Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Takahiro avait voulu se poser plus que tout, à une époque. Il n’avait jamais correspondu au type de la célébrité qui couche avec tout et tout le monde. A partir d’un certain âge, il avait voulu comme tout le monde connaitre le grand amour. Quand il avait connu sa femme, il avait cru avoir trouvé ce qu’il cherchait. Sa source d’apaisement. Elle était douce et forte, la ou il était agité et sensible. Ils se complétaient parfaitement bien, et Taehyung était la preuve qu’à un moment, l’un et l’autre avaient pensé que malgré tout, ca pourrait marcher, entre eux.
Malgré tout, ils pourraient faire marcher leur couple malgré les obstacles. Mais elle était partie, et Takahiro s’était demandé si il existait réellement un grand amour, si quelqu’un lui conviendrait effectivement un jour.

Alors, il avait usé de son charme. Peut être par sens de vengeance. Peut être pour se sentir encore attirant. Mais il n’avait pas envie de résumer sa vie à une telle chose.

« Qu’est-ce que tu vas me donner en échange ? »

Le quarantenaire fit mine de réfléchir, et il sourit légèrement, amusé, laissant échapper un léger rire. Puis tendit une de ses mains fines devant lui tirant légèrement sur l’une ses bagues, une simple bande de fer, plutôt discrète compte tenu de celles qui reposaient normalement sur ses doigts. Il posa le bijou sur la table et le tendit vers lui. Il avait conscience qu’une bague n’avait pas la même valeur qu’une simple écharpe, mais il semblait sur de lui.
“Prends en soin, hm ?”
Il attendit sa réaction avec un petit sourire en coin, visiblement fier de lui.

« Je n’aurais pas le prétention de parler de possessivité. Je voudrais juste savoir dans quoi je m’embarque. »

Takahiro leva les yeux vers lui, un élégant sourcils haussé. Le ton employé par son compagnon lui laissait entendre qu’il avait vécu de mauvaises expériences auparavant. Taka le regrettait. Quelqu’un d’aussi jeune et d’aussi bon n’aurait pas du avoir à essuyer de tels échecs.
“Je ne peux pas faire de promesses que je ne saurais peut être pas remplir.” murmura le chanteur de sa voix douce.
“Mais je sais ce que tu te dis. Tu es quelqu’un d’intéressant, Max. Je veux sincèrement apprendre à te connaître…Peut être en tant qu’un peu plus que des amis ?” sourit t’il au dessus de son mug brulant.

« J’ai rien dit, tu fais ce que tu veux de ta vie. Je m’informe tout simplement. »

Hyde glissa une main dans ses cheveux noirs, laissant glisser quelques tatouages hors de sa manche. “Comme tu l’as vu, Taehyung et moi sont seuls. Sa mère et moi avont été marié presque dix ans avant qu’elle ne me quitte.” Il se pencha vers lui, posant ses yeux verts dans les siens. “Après ça, je n’ai pas été installé avec qui que ce soit, et je n’ai jamais trouvé quelqu’un qui me donne envie de faire un effort, jusqu’à il y a très récemment.”

« Alors Takahiro, si tu me parlais un peu de toi ? Promis ça restera entre nous.»

Le chanteur rit doucement, car il aurait pensé qu’après leur dernière rencontre, le futur journaliste se serait renseigné sur lui. Mais de toute évidence il ne l’avait pas fait. Il préférait ça, à vrai dire.
“Hmm… J’ai 42 ans, et je viens d’Hiroshima. Comme tu le sais, je suis chanteur.” Il glissa une de ses mèches derrière son oreille. “Je suis aussi propriétaire du Underworld. “Il y a rien d’exceptionnel à savoir sur moi, pourquoi toi tu ne me parles pas de toi, Max ?”

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Quand je demandais quelque chose en échange, je pensais plutôt à un vêtement ou bien récupérer son numéro de téléphone à nouveau, peut-être une place pour le concert, mais je ne m’attendais absolument pas à ça. J’avais senti mon cœur s’accélérer en le voyant toucher à sa bague. Je lui avais donné mon écharpe, rien de très personnel, mais j’aimais le voir avec. Un bijou n’avait pas vraiment la même valeur et je continuais de le fixer surpris, sans réellement comprendre ce qui était en train de se passer. J’ouvrais la bouche pour lui parler et lui dire que je ne pouvais pas accepter mais aucun son ne sortait de ma bouche. Je finis par baisser le regard vers la bague qui se trouvait devant moi. Je n’osais pas la toucher. Je l’attrapais délicatement et la glissais à mon annulaire gauche. C’était cliché mais c’était le seul doigt où elle m’allait. Je tendais ma main devant moi pour voir si elle m’allait bien. Il me demandait d’en prendre soin, je n’allais jamais la retirer.

« Tu peux me faire confiance pour ça. »

Une bague. C’était complètement démesuré et ça me plaisait de la porter en sachant qu’elle lui appartenait. C’était entre lui et moi, personne ne pourrait se douter qu’il me l’avait offerte. Je baissais légèrement la tête en l’écoutant. Des promesses je n’en voulais pas de toute façon, mais j’étais toujours naïf et je voulais toujours laisser une seconde chance. Je ne me protégeais pas, je faisais confiance trop facilement et c’était moi qui finissais toujours à terre. Et voilà, j’étais encore prêt à prendre le risque de me faire briser mais je sentais que si Takahiro me faisait du mal, ce serait dix fois plus douloureux que d’habitude.

« Je ne veux pas de promesses, ni de paroles en l’air, je veux des actes. Et ça tombe bien parce que j’ai aucune envie d’être ton ami. »

Je voulais beaucoup plus que ça. Je détaillais chacun de ses gestes du regard, complètement obsédé par sa beauté. Dix ans de mariage ce n’était pas rien, mais il y avait des femmes capables de balayer toutes ces années d’un revers de la main. Ma mère en faisait partie. Je reculais légèrement en le voyant se pencher vers moi, sentant mes joues rougir légèrement. Mon père ne s’était jamais remarié et je me demandais si c’était à cause de nous, s’il ne voulait pas nous brusquer. Je voulais qu’il soit heureux, rien de plus. Mais c’était difficile de laisser entrer quelqu’un dans la vie de vos enfants.

« Et je connais cette personne qui te donne envie de faire des efforts ? »

Je souriais malicieusement. J’espérais juste que je ne me trompais pas et qu’il parlait bien de moi. Ce ne serait pas la première fois que l’on se moquerait de moi. Je voulais en savoir plus sur lui mais il ne me donnait pas beaucoup d’informations. J’avais envie de lui poser des questions, mais je mettais mon côté journaliste qui revenait au galop.

« Rien d’exceptionnel ? Je ne suis pas vraiment d’accord, je veux en savoir beaucoup plus que ça. Beaucoup plus que tous les trucs qu’on peut trouver dans les journaux. Qu’est-ce que t’aimes faire ? Manger ? Ta saison préférée ? Est-ce tu as des allergies ? Les couleurs que tu aimes ? Ton premier amour ? Est-ce que tu te lèves tôt ou est-ce que t’es plutôt grasse matinée ? »

Ça faisait beaucoup de questions, mais c’était ce qui m’intéressait à propos de lui, tous ces petits détails qui le rendait si exceptionnel. C’était plus difficile de parler de moi par contre, je n’avais pas grand-chose à dire. Je jouais nerveusement avec la bague autour de mon doigt.

« Mh… Je suis né aux Etats Unis, j’ai un grand frère, j’ai 27 ans. Je termine mes études de journalisme et je donne des cours de patin à glace. Personne n’est au courant de ça d’ailleurs. Ma mère est partie quand j’étais bébé, alors je ne l’ai jamais connu. Mh, je suis tombé amoureux du gars le plus populaire du lycée, et c’était avec lui mon premier baiser, mais il m’a tabassé pour ne pas assumer notre relation, d’où mon petit problème de confiance. J’adore manger tout ce qui est sucré et je sais parler trois langues. J’adore le bleu et… tes yeux. »

J’avais essayé de noyer les détails personnels au milieu de mon flot de parole. Il voulait vraiment me connaître et je m’étais livré. Mon père et mon frère ne savaient pas que je patinais et ils n’avaient jamais su qui m’avait mis dans un tel état au lycée. Je venais de lui révéler un de mes plus gros secrets avec une facilité déconcertante.

« Maintenant il y a des choses que tu sais à propos de moi que personne d’autre ne sait. »

Voilà ce que j’attendais quand je lui avais demandé de me parler de lui.

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Le chanteur des Lucius avait toujours été un homme de peu de moi (à par sur le papier), et aux actes parfois démesurés. Peut être parce qu’il avait oublié ce que c’était d’avoir quelqu’un s’intéresser à lui pour autre chose que sa notoriété ou son argent. Faire des cadeaux immesurés, c’était sa façon à lui de dire qu’il tenait suffisamment à quelqu’un pour qu’il s’en fiche bien du fait que ces personnes n’étaient surement là que pour une chose, faire usage de sa gentillesse à leur profit. Quand on est aussi seul que lui, il faut parfois accepter des choses que la plupart des personnes sensées n’accepteraient pas.
Sa bague… c’était un cadeau presque intime. Loin des centaines de bouquets de roses ou des voyages grandioses. Ce n’était qu’un petit anneau d’argent, l’un des premiers qu’il avait reçu, et étrangement, il n’était pas mécontent de le voir au doigt de son compagnon.

« Tu peux me faire confiance pour ça. »

Takahiro sourit, montrant qu’il lui fait une confiance aveugle pour ça. Et c’était étrange d’être si sur de quelqu’un quand on venait seulement de le rencontrer. Et pourtant, il y avait quelque chose de presque innocent et candide dans l’expression du jeune homme, et il avait presque envie d’y croire.
Presque envie de confier sa minuscule confiance à ce jeune homme qui ne savait même pas encore dans quoi il s’embarquait.
Il pouvait déjà entendre Kazu lui dire à quel point il était idiot.

« Je ne veux pas de promesses, ni de paroles en l’air, je veux des actes. Et ça tombe bien parce que j’ai aucune envie d’être ton ami. »

Le quarantenaire éclata de rire, un peu surpris par son aplomb. “Et qu’est ce que tu as envie d’être, Maximilien ?” demanda t’il simplement, posant légèrement son menton sur sa main. Il aimait le regard du photographe sur lui. Il était bien évidemment agréable de se savoir apprécié esthétiquement. La plupart des gens le lui disaient, lui disaient qu’il était magnifique. Mais Max le regardait comme si il était une oeuvre d’art à lui seul, et c’était grisant, grisant de savoir qu’un aussi beau jeune homme puisse encore le trouver attirant, à son âge.

« Et je connais cette personne qui te donne envie de faire des efforts ? »
Le chanteur touilla doucement son café avec la petite tige en bois donnée par les barista, et le glissa entre ses lèvres en affrontant presque le garçon du regard, amusé. Il prit son temps pour répondre. “Ca se pourrait bien. Grand, beau, avec un talent assez déconcertant pour le patin à glace, pas que j’y connaisse quoi que ce soit.” s’amuse le chanteur en prenant une nouvelle gorgée de son café, alors que le plus jeune le bombardait littéralement de questions… Et… et il ne s’imaginait pas qu’il soit un si grand mystère.

« Rien d’exceptionnel ? Je ne suis pas vraiment d’accord, je veux en savoir beaucoup plus que ça. Beaucoup plus que tous les trucs qu’on peut trouver dans les journaux. Qu’est-ce que t’aimes faire ? Manger ? Ta saison préférée ? Est-ce tu as des allergies ? Les couleurs que tu aimes ? Ton premier amour ? Est-ce que tu te lèves tôt ou est-ce que t’es plutôt grasse matinée ? »

Le chanteur rit doucement et commença à compter ses questions sur ses doigts fins, les baissant au fur et à mesure qu’il répondait à une question.

“J’aime chanter, jouer de la musique, plûtot pratique hein ? J’aime passer du temps avec Taehyung et lire des romans à l’eau de rose devant un feu de cheminée.” Il rit doucement et baissa un doigt. “J’aime manger relativement tout. Je suis pas difficile. Mais ma mère faisait les meilleurs sashimis du monde.” Il baissa un autre doigt. “J’aime l’automne. Et Halloween.” Un autre doigt. “Je ne sais pas vraiment quelles couleurs j’aime parce que je suis daltonien. Mais je suppose que le bleu est ma préférée, vu que c’est la seule que je vois.” Il baissa un nouveau doigt, avec plus d’hésitation. “Mon premier amour…. était la musique. Et une jeune fille, que j’ai connu l’espace de vacances.” Puis il rit légèrement en baissant le dernier de ses doigts. “Et j’aime me lever tard. Mais avec mon travail et Taehyung ce n’est pas quelque chose que je peux faire souvent.”

Il lui retourna alors la question.

« Mh… Je suis né aux Etats Unis, j’ai un grand frère, j’ai 27 ans. Je termine mes études de journalisme et je donne des cours de patin à glace. Personne n’est au courant de ça d’ailleurs. Ma mère est partie quand j’étais bébé, alors je ne l’ai jamais connu. Mh, je suis tombé amoureux du gars le plus populaire du lycée, et c’était avec lui mon premier baiser, mais il m’a tabassé pour ne pas assumer notre relation, d’où mon petit problème de confiance. J’adore manger tout ce qui est sucré et je sais parler trois langues. J’adore le bleu et… tes yeux. »

Le chanteur arrêta soudainement de remuer son café et leva les yeux vers lui, essayant de procéder ce qu’il venait de lui dire.
“Max…” Il glissa sa main dans la sienne, et elle était petite et presque trop fine pour apporter trop de réconfort, mais il la serra doucement. “Rien ne pourra changer ce qu’il t’a été fait… mais ce genre de comportement me révolte. Jamais je ne ferais une chose pareille. Ca je peux te promettre.” Et ses yeux montraient à quel point il était sincère, quoi qu’ils aient entre eux.
Il posa à nouveau son menton sur son autre main et lui sourit. “Pourquoi n’avoir dit à personne que tu patinais ?” demanda t’il alors, se demandant pourquoi un tel talent restait dissimulé.

Il serra sa main dans la sienne, légèrement.

« Maintenant il y a des choses que tu sais à propos de moi que personne d’autre ne sait. »

Le chanteur lui fit son plus beau sourire. “Tes secrets sont bien gardés…” murmura t’il, avant de demander, les yeux brillants. “C’est vrai que tu aimes mes yeux ?”

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Je me disais que je pourrais l’entendre rire durant des heures et que je ne me lasserais jamais de le regarder. Je ne me rendais sûrement pas compte à quel point je le dévorais du regard. Je souriais quand il me demanda ce que je voulais être. Honnêtement, je voulais devenir le centre de son monde, qu’il ne voit plus que moi, qu’il n’aime plus que moi pour le restant de ces jours. C’était flippant, et je ne pouvais lui dire ce genre alors qu’on se connaissait à peine. La façon qu’il avait de prononcer mon nom me faisait frissonner et je me frottais doucement les bras pour me réchauffer.

« Ce que j’ai envie d’être ? J’ai envie d’être à toi, et pas seulement pour une nuit. »

Être ami ne serait pas suffisant à éteindre ce feu qui brûlait en moi à chaque fois que je sentais son regard. Ce n’était pas dans mes habitudes d’être aussi direct, je me sentais même un peu mal à l’aise, mais je ne pouvais pas passer à côté de Takahiro, je le regretterais le restant de ma vie. Je sentais qu’il se passait quelque chose entre nous et sa remarque ne faisait que le confirmer. Grand et beau. Ça ne pouvait être que moi. Je laissais échapper un petit rire franc, amusé par la situation.

« Je crois que je le connais bien, très bien même. »

Je l’avais un peu étouffé avec mes questions, mais je ne mentais pas quand je disais que je voulais vraiment le connaître. Lui, l’homme, pas la célébrité. Je voulais connaître tous les petits détails qui faisaient ce qu’il était. Je me foutais de son argent, de sa grande maison et tout le reste. Je l’écoutais avec attention, ma tête posée sur le creux de ma main. Je me doutais qu’il aimait la musique, en revanche, les romans à l’eau de rose étaient une vraie découverte. C’était ce que je souhaitais avec mon petit interrogatoire improvisé, qu’il me surprenne. Au moins maintenant je savais que je pouvais l’inviter dans n’importe quel restaurant, je n’étais pas difficile non plus. Je haussais un sourcil en apprenant qu’il était daltonien, ce n’était pas grave en soit, peut-être juste un peu dérangeant. Je me retenais de ne pas lui poser la question, je voulais d’abord le laisser terminer. Je m’imaginais bien trainer au lit le matin avec lui, je n’avais aucun mal à me projeter.

« Désolé pour toutes les questions. C’est pas trop compliqué d’être daltonien ? »

Je m’intéressais à lui, vraiment et avec beaucoup d’enthousiasme, j’avais un peu de mal à me contrôler. Il m’avait répondu avec sincérité et je devais faire de même, bien que je n’aime pas parle de moi. J’étais meilleur pour écouter. Je ne lui avais pas raconté mon expérience pour qu’il ait pitié de moi ou pour jouer les victimes. Personne ne savait. Il était le seul e je voulais qu’il se rende compte à quel point il était spécial à mes yeux. Je sentais sa main chaude dans la mienne et la caressais doucement avec mon pouce. C’était vraiment agréable.

« Je te dis pas ça pour te faire de la peine, c’est juste que…que ça peut expliquer certaines de mes réactions. »

Je restais sans bouger suite à sa question. Je ne m’y attendais pas. Le patin à glace était mon gros secret. Il serra doucement ma main et je mêlais instinctivement mes doigts aux siens. Je manquais de confiance en moi, et j’avais peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur des attentes.

« Mon frère a toujours été un excellent danseur, je l’ai toujours admiré et je suis resté dans son ombre. Il était exceptionnel et je ne faisais pas le poids face à lui, alors j’ai gardé ma passion pour moi. Je ne voulais pas qu’on me compare à lui sans arrêt. »

Je me sentais rougir face à son sourire et prenais sur moi pour soutenir son regard. Je souriais en me mordillant la lèvre.

« Y’a pas que tes yeux que j’aime… »

Je me sentais submergé par tout ce qu’il était en train de me faire ressentir et je ne savais pas comment gérer mes émotions. Quand je regardais nos mains, tout me semblait tellement naturel, comme si ça ne pouvait pas être autrement.

« Je me sens bien avec toi. »

Je détournais le regard, observant Taehyung. J’avais du mal à lui dire ce genre de mots sans me sentir totalement mal à l’aise.

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Max était un jeune homme attachant, entier. Encore naïf face à tout ce que l’amour représentait. Il l’avait lui même était pendant longtemps, naif, à écrire des chansons d’amour et des odes aux passions contrariées. Puis il s’était rendu compte que l’amour était parfois teinté de choses beaucoup moins pure et bien plus animales. Le sexe, l’argent, la cupidité… Tout entrait en compte et Takahiro n’était pas sur d’avoir envie de prendre encore des risques, même si ce risque avait un magnifique sourire.

« Ce que j’ai envie d’être ? J’ai envie d’être à toi, et pas seulement pour une nuit. »

Takahiro cacha son léger rire derrière sa main et l’observa avec amusement. “Tant d’aplomb… Il se pourrait bien que j’apprécie ça.” Le chanteur avait toujours aimé les personnes capable de dire ce qu’elles désiraient. Elles ne couraient clairement pas les rues, dans une société asiatique, une société comme la leur ou l’opinion du plus grand nombre pensait avant tout le reste.
Taka savait que si il ne laissait pas ce garçon entrer dans sa vie, alors il finirait par le regretter.
Il devait que cela avait quelque chose d’un peu inquiétant, cet air déterminé et ouvert qu’il avait. Taka n’avait pas envie de le faire souffrir.

« Je crois que je le connais bien, très bien même. »

Au moins, une chose était certaine, c’est que Maximilien avait de la conversation. Il n’était pas habitué à ce que ses flirts s’intéressent autant à lui. En règle général, il suffisait de donner une idée de ce qu’il possédait sur son compte en banque pour acquérir leur attention. Mais Max lui donnait la sensation d’être de retour à l’université, lors des premiers rendez vous un peu maladroit, ou l’on échangeait des informations capitales et des longs silences pleins de sens. Il avait envie d’écrire. Il ignora cette sensation et s’appliqua à répondre à chacune de ses questions avec la plus grande sincérité.

« Désolé pour toutes les questions. C’est pas trop compliqué d’être daltonien ? »

Takahiro secoua doucement la tête, ses longs cheveux noirs venant caresser son visage. “Ne t’inquiètes pas … Je ne suis pas… vraiment habitué à ce que l’on s’intéresse à moi.” En tout cas, à ce qu’on s’intéresse à Takahiro et non pas à Dorian, qui était un personnage de scène. Une extension de lui certes, mais Dorian était sujet de tous les fantasmes, alors qu’en vérité, il n’avait rien d’un vampire ou d’un pirate, mais il n’était en vérité qu’un simple père célibataire dans une ville qui lui avait parfois été hostile.
“Je suis né comme ça, donc je suppose que ca n’est pas si terrible.” fit remarquer l’homme. “C’est parfois difficile de choisir ses vêtements, mais j’ai toujours quelqu’un pour m’aider.” Kazu, spécialement, même si Takahiro n’allait pas le dire au jeune homme. “Mais actuellement, je le regrette… J’aimerais voir la couleur de tes yeux.”

Sincère, il l’était. Mais quelque chose lui disait que ce que lui avait confié le plus jeune comptait énormément à ses yeux.

« Je te dis pas ça pour te faire de la peine, c’est juste que…que ça peut expliquer certaines de mes réactions. »

Takahiro acquiesca. Bien jeune pour avoir subi un tel chagrin d’amour. Pensa t’il tristement. Malheureusement, les mentalités étaient difficiles à changer. Lui même faisait de son mieux pour utiliser sa voix afin de donner plus d’impact aux messages de tolérance qu’ils essayaient de faire passer, ce qui ne l’empêchait pas de voir des comportements homophobes à tous les coins de rues.
Il avait été un pansexuel pendant les temps troubles du SIDA, ou les gens pensaient encore que se trouver dans les 50 m autour d’un homosexuel serait dangereux, il savait ce que les gens pouvaient faire quand ils ont peur.

« Mon frère a toujours été un excellent danseur, je l’ai toujours admiré et je suis resté dans son ombre. Il était exceptionnel et je ne faisais pas le poids face à lui, alors j’ai gardé ma passion pour moi. Je ne voulais pas qu’on me compare à lui sans arrêt. »

Le quarantenaire haussa les sourcils, surpris. “Tu ne devrais pas te cacher de cette manière. Tu es doué. Ca se voit seulement avec l’aisance que tu as à te déplacer sur la glace. Ton frère...vous vous entendez bien ?” Demanda t’il alors.
Il avait beaucoup de mal à accepter de voir autant de talent rester caché dans le petit espace de la patinoire. Il voulait voir Max briller. Quelque chose lui disait que ca lui irait bien, un peu de reconnaissance. “Tu n’as jamais pensé à faire des compétitions ? Ton patron t’a comparé à Kim Yuna. Si ca ne veut pas dire quelque chose ça…”

Délicieusement attendri par ses mots, un large sourire se dessina finalement sur son visage. Il aurait pu écouter le jeune homme lui dire qu’il avait des beaux yeux toute la sainte journée.

« Y’a pas que tes yeux que j’aime… »

Le sourire du quarantenaire s’étendit encore plus, et il serra doucement ses doigts dans les siens. “Tu sais, ce n’est pas le premier compliment que l’on me fait mais c’est le seul qui a compté pour moi depuis bien longtemps.” murmura t’il sincèrement en sentant sa nervosité. Il se demandait depuis quand il était devenu aussi facile de tenir la main de ce garçon, mais sa chaleur au dessus de la sienne était douce et réconfortante.

« Je me sens bien avec toi. »

Taka rit doucement en voyant clairement une certaine dose de nervosité sur son visage, et il tenta de le rassurer en caressant légèrement le dos de sa main. “Moi aussi…”
Il observa Taehyung, qui faisait maintenant connaissance avec une adorable petite fille portant de grosses perles rouges dans les cheveux.
“Donc ce n’est que toi, ton père et ton frère c’est ça ?” murmura t’il soudainement. “Vous vous entendez bien ?”

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Je savais ce que je voulais dans la vie, mais je n’avais pas toujours le courage d’assumer mes envies ou mes choix. Oublier Takahiro serait une grosse erreur, mon corps entier me le hurlait. Pour une fois je pouvais prendre un risque, lui laisser le droit de me blesser, de faire de moi quelqu’un de meilleur. Il semblait étonné de mon honnêteté mais je n’avais pas grandi ici, mon éducation avait été beaucoup moins stricte et moins formelle. Ce n’était pas parce que j’étais timide que je ne pouvais pas lui dire ce que je pensais, même si intérieurement je ne faisais pas le malin et que mon cœur s’écrasait contre ma poitrine. J’essayais simplement de ne rien laisser paraître.
Je fronçais les sourcils en me demandant comment est-ce qu’on pouvait ne pas s’intéresser à lui. Les fans connaissaient son personnage, ce qu’il voulait bien montrer de lui, peut-être qu’ils ne cherchaient pas plus loin. J’avais du mal avec l’idée d’aduler l’image de quelqu’un. Je ne pouvais pas tomber amoureux d’un personnage, même s’il faisait partie de lui. Je voulais juste Kano Takahiro.

« Et bah…. Avec moi t’as pas fini… »

J’étais curieux, sûrement un réflexe de journaliste et je pouvais être étouffant, le but étant de le faire craquer et pas fuir. J’avais longtemps vécu pour la photographie et ne pas voir certaines couleurs m’aurait sûrement mis à genoux. Je ne pouvais pas m’imaginer sans ce regard que je portais sur tout ce qui m’entourait. Mais il n’avait pas tort, il était comme ça, on ne lui avait pas retiré. Peut-être qu’un jour je pourrais lui décrire ce que je voyais et comment je le ressentais. Je souriais et détournais le regard en l’entendant. Je savais que j’avais un certain charme, mais je me considérais dans la moyenne. Je n’avais rien d’exceptionnel, et mes yeux encore moins.

« C’est pas plus mal finalement que tu ne puisses pas te rendre compte. »

Je m’étais dévoilé bien plus que d’ordinaire et je ne pouvais pas parler de moi sans aborder le sujet de mon frère. C’était ma moitié, la personne la plus importante dans ma vie sans compter mon père. Je l’avais toujours soutenu et j’étais son plus grand fan. Je me sentais tout petit à côté avec le patin à glace mais si j’avais atteint ce niveau, c’était grâce à lui. Je lui avais demandé de m’apprendre à danser pour pouvoir draguer. Je n’avais jamais réussi à lui dire et il serait blessé de savoir que j’avais assez mal vécu le fait d’être effacé par son talent. Je ne voulais pas lui faire de mal, il s’en voudrait de ne pas l’avoir remarqué.

« Mon frère c’est toute ma vie, on s’entendent assez bien. Je sais qu’il serait fier de moi mais j’ai toujours l’impression d’être dans son ombre.»

J’avais peur. Peur de ne pas être assez doué pour le satisfaire. Et si je ne faisais pas le poids face aux concurrents est ce que je le supporterais ? Je ne voulais pas être déçu. Mon patron me comparait à Kim Yuna mais c’était surtout pour faire de la publicité à son établissement.

« Je ne pense pas que je sois fait pour les compétitions. J’ai un bon niveau rien de plus, et mon patron est parfois un peu trop enthousiaste. »

Je pouvais parfois donner l’impression d’être sûr de moi, mais ce n’était qu’une façade. Sa main dans la mienne arrivait à me calmer, alors je me demandais ce que ce serait d’être dans ses bras. C’était évident que Takahiro avait l’habitude des compliments, mais j’étais content qu’il me fasse comprendre que j’avais plus d’importance que les autres. Je me calmais sous ses caresses légères. Sa peau était douce. A chaque fois que je le regardais je repensais à ce baiser que je lui avais volé. J’étais content qu’il me parle de ma famille pour me changer les idées.

« Oui ça a toujours été nous trois et c’était largement suffisant. Je pense qu’ils ont eu peur que je manque d’une mère, alors ils se sont un peu lâchés côté tendresse, protection et possessivité. Je pense que Taehyung est comme moi. Quand on t’a toi, on n’a besoin de personne d’autre. »

J’aurai aimé le rencontrer avant, peut être que ma vie aurait été différente même si je n’avais pas à me plaindre. En regardant ma main, j’avais encore du mal à croire qu’il m’avait donné sa bague.

« On va se revoir quand ? »

Je savais que je devais prendre mon temps mais je ne m’imaginais pas plusieurs jours sans le voir.

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Avec ses traits purement asiatiques, Takahiro avait manqué de réaliser que le jeune homme était né et avait été élevé dans un tout autre environnement que le sien. Les USA, sur bien des points, étaient connus pour être plus ouverts et individuels que les coréens ou les japonais. Ils aimaient briller là ou la plupart des asiatiques étaient plus à l’aise en groupe. Et c’était très bien de vouloir profiter au plus grand nombre, cependant le rockeur ne pouvait s’empêcher de penser qu’emprunter un peu de leur panache aux américains ne ferait parfois pas de mal aux jeunes asiatiques.
Ca allait très bien à Maximilien. De plus, Taka n’était pas exactement un japonais lambda lui même. La communauté underground des années 80-90 au Japon était très libre (voir libérée, mais c’est une autre histoire), il n’était pas du genre à être facilement choqué.

« Et bah…. Avec moi t’as pas fini… »

Il rit doucement et se pencha vers son interlocuteur pour l’écouter.
Le fait d’être daltonien n’avait jamais empêché au chanteur d’apprécier l’art. Il avait d’ailleurs dessiné la plupart de ses tatouages et toute une ligne de bijoux et de guitares. Il ne se considérait pas lésé parce qu’il voyait différemment des autres. Au contraire. Il savait cependant qu’être privé d’une partie du sens de la vue, pour quelqu’un de parfaitement valide, devait être effrayant.

« C’est pas plus mal finalement que tu ne puisses pas te rendre compte. »

Le chanteur fronça les sourcils et tendit la main pour froler la curve de sa joue. “Tu ne te rends pas compte de toute la beauté que tu dégages, pas vrai ?” demanda t’il simplement. Il n’avait pas vraiment besoin d’une réponse, car c’était évident. Maximilien ne se sentait pas assez intéressant pour les yeux que Kanne Takahiro, et Taka était bien décidé à lui faire comprendre le contraire.
Le plus étonnant, cependant, c’était de voir l’expression sur le visage du jeune homme quand celui ci parlait de son frère.

« Mon frère c’est toute ma vie, on s’entendent assez bien. Je sais qu’il serait fier de moi mais j’ai toujours l’impression d’être dans son ombre.»

La quarantenaire était lui même fils unique, il n’avait donc pas réellement de point de comparaison, mais il était rare de voir un tel niveau d’adoration dans les yeux d’un cadet pour son aîné passé un certain âge.
C’était bien trop pur pour ne pas avoir de fondement. Takahiro continuait à penser que le jeune homme était trop dur avec lui même. “Et … Tu as essayé d’en sortir... ? De son ombre.”

Il évoqua les compétitions de patinage artistique comme exemple.

« Je ne pense pas que je sois fait pour les compétitions. J’ai un bon niveau rien de plus, et mon patron est parfois un peu trop enthousiaste. »

Takahiro rit doucement en se rappelant de l’homme grisonnant et un peu bedonnant qui l’avait accueilli plus tôt dans la journée. Il avait pensé qu’il était aussi enthousiaste seulement avec lui, mais de toute évidence, c’était avec tout le monde. “Quel dommage…” murmura le chanteur en l’observant. “J’aurais payé pour voir ça.” Et c’était sincère. Il espérait qu’un jour il pourrait le faire changer d’avis. “Taehyung te trouve impressionnant. Et je crois toujours ce que mon fils me dit.” assura t’il en frolant son bras de sa main.

« Oui ça a toujours été nous trois et c’était largement suffisant. Je pense qu’ils ont eu peur que je manque d’une mère, alors ils se sont un peu lâchés côté tendresse, protection et possessivité. Je pense que Taehyung est comme moi. Quand on t’a toi, on n’a besoin de personne d’autre. »
Le père célibataire sourit avec douceur. “Quelle merveilleuse petite famille vous devez faire.” Il aimerait les rencontrer, un jour, pensa t’il soudainement, avant de se rattraper, heureusement. “Peu importe par quel moyen, un enfant a toujours besoin de tendresse. Tu as l’air d’avoir eu une enfance heureuse.”

Il l’observa dévisager la bague qu’il lui avait donné quand sa voix le fit redresser les yeux vers lui.

« On va se revoir quand ? »

Un petit sourire malin s’étendit sur son visage. “Tu ne peux déjà plus te passer de moi à ce que je vois.” Il joua légèrement avec ses doigts, caressant légèrement le creux de sa main. “Mmh… Et bien… je dois partir pour Okinawa demain… Mardi j’ai un concert à Stockholm… Mercredi à Paris… Jeudi à Los Angeles… Vendredi, je dormirais et … je suis libre vendredi soir... “ Il rit doucement, se penchant lui avec les yeux brillants. “Taehyung dort chez son meilleur ami ce soir là. On peut… se retrouver chez moi ?”

Kiss and cry

« Certaines personnes ont le don de vous faire fondre. »

Je me sentais rougir suite à ses mots. La beauté que je dégageais ? Non je ne me rendais pas compte, on ne me l’avait jamais fait remarqué non plus. Bien sûr qu’on m’avait déjà dit que j’étais beau mais je n’y avais jamais cru, parce que personne ne m’avait jamais regardé comme Takahiro le faisait à cet instant. J’avais presque envie de me dire que c’était la vérité. Il était capable de me donner confiance en moi et j’étais assez étonné qu’il puisse avoir ce pouvoir sur moi. Ce n’était pas désagréable.
Le fait que mon frère soit un excellent danseur m’avait toujours donné l’impression que je n’en valais pas la peine, que de toute façon, face à lui, je ne ferais jamais le poids, un sentiment que je n’avais jamais laissé paraître pour ne pas le blesser.

« Il a vécu des choses difficiles, je ne voulais pas trop faire de vagues. J’étais un bon garçon, qui avait des bonnes notes. Je voulais leur faciliter la vie. »

Mon père avait déjà beaucoup dépensé d’argent pour mon appareil photo et je ne voulais pas demander plus. Je m’étais acheté mes propres patins quand j’avais commencé à travailler. Je ne pouvais pas être un poids. J’avais eu beaucoup de mal à m’adapter à la culture coréenne, je ne m’y sentais pas très à l’aise, mais je savais que ce serait trop dangereux de retourner là-bas. J’avais concentré mes peurs, mes peines dans ce sport, j’y avais mis tout mon cœur. Je riais en l’entendant. Payer pour me voir. C’était hors de question. Il fallait que je m’entraine encore plus si je voulais être prêt pour ça et pour le moment je n’en n’avais pas le courage.

« T’es dingue. Si un jour je participe à une compétition, hors de question que tu paies, tu seras mon invité. »

Ce n’était pas prêt d’arriver, mais il pourrait peut-être me convaincre. Je me perdais dans ses yeux et je pourrais sûrement aller lui décrocher la lune s’il me le demandait.
Taehyung était un gamin adorable et il était facilement influençable. Il suffisait de se montrer un peu talentueux pour l’émerveiller.

« Alors si Taehyung le dit, ça doit être vrai. »

Je repensais à tous ces moments passés avec mon père et avec mon frère que je suivais partout comme un petit poussin. Il ne m’avait jamais repoussé, il avait toujours accepté de me garder près de lui. Il avait raison. C’était une merveilleuse famille. Il y avait eu des moments difficiles, mais rien qui puissent nous séparer.

« J’ai pas à me plaindre. Tu sais, j’ai pas besoin d’argent, ou de grandes choses, de grandes preuves d’amour. Je veux juste passer du temps avec les gens que j’aime. C’est comme ça que j’ai été élevé.»

Il avait dû comprendre que son argent ne m’intéressait pas, mais il devait avoir beaucoup de vautours qui tournaient autour de lui. Je ne voulais pas me retrouver dans le même panier. Maintenant qu’il était entré dans ma vie, je ne pourrais plus l’en faire sortir. Et il ne croyait pas si bien dire, je ne pouvais plus me passer de lui et c’était bien là le problème. Je me sentais rassuré en sentant sa main dans la mienne et j’aurais aimé ne jamais la lâcher.

« Sacré emploi du temps… »

Il allait se retrouver à l’autre bout du monde. J’avais déjà du mal à le sortir de mes pensées quand il se trouvait à l’autre bout de la rue. Je savais que j’allais passer une semaine difficile à me demander ce qu’il faisait et avec qui il le faisait. J’irais sûrement me défouler sur la glace. Comment est-ce que j’avais pu le laisser prendre autant d’importance en si peu de temps ? Je souriais, un peu inquiet. Il était si proche de moi qu’il n’aurait fallue qu’un quart de seconde pour capturer ses lèvres. Mais je ne pouvais pas le faire ici. Pas devant tous ces gens, pas devant son fils.

« C’est parfait, pour vendredi. »

Je lâchais sa main à contrecœur et me penchait pour déposer mes lèvres sur sa joue. C’était toujours mieux que rien. Je sortais un stylo de la poche de ma veste et notais mon numéro de téléphone sur une des serviettes.

« Désolé, j’ai effacé le tien, pour essayer de garder mes distances. Ça n’a pas vraiment fonctionné. »

Je repoussais ma chaise pour me lever et faisais un signe de la main à Taehyung pour lui dire au revoir. Je jouais instinctivement avec sa bague autour de mon doigt.

« A vendredi »

Je lui tournais le dos avant de sortir du café, le cœur battant.