’ayant jamais vu pleurer. Blotti contre toi, sans forcément que je ne le cherche mais sans le rejeter non plus – parce que peu importait la signification de cette étreinte, je n’avais jamais été capable de te refuser un contact physique – je me doutais de la raison pour laquelle tout cela se passait. Ma question était comme une conclusion, quelque chose que j’avais besoin d’entendre ; et, comme un idiot, j’espérais toujours entendre autre chose de toi. Cependant, que pouvais-je y changer – l’espoir était l’essence même de mon caractère, et ce peu importe combien cela m’avait coûté dans la vie, de croire en vain. Tu étais la seule personne qui comptait réellement à mes yeux, l’unique que je soutiendrais toujours, que je voudrais toujours voir et que j’aimerais à jamais, alors comment pouvais-je abandonner mes espoirs ainsi ?
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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Mer 18 Oct - 12:05
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Song of the Moon ☽

HEWAN ♛

Des mots d’excuses, comme ils s’en faisaient aussi récurrents de mes lèvres qu’une goutte d’eau dans un désert aride. Ces mots là, je ne les prononçais guère jamais, car mon indomptable franchise et mon incorrigible fierté m’en empêchaient. Je ne les pensais alors je ne les disais. Quant à la volonté de manipuler, mon orgueil ne tolérait de s’abaisser de la sorte. Si je savais berné, je me refusais à minauder, ou du moins, que d’une manière qui me soit délectable. Mon propre jeu, dont je me sentais désormais la maturité de ne plus trop m’y prêter, avait ses règles et ses codes, connus de ma seule personne. S’il en était un à même de les décrypter, sans doute étais-tu celui-là. Toi que je n’ai jamais vilement manipulé par le passé. Parfois peut-être me suis-je jouée un peu de ta naïveté, mais, ce n’était au fond qu’un gage d’affection, à ton égard, surprenant jouet préféré quelque fois pénible. Je ne mentais pas plus que je t’épargnais, au contraire, dès que le dos des parents se tournaient, tu te prenais de plein fouet toute ma franchise, violente, véhémente. Nous étions des enfants, mais tu me pardonnais déjà. Nous avons grandi et toujours, tu as continué à me pardonner. Pourquoi m’avait-il fallu tant de temps pour le comprendre ? Pour m’apercevoir à quel point, tu incarnais un trésor inestimable. Fut-ce trop beau, notre romance adolescente pour que je puisse la concevoir comme une réalité ? Non, j’ai su l’apprécier et la vivre telle qu’elle nous venait. J’étais vraiment heureuse en ce temps là, nos doigts entrelacés, à l’instar de mes bras qui à présent te couvaient, t’étreignait. Encore une fois, les rôles semblaient s’être inversés. Le naturel, l’ordre naturel nous revenait. Tandis que ceci a commencé par ma chute, ta main tendue, en cet instant, je me faisais à nouveau celle qui te soutenait. Qui te consolait de la blessure qu’elle t’infligeait encore et toujours, inexorablement. Ton espoir te fait chevalier vaillant, mais, il te pousse à mener un combat dont tu ne peux que sortir perdant. Peut-être aurait-ce pu en être autrement, si j’avais ouvert les yeux, quelques mois, un an auparavant. Désormais, il est trop tard. Mes paupières closes m’ont conduite sur le chemin d’un nouveau rêve. Idylle parfaite, la bague à mon doigt pour le prouver, gage de fiançailles dont la signification ne t’était parvenue. Secret d’une promesse formulée entre deux âmes soeurs animées par le souhait de se jurer fidélité pour l’éternité, à travers chacune de leurs vies. Peut-être l’avons-nous été, nous aussi, deux âmes liés par le destin dans une vie passée. Je serais prête à y croire. Je serais prête à d’accorder une telle place dans mon existence, mais nos flammes se sont consumées. Les moires ont tendu le fil du destin de notre amour, et aujourd’hui, enfin, les ciseaux d’Atropos se sont abattus dessus et l’ont rompu. J’aimerais pour toi, parvenir à y être fin. Car tuer ton espoir demeure la moindre blessure que je pourrais encore t’infliger. Sinon, je n’aurais de cesse de saigner ton coeur, encore et encore, même malgré moi, puisque l’homme espéré à mes côtés, ce n’est plus toi.

Mon coeur souffrait, d’un mal certainement bien insignifiant comparé au tien. Les mots ne suffiraient jamais à le panser. Encore moins, les seuls que je puisse te prononcer. Par le silence, je commençais à donner réponse à ta question, prolongeant de quelques instants notre étreinte. La ressentais-tu toi aussi ? Cette cruelle douce comme un poison au goût de miel qui m’emplissait à ce contact. Quand la paix danse avec la mort. Comme une guerre dont l’issue ne peut se faire sans sacrifiés dans son sillage. Un fin soupire, ma poitrine se gonfle et s’apaise. Mon étreinte se desserra. Lentement, je me reculais, je me redressai et ma voix résonnait :
« Yah, tu n’essaierais pas de profiter de la situation ? »
Eclat de voix claquant dans la quiétude du moment. Vive réaction qui marquait un tournant. Dissipant cette atmosphère aussi douce que sanglante, je tournais la page suivante. Sur mon visage, tu pus voir mes sourcils légèrement froncés, mon petit rictus désapprobateur au coin de mes lèvres et l’étincelle mutine dans mon regard.
« Ne l’ai-je pas déjà répété assez ? »
Je râlais, oui. Je te piquais à nouveau mais d’un ton que tu ne connaissais que trop autant que tu avais dû l’oublier, tant cela faisait longtemps qu’il ne t’avait plus été adressé. Cette malice, ce jeu d’autorité qui faisait pétiller mon sang dans mes veines. Je t’entendais de détendre l’atmosphère. J’essayais de renouer avec un passé éloigné. Toute notre enfance, cette intonation de voix, tu l’avais entendu. Chaque jour, en chaque occasion, celles de te faire tourner en bourrique, celles d’obtenir gain à mes caprices, celles de m’imposer de toute ma supériorité.
« Tu sais combien il m’est déjà difficile de formuler des excuses, alors n’abuse pas de ma vulnérabilité pour m’en entendre dire plus ! »
Mine boudeuse, moue froncée, je croisais les bras devant moi, détournant ce regard qui jusqu’à présent te fixait franchement, intensément. Redressant fièrement le menton, je laissais couler une poignée d’instants avant que mes lèvres ne s’étirent en un fin et malicieux sourire. Au ciel nocturne, j’avais volé ses étoiles qui brillaient désormais à la surface de mes yeux. Mon teint de poupée ayant recouvré de son grain habituel, tes iris je vins de derechef capturer. Tes mains, je pris entre mes doigts. L’expression sur mon visage, cette fois, se faisait douce mais ferme. Mes traits ne s’accablaient plus de la désolation. Je me devais de te dire, doucement, sincèrement, mais aussi clairement que fermement.
« Je t’aime, Iwan. Je t’aime encore et je crois que ma vie ne peut se faire sans que tu en fasses partie… »
Je l’avais ressenti suite à ton départ au printemps dernier. Ce n’était pas la première fois que nous étions séparés mais quelque chose avait changé par rapport à mon envolée pour Cambridge, à la fin du lycée. Me confesser de la sorte ne m’était pas aisé. Cependant, puisque c’était toi, il me semblait que je te le devais. Je te devais au moins mon honnêteté et le courage de te l’avouer.
« Mais, je ne t’aime plus de ce même amour qu’avant. Je ne l’éprouve plus. »
Ma sincérité, pleine et entière, celle qui venait du fond de mon coeur. Celle que ma spontanéité hésitait souvent à révéler, bien qu’elle finissait presque toujours par le faire. Toi à qui je n’avais rien caché de ma personnalité pendant douze années, tu fus sans doute celui auquel j’avais le plus menti par la suite. Parce qu’incapable d’accepter la vérité par moi-même.
« Peut-être devrais-je reformuler : je tiens à toi, mais je ne peux te rendre à leur égal tes sentiments. »
C’était ce que j’éprouvais en ce moment. Maintenant que la porte t’était à nouveau ouverte, je ne voulais pas te voir partir. Je voulais que tu reprennes une place dans ma vie, toi qui fut si longtemps omniprésent. Cependant, là encore, je te formulais un souhait égoïste car nos coeurs ne battaient plus au même rythme. Ils n’attendaient plus la même chose l’un de l’autre. Te garder prêt de moi, sans pouvoir te rendre ton amour… De mon égoïsme, je n’étais pas encore pleinement guéri.
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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Dim 22 Oct - 21:24
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Song of the moon
Hewan :heart:

« Drifting apart from someone you never used to go a day without speaking to is the hardest thing in the World. »
La sensation que je ressentais était difficilement descriptible avec des mots. C’était comme si mon coeur se faisait doucement arracher de ma poitrine – ou peut-être que la métaphore d’un insecte qui le rongeait petit-à-petit était plus exacte. D’une lenteur incroyable, comme pour faire souffrir davantage, quelque chose consumait tout mon intérieur et formait une boule dans mon estomac, quelque chose d’étouffant et douloureux. Ça me compressait et ça montait jusqu’à ma gorge nouée, jusqu’à mes yeux qui auraient même pu s’humidifier si je ne me retenais pas autant. C’étaient des sentiments ressentis plus d’une fois à tes côtés mais rarement aussi ravivés. Là, je ne pouvais pas me mentir à moi-même, tu étais nettement en train de mettre une limite claire entre toi et moi, entre mes sentiments pour toi et les tiens pour moi. C’était cette même ligne que celle qui brisait mon coeur en deux morceaux distincts, que tu traçais avec tes mots, avec tes gestes, avec ton attitude. Je me sentais comme un enfant qui se faisait consoler d’un long chagrin – parce que tous les espoirs vains que j’avais eus étaient la cause de cette douleur. Si j’avais arrêté d’y croire des années avant, alors sans doute, ma douleur ne serait pas telle. Je m’étais causé ma propre peine et imaginer qu’elle s’excuse pour mes erreurs étaient encore plus insupportables, seulement je n’étais pas capable de prononcer quoi que ce soit. Ma question restait en suspend et peu importait le besoin que je ressentais d’avoir une réponse, je savais que tu ne le dirais pas directement. Tu avais peut-être peur de me briser si tu le formulais avec des mots clairs, mais je me fichais de ça. J’avais l’impression d’être déjà brisé depuis des années, de toute façon.
D’un mouvement lent et qui pourtant me sembla brusque, tu te séparais de moi et tu pris une expression qui me fit retomber à une décennie. Ta voix, comme un cri pas violent, me reprocha de profiter de toi et te lançais déjà dans une indignation sans nom, pour quelque chose dont je n’étais pas coupable – mais je savais que c’était pour éviter ma question, éviter que le moment dure trop, pour changer d’ambiance et me faire, ne serait-ce qu’un peu, oublier ce qui venait de se passer. C’était ta façon de me consoler, parce qu’être trop gentille, trop longtemps, ça ne te ressemblait pas – ou plutôt, ton attitude actuelle correspondait plus exactement à ta gentillesse, à toi. Un sourire naquit sur mon visage qui était quelques secondes plus tôt ravagé par la douleur – j’avais tant la sensation d’être retourné à une époque lointaine où je consolais le moindre de tes caprices. C’était une plaie qui m’avait manqué, tout le temps où tu refusais de me regarder. « Pardon, pardon », dis-je d’un ton détaché, peut-être encore enroué par la grande peine ressentie avant. Je m’excusais de quelque chose dont je n’étais pas coupable et déjà, les rôles s’étaient inversés : j’étais celui qui devait se faire pardonner, plus elle. Aussitôt, tes lèvres retroussées formèrent un sourire et je savais déjà que tu allais encore changer de comportement.

En effet, tu pris de nouveau mes mains dans les tiennes et bien que ce soit un contact auquel j’avais été habitué à une certaine époque, il semblait que j’eus oublié durant tout ce temps ce que ça faisait. Contrairement aux fois précédentes, cependant, je n’éprouvais pas la joie d’avant quand tu me le prenais – parce que je savais que ce n’était pas le même contexte et que mêmes ces mots que tu prononçais si rarement, ces « je t’aime » qui m’avaient été réservé un temps, n’avaient plus le même sens qu’avant, pas le même que celui que j’espérais. Après ce qui venait de se passer, l’espoir était parfaitement éteint, c’était une flamme qui, après avoir consumé douloureusement tout ce qui me restait, venait de s’éteindre en ne laissant derrière elle que des souvenirs de cendres. Malgré tout, j’avais conscience que tu essayais de me consoler, que tu ne reparlais pas de ça pour remuer le couteau dans la plaie mais parce que quelque part, tu ne devais pas te sentir totalement à l’aise de me rejeter ainsi et si ça me flattait d’un côté, de savoir que j’étais si précieux à tes yeux, j’avais l’impression de retomber à l’époque où j’étais le petit garçon qui se faisait consoler. Je voulais pourtant être celui présent à tes côtés, là pour te soutenir et pour te pousser dans des moments difficiles – et je retombais toujours dans ce schéma, celui où tu séchais mes larmes. Ça m’agaçait intérieurement mais tu n’y étais pour rien alors je ne le disais pas : tu faisais ça pour mon bien, sans te rendre compte combien tu étais en train de briser tous les efforts que j’avais faits ces dernières années.
Je te regardais droit dans les yeux et je savais, désormais, combien ce simple geste était un privilège, quelque chose qui m’avait été interdit jusqu’à aujourd’hui.  J’ignorais ce que je pouvais répondre à tes mots et à tes efforts. Je ne pouvais pas répondre que j’aimais l’idée. Je ne pouvais pas te remercier non plus, parce que je n’étais intérieurement pas dans un état où j’étais d’accord avec la situation que je vivais. Je ne voulais rien te reprocher non plus, car c’était mon choix d’avoir cru si longtemps que j’avais encore mes chances. Alors je n’avais aucune idée de ce que je pouvais formuler puisque c’était le bordel dans ma tête. Je restai ainsi quelques secondes et je déglutis avant de parler, de trouver quoi que ce soit à dire pour mettre fin à tout ça. Tu venais de répondre à ma question, après tout. Je ne pouvais pas rester juste silencieux. « J’ai compris. J’ai compris mais… » Je me mordis la lèvre. « Sil te plaît, ne me vois pas comme un être fragile. Traite-moi juste comme tu m’as toujours traité sans être désolée. Je n’ai pas envie d’être l’enfant que tu consoles une nouvelle fois. Je veux être celui qui te prendra dans ses bras quand tu en as besoin, pas le contraire. » Je m’étais dit que je ne le lui dirais pas mais c’était finalement nécessaire. Je voulais à tout prix mettre une fin à tout ça et pour ça, il ne fallait pas qu’elle me voit comme l’homme qu’elle a une fois rejeté mais comme l’homme qui s’est remis de tout ça, bien que ce ne soit pas encore le cas.
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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Jeu 26 Oct - 18:51
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Dis moi, Iwan, crois-tu que nous en soyons capables ? Crois-tu vraiment que toi et moi, nous pouvons un jour devenir amis ? Rien que des amis et pourtant, une amitié qui vaut déjà beaucoup. Ferions-nous une erreur en ouvrant cette voie qu’au fond, tous les deux, nous n’avons jamais longé. Nous avons connus les chamailleries d’enfants. Nous étions presque comme un frère et une soeur. Des jumeaux, tant tu grimpais sur mes talons afin de ne jamais me lâcher. Nous ne savions pas si nous apprécions. Rencontre forcée par les adultes, sympathie feinte tandis que par derrière, nous nous faisions la guerre. Certains diraient que c’est ainsi que les enfants manifestent leurs sentiments, le sens de l’amour encore trop abstrait pour eux. Je peinerais à le concevoir. En revanche, aux portes de l’adolescence, nos deux noms furent bien synonymes de romance. Une fois la glace emprisonnant mon coeur, aurais-je tendance à m’accrocher de trop ? Il semblerait. Pour mon âge, je ne comptais que trop peu d’amour, mais je les inscrivais chaque fois dans la pierre en lettres majuscules. Il en fut de même pour mon ressentiment foudroyant. Je ne pouvais en une poignée d’instants évincée toute la haine que je t’ai porté. Je ne l’éprouvais plus, là, face à toi, mais elle laissait un vide difficile à combler. Que je ne savais par quoi remplir à présent. Il me faudrait du temps. Encore et toujours du temps, pauvre de toi que j’avais fait prisonnier d’un sablier qui n’avait de cesse de se retourner, ne prenant ainsi jamais fin. Mais un jour, j’y parviendrais. Un jour, à ton nom j’associerais la définition de ta valeur à mes yeux. Je trouverais les mots correspondant à ce que je ressens. Je comprendrais la nature de mes sentiments. Alors, momentanément, je ne pouvais que te partager, que t’infliger ma seule certitude : que tu n’étais plus Lui. Au-delà du coup de l’émotion, voudrais-tu vraiment de mon pardon dans ses conditions ? Tes propos m’en firent douter. Légèrement moue désabusée et peu convaincue, je roulais brièvement des yeux. Peut-être essayais-tu de te voiler la face, de te mentir à toi-même pour te persuader de cette maturité dont tu te targuais, mais tu ne pouvais me tromper.
« Je te connais, Iwan… »
Un soupir, une voix neutre, ni chaude ni froide, si mon regard se faisait intense, je n’avais pour but de te fustiger ou de te blâmer. Tout comme, à l’instar de ta demande, je ne me sentais non plus investie de la volonté de te couver. Du moins, pas de cette façon. Il semblerait, quand même ô combien j’ai pu changé, avec toi, je tendrais toujours à rester la même, car nos comportements l’un vis à vis de l’autre sont trop profondément ancrés. Alors, pourrons-nous vraiment apprendre à nous aimer autrement ?
« Tu n’es peut-être plus un petit garçon, mais tu n’es pas encore un homme, pas cet homme… »
Navrée, mais j’avais beau te regarder plus attentivement que je ne l’avais fait au cours des sept dernières années, si tu avais grandi, je ne voyais encore en toi, ce preux chevalier dont tu targuais. Tu le deviendrais. Un jour, tu le seras, je ne doutais pas, car tu possédais un coeur plus pur et brave que toi-même ne le soupçonnait probablement. Je pourrais maudire mon coeur de ne plus savoir t’aimer. De ne plus battre au rythme du tien si chaleureux, parfois étouffant. Étrangement, il avait choisi la monotonie d’un métronome, néanmoins, j’aspirais bien à en accélérer le rythme parfois jusqu’à la frénésie.
« Mais j’attendrais, j’essaierais de t’aider à devenir celui que tu prétends. L’homme qui pourra recevoir ce baiser sans que son coeur en soi égratigné. »
Ce baiser, celui que de mes lèvres je vins déposé sur ta joue. Nulle part ailleurs car je ne saurais plus t’embrasser sur les lèvres comme je l’ai tant aimé. Même pour ce présent en gage de funérailles de notre histoire, je ne saurais t’embrasser. Tu le comprendrais. Tu savais à quel point, malgré tous mes défauts, malgré tous mes travers, mon coeur avait toujours été et resterait d’une loyauté sans faille. Que l’envie m’en prenne ou non là n’était pas la question. Jamais, je ne permettrais un geste que je ne saurais tolérer de l’autre côté. Moi qui serait dans l’obligation de coudre puis de brûler les lèvres de toutes femmes osant goûter à celles de mon fiancé. Peut-être un jour, devrais-je t’avouer la signification de la bague que je porte à mon doigt. Peut-être serait-ce le bouquet final idéal pour finir d’enterrer tous tes espoirs, mais je pressentais que tu avais plus que suffisamment saisi le message. À toi aussi, il te faudrait du temps. Mes fiançailles je t’annoncerais quand tu seras prêt. Quand tu seras remis du fatidique coup d’arrêt asséné cette nuit.

Le contact de ma chair sur ta joue se rompit. Dans un frisson, je me reculais. Loin d’être un gage d’émotion, le vent nocturne se délectait juste de ma peau caressée à travers les fibres du tissu qui la couvrait.
« L’air de Corée est si froid. »
Un léger râle, orné d’un sourire. Je ne comprendrais vraiment ce que tu trouvais à ce pays. Oui, j’avais appris peu à peu à l’aimer, mais je doutais de pouvoir le préféré un jour à ma Cité tant aimée. Paradoxalement, moi l’insensible, moi le coeur de pierre qui refusait l’entrée à toute personne, c’était pas bien à des personnes que je devais mon attachement progressif à la terre de mes ancêtres maternels.
« Nous devrions y retourner, notre absence a suffisamment durer pour leur donner matière à jaser. »
Parviendrais-tu à garder la tête haute pour ton entrée ? Après ce que tu venais d’endurer, tu allais devoir affronter les regards pleins de soupçons sur notre relation. Mais au fond, tu l’avais cherché. Tu es celui qui a demandé cette entrevue en privé. Tu es celui qui loin de sa volonté peut-être à réclamer que je le transperce de mon épée…

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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Sam 28 Oct - 13:41
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Song of the moon
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« Drifting apart from someone you never used to go a day without speaking to is the hardest thing in the World. »
Je priais pour que mon regard ne montre pas à quel point je me sentais mal intérieurement. Malgré tout, en quelques minutes seulement, j’avais vécu tellement d’ascenseurs émotionnels que je ne savais plus vraiment où j’en étais avec moi-même. J’étais partagé en deux sentiments contradictoires : la joie de m’être réconcilié avec toi et la douleur – horrible – de m’être fait rejeté avec autant de sincérité dans ton regard et dans tes actes. Je savais que si nous n’étions pas dans un bateau assez éloigné du bord, j’aurais préféré partir de suite et pleurer toutes les larmes qui devaient couler, avant de pouvoir sourire à tes côtés. Seulement, ce n’était pas possible parce que peu importe combien j’étais paumé, je savais où nous étions et pourquoi nous étions là. Je savais que partir de la fête, c’était aussi me faire renvoyer à Singapour le lendemain-même et donc, par extension, me retrouver loin de toi pendant une durée indéterminée. Être à des centaines de kilomètres de toi pourrait autant me faire du bien, le temps que j’oublie et pourtant, j’avais conscience que plus j’étais loin de toi, plus je pensais à toi, plus tu manquais et moins je parvenais à t’effacer de ma mémoire. D’ailleurs, t’effacer n’était même pas ce que je désirais – je voudrais simplement mettre une croix sur tous les sentiments non-partagés que j’ai pour toi, tous ces sentiments qui m’ont animé tant d’années. Mais ils allaient laisser un si grand vide en moi, si je m’en débarrassais. J’étais si habitué à les ressentir, comment allais-je pouvoir les chasser ? J’ignorais si c’était même possible d’oublier l’amour pour quelqu’un, un amour qu’on a ressenti pendant plus de dix ans. Seulement, je n’avais désormais plus le choix. Je ne pouvais plus me mentir à moi-même, cette fois-ci, j’avais été proprement rejeté, sérieusement rejeté et revenir vers elle en disant que j’y croyais ne s’appelait même plus de la naïveté ou de la stupidité, mais de l’obsession, du harcèlement. Je ne voulais pas devenir un homme si mauvais pour toi, pas encore. Je n’étais pas convaincu que Hyeon était celui pour toi, j’étais même persuadé d’une chose : je pourrais prendre soin de toi mieux que lui n’y parviendrai jamais – mais une chose était sûre, ce que je pensais n’avais plus d’importance pour tout ça, maintenant.
Ta voix brisa le silence et tu répondis à ma demande par une phrase qui signifiait tant de choses. Pour me connaître, ça, tu me connaissais. Tu me connaissais si bien que c’en était d’autant plus douloureux de devoir me dire que celle qui me connaissait le mieux ne serait pas celle qui aurait mon anneau autour du doigt. De nous deux, au final, peut-être étais-je celui qui n’avait pas du tout changé et c’était pour ça que c’était si souffrant. J’avais attendu des années au même endroit, attendu que tu viennes à moi sans jamais vouloir voir que tu marchais sur un trottoir différent, que tu avais changé, que ta façon de parler, d’agir avait changé, ta façon de penser aussi. Je voulais devenir un homme pour la petite fille que tu étais à mes yeux et pourtant, pendant tout ce temps, j’étais resté un jeune garçon quand tu étais devenue une vraie femme, bien plus sûre de toi que moi. Mais je ne voulais toujours pas me dire que tu étais parvenue à changer grâce à Hyeon. Je n’y croirai jamais.
« Alors cette fois, ce serait à toi d’attendre ? »
Un sourire stupide se créa sur mon visage. Honnêtement, je préférais tourner tout ça à la dérision pour ne pas montrer que j’étais intérieurement détruit. Ce n’était peut-être pas ce que ferait un homme, je n’en avais aucune idée mais je m’en fichais. J’avais déjà suffisamment agi comme un enfant en pleurs devant toi pour ne plus vouloir que ça arrive de nouveau.

En te voyant frissonner à cause de l’air frais de la mer en soirée, j’hésitais quelques secondes sur ce que je devais faire. J’ignorais si écouter mon instinct était une bonne chose après tout ce qui venait de se passer mais je jugeais que pendant toutes ces années, j’avais été trop contraint à me priver de tout ce qui te concernait, alors je fis ce qui m’était passé par la tête : j’enlevais ma veste et je la posais sur tes épaules.
« Je m’en voudrais si tu tombais malade à cause de moi. »
Je ne pouvais pas expliquer pourquoi je ressentais le besoin de justifier quelque chose d’aussi simple, mais peut-être était-ce justement à cause de toutes nos précédentes discussions.
« Et l’air de Corée n’est pas si froid que ça, c’est juste qu’il y a l’air de la mer et que la nuit est tombée… »
Un simple réflexe de défendre ce pays qui m’avait tant manqué. Je déglutis en t’entendant dire que nous devrions y retourner. Je savais que c’était la réalité et pourtant, je ne trouvais pas en moi le courage d’affronter tous leurs regards assoiffés d’en savoir plus, quand ce que je venais de subir était si dur. Cependant, je préférais ça à retourner à Singapour, alors je savais que j’allais y aller, subir tout ça jusqu’à la fin et rentrer dans le dortoir.
« Quoi qu’on fasse, on aurait finir par être les sujets principaux des discussions de la soirée, alors bon. »
Ce n’était pas quelque chose qui me déplaisait en général, loin de là, mais dans de telles circonstances, j’aurais préféré être transparent.
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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Dim 29 Oct - 22:07
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Je le ferais. T’attendre, je le ferais. Je te le devais bien. Même si mon manque de patience et mon intransigeance, tu le ne connaissais que trop, pour toi, je prendrais sur moi. Pour tous les efforts que j’accorde à Hyeon, je te dois bien de t’en concéder quelqu’uns. Toi qui malgré toutes mes méprises à persister comme un soutien sans faille. Oh, si tu savais ! Si tu savais Iwan comme en cet instant je m’en voulais de ne pouvoir aimer encore ce coeur en or qui est le tien. Du destin, tu sembles l’objet préféré de la cruauté. C’était en cela que je n’ai eu de cesse dans notre enfance de te reprocher ta gentillesse. À mes yeux synonymes de faiblesse, elle te rendait si facile à piétiner. Et toi, Iwan, tu t’es abandonné corps et âmes au diable que tu as rencontré. Créature infâme que je suis, je t’ai toujours nui. Car je t’ai fait mien. Car en ce monde, je considérais que tout me revenait. Et puis, je jetais. Mais nos souvenirs, jamais je n’ai pu effacé.  J’aimerais ce soir pouvoir m’endormir et chérir les anecdotes de notre romance. Cependant, ma patience à ton égard n’était encore une fois qu’en partie façade, moi, qui n’hésitait tout autant que toi du temps pour tourner la page. La nature de nos tourments divergeait, mais nous en restions l’un l’autre l’objet. Moi non plus, je ne me voyais pas dés demain, me réfugier entre tes mains si je m’avérais en proie au chagrin. Tu le serais, un jour d’entre tous, tu le serais, celui devant lequel, mes larmes je ne me retiendrais de verser. Celui aux yeux duquel, j’aurais peur d’avouer mes faiblesses. Car quand bien même, j’ai pu les réfuter toutes ses années que nous avons partagé, tu les voyais. Toi qui était omniprésent comment aurais-je pu avoir de tels secrets à tes yeux ? Nouvelle preuve que les choses avaient changé. Instinctive caresse sur la bague à mon doigt, en guise de confirmation de mon attente, je te souriais.

Un sourire qui s’estompa néanmoins lorsque de ta veste mes épaules tu entouras. Légère surprise, envie de refus mais appréhension de t’asséner d’un nouveau coup de couteau. Je l’accepterais alors quelques instants, une poignée de minutes, tandis qu’un souvenir dont tu ne saurais supporter la vérité me revenait. Nuit étoilée, celle d’un premier baiser, mais tu saurais le deviner si tu perçais présentement dans mes pensées : celui avec l’homme, que tu ignorais encore être jusqu’à mon fiancé. Ce soir-là, lui aussi m’avait recouvert de sa veste alors que nous étions sortis sur le balcon, là où un fâcheux malentendu s’était produit, dissipé par la suite, par son audace et son courage de m’embrasser pour la première fois. Alors, je garderais juste assez longtemps, pour faire semblant, d’accorder le plaisir illusoire de veiller une nouvelle fois sur moi, comme tu n’as pu le faire depuis plus de sept ans. Esprit vaguement troublé par le mélange des souvenirs de deux hommes, le constat du manque et de l’absence latents de celui qui n’était pas là, à tes mots, une moue septique sur mon visage se dessina. De mes yeux, je te fixais. Je t’entendais défendre ton si cher pays alors que pourtant, ironiquement, tes racines s’y faisaient moindre aux miennes. Peut-être en était-ce là la raison ? Terre natale de ta mère trop tôt disparue… Néanmoins, sans que je n’en dise mot, tu pus lire à mon expression le fond de ma pensée. Ne pas comprendre que je faisais référence à l’air annuel nocturne nettement plus chaud de Singapour, avoir le culot de m’argumenter l’air marin alors que nous avions grandi dans une archipel… Oui, tu pouvais te douter que ton argumentaire ne prendrait pas. Un soupir, une main sur ton épaule et je te témoignais de mon soutien tandis que j’ouvrais la marche pour retourner là où cette fastidieuse soirée battait son plein. Néanmoins, avant d’en franchir le seuil, je m’arrêtais :
« Bien qu’il soit parfois amusant de jeter quelques bouts de viandes à ces vautours, abstenons-nous aujourd’hui de leur donner plus que ce dont ils ont déjà pour s’enivrer. »
Des épaules, j’ôtais finalement ta veste et te la rendais.
« Je ne peux apparaître avec. »
Une inspiration, un soupir et mon regard franc, avec douceur j’ajoutais :
« J’entends à nouveau accepter de te voir à mes côtés, mais tu vas devoir particulièrement veiller à ne pas dépasser certaines limites dont les échos ne pourraient que trop affecter celui que je sais t’être révulsant, mais auquel je tiens. »
Tes doigts, je pris entre les miens, sans détacher mes yeux des profondeurs de tes tiens :
« Iwan, si tu veux vraiment devenir cet homme là, alors tu devras aussi apprendre à respecter Hyeon. »
Ce serait mon ultime requête pour la soirée, mais une clause inconditionnelle, car je ne voulais que le renouement de notre relation, toi qui fait officiellement figure de son plus grand rival, toi qui a davantage la grâce de ma mère et mes grands-parents, ne puisse blesser son coeur déjà si fébrile. Car, tu le connaissais pas ainsi, tu ne voyais probablement en lui que sa neutralité, mais il était bien plus que cela. Comprends-le car au fond, tu es assurément beaucoup plus fort que lui…

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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Lun 30 Oct - 10:10
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« Drifting apart from someone you never used to go a day without speaking to is the hardest thing in the World. »
Léger réflexe de me mordre la lèvre, quelque chose de nouveau chez moi dont tu ne connaissais probablement pas le sens. J’ignorai moi-même quand est-ce que j’avais commencé à faire ça exactement, peut-être était-ce juste après notre séparation, peut-être était-ce durant mon séjour à Singapour – en tout cas, je me sentais rassuré que tu ne puisses en connaître la signification. Dos droit et yeux sûrs vers toi, je ne tenais absolument pas à ce que tu saches combien je me sentais bien moi sûr de moi que je ne le montrais. Je regrettais déjà ma naïveté de t’avoir mis ma veste sur tes épaules alors que tu tenais à mettre les limites entre nous deux, entre ma façon de t’aimer et la tienne à mon égard. Je craignais que d’un geste aussi brutal que les nombreux rejets subis lorsque tu m’en voulais encore, tu jettes cette veste et qu’une nouvelle fois, mon coeur subisse une blessure à laquelle il n’était pas encore préparé. Se faire rejeter était une chose, mais il fallait un temps d’adaptation pour l’accepter et ce délai sera d’autant plus grand que nous avions eu, à un moment de notre vie, une romance passionnée. C’était quelque chose qui pouvait autant panser mon coeur de ses blessures que le tailler – certes, j’avais un jour était celui qui valait tout à tes yeux mais je ne l’étais plus, plus du tout et c’était sans doute le plus difficile à admettre, autant pour ma fierté aux yeux des autres que pour mon coeur, dissimulé de tous sauf de toi. Après avoir montré autant de certitude que tu me reviendrais, comment pouvais-je dire aux autres qu’en fait, c’était peine perdue ? Comment allais-je m’y prendre pour ne pas passer pour l’homme pitoyable que j’étais ? Encore quelque chose qui mettait mon coeur mal-à-l’aise : sans parler de la réaction de nos parents respectifs. Ne risquai-je pas un nouveau rapatriement à Singapour, le jour où mon père apprendrait que je n’étais pas parvenu à avoir ton coeur ?

Cependant, contre toutes mes attentes, tu n’avais pas eu ce geste de recul ou ce rejet de ma proposition. Ce n’était pas suffisant pour me remonter le moral, ça ne changeait rien à ce qui venait de se passer mais une chose venait de se confirmer : tu ne mentais pas en disant que tu m’aimais. Non pas que les mensonges soient ton habitude mais après avoir été si longtemps détesté, l’habitude de l’être de nouveau était ancrée en moi que je le veuille ou non et un certain doute s’était installé, bien que je ne l’avais jamais montré. Je n’étais pas quelqu’un qui admettrait douter de soi-même et pourtant, j’avais imaginé bien plus de fois que tu ne pourrais le croire que tu me haïssais pour de bon, que peu importe ma façon de m’y prendre, c’était désormais irrémédiable et que, peut-être, j’étais l’ordure que tu pensais que j’étais. Voir que ce n’était plus que du passé m’enlevait un poids du coeur, un poids bien léger par rapport à celui qui venait de se rajouter.
« Je ne prévoyais pas non plus de leur en donner. Je risque de devoir retourner à Singapour très vite si ça s’ébruite trop... »
Déception que tu ne comprendrais peut-être pas. Tu aimais bien trop notre pays d’origine pour comprendre à quel point j’appréciais la Corée et la liberté qu’elle m’offrait, une liberté trop souvent remise en question en ce moment. Je n’en avais parlé à personne jusqu’à maintenant, mais ce séjour à Singapour avait eu un effet réel sur moi : je ne prévoyais pas de recommencer comme avant. Bien sûr, m’amuser serait toujours une priorité mais je ne comptais pas remettre les pieds là-bas de si tôt, ni subir la surveillance constante de mon père une fois de plus. J’étais décidé à réviser un minimum pour ne pas avoir à subir de nouveau des remontrances et à me comporter correctement en soirée. C’était dans cette optique que j’avais remis les pieds ici et pourtant, deux éléments avaient déjà perturbé mon plan : ce maudit examen auquel je n’étais pas passé et cette fête. Je ne regrettais cependant pas d’avoir pris des risques ce soir. Je t’estimais bien plus importante que n’importe quel séjour désagréable dans n’importe quel pays.
Je récupérai d’un geste vif la veste que tu me tendais et je m’efforçais de comprendre ta logique tout en la mêlant à mon intérêt : je ne devais pas trop me faire remarquer non plus, je ne devais pas trop me faire remarquer non plus. Pourtant, j’aurais préféré que tu apparaisses avec cette veste sur tes épaules, que tous les regards soient de nouveau tournés vers nous et que j’ai à revenir à Singapour au plus vite. Un séjour là-bas n’était rien si je pouvais te récupérer, mais j’avais bien compris le message. Tu n’avais pas besoin de le répéter de nouveau et tu n’avais pas non plus besoin de mettre Hyeon, de nouveau, entre nous. Je le savais mieux que n’importe qui et ça m’énervait plus que tu ne pourrais l’imaginer aussi. Je dus difficilement retenir une réaction péjorative à son évocation pour ne pas attirer un de tes regards froids. À la place, je me mordis une nouvelle fois la lèvre et j’espérais que je ne l’avais pas trop fait sans m’en rendre compte jusqu’à maintenant, pour ne pas que tu en saisisses déjà le sens.
« Ne m’en demande pas trop non plus. Tu es la mieux placée pour savoir que j’ai mes limites dans ma naïveté et que je peux être très rancunier. »
Je ne pouvais pas rester totalement neutre à ce que tu venais de dire, mais j’avais au moins ravalé le « S’il est encore à tes côtés quand je deviendrai cette homme, alors je le respecterai » qui m’avait tant brûlé la langue.  Quand bien-même je détestais l’idée de vous voir l’un à côté de l’autre, quand bien-même rien que cette image me dégoûtait, je ne te souhaitais pas le malheur de vivre une séparation douloureuse, je savais trop ce que c’était. Je préféreras que de vous deux, il soit celui qui se morde le plus les doigts lorsque vous finirez par votre séparer – et tu pourrais dire n’importe quoi, j’étais bien trop sûr de moi concernant le fait que vous deux, ça n’allait pas être aussi long que tu ne le disais. Je pouvais admettre que je n’étais pas fait pour toi mais ça ne changeait pas le fait que vous n’étiez pas faits pour être dessinés sur la même toile.
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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | Mar 31 Oct - 17:01
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Tes répétitions, ce nom si cher à mon cœur et pourtant tant craint de tes lèvres, témoignaient de ton angoisse persistante d’y être renvoyer : Singapour. Parce que j’aimais juste tant l’entendre prononcer, de ta voix peut-être d’autant plus, j’aurais pu te laisser continuer à ressasser une appréhension visiblement omniprésente dans ton esprit. Cependant, ce fut une toute autre promesse que je t’accordais :
« Je m’y opposerais. »
De ma voix, tu ne t’attendais certainement pas m’entendre prononcer ses mots de manières aussi posée, douce et ferme à la fois. Pourtant, telles furent mes paroles portées à travers ma gorge par mon instinct. Cette spontanéité si assurée que tu ne connaissais que trop, mais il y avait si longtemps qu’elle n’avait plus œuvré pour ta défense.
« Si à cause de cette soirée, tu es sommé de rentrer, alors je réclamerais à ce que tu me sois laissé à mes côtés. »
Dans mon regard, tu pouvais déceler les lignes entre lesquelles il n’y avait nulle traquenard, nul mensonge. Je ne permettrais que tu sois renvoyé là-bas, car, je ne te le dirais pas, mais ce manque de toi, moi aussi, je l’avais éprouvé. Nous nous étions enfin retrouvés, Iwan, en tant qu’amis et non amants, mais de ce fait, à nouveau, comme il n’en avait jamais cessé en vérité, tu m’appartenais. Nulle autorité n’aurait le pouvoir de nous séparer sans que je ne l’ai décidé.
« Ton père ne saurait me le refuser.»
Tu le savais tout autant que moi, n’est-ce pas ? Quand bien même nous saurions lui mentir quant aux intentions de notre relation, bien que plus que raisonné que tu l’étais, ton père s’avérait tout autant persévérant, peut-être plus encore. Qualité qui lui avait permis d’ériger sa puissance financière et commerciale. Obtenir mes faveurs seraient toujours un bond en avant comme nul auparavant depuis si longtemps. De plus, n’étais-je pas, la précieuse et inestimable petite princesse du Président Tsai Shen ? Si usée de mon influence de fille de ne faisait plus partie de mes principes ici, en terre de Corée du Sud, tout père vivait toujours à Singapour alors… Quelques seraient mes efforts de toute façon, là-bas, je resterais sa fille. A moindre de mes pas, j’y étais vue et chérie en tant que telle, car mon père était l’un des hommes les plus aimés de la Cité-Etat. Il n’y avait pas que du tort à la forme d’endoctrinement qui s’exerçait sur notre archipel natale.
« Après, j’ai sept années caprices à t’imposer à rattraper ! »
La tourmente que je t’imposais n’avait certes jamais cessé de ton côté, se transformant seulement de vives bourrasques en tempête destructrice. Néanmoins, pour ma part, j’avais perdu ce plaisir. Je te respecterais, mais j’aurais certainement, par moment grandes difficultés à résister de te mener à la baguette. Juste un peu, pour m’amuser, comme quand nous étions enfants. Car, tu es mon enfance, Iwan. Mon seul fidèle et véritable ami que j’eus toujours à mes côtés. Celui qui m’acceptait, m’admirait et m’aimait malgré toute la perfidie dont j’étais faite. Te revoir à mes côtés me ramenait une partie douloureuse évincée de mon passé. Avec toi, grâce à toi, je pourrais à nouveau être pleinement moi-même. Je pourrais regarder en arrière sans que chaque fois que ton visage apparaissant dans nombres de mes souvenirs, mon cœur ne saigne abondamment. Tu me ramenais mon enfance.

Le chemin serait encore long pour nous deux. D’autant plus qu’à l’égal de nos cœurs dans le besoin de cicatriser, se remettre d’une plaie que nous ne saurions panser à une soirée, il y avait des changements, des bouleversements dans la vie de l’un l’autre que nous devrons apprendre à accepter, à surmonter. Toi, le premier. Hyeon représentant certainement ta plus grande épreuve. Ce soir, le moment me semblait mal avisé pour que nous entrions dans un débat qui inexorablement nous mènerait à un nouveau conflit. Néanmoins, tu le savais. Tu étais conscient que si tu voulais devenir l’homme, ami solide et inébranlable à mes côtés, c’était à son doigt à lui que le fil rouge de mon destin se liait désormais.
« Nous en reparlerons un autre jour… »
Je soupirais, laissant cette longue quête de conciliation pour une prochaine fois. Chaque chose en son temps. Pour l’heure, au fond de mon cœur, je me satisfaisais malgré tout que nous apparaissions de nouveau dans ce hall de réception. Ensemble. Deux inséparables sur le retour. Brièvement avant que nous franchissions la porte, j’avais tenu ta main en gage de mon soutien. Et quand le regard des autres te sera trop pesant, viens chercher le mien. Il te donnera la force de tout surmonter. Ma confiance et mon assurance, dans un sourire, je t’insufflerais. Dans l’attente que tu sois prêt à devenir cet homme, je serais de nouveau ton pilier. Alors, soit sans crainte et réapprends à voler…

Dans l’attente du jour où nos regards pourront se croiser et sur nos lèvres, tout en complicité, un nouveau sourire se dessiner.


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Re: Song of the Moon ☽ Hewan | 
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