Let’s flip a coin : head I’m yours, tail you’re mine

Je suis juste sciée en deux quand je suis la première à me faire taxer de relou alors que j’avais juste l’intention de bouger un peu les choses et nous sortir de cette léthargie mielleuse, malaisante, comme si on ne se connaissait pas, un truc bien lourd quoi. Parfait ? Je vais lui en montrer des parfaits ! Mes high-kick dans sa face sont parfaits, ouais. Chassez le naturel il revient au galop… et moi, j’ai la mâchoire qui m’en tombe grande ouverte. « YA ! tu traites ta petite amie de chiante dès le premier rendez-vous ? Aish ! regardez-le, tellement fier que… t’as besoin de quelqu’un pour t’apprendre les bonnes manières ! » Sa remarque, son sourire en coin et son regard auto-suffisant. Je ne fais pas que marcher dans son jeu, j’y cours et ça me fait sourire quand je le réalise. « T’es vraiment qu’un gros nul… » Voilà, je sors avec un gros nul. Je prends une mine boudeuse qui me rend si peu crédible quand je le fusille du regard. C’est dommage que ma serviette soit si joliment pliée sur la table parce qu’elle aurait fait un super projectile. (Et je suis sûre que j’aurais visé en plein dans le mille.)

Le serveur tombe assez mal. Je sursaute en le voyant arriver. Il pose devant moi un jus de framboises que je n’ai pas commandé et pourtant, mes yeux pétillent parce que c’est justement ce dont j’avais besoin. C’est justement pour ça que ce rendez-vous me rend toute chose. Ho Chull il me connaît mieux que je me connais moi-même. Ces petits trucs que j’oublie. Ces détails que je n’ose pas dire. Ces regards qui me trahissent. Je suis sûre qu’on doit ressembler à un vieux couple qu’en n’est plus à son coup d’essai. « On a vraiment le chic pour tout faire à l’envers, pas vrai ? » Je pince mes lèvres pour m’empêcher de rire. J’aime bien que les choses elles soient comme ça avec lui : juste comme elles sont. « Tu mériterais un coup de cuillère rien que pour m’emmener dans un endroit comme ça ! Tu sais que j’aime pas quand je suis la seule qui peut pas lire les prix ! En plus… en plus, j’arrive même pas à me souvenir des prix, la dernière fois que tu nous avais traîné ici avec Sae Jin avant les vacances ! » Je lui avais piqué le ticket de caisse même. Mais j’ai oublié. Je fais la moue en observant soigneusement la cuillère qu’il me tend. Grâce aux arts martiaux, j’ai appris à me servir d’une épée, d’un bâton et de nunchakus. Mais une cuillère à soupe ? Je vais peut-être faire mon baptême du feu aujourd’hui, qui sait ! « Et si tu répètes encore une fois que je suis jolie dans les soixante minutes qui suivent, je te préviens que je m’en servirais de cette cuillère ! » J’arrive pas à garder mon sérieux quand il me regarde comme ça. « Mais moi, j’ai le droit de te le dire. Alors… même si on sait tous les deux que s’habiller en blanc c’était vraiment pas une bonne idée parce que je suis sûre que tu vas te tâcher… je te trouve très beau. » J’ai jamais été aussi directe. Mon meilleur compliment en sept ans ça devait être un truc comme « mais non t’es pas moche » alors que lui, il m’a toujours dit que j’étais jolie même si j’étais persuadée qu’il le pensait pas. Je crois que je vais rougir ! Alors à peine le temps de cligner des yeux que je change de sujet en me sentant faussement vexée. « Et sache que j’ai mis trois semaines à retenir ton prénom ET ALORS ? C’est pas de ma faute si t’as un prénom de fille… et que pendant presqu’un mois j’étais persuadée que tu t’appelais Ho Jung. » C'est presque pareil hein... PUIS D’ABORD Y’A PRESCRIPTION C’EST ECRIT DANS LE CONTRAT ! Quoi que je l’ai dit au moment où Sae Jin décorait le contrat avec des pochoirs Batman alors j’ai jamais vraiment vérifié si certaines clauses y figuraient…

Reste que. Je me redresse sur ma chaise, le cœur vraiment plus léger. Et je me mets à parler dans la cuillère comme s’il s’agissait d’un micro, « maintenant ! je nous interdis formellement d’être un couple chiant… dis oui ?! » A la manière d'une journaliste en mission au bout du monde, j’acquiesce d’un grand mouvement de tête avant de tendre le bras vers lui pour le laisser parler dans la cuillère/arme/micro.

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La phrase est partie toute seule, son regard surpris me fait rire doucement. Y a que la vérité qui blesse et puis... la mort est devant moi dans les traits d'une jolie fille. Les filles sont chiantes, c'est connu. R.I.P moi dans un restaurant les plus chics de Séoul. Je n'y tiens plus et je régime devant sa moue boudeuse. C'est comme ça que tu m'aimes.

Le serveur tombe pile au bon moment pour me sauver la peau. Bon OK, je l'admets, je la cherche un peu depuis qu'elle m'a dit qu'on etait chiant. Chasser le naturel et il revient au galop comme on dit. Et sa phrase m'a enlevé un poid énorme vu que je savais pas comment me comporter avec elle. Et son regard surpris, et son sourire quand elle voit la boisson devant elle. Oui, je la connais et elle ne doit pas être quelqu'un d'autre. Je sais ce qu'elle aime et qu'elle n'ose pas me demander.

Hey ! Je t'emmène dans des endroits que je connais. Et puis, tu as pas besoin de connaître les prix. Profite, juste une fois, s'il te plait. Même si elle va me prendre le ticket à la fin du repas et me dire que c'est beaucoup trop cher. Sauf que c'est mon monde et elle le sait. Je ne le dis plus si tu le dis plus. Mais c'est pas de ma faute si c'est vrai. Halala pour une fois que je peux lui dire sans qu'elle pense que je dis ça juste pour être poli. Tu es adorable alors Puis je lui propose de me taper avec la cuillère, tout en retenant mon sourire en coin. Oh que oui, je me souviens de comment elle m'appelait et les coups qu'elle me donnait car je ne me retournais pas quand elle disait ce prénom inconnu dans mon entourage.

J'attrape sa main en faisant semblant de réfléchir à sa demande. On peut pas être un couple chiant, je suis trop cool pour ça. Je lâche sa main pour éviter le coup qu'elle risque de me donner. Heureusement notre commande arrive Et là, tu joues la parfaite copine coréenne en t'occupant de mes morceaux de viandes ? J'hausse un sourcil attendant une réponse. Si elle le fait, on ira faire du vélo au parc après.

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C’est vrai que c’est comme ça que je l’aime. Une phrase sur laquelle j’ai eu beaucoup de temps pour méditer. Les raisons pour lesquelles nos univers se sont croisés restant, encore à ce jour, parfaitement obscures. « Et les garçons sont stupides. C’est bien connu. » En tout cas, mes meilleurs amis le sont et c’est aussi un peu pour ça que je les aime. Je tire la langue comme une enfant.

C’est seulement après qu’il me donne l’arme-cuillère en main. Si je l’avais eu plutôt, j’aurais eu vite fait de lui faire ravaler son commentaire sur les filles en jouant du xylophone-cuillère sur sa tête. Le serveur nous fait chauffer la plaque et il dispose dessus les morceaux de poitrine de porc. Mon regard s’obscurcit un peu à sa remarque. « C’est valable aussi, quand tu dis que je suis mignonne. » Je plisse les yeux, collant mon index à mes lèvres avec un air autoritaire et une moue adorablement boudeuse.

Il attrape ma main, raconte une bêtise et puis la relâche. A croire qu’il me laisse tout le loisir de le frapper mais il en a de la chance, que je sois trop loin et qu’un grill nous sépare. Ce qui ne m’empêche pas, tout en faisant bonne figure, de frapper son mollet avec le plat de ma chaussure sous la table. « Bien sûr que tu es cool. Presqu’aussi cool que toutes les bêtises que tu racontes et vu que t’en racontes beaucoup… » j’esquisse un petit sourire amusé à mon compliment en demi-teinte. « Bien sûr que je vais m’occuper de tes morceaux de viande… et pas parce que je suis la parfaite petite amie coréenne ! mais plutôt pour te montrer la chance que tu as d’avoir une petite amie pour qui la cuisine n’a pas de secret. » Avec cette justification, il doit regretter que je me sois emparée la première de la pince pour retourner les morceaux de viande à bonne cuisson. C’est promis, je ne brûlerai pas notre repas…

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J'ai dit adorable pas mignonne Et après elle dit qu'on est chiant. Regardez-la, son index devant ses lèvres, me lançant un regard plissée. Elle est mignonne quand elle fait cette moue mais je me retiens de le dire. Quoi que je ne vois pas trop pourquoi elle ne veut pas. Après tout, elle est jolie pour moi, même quand elle a son nez rouge et se cache derrière des mouchoirs. Je devrai avoir le droit de lui dire que je la trouve belle, mignonne, adorable sauf que je tiens à ma vie.

Alors, on se comporte comme tout les jours, sauf que j'ose lui prendre la main, et la regarder amoureusement. Quoi que c'est toujours le même regard que je lui lance depuis qu'on se connait. Donc tu avoues que je suis coo...aie. J'y crois pzs, elle vient de me taper au mollet avec sa chaussure. Le serveur nous regarde, et moi, je me masse la zone andolorie. Quand il a fini de disposer la viande sur le grill, je peux pas m'empêcher de la taquiner tout en me promettant que si elle le fait, on ira faire du vélo au parc. Sauf que... Mi Ran et cuisine. Je la regarde faire, suivant les mouvements de ses baguettes mais j'ai peur que ce soit cramée comme tout ce qu'elle a essayé de cuisiner jusque là. Et si je tenmontrais le charmant oppa que tu as en le faisant à ta place. Je veux manger quand même. Et puis pourquoi je lui ai dit ça ? Je la regarde et m'occupe de retourner la viande sans attendre de réponse. Là, c'est bon. Je pince un bout entre les baguettes pour l'apporter à sa bouche. Alors?

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Je tape sur ses baguettes avec la pince à viande comme une gamine essayerait de faire rentrer une pièce ronde dans un trou de forme carrée. « Eh ! depuis quand c’est toi, la parfaite petite amie coréenne ? Est-ce que t’as déjà vu un commis de cuisine qui rectifie ce que le chef fait ? Non. Alors bas les pattes. » Je lui tire la langue mais ma première tentative de retourner un morceau se solde par une sortie de route que je m’applique à rectifier comme si de rien n’était. « Non non c’est pas encore assez cuit. » Je surenchéris par pur esprit de contradiction jusqu’à avoir un bout de viande sous le nez. Ok d’accord, je baisse les armes. Je souffle dessus et mord délicatement dans la chair. « Hmmmm ! C’est bon ! » Je lève le pouce et tourbillonne encore un peu la viande sur la plaque, comme si c’était la première fois, comme si c’était un jeu super drôle. Un peu plus tard, le serveur revient et pose une carafe d’eau sur la table. Un peu distraite, je laisse retomber mon bras et la peau de mon poignet entre brièvement en contact avec la grille du barbecue. « A-aïe » je relâche la pince qui dégringole avec fracas et plaque ma main sur la brûlure, les dents serrées parce que même si c’est pas grave, j’ai quand même les yeux qui brillent. « Mais... » je dis, boudeuse et jugeant la grille d'un air mauvais.

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Mauvaise idée de lui demander si elle s'occupe de la viande. Des sueurs froides parcourent mon dos en imaginant, les morceaux carbonisés. Je la regarde faire un instant avec la pince, les retourner avant de faire la même chose avec les baguettes. C'est pas Na Bae qui aurait passé son temps à jouer les noona gentille qui pense à l'estomac de son frère, j'ai dû très vite le débrouiller avec les barbecues si je voulais manger.  Un coup de pince sur les baguettes, je souris à Mi Ran Depuis que tu es violente avec moi. Préférant garder ma main intacte pour le moment, un replie stratégique s'impose. Oui, chez moi. Le chef n'a pas fait long feu. Elle sait que j'aurai le dernier mot, si il faut, je peux même lui trouver des preuves de sa question.

Tout en parlant, j'ai pas quitté du regard le morceau de viande dont je m'occupais. Très vite, je le saisi entre les baguettes pour le fourrée sous son nez, tout en ne lui faisant pas remarquer la sortie de route du morceau qui m'est destiné. Il est parfait. Persistant, je le mets dans sa bouche quand elle décide enfin de l'ouvrir. Tu vois, je sais m'occuper de toi.

Puis tout se passe très vite. Le serveur apporte une cruche d'eau. Le bras de Mi Ran se cogne contre la plaque. Son aie me fait peur. Ma chaisse se recule, alors que je m'zvance vers elle. Sans hésiter une seconde, je sors mon mouchoir en tissu (non utiliser vu que j'en ai en papier), verse un peu d'eau dessus. Avant de prendre sa main délicatement dans les miennes pour souffler sur la brûlure. Durant trente secondes je souffle dessus avant de poser le mouchoir imbibé d'eau. Je m'occupe de la viande. lui dis-je en me relevant pour poser un baiser sur son front. Mais vu que tu es blessé, on ira pas faire du vélo après. Je lui fais un sourire innocent tout en le remettant à ma place.

Alors, je m'en sors comment? Aucun morceau en hors piste, tous cuit dans nos assiettes et j'ai même rajouté des crudités. Tu as vu, je suis multi fonction.

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Je fais mine de ne pas comprendre. « Je ne suis pas violente » c’est vous qui êtes stupide, j’aurais dit, si j’avais voulu terminer ma phrase comme je le fais toujours. Je lève les yeux au ciel en soupirant, esquissant un soupir qui me trahit alors que je sais déjà comme il peut être quand il se met en tête que tout un chacun se plie à ses exigences. « Et du coup, t’espère me congédier comme tu l’as fait avec ce pauvre chef ? » Je fronce les sourcils, la mine boudeuse, tirant simplement la langue comme une enfant lorsqu’une fois le morceau de viande avalé, il me dit qu’il sait s’occuper de moi.

C’est d’autant plus vrai qu’il sait s’occuper de moi qu’à en croire la brûlure à mon poignet, je ne sais pas m’occuper de moi-même. Sa réaction me fait plus peur que la douleur qui me lance dans le bras. La scène attire les regards autour de nous, la façon qu’il a de s’occuper de moi, ignorant toutes les fois où je lui ai murmuré que j’allais bien, où je l’ai rassuré, où je lui ai promis que ce n’était rien. Il est adorable… avait dit l’une d’entre elle. Oppa, pourquoi tu ne prends pas soin de moi comme ça ?! avait surenchéri une autre. Je souris tendrement, parce que je trouve ça absurde mais qu’une petite partie de moi est totalement sous le charme et… « je ne vais pas mourir, tu sais ? » Je dis doucement et pour plaisanter, ne sentant même plus la douleur à force de le voir souffler pour combattre le chaud. « Merci Chu. » Je me sens un peu rougir de tous ces regards que je n’attendais pas et que mon erreur nous a attiré. Je baisse les yeux dans mon assiette, prenant mes baguettes et pour une fois, j’accepte de le laisser servir. « Mais, tu sais qu’on fait du vélo avec les pieds pas vrai ? Pas avec les mains » je laisse sous-entendre en esquissant un rire, parce que je sais bien qu’il essaye d’éviter de passer par la case sport, en bon petit-ami absolument non-sportif qu’il est. Peut-être que je lui dois bien ça pour m’avoir… eh bien… sauvé d’un grill terrible et atroce ?

« Comme un chef ?! Mieux que moi déjà, c’est sûr. » Ok ok, je dois l’admettre ! Mais c’est jamais moi qui m’occupe du barbecue. C’est toujours lui ou alors c’est Saejin. Je suis plutôt douée pour manger en revanche… je lève les yeux au ciel en l’entendant raconter qu’il est multifonction. Je sais ce que c’est, ça commence comme ça et puis il finit maître du monde… « oui oui, tiens, mange avant que ça refroisse… au lieu de dire n’importe quoi ? » Je prends un morceau de viande entre mes baguettes et cette fois-ci je l’approche de ses lèvres (parce qu’avoir la bouche pleine ça empêche de dire des bêtises héhé) et je fais passer tout ça avec une tête super mignonne, comme d’habitude (la base).