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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout

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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Mar 14 Nov - 22:14
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
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☆ Hera & Hyeon ☆

Une main se pose sur le bras du jeune homme, vêtu d’un costard noir et blanc, au visage placide, se tenant aussi droit qu’un pic. Son regard se tourne vers la maitresse de cette main, gardant les lèvres pincées, sans aucun sourire. Intérieurement il pousse un long soupir de désespoir, désireux de fuir déjà cette soirée qui s’annonce éreintante. Depuis hier il n’a pas la tête à profiter de quelques cocktails en tout genre, se forçant à sourire aux autres, entrant dans ce moule qu’il connait par cœur : celui de la haute bourgeoisie. A vrai dire, ça ne date même pas que de hier. Depuis quelques jours rien ne va. Du moins, pas dans le sens qu’il souhaiterait. Il se sent dépassé par certaines situations, certains dires, mais aussi certaines personnes. Il a le sentiment de ne plus être le maitre de sa vie, même s’il ne l’a jamais été réellement, mais là encore plus. Il perd le contrôle, perd tout, jusqu’à l’appétit. Il n’a envie de rien, juste de s’enfermer. C’est tout. Il n’a pas envie de voir les autres, surtout pas les autres. Il est lassé de tous ces hypocrites, toutes ces personnes qui mentent par plaisir, toutes ces personnes qui s’amusent de la vie des autres, engendrant des conséquences malsaines et désastreuses. Le visage toujours aussi fermé, la mine quelque peu renfrognée, Hyeon tente d’avancer avec aisance jusqu’à l’entrée, en compagnie de sa partenaire de route, arrivant à hauteur du vigil, leur demandant leurs invitations. Il s’empresse de les sortir, se présentant par politesse au jeune homme, celui-ci lui lançant un regard presque envieux à la vue de la jeune femme. Il ne peut s’empêcher de trouver cela pathétique, et a presque l’envie de lui proposer d’y aller à sa place, avec elle. Mais il ne peut pas, cela serait contraire à la demande de ses parents et puis, ce n’est qu’un court accompagnement, jusqu’à la salle de réception où se tiennent déjà une centaine de personnes. Le torse bombé, il avance prestigieusement jusqu’à la salle principale, où certains viennent déjà à lui pour le saluer, profitant alors pour délaisser sa partenaire de marche, la saluant, proposant de se retrouver au cours de la soirée. Il pousse un soupir discret d’aise, en ayant le sentiment de ne plus avoir ce poids sur ses épaules, se sentant libéré. Il se retire doucement de la foule, balayant rapidement celle-ci avec son regard avisé, cherchant celle qui fait battre aujourd’hui son cœur. Il sait qu’elle est présente à cette soirée et il sait qu’elle est sûrement venue aussi à cette fameuse soirée, d’où sa présence ici. Il s’est surtout forcé pour la voir elle, alors qu’elle lui avait demandé la veille de la laisser tranquille, à cause de quelques stupides rumeurs qu’il espère pouvoir balayer en tant que mauvais souvenir. Hyeon n’est pas quelqu’un qui prend en compte le journal de son université, ne faisant pas attention aux rumeurs, les entendant juste parfois entre deux conversations, sans vraiment y prêter attention. Mais il a suffi qu’il soit la cible d’une rumeur pour l’amener à s’y intéresser, de manière virulente. A cause de cette gossip, Hera lui en veut et ne souhaite pas lui parler, semblant croire aux écrits de celles-ci, semblant même perdre confiance en lui. Et autant dire que cela lui déplait fortement et le blesse au plus haut point. Il n’a jamais voulu arriver à un tel niveau. Il n’a jamais eu le désir de la blesser et il ne souhaite pas continuer à le faire. Il veut lui faire comprendre que ce n’est qu’une déformation, et que leur couple vaut plus que ces stupides rumeurs faites par des êtres puérils. Ils ne sont pas à leur niveau. Du moins, il l’espère, mais pour le moment il est en proie à un doute profond. Bien sûr il sait pertinemment que ce n’est pas la fin de leur couple. C’est juste un mauvais moment. Un nuage dans le ciel étoilé. Rien de bien alarmant. Enfin . . . c’est ce qu’il tente de se répéter mais au fond de lui, Hyeon a peur. Terriblement peur. Et s’il vient à la perdre ? Et si cette rumeur amène la fin de leur couple ? Et si . . . Il sait que c’est stupide et que ce n’est pas ça qui va arrêter leur engagement, mais de toute de même il a peur. Ces derniers temps il y a trop de changements, trop de problèmes. Après le soir d’Halloween, il avait fallu ça. Il y aura quoi encore ? Doit-il se préparer à pire ? Son cœur se serre légèrement face à de telles pensées, mais il les chasse rapidement. Ce n’est sûrement pas le moment de baisser les bras, bien au contraire. Il regarde de nouveau la pièce et . . . comme une illumination soudaine, venant éclairer son cœur refroidi, il l’aperçoit, dans sa magnifique tenue, éblouissante comme jamais.
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Sam 18 Nov - 11:48
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
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☆ Hyera ☆

Papillon balloté par la soudaine tempête, son vol il a interrompu en s’accrochant à une branche. À l’abri des feuillages, les battements de ses ailes peinent et ralentissent, à l’instar de ceux de mon coeur, devenu si douloureux depuis la veille. Inondée de lumière dans une robe éblouissante agrémentée des plus belles parures de l’assemblée, resplendissantes mais pas exubérantes, envoyées exceptionnellement par mon père, en for mon intérieur, nul rayon de perçait pourtant à travers les nuages m’ayant plongée dans l’obscurité. Au milieu de ce faste qui m’était naturellement si coutumier, au sein duquel je devais encore une fois mettre les pieds malgré les modalités initiales de mon exil aux clauses désormais révolues, si mon corps et l’apparence y étaient présents, mon âme et mon coeur s’inscrivaient aux abonnés absents. Je me serais bien abstenue de m’offrir ainsi à leur vue, si la volonté de ma présence n’était venue de mon père. L’homme célébrant aujourd’hui son cinquantième anniversaire s’avérait bon ami à lui. Faute de disponibilités, il avait gagé de ma présence pour se faire pardonner. Oui, il était occupé. Toujours trop occupé. Malgré toute l’affection dont j’avais été couvé dans mon enfance et mon adolescence, ce serait là, le reproche le plus flagrant que j’aurais à lui adresser. Un ressentiment certainement renforcé par la raison de son incapacité à avoir profiter de cette occasion pour séjourner, ne serait-ce que brièvement, en Corée, à mes côtés. Mais non, car il s’était envolé vers une plus lointaine contrée : le Canada. Il avait quelque aide à apporter à Liwei et Chin Hwa dans la gestion de la branche nord-américaine de leur société. Son ex-femme s’y rendant également, immanquablement, ma mère avait tenu fermement à les accompagner. Alors, je les savais, tous ensemble, réunis là-bas, tandis qu’une fois de plus encore, je me retrouvais seule. Ô combien seule depuis hier soir…

Me brouiller avec toi s’avérait l’un des pires maux qui pouvaient me ronger, à l’instar du réveil des blessures de mon passé. Alors quand les deux s’associaient, mon esprit était en peine  à tel point que je n’arrivais même plus à te parler. Cette plaie en voie de guérison depuis notre réconciliation, avec Iwan, venait de subir un nouvel assaut avec cette affaire qui te concernait. Mon impulsivité m’avait emporté, d’autant plus qu’il s’agissait là d’un terrain où plus qu’un bouclier défensif, je tendais aussitôt à brandir l’épée de la contre-offensive. Car, je n’en avais que trop souffert. C’était là, la raison et l’origine de mon mal-être qui m’avait incité à te repousser hier. Je n’étais que trop consciente que tu risquais de te méprendre. Croyais-tu que ma confiance en toi en avait été ébranlé ? Et la tienne, qu’en serait-il ? Je m’étais juste terrée, acculée par cette peur que je ne pouvais contrôler. Ma hantise d’être victime des médisances, jalousies et malfaisance d’autrui, détruisant, m’arrachant ce que j’aimais tant. Celui que j’aimais.

Alors, quand tu m’apparus dans l’assemblée, je ne pus d’emblée que vouloir aller vers toi. Tenter de t’éclairer sur la vérité de ce que je ressentais. Effacer ses doutes et angoisses qui pouvaient te tirailler. Je marchais à toi. Je m’approchais de toi, dessinant sur mes lèvres une esquisse de sourire mal assuré, quand une main sur ton bras vint se poser. Mais ce ne fut la mienne. Celle d’une femme qui je ne m’étais donc trompée en vous ayant aperçu à l’entrée, t’accompagnait bel et bien à cette soirée. De qui essayais-tu de te moquer ? Était-ce là, tes premières réactions dès que je te demanderais de me laisser un peu respirer le temps de faire le tri dans mes pensées ? Derrière ce masque vertueux, dans ce coeur si fragile et hésitant, le sang dans tes veines se composait-il donc d’une telle cruauté ? Te dotais-tu d’un venin que moi-même, reine serpent, je n’oserais jamais t’infliger ? Mes sourcils froncés, d’un pas déterminé, j’avais mon intention et vous rejoignais. Mon regard noir, à peine vous saluais-je que ma langue claquait, acerbe : « Je ne vous dérange pas ? » Un coup de fusil à ton égard, je me reportais sur cette femme venue te demander probablement quelques futilités dont j’ignorais la contenance et ne désirait la savoir. Je la toisais, la jugeais, curieuse de déceler ce que tu pouvais bien lui trouver pour accepter si en bon gentleman galant d’être son cavalier. « Une autre amie d’enfance, je présume ? » Mes iris revenus se planter dans les tiennes afin de mieux les darder, tu comprendrais sans mal, le fond de ma pensée. Et non, mes mots ne l’avaient pas dépassée, bien que je prenais conscience que ma réaction n’avait en ce lieu, à ses yeux qui nous entouraient, rien de légitimé. Une position qui ne fit encore que d’autant plus m’irriter. « Oh mais… Ne suis-je pas trop curieuse ? Pour une simple collaboratrice. » Masque de l’hypocrisie, mes mots se prétendaient plus doux et innocents, émis de lèvres aux expressions déliées, mais leur volonté était bien tu en comprennes toute la véhémence qu’ils contenaient. « De l’an passé. » Le temps passait si vite. Depuis, nous n’étions plus rien, l’un l’autre apparemment, aux yeux des gens mais aussi aux tiens ? Ne voyais-tu aucun inconvénient à t’afficher une autre femme à ton bras ? Ne te doutais-tu pas à quel point cela pourrait m’être insoutenable ? Me connaissais-tu si mal ? Ou n’en avais-tu simplement que faire ? A moins que tu ne joues, à un jeu de la vengeance pour ma colère d’hier ? Une façon de me ramener à toi ? Un juste retour pour t’avoir blessé en ayant pu remettre en question la confiance que tu méritais ? J’ignorais laquelle de ces voies étaient la bonne, mais une chose était certaine : tandis que mon corps se consumait du feu de la colère, en mon for intérieur, je te suppliais. Ne m’engage pas sur la voie de la haine, Hyeon « Je vous souhaite de passer une soirée aussi agréable que la mienne. » Faux sourire et souffle glacé, tu pouvais deviner le sens de ma politesse qu’à demie feinte. L’art de faire passer des messages assassins tissés sur de la soie. N’entre pas dans une guerre que tu ne pourrais gagner, Hyeon, et où je n’obtiendrais pour seul trophée de la victoire, ma propre perdition…
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Dim 26 Nov - 13:26
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
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☆ Hera & Hyeon ☆

Son sourire s’étire à la vue de sa bien-aimée qui pourtant n’affiche pas la même expression, semblant même fermée, le regard fusillant le sien. Il se surprend à faire un léger mouvement de recul lorsqu’elle arrive à sa hauteur, ténébreuse, et colérique. Il remarque de suite que quelque chose ne lui convient pas et comprend immédiatement la source du problème lorsque ses paroles claquent dans l’air, brûlant ses oreilles, et touchant son cœur de plein fouet. Sourcils froncés il ne sait quoi dire, semblant totalement décontenancé par les paroles de sa fiancée, qu’il ne comprend pas de suite. Pourquoi est-elle si en colère alors que cette femme qu’il accompagne juste ne représente rien à ses yeux ? Pourquoi lui renvoie-t-elle l’impression d’avoir mal agi alors qu’il n’a rien fait ? Il n’a pas fait le choix de venir avec cette étrangère, lui tenant simplement le bras. Il n’a pas fait le choix que de stupides rumeurs s’attaquent à lui. Il n’est qu’un innocent pris au piège par la société. Il peut comprendre, et comprend, la jalousie de la jeune femme. Lui aussi a de nombreuses fois ressenti une vive colère chaque fois qu’un autre homme s’approchait un peu trop d’elle, chaque fois qu’un autre homme semblait la vouloir. Et pourtant chaque fois il s’est tu. Il n’a rien dit, retenant sa jalousie, la trouvant presque malsaine, mais surtout douloureuse. Combien de fois il a eu le sentiment qu’elle était entourée d’hommes uniquement, semblant attirer leur attention ? Combien de fois a-t-il eu le sentiment d’être sur la touche ? Combien de fois son cœur a-t-il pleuré de jalousie ? Maintes et maintes fois, et pourtant, chaque fois, il n’a rien dit. Préférant se taire et oublier ce sentiment si destructeur. Il regrette désormais de ne pas lui avoir fait part de ce qu’il ressentait voir même ce qu’il pensait. Il aurait dû lui dire. Parce que la jalousie fait partie d’un couple, qu’elle est normale. Certes elle fait mal, elle est douloureuse, mais il faut faire avec et surmonter tout ça. S’il l’avait fait auparavant il l’aurait compris. Mais aujourd’hui il ne la comprend pas. Il ne comprend pas ses mots blessants. Il ne comprend pas sa jalousie qui est infondée. « Hera . . . », il inspire profondément, serrant légèrement les poings, se sentant pris par une certaine colère. Non il ne comprend pas. Ou alors ne veut pas comprendre. Il se répète simplement qu’il n’a rien fait, sans même se mettre quelques minutes à la place de sa bien-aimée. Il n’a pas le temps de parler, de prononcer un seul mot qu’elle s’en va, après avoir déversé toute sa colère, ne lui accordant aucune chance de s’expliquer. « Je crois que nous avons besoin de . . . parler toi et moi ». Il la regarde fermement, prenant alors son bras pour l’entraîner ailleurs. Dans un coin plus agréable, ou du moins à l’abri des regards bien trop curieux. Il entre dans une cabine, heureusement ouverte, refermant la porte derrière lui. « Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Je ne comprends pas. Je . . . ». Il ne sait pas même pas ce qu’il doit dire. Il sait qu’il n’a pas à se justifier. Il n’a rien fait de mal, et c’est ce qu’il se répète en boucle. « Hier tu n’as pas voulu discuter avec moi de ces rumeurs qui courent, tu ne m’as pas donné la chance de te donner des raisons de me croire moi et pas ce . . . truc, et là c’est la même chose. Tu t’emportes parce que j’accompagne une autre femme. Mais je ne l’ai pas demandé. Je n’ai pas voulu qu’elle me tienne le bras. J’ai juste été obligé ». Mais oui . . . c’est tellement facile pour lui de parler à chaque fois d’obligation, parce qu’il ne parvient pas souvent à refuser. Parce qu’il est presque soumis à l’autorité de sa famille. Mais un jour, il le sait, il faudra qu’il grandisse. Qu’il refuse quand il voudra refuser. Qu’il dise non ou encore stop. « Tu sais pertinemment que je ne vois pas d’autres filles que toi Hera. Je ne comprends pas que tu puisses douter. Que tu puisses penser un instant que ces filles puissent m’intéresser. Je . . . ». Il se pince légèrement le nez, cherchant ses mots, mais ne les trouvant pas. Il cherche des explications, il cherche à lui redonner confiance mais il ne comprend pas pourquoi il devrait le faire. Pour lui ça coule de source. Il ne voit qu’elle comme femme. « Je ne vais pas venir douter de ta sincérité en te voyant parler avec d’autres hommes. Je ne vais pas m’énerver parce que tu parles avec d’autres hommes. Combien de fois ai-je vu des hommes te regardaient avidement et toi les approchant . . . Et tous ces hommes que tu côtoies dans ton dortoir, ai-je le droit aussi de m’énerver contre toi ? Ai-je le droit aussi de prendre tout ça mal ? Moi contrairement à toi je ne suis pas en permanence entourer de femmes ». ça a fini par sortir. Il le sait qu’il va le regretter. Il le sait que ce n’est pas le moment surtout que ce n’est pas totalement vrai. Il est aussi entouré de femmes, des fans, du personnel, mais pas comme Hera, du moins c’est ce qu’il pense. « Je ne comprends pas que tu puisses douter de moi. Que tu puisses penser un instant que cette stupide rumeur est véridique, et que tu puisses, de ce fait, conclure hâtivement des choses ce soir qui n’ont pas lieu d’être ». Il n’avait pas envie de s’énerver ce soir. Il voulait juste éclaircir les choses avec elle. Il voulait juste la rassurer. Il voulait juste lui dire qu’elle n’avait pas à croire tous ces idiots, que leur amour dépassait ces stupidités. Il voulait juste qu’elle comprenne que c’était juste elle et qu’encore une fois les autres ne comptaient, il ne les voyait pas, bien trop aveuglé par elle. Mais la situation lui échappe. Parce qu’il est frustré. Frustré de tout et de peu.
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Mar 28 Nov - 12:44
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
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☆ Hyera ☆
Mes nerfs à fleur de peau, je m’étais laissée emporter. En conclusion hâtive, je m’adonnais, mais l’impulsivité avait toujours fait part de ma personnalité. S’il y avait des travers que je m’efforçais à corriger, je ne concèderais à renoncer à mon identité. Tempêtueuse, je l’avais toujours été, cela ne serait prêt de changer. À ta différence, je réagissais fidèle à moi-même tandis que ta prise sur mon bras m’étonna. Aux yeux te tous ces gens, tu te permettais de dévoiler comme tous deux, nous pouvions être familier l’un de l’autre ? Tu ne rétractais pas à nous afficher dans un bref spectacle où nombres d’attention nous attirions alors que tu me tirais à ta suite. Deux amants qui s’éclipsaient afin de régler leurs différents à l’abri des oreilles indiscrètes. Un instant, l’idée de résister me traversa. Mais la stupéfaction mêlée à la souffrance qui me rongeait depuis la veille – à moins que ce ne fut encore auparavant, plus latent – eurent raison de mon obstination. Je te laissais m’entrainer, comme je te laissais déverser un flot de paroles auquel je ne m’attendais. Et dans ma tête, tout s’embrouillait encore plus qu’elle ne l’était déjà. Chacun de tes mots, j’entendais. Je recevais, perdue dans les conclusion que je devais en tirer. Néanmoins, lorsque tu semblas ne plus en avoir à jeter, mon coeur me dicta ma priorité. Celle de balayer l’erreur que tu faisais : « Mais, je te crois ! Ne comprends-tu pas que je puisse avoir eu juste besoin d’air ? Que ma tête était trop embrouillée pour que je puisse te parler ? » Je ne doutais de ta loyauté et de ta fidélité, tu devais en être assuré. Je savais cependant les intentions plus ou moins cachées de nombres de femmes qui pouvaient t’entourer. Et surtout, c’était le respect de ma personne que j’avais eu le sentiment de voir bafouer. Le sujet n’était pas là pour le moment. Je te devais la vérité sur mon silence que tu avais mal interprété, toi qui me l’infligeait tant. « Que mon coeur souffrait à en crever par crainte que les jalousies et les bassesses n’infectent encore l’amour que je partage ? » J’étais au plus mal et lorsque je t’avais demandé de me laisser seule, tu t’étais exécuté. Peut-être aurais-tu dû insister ? Toi qui dressais tant de barrage, tu faisais demi-tour dès que j’en érigeais un seul. Comment pouvais-tu t’offusquer de la sorte que durant une soirée, je ne daigne te parler alors tu avais ce don pour sans cesse te renfermer ? « Mais aurais-tu voulu m’en entendre parler de mes doutes, mes hantises et mon maux dus aux souvenirs de ma relation passée ? » N’aurais-tu pas recommencé à être contrarié, sans l’exprimer, si je t’avais conté les ravages de ma rupture adolescente avec Iwan ? « De quoi dois-je te parler ou ne pas le faire quand toi, tu le fais jamais ? » Tu le reconnaissais toi-même toutes ces pensées, ces blessures que tu gardais en secret. « Je sais tes ressentiments sur mon entourage, sur les hommes dans mon sillage, du moins, je crois les deviner puisque tu ne les exprimes jamais ! Comment puis-je en être certaine ? Comment savoir ce que je dois faire pour te préserver de ces maux ? » Je me torturais si souvent l’esprit ces temps-ci. « Sais-tu à quel point, j’appréhende le moindre de mes gestes, mes sorties, mes activités, mes rencontres, de peur que tu les apprennes, que tu te méprennes ? Mais dois-je te prévenir de mes moindres faits et gestes, même ceux susceptibles de te contrarier sachant pertinemment que tu n’en dirais rien et ne feras que te renfermer ? » Alors, peut-être que peu à peu, j’avais renoncé à le faire, dans l’espoir que de toi-même, tu réagirais. Que tes sentiments, de quelque nature qu’ils furent, tu manifesterais. « Et toi, penses-tu seulement à moi dans ces moments-là ? Quand tu es auprès de femmes, es-tu aussi habitée par cette angoisse que je puisse être blessée ? Que  je puisse me méprendre ? Ou te confortes dans l’idée qu’effectivement, tu ne fais rien de mal ? Que puisque j’aspire à être si forte, je n’ai besoin d’ être rassurée parfois ? » Ce n’était pas parce que j’avais confiance que je ne souhaitais que tu me prodigues des preuves pour l’assurer, pour la conforter. Docile soldat, gentleman servant, existais-je seulement dans ta vie, dans tes pensées, lorsque je n’étais à tes côtés ? Derrière ton masque si parfait, je viendrais presque à en douter… « Je veux croire en toi, mais comment savoir si à force de devoir lire dans tes pensées, je ne fais pas fausse route, à les interpréter telles qu’il me plairait ? » T’imaginer jaloux, bien que mal vis à vis de ta douleur, avait matière à me flatter, à me rassurer, alors comment savoir si toutes mes précautions n’étaient qu’inutiles conséquences des affabulations de mon esprit ? N’étais-je pas en train d’écrire le scénario de notre romance tel qu’il me ravirait à travers les pensées que je te supposais ? Être l’une des seules à même de te comprendre me plaisait, tout autant que parfois ce poids m’éprouvait. Et si je me trompais ? « Je suis épuisée, Hyeon. Et ma persévérance, mon assurance, ton silence commence à ébranler. » Il m’était douloureux de te l’avouer. Je redoutais plus que tout de te blesser, mais à force, j’avais la sensation que mon propre coeur s’était mis à saigner. « Ne l’as-tu pas déjà dit toi-même ? Peut-être bien que tu avais raison, je ne suis pas invincible. Je ne suis pas surhumaine ! » Je ne voulais pas de pitié. Je ne voulais pas me plaindre. J’avais en horreur de laisser paraitre ce qui pourrait être apparenté à de la fragilité. Mais ne devrais-tu pas être celui devant qui le masque inaltérable je pouvais enlevé ? Ne devrions-nous pas nous ouvrir et nous révéler toujours un peu plus tels que nous sommes, l’un à l’autre ? Pourquoi avions-nous attendu si longtemps et ne déballions tout cela que maintenant ? Je suffoquais, mais je continuais. « Bien sûr que tu es en droit de le dire si tu éprouves de la jalousie ! Peut-être est-ce même ce que j’attendrais de toi ! Ne suis-je pas tienne ? Ne suis-je pas la femme que tu aimes ? » Plus encore que ma voix étouffée, ce fut les larmes pleurant au coin de mes yeux qui témoignèrent de ma détresse. « Alors pourquoi t’est-ce si difficile de le revendiquer ? » Si la vue de tes hommes t’insupportaient pourquoi te contentais-tu de rester murer ? Pourquoi ne prônais-tu, fièrement, assurément, fermement que nul autre que toi n’étais en droit de détenir, et mon coeur et mon corps. Tu avais tout cela, Hyeon. Tu avais tout de moi, mais tu n’en faisais rien. « Pourquoi n’es-tu jamais venu, si tu étais tant inquiet, quand je partageais ma chambre de dortoir avec ces types ? Sais-tu quel cauchemar je subissais chaque jour à devoir vivre si proches de ces connards ? Comme je pouvais au fond de moi avoir peur de leur violence ? J’ai dû lutter seule. J’ai gagner en pouvoir en devenant présidente et ce ne fut pas sans raison que ma première mesure fut d’abolir la mixité de notre dortoir. » L’oubliais-tu qu’avant que cette séparation ne devienne obligatoire dans tous les dortoirs de l’université, j’avais été la première à l’instaurer au sein de ma fraternité. Pour me préserver, pour me protéger, j’avais dû me débrouiller. J’aurais pu aussi quitter plutôt cette chambre maudite, mais il aurait fallu que quelqu’un vienne me sauver de ma propre fierté. Tu ne fus celui-là. Personne ne l’avait été, alors j’avais dû me débrouiller par mes propres moyens, qu’heureusement, j’étais en capacité de rendre grands. « Peut-être que je t’attendais Hyeon, peut-être que j’espérais pouvoir trouver protection auprès de toi. Que tu sois là pour me prendre dans tes bras quand j’ai besoin de toi ! » Mes mains sur tes bras, j’eus l’intention de poser avant de me raviser, dépitée, fatiguée. Néanmoins, mon regard ne quittait le tien. Saurais-tu y entrevoir la sincérité de mon désarroi ? « Je ne suis pas mieux que toi à ce sujet là, par fierté, jamais je ne te l’aurais dit. Tes intentions, je rejetais, mais toi, n’as-tu jamais essayé de lire entre mes lignes ? De déceler les mots que je ne suis capable de formuler ?  » Pourquoi alors que j’étais fiancée, à l’homme que j’aimais et non pas juste par intérêt, devais-je me sentir aussi seule ? Pourquoi la compagnie et le réconfort, je le trouvais auprès de ces amis qu’en grande partie, tu désapprouvais. Je ne saurais te promettre que mon monde ne se résumerait à toi seul. Je ne saurais m’enfermer dans un cocon doré. J’étais un oiseau qui avait besoin de voler. Un phénix qui toujours renaitrait. Cependant si je le pouvais, la part de toi dans ma vie, dans mon quotidien, je décuplerais, jusqu’au centuple. Mais nous étions réduit à cette discrétion. À une fréquentation que trop rare pour savourer le bonheur de notre relation. Où était passée la douce chaleur de nos jours heureux lors de notre séjour à Singapour ? De nos moments de liesses comme ils se perdaient, au fil des mois, en cette cité de Séoul ? Où était la joie de cette soirée où ma main, tu avais demandé ? 

Mes yeux se baissaient. Une vive douleur dans ma poitrine sévissait. Face à l’évidence de ta soumission, une question dans mes pensées s’imposait. Du bout de mes lèvres, d’une voix presque tremblante mais persévérante, je te la posais : « Dis-moi, Hyeon, toi qui est toujours si obéissant. Toi qui à tes parents, à l’autorité, ne dit jamais non, si un jour venait où il te l’était exigé, te résoudrais-tu à me quitter ? Juste parce que tu y es obligé…» Toi qui te cachais toujours derrière les consignes et les ordres qui t’étaient donné, toi qui ainsi, te déchargeais de toute responsabilité, pour moi, serais-tu prêt enfin à les prendre si le vent venait à tourner ?
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Dim 10 Déc - 9:33
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☆ Hera & Hyeon ☆

Les doigts de Hyeon se crispent. Son corps entier se raidit. Parce qu’il ne sait pas. Parce qu’en ce moment il a peur. Une peur qu’il n’avait jamais ressenti auparavant, du moins pas pour une personne extérieure à son cercle familial. Il avait ressenti cette étrange sensation il y a fort longtemps, pour un souvenir qui ne souhaite pas réapparaitre à ses yeux, dans son esprit, et dernièrement il avait de nouveau ressenti cette sensation lorsque sa cousine avait eu un accident, sous ses yeux, et là encore, aujourd’hui, devant Hera, il la ressent. Douloureuse. Terrifiante. Assourdissante. Il a peur de la perdre. Peur que tout ça ne les amène à leur fin. Bien sûr il sait pertinemment que c’est stupide de penser ainsi et qu’il n’a rien à craindre. Ce n’est que passager. Du moins il l’espère. Mais c’est la première fois qu’il se dispute avec la jeune femme, que le ton est haussé, et cela le rend nerveux. Parce qu’il a peur. Peur de toutes les retombées possibles. Peur de trop en dire ou au contraire de peu en dire. Son cœur saigne, et lui avec. Il se content de regarder la jeune femme, tremblant, apeuré, l’écoutant attentivement, essayant de comprendre chacun de ses mots, les prenant en compte au creux même de son âme. Il baisse les yeux, honteux. Honteux de ne pas avoir su lire entre les lignes. Honteux de ne pas avoir compris tout de suite la signification de tout ça. Honteux de ne toujours penser qu’à lui, sans réellement comprendre la jeune femme. Pourtant il essaye, de jour en jour, mais parfois il n’y arrive pas toujours. Il échoue. Tombe, mais tente de se relever et d’apprendre sa chute. Elle a raison, mais en même temps tort. Certes il ressent, peut-être, voir même assurément, une jalousie, et qu’il se sent quelque peu énervé chaque fois qu’il pense à son passé, à cet homme encore accroché à la jeune femme. Cet homme qui aurait dû être son fiancé. Cet homme qu’il ne connait pas mais qu’il ne souhaite pas connaître. Cet homme qui a été dans la vie de Hera et qui est de retour. Oui cet homme-là qui est devenu, inconsciemment, son pire ennemi. Il ne se l’était jamais avoué, mais en vérité, il est mort de jalousie, mort de crainte. Parce qu’il a peur qu’elle retourne dans ses bras. Parce qu’il sait qu’il n’est peut-être pas assez avenant pour elle. Qu’il n’est peut-être pas assez bien, et que lui, si. Certes il évite toujours le sujet, préférant ne pas en parler, mais au fond, n’est-ce pas ce dont il attend ? Qu’elle lui en parle pour se sentir rassurer ? Pour tout savoir sans avoir crainte d’en parler ? Mais comme elle l’a si bien dit, lui non plus ne le fait pas. Mais parce qu’il ne voyait pas le besoin d’en parler. Parce que contrairement à elle ses relations n’ont pas été d’une grande importance, à part une ou deux. Mais il n’en voyait pas l’utilité. Du moins, pas jusqu’aux rumeurs ravageant tout. Hyeon lutte durement pour écouter jusqu’à la fin les paroles de la jeune femme, comprenant es nombreuses erreurs, s’en voulant de ne pas avoir su s’exprimer correctement. Bien sûr qu’il n’a jamais évoqué sa jalousie, ses craintes, son énervement, vis-à-vis de tous ces autres hommes, mais parce qu’il avait peur de la perdre, peur de s’exprimer, et parce qu’il ne trouvait pas les mots adéquats. Parce qu’il n’a pas l’habitude. La jalousie pour lui est un sentiment bien trop dévastateur qu’il s’efforce d’oublier, par crainte de perdre une autre personne. Comme avant. Et en même temps Hera est libre. Aussi libre qu’un papillon. Elle n’a pas de compte à lui rendre à chaque sortie. Elle ne devrait pas. Mais en même temps . . . Hyeon se sent soumis à un double sentiment. Il ne veut pas qu’elle s’empêche de vivre pour lui, il ne veut pas l’enfermer, être ce petit ami qui est au courant de tout, exigeant toujours des nouvelles, mais en même temps il ne veut pas être ce petit ami qui laisse tout faire, sans avoir de crainte, sans ressentir une once de jalousie. Mais contrairement à ce qu’elle peut penser, il s’inquiète, réellement, de ce qu’elle peut penser ou interpréter, chaque fois qu’il est avec une autre femme. Encore aujourd’hui il a détesté ses parents de lui imposer la présence de cette inconnue, sans même pouvoir en informer la jeune femme. Cependant elle n’a pas tort non plus lorsqu’elle lui dit qu’il semble la croire forte, plus forte qu’elle ne l’est et ce n’est pas faux, il le sait. Il a tendance à croire qu’elle est plus forte, psychologiquement parlant, que lui. Qu’elle peut tout maitriser. Mais aussi parce que malgré le fait qu’elle lui ait fait comprendre certaines fois qu’elle était jalouse il a du mal à la visualiser ainsi et pense simplement qu’elle ne pensera rien de travers, de faux, comme lui le fait parfois. Et il s’en veut. Il s’en veut de croire qu’elle est différente de lui sur ces choses-là alors qu’ils sont semblables mais qu’aucun n’ose vraiment dire ce qu’il pense à l’autre, et surtout lui. Il préfère rester dans son mutisme, parce qu’il a toujours cru que c’était le mieux à faire, mais il avait tort. Il inspire profondément, se sentant de plus en plus mal, comprenant la froideur de la jeune femme mais aussi ses nombreux faux pas. Quand il pense bien faire il le fait de travers. Il ne fait jamais les choses correctement. Il ne les fait jamais bien. Et c’est ce qui est le pire pour lui. Ses yeux se relèvent enfin vers la jeune femme, lorsqu’elle lui pose cette question ultime. Cette question qui lui brise le cœur. Qui le fait saigner, et qui l’ouvre les yeux sur ses actes stupides et sa manière de pensée qui est bien trop ancienne pour l’époque. Il se dit que si elle en vient à se questionner sur ça, c’est que vraiment, il n’a pas su lui démontrer des choses. Il s’approche doucement d’elle, hésitant, attrapant délicatement ses mains, les fixant quelques secondes, les caressant du bout de ses doigts. « Désolé Hera. Je n’avais pas réalisé tout ça. Toutes ces pensées qui te traversent l’esprit . . . toutes ces choses que tu n’as pas pu m’exprimer . . . J’aurai ». Il se tait inspirant profondément. Il finit par la regarder, droit dans les yeux, captant son regard, « je ne te demande pas de tout me dire, parce que ça serait te rendre prisonnière de moi. Je ne veux pas que tu ais à me donner des explications sur tout et que tu te restreignes par ma faute, par crainte que je pense ça ou ça. Que tu le dises ou non ne changera rien, mon inquiétude sera toujours présente. Alors ne t’empêche pas des choses que tu aurais fait si je n’étais pas là. Je ne veux pas que tu deviennes ces filles qui dépendent de leurs copains. Mais en même temps je ne peux pas te dire de ne rien me dire. Ça serait stupide de ma part. Et j’avoue ne l’avoir jamais exprimé, parce que je pensais bien faire », mais de toute manière il y a toujours une différence entre la pensée et la réalité. Ça ne va jamais dans le même sens. « Je n’ai jamais voulu t’exprimer ma jalousie parce que j’avais peur. Parce que je ne veux pas que notre couple prenne fin à cause de la jalousie, à cause de brouilles. Il y a tellement de couples Hera qui se séparent à cause de ça et puis . . . », il hésite quelques secondes, ne sachant pas s’il doit continuer, « j’ai peur de moi Hera ». C’est bizarre ainsi dit mais c’est ce qu’il pense. « J’ai peur de cet homme jaloux qui est en moi. Je ne sais pas ce dont je suis capable de faire à cause de la jalousie. La jalousie me terrorise. Je sais qu’elle est présente, quoique je fasse, mais j’ai peur. De tous les sentiments, je crois que c’est celle qui me fait le plus peur ». Sa gorge se noue, mais il est sur sa lancée et plus rien ne peut l’arrêter. « Je me trouve déjà assez faible comme ça Hera, et il est vrai que je t’ai toujours considéré comme quelqu’un de fort. Plus fort que moi du moins. Mais je me suis trompé. Bien sûr que tu es forte, je ne dis pas le contraire, mais pas autant que je ne semble le croire, ou peut-être est-ce juste ce que je voulais croire ». Il se perd dans ses mots, dans le fil de sa pensée. Il ne sait même plus ce qu’il doit dire ou faire. Il n’a qu’une envie, c’est reprendre les choses en main. Ce qui ne veut pas dire effacer tout ça, bien au contraire, il sait qu’il doit prendre tout ça et en faire quelque chose. En faire une force, et avancer, au mieux. « Tu sais Hera je crois que je me trouve bien trop faible. Et le fait de te montrer ma jalousie, ou de m’exprimer, c’était pour moi un moyen de te montrer encore plus à quel point je suis faible, alors que ce n’est pas mon but. Je ne veux pas que tu me vois ainsi. Je ne vois pas que tu me vois faible ». Mais peut-être n’est-ce pas une faiblesse mais au contraire une force. Peut-être qu’il s’est juste mépris. « Je suis désolé Hera. Désolé de ne pas lire entre les lignes. Désolé de ne pas pouvoir toujours comprendre. Je me sens idiot. Idiot parce que je fais toujours des erreurs alors que je ne devrai pas. Je suis désolé de te faire subir autant de choses alors que tu ne le mérites pas. J’ai de la chance de t’avoir, mais je ne sais pas si je pourrai en dire de même pour toi ». A-t-elle de la chance de l’avoir ? Ou de la malchance ? Il ne sait pas. Parfois il se demande ce qu’elle aurait fait sans lui, ce qu’elle serait devenue, avec qui elle aurait été. Mais chaque fois il n’arrive pas. Il n’arrive pas à l’imaginer autre part qu’à ses côtés. Par égoïsme. Par jalousie. « Je suis désolé de t’avoir fait attendre Hera. Mais je ne te ferai plus attendre, c’est promis », du moins il va essayer. Il a compris maintenant. Il peut tenter de faire autrement. Il serre légèrement les mains de sa bien-aimée, répondant enfin à sa dernière question, « jamais Hera ». Non jamais il ne pourra se résoudre à la quitter si ses parents exigent de lui qu’il la quitte. C’est bien la seule chose qu’il ne pourrait pas. C’est bien la seule raison pour laquelle il s’opposerait aux demandes de ses parents. « Je ne peux pas l’imaginer Hera. Je ne veux pas l’imaginer. Et de toute manière, ça n’arrivera pas. Quoiqu’il arrive Hera, et entends le bien, enregistre le bien, je ne pourrai pas me résoudre à te laisser parce qu’on me le demande. Ça m’est impossible. Et le simple fait de le penser me torture l’esprit. Tu es bien la seule raison pour laquelle je m’opposerai à mes parents Hera. La seule ». Et alors qu’il finit sa phrase, il vient la prendre dans ses bras, la serrant contre lui, craignant soudainement qu’elle ne disparaisse. « Jamais je ne pourrai te laisser. Jamais . . . . ».
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Mer 13 Déc - 22:39
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
I need your love
☆ Hyera ☆
Torrent des sentiments, ma langue s’était emportée. Les mots, j’avais déversé me dévoilant spontanément des tourments dont mon inconscient semblait s’être jusqu’à lors bien gardé de me cacher. Telle se révélait ainsi l’origine de ce fardeau qui pesait si lourd, dans mon coeur et mon esprit, ces derniers temps. Plus que mon arasement, ma lassitude et mon trouble, ce fut mes peurs que je découvrais autant que je te les confessais. Devant toi, je me m’étais à nue, métaphoriquement, mais un effeuillage souvent bien plus difficile à accomplir que celui du corps. Plus que ma chair, je te dévoilais mon essence. Puisque c’était toi, je le pouvais, n’est-ce pas ? Puisque c’était toi, je le devais ? Un couple doit savoir partager, s’exprimer à coeur ouvert, autant dans la tendresse que la détresse. La première nous avait que trop délassés dernièrement. La seconde, je ne l’éprouvais que davantage chaque jour. Incapable de l’entendre, sourde oreille à ses appels, jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce que le vent les porte et les amplifie. Que le portail de mes lèvres, ils fassent céder. Et du son de ma voix s’en remettent à toi.

Le torrent s’assèche. À l’orchestre de son ruissellement, le silence succède. De nouvelles cascades envisagent s’écouler, au bord de mes yeux cette fois. Je maintenais les vannes fermées, mais une perle salée parvint à s’échapper. Mon coeur éreinté, mes mains tu pris entre tes doigts. La gorge nouée, mes dernières paroles me terrassèrent. Je les regrettais presque aussitôt. Effrayée par la réponse que tu pourrais leur donner. Cependant, n’était-il pas temps d’éclaircir cette fatidique vérité ? S’il en était ainsi, si ma place dans ta vie ne tenait qu’à un jugement de tes parents, voudrais-je continuer ? Aurais-je encore la ferveur de t’aimer, de m’accrocher, si je savais qu’un instant, tu serais susceptible de m’abandonner car tel serait l’ordre dont tu aurais été sommé ? Pourquoi ne me regardais-tu pas dans les yeux ? Pourquoi cet air malheureux et que le premier mot que tu exprimais fut désolé. Avais-je donc raison de le redouter ? Allais-tu me l’avouer ? Ne comprenais-tu pas que mon espoir se raccrocher à l’éventualité que tu réfutes cette angoisse que ne devrait avoir lui d’être ? Ne me fais pas ça. Ne me dis pas ça. Assume au moins… Ton regard relevé, t’apprêtais-tu à le faire ? À assumer que je n’étais qu’un objet ? Qu’une variable altérable ? Sus-tu lire la panique dans mes iris ?

Mais, tu n’abordas pas premièrement ce sujet. Malgré ma concentration pour t’écouter, ce semblant d’évincement ne fit qu’attiser mes craintes. Toute mon attention, je t’accordais néanmoins. Pendue à tes lèvres. Suspendue à tes mots, de ta langue tu détenais le glaive à même de me transpercer à ton gré. Toute ma défense, j’avais abaissé. Mon coeur et mes doutes dévoilées, me voici à ta merci, pleinement exposée aux paroles que tu prononcerais et à leurs conséquences. Cependant, tes excuses ne concernaient la possibilité de ton abandon. De cet échange, nous découvrions, nous apprenions de nos erreurs, à l’instar de celle que je te reprochais le plus : le silence, bien que je reconnaissais de n’en avoir été exempte. Alors, je retenais. Ce que je souhaiterais, je te le dirais. T’informer de mes sorties, de mes amusements comme de mes déboires, je le ferais. Je te préviendrais, le coeur léger, sans trop m’inquiéter, si ton engagement tu tenais. Si tes tourments, tu partageais. Je préférais savoir que tu fus perplexe par l’une de mes entrevues pour que je puisse t’en rassurer. Et j’écoutais. J’effaçais ma susceptibilité de t’entendre acquiescer à ma vulnérabilité. Ma fierté l’admettait difficilement. Cependant, en ce moment, c’était bien que tu en prennes conscience dont j’avais besoin. Je me voulais roc inébranlable, mais malheureusement, je me faisais humaine. Les dieux eux-même ne s’avérait à l’abri des aléas des sentiments. Si j’avais l’âme guerrière à toujours mener bataille, je ne révélais pas exempte d’un talon d’Achille, le mien se situant dans cet organe battant. Parce que malgré la glace, je n’avais pu me résigner à refuser d’aimer. Parce que malgré mon pragmatisme, j’aspirais encore à me faire petite rêvant à l’amour et au prince charmant. Ce trésor de mon âme se dressait comme mon havre de paix dans un monde si impitoyable.

Je voulais croire à l’amour comme je voulais te croire lorsque mon ultime peur, tu évinças. Lorsqu’enfin, pour réchauffer mes épaules frémissantes, tu me pris dans tes bras. Je me serrais à toi. Je m’abandonnais à toi. Existait-il plus doux sentiment que celui de t’appartenir ? Conviction d’antan, ne la ressentais-je plus aussi pleinement dans le présent ? Alors, de mes petits bras, je t’entourais. Un peu plus fort, je me blottissais. À la recherche d’une chaleur qui s’amenuisait. Mon oreille contre ton torse, les battements de ton coeur j’écoutais. Dans un souffle, gorge nouée, je te murmurais : « Promets-le moi… » Que jamais tu me laisserais. Que jamais tu ne m’abandonnerais. Deux aimants, deux amants hantés par le même spectre : celui de la solitude. Sensation de vide laissée par l’absence et la séparation. Temps que nous serions ensemble, nous nous en préserverons l’un l’autre. Nous ne nous l’infligerions l’un l’autre. Je te l’avais dit. Je te croyais. Quoi que tu me dirais, je le croirais, car je le voulais. Je voulais te croire. Peut-être aurais-je déceler l’erreur dans ma conjugaison. Cette foi n’aurait-elle pas dû être innée et non forcée ?

Le temps fila, tandis que je prolongeais de longs instants cette étreinte tout contre toi. Je ne craignais de te voir t’échapper. Je n’appréhendais de te perdre. Je souhaitais seulement profiter, savourer ces précieux instants au plus près de toi. M’emplir de ta personne, regagner de cette force, de cette énergie qui ces derniers temps commençaient à me faire défaut. La preuve était là, il ne me manquait que toi. Ta seule présence ravivait ma flamme. Au bout d’un moment, je finis par rompre ce temps figé. Tout doucement, je m’écartais. Je m’éloignais. Mais mes mains vinrent se déposer sur la tienne. D’une voix sereine, bien qu’encore emprunte de ma précédente fébrilité, je t’incitais à m’accompagner : « Allons nous asseoir. » Par la main, je t’entrainais, d’un pas lent et léger, comme si de ma plante, le sol je ne faisais qu’effleurer. Jusqu’à un sofa sur lequel nous installer, je t’emmenais. Là, je me tournais à demi vers toi. Dans chacune de mes mains, je conservais l’une des tiennes. Le coeur apaisé, le coeur aimant, le tien j’entrepris de panser : « La jalousie n’est pas un défaut Hyeon. Enfin, si, mais… » Évidemment que ce n’était pas une qualité, cependant, je ne la jugeais comme source de honte. Une main je lâchais pour en poser la paume sur ma gorge afin de me désigner : « Je suis moi-même extrêmement jalouse, et possessive, depuis toujours… » J’en ris légèrement, assumant pleinement ce travers qui se faisait souvent étendard de mon caractère. « On ne me dira jamais assez à quel point je porte bien mon nom. » À croire que les prédictions sur ma naissance ne s’était trompée. Me prénommer comme la redoutable déesse fut en tout cas des plus avisés. « Cependant, je ne vis pas ce feu comme une faiblesse ou comme une honte, Hyeon. » Tendrement, les yeux posés sur toi, je te souris. Ma main échappée te revint. Mes doigts renouèrent avec les tiens. « Tu n’as pas à avoir peur. Oui, ce genre de sentiments peuvent nous consumer, mais surtout si on les garde pour soi, qu’on ne les partage pas. » Dans les ténèbres du silence et de l’oubli forcé, ils accroissent et nous rongent. Inexorablement, ils se ravivent et explosent dévastant tout sur leur passage. Toi qui avait depuis si longtemps et tant renfermé, tu avais de bonnes raisons d’être effrayé. À l’instar des larmes, à l’instar de ma propre déferlante précédente, lorsque les vannes s’ouvraient, que la pression était trop forte, le barrage menaçait souvent de céder. Mais je serais là pour t’aider. « Exprime-moi tes inquiétudes pour que je puisse les apaiser. Certes, je risque de m’énerver mais me savoir indignée que tu puisses douter, ne peut-il pas t’aider à être rassuré ? » Ce fut au tour de ma seconde main de lâcher la tienne, mais cette fois-ci pour s’élever à ton visage. Se déposer sur ta joue, effleurer ta peau du bout de mon doigt. « Dis le moi, quand tu as besoin que je te dise les mots que tu souhaites entendre. » Si la subtilité ne te réussissait. Si l’à demi mot, tu ne maitrisais pour que je te comprenne, tu étais tout en droit de le réclamer ouvertement, directement. « Si à ton coeur, tu veux que je rappelle ô combien je t’aime… » De quelques centimètres, je me rapprochais. Vers toi, je me penchais. D’un baiser, je te l’attestais. Promesse scellée de nos lèvres, jamais je ne me lasserais de goûter aux tiennes. Fragment de ton être délicieux, je le prolongeais, encore un peu. Je le gravais dans la mémoire de mes sens, aussi fort que s’il avait été le premier ou le dernier. Si fort car chaque morceau de toi était précieux.

Douceur d’un plaisir éphémère, la communion de nos lèvres prit fin. Je me redressais. Je m’écartais, mais de ton visage, ma main, je n’ôtais comme si j’inscrivais sous mon touché la perfection de tes traits. « Je te mentirais pas quant au fait que tu sois… faible. Je peux, je veux être ta force. De toi, je n’ai pas besoin que tu m’insuffles bien davantage que le simple fait de t’exprimer. Te tenir à mes côtés, me prendre par la main, me prendre dans tes bras… Je veux juste que tu sois là. » Que tu ne me laisses dans l’absence ou le silence. Que tu puisses être à la fois si près et si longtemps de moi comme au cours des derniers mois. Séparés à proximité, existait-il une torture plus cruelle que celle-ci ? Peut-être cette situation te semblait plus sécuritaire mais, je ne savais combien de temps encore, je le supporterais. Tu n’étais pas la figure de l’homme solide. Ou plutôt, si, juste en apparence, alors que derrière ton masque se révélait un homme blessé, mal assuré, perturbé par ses propres exigences à son égard. Tu ne pouvais devenir en un claquement de doigt, un petit ami, un fiancé parfait, car c’était pour toi, une première fois. « Si tu veux devenir plus fort, tu dois apprendre, tu dois accepter de ressentir. » Ma main quitta finalement ton visage et descendit jusqu’à ton coeur. Au creux de ma paume, je pus sentir résonner ses battement. « L’amour, ce n’est pas toujours que du bonheur et de la chaleur, parfois, c’est aussi de la douleur. Des doutes, voire de la fureur… » Parce que parfois, on se blessait, sans le vouloir. Parce qu’on hésitait à communiquer et ne causait que davantage de dégât. Parce qu’on aimait et que l’ardeur de notre volonté à bien faire nous rendait maladroit. Que de chacune de nos erreurs l’autre pouvait souffrir si on ne les dissipait pas. « Pour être fort, il faut avant tout les exprimer pour mieux les contrôler. » C’était tout autant un apprentissage qu’un combat que de gérer ses émotions. Tout ce temps, tu n’avais fait que fuir, que retarder une échéance inexorable en les rangeant au placard. Désormais, il serait temps d’ouvrir progressivement les portes de cette armoire renfermant tout ces maux, ces tourments, ces ressentiments que tu craignais. Tu l’avais déjà fait, je le savais. Le verrou de la serrure tu avais tourné en te laissant aller à m’aimer. L’amour sera ta plus grande force. Je serais dans ta lutte, ton épée et ton bouclier. En retour, je te demanderais seulement d’être mon refuge. Celui auprès duquel, je pourrais toujours me sentir aimé et en sécurité. « Peut-être ne t’étais-je pas donné non plus les occasions de te mettre à l’épreuve, non pas vis à vis de nous, mais de toi-même. » Sans doute avais-je en effet mes torts. Parce que je te connaissais, parce que je t’aimais, t’aurais-je quelque peu surprotégé ? Oscillant constamment entre l’envie de t’emmener en avant et celle de ne aspirer à te dénaturer. « Parce que je connais tes faiblesses, je n’ai que trop voulu te préserver, te protéger. Peut-être fut-ce un temps utile, mais nous ne pouvons continuer. » Nous aussi, notre couple, nous devions avancé. Nous devions évolué pas à pas. L’un comme l’autre, individuellement et communément. « Moi aussi, je n’en ai que trop gardé pour moi. » Derechef, ma gorge se noua. La mélodie de ma voix si sereine se fit plus fragile. Une oreille aussi aiguisé aux sonorités que la tienne ne saurait manquer de le remarquer. « Il y a des choses que je ne t’ai dit, pour te les épargner… » Des choses passées, qu’il me serait plus aisé de continuer à reléguer au stade du révolu. À laisser dans l’oubli. Cependant, dans mes souvenirs, elles restaient incrustées. « Par mon silence, j’ai l’impression de t’avoir menti… » Les mois avaient eu beau s’écouler, je n’étais parvenue à me défaire de toute culpabilité à ton égard. Celle de ne t’avoir informer. Celle de ne t’avoir permis de me protéger comme je te reprochais de ne l’avoir fait. Celle d’avoir autant attendu que redouté que tu parviennes à lire entre ces lignes aux notes inavouées. « Avec mes précédents colocataires, justement, il s’est produit quelques incidents… » Je ne savais pourquoi, mais j’avais le pressentiment que le moment était venu de t’avouer ce que j’avais précédemment tant préféré te cacher. Souhaitais-je te montrer l’exemple d’un coeur ouvert et d’une langue déliée ? Me repentir pour mes mensonges par omission ? Te mettre face à ta première épreuve pour apprendre à manifester tes ressentiments, car assurément, tu n’en serais content. Puisque nous en étions à ouvrir les vannes, n’était-ce pas tout simplement l’occasion de tout vider ?  
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Dim 17 Déc - 14:03
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
That's my heart
☆ Hera & Hyeon ☆

Hyeon se sent quelque peu apaisé, son souffle devenant plus lent, son cœur se ravivant d’une douce chaleur, devenant moins fébrile à l’idée de perdre son double. Il sait que c’est derrière eux, du moins il l’espère. Maintenant les choses ont été dites, verbalisées, il ne reste plus qu’à faire des efforts, à essayer d’être celui qu’elle désire réellement qu’il soit. Il ne dit pas qu’il ne va pas être lui-même, au contraire, c’est là sa demande, qu’il soit lui, sans honte de ses sentiments, sans filtre quant à ses pensées. Il sait que c’est ce qu’elle veut le plus, qu’il s’exprime, quel que soit les circonstances, quel que soit ce qu’il pense, il doit le lui dire. Il ferme délicatement les yeux pour les ouvrir quelques secondes après, la fixant de son regard intense, sourire aux lèvres. « Je te le promets », une promesse qu’il est, sur le moment, certain de tenir. Il sait pertinemment qu’il ne peut l’abandonner, que ses parents le lui demandent ou non. Il y a des choses auxquelles il ne peut désormais se séparer même si on le lui ordonne, même si ses parents lui mettent, comme à leurs habitudes, une certaine pression. C’est elle ou personne. C’est elle contre tout le monde. Alors oui, il va tenir parole. Du moins c’est ce qu’il pense. Pour lui c’est facile. Simple. Parce qu’il n’envisage pas une seule seconde d’être loin d’elle, de ses yeux là. Il sait qu’il va rester à ses côtés. Il le sait et pourtant . . . Il pose ses lèvres contre les siennes, dans un rapide mais doux baiser, comme pour officialiser sa promesse pour qu’elle en soit certaine. Il la suite ensuite, s’installant à ses côtés, ses mains toujours dans les siennes, alors qu’elle s’exprime sur ses dires d’avant. Il grimace légèrement en l’entendant dire que la jalousie n’est pas un défaut. Il en doute. Pour lui, c’en est un. Certes un défaut qui peut en ravir certaines mais un défaut quand même. C’est un défaut qui a la capacité de détruire un couple, de le réduire à néant et c’est ce qu’il craint le plus. Bien sûr il sait aussi que tout couple normal passe par ces étapes. La jalousie est quelque chose qu’il ne peut malheureusement maitriser et à laquelle il doit simplement faire face et accepter. Il sait qu’il ne peut pas la supprimer entièrement. Que c’est un sentiment qui restera présent, à jamais. Mais quand même, il en a peur. Terriblement peur. Pour lui c’est le pire des défauts qui puissent exister sur terre. C’est pour cette raison qu’il n’apprécie autant pas sa compagnie. La présence de ce défaut. Il ne peut qu’en même s’empêcher de sourire lorsqu’elle précise qu’elle porte bien son nom et qu’elle est elle-même possessive et jalouse. Il le sait. Du moins il l’a appris tout récemment et encore aujourd’hui. Il sait qu’elle est comme lui, et qu’elle ressent probablement les mêmes choses concernant la jalousie. Il inspire profondément, hoche de temps en temps de la tête, comprenant les paroles de sa bien-aimée et le sens que celles-ci peuvent prendre. Il comprend parfaitement qu’il a le droit d’être jaloux et que c’est justement en cachant ce défaut qu’il risque de la perdre. Il entend sur cette information qui le tétanise et l’attriste. Il se laisse donc bercer par les paroles de la jeune femme, se sentant intérieurement mieux, et prêt à affronter tout ce qui peut se trouver sur son chemin, dévoilant ainsi ses états d’âme à Hera, cessant de se cacher à travers un visage neutre, presque plat. Il profite alors du baiser qu’elle lui donne, fermant quelques secondes les yeux, tout son être s’apaisant, après avoir connu l’orage. « Tu as raison Hera » dit-il en s’éloignant de la jeune femme, la regardant d’un regard intense, « je vais essayer désormais de t’exprimer tout ce que je ressens et pense. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours eu le sentiment que la jalousie était néfaste et que je n’avais pas le droit de l’exprimer. J’en avais même l’interdiction », mais peut-être est-ce quelque chose de profondément ancré en lui, dont il n’a plus de souvenir. « Mais maintenant je sais, grâce à toi. Et sache que je suis particulièrement jaloux et que tu risque d’être surprise. Je n’aime pas quand les hommes s’approchent trop de toi, ni même lorsqu’ils t’adressent la parole pendant des heures, voir même des minutes. Je n’aime pas quand les autres hommes te regardent avec leurs yeux éblouis, semblant réclamer quelque chose. Je n’aime tout simplement pas tous ces hommes autour de toi. Mais je sais . . . que tant que je suis là ils ne t’approcheront pas trop », dit-il en essayant de conserver une certaine confiance en lui alors qu’en vérité il tremble intérieurement qu’elle puisse croiser le chemin d’un autre. Mais il ne peut pas empêcher tous les hommes autour d’elle de s’en approcher. Il le sait.

Il baisse de nouveau les yeux, comprenant les paroles de la jeune femme, honteux de ne pas avoir su de suite comment s’exprimer et surtout comment se comporter, mais il sait désormais qu’il peut compter sur Hera pour avoir du soutien et de l’aide en tant que parfait petit ami, parfait fiancé et voir, certainement, parfait mari. Elle est sa béquille mais il ne veut pas non plus se reposer uniquement sur elle. Il veut apprendre, grandir et il le fera, c’est certain. Il veut la surprendre, jour après jour, qu’elle réalise qu’il a bien grandi. Il inspire profondément réalisant à quel point elle a raison. Il est vrai que l’amour, le fait d’être en couple ce n’est pas que joie. Ça ne peut pas être que ça. Il faut quelques périples, quelques disputes, des bas comme des hauts. Il réalise à quel point cela peut être tout aussi bien dans un couple et que cela prouve davantage qu’ils sont en couple. « Ce n’est pas de ta faute Hera. Tu ne m’as pas empêché de m’exprimer, je mettais mes propres bâtons. C’est de ma faute. J’ai encore du mal à m’exprimer, et surtout exprimer mes émotions, mais je ferai un effort, parce que je sais que c’est essentiel, pour toi comme pour moi. Je sais que c’est le ciment de notre couple. Je ne vais plus me cacher par crainte que tu me vois davantage comme un être faible. J’ai compris que c’était important. Je ne referai plus les mêmes erreurs », du moins il l’espère. Il espère grandir et apprendre jour après jour, mais ce qu’il se passe de toute manière pour le moment. Plus il avance aux côtés de Hera et mieux il apprend.

Son sourire disparaît au fil des secondes lorsque la jeune femme continue sur sa lancée, lui expliquant, progressivement, qu’elle lui a menti, qu’elle ne lui a pas tout dit. Il prend peur, ses doigts se crispent, son corps aussi. Son cerveau s’arrête quelques secondes de fonctionner, son regard s’assombrissant légèrement. Par réflexe il s’écarte de la jeune femme, ses mains lâchant celles de la jeune femme, « co . . . comment ça ? ». Il la regarde, encore et encore, essayant de décrypter ce qu’elle s’apprête à lui dire. Et alors le cerveau de Hyeon finit par fonctionner à deux à l’heure, des centaines, des milliers, de pensées venant parasiter son esprit, lui donnant brusquement quelques maux de tête. Qu’est-ce qu’elle veut dire par quelques incidents ? Hyeon essaye de ne pas trop s’imaginer de choses mais il ne peut s’en empêcher. Il sait que ça ne peut pas être les pensées qu’il a actuellement dans son esprit. Il sait que ce n’est pas possible. Du moins il l’espère. Jamais elle n’aurait fait quoique ce soit avec ses colocataires de chambre n’est-ce pas ? Elle n’aurait pas réagi ainsi en apprenant la nouvelle sur lui et son amie d’enfance ? Elle aurait été soulagée, comme pour se déculpabiliser. Mais contrairement à elle, pour lui il ne s’est réellement rien passé. Quoique, il ne doit pas tirer trop vite de conclusions. Peut-être qu’il ne s’est rien passé aussi. C’est probable. Mais la manière dont elle le dit ne le rassure absolument pas. « Dis moi tout Hera. Le fait que tu me dises ça ne me rassure pas, surtout en laissant un tel blanc. Je te fais confiance et je doute que tu puisses mentir sur des choses . . . », il se tait réalisant qu’à ce rythme il ne va pas parvenir à en savoir plus. Il revient alors sur les propos d’avant, repensant aux moments où elle se disait faible, réalisant alors qu’elle a peut-être eu un acte de faiblesse. Mais avec tous ses précédents colocataires ? Non. Jamais. Impossible. Il ne sait pas s’il veut l’entendre ou pas. « Attends . . . », il inspire profondément, portant sa main contre sa poitrine, se préparant à entendre ce qu’elle a à lui dire. « Dis-moi tout. Je veux tout savoir ». Il finit par reprendre ses mains entre les siennes, la regardant attentivement, prêt à tout encaisser. Tout entendre. Surtout si elle lui dit la vérité.
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Sam 23 Déc - 23:34
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
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☆ Hyera ☆
Pus-tu le voir, ce léger sourire touché et un soupçon espiègle lorsque ta jalousie, tu reconnaissais ? Soupçonnais-tu à quel point, cette facette de ta personnalité me plaisait ? M’en étoufferas-tu un jour ? La mienne te ferait sans doute suffoquer avant. Certes, nous devrons apprendre à la tempérer, un minimum. Nous étions tous deux autorisés à discuter avec des personnes de sexe opposé et peut-être, sans doute, avais-je agi plus d’une fois avec un peu trop d’insouciance ? Ou plutôt, me méfiais-je des mauvaises interprétations des apparences, cependant mon tempérament fonceuse et obstinée l’emportait. Alors pour toutes ses situations, si tu le voulais, je te préviendrais seulement que tu n’as nulle inquiétude à avoir. Nul ressentiment à éprouver car tous ses hommes dont les regards se posant sur moi t’insupportaient, tu devais les considérer de haut. T’enorgueillir d’être le seul à pouvoir posséder cette femme qu’ils désiraient. Ne t’avais-je pas déjà dit un jour, sur le ton de la plaisanterie certes, que je parvenais à accepter toutes tes admiratrices ainsi ? Si parfois, je grinçais bien encore des dents, je pensais ensuite de la sorte pour me contenir. Me rassurer. Même si à force de ton silence, tu avais malgré toi ébranlé mon assurance…

Néanmoins, tous ces malentendus, tous nos maux, n’étions-nous pas parvenus à effacer ? Simplement en discutant, en partageant, en s’ouvrant encore un peu plus nos coeurs, l’un à l’autre, pour les désagréments aussi. Temps que je serais à côté de toi, je veillerais sur toi. Même éloignés, tu pouvais, tu devais savoir apprécier et savourer ce sentiment d’être aimé. Puisque j’étais là, tu pouvais envisagé d’avancer sans avoir à être apeuré. Je te l’avais confessé, je n’étais moi non plus pas infaillible, juste un peu plus solide. Je serais ton pilier, sur lequel te reposer. Un solide rocher auquel t’accrocher. Ta reine dans les bras de laquelle, tu pourrais à tout moment te réfugier. Que tu sois accablé par la fatigue, le doute, la pression qui pesait sur tes épaules, ou tout simplement dans un désir de chaleur dont ton coeur avait été tellement affamé qu’il avait presque oublié la douceur. Étais-je parvenue à te l’insuffler ? Pouvais-je croire en la flamme que j’aimais à penser avoir réveillé ? En écho à celle qui dans mon coeur crépitait grâce à toi. Peut-être que ce soir, ces derniers temps, sur elle le vent avait soufflé mais sois en rassuré, en rien elle n’avait diminué. Au moins, mes mots semblaient être parvenu à te toucher. Ton coeur avait-il pu être apaisé ? À l’instar du mien, suffisamment pour se doter du courage de m’avancer à t’avouer des secrets que je n’avais que trop longtemps te cacher. Par mon silence, j’avais en conséquence décuplé, et ma faute et ma culpabilité.

À peine avais-je amorcé le sujet, que je ne sus que trop comment interpréter ta réaction. Allais-tu te fâcher ? Me lâcher ?  « Eh bien… » Je me maudissais d’avoir cru bon de t’en parler. Outre la difficulté à dénouer ma langue, à mettre des mots sur les faits que depuis des mois, je refoulais, j’étais en proie à une forme d’effroi. Celle de ton jugement. De ton rejet. Perçus-tu ce léger tremblement qui me parcourut jusqu’au bout de mes doigts ? Et pourtant, ce fut avec un sourire, sourire factice comme mon expérience d’égérie – et de peste aussi – m’en rendait parfaitement maitresse, comme j’en crevais de douleur à te l’adresser, que vers toi ma tête, je relevais. « Enfin, tu sais les frasques chez les gumiho sont nombreuses ! T’étais-je déjà parlé de la fois où nous nous sommes infiltrés dans l’enclos des crocodiles au zoo ? Ou bien, l’expédition sur les toits dans la ville pour fuir la police ? » Voix prétendument guillerette au travers d’une gorge nouée, mon regard se défilait. À l’instar de ma volonté. Exceptionnellement, je fuyais. Je tentais de me raviser, de reprendre ce pas de trop en avant que j’avais commis. « Tu as dit vouloir tout savoir, non ? » Je savais pertinemment ne pas prononcer les mots que tu attendais. Mais qu’attends-tu exactement ? Des vérités, des péripéties que tu ne saurais approuver, j’en avais des tonnes à te compter. Mais indéniablement aucune ne se reportait à l’un de mes anciens habitants de ma chambre. Et à propos de chambre, j’enchainais : « En tout cas, sache que si tu as vent de la nuit que j’ai passé dans la chambre d’un gumiho, je n’y ai pas fermé l’oeil un seul instant jusqu’au petit matin ! » Si délibérément, je tentais de noyer le poisson, d’amoindrir chacune de mes révélations parmi le flot du nombre en tout genre, voire peut-être de finalement détourner la conversation, cette fois-ci, je fus néanmoins sérieusement dans mon intention de pallier à toute médisance qui pourrait parvenir jusqu’à tes oreilles. Précautionneuse mais maladroite, je l’entendis moi-même, alors, aussitôt, je corrigeai : « Je veux dire que nous avons travaillé sur un montage toute la nuit ! Il ne sait rien passé, rien ! Et il ne se passera  jamais rien du tout avec lui ! » Devant moi, mes mains j’avais levé pour appuyer ma négation. Puis dans un soupir, tout mon aplomb retombait. Je pouvais lire dans tes yeux comme je m’empêtrais.  J’en avais trop dit précédemment pour faire machine arrière. « Je m’égare ! Pourtant, je te dois la vérité… » Quelques instants, mon regard demeura baissé. De mes mains juste auparavant dérobés, j’envisageai de venir reprendre les tiennes. Finalement, je me ravissais et sur mes propres cuisses, les reposais. Je redoutais que trop de voir les tiennes s’extraire à mon toucher. Me refuser ce contact auquel j’aurais pu me raccrocher. Une rupture qui me ferait tomber dans le gouffre. Alors, seule, j’affronterais ton jugement, en priant pour qu’il soit compréhensif : « Commençons par Sung Wook… » Profonde inspiration, j’ancrais mon regard dans le tien. Je ne faiblirais pas. Je te dirais tout. Alors même que je pouvais déceler cette étincelle d’aversion de ta part à l’égard de celui dont je venais de prononcer le nom. Comprendrais-tu ô combien ton mépris, je le partageais. « Tu as sans doute entendu parler de son départ de ma fraternité. » Début de l’été, évènement coïncident avec mon avènement en tant que présidente, il ne s’était pas produit sans de bruit. « Des rumeurs ont raconté que je l’avais viré, ce qui n’était pas très loin de la vérité. » Lui et moi ne seront jamais d’accord sur ce fait. Si je prônerais bien fièrement son renvoi, l’orgueil de cet ordure préférait prétendre s’en être allé de son propre chef. Son départ fut bien le seul point où lui et moi ayons un jour été d’accord. « Nous sommes effectivement assez méchamment disputés, et tout ça a commencé en public… » Tu devais savoir que joute verbale, subtile pour ma part, plus grossière de son côté, il y avait eu lors d’un évènement promotionnel où lui et moi devions collaborer. « Par la suite, il m’a entrainé avec lui et m’a… » N’était-ce pas stupide de te le dire ? N’allais-tu pas t’énerver inutilement ? N’allais-je seulement pas te blesser ? Honnêtement, je ne savais véritablement quel aurait été le meilleur comportement, et à présent, j’avais plus d’autres choix que de t’en informer : « Embrasser de force… » Sur mes lèvres, les doigts de ma main droite s’étaient déposés. Cherchais-je à te les cacher ? Pour ne pas qu’elles te dégoutent ? En voudrais-tu encore ? Serais-tu écoeuré de m’avoir encore embrassé après que j’eus été souillée de la sorte ? Car c’était ainsi que je le considérais. Que je le ressentais. « Je ne voulais pas ! C’est bien pour ça qu’il a fait ça ! Pour se venger ! Pour m’atteindre ! » Ma main retombée, avec vigueur, je me défendais. Avec ferveur et sincérité, les traits presque déformées par l’anxiété que tu puisses penser qu’il en fut autrement. Puis, je soupirais. « Je ne sais même pas pourquoi je te le dis, cela ne sert à rien… » Une partie de moi prônait que j’aurais mieux fait de me taire, l’autre pensait que j’aurais dû te le dire depuis bien longtemps. Au final, à ne t’en informer que tardivement, ne choisissais-je pas le pire ?

Alors que je m’étais insufflée la conviction de ne pas éviter ton regard un seul instant, brièvement, instinctivement, mes iris avaient décroché pour s’incliner vers le bas. « Je t’en supplie, Hyeon, ne m’en veut pas pour quelque chose que j’ai subi… » J’espérais que tu m’accorderais cette supplication, cependant, je ne te laissais le temps ni de la formuler, ni de la rejeter. Pas encore. Mes yeux relevés, de mon index posé devant tes lèvres, je te signifiais de ne pas répondre maintenant. De m’écouter encore un afin que tes mots et leurs conséquences ne m’interrompent dans ma lancée. « Il y a eu Seyun aussi. » Et là, c’était bien le plus dire à raconter. Je ne savais par où commencer. Comment l’exprimer. Je brûlais encore de rage à son encontre. Je souffrais de cette humiliation. La peur me frôlait autant que la haine m’animait. J’ignorais ce que tu pus lire dans mon regard. Si ce fut une amertume vengeresse ou de la détresse. Néanmoins, pour me prononcer à son sujet, il me fallait m’armer de toute ma fermeté. « Avec lui aussi, je me suis disputée, violemment. Beaucoup plus violemment… » Jusqu’au mon cou, j’amenais ma main. « Te souviens-tu de l’hiver dernier où je portais constamment écharpe ou col roulé ? De cet hématome non loin de ma tempe que j’ai dit mettre fait en me cognant ? » C’était lui. Le comprendrais-tu sans m’imposer la pénibilité de le prononcer ? Je déglutis, incapable d’en narrer davantage à ce sujet. Ou peut-être que si dans une vaine tentative de panser ma fierté : « Mais rassure-toi, on ne me bat pas comme ça impunément ! » lançais-je presque sur un ton que j’aurais voulu léger. « Je n’ai eu que des hématomes tandis que lui, il y gagna un poignet fracturé et l’empreinte de mes dents incrusté dans la chair de son oreille ! » Un piercing exclusif, n’était-ce pas ? J’eus beau entamer l’esquisse d’un sourire, je me doutais bien que tu te trouverais à rire à tout ceci. Alors, mes semblants de légèreté, je laissais retomber. Seule ma profonde sincérité affectée, je laissais s’exprimer : « Je te demande pardon, Hyeon. Je n’ai osé t’en parler sur le moment, et plus le temps passait plus cela perdait de son sens que de te mettre devant un fait accompli remontant à plusieurs semaines, plusieurs mois. » Plus je repoussais l’échéance et plus je rendais les choses difficiles. « Je ne voulais pas que tu sentes inutile et impuissant. Qu’à cause de ces incidents, qu’à cause de moi, tu t’accables d’être faible. » Pour qui de nous deux l’avais-je fait ? Pour te protéger ? Pour ne pas être celle qui te tourmenterait ? Je n’étais jamais parvenue à trancher qui du silence ou du partage représentait la plus grosse erreur. « J’ai été assez forte pour l’endurer, Hyeon. Je ne sais si jusqu’à présent, j’ai eu tort ou raison de t’en préserver. Cependant désormais, je crois que je te dois l’honnêteté de te le dire… Que, si tu m’accordes ton pardon, tu puisses me dire si oui ou non, la prochaine fois, tu seras celui auprès duquel, je pourrais me réfugier. » Ou si tu ne te sens pas encore les épaules pour soutenir les aléas qui rythment ma vie. Si tu préfères te terrer dans l’ignorance et l’indifférence plutôt que d’affronter. Si te tendre la main dans un appel aux secours signifierait la diriger vers le vide, ou un fantôme, présent en apparence mais vide de contenance. Je te demandais cette nuit, de faire un pas de plus en avant. Un pas autant pour moi que pour toi.  
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Ven 5 Jan - 15:45
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
That's my heart
☆ Hera & Hyeon ☆

Doit-il craindre que sa belle ait préféré l’amusement auprès d’autres personnes qu’à ses côtés ? Manque-t-il simplement d’ouverture d’esprit ? Ne lui apporte-t-il pas assez de plaisir ? Est-ce à cause de sa posture de bourge qu’il ne parvient pas à oublier ? Ses comportements parfois trop sérieux ? Il est vrai qu’il se sait ennuyant, peu attrayant à part par son physique et l’aura qu’il dégage par ses qualités de pianiste, mais outre cet aspect, il n’est pas amusant. Du moins pas pour la définition de la plupart des personnes. Il écoute donc sa bienaimée, l’air quelque peu abasourdi, clignant maintes fois des yeux pour essayer d’enregistrer ce qu’elle vient de lui annoncer. Les crocodiles ? La police ? Comment ça ? Pourquoi n’en a-t-il jamais entendu parler ? Pourquoi personne n’est venue lui annoncer que sa petite amie s’amusait sans lui, dans des aventures dangereuses, se heurtant même à la police. Il n’en croit pas ses yeux, ou du moins son ouïe. Elle ? Hera ? Vraiment ? Elle a fait tout ça ? Toutes ces catastrophes ? Sans même lui en informer ? Sans même . . . Il ne sait pas comment le prendre. A vrai dire il n’a pas envie de prendre toutes ces informations, ayant l’horrible sensation de ne rien connaître sur sa vie, sur son véritable caractère. Quoique . . . en y repensant cela ne l’étonne guère et ce n’est pas le fait qu’elle l’ait fait qui le gêne réellement mais le fait qu’elle ne lui en a jamais parlé alors que ce sont des choses, des actions, qui appartiennent à sa vie, qu’elle devrait partager auprès de son petit ami. Mais elle ne l’a pas fait. Pourquoi ? C’est la question principale. Pourquoi n’a-t-elle pas eu le courage de le lui dire ? Est-ce lui le problème ? Ne peut-elle pas se confier à lui sur ce type de choses ? A-t-elle peur que son regard change ? Ou n’est-il pas assez . . . Il chasse ces quelques pensées de son esprit, essayant de les oublier ou du moins de les mettre de côté. Et alors qu’il croit en avoir déjà assez entendu, cela continue. Elle parle d’une chambre, d’une nuit, avec un autre Gumiho, son cœur se serrant, saignant de toute part. Elle lui fait des reproches sur des choses qu’il n’a pas fait et elle . . . n’est-ce pas pire ? De toute manière qu’est-ce qui est pire ? Il ne le sait pas. Il ne le sait plus. Finalement il ne veut pas savoir. Il ne veut pas l’entendre parler. Mais en même temps, il ne peut l’interrompre. Incapable de dire quoique ce soit, se contentant de la regarder, de l’écouter. Et de nouveau un coup de poignard. Fatal cette fois-ci. Ses jambes manquent de se dérober. Ses yeux s’imprègnent d’une profonde colère, et d’une profonde tristesse. Alors c’est ça la douleur lorsque l’on apprend que l’on a été trahi par l’être aimée ? Une plaie si profonde qu’elle lui coupe tout souffle, qu’elle se transmet tel un poison dans sa chair, comme dans son âme. Son cœur s’assombrit et son âme avec. Elle a embrassé un autre. Certes c’est un autre qui l’a fait mais tout de même. Elle ne lui a plus parlé à cause d’une rumeur et lui il apprend . . . ça. Alors que doit-il faire ? Cesser de lui parler ? Rompre les fiançailles. Il rigole entre ses dents, serrant ses poings, sentant une vague de colère l’envahir. Jamais il ne s’est énervé. Jamais il n’a ressenti une telle colère. Jamais il n’a eu l’impression qu’il serait capable d’user de violence. Jamais . . . Et pourtant, aujourd’hui est un autre jour. Il aurait préféré qu’elle le lui dise avant. Sachant que cela date de bien longtemps, et que ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle le lui annonce. Elle va lui apprendre quoi d’autre ? Qu’elle n’a finalement pas si rien fait que ça dans la chambre de cet individu ? Qu’ils sont allés plus loin ? Et elle va lui donner l’excuse qu’elle n’était pas certaine que leur relation allait autant aboutir, c’est ça ? N’est-ce pas ce que les femmes disent à leurs compagnons lorsqu’elles ont fait un acte de trahison ? Essayant de se rattraper en disant qu’elle les aime, que ce n’était rien, que ça ne comptait pas ? Mais alors pourquoi le lui cacher ? A lui ? A sa place, il l’aurait fait tout de suite, et il n’aurait pas attendu car attendre c’est donner de la signification à ce baiser. Ce baiser qui n’était pas si innocent et forcé que ça. Un couple n’est pas censé se faire confiance ? N’est-il pas censé se dire tout ? Jusqu’au moindre détail, quitte à blesser l’autre ? D’une certaine manière elle l’a trahi. Trahi en n’ayant rien dit, baisé forcé ou non. Elle l’empêche alors de répondre à sa question qu’il n’a de toute manière pas envie de répondre. Et elle lui dit encore. Une chose. Une chose toute aussi horrible que le baiser. Qui le glace. L’horrifie. Sa rage grognant de nouveau. Une rage contre elle, contre eux, contre lui. Parce qu’il ne l’a pas remarqué. Parce qu’il n’a pas fait plus attention que ça à ce fameux hématome. Alors qu’il aurait dû le faire. Alors qu’il aurait dû veiller sur elle. Mais il ne l’a pas fait. Pas assez bien. Il se sent alors démuni. Impuissant. Et encore une fois la même question revient : Pourquoi ? Pourquoi ne pas lui avoir dit tout ça, avant ? Pourquoi avoir caché autant de choses ? Parce qu’il est faible ? Parce qu’il n’est pas à la hauteur ? Parce qu’elle avait peur qu’il la fuit ? Pourquoi ? Et elle a beau essayé de lui donner des réponses, il ne comprend tout de même pas. Ou alors il ne veut pas voir. C’est trop de choses en peu de temps. Il ne peut pas tout prendre. Elle lui en demande trop. Certes il a demandé à tout savoir, c’est sa faute, mais il ne pensait pas devoir supporter tout ça. Il ne pensait pas que ça pouvait être autant.
« Je ne peux pas non » finit-il par dire, la voix tremblotante, manquant de justesse de s’en aller, de fuir cette soirée, de la fuir elle, et tout ça. Face à elle il se sent stupide. Idiot. Impuissant. Honteux. « Pourquoi . . . pourquoi tu me fais sentir si . . . si . . . », il n’ose même pas le dire, ne trouvant pas le terme adéquat. Il ne peut pas lui pardonner. Pas encore. Mais il l’aime, et c’est ça le problème. Il se sent d’autant plus idiot à l’aimer. Encore. Et à vouloir lui pardonner, mais ne pas pouvoir encore. « Comprends moi . . . mais je ne peux pas. Pas de suite. C’est trop de choses. Et je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi tu ne m’as rien dit avant, pourquoi tout d’un coup. Tu dis que ce baiser était forcé, et n’avait sûrement pas d’importance mais si c’était réellement le cas, pourquoi me l’avoir caché ? A moi ? Je ne sais pas Hera . . . je ne sais pas si je peux te croire encore. Du moins je l’espère. Je veux dire . . . tous ces mots face à tout ce que nous avons vécu . . .Mais ça reste quand même beaucoup trop ». Il fait un pas en arrière, essayant de canaliser tout ça, de faire face à tout ça, mais c’est trop frais, trop nouveau. Juste un trop. « Sache que je ne t’en veux pas de . . . d’avoir fait toutes ces choses avec tes partenaires de fraternité, tu as le droit, mais . . . juste parce que c’est ta vie je ne comprends pas pourquoi tu ne m’en as pas fait part. Pourquoi tu ne m’en as parlé. Et alors le baiser . . . n’en parlons même pas. Pour moi c’est . . . comme si tu m’avais trahi. Non tu m’as trahi. Ce n’est peut être pas toi qui l’as fait, tu ne le voulais peut être pas, ok, mais . . . tu ne m’en as jamais parlé. Ou trop tard. J’aurai préféré que tu me le dises avant. Que tu échanges avec moi, parce que c’est pire d’attendre que de le dire au moment venu. Et puis . . . cet homme qui t’a blessé ». Il s’arrête, serrant ses poings, passant ensuite une main dans ses cheveux, riant en ironisant. « J’ai l’impression d’être pris pour un idiot et un faible. Ne pouvant même pas protéger sa petite amie. Ahaha . . . n’est-ce pas marrant d’apprendre tout ça après que je t’ai demandé en mariage. N’est-ce pas ironique de me sentir incapable. Parce que c’est le sentiment que j’ai Hera. Je me sens incapable, nul, ennuyant, idiot, faible. Et je me dis que si tu ne m’en as pas parlé c’est sûrement à cause de moi. Parce que je suis . . . celui que je suis. Que je suis trop faible pour entendre tout ça. Que tu ne me vois sûrement pas comme . . . quelqu’un a qui tu pourrais tout confier, même tes pires aventures, que tu te fasses arrêter par la police ou non . . . Ce n’est pas ça l’important Hera. Je ne sais plus si je suis assez bien pour toi. Et je ne le sais jamais. J’ai l’impression de ne jamais pouvoir te satisfaire . . . Et ce n’est pas juste. Pas juste de ressentir ça. Pas juste que tu m’en veuilles pour une rumeur et que moi je dois . . . supporter tout ça. Des aventures, un baiser, de la violence . . . Je suis qui pour toi Hera ? Un homme ou un faible ? ». Il inspire profondément. « J’ai besoin de prendre l’air » et sans un mot, il se détourne d’elle, s’en allant à l’extérieur, pour pouvoir respirer, et classer ses pensées, ses émotions. Il a besoin de réfléchir, parce qu’il ne sait plus. Et sur le chemin vers l’extérieur, quelques larmes de frustration de colère, et de peine roulent sur ses joues, se sentant davantage faible. Et loin d’être un homme. Un véritable homme. Idiot soit-il . . .
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Re: Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout | Ven 12 Jan - 21:25
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Quand on est aimé on ne doute de rien, quand on aime on doute de tout
I need your love
☆ Hyera ☆
Les pieds au bord du gouffre, mise à nue, cicatrices exposées, témoignages de mes blessures, de ces humiliations dont j’avais été souillé. De celles qui m’avait fragilisé, face auxquelles, ma témérité s’était atténuée le moment venu de les conter. J’avais eu peur. J’avais souffert. J’avais été seule et aujourd’hui, je t’ouvrais cette partie de mon coeur. Je m’en remettais à toi. Je m’abandonnais à toi, et tes mots sonnèrent comme le glas. Genoux à terre, articulations écorchées, traits du visages déformés par la houle des larmes, cette main que je te tendais, tu ne la prenais. Ton pardon, tu me refusais. Tu me poussais dans le vide sans la moindre envie de me retenir. Tu me sacrais chienne comme si me toucher ou me regarder transpercerait tes yeux. Tes mots balbutiants prétendant à ta tolérance s’en suivaient de leur contraire. Et tes gestes, les messages de ton corps témoignait à quel point, tu n’étais plus que rejet. Oh comme je regrettais d’avoir délié ma langue. Comme je n’aurais pas t’écouter. Comme j’aurais dû me contenter de continuer à tout encaisser sans jamais te parler. Ma gorge se nouait. Ma vue s’embrumait, tu t’en allais.

Mon désespoir exposé, tu me laissais tombé. Je souffrais à en crever. Tu ravivais un mal qui ne m’avait que trop longuement rongé. La porte de la cage de ma solitude, tu venais de forcer. De ce voile, le spectre glacial m’enveloppait. Je me revoyais, jeune adolescente au serpent, reine crocodile, qui pleurait seule sur son île. Non. Tu ne pouvais. Jamais, je ne te laisserais partir ainsi. Pas deux fois. Pas encore. Cette fois, je ne lâcherais. Je ne laisserais une fausse trahison, supposée, sur-interprétée, nous séparer. Je ne pouvais me séparer de toi. Je ne voulais pas sombrer une deuxième fois. Après plusieurs minutes d’inerties, abasourdie, mes muscles réfractaires à obéir aux ordres d’un esprit engourdi, je parvins néanmoins à reprendre le dessus. À ta suite, j’accourais. Le feu aux poumons, la gorge étranglée et le coeur saignant, j’accourais. Je te rattrapais. À quelques mètres, je t’observais. Ta silhouette de dos, agité par de très légers soubresauts. Pleurais-tu à présent ? Je sentis fondre mon âme. Duquel de nous deux, je souhaitais le plus évincer la douleur à cet instant ? Sans doute ton coeur car le mien ne saurait être pansé tant que tu pleurerais.

Ma course je reprenais. Je te rejoignais. Par derrière, de mes bras je t’enlaçais. Fermement, autour de ta taille je les nouerais. Tu pourrais te débattre. Tu pourrais me témoigner encore une fois à quel point je te dégoûtais, qu’importait. Jamais, je ne te lâcherais. « Dois-je me lacérer les lèvres pour que tu me pardonnes ? » Te demandais-je la gorge nouée et la voix tremblante sur laquelle, je n’hésitais cependant à forcer si besoin pour me faire entendre. Si je ne criais pour le moment, si je me perdais seulement dans quelques intonations aiguës, je le ferais, s’il le fallait. « Dois-je les vider de leur sang pour les purifier ? »
Je le ferais aussi, si tu le réclamais. Mes extrêmes pouvaient te paraître absurde, mais j’étais ainsi. Je ne reculais devant rien pour sauver ma fierté, alors pourrait-il exister une seule limite à ma volonté de te démontrer ô combien je t’aimais ? « Demande-moi n’importe quoi ! » Souffle puisé dans mes poumons, j’accentuais mon exclamation.  « Je ferais ce que tu voudras ! » Je ne mentais pas. Tu devais le savoir comme le mensonge ne me sciait. Que j’avais bien trop d’honneur pour jeter des paroles en l’air. Pour promettre inconsidérément. Quelque serait ton souhait, je l’exaucerais. Même si tu me demandais de tout quitter pour toi. De renoncer à tout, sauf à toi. « Mais pardonne-moi ! » Un sanglot m’échappait. Le suivant, péniblement, je ravalais. Ma prise sur ton abdomen quelque peu se refermait. Je m’accrochais. Timidement, car en cet instant mes cordes vocales ne se révélait à même de faire autrement, je suppliais : « Dis moi ce que je dois être pour toi… » Quelle femme, veux-tu que je sois ? Dictes-moi toute ma conduite si tu le désires. Je serais prête à tout pour t’empêcher de partir. « Si quand je refoule ma fierté, que j’accepte de me considérer victime, toi, tu me pointes du doigt comme une immonde coupable… » Tu me semblais me vouloir femme fragile à protéger. De celle aux côtés de laquelle, tu sentirais ton orgueil gonflé, car tu serais l’homme et elle la faible. Cette fleur fragile qui flatte l’égo de toute virilité. Celle qu’incontestablement, je n’étais pas. Trop forte pour toi. Celle que jusqu’à lors, je me refusais d’être. Or aujourd’hui, j’y avais renoncé. J’avais cette volonté d’un pas de plus en avant pour toi, pour que tu te sentes confortable et pourtant… Trop imparfaite pour toi. Si à mon actif, je reconnaissais la moindre défaite, je n’étais plus celle que tu soutiendrais.  « M’as-tu seulement donné un signe un jour que tu souhaitais savoir ? As-tu décroché mot sans que je ne t’y oblige alors que je te devinais contrarié ? » Et plus tes paroles dans ma mémoire se répétait, et plus tu me perdais. Ce que tu m’avais dit précédemment, tu l’avais finalement contredit dans les faits suivants.  « As-tu posé question, suite à cette altercation avec ce fiancé de ta cousine dont tu ne peux ne pas avoir eu vent en ce temps ? Tu savais que nous nous étions disputés. Tout le monde le savait. À moins d’en décider ainsi, tu ne pouvais l’ignorer, et pourtant question, tu n’as posé. Tous mes mots, j’ai dû te les apporter sans que tu ne t’essayes à venir les chercher. » Alors pourquoi serait-ce aller à toi, enfoncer un clou que tu préférais manifestement d’ores et déjà ignoré ? Je menais ma vie oui, sans forcément t’en parler car tu ne m’as jamais montré de véritables intérêts. Parce que de toute façon, si je ne brillais, si simplement je m’amusais, parfois certes dangereusement, tu le réprouvais. Si les récits de nos bons moments, je ne pouvais te partager, à quoi bon évoquer les mauvais ?  « Je te supplie cependant, de pardonner, ceux que je n’ai su te confier, t’avouer, te confesser… » Puisque ce baiser que je n’avais désiré tu le considérais comme un péché. Qu’importe l’injustice de ton verdict, je me plierais sans rechigner à faire pénitence dans l’espoir que tu daignes me pardonner. Supplier pour un crime que je n’avais pas commis. Implorer. Lutter pour le pardon quitte à en oublier mon innocence. La refouler, la piétiner, m’endosser d’une responsabilité qui n’était mienne. Pour toi je me rabaissais plus que jamais je ne l’avais fait. Que jamais je n’aurais pu m’imaginer capable de faire. Et l’amour brûlait. Dans une flamme incandescente, une larme, une perle de cristal qui se constituait. Qui se glaçait. Dans le brasier de l’amour, aujourd’hui, tu venais de semer la graine de ma haine.

Trop infime, trop minime pour se faire entendre dés à présent. Mais bien solide. Elle était née dans mon inconscient, mais discrètement, elle saurait croître. Jusqu’au jour où par-dessus même les battements de mon coeur, je n’entendrais plus qu’elle. Face à toi, j’étais faible. Soumise et à tes pieds, présentement, je m’en contrefichais. Ça n’importait. Mais dans l’avenir qui sait… Nul ne piétine impunément la fierté et l’orgueil d’un tempérament impérial et conquérant.  Aujourd’hui, cependant, je ne le ressentais. Je ne le pressentais. Seul sentiment qui m’animait : l’amour désespéré que je te portais.  « Tu es l’homme que j’aime, Hyeon… » Mes sanglots j’avais quelque peu apaisé. De toute mes forces rassemblées, je tachais de me confesser avec sérénité. « Tu es un homme. Cet homme que je veux plus que tout préserver des nuisances que je peux être… » À ta question, je te répondais. Sur tes doutes, j’essayais de souffler. Ta blessure, je désirais panser.  « Que je peux attirer… » Je m’excusais presque d’être celle que je suis. Celle que prônait pourtant si fièrement. Mais quitte à choisir, de vous deux, elle était celle que je préférais perdre.  « Tu es cet homme dont je redoute tant qu’un jour tu puisses te réveiller et réaliser que je ne suis pas celle que tu croyais. » Cette appréhension, tu la connaissais. Par le passé, je te l’avais déjà exprimé tandis que j’apprenais à me dévoiler. « Que tu puisses me jeter car jamais, je ne serais docile poupée. » Si c’était ce que tu attendais alors peut-être que malgré tout tes dires, je n’étais celle que tu aimais. Évincée par une image erronée. « Mais s’il te plait… S’il te plait… Ne te sens pas trahi. » Parce que cela faisait trop mal. Parce que c’était une douleur infâme. Un gouffre qui engloutissait les âmes. Si tu connaissais, véritablement, ce sentiment, tu le prononcerais si facilement. Ou alors, me haïssais-tu vraiment ? « N’en souffre pas comme ça à cause de moi alors que jamais, je n’ai commis acte intentionnel de te blesser. » Ne commet pas la même erreur. Ne te méjuge pas. Ne te précipite pas sans entendre la plaidoirie de l’accusé. « J’ai eu tort ! Je me suis trompée ! Mais prouve-moi que j’ai bel et bien eu si tort de me taire au lieu de me donner une preuve du contraire ! De me tourner le dos parce que j’ai enfin osé parler… » Seule leçon que j’en tirais était qu’au silence j’aurais du continuer de me cantonner. Que plus encore que mon retard, ce fut de parler, aujourd’hui ou avant qui constituait la véritable erreur. Aucun droit de rédemption, assurément, là encore, ma personnalité je violerais. Pour t’épargner, je mentirais.  « Tu ne veux pas être faible mais alors que je te demande en soutien, tu fuis la difficulté et tu t’en vas. » Légèrement, l’étreinte de mes bras, je relâchais. J’hésitais. Devrais-je te libérer puisque tu le souhaitais ? Ne devrais pas cesser de réclamer après ce que tu prétendais mais ne pouvais me donner. Cependant, il me restait encore un pan de mon tempérament qui n’avait pas été atrophié : ma détermination ! Mon entrave je reconstituais, au plus près de toi, je me collais et m’exclamais, implorais :  « J’ai eu tord mais aide-moi ! Ne m’abandonne pas, Hyeon ! » criais-je des dernières forces qu’il me restait. Les paupières closes, sur ton vêtement mes doigts s’agrippèrent. Je te le demandais une seconde fois, je te suppliais, de me ne laisser tomber…



Une plaie d’antan, dans laquelle, tu venais de creuser un trou béant. Mon coeur saignait, car ce soir, tu m’abandonnais. Tu me prouvais ô combien sur toi, je ne devais compter. Qu’au moindre faux, que si je trébuchais, seul au bas de ton pantalon je trouverais recours à me rattraper, mais encore faudrait-il que tu ne m’assènes encore de coup pour m’obliger à lâcher.




Tu ne voulais être faible
mais dès lors qu’en t’avouant mes failles,
j’en réclamais après ta force, 

tu fuyais.




De nous deux, ce soir, tu n’étais probablement le plus trahi. J’étais celle qui en ressortirait non pas grandie mais hantée par la certitude qu’à tout moment, tu pouvais lâcher ma main. Si je n’étais parfaite, alors tu ne serais satisfait. Toi qui disais avoir l’impression de ne jamais m’apporter satisfaction, pourtant tout ce que je t’attendais de toi était que tu t’épanouisses. Tu t’émancipes et de découvre. Quitte à ravaler pour partie de ma personnalité. Ma vie tu avais illuminé, mais au prix de ma liberté amputée. Pourtant, je ne te le reprochais. Je ne le regrettais. Juste parce que je t’aimais. Que sans toi, je sombrerais. Tout qui te disait prêt à tout entendre, tout qui voulait savoir. Toi qui te voulait homme. Alors, tu es de ces hommes à tourner si facilement le dos…

Malgré toutes tes promesses,
tu ne faisais gestes.

Parler sans agir, faire miroiter ce qu’on souhaite s’entendre dire.

En rien finalement, tu n’avais changé.



Sombre idiote qui s’obstinait à t’aimer,
à toi, je ne pouvais renoncer.
Quand bien même, je savais…



Que tu serais homme à m’abandonner.
 
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