Kiss the hell out of me please

Je suis certaine qu’il ne s’est rien passé. Je plaisantais quand je disais que je pouvais boire parce qu’il était là… et c’est pas parce que mes joues étaient un peu roses ce soir-là que la réponse exacte à l’équation c’était que j’avais peut-être un peu trop bu. Alors je ne comprends pas pourquoi ces gens-là me racontaient que c’était une bonne chose, que j’ai enfin sauté le pas avec Nicky, parce que c’était un type bien et que j’étais une fille mignonne. Je suis mal à l’aise rien que d’y repenser… et dire qu’ils se sont pris à imaginer la bouille de nos gamins pendant que moi, je les gardais les yeux écarquillés, le profil bas et la bouche en arrondi en me posant un millier de questions.

Je n’ai pas dormi avec Nicky… je n’ai pas couché avec lui. Alors, je ne comprends pas pourquoi certains de ses amis se sont amusés à en rire. C’est comme s’ils pensaient que la dernière fois, entre lui et moi, il s’était passé quelque chose. Je repense à ses lèvres toutes douces contre les miennes, à son corps pressé contre le mien et ses yeux qui me dévoraient à peine le film terminé… je suis inexpérimentée ; mais je sais encore comment on fait les enfants et l’histoire de la petite graine qu’on arrose, mon innocence connaît ses limites !

Alors j’ai cherché les réponses ces derniers jours. J’ai été mal à l’aise avec lui. Maladroite au possible. Tête en l’air à ne plus pouvoir m’en justifier. Je l’aime. Je l’aime mais… je ne m’étais pas rendue compte à quel point la situation pouvait être compliquée pour lui. Je n’y connais rien du tout au sexe et tout ça, c’est vraiment nouveau pour moi. Le laisser frôler ma taille de ses mains, attraper mes hanches et les fondre sur les siennes comme si j’allais m’enfuir. J’y connais vraiment rien.

Quand j’y repense… j’ai culpabilisé dès l’instant où j’ai vu les yeux ronds de mes amies se fixer sur moi quand je leur ai raconté toute la vérité. Ça ressemblait un peu à la surenchère des remarques vexantes. Partant de « ce mec doit être un sain » à « il serait tant que tu lui mettes le grapin dessus » en passant par « avant que quelqu’un d’autre ne le fasse… » Pas question !

Alors si je suis prête ? Moins que lui c’est certain. Beaucoup moins que lui. Mais j’ai travaillé sur moi cette semaine. Et ce soir, c’est enfin le soir où je lui offrirai ce qu’il veut… oh bon sang, ce que ça me rend malade !

J’ai pas la moindre idée par où je dois commencer. Je relève mes cheveux ou je lâche mes cheveux. Je porte une robe ou je porte une jupe. Quel maquillage. Prendre rendez-vous chez l’esthéticienne. Calmer mes petites angoisses. Ah, et la couleur rouge c’est un impératif obligatoire pour séduire ? Je suis perdue. Sur l’échelle de Reichter de la Femme fatale, je vole pas plus haut qu’une pâquerette.

J’enfile une jolie robe blanche. Des manches longues et une matière fluide. Mais assez courte pour dévoiler mes jambes fines et souligner le galbe de mes cuisses. Je n’ai pas grand-chose à montrer là-haut, je me sens plus en sécurité de miser sur un véritable atout. Un rouge à lèvres rouge pour trancher mon teint de poupée. Mes cheveux sont lâchés et mes pommettes réhaussées d’une petite touche de blush.

Je mords ma lèvre dans le miroir en caressant mes joues toutes chaudes du dos de la main. Je suis morte de trouille et je repense à tous les conseils que m’ont donnée mes copines… la sensualité, le jeu des regards et l’importance du toucher.

Quelle nouille ! j’ai oublié le plus important. Je repasse dans ma chambre sur la pointe des pieds. Manquerait plus que mes parents et ma grande sœur témoignent du petit ensemble que j’ai acheté le weekend dernier avec les conseils de Yuna… ça change de mes jolis sous-vêtements en coton… avec de jolies couleurs pastel… et parfois des petites fleurs ou des icones de la culture populaire. Un homme préférerait un soutien-gorge d’un mélange subtil entre le nude et le noir, à dentelles plutôt qu’une petite culotte Pikachu.

L’après-midi touche bientôt à sa fin et j’ai décidé de lui rendre une visite surprise. Je veux changer mes habitudes. Cesser d’être la petite ingénue que j’étais pour devenir une femme à ses yeux. Rien que d’y penser je rougis, ça n’en finira donc jamais... je descends du taxi sur mes petites tennis blanches. Je trouvais que les talons faisaient vraiment trop pour l’occasion. Je crois que je n’arriverais jamais à me détacher d’une petite partie de ce qui me caractérise.

Et je profite que ses nouveaux colocataires ne soient pas là pour pointer sur l’étage exact dans la cabine d’ascenseur, les mains moites et une sérieuse envie de faire demi-tour qui me prend au ventre et fait paniquer mes jambes tremblantes.

Vous sentez comme je me sens stupide, le doigt en suspens sur la sonnette à l’entrée ? MIURA NANA ! Je t’interdis de faire demi-tour. Je vais appliquer les conseils que donnait cette fille sur sa vidéo YouTube… avoir de l’attitude ! Je ferme les yeux, retiens mon souffle et appuie sans réfléchir sur la sonnette.

Kiss the hell out of me please

« Elle était bonne la meuf de Busan là ! Bordel, pour un dernier week-end ici, j’me suis bien amusé ! Et toi, la fausse rouquine était comment ? » « Banale. » « C’tout ? Wow, tu m’inquiètes, t’as de la fièvre ? » Lorsqu’il essaie de toucher mon front, je repousse sa main et continue de fixer la route en l’emmenant à l’aéroport. Entre nous, je suis content qu’il parte enfin, j’ai l’impression qu’il m’a pourri la vie depuis trois semaines. Mâchoire crispée, mains serrées sur le volant, je fixe la route alors qu’il passe son temps à me raconter sa nuit. La vérité, c’est que j’ai bien raccompagné cette fille hier, mais arrivé en bas de son immeuble, mes mains sont restées dans mes poches, et j’ai lâché un simple bonne nuit avant de m’en aller sans même me retourner alors qu’elle appelait mon prénom dans un couinement d’incompréhension. La vérité, c’est que je pensais à Nana et plus ça avance, moins j’arrive à la tromper. Parce que oui, ça y est, c’est de la tromperie, et quand on me connaît, on sait à quel point c’est un bond en avant pour moi de parler de ce mot, de me référer à ça.

J’sais pas, elle me change ma Nana, c’est étrange. J’ai été dragué plus d’une fois depuis quelques semaines, mais rien n’y fait, à chaque fois, c’est la même chose, je joue, je séduis, et puis quand ça doit passer à la vitesse supérieure, rien ne se passe, je m’en vais, comme si quelque chose d’autre m’intéressait. A vrai dire, c’est la culpabilité qui me ronge et ma réputation me précède. Être un salaud, ça attire.

Il sort de la voiture, je reste dedans malgré sa demande pour que je l’accompagne et une fois seul, un lourd soupir m’échappe. Fucking shit. Et Nana qui se comporte bizarrement depuis plusieurs jours, elle semble si distante. C’est à se demander ce qui se passe. Massant mes yeux, je secoue la tête, j’en ai marre de me prendre la tête pour des conneries pareilles, sérieux.

Une fois seul à l’appartement, je fixe alors le vide intensément, comptant des conneries sur mon plafond. « Et merde. » Finalement, mon bras s’allonge et je choppe mon pc pour me mettre un porno en route, je sais pas, j’ai juste envie de me changer les idées, de penser à autre chose et rien à la fois. Mais pas à elle, pas à lui, à personne en fait. Et se masturber, c’est un bon moyen d’avoir un truc complètement focalisant en tête.

Et puis ça frappe à la porte. Et je pousse un lourd soupir, à moitié en érection. Shit, c’est le plombier ? Mais il devait pas venir demain ? Grognon, je me redresse et pars vers l’entrée pour ouvrir la porte et… « N... » Et au même moment, on entend des gémissements, des bruits… sexuels, me faisant ouvrir les yeux en grand et partir vers ma chambre en vitesse pour couper le pc rapidement et revenir vers elle. « Viens, je… viens… désolé... » Merde, putain. Fermant vite la porte me massant la nuque, je remarque sa tenue, vraiment peu… habituelle.

« Tu me fuis depuis des jours, et là, tu débarques d’un coup… ça va ? » me posant sur l’accoudoir du canapé, je prends un coussin pour cacher mon érection, mais faut dire qu’avec sa robe et ses cuisses qui se dévoilent, c’est pas évident. Focus Nick… focus….

Kiss the hell out of me please

Je sais bien que mon comportement n’est pas exemplaire. Sans aller jusqu’à dire que je l’évitais, j’étais loin d’être moi-même, j’étais même tellement absente qu’il m’arrivait de lui faire répéter deux fois les choses avant de les comprendre. C’est de me dire qu’il a raconté à ses amis qu’il s’était passé quelque chose de plus entre nous qui me rend si froide à son égard. J’y peux vraiment rien et s’il s’était vraiment passé quelque chose entre nous, je crois bien que ça m’embêterait quand même un peu. C’est ma vie privée. Notre relation rien qu’à nous. Et c’est encore pire quand on me prête des actes que je n’ai pas donné… alors est-ce que c’est un signal d’alarme ? Je n’ai pas envie de perdre Nicky. Pas maintenant. Pas pour ça. Et même jamais.

Je n’arrête pas de penser à la dentelle sous ma robe. Je n’aimais pas l’indiscrétion de la vendeuse. Elle est peut-être dans son magasin mais passer la tête au travers du rideau des cabines d’essayage, c’est de loin l’une des expériences les plus étranges que j’ai eu l’occasion de vivre. Enfin. Elle a dit que c’était joli. Que ça m’allait bien. Et que j’allais le rendre fou dans cet ensemble alors je l’ai acheté…

La porte s’ouvre et Nicky apparaît aussi vite qu’il disparaît. Un peu déstabilisée, je décide quand même de rentrer dans l'appartement. Je m’arrête lorsque j’entends des cris, un peu comme des gémissements de plaisir qui me font déglutir. Les murs sont fins ? Dans mon humble innocence, je mets ça sur le compte des voisins et même si je trouve que c’est terriblement gênant, j’oublie presque que je vais moi aussi y passer quand mon petit-ami revient, essoufflé et presque tremblant pour me tirer jusque dans l’entrée.

Je manque d’ailleurs de trébucher dans la précipitation. Je ne les entends plus mais j’ai ces bruits inqualifiables qui résonnent encore dans mes oreilles. « Je -- » perds mon regard à gauche, à droite, au plafond et puis sur le sol. Je le regarde s’asseoir sur le bras du canapé, agrippé si fort à son coussin que les veines sur ses bras sont deux fois plus visibles.

Je sais pas quoi lui répondre. Mais si je veux coller à mon idéal du jour, je n’ai pas le droit de céder à la timidité, aux mièvreries et aux hésitations. « Tu trouves ? Non, pas du tout. Je suis désolée si je t’aie donné cette impression… » Je lève les yeux, je pose mon regard sur lui et puis je fais un pas vers l’avant… mes chaussures. Je me maudis intérieurement pour ne pas être capable de faire les choses correctement. Et dans l’ordre.

Je me penche doucement à l’avant, tirant sur les lacets, les doigts presque tremblants. J’ai le cœur gros de savoir que ce qui va se passer, c’est moi qui suis sur le point de le provoquer. Et dire que j’y connais rien… je vais devoir prendre les devants ? Je vais prendre les devants.

J’avance jusqu’à lui et guide mes jambes entre les siennes, un soupir silencieux remerciant dans un coin de ma tête le coussin sur ses cuisses qui atténue le contact entre lui et moi, le rendant agréablement plus progressif pour la novice que je suis. « Tu ne m’embrasses pas ? » Bien que douce, presque comme un murmure, je perçois l’ombre d’un flottement dans ma voix. Ça me ressemble si peu de réclamer les choses. Mais réfléchir, c’est offrir une porte de sortie aux doutes que j’ai (tout sauf sagement) enfermés dans une petite boîte pour aujourd’hui.

Alors je ne réfléchis pas. Je le regarde, les sourcils légèrement froncés parce que je sais pas ce qui le retient de m’embrasser… c’est toujours lui qui le fait en premier pourtant. Lentement, je guide mes mains jusqu’à ses épaules. Son tee-shirt est tout froissé pour une raison que j’ignore. Et je presse mes paumes contre le haut de son torse, me penchant suggestivement vers l’avant pour réduire l’écart entre nos lèvres.

Kiss the hell out of me please

« Tu trouves ? Non, pas du tout. Je suis désolée si je t’aie donné cette impression… »  « Tu étais là sans être là, je ne sais pas, c’était étrange, c’est comme si ton esprit fuyait le moment. » Perturbé par son attitude et ce qu’elle dégage, je la fixe se pencher en avant et commencer à retirer ses chaussures, les mains tremblantes alors que mon regard divague vers le miroir de ma chambre, donnant sur nous, sur elle surtout. Et lorsqu’elle se penche ainsi, je peux dire que j’ai une vue sur ce qui se passe sous sa jupe, et apercevoir de la dentelle fine sur le corps de Nana me fait franchement froncer les sourcils. Moi qui l’imaginait davantage avec des culottes pikachu. Je ne sais pas, ce n’est pas « ma » Nana qui est devant moi, c’est étrange, vraiment.

Main sur la nuque à me la frotter, je la laisse se redresser et s’imposer entre mes jambes, ce qui me fait un peu reculer la tête sous la surprise. D’ordinaire, c’est moi qui la tire à l’endroit-là pour un câlin, et elle qui s’en va très vite, mais cette fois, elle s’y impose complètement, mais c’est Nana vous savez, ça se voit tellement qu’elle est mal à l’aise. Et ça me rend aussi, peu rassuré sur ce moment qui semble sortit d’une quatrième dimension loin de la notre.

 « Tu ne m’embrasses pas ? »  Cette fois, c’est réellement étrange et alors qu’elle se penche, je la repousse doucement en secouant la tête. « Non, je ne t’embrasse pas. » Fronçant encore les sourcils, je me redresse, cette fois-ci, pour rompre le contact entre nous, afin de m’éloigner un peu. « Et pas parce que je n’en ai pas envie, je crois que peu importe le moment, j’aurai toujours envie de t’embrasser, mais parce que j’ai cette impression étrange, presque furieuse que rien de tout ça n’est normal. »

Posant mes mains sur mes hanches, je la regarde, tête penchée sur le côté, avant de revenir doucement vers elle. « Une robe très courte, de la dentelle... » Je passe ma main sur son épaule pour toucher la bretelle de son soutien-gorge. « Et toi qui réclame un baiser… Ce n’est pas toi. » Et c’est, sans doute, à ce moment précis, que je remarque à quel point elle a pu me changer. Avant, je m’en serai foutu, j’aurai baisé la personne le désirant, je me serai amusé. On s’en fout après tout non ? Non, pas dans le cas-là. J’ai passé tellement de moments avec elle que j’ai l’impression, le sentiment de la connaître par coeur. Et celle qu’elle essaie de me montrer ce soir, ce n’est définitivement pas ma Nana. « What’s going on… ? » Il se passe quoi, il s’est passé quoi, pour qu’elle soit ainsi ?

Kiss the hell out of me please

Ma lèvre se prend entre mes dents et je me dis que c’est pas possible, que je vais jamais réussir à m’en sortir alors qu’il me regarde aussi durement. Je ne sais pas quelle force surnaturelle m’empêche de m’excuser, encore et encore pour mon comportement étrange. Savoir qu’il m’en fait le reproche, ça me fait encore plus bizarre qu’en voulant rattraper les choses en allant dans son sens, j’ai l’impression que le fil logique de ma démarche s’est perdu et moi avec… qu’est-ce que je dois faire ?

Je hoche simplement la tête de la droite vers la gauche, sans dire un mot parce que je trouve ça assez douloureux comme ça de me faire rappeler à quel point j’ai été nulle ces derniers jours. Je ne suis même pas capable de répondre aux besoins de mon petit-ami alors en vérité, j’en viens à me demander si je n’ai pas été nulle depuis le tout début. Chassant les mauvaises pensées que j’ai déjà trop ressassé depuis le début de la semaine, je me faufile entre ses jambes en retenant mon souffle. Sa peau contre la mienne fait ressurgir mes premières craintes. Je sursaute malgré moi, incapable de tenir le rôle très longtemps alors que je perds déjà la partie quand mes mains tremblent en remontant jusqu’à l’encolure de son tee-shirt.

Il ne m’embrassera pas et la façon qu’il a de se défaire de moi m’électrise deux fois plus que le contact précédent et tout le mal que je me suis donnée à l’approcher sans mes tabous. S’il a toujours envie de m’embrasser alors pourquoi quand je lui réclame de le faire, la seule fois où je l’autorise à aller plus loin ne le satisfait pas ?

Il s’éloigne, il revient. C’est lui qui bouge mais c’est moi qui ai l’air d’une girouette. La façon qu’il a de m’observer avec sérieux et précision me rappelle les inspections de tenues que les écoliers avaient chaque matin dans mon école primaire au Japon… je n’ai pas le moindre mal à deviner qu’avec une tenue comme celle que je porte maintenant, c’est la direction de l’établissement qui aurait directement alerté mes parents de mon comportement peu élégant.

Je me sens rougir et les quelques milligrammes d’assurance qui me restaient viennent de s’envoler avec le dernier soupir qu’il a soufflé à mon oreille en effleurant la bretelle de mon soutien-gorge. Est-ce qu’il a vraiment tout vu sous ma robe ? Et dire que je me suis présentée à lui comme ça… que je suis sortie comme ça ! Je ferme les yeux très forts, je voudrais être capable de tout recommencer à zéro, depuis le moment où j’ai choisi ma tenue en début d’après-midi.

Il a raison, ce n’est pas moi. Et sous ses yeux, juste là, j’ai vraiment l’impression d’être une gamine que l’on gronde. Mais alors qu’est-ce que je dois faire ? S’il raconte a tout le monde qu’il m’a touché sans l’avoir fait… et qu’en lui donnant l’occasion de le faire il ne le fait pas… je referme ma bouche restée entrouverte trop longtemps pour dire si peu.

« Tu n’aimes pas. » C’aurait été une question stupide, je dirais plutô que c’est une affirmation censée. S’il aimait, il ne serait pas là à me faire la morale. Un autre style de robe, les cheveux attachés, j’aurais peut-être dû miser sur le rouge tout compte fait et puis, tout le monde n’est pas obligé d’aimer la dentelle. Je lève le regard. J’ai tellement de mal à le fixer dans les yeux maintenant, je me sens stupide. « Tu n’as plus envie de moi ? » Ma voix craque doucement sur la fin, perdue et incomprise.

What’s going on… ? I’d like to figure it out, too. « L'autre soir, tes amis racontaient que… c-c’est toi qui leur a dit ce qu'il s'était passé. » Je m’arrête là pour les explications confuses et fixe le bout de mes pieds qui se rétractent, embarrassée de la tête aux pieds. « Nicky... pourquoi tu ne m’embrasses pas si tu as envie de moi ? » Est-ce qu'il a envie de moi ? Le montrer me met mal à l'aise. Pourtant, l'idée que je ne lui plaise pas me terrifie autant. Je ne sais pas ce que les garçons aiment, moi...

Kiss the hell out of me please

« Tu n’aimes pas. »  Je fronce instantanément mes sourcils lorsqu’elle dit ça de façon si affirmative, tout en me massant le visage, parce que j’ai vraiment l’impression d’être dans une autre dimension à vrai dire. Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe, je ne comprends pas son chagrin soudain, ses tentatives sorties de nulle-part, et complètement maladroites, mais tentatives quand même. Si elle avait vraiment envie de ça, elle agirait autrement non ? J’ai l’impression de voir une enfant voulant jouer à la grande… « Nana-chan... » Que dire hein ? Que dire…

« Tu n’as plus envie de moi ? » « What ? » Elle me sort ça comme ça… elle… . « L'autre soir, tes amis racontaient que… c-c’est toi qui leur a dit ce qu'il s'était passé. » S….shit… Henry, je vais vraiment te tuer bordel… Massant mon visage dans mes deux mains, je commence à comprendre et c’est une claque assez violente à vrai dire.

« Nicky... pourquoi tu ne m’embrasses pas si tu as envie de moi ? » « Because it’s wrong ! » Ouvrant la bouche, je me redresse et commence à marcher dans l’appartement, en tournant un peu sur moi-même, une main dans les cheveux. Je dois ressembler à un lion en cage à vrai dire. Putain, je pensais vraiment pas que cette connerie viendrait à ses oreilles. Si elle a entendu ça, alors le reste… ?

Soupirant lourdement, je finis par secouer la tête et revenir vers elle en la traînant sur le canapé pour qu’elle puisse se mettre assise. Je prends un plaid et lui dépose aussi sur les jambes avant de me mettre assis sur la table basse. Elle repartira pas seule chez elle, pas dans cette tenue. « I’m…. so sorry… Really. I’m fucking stupid... » Grimaçant, je regarde ailleurs et repose ma tête dans mes mains un instant avant de la regarder encore. J’ai peur de la perdre d’un coup, et ça me donne envie de fuir, autant que de nous sauver.

« Tu sais, Henry, mon ami qui était là pour 3 semaines… ? Ça… ça fait longtemps qu’on se connaît, et je ne sais pas si tu sais comment les mecs sont entre eux, mais ça vole pas haut… J’ai... » mordant ma lèvre, je soupire. « J’ai jamais…. Attendu plus d’un mois pour coucher avec une fille, souvent, si c’était trop long, je la quittais, parce que de toute façon, j’avais pas de sentiments. Mais les choses sont différentes avec toi Nana… Attendre n’est pas une réelle attente… Sauf que j’me suis sentie absolument con quand il s’en est rendu compte, et le soir de la pizza chez toi, je lui ai dit que… qu’on le ferait pour qu’il se la ferme… et je suis pas revenu dessus… J’ai pas démenti lorsqu’il m’a dit que ça avait du être bon… j’avais juste l’égo… complètement énorme et je voulais pas perdre la face, parce que pour des connards, c’est… important visiblement ce genre de conneries. Mais je ne pensais pas que tu l’entendrais, et je suis sincèrement désolé… »

Entre nous, je ne sais pas comment rattraper ça. Vraiment… Elle aurait tellement le droit de me gifler, de partir de là, de m’en vouloir.

« J’aurai l’impression de te violer si on le faisait ce soir. Nana… Je te respecte. Je te respecte sincèrement, et c’est…. La première fois de ma vie qu’une demoiselle compte autant… J’ai jamais… j’ai jamais été un prince charmant contrairement à ce qu’on peut penser de mes sourires. Mais toi, t’es différente, t’as changé une partie de mon monde… J’arrive juste pas être un type bien de but en blanc. Et je suis désolé de ça Nana… T’as pas à subir mes conneries. Et…. Je m’en veux que les gens dépeignent cette image-là de toi, et que notre intimité soit exposée comme si ce n’était pas grave. Je ferai attention, je te promets… J’essaierai de ranger mon égo au placard… »

Doucement, j’attrape sa main sans oser la caresser pour autant. « I’m really sorry…. »

Kiss the hell out of me please

Je rime à rien quand j’essaye de jouer un rôle. Son silence est plus impactant que toutes les réponses qu’il aurait pu me donner et alors que je m’attendais à me faire gronder, je le vois qui soupire, qui ne sait plus où aller et qui tourne en rond dans la pièce. Il n’avait jamais levé la voix devant moi. Je retiens mon souffle en me disant que ça va passer mais plus je le regarde et plus je me demande s’il ne va pas s’éloigner… et je ne veux pas que ça soit la fin de nous.

J’essaye de comprendre ce qu’il y a de mal. Ce n’est pas quelque chose que l’on a eu l’occasion de se dire entre nous mais je sais très bien que Nicky n’est pas innocent. Qu’il a eu des conquêtes avant moi et que s’il devait y avoir un après-moi, il en aurait encore beaucoup. Alors pourquoi elles et pas moi ? Qu’est-ce qu’elles ont que je n’ai pas, qu’il désire et qu’il ne retrouve pas chez moi ?

J’ai un nœud dans la gorge et l’estomac en vrac. Je respire à peine, j’ai pas envie de laisser couler des larmes de faiblesse qu’on me reprochera et que je regretterai ensuite. Je reste immobile. La bouche bée par ce spectacle effrayant que je trouve presque fascinant. Même lorsqu’il s’énerve il est mignon. Et j’aime son anglais qui me fait fondre et qui résonne tellement doux à mes oreilles. Ce sont des petits détails mais je sens qu’il m’échappe. Et ces petits détails me manquent déjà. Nana-chan… y’a que lui pour m’appeler comme ça, avec la voix si grave et le ton aussi joueur.

Si ce n’était pas lui qui m’avait attrapé par le bras pour me tirer jusqu’au canapé, je n’aurais sans doute pas bougé de ma place. Je m’autorise un soupir saccadé, à la limite du sanglot lorsqu’il glisse un plaid sur mes jambes toutes froides. C’est à peine si j’ose le regarder mais quand il le fait. Je voulais lui faire plaisir et voilà que je l’embarrasse plus que toute autre chose. Je n’aurais jamais l’aplomb de ces autres filles qui lui tournent autour. Et je n’aurais sans doute jamais la même facilité déconcertante qu’elles ont de jouer de leurs atouts comme si la séduction était un terrain acquis. Je suis Miura Nana. Celle que ses camarades s’amusaient à appeler Miura-chipmunk à cause de ses joues toutes rondes et de son nez retroussé.

Je deviens toute rouge à chaque fois qu’il évoque ce qu’il a raconté à son ami et ce que ses amis après lui m’ont racontée. Il a beau m’expliquer, je me perds dans le sens à donner à une phrase et puis à l’autre. Je me demande si d’attendre ne le dérange pas parce qu’il ne ressent rien. Je me demande s’il ne m’en a pas parlé parce qu’il n’a pas confiance. Je me demande si le problème c’est pas simplement moi, qui ne suis pas fichue d’être assez bien pour lui et de comprendre certaines choses en allant au-delà de ce que ma conscience me dicte.

Alors ça me fait tout drôle de l’entendre me dire que je suis différente, que je compte pour lui et que je représente un petit quelque chose dans son monde. Parce que Nicky montre beaucoup les choses. Il m’embrasse, m’emmène au restaurant, il me prend dans ses bras et me gagne des peluches en posant sa veste sur mes épaules dès que le vent se lève. Mais toutes ces choses qu’il montre, il ne les dit pas vraiment.

« J’ai jamais-- » je lâche un soupir ; ma voix à peine audible est toute tremblotante. « Je l’ai jamais fait… avec personne. Et quand j’ai entendu ce que tes amis racontaient sur nous, j’ai paniqué. Parce que j’ai toujours été la fille que les garçons quittaient quand je leur disais que j’étais pas prête, et que… » Je marque une pause. J’ai la gorge tellement nouée par le stress et par la peur que ça me fait mal. « Et que je voulais pas que toi aussi tu me rejettes à cause de ça. » Je devine comme mes yeux doivent être rouges à présent et je baisse le regard sur nos doigts qui s'entrelacent. Ma main a l'air tellement petite dans la sienne... j'ai pas envie qui la lâche. Je veux pas qu'il me relâche. « Je voulais pas te perdre parce que je crois… je crois que je t’aime bien Nicky. Oui, je crois que je t’aime… vraiment beaucoup. Je suis stupide… C’est moi qui devrais m’excuser tu sais. J’aurais dû t’en parler. Et j'aurais dû te faire confiance au lieu de faire n’importe quoi… et de venir ici en ayant l’air aussi ridicule. » Ma joue est brûlante quand je l'effleure de ma main libre et mon coeur frappe si fort tout contre ma poitrine que j'en ai le tournis rien que d'y penser. Est-ce que c'est le résultat de toute la pression sur mes épaules ces derniers jours ? Ou sa voix qui me reste en tête lorsqu'il a dit que j'étais différente ? Ou alors, parce que je crois que je viens de me confesser sans même m'en rendre compte...?

Kiss the hell out of me please

« J’ai jamais-- » Sa voix tremblante me prend aux tripes, je dois bien l’avouer, et je redresse alors la tête pour la regarder intensément. J’m’en veux, c’est pas comme ça que ça aurait dû se passer. C’est pas comme ça… Et je sais que ça serait pire si elle apprenait que j’me suis tapé des filles durant nos trois premiers mois, vraiment pire. J’veux pas qu’elle le sache, parce qu’aussi bonne soit-elle, je serai quand même le salaud à plaquer, et j’veux pas la voir s’éloigner. Plus ça avance, moins j’me reconnaît, mais je sais que j’veux pas la voir partir. Avec une autre, j’aurai haussé les épaules, je serai retourné à mon porno, avec elle, j’me torture l’esprit pour savoir comment me rattraper. J’ai envie de voir Myung, lui dire tout ça, me prendre une gifle de sa part, avant d’avoir le droit à une vraie conversation d’adulte que j’ai toujours refusé d’avoir avec n’importe qui parce que j’me suis toujours convaincu que l’amour, c’était pas pour moi. Mais ce petit bout de femme-là, en face de moi, est en train de tout changer.  

« Je l’ai jamais fait… avec personne. Et quand j’ai entendu ce que tes amis racontaient sur nous, j’ai paniqué. Parce que j’ai toujours été la fille que les garçons quittaient quand je leur disais que j’étais pas prête, et que… » Je comprends mieux son comportement récent, pourquoi ça n’allait pas et tout ce qui devait se tramer dans sa petite tête, dans son coeur, tout ce qui va pas. Tout ce qui l’angoisse aussi. Parce que clairement, ça doit être angoissant. J’ai toujours vu le sexe de façon libéré. J’ai jamais eu de scrupule à prendre la virginité d’une fille que j’allais plus jamais revoir. J’ai toujours rendu ça peu important, juste bon pour se faire un putain de bien, mais face à Nana, je comprends que pour certains, c’est une vraie étape, un enjeu, quelque chose d’important. Finalement, il avait raison mon paternel, peut-être qu’il n’est jamais trop tard pour grandir…  « Et que je voulais pas que toi aussi tu me rejettes à cause de ça. » »Oh Nana... »

Ma main caresse la sienne, du moins, mon pouce caresse sa peau tandis que nos doigts s’entrelacent et je regarde son visage qui commence à être pris par les larmes. J’me sens tellement stupide. Tellement, que je ferme les yeux quelques secondes, histoire de me donner une gifle mentale.. « Je voulais pas te perdre parce que je crois… je crois que je t’aime bien Nicky. Oui, je crois que je t’aime… vraiment beaucoup. Je suis stupide… C’est moi qui devrais m’excuser tu sais. J’aurais dû t’en parler. Et j'aurais dû te faire confiance au lieu de faire n’importe quoi… et de venir ici en ayant l’air aussi ridicule. » M’aimer…. ? Gosh… don’t Nana… please… I can’t be loved. I’m a monster. Déglutissant lourdement, je la regarde avant de secouer doucement la tête. « You’re not stupid. I am and I'm really sorry for everthing. You’re not ridiculous… Trully. I am. You’re not the one to blame. I am. We have time for this... You don't have to force yourself. I promise... »

Venant sur le canapé avec elle, je l’attrape contre moi pour l’enlacer et la bercer en soupirant doucement, ma joue contre ses cheveux. « J’vais réparer mes erreurs, j’te promets... » Mes bras encerclaient son corps, mais je chance un peu et attrape ses mains, entrelacent nos doigts et referment nos bras sur elle à nouveau. « Pour nos 5 mois, je voulais t’emmener en week-end. Y’a un super festival en montagne… Concerts, sources chaudes, peintures sur corps et j’en passe… C’est du 7 au 8 octobre, j’étais en train de tout organiser. » Enfin, ce matin, pas là. « T’en dis quoi ? Juste toi et moi, loin des rumeurs et de ma connerie. »

Kiss the hell out of me please

Je reste silencieuse un long moment, réalisant que tout ce que je viens de dire retrace exactement ce que je pense. Je suis toujours heureuse à ses côtés mais en même temps, je suis toujours un peu incertaine aussi. De ne pas en faire assez pour le rendre fier, de ne pas être assez jolie pour lui plaire, de ne pas être assez intéressante pour le garder. C’est pour toutes ces raisons que je me suis mise à paniquer quand j’ai entendu les garçons parler de ce qu’on aurait prétendument fait lui et moi, l’autre soir alors qu’on faisait rien que manger des pizzas devant un film. Je voulais sortir de ma zone de confort et je crois qu’entre le pas assez et le too-much, je me suis un peu égarée. On ne débarque pas chez son petit-ami avec une idée fixe et l’envie soudaine qu’il vous prenne n’importe où, n’importe comment, par pur principe et pour combler le doute créé par la rumeur. Ça ne coulait pas de source avant mais maintenant, ça me semble assez évident comme concept...

Ma respiration se calme progressivement parce qu’il sait exactement comment me parler et comment me calmer. Je le regarde timidement derrière mes quelques mèches de cheveux en bataille. Et j’acquiesce à tout ce qu’il me dit, mordillant ma lèvre inférieure dans l’embarras le plus profond. « You’re not a bad person… » je glisse dans un souffle, faisant écho à ce qu’il m’a confié un peu tôt, lorsqu’il disait qu’il lui était difficile d’être un type bien. « You could never possibly be a bad person. » Il est sweet and kind and thoughtful when it comes to me. Je pensais juste qu’il devait le savoir et ne jamais l’oublier.

Le canapé s’affaisse un tout petit peu lorsqu’il se glisse derrière moi pour me prendre tout contre lui dans ses bras. Dire que mon cœur bondit dans ma poitrine à ce tout petit rien de contact… mais il est comme ça Nicky et tout ce qu’il fait, ça me donne des palpitations et des papillons dans le ventre et le rose aux joues parce que je sais qu’il sait à quel point tout ce qu’il fait peut me rendre aussi… weak about him. « Comment tu vas faire pour réparer ça ? Tu… tu n’es pas obligé de te corriger auprès de tes amis si ça implique trop de choses. Enfin je veux dire, bien sûr qu’on l’a pas… fait. Mais tu n’auras pas l’air un peu bête si tu leur dis oui et puis que tu leur dis non ? T’es pas obligé de faire ça si tu veux pas… » Je lui dis d’une petite voix qui me rend un peu coupable qu’à cause de cette discussion, il aille perdre de sa crédibilité auprès de son groupe. Je veux pas qu’à cause de moi il soit pointé du doigt par ses amis. Et je veux pas non plus qu’il me voit comme une petite-amie qui lui impose le dictat de ce qu’il doit rectifier, dire, ne pas dire, comme si nous étions une marque, un truc à vendre, une œuvre quelconque à exposer. Je sais pas si ça a du sens… je veux juste pas qu’il soit mal à l’aise comme j’ai pu l’être avec lui quand j’ai appris tout ça. « Et puis… un jour il se passera bien quelque chose entre nous de toute façon… hm ? » Bon sang c’est pas moi qui vient de dire ça ? Je le regardais le visage tourné en sa direction et voilà que je change d’avis, que je regarde droit devant moi pour pas lui montrer à quel point je peux devenir rouge quand je suis vraiment, vraiment, très embarrassée. Tais-toi Nana… si c’est possible, tais-toi.

Je me love au creux de ses bras comme dans une couette au milieu de l’hiver et je resserre un peu plus ses bras autour de moi. « J’adore les festivals ! » Je gigote en m’exclamant joyeusement. Je pensais déjà pas qu’il serait le genre de petit-ami qui voudrait fêter les un mois mais maintenant que c’est lui qui me propose de fêter nos cinq mois… « je veux y aller avec toi. Je danse pas très bien mais je ferais de mon mieux pour suivre le rythme hn… mais j’ai déjà fait un peu de body-painting pour un projet en deuxième année… tu voudras que je te montre ? Si tu me laisses ton corps, tous les autres seront vraiment jaloux… je te le promets ! Pinky swear ?! » Je me rends même pas compte que parfois mes tournures peuvent être un peu ambigues… est-ce que j’ai déjà souligné comme j’aime les festivals ? Je lui tends mon petit doigt avec la ferme intention de lui faire promettre que personne d’autre que moi n’ira dessiner sur sa peau. Et faudra que je pense à ramener un maillot de bain, ce serait trop bête de manquer les sources chaudes. « Attends… c’est un weekend…? » Gloups. « Mais tu… enfin tu… je—on dort… où ? » Sujet verbe complément, les bases m’échappent.

Kiss the hell out of me please

« J’ai jamais-- » « You’re not a bad person… »  Oh Nana… Am I such a good actor to you ?  « You could never possibly be a bad person. » Will you say this again the day when I’ll break your heart in pieces ? Will you Nana-chan ? « Comment tu vas faire pour réparer ça ? Tu… tu n’es pas obligé de te corriger auprès de tes amis si ça implique trop de choses. Enfin je veux dire, bien sûr qu’on l’a pas… fait. Mais tu n’auras pas l’air un peu bête si tu leur dis oui et puis que tu leur dis non ? T’es pas obligé de faire ça si tu veux pas… »  « I don’t know in fact. » and I laugh. It’s such a stupid situation, trully. I’m a fool. And she deserves better, but I won’t let her go. I don’t know what she did to my poor self, but it’s hard sometimes. So the only thing I know, it’s to take her in my arms, like there’s actually nothing else around. Hope one of my favourite bastards won’t come now. « Et puis… un jour il se passera bien quelque chose entre nous de toute façon… hm ? » « Are you….sirious ? » The hell ? She really said this ? Oh gosh, what I did to my naive little one ?

She’s red, I don’t know what to say about it. For the first time in my life, I feel unconfortable to say something about sex with somebody. I don’t know. It’s terribly unusual for her to speak like that, and I’m so surprised… So yeah, what about my gift hn ? « je veux y aller avec toi. Je danse pas très bien mais je ferais de mon mieux pour suivre le rythme hn… mais j’ai déjà fait un peu de body-painting pour un projet en deuxième année… tu voudras que je te montre ? Si tu me laisses ton corps, tous les autres seront vraiment jaloux… je te le promets ! Pinky swear ?! » « And you’re jealous now ? » I laugh, again, but I don’t know what else I can do. It’s so cute, really… She’s too cute to be real. Can I pinch her ? « Alright, pinky promise ! »

Attrapant son petit doigt, je souris en songeant à ce moment qu’on va finir par passer ensemble. Deux jours entiers si sa sœur ne fait pas trop chier. Je sais qu’elle peut être incroyablement protectrice avec Nana et ce n’est pas un mal. Quand on voit comme elle peut être, ce n’est pas plus mal, je pense que je le suis devenu aussi à vrai dire.

 « Attends… c’est un weekend…? » Un sourire narquois m’échappe. I know, it’s bad.... « Mais tu… enfin tu… je—on dort… où ? » « Hm… C’est une bonne question, ma foi. » Je resserre mon étreinte autour d’elle avant de poser mes lèvres vers son oreille. « Dans une tente, ensemble... » Et là, là, j’aurai pu m’attaquer à son oreille pour enfoncer le clou, mais non. « Chacun dans son sac de couchage si tu veux. » même si c’est pas drôle pour se tenir l’un contre l’autre. « Enfin, sauf si tu y vois une objection, je comprendrai, mais transporter deux tentes et trouver deux places côte à côté, ça sera un peu contraignant. » Moi, vicieux ? Jamais voyons !