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Si il y avait bien une chose à faire pour s’attirer immédiatement les graces de Takahiro, s’était parler de son fils. Taehyung était la chose la plus importante dans sa vie depuis sa naissance. Ou plutôt… Ses enfants étaient la chose la plus importante depuis que sa femme était partie, le laissant seul avec un enfant surdoué à sa charge.
Max n’avait évidemment pas besoin de savoir qu’il avait récemment découvert deux autres de ses enfants, des jumeaux, qui avaient sûrement à peu près son âge. Il n’avait pas besoin. Peut être le jugerait t’il parce qu’il flirtait sans vergogne avec lui ? Il n’avait strictement aucun regret.
Quelque chose en Max lui donnait envie de le découvrir, de le tester, de le chercher. Il avait toujours été comme ca, Taka. Flirter avec le danger, avec la nouveauté, c’était ce qu’il faisait de mieux.

« C’est un bel âge cinq ans, j’adore les enfants »

Takahiro eut un sourire. Il semblait évidemment que Max avait un point sensible pour les enfants. Il était si facile de lire en lui, même en l’ayant rencontré quelques dizaines de minutes auparavant… Le chanteur pouvait exactement voir les moments ou le jeune homme était le plus vulnérable. Il y avait tellement de choses à exploiter chez lui, pour quelqu’un de peu recommendable…
Le chanteur se demanda si on l’avait déjà fait souffrir, et la réponse semblait déjà s’imposer devant lui.

« Je suis d’accord, ils finissent tous par partir. »

Takahiro pencha la tête sur le côté et sourit. Ca n’avait pas le côté pointu de ses sourires de flirt, mais la douceur de quelqu’un qui connaissait exactement la sensation que ça faisait, d'être déçu par quelqu’un avec qui on pensait passer notre vie. “Je continues à croire au destin.”
Un jour, il le savait, il croiserait quelqu’un qui saurait recevoir l’amour qu’il avait en lui et qui parfois, débordant dans ses chansons. Pour le moment, ce n’était pas encore d’actualité, et il profitait des derniers instants de sa jeunesse.

Le jeune homme ne semble pas le juger pour la chambre de son fils, ce dont Takahiro lui était reconnaissant. Parfois, son argent pouvait tourner la tête de certaines personnes. Parfois, certains psychologues en herbe voyaient en son plaisir de prendre soin de son fils un moyen de se faire pardonner pour les moments qu’il passait loin de la maison. Lui pensait que Taehyung méritait de dormir dans les étoiles.

« Je n’ai jamais connu ma mère, si mon père avait pu le faire, je crois que ma chambre aurait ressemblé à ça aussi. »

Soudainement, le quarentenaire eut envie de le toucher. Rien de salace, simplement de glisser sa main dans ses cheveux pour le rassurer. Il n’en fit rien, et ne fit qu’acquiescer.
“Chaque enfant mérite de recevoir tout l’amour que ses parents puissent lui donner. Ton père semble t’avoir offert l’essentiel.”

Il observa pensivement les étoiles brillant au plafond. “Je suis sur qu’il décrocherait les étoiles pour toi.” Il le savait car pour le bien être de ses enfants, il aurait donné sa vie et tout ce qui faisait qu’elle était merveilleuse.

« Faut pas avoir honte d’être un bon père. »

Takahiro se tourna vers le jeune homme et lui sourit sincèrement. Il semblait plus fatigué, mais aussi plus doux.
“Et si on allait dans mon antre ?” demanda t’il soudainement. La pièce qui lui ressemblait le plus, dans cette maison, ce n’était pas sa chambre, aussi étonnant que cela puisse être. Mais c’était son studio.
Ils descendirent au rez de chaussée, ou ses amis semblaient se disputer pour savoir ce qu’ils allaient commander à manger (sushis ou jajangmyun ?), et Taka ne leur prêta pas vraiment attention, et continua à descendre les escaliers jusqu’au sous sol, poussant la porte pour son compagnon.

L’endroit faisait une trentaine de mètres carrés. Le sol était recouvert de moquettes épaisses, et la pièce sentait le bois et la lavande, ainsi qu’un peu comme le shampooing pour enfant de Taehyung. Les murs étaient couverts de panneaux de bois peint, cachant l’insonorisation de la pièce. Un épais canapé était placé au fond de la pièce, à coté des portants sur lesquels était posée son incroyable collection de guitares griffées, celle de Jimmi Hendrix étant accrochée au mur.

Le reste de la pièce étaient tapissés par d’anciens posters de Lucius, pour des albums ou des tournées. Un cadre au milieu était une photographie d’un Takahiro de quelques années plus jeune, torse nu sur une plage, tenant son fils contre lui. Taehyung, 3 ans et les yeux grands ouverts, semblait admirer un feu d’artifice lointain qui se reflètait dans ses yeux.

Un bureau couverts de machines à l’aspect compliqué complétait l’endroit et était posé devant une fenêtre de plexiglass donnant sur un studio d’enregistrement.
La télévision du sous sol était encore allumée sur la partie de Mario Bros que Taehyung avait commencé avec son oncle avant de partir.
“Mon havre de paix ! Ma création.” Il sourit malicieusement. “Tu es vraiment le premier à le voir en dehors de mes amis les plus proches.”

 

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Tenue

Takahiro devait avoir eu beaucoup de personnes dans sa vie et encore plus dans son lit. Et pourtant, il n’avait pas l’air d’avoir trouvé la bonne personne. La quête du grand amour ce n’était pas évident. On pensait l’avoir trouvé et il nous filait entre les doigts. Je savais que je ne devais pas rester sur un échec, mais je n’avais jamais rencontré un homme qui en vaille vraiment la peine, un homme capable de faire battre mon cœur comme ce quasi-inconnu pouvait le faire en cet instant. Je savais que je n’étais pas facile à vivre, que je me faisais dévorer par mes passions, que je n’avais pas confiance en moi et que j’étais parfois trop entier. Le destin ? Je n’y croyais pas vraiment, jusqu’à aujourd’hui. Je n’allais pas oublier son visage et son sourire de sitôt. J’allais sûrement me rendre à leur concert et ce n’était plus uniquement pour les enfants.

Comment est-ce que j’allais expliquer à mon frère que j’avais craqué pour un type qui avait sûrement quinze ans de plus que moi et qui avait déjà un enfant. Il allait me faire la morale, mais quand il allait me demander comment s’était passé mon interview, je ne pourrais pas lui raconter des histoires. Je préférais me concentrer sur la chambre du petit. Je souriais en l’entendant parler de mon père. Je vivais mal sa maladie mais je ne le montrais, parce que je ne pouvais pas me le permettre. Il avait besoin qu’on solide pour le soutenir et je ne pouvais pas me laisser aller en imaginant le jour où il ne me reconnaîtrait même plus.

« Oui l’essentiel. J’espère que je lui rends bien. »

Je gardais toujours le sourire en face de lui pour ne pas qu’il s’inquiète pour moi. Il m’avait bien élevé, il n’avait pas à s’inquiéter. Je hochais la tête et le suivait sans vraiment me poser de question. Je regardais les membres de son groupe en pleine discussion. Ils avaient l’air de se sentir chez eux ici, cette villa devait être plus animée que je ne l’imaginais. Je restais bouche bée devant la pièce. Elle me faisait autant d’effet que la bibliothèque. Il prenait soin de cet endroit. Je m’approchais des posters pour les regarder avec attention, le trouvant tout simplement parfait. Ce studio le représentait comme il était. Je me penchais sur la photo de son fils et les souvenirs de mon père me revenaient en pleine face. C’était douloureux.

« Je suis flatté d’être le premier. Peut être le dernier. »

Je lui faisais un petit clin d’œil éteignant mon appareil photo. Je n’allais pas faire de clichés ici, c’était bien trop intime et si j’étais le premier inconnu à voir cette pièce, il était hors de question que je le partage avec les autres.

« C’est magnifique. »

Comme lui. Mais je n’avais pas eu le courage de le dire. Il allait me prendre pour un mec un peu trop facile et ce n’était pas l’image de moi que je voulais donner. Je n’avais aucune envie de partir. Je regardais pourtant ma montre, je devais donner un cours particulier à une petite fille de sept ans qui venait toujours patiner en costume de princesse. Je lui avais trouver des lacets roses pour ses patins et j’avais hâte de lui faire la surprise. Pourtant mes jambes ne bougeaient pas. Je ne savais pas vraiment ce que j’attendais. Je ne pouvais pas me jeter dans la gueule du loup, j’étais encore trop fragile.

« Je… Je dois y aller, j’ai des obligations. »

Et même si je n’en n’avais pas eu, je ne pouvais pas rester éternellement dans sa villa. Je sortais du studio en le frôlant son parfum me faisant encore chavirer. Je manquais d’en faire tomber mon appareil que je rattrapais de justesse. Il était temps que je m’en aille avant d’avoir trop honte.

 

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Chaque père était fier de son fils. En tout cas, Takahiro appréciait de penser que derrière des relations parfois un peu dysfonctionnelles, se cachaient une véritable affection. Une affection qu’il avait voulu recevoir de son père, en vain, pendant des années. Quand il avait découvert que Takahiro ne faisait pas d’études d’économies, alors qu’il n’était encore qu’un jeune homme ayant tout juste quitté le cocon familial, son père avait refusé de lui parler pendant dix longues années, temps qu’il avait fallu à Takahiro pour ravaler sa fierté et pour se rendre à Hiroshima, sa ville natale.
Quand il leur avait annoncé qu’il se faisait maintenant suffisamment d’argent pour leur assurer une retraite confortable, ses parents avaient réfusé son argent, la douleur d’une véritable trahison pour eux étant encore trop vive dans leur esprit.

Et pourtant, ils avaient fait un effort, celui de venir le voir sur scène. Il n’avait jamais vu son vieux père aussi fier qu’à l’instant ou il l’avait prit dans ses bras et s’était excusé de l’avoir brimé pendant toute son enfance.
Depuis, le quarantenaire avait de très bonnes relations avec eux. Comme promis il avait racheté le port de pêche de ses parents. Ce n’était pas lui qui le faisait tourner, cependant. Il avait installé ses deux parents vieillissant dans une petite maisonnette près du port que sa mère avait décoré de fleurs.

Taehyung et lui s’y rendaient tous les étés, et Lucius faisaient un concer gratuit sur les plages de la mer Intérieure. C’était un bon compromis, une histoire qui se finissait bien. Il se demandait si l’histoire de Max se finissait bien.

« Je suis flatté d’être le premier. Peut être le dernier. »

Le chanteur ne put sempêcher d’être surpris, et touché de voir un journaliste éteindre son appareil dans cette pièce. Personne n’avait jusqu’ici compris l’importance de cet endroit, pour lui. Et pourtant, Max n’avait pas hésité une seule seconde. Il avait ressenti lâme du chanteur, et pas seulement celle de Dorian, mais aussi celle de Kanno Takahiro, l’éternel passionné qui aurait recommencé à vendre des donuts à des petits vieux pour continuer de vivre de sa passion.

« C’est magnifique. »

Takahiro lui fit un sourire sincère. Encore une fois. Ce garçon avait un drôle de pouvoir sur lui. C’était bien la première fois qu’il souriait aussi souvent et aussi sincèrement dans une même heure.
“Merci.”
Le musicien observa le jeune homme baisser les yeux sur sa montre et s’agiter nerveusement, et si ca ne voulait pas dire que le plus jeune était appelé quelque part, alors le rockeur aurait trouvé cela extrêmement mignon.

« Je… Je dois y aller, j’ai des obligations. »

Bien qu’il aurait aimé le garder ici, Takahiro le laissa passer près de lui sans protester, car il n’avait pas réellement envie d’être arrêté pour harcèlement sexuel. Il fit une adorable moue, cependant.
“Quel dommage…”
Il avait bien conscience que Maximilien était jeune, et qu’il n’avait aucune raison de rester dans cette villa plus longtemps. Takahiro n’avait pas non plus envie de lui sauter dessus et de le faire fuire, mais voir ce jeune homme sortir de sa vie aussi définitivement était un crève coeur.


“Peut être qu’on pourrait échanger nos numéros… pour parler de ton article.”
Il attrapa un stylo et prit soudainement la main de Max, avant que celui ci n’aie le temps de la rétracter. Il y appliqua soigneusement son numéro en encre noir, et se permit de dessiner un adorable coeur à la fin.
Il lui fit un clin d’oeil malicieux;
“Appelles moi si tu veux toujours venir au concert. Je t’obtiendrais des places VIP.” s’amusa t’il en le raccompagnant jusqu’à la porte.

 

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Tenue

Je ne savais pas pourquoi j’avais tellement envie de rester. La villa était immense mais chaleureuse et je m’y sentais bien. Sûrement parce qu’il était là. C’était sa présence qui m’affectait. Je voulais apprendre le connaître, découvrir quel homme se cachait derrière le masque du chanteur charismatique. Je me doutais que son fils était sa plus grande faiblesse et l’état de sa chambre le confirmait. Si j’avais eu le choix, j’aurai sûrement trouvé une excuse pour trainer un peu plus, mais il avait sûrement quelque chose de prévu avec les membres de son groupe. Je regrettais déjà d’avoir laissé cet homme entrer dans ma vie, parce que je le savais très bien, je n’allais pas réussir à l’oublier. Il s’était rendu compte que je n’étais pas insensible à son charme mais il ne savait pas qu’il venait de dévaster toutes les barrières que j’avais mis si longtemps à construire. Un seul regard avait suffi à me faire céder. S’il y avait bien quelqu’un capable de me briser le cœur, ce serait lui et je ne voulais pas lui laisser ce droit.

Je m’arrêtais d’un seul coup en l’entendant parler d’échanger nos numéros. J’en avais vraiment très envie mais c’était signer mon arrêt de mort. Si j’avais besoin de parler de l’article je pouvais contacter son agent et je ne le ferais sûrement pas avec mon propre téléphone. Je n’avais pas de bureau, ni de ligne fixe. Je devais penser à moi, à me protéger. Il ne me laissait pas le temps de répondre que ma main était recouverte de stylo. Je me sentais rougir suite à son clin d’œil e récupérais ma main rapidement, complètement mal à l’aise. Je récupérais le reste de mes affaires. Est-ce que j’allais vraiment claquer la porte au nez à cette possible relation ? Je n’avais pas le choix, même si mon cœur me hurlait le contraire. Une fois sorti de la, il fallait absolument que j’efface son numéro, sinon j’allais finir par craquer. Je n’allais même pas le regarder, je me savais capable de le mémoriser.

Je savais que je me rendrais au concert, mais je resterais discret pour ne pas qu’il me remarque. Je restais devant la porte ouverte le temps de l’observer encore une fois. Il était tellement sûr de lui que c’en était déstabilisant. Je plongeais mon regard dans le sien avant de lui sourire.

« Je n’appellerais pas. Je suis sûr que vous avez l’habitude qu’on vous court après. Et si on inversait les rôles ? »

J’allais faire quelque chose de vraiment stupide, mais si je ne le voyais plus jamais après aujourd’hui je ne voulais pas avoir de regret. Je me penchais vers lui, déposant mes lèvres sur les siennes, juste quelques secondes pour un baiser chaste. Un frisson me parcouru jusqu’à l’échine et je me détachais de lui.

« Finalement j’ai changé d’avis pour le paiement, je prends le baiser. »

J’essayais de ne rien laisser paraître, mais j’étais complètement retourné. Je glissais mes mains dans mes poches pour ne pas regarder son numéro et tentais de calmer les battements de mon cœur qui s’agitait. J’étais complètement foutu.